Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2008

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par Marnie Wallace

Le volume et la gravité des crimes diminuent en 2008
Le recul de la gravité de la criminalité observé au Manitoba est le plus important au pays
Le volume et la gravité des crimes violents accusent une baisse en 2008
Le Manitoba et la Saskatchewan affichent les plus fortes diminutions de la gravité des crimes violents
Le taux d'homicides enregistre une légère hausse en 2008
Les vols qualifiés fléchissent en 2008
Les voies de fait sérieuses sont en recul pour la première fois en près de 10 ans
Les crimes sans violence déclarés par la police
Les introductions par effraction poursuivent leur déclin
Les vols de véhicules à moteur déclarés par la police sont en recul dans l'ensemble du pays
Dans l'ensemble, les infractions relatives aux drogues déclarées par la police sont stables, mais la possession de cannabis augmente
La police signale une hausse des affaires de conduite avec facultés affaiblies
Le taux de criminalité chez les jeunes fléchit pour une deuxième année d'affilée
Les facteurs qui ont une incidence sur les taux de criminalité
Références
Tableaux de données détaillés
Notes

Chaque année en juillet, Statistique Canada diffuse, par l'intermédiaire du Centre canadien de la statistique juridique (CCSJ), son rapport annuel sur les crimes déclarés par la police au Canada. On y présente de l'information sur les tendances à court et à long termes de la criminalité en général, ainsi que des crimes violents et sans violence, et ce, aux échelons du pays, des provinces et territoires, et des régions métropolitaines de recensement. Pour la première fois, ce rapport comprend de l'information à la fois sur le volume et la gravité des crimes déclarés par la police au Canada. Le nouvel Indice de gravité des crimes déclarés par la police (IGCDP) a été présenté au printemps 2009 pour permettre aux Canadiens de suivre les variations annuelles de la gravité des crimes déclarés par la police.

Les données proviennent du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), qui est un recensement de tous les crimes dont la police a pris connaissance et dont elle a établi le bien-fondé. Ces statistiques de la criminalité sont recueillies conformément à un ensemble de catégories et de définitions de crimes approuvé à l'échelle nationale. Elles ont été déclarées régulièrement par les services de police et communiquées au CCSJ chaque année depuis 1962. 

Les statistiques sur les crimes déclarés par la police constituent une façon de mesurer la nature et l'étendue de la criminalité au Canada. L'Enquête sociale générale (ESG) sur la victimisation représente une source d'information complémentaire. Tous les cinq ans, l'ESG permet de recueillir, auprès d'un échantillon représentatif à l'échelle nationale de Canadiens âgés de 15 ans et plus, des données sur huit infractions différentes dont ils peuvent avoir été victimes : agression sexuelle, vol qualifié, voies de fait, introduction par effraction, vol de biens personnels, vol de biens du ménage, vol de véhicules à moteur ou de leurs pièces et vandalisme. L'ESG de 2009 sur la victimisation est actuellement en cours de réalisation, et l'on prévoit diffuser les résultats en 2010.

Normalement, les taux de victimisation criminelle obtenus à partir des données de l'ESG sont beaucoup plus élevés que les taux calculés au moyen des données du Programme DUC. Les raisons qui expliquent la différence ont été explorées dans de nombreux documents, et elles comprennent le fait que les crimes ne sont pas tous signalés à la police. Les résultats de l'ESG de 2004 révèlent qu'environ le tiers (34 %) des incidents de victimisation criminelle ont été signalés à la police. Pour obtenir plus de renseignements sur les résultats de l'ESG de 2004 sur la victimisation, voir Gannon et Mihorean, 2005.

Le volume et la gravité des crimes diminuent en 2008

Non seulement le volume de crimes déclarés par la police au Canada a-t-il fléchi en 2008 par rapport à l'année précédente, mais les crimes étaient aussi de nature moins grave. Le taux de crimes déclarés par la police (TCDP) au Canada — qui représente le volume global de crimes signalés à la police et déclarés par celle-ci — a diminué de 5 % en 2008 pour se fixer à son point le plus bas en 30 ans (tableau 1). La gravité de la criminalité, qui est mesurée au moyen du nouvel Indice de gravité des crimes déclarés par la police (IGCDP), a aussi diminué en 2008, l'Indice s'étant s'établi à 90,0 par rapport à 95,2 l'année précédente (pour de plus amples renseignements sur l'Indice de gravité de la criminalité, voir l'encadré 1). Il s'agissait de la cinquième baisse annuelle consécutive de la gravité de la criminalité dans son ensemble (-5 %) (graphique 1.a).

Dans le cas des crimes violents, le volume et la gravité ont tous les deux reculé en 2008. L'Indice de gravité des crimes violents a fléchi de 3 % pour s'établir à 94,6, alors que le taux de crimes violents a diminué de façon un peu moins marquée (-2 %) (graphique 1.b).

Graphique 1.a
Taux de crimes et Indice de gravité des crimes déclarés par la police, Canada, 1998 à 2008

Description

Graphique 1.a Taux de crimes et Indice de gravité des crimes déclarés par la police, Canada, 1998 à 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.


