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A. Évolution des naissances

En 2009, 380 863 naissances vivantes ont été enregistrées au Canada, une légère hausse de 2 977 naissances par rapport à 2008. Bien que le nombre de naissances continue d'augmenter, la tendance à la hausse a ralenti, passant de 2,7 % en 2008 à 0,8 % en 2009 (graphique 1).

Au cours des vingt dernières années, le nombre de naissances au Canada a connu des tendances à la hausse et à la baisse. Après avoir atteint un sommet en 1990 de 405 486 naissances, le nombre de naissances s'est mis à diminuer de façon constante tout au long de la décennie des années 90. En 2000, 327 882 naissances ont été enregistrées, le niveau le plus faible depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Depuis 2001, à l'exception de 2002, le nombre de naissances est à la hausse avec un premier signe de ralentissement en 2008 qui s'est poursuivi en 2009.

A.1. Différences géographiques

En 2009, le Québec, l'Alberta et la Colombie-Britannique étaient les trois provinces qui ont contribué le plus à la croissance des naissances au Canada. Le Nunavut a eu la plus forte croissance relative avec 8,9 % (tableau 1).

De 2008 à 2009, l'augmentation du nombre de naissances dans la majorité des régions a été contrebalancée par la diminution observée dans d'autres régions. Par contre, cette augmentation a ralenti dans les années les plus récentes. Pendant que le nombre de naissances a augmenté dans six provinces et deux territoires, il a diminué dans l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l'Ontario et les Territoires du Nord-Ouest. Le Québec a affiché la plus forte augmentation des naissances et l'Ontario a eu la plus forte baisse. Le Nunavut a eu la plus forte croissance relative des naissances et la Nouvelle-Écosse la plus forte diminution relative.

B. Évolution de la fécondité

L'indice synthétique de fécondité (ISF) est la somme des taux de fécondité par âge observés à une année donnée. C'est un indice conjoncturel de fécondité qui donne le nombre moyen d'enfants qu'aurait une femme tout au long de sa vie reproductive si elle connaissait les taux de fécondité par âge observés dans cette année donnée.

En 2009, l'ISF était de 1,67 enfant par femme, il s'agit d'une baisse de 0,8 % par rapport à 2008 (tableau 2). Depuis 2002, c'est la première fois que l'ISF diminue.

Cet indice se situe en dessous du seuil de remplacement des générations de 2,1 enfants par femme. Ce seuil représente le niveau qu'il faudrait maintenir pour remplacer la population en l'absence de migration. La dernière année au cours de laquelle l'indice synthétique de fécondité a dépassé le seuil de remplacement des générations remonte à 1971 1 .

Au cours des vingt dernières années, l'ISF a suivi de très près l'évolution des naissances (graphique 1). En effet, après avoir atteint un sommet en 1990 avec 1,71 enfant par femme, l'ISF a diminué tout au long des années 1990 pour ensuite amorcer une tendance à la hausse au début des années 2000. La baisse de l'ISF (et du nombre de naissances) en 2000 et la reprise en 2001 pourraient être liées au désir de concevoir un bébé au cours de la première année du nouveau millénaire. On observe que le nombre de mariages a aussi augmenté au cours de l'année 2000 2 .

En 2009, le Nunavut affichait toujours la plus forte fécondité du pays avec un ISF de 3,24 enfants par femme, la seule région assurant le remplacement des générations. Deux régions ont vu leur ISF se situer près du seuil de remplacement, soit la Saskatchewan et les Territoires du Nord-Ouest (tableau 2).

À l'opposé, la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique ont affiché le plus faible ISF du Canada. D'autres provinces et territoires affichaient un ISF inférieur à la moyenne nationale de 1,67 enfant par femme, soit Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick, l'Ontario et le Yukon.

De 2008 à 2009, l'ISF a augmenté dans trois provinces et deux territoires (Terre-Neuve-et-Labrador, le Manitoba, la Saskatchewan, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut). Au Nouveau-Brunswick l'ISF est resté le même, au Québec il n'a presque pas changé alors que dans les autres régions il a diminué.

Le Nunavut a eu la plus forte augmentation relative de l'ISF en 2009 et la Nouvelle-Écosse la plus forte diminution relative, suivie par l'Île-du-Prince-Édouard.

B.1.Taux de fécondité par groupe d'âge

De 1989 à 2009, il y a eu d'importants changements dans l'évolution des taux de fécondité par âge au Canada. En effet, au cours des vingt dernières années, on assiste généralement à un déclin des taux de fécondité des femmes canadiennes dans la vingtaine, alors que ceux des femmes dans la trentaine ne cessent d'augmenter (graphique 2).

