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Maladie pulmonaire obstructive chronique sous-diagnostiquée chez les adultes canadiens : résultats des cycles 3 et 4 (2012 à 2015) de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé

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Date de diffusion : le 12 janvier 2017

Les résultats des cycles 3 et 4 (2012 à 2015) de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) révèlent que la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est sous-diagnostiquée chez les adultes canadiens. Ceci est fondé sur la disparité entre la proportion d’adultes canadiens ayant déclaré avoir reçu un diagnostic de MPOC et celle de personnes dont l’obstruction mesurée des voies respiratoires correspond à une MPOC.

La MPOC est une maladie qui se caractérise par une obstruction graduelle et chronique des voies respiratoires, un essoufflement, une respiration sifflante et une toux persistante ainsi que par la production de mucus. Elle affecte principalement les adultes âgés de plus de 35 ans. La bronchite chronique et l’emphysème sont les deux formes les plus courantes de MPOC, et 80 % à 90 % des casNote 1 sont attribuables au tabagisme, ce qui laisse entendre que la majorité des cas de MPOC peuvent être évités. D’autres facteurs peuvent aussi jouer un rôle, notamment la pollution extérieure et intérieure ainsi que celle de l’air ambiant au travailNote 1. Bien que l’obstruction des voies respiratoires ne soit pas entièrement réversible, il est possible de traiter la MPOC et d’en contrôler les symptômes au moyen de médicaments et de programmes d’exercices appropriésNote 2Note 3.

Dans le cadre de l’ECMS, un questionnaire a été utilisé pour déterminer si les répondants avaient ou non déjà reçu un diagnostic de MPOCNote 4. Les répondants considérés comme ayant été diagnostiqués souffrir de MPOC sont ceux qui ont déclaré avoir reçu un diagnostic de MPOC, de bronchite chronique ou d’emphysème de la part d’un professionnel de la santé. Les données combinées des cycles 3 et 4 (2012 à 2015) de l’ECMS montrent que 3 % des Canadiens de 35 à 79 ans ont indiqué avoir reçu un diagnostic de MPOC (graphique 1). La prévalence d’un diagnostic auto-déclaré de MPOC n’était pas significativement différente chez les hommes (3 %) et les femmes (4 %). Le nombre de diagnotics auto-déclarés de MPOC était significativement plus élevé chez les adultes âgés de 60 à 79 ans (6 %) que chez ceux de 35 à 59 ans (2 %).

Un test de spirométrie a également été effectué afin de mesurer la fonction pulmonaire (voir la section « Au sujet de la spirométrie et de la MPOC » présentée ci-dessous). Les résultats des cycles 3 et 4 (2012 à 2015) de l’ECMS indiquent que 12 % des Canadiens de 35 à 79 ans souffraient d’une obstruction mesurée des voies respiratoires correspondant à une MPOC (graphique 1). Aucune différence significative n’a été observée pour la prévalence de la MPOC mesurée entre les hommes et les femmes ni entre les différents groupes d’âge.

Cependant, une difference significative a été constatée entre la prévalence de la MPOC auto-déclarée et mesurée (graphique 1).

Graphique 1

Tableau de données du Graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 MPOC auto-déclarée et MPOC mesurée, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  MPOC auto-déclarée MPOC mesurée
pourcentage
Total 3 12Note *
Sexe  
Hommes 3Note E: à utiliser avec prudence 10Note *
Femmes 4 13Note *
Groupe d'âge  
35 à 59 ans 2Note E: à utiliser avec prudence 12Note *
60 à 79 ans 6Note ** 10

Parmi les 12 % de Canadiens de 35 à 79 ans dont l’obstruction des voies respiratoires mesurée correspond à une MPOC, seulement 11 % ont déclaré qu’ils avaient déjà reçu un diagnostic de la part d’un professionnel de la santé (graphique 2). Lorsqu’ils ont été interrogés, la grande majorité des répondants (89 %) ont déclaré ne pas avoir déjà reçu un diagnostic de la part d’un professionnel de la santé.  

Le sous-diagnostic était moins prévalent chez les adultes plus âgés. Plus de 24 % des personnes de 60 à 79 ans dont l’obstruction des voies respiratoires mesurée correspond à une MPOC ont déclaré avoir reçu un diagnostic, et seulement 6 % des personnes de 35 à 59 ans étaient au courant de leur condition (données non présentées).