Graphique 1.b
Taux de crimes violents et Indice de gravité des crimes violents déclarés par la police, Canada, 1998 à 2008

Description

Graphique 1.b Taux de crimes violents et Indice de gravité des crimes violents déclarés par la police, Canada, 1998 à 2008

Note : Le taux de crimes violents comprend maintenant un certain nombre d'infractions qui n'étaient pas prises en compte auparavant. Par conséquent, les données ne sont comparables qu'à compter de 1998.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Les services de police canadiens ont déclaré environ 2,2 millions d'infractions prévues au Code criminel (sauf les délits de la route) en 2008 (tableau 2), 1 de ces infractions sur 5 étant de nature violente1. Presque toutes les infractions au Code criminel et aux autres lois fédérales ont affiché une baisse en 2008. Faisaient exception certaines infractions telles que l'homicide, les voies de fait graves, la fraude, la contrefaçon, la conduite avec facultés affaiblies et la possession de cannabis, qui ont progressé.

Ensemble, sept types d'infractions étaient responsables d'environ 80 % du volume de tous les crimes déclarés au Canada. Il s'agit du vol de moins de 5 000 $ (25 %), du méfait (17 %), de l'introduction par effraction (10 %), des voies de fait simples (8 %), des infractions à l'administration de la justice (8 %), du vol de véhicules à moteur (6 %) et du fait de troubler la paix (5 %).

Le recul du TCDP constaté en 2008 a été déterminé par la diminution de pratiquement toutes ces infractions à fréquence élevée (tableau 2). Dans l'ensemble, le nombre d'infractions déclarées en 2008 a fléchi d'environ 77 000. Plus particulièrement, le nombre de vols de moins de 5 000 $ a reculé d'environ 28 000, celui des introductions par effraction, d'environ 22 000 et celui des vols de véhicules à moteur, d'à peu près 20 000 en 2008. 

Les variations des crimes plus graves, qui ont un poids plus élevé, ont une plus forte incidence sur l'IGCDP que sur le taux. Environ la moitié du recul de la gravité des crimes déclarés par la police constaté au Canada en 2008 était attribuable à la baisse du taux d'introductions par effraction (-10 %).

Encadré 1
Indice de gravité des crimes déclarés par la police

Le nouvel Indice de gravité des crimes déclarés par la police (IGCDP) constitue un autre outil à ajouter à l'ensemble actuel, qui comprend le taux de crimes déclarés par la police (TCDP) et les données sur la victimisation de l'Enquête sociale générale. L'Indice a été élaboré pour répondre à la demande de la communauté policière de créer une mesure de la criminalité afin de rendre compte de la gravité relative des différentes infractions et ainsi combler les lacunes présentées par le TCDP actuel.

Le TCDP, qui permet de suivre les variations du volume de la criminalité, attribue le même poids à chaque affaire criminelle. Par conséquent, le taux est dominé par les infractions moins graves à fréquence élevée. 

L'IGCDP sert à mesurer les variations annuelles de la gravité des crimes. On attribue à chaque type d'infraction un poids calculé à partir des peines actuellement imposées par les tribunaux dans l'ensemble des provinces et des territoires. Les calculs sont faits en utilisant les cinq années de données les plus récentes dont on dispose sur les peines imposées.

Les crimes plus graves ont des poids plus élevés, et les crimes moins graves, des poids moins élevés. Ainsi, lorsqu'on inclut tous les crimes, les variations des infractions plus graves ont un effet plus marqué sur l'Indice.

On a traditionnellement calculé des taux distincts de crimes déclarés par la police pour l'ensemble des crimes, pour les crimes violents, pour les crimes contre les biens et pour toutes les autres infractions. De même, on a créé des indices de gravité distincts : un pour l'ensemble des crimes déclarés par la police, un pour les crimes violents, qui comprend seulement les crimes contre la personne, et un pour les crimes sans violence, comme les crimes contre les biens et les infractions relatives aux drogues. Les infractions relatives aux drogues ne sont pas prises en compte dans le taux de criminalité traditionnel, de même que les infractions aux autres lois fédérales et les délits de la route prévus au Code criminel. Ces infractions sont toutefois incluses dans l'IGCDP.

Contrairement au TCDP, qui est exprimé sous forme d'un taux pour 100 000 habitants, l'IGCDP est un indice dont la valeur a été établie à 100 dans l'année de base, qui est 2006. Les données permettant de produire l'Indice remontent à 1998 au plus tôt. Pour de plus amples renseignements sur l'IGCDP, voir le rapport La mesure de la criminalité au Canada : présentation de l'Indice de gravité de la criminalité et des améliorations au Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Le recul de la gravité de la criminalité observé au Manitoba est le plus important au pays

En 2008, la gravité des crimes déclarés par la police a connu un recul dans tout le pays, sauf à l'Île-du-Prince-Édouard (+7 %), au Nunavut (+2 %), au Nouveau-Brunswick et dans les Territoires du Nord-Ouest (+1 % chacun) (tableau 3). La province dont l'IGCDP a fléchi le plus était le Manitoba (-14 %), suivi de la Nouvelle-Écosse (-9 %). Les diminutions constatées dans ces deux provinces étaient surtout attribuables à de fortes baisses des introductions par effraction, des vols de véhicules à moteur et des vols qualifiés.

En dépit de ces fortes baisses, les provinces de l'Ouest ont continué à déclarer les valeurs provinciales de l'IGCDP les plus élevées (graphique 2.a). En 2008, la valeur la plus importante de l'Indice global a été signalée par la Saskatchewan, suivie du Manitoba, de la Colombie-Britannique et de l'Alberta. Les valeurs de l'Indice enregistrées dans les trois territoires étaient toujours beaucoup plus élevées que celles du reste du Canada. Même si l'IGCDP a augmenté de 7 % à l'Île-du-Prince-Édouard en 2008, la valeur de l'Indice affichée par cette province était, de nouveau, la plus faible. L'Ontario, Terre-Neuve-et-Labrador et le Nouveau-Brunswick suivaient cette province de près. 