De 2008 à 2009, malgré que le taux de fécondité par âge ait affiché une diminution chez les femmes canadiennes plus jeunes, ce taux a augmenté dans les deux groupes d'âge plus avancé, de 35 à 39 ans et de 40 à 44 ans. La plus forte augmentation se retrouve chez les femmes âgées de 40 à 44 ans, passant de 8,4 naissances pour 1 000 femmes à 9,2. Le taux de fécondité des femmes âgées de 40 à 44 ans a augmenté de 2,5 fois au cours des 20 dernières années, où il est passé de 3,7 pour 1 000 femmes en 1989 à 9,2 en 2009.

Cependant, pour une cinquième année consécutive, on retrouve le taux de fécondité le plus élevé chez les mères âgées de 30 à 34 ans (107 naissances pour 1 000 femmes). En 2009, l'écart entre les taux de fécondité des femmes âgées de 20 à 24 ans et de celles âgées de 35 à 39 ans s'est de plus en plus rétréci, passant à 0,6 pour 1 000 femmes.

En 1989, la fécondité des femmes âgées de 15 à 19 ans était de 24,6 naissances pour 1 000 femmes. Ce taux a diminué au niveau le plus bas en 2005 (13,4 pour 1 000) pour ensuite augmenter légèrement dans les années suivantes. En 2009, leur taux était de 14,2 naissances pour 1 000 femmes.

B.2 Différences géographiques des taux de fécondité par âge

En 2009, parmi les 10 provinces 3 , la Saskatchewan avait le taux de fécondité le plus élevé chez les femmes âgées de moins de 30 ans :  34,3 naissances vivantes pour 1 000 femmes âgées de 15 à 19 ans, 89,3 pour 1 000 femmes âgées de 20 à 24 ans et 137,3 pour 1 000 femmes âgées de 25 à 29 ans. Le plus haut taux de fécondité chez les femmes âgées de 30 à 34 ans se retrouvait en Alberta (114,8 pour 1 000 femmes). Chez celles âgées de 35 à 39 ans et 40 à 44 ans, c'était en Colombie-Britannique que le taux était le plus élevé (54,5 et 10,6 pour 1 000 femmes respectivement).

B.3 Taux de fécondité par groupe d'âge des mères pour la première fois

Les mères pour la première fois 4  ont aussi reporté le moment d'avoir des enfants. Par contre, le déplacement de la fécondité d'un âge jeune à un âge plus avancé chez les mères pour la première fois était moins prononcé par rapport à l'ensemble des mères, surtout chez les femmes âgées de 30 à 34 ans (graphique 3).

De 1999 à 2009, pendant que le taux de fécondité selon l'âge a diminué chez les femmes âgées de moins de 25 ans, le taux chez les femmes âgées de 30 ans et plus a augmenté. Le taux de fécondité chez les mères pour la première fois a aussi suivi la même tendance, quoique la transition ait été plus graduelle.

Par contre, durant cette période de 10 ans, l'âge modal des mères pour la première fois est resté dans le groupe d'âge des 25 à 29 ans en 2009, pendant que l'âge modal de fécondité de l'ensemble des mères est passé du groupe d'âge des 25 à 29 ans au groupe des 30 à 34 ans.

B.4 Analyse des taux de fécondité de 2009

Deux facteurs pourraient expliquer l'augmentation du nombre de naissances observée ces dernières années, soit la hausse du nombre de femmes en âge de procréer et l'augmentation des taux de fécondité.

Lorsqu'on applique les taux de fécondité par âge (TFA) de 2008 à la population féminine de 2009, il est possible d'estimer la part de l'augmentation des naissances en 2009 attribuable aux variations de la taille de la population par rapport aux variations du taux de fécondité (tableau 3).

Si les taux de fécondité selon l'âge n'avaient pas changé de 2008 à 2009, le nombre de naissances attendu en 2009 aurait été de 383 244, soit une augmentation de 5 358 naissances par rapport à 2008. Toutefois, l'augmentation totale entre 2008 et 2009 a été moins forte, soit de 2 977 naissances. La différence de 2 381 naissances peut par conséquent être attribuée à des diminutions dans la fécondité. En outre, c'est chez les femmes âgées de 20 à 29 ans qu'il y a eu une plus forte réduction dans les taux de fécondité entre 2008 et 2009.

C. Tendances historiques et récentes des naissances

La période qui s'est écoulée entre la fin de la Deuxième Guerre mondiale et le milieu des années 60 a été marquée par une hausse importante des taux de fécondité chez les femmes en âge de procréer, ce qui a donné lieu au phénomène du baby-boom.