D’autre part, 2 % des personnes de 35 à 79 ans ayant des résultats de fonction pulmonaire normaux ont mentionné qu’ils avaient reçu un diagnostic de MPOC de la part d’un professionnel de la santé (données non présentées). Toutefois, il a été impossible de déterminer si cette incohérence était attribuable à un surdiagnostic de la MPOC ou à l’utilisation de médicaments pour contrôler l’obstruction des voies respiratoires.

Graphique 2

Description du graphique 2

Pourcentage des adultes âgés de 35 à 79 ans ayant la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) auto-déclaréeNote 1 et mesuréeNote 2, population à domicile, Canada, 2012 à 2015

Ce graphique contient les 2 sections suivantes :

  • Aucune MPOC mesurée, 88 %
  • MPOC mesurée, 12 %

La section « MPOC mesurée » contient aussi les 2 sous-sections suivantes :

  • MPOC mesurée et auto-déclarée, 11 %
  • MPOC mesurée mais non auto-déclarée, 89 %
Note 1

La MPOC auto-déclarée est basée sur un diagnostic auto-déclaré de MPOC, de bronchite chronique ou d'emphysème fait par un professionnel de la santé.

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La MPOC mesurée est basée sur le ratio du volume expiratoire maximal en une seconde à la capacité vitale forcée (VEMS/CVF) sous la limite inférieure de normalité (LIN).

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Source : Enquête canadienne sur les mesures de la santé, cycle 3 (2012 et 2013) et cycle 4 (2014 et 2015).

Les résultats des cycles 3 et 4 (2012 à 2015) de l’ECMS supportent le lien entre la MPOC et le tabagisme comme en témoigne la littératureNote 1. Parmi les 12 % des personnes de 35 à 79 ans ayant une MPOC mesurée, 74 % d’entre elles ont déclaré être fumeurs ou avoir des antécédents d’usage du tabac (données non présentées).

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Au sujet de la spirométrie et de la MPOC

La spirométrie est un outil fonctionnel qui mesure le volume d’air qu’une personne inspire et expire, ainsi que le débit auquel l’air est aspiré dans les poumons ou en est expulsé. Tout comme les mesures de la tension artérielle fournissent des renseignements importants sur la santé cardiovasculaire générale, la spirométrie est un test de dépistage précieux en ce qui concerne la santé respiratoire générale. Combinée à d’autres tests respiratoires, la spirométrie permet aux praticiens de la santé de surveiller la santé respiratoire pour des maladies comme la MPOC. Afin d’interpréter les résultats de spirométrie, on compare les mesures effectuées aux valeurs attendues pour une personne du même sexe et d’âge comparable en bonne santé ayant les mêmes caractéristiques anthropométriques et ethniquesNote 5.

Les principales mesures de la spirométrie associées à la MPOC sont :

  • la capacité vitale forcée (CVF), soit le volume total d’air expulsé durant une expiration forcée suivant une inspiration maximale;
  • le volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS), soit le volume d’air qui peut être expulsé pendant la première seconde d’une manœuvre de CVF;
  • le ratio du VEMS et de la CVF (VEMS/CVF) est utilisé comme valeur aux fins du diagnostic.

La MPOC auto-déclarée a été déterminée à l’aide d’un questionnaire sur la santé administré dans le cadre de l’ECMS. Les répondants devaient indiquer s’ils avaient déjà reçu un diagnostic de MPOC, de bronchite chronique ou d’emphysème de la part d’un professionnel de la santé.

L’obstruction mesurée des voies respiratoires correspondant à une MPOC se fondait sur les résultats de spirométrie, où le ratio VEMS/CVF se situait au-dessous de la limite inférieure de normalité (LIN)Note 6. La LIN tient compte de l’ethnicité, de la taille, de l’âge et du sexe, et établit un seuil d’inclusion pour le VEMS/CVF. Cette valeur représente le ratio VEMS/CVF le plus élevé chez 5 % des personnes affichant les résultats les plus bas de VEMS/CVF. Autrement dit, 95 % de la population en santé se situent au-dessus de cette valeur établie. Cette approche permet une mesure et un diagnostic plus appropriés et plus exacts de la MPOCNote 7Note 8. Cependant, il importe de noter que l’asthme peut aussi causer une réduction des mesures de la spirométrie et qu’il a été impossible de séparer cette maladie aux fins du présent rapport, car aucun test n’a été fait après l’utilisation d’un bronchodilatateur.

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Données

D’autres données sur l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé sont disponibles dans le tableau CANSIM 117-0011.

Pour obtenir plus de renseignements sur l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé, veuillez communiquer avec le Service de renseignements statistiques de Statistique Canada (numéro sans frais 1-800-263-1136; 514-283-8300; infostats@statcan.gc.ca).

Also available in English.

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