Graphique 2.a
Indice de gravité des crimes déclarés par la police, selon la province et le territoire, 2008

Description

Graphique 2.a Indice de gravité des crimes déclarés par la police, selon la province et le territoire, 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.


Graphique 2.b
Indice de gravité des crimes violents déclarés par la police, selon la province et le territoire, 2008

Description

Graphique 2.b Indice de gravité des crimes violents déclarés par la police, selon la province et le territoire, 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

La plupart des régions métropolitaines de recensement (RMR) du Canada2, dont les 10 RMR les plus grandes, ont aussi déclaré des baisses de la gravité de la criminalité (tableau 4). Parmi ces RMR, c'est Winnipeg qui a affiché le plus important recul (-19 %). Presque toutes les plus petites RMR, en particulier St. John's (-15 %), et Regina, Saskatoon et Moncton (les trois en baisse de 13 %), ont également affiché des reculs de la gravité de la criminalité.  

Trois-Rivières a enregistré la plus forte hausse de la gravité de la criminalité dans son ensemble (+14 %), des augmentations ayant été constatées pour les taux de vols qualifiés (+64 %) et d'introductions par effraction (+31 %). Malgré ces hausses, la valeur de l'Indice inscrite à Trois-Rivières, qui s'établissait à 78,2, est demeurée sous la moyenne nationale de 90,0.

Guelph a signalé l'IGCDP le moins élevé de toutes les RMR au Canada (graphique 3.a). Son indice de 57,7 était de 36 % inférieur à la moyenne nationale. Les indices de Saguenay, Barrie, Québec et Toronto étaient également bien en deçà de la moyenne nationale. Les valeurs les plus importantes de l'IGCDP ont encore une fois été enregistrées dans les RMR de l'Ouest, Regina, Abbotsford–Mission et Saskatoon arrivant en tête. 

Graphique 3.a
Indice de gravité des crimes déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2008

Description

Graphique 3.a Indice de gravité des crimes déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.


Graphique 3.b
Indice de gravité des crimes violents déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2008

Description

Graphique 3.b Indice de gravité des crimes violents déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Le volume et la gravité des crimes violents accusent une baisse en 2008

Parmi l'ensemble des crimes signalés à la police au Canada, 1 sur 5 est de nature violente. Les crimes violents ne comprennent que les infractions contre la personne, comme l'homicide, le vol qualifié et l'agression sexuelle. Tant le volume que la gravité des crimes violents ont fléchi en 2008, ce qui signifie que le nombre d'infractions de violence déclarées a diminué par rapport à l'année précédente et que ces infractions étaient de nature moins grave.

Au total, la police a dénombré environ 3 500 infractions de violence de moins en 2008. Le taux de voies de fait simples — le type de crime violent le plus fréquent — a fléchi de 2 %. Il était en grande partie responsable de la baisse du taux de crimes violents déclarés par la police.

La gravité des crimes violents déclarés par la police s'est également repliée (-3 %) en 2008, surtout en raison des baisses des taux de vols qualifiés (-7 %) et de tentatives de meurtre (-10 %) (graphique 1.b).

Presque tous les types de crimes violents ont fléchi en 2008. Les exceptions les plus notables étaient les homicides et les voies de fait graves — la forme de voies de fait la plus sérieuse —, ces crimes violents ayant affiché une légère hausse (tableau 2). Le taux de harcèlement criminel n'a pas varié.

Par ailleurs, le taux de crimes violents déclarés par la police est en baisse depuis 2000, surtout en raison de la diminution de certains crimes à fréquence élevée, comme les voies de fait simples et les menaces. L'Indice de gravité des crimes violents déclarés par la police (IGCVDP), toutefois, est demeuré relativement stable à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Des augmentations de certains crimes graves avec violence, comme les vols qualifiés et les voies de fait graves, ont fait grimper cet indice en 2005 et en 2006. Les reculs de la gravité des crimes violents qui sont survenus au Canada en 2007 et en 2008 étaient grandement attribuables aux baisses du taux de vols qualifiés.

Le Manitoba et la Saskatchewan affichent les plus fortes diminutions de la gravité des crimes violents

En 2008, la gravité des crimes violents s'est accrue à Terre-Neuve-et-Labrador, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Alberta (tableau 3). Dans les autres provinces, l'IGCVDP a fléchi, le Manitoba et la Saskatchewan ayant tous les deux signalé une baisse de 9 %.

Même si l'IGCVDP de l'Île-du-Prince-Édouard a grimpé de 8 % en 2008, il était le plus faible de tous les indices provinciaux. Les autres provinces du Canada central et de l'Atlantique ont enregistré des valeurs de l'Indice qui étaient inférieures à celles des provinces de l'Ouest et des trois territoires. La Saskatchewan et le Manitoba ont connu de fortes baisses de leur IGCVDP, mais ils affichaient toujours les valeurs de l'Indice les plus élevées parmi les provinces en 2008.