En 1947, lorsque l'ISF se situait à 3,6 enfants par femme, le niveau le plus élevé depuis 1921 5 , le nombre de naissances se chiffrait à 372 600 et le taux brut de natalité se situait à 28,9 naissances pour 1 000 personnes.

Au sommet du baby-boom, en 1959, alors que l'ISF était de 3,9 enfants par femme, le nombre annuel de naissances dépassait 479 000, soit le nombre le plus élevé depuis que des statistiques de l'état civil comparables à l'échelle du Canada ont été compilées pour la première fois en 1921 (graphique 4).

Le nombre annuel de naissances est demeuré élevé pendant quelques années, puis a commencé à diminuer de façon marquée à partir de 1964. Cette période de baisse du nombre de naissances est connue comme la période du « baby-bust » 6 , qui a duré environ dix ans, jusqu'au milieu des années 70, où le niveau le plus bas des naissances a été atteint en 1973.

Le premier « écho » 7  du baby-boom était attendu au milieu des années 70, soit environ 25 ans après le début du baby-boom. Toutefois, même si on a noté une augmentation appréciable du nombre de naissances de 1974 à 1975, les hausses ont été relativement modestes les années suivantes. Ce n'est qu'à la fin des années 80 (1988 à 1990) qu'on a noté une hausse substantielle du nombre de naissances.

De 1988 à 1995, il y a eu un nombre important d'enfants. En effet, le nombre de naissances avait atteint alors un sommet de 405 486 en 1990. Par la suite, le nombre annuel de naissances s'est mis à diminuer, chutant à 327 882 en 2000, un niveau inférieur à celui observé pendant la période du baby-bust.

Entre 2002 et 2009, le Canada a connu une tendance à la hausse continue du nombre de naissances. Une partie de l'augmentation récente des naissances pourrait s'expliquer par le fait qu'à l'heure actuelle, de nombreuses femmes de la génération des enfants du baby-boom ont atteint les âges de la reproduction, ainsi que par un rattrapage de la fécondité à des âges plus avancés. Entre 2002 et 2008, les indices synthétiques de fécondité sont passés de 1,50 à 1,68 enfant par femme. En 2009, pour la première fois depuis 2002, la fécondité des femmes canadiennes a connu une diminution par rapport à l'année précédente pour passer à 1,67 enfant par femme.

D. Comparaison avec certains pays à faible fécondité

Par pays à faible fécondité, on entend les pays pour lesquels l'indice synthétique de fécondité (ISF) est en dessous (ou près) du seuil de remplacement des générations (2,1 enfants par femme). Une faible fécondité est un phénomène que le Canada a en commun avec de nombreux pays. En outre, l'augmentation récente du nombre de naissances au Canada est comparable aux tendances observées dans plusieurs pays de l'OCDE à faible fécondité, qui ont eux aussi connu une hausse de leur fécondité ces dernières années et une baisse de 2008 à 2009 (tableau 4).

En effet, de 2005 à 2008, l'ISF a eu une tendance à la hausse dans les 15 pays de l'OCDE sélectionnés (tableau 4). Au Canada, l'augmentation de la fécondité a été modeste jusqu'en 2006, alors qu'en 2007, il y a eu une forte poussée, qui a ralenti par la suite. Les États-Unis sont le seul pays pour lequel l'indice synthétique de fécondité a diminué de 2007 à 2008.

De 2008 à 2009, plus de la moitié des pays de l'OCDE sélectionnés ont connu une diminution de leur fécondité. Les États-Unis ont eu la plus forte réduction (0,08 enfant par femme) de l'indice synthétique de fécondité. Parmi les six pays qui ont connu une hausse de fécondité, l'Islande a eu la plus forte augmentation (0.08 enfant par femme) de l'ISF.

E. Évolution des mortinaissances

Le nombre de mortinaissances (ou morts foetales) au Canada s'élevait à 2 734 en 2009, une diminution de 40 mortinaissances (1,4 %) par rapport à 2008.

Le taux de mortinatalité a aussi légèrement diminué de 7,3 pour 1 000 naissances totales (naissances vivantes et mortinaissances) en 2008 à 7,1 en 2009. De 1991 à 2006, les taux de mortinatalité ont fluctué autour de 6,0 pour 1 000 naissances totales. Par ailleurs, le taux de mortinatalité tardive (morts foetales à 28 semaines de gestation ou plus) a atteint un sommet de 3,8 pour 1 000 naissances totales en 1992, pour ensuite diminuer jusqu'à 3,0 en 2009.

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