Les régions métropolitaines de recensement (RMR) de l'Ouest canadien ont aussi déclaré des valeurs élevées de leur IGCVDP, Regina, Saskatoon et Winnipeg ayant connu les valeurs les plus importantes. Un certain nombre de RMR de l'Atlantique et du Canada central ont également signalé des valeurs de l'Indice qui dépassaient la moyenne nationale de 94,6. Il s'agit d'Halifax, de Saint John, de Montréal, de Toronto et de Thunder Bay. C'est à Guelph et Barrie qu'ont été observées les plus faibles valeurs de l'IGCVDP en 2008.

Le taux d'homicides enregistre une légère hausse en 2008

Le taux d'homicides s'est accru légèrement en 2008, en hausse de 2 % par rapport à 2007. La police a dénombré 611 victimes — 17 de plus que l'année précédente —, ce qui donne un taux de 1,8 homicide pour 100 000 habitants. Alors que le taux d'homicides suit une tendance générale à la baisse depuis le milieu des années 1970 (graphique 4), la hausse constatée en 2008 était la troisième à survenir en cinq ans.

Graphique 4
Taux d'homicides et de tentatives de meurtre déclarés par la police, Canada, 1978 à 2008

Description

Graphique 4 Taux d'homicides et de tentatives de meurtre déclarés par la police, Canada, 1978 à  2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Des augmentations enregistrées en Colombie-Britannique (+29 victimes) et en Alberta (+22 victimes), surtout en région rurale, ont contribué à l'accroissement à l'échelle nationale (tableau 5). Après avoir connu une forte hausse en 2007, le Manitoba a déclaré 54 homicides en 2008, soit 7 de moins que l'année précédente. Toutefois, le taux d'homicides au Manitoba (4,5 victimes pour 100 000 habitants) est demeuré le plus élevé des taux provinciaux (graphique 5). Le taux d'homicides enregistré au Nouveau-Brunswick était le plus faible en 40 ans.

Graphique 5
Taux d'homicides déclarés par la police, selon la province, 2008

Description

Graphique 5 Taux d'homicides déclarés par la police, selon la province, 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Toronto, où il s'est produit 103 homicides en 2008, a connu le plus grand nombre d'homicides de l'ensemble des RMR. Cependant, ce nombre était légèrement inférieur aux 112 victimes dénombrées en 2007 (tableau 6). Compte tenu de la population, le taux d'homicides observé à Toronto, soit 1,9 homicide pour 100 000 habitants, dépassait un peu le taux national de 1,8. Les taux d'homicides étaient les plus importants dans les RMR de l'Ouest suivantes : Abbotsford–Mission, Winnipeg, Regina, Edmonton, Kelowna, Calgary et Vancouver. 

En 2008, les taux d'homicides à Montréal et Hamilton se sont fixés à leur point le plus bas depuis 1981, lorsque les données ont été produites à l'échelon des RMR pour la première fois. Six RMR au pays n'ont déclaré aucun homicide en 2008. Il s'agit de Barrie, Guelph, Saguenay, Sherbrooke, Thunder Bay et Moncton. 

Il y a eu, en 2008, 723 tentatives de meurtre, soit 70 de moins qu'en 2007, ce qui correspond à un recul de 10 % du taux de cette infraction. La Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l'Alberta étaient les seules provinces où le taux a progressé. Bien que le taux de tentatives de meurtre soit demeuré invariablement plus élevé que le taux d'homicides depuis 1978, il a généralement suivi la tendance progressive à la baisse qui a été notée au chapitre des homicides (graphique 4).

Les vols qualifiés fléchissent en 2008

Dans l'ensemble du pays, la police a déclaré environ 32 000 affaires de vol qualifié en 2008, ce qui a donné lieu à un taux de 7 % inférieur à celui observé en 20073. Le taux de vols qualifiés au Canada suit une tendance graduelle à la baisse depuis 10 ans; il a fléchi de 11 % entre 1998 et 2008 (graphique 6).

Graphique 6
Taux de vols qualifiés déclarés par la police, Canada, 1978 à 2008

Description

Graphique 6 Taux de  vols qualifiés déclarés par la police, Canada, 1978 à 2008

Note : Des révisions ont été apportées aux données sur le vol qualifié à compter de 1998. Par conséquent, la série de données est marquée par une rupture entre 1997 et 1998.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Plus de la moitié (57 %) des vols qualifiés déclarés par la police en 2008 ont été commis sans arme, alors qu'environ 15 % ont été perpétrés avec une arme à feu. Après avoir atteint son point le plus faible en 30 ans en 2007, le taux de vols qualifiés commis avec une arme à feu est demeuré stable en 2008.

L'Île-du-Prince-Édouard est la seule province où les vols qualifiés ont progressé en 2008 (+42 %), bien que le taux de vols qualifiés dans cette province ait encore été le plus bas au pays. Les taux de vols qualifiés dans les provinces de l'Ouest étaient de beaucoup supérieurs aux taux enregistrés ailleurs au Canada (graphique 7). Même si le Manitoba a continué de déclarer le taux de vols qualifiés le plus élevé de l'ensemble des provinces et des territoires, il a aussi affiché la plus forte baisse de cette infraction (-22 %) en 2008. Le Manitoba a signalé le plus important taux de vols qualifiés depuis 1994, alors que la Saskatchewan a inscrit le deuxième taux en importance depuis 2003.

Si Winnipeg, Regina et Saskatoon ont connu les taux de vols qualifiés les plus élevés de toutes les RMR en 2008, ces taux ont grandement fléchi dans les trois RMR. Toutefois, les taux de vols qualifiés ont augmenté à certains endroits au pays, notamment à Saint John, Trois-Rivières, Gatineau, Ottawa, Barrie, Peterborough, London, Windsor, Edmonton, Kelowna et Abbotsford–Mission.

Graphique 7
Taux de vols qualifiés déclarés par la police, selon la province, 2008

Description

Graphique 7 Taux de vols qualifiés déclarés par la police, selon la province, 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Les voies de fait sérieuses sont en recul pour la première fois en près de 10 ans

La police a déclaré près de 58 000 voies de fait sérieuses au Canada en 2008. Ensemble, les voies de fait graves (niveau 3) et les voies de fait armées ou causant des lésions corporelles (niveau 2) représentaient un peu plus de 1 crime violent déclaré sur 10. Ces voies de fait sérieuses suivent une tendance à la hausse depuis 25 ans, mais elles ont diminué légèrement en 2008, pour la première fois depuis presque 10 ans (graphique 8.a).

La Saskatchewan et le Manitoba ont enregistré les plus forts taux de voies de fait sérieuses de toutes les provinces, leurs taux étant plus de 60 % supérieurs au taux de la province qui s'est classée troisième (tableau 5, graphique 8.b). Toutefois, en 2008, c'est la Saskatchewan qui a connu la plus forte baisse du taux de voies de fait sérieuses (-7 %). Le Nouveau-Brunswick a affiché l'accroissement le plus marqué au pays par rapport à 2007, soit 18 %.

Graphique 8.a
Taux de voies de fait des niveaux 2 et 3 déclarées par la police, Canada, 1983 à 2008

Description

Graphique 8.a Taux de voies de fait des niveaux 2 et 3 déclarées par la police, Canada, 1983 à 2008

Note : Il est possible de dégager des tendances pour ces infractions seulement à partir de 1983, année à laquelle les classifications de ces infractions ont été créées.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.


Graphique 8.b
Taux de voies de fait des niveaux 2 et 3 déclarées par la police, selon la province, 2008

Description

Graphique 8.b Taux de voies de fait des niveaux 2 et 3 déclarées par la police, selon la province, 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Les crimes sans violence déclarés par la police

Au Canada, 4 crimes signalés à la police sur 5 ne sont pas violents. Trois infractions précises représentent près des deux tiers des infractions sans violence au pays. En 2008, le vol de moins de 5 000 $ constituait 31 % des crimes sans violence; venaient ensuite le méfait (20 %) et l'introduction par effraction (12 %). Le volume de crimes sans violence signalés à la police a affiché un recul de 5 %, alors que la gravité de ces crimes, comme le montre l'Indice de gravité des crimes sans violence déclarés par la police, a diminué un peu plus (-6 %).

Les introductions par effraction poursuivent leur déclin

En 2008, le taux d'introductions par effraction a continué la tendance à la baisse amorcée au début des années 1990; il était de 10 % inférieur au taux constaté en 2007 (graphique 9). Le taux d'introductions par effraction déclarées en 2008 était moins de la moitié du taux consigné en 1991. La police a dénombré plus de 200 000 introductions par effraction en 2008, dont presque 6 sur 10 ont été perpétrées dans une résidence. En outre, 32 % ont été commises dans une entreprise et 9 %, dans un autre endroit, comme une école, une remise ou un garage isolé.

Graphique 9
Taux d'introductions par effraction et de vols de véhicules à moteur déclarés par la police, Canada, 1978 à 2008

Description

Graphique 9 Taux d'introductions par effraction et de vols de véhicules à moteur  déclarés par la police, Canada, 1978 à 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Le taux d'introductions par effraction s'est replié dans toutes les provinces, sauf à l'Île-du-Prince-Édouard, où il a augmenté de 12 % (tableau 5).

Conformément au modèle observé pendant plus de 10 ans, le taux d'introductions par effraction en Saskatchewan est demeuré le plus élevé de tous les taux provinciaux (graphique 10), même s'il a reculé de 15 % en 2008. Des baisses encore plus fortes ont été affichées par Terre-Neuve-et-Labrador (-23 %), le Manitoba (-20 %) et la Nouvelle-Écosse (-18 %).

Graphique 10
Taux d'introductions par effraction déclarées par la police, selon la province, 2008

Description

Graphique 10 Taux d'introductions par effraction déclarées par la police, selon la province, 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Pour ce qui est des RMR, les plus forts taux d'introductions par effraction ont été déclarés par Abbotsford–Mission et Regina, alors que Toronto a affiché le plus faible. Trois-Rivières a connu l'augmentation des introductions par effraction la plus marquée en 2008, soit 31 %.

La mise sur pied de programmes de surveillance spéciaux ainsi qu'une utilisation accrue des dispositifs de sécurité à domicile, comme les avertisseurs antivol, les détecteurs de mouvement et les nouvelles serrures ou barres de sécurité, pourraient expliquer en partie la baisse des introductions par effraction (Gannon et Taylor-Butts, 2006). En outre, des franchises d'assurance plus élevées pourraient être liées au moins grand nombre d'introductions par effraction signalées à la police (Fedorowycz, 2004).

Les vols de véhicules à moteur déclarés par la police sont en recul dans l'ensemble du pays

Les services de police du Canada ont déclaré environ 125 000 affaires de vol de véhicules à moteur en 2008, ce nombre étant inférieur de plus de 20 000 à celui constaté en 2007. Le taux de vols de véhicules à moteur est en baisse depuis le milieu des années 1990. Le déclin du taux de vols de véhicules à moteur enregistré en 2008 était le plus important en 30 ans, soit 15 % par rapport à 2007 (graphique 9). Ce taux a fléchi dans toutes les provinces, les reculs variant entre 1 % en Saskatchewan et 39 % au Manitoba4

En dépit d'une forte baisse de son taux de vols de véhicules à moteur en 2008, le Manitoba affichait toujours le taux le plus élevé de toutes les provinces (graphique 11). Environ 81 % des vols de véhicules à moteur au Manitoba sont survenus dans la RMR de Winnipeg, où le taux a chuté de 44 % en 2008. Il s'agissait de la deuxième année d'affilée au cours de laquelle le taux de vols de véhicules à moteur a accusé une baisse à deux chiffres dans cette RMR. Winnipeg a tout de même déclaré le taux de vols de véhicules à moteur le plus important parmi les RMR au Canada.

Graphique 11
Taux de vols de véhicules à moteur déclarés par la police, selon la province, 2008

Description

Graphique 11 Taux de vols de véhicules à moteur déclarés par la police, selon la province, 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Abbotsford–Mission, Kelowna et Brantford ont aussi enregistré des taux relativement élevés de vols de véhicules à moteur déclarés. Kelowna et Brantford ont toutes les deux signalé des hausses à deux chiffres en 2008, tout comme Guelph, Peterborough, St. Catharines–Niagara et Trois-Rivières.

La baisse globale des vols de véhicules à moteur déclarés par la police qui est survenue au cours des 10 dernières années pourrait être en partie attribuable à certains facteurs, comme l'utilisation accrue de dispositifs antivol (avertisseur pour automobile, système antidémarrage pour véhicule à moteur, etc.), la mise sur pied d'équipes spécialisées d'application de la loi dans certains services de police et des initiatives ciblées (programme de voitures-appâts, etc.)5.

Dans l'ensemble, les infractions relatives aux drogues déclarées par la police sont stables, mais la possession de cannabis augmente

Les infractions relatives aux drogues, qui comprennent les infractions liées à la possession, au trafic, à l'importation, à l'exportation et à la production, tombent sous le coup de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances6. Les taux d'infractions relatives aux drogues ont tendance à varier sensiblement d'une année à l'autre, car les changements des politiques locales d'application de la loi et des ressources disponibles peuvent avoir une incidence sur les pratiques de mise en accusation de la police.

En 2008, la police a dénombré environ 102 000 infractions relatives aux drogues, un nombre pratiquement inchangé par rapport à 2007. Le taux d'infractions relatives aux drogues déclarées par la police suit une tendance générale à la hausse depuis le début des années 1990, et il a atteint, en 2007, son plus haut point en 30 ans (graphique 12). Depuis le début des années 1980, le taux d'infractions relatives aux drogues a été beaucoup plus élevé en Colombie-Britannique que dans toute autre province (tableau 5).

Graphique 12
Taux d'infractions relatives aux drogues déclarées par la police, Canada, 1978 à 2008

Description

Graphique 12 Taux d'infractions relatives aux drogues déclarées par la police, Canada, 1978 à 2008

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

La possession, l'importation et l'exportation de cannabis sont les seuls types d'infraction relative aux drogues à avoir progressé en 2008 à l'échelle nationale (tableau 2). La possession de cannabis représente presque la moitié de toutes les infractions relatives aux drogues au Canada. À l'échelon provincial, seuls le Nouveau-Brunswick et la Colombie-Britannique ont signalé des baisses de leur taux d'infractions liées au cannabis en 2008. Les infractions liées à la cocaïne se sont repliées de 8 % à l'échelle nationale en 2008, alors que les infractions liées aux autres drogues, comme l'héroïne, le crystal meth et l'ecstasy, ont reculé de 2 %.

La police signale une hausse des affaires de conduite avec facultés affaiblies

Comme dans le cas des infractions relatives aux drogues, le nombre d'affaires de conduite avec facultés affaiblies déclarées par la police peut aussi varier sous l'effet de nombreux facteurs, dont les changements législatifs, les pratiques d'application de la loi (p. ex. recours accru à la suspension immédiate du permis de conduire), les changements démographiques et l'évolution des attitudes face à la conduite en état d'ébriété. La police a déclaré près de 85 000 affaires de conduite avec facultés affaiblies en 2008. Parmi celles-ci, on a dénombré 193 affaires de conduite avec facultés affaiblies causant la mort, en hausse par rapport aux 182 affaires enregistrées en 2007. Même si le taux global de conduite avec facultés affaiblies s'est accru en 2008 (+6 %), il suit une tendance générale à la baisse depuis 25 ans. 

De toutes les provinces, ce sont le Nouveau-Brunswick (+23 %) et la Saskatchewan (+22 %) qui ont enregistré les plus fortes hausses en 2008. Seulement quatre provinces ont signalé des baisses de leur taux de conduite avec facultés affaiblies; l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique ont déclaré des diminutions de 2 %, alors que le Québec a affiché un recul de 1 %.

Le taux de criminalité chez les jeunes fléchit pour une deuxième année d'affilée

Le nombre de jeunes auteurs présumés7 (12 à 17 ans) d'une infraction au Code criminel (sauf les délits de la route) se situait à presque 167 000 en 2008, ce qui représente près du tiers de tous les auteurs présumés (tableau 7)8. Le taux de jeunes auteurs présumés — c'est-à-dire le taux de criminalité chez les jeunes — a reculé de 5 % en 2008, soit la quatrième baisse en cinq ans (graphique 13.a)9

Contrairement à la tendance à la baisse du taux global de criminalité chez les jeunes, le taux de crimes violents chez les jeunes est relativement stable depuis 2000. Le recul de 3 % enregistré en 2008 était la deuxième baisse consécutive du taux de crimes violents chez les jeunes (graphique 13.b).

Graphique 13.a
Taux de jeunes auteurs présumés déclarés par la police, 1998 à 2008

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Graphique 13.a Taux de jeunes auteurs présumés déclarés par la police, 1998 à 2008

Note : Le taux de crimes violents comprend maintenant un certain nombre d'infractions qui n'étaient pas prises en compte auparavant. Par conséquent, les données ne sont comparables qu'à compter de 1998.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.


Graphique 13.b
Taux de jeunes auteurs présumés de crimes violents déclarés par la police, Canada, 1998 à 2008

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Graphique 13.b Taux de  jeunes auteurs présumés de crimes violents déclarés par la police, Canada, 1998  à 2008

Note : Le taux de crimes violents comprend maintenant un certain nombre d'infractions qui n'étaient pas prises en compte auparavant. Par conséquent, les données ne sont comparables qu'à compter de 1998.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Le taux de jeunes auteurs présumés d'homicide a décru de façon marquée pour une deuxième année consécutive en 2008. On a dénombré 56 jeunes auteurs présumés d'homicide10 cette année-là, comparativement à 77 en 2007 et à 86 en 2006. C'est au Manitoba que le taux de jeunes auteurs présumés d'homicide était le plus élevé; il y était de 13 pour 100 000 jeunes (tableau 8). À Terre-Neuve-et-Labrador et à l'Île-du-Prince-Édouard, aucun jeune n'a été l'auteur présumé d'un homicide.

L'un des principaux objectifs de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), promulguée en 2003, consiste à détourner du système de justice pénale officiel les jeunes qui ont commis des crimes sans violence et moins graves en favorisant le recours aux mesures extrajudiciaires (non judiciaires) (ministère de la Justice Canada, 2003). Ces mesures comprennent les suivantes : aucune autre mesure, avertissement officieux par la police, renvoi à un programme communautaire, mise en garde officielle par la police, mise en garde par la Couronne et programme de sanctions extrajudiciaires.

En 2008, 43 % des jeunes auteurs présumés d'une infraction au Code criminel ont été officiellement inculpés, alors que les autres ont vu leur cas classé par un autre moyen. Le taux de jeunes qui ont été mis en accusation ou dont la mise en accusation a été recommandée par la police a reculé de 4 %. Le taux de jeunes qui ont fait l'objet d'une mesure autre qu'une mise en accusation, comme un renvoi à un programme de déjudiciarisation, a aussi diminué, soit de 5 %, en 2008.

Les facteurs qui ont une incidence sur les taux de criminalité

Comme on l'a mentionné ici et là dans le présent rapport, de nombreux facteurs peuvent faire varier les taux de criminalité. Ceux-ci comprennent, entre autres, les stratégies locales d'application de la loi, les différents mécanismes de déclaration des services de police et divers facteurs socioéconomiques.

À titre d'exemple, une étude dans laquelle on a examiné les tendances de la criminalité a permis de constater que les variations des taux d'inflation étaient liées aux changements des crimes imputables à des motifs financiers (c'est-à-dire le vol qualifié, l'introduction par effraction et le vol de véhicules à moteur) et que la consommation d'alcool et les taux de chômage étaient corrélés avec les taux d'homicides (Pottie-Bunge, Johnson et Baldé, 2005). D'autres études ont montré une association entre les taux de criminalité des quartiers et les niveaux de revenu (Savoie, 2008).

Les statistiques de la criminalité peuvent aussi varier suivant les réactions et les perceptions changeantes de la société à l'égard de certains crimes (comme l'agression sexuelle et la violence conjugale), ce qui peut influer sur les taux de déclaration à la police. De même, les changements apportés au système de justice pénale, comme la création d'une nouvelle infraction, peuvent avoir un effet sur le nombre d'affaires criminelles déclarées par la police.

Des différences liées aux modalités de déclaration des services de police peuvent aussi avoir une incidence sur les taux de criminalité. Par exemple, certains services de police ont des centres d'appel, où sont signalées et enregistrées les affaires criminelles, alors que d'autres services exigent des victimes qu'elles viennent informer la police des crimes en personne. La facilité de déclaration par le public peut influer sur la décision de signaler ou non une affaire criminelle à la police et, par conséquent, sur la déclaration de cette affaire au Centre canadien de la statistique juridique au moyen du Programme de déclaration uniforme de la criminalité.

Références

DAUVERGNE, Mia. 2009. « Tendances des infractions relatives aux drogues déclarées par la police au Canada », Juristat, produit no 85-002 au catalogue de Statistique Canada, vol. 29, no 2.

DAUVERGNE, Mia. 2008. « Vols de véhicules à moteur au Canada, 2007 », Juristat, produit no 85-002 au catalogue de Statistique Canada, vol. 28, no 10.

FEDOROWYCZ, Orest. 2004. « Les introductions par effraction au Canada, 2002 », Juristat, produit no 85-002 au catalogue de Statistique Canada, vol. 24, no 5.

GANNON, Maire, et Karen MIHOREAN. 2005. « La victimisation criminelle au Canada, 2004 », Juristat, produit no 85-002 au catalogue de Statistique Canada, vol. 25, no 7.

GANNON, Maire, et Andrea TAYLOR-BUTTS. 2006. L'utilisation par les Canadiens de mesures de prévention du crime, 2004, produit no 85F0033MIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Centre canadien de la statistique juridique, « Série de profils du Centre canadien de la statistique juridique », no 012.

MINISTÈRE DE LA JUSTICE CANADA. 2003. Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents : Résumé et historique, Ottawa,
http://www.justice.gc.ca/fra/pi/jj-yj/lsjpa-ycja/hist-back.html (site consulté le 24 juin 2008).

POTTIE-BUNGE, Valerie, Holly JOHNSON et Thierno BALDÉ. 2005. L'exploration des tendances de la criminalité au Canada, produit no 85-561 au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Centre canadien de la statistique juridique,« Série de documents de recherche sur la criminalité et la justice », no 005.

SAVOIE, Josée. 2008. Caractéristiques des quartiers et répartition de la criminalité : Edmonton, Halifax et Thunder Bay, produit no 85-561 au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Centre canadien de la statistique juridique, « Série de documents de recherche sur la criminalité et la justice », no 010.

SOCIÉTÉ D'ASSURANCE PUBLIQUE DU MANITOBA. 2008. Vols de véhicules, Winnipeg,
http://www.mpi.mb.ca/francais/fr_autotheft/fr_ATWATSS.html (site consulté le 27 mai 2009).

TAYLOR-BUTTS, Andrea, et Angela BRESSAN. 2008. « La criminalité chez les jeunes au Canada, 2006 », Juristat, produit no 85-002 au catalogue de Statistique Canada, vol. 28, no 3.

WALLACE, Marnie, et autres. 2009. La mesure de la criminalité au Canada : présentation de l'Indice de gravité de la criminalité et des améliorations au Programme de déclaration uniforme de la criminalité, produit no 85-004 au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Centre canadien de la statistique juridique.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Taux de crimes et Indice de gravité des crimes déclarés par la police, Canada, 1998 à 2008

Tableau 2 Certaines infractions, selon l'infraction la plus grave, Canada, 2007 et 2008

Tableau 3 Taux de crimes et valeurs de l'Indice de gravité des crimes déclarés par la police, le Canada et les provinces et territoires, 2008

Tableau 4 Taux de crimes et valeurs de l'Indice de gravité des crimes déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2008

Tableau 5 Certaines infractions, le Canada et les provinces et territoires, 2008

Tableau 6 Certaines infractions au Code criminel, selon la région métropolitaine de recensement, 2008

Tableau 7 Jeunes auteurs présumés de certaines infractions, selon l'infraction la plus grave, Canada, 2007 et 2008

Tableau 8 Jeunes auteurs présumés de certaines infractions, le Canada et les provinces et territoires, 2008

Notes

  1. Le taux de crimes violents comprend maintenant un certain nombre d'infractions, comme les menaces, le harcèlement criminel et la séquestration, qui étaient exclues auparavant. Les données dont on dispose selon cette définition de crime violent remontent à 1998.
  2. La RMR d'Oshawa est exclue de l'analyse en raison du manque de correspondance entre les limites des territoires policiers et celles de la RMR.
  3. En 2008, des changements ont été apportés à la façon dont certaines infractions, plus particulièrement le vol qualifié et la contrefaçon, sont comptées dans le Programme DUC. Les données relatives à ces infractions ont été révisées à partir de 1998. Pour obtenir une explication détaillée de ces changements, voir le rapport La mesure de la criminalité au Canada : présentation de l'Indice de gravité de la criminalité et des améliorations au Programme de déclaration uniforme de la criminalité.
  4. En 2005, la Société d'assurance publique du Manitoba, le Service de police de Winnipeg et Justice Manitoba ont créé la stratégie d'élimination du vol de véhicules de Winnipeg. La stratégie est un programme dans lequel les jeunes les plus susceptibles de commettre des vols de véhicules à moteur sont suivis régulièrement (Société d'assurance publique du Manitoba, 2008).
  5. Ce programme fait appel à des véhicules-leurres appartenant à la police qui, en cas de vol, font l'objet d'un suivi au moyen de surveillance et de localisation par GPS, ce qui permet à la police d'observer, de suivre et d'arrêter les auteurs.
  6. Les infractions relatives aux drogues, les délits de la route prévus au Code criminel et les infractions aux autres lois fédérales ne sont pas prises en compte dans le taux global de criminalité. Elles sont toutefois comprises dans l'Indice de gravité des crimes déclarés par la police.
  7. Comprend les jeunes qui ont été mis en accusation ou dont la mise en accusation a été recommandée à la Couronne, ainsi que les jeunes dont le cas a été classé sans mise en accusation (p. ex. sanctions extrajudiciaires).
  8. Pour obtenir une analyse plus approfondie de la criminalité chez les jeunes au Canada, voir Taylor-Butts et Bressan, 2008.
  9. L'analyse dans la présente section porte sur le volume de crimes commis par des jeunes seulement, étant donné qu'un indice de gravité de la criminalité chez les jeunes n'a pas encore été élaboré.
  10. Les données de 2008 comprennent un auteur présumé âgé de moins de 12 ans.
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