Mesure de la violence faite aux femmes : tendances statistiques : Faits saillants

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Publié sous la direction de Maire Sinha

Section 1
L'étendue et la gravité de la violence envers les femmes 

Actes de violence commis envers les femmes et déclarés par la police

  • Selon les données déclarées par la police, environ 173 600 femmes de 15 ans et plus ont été victimes d'un crime violent en 2011. Cela s'est traduit par un taux de 1 207 femmes victimes pour chaque tranche de 100 000 femmes dans la population, soit un taux légèrement plus élevé que celui des hommes (1 151).
  • Certaines formes de violence envers les femmes ont diminué ces dernières années. Les données tirées du fichier sur les tendances du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire révèlent un recul des tentatives de meurtre et des voies de fait commises contre les femmes et déclarées par la police pour la période allant de 2009 à 2011. Cependant, le taux d'agressions sexuelles commises envers les femmes et déclarées par la police a augmenté en 2010 et est demeuré stable en 2011. Après avoir reculé pendant près de 30 ans, le taux d'homicides sur des femmes est demeuré relativement stable durant la dernière décennie, selon les données de l'Enquête sur les homicides.
  • En 2011, les cinq crimes violents les plus souvent commis contre les femmes étaient les voies de fait simples (49 %), les menaces (13 %), les voies de fait majeures (10 %), l'agression sexuelle de niveau 1 (7 %) et le harcèlement criminel (7 %). À l'exception de l'agression sexuelle et du harcèlement criminel, il s'agissait également des infractions les plus souvent perpétrées à l'endroit des hommes. Les femmes étaient onze fois plus nombreuses que les hommes à être victimes d'agression sexuelle et trois fois plus susceptibles d'être victimes de harcèlement criminel (traque).
  • Dans l'ensemble, les hommes étaient responsables de 83 % des actes de violence commis contre les femmes et déclarés par la police. Le plus souvent, l'auteur présumé était le partenaire intime (comprend les conjoints et les partenaires amoureux) de la femme (45 %); venaient ensuite les amis et les connaissances (27 %), les étrangers (16 %) et les membres de la famille autres que le conjoint (12 %). En revanche, les crimes violents à l'endroit des hommes étaient le moins souvent commis par des partenaires intimes (12 %).
  • La violence entre partenaires intimes, qui était près de quatre fois plus fréquente chez les femmes, était caractérisée par des voies de fait et le recours à la force physique plutôt qu'aux armes. Environ la moitié (51 %) des femmes victimes de violence aux mains de leur partenaire intime ont subi des blessures, sous une forme ou une autre.

Violence envers les femmes autodéclarée

  • Les données sur la victimisation révèlent que les taux d'incidents autodéclarés de victimisation avec violence à l'endroit des femmes sont demeurés stables entre 1999 et 2009. Parmi les trois types d'infractions avec violence mesurés dans le cadre de l'Enquête sociale générale (ESG) sur la victimisation, le vol qualifié était le seul type de victimisation envers les femmes à avoir augmenté depuis 1999.
  • Alors que les femmes et les hommes affichent des taux semblables de violence conjugale autodéclarée, les expériences vécues par les femmes diffèrent de celles vécues par les hommes. En effet, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de déclarer avoir été victimes des formes les plus graves de violence conjugale, comme avoir été victimisées plus d'une fois et avoir subi des blessures corporelles.
  • Lorsqu'on examine les cas de violence conjugale autodéclarée, on observe un repli important de la violence conjugale à l'endroit des femmes depuis 1999. Cela s'explique principalement par le recul de la violence commise par d'ex-conjoints.

Section 2
Les facteurs de risque de la violence envers les femmes 

  • En se fondant sur les données policières et les données sur la victimisation autodéclarée, on constate que le fait d'être jeune constituait un facteur de risque de la violence faite aux femmes. Ces données révèlent que le risque de violence décroît au fur et à mesure qu'augmente l'âge. 
  • Les données provenant de l'Enquête sur les homicides indiquent que les femmes autochtones étaient représentées de façon disproportionnée parmi les victimes d'homicides. De même, les données sur la victimisation révèlent que les femmes autochtones affichent des taux plus élevés de violence conjugale et non conjugale autodéclarée.
  • Les données sur la victimisation laissent également entendre que certains facteurs sont liés au risque de victimisation avec violence pour les femmes, même lorsque l'on tient compte d'autres facteurs. Dans le cas de la violence conjugale, ces facteurs comprennent le jeune âge, le fait d'avoir des limitations d'activités et d'être victime de violence psychologique ou d'exploitation financière aux mains d'un conjoint. 
  • Parmi les femmes les plus à risque de violence non conjugale figurent celles qui sont jeunes, celles qui participent à de nombreuses activités en soirée, celles qui sont célibataires, celles qui consomment des drogues, celles qui se disent Autochtones et celles qui habitent dans une collectivité caractérisée par le désordre social, comme le vandalisme, les voisins bruyants, et les gens qui consomment ou vendent des drogues.

Section 3
Les conséquences de la violence envers les femmes 

  • Les femmes présentent généralement des niveaux de crainte plus élevés que les hommes face à la criminalité. Selon les données sur la victimisation, cette crainte s'accroît chez les femmes victimes de violence non conjugale.
  • Le niveau de stress quotidien était élevé chez les femmes ayant déclaré avoir été victimes de violence au cours des 12 mois précédant la tenue de l'enquête. Plus de la moitié (53 %) des femmes victimes de violence aux mains d'un conjoint ont affirmé que la plupart de leurs journées étaient très stressantes ou extrêmement stressantes; cette proportion était de beaucoup supérieure à celle notée chez les femmes victimes de violence aux mains d'une autre personne (41 %) et à celle enregistrée chez les femmes non victimes de violence (23 %).
  • Plus du quart des victimes de violence conjugale (27 %) et des victimes de violence non conjugale (26 %) prenaient des médicaments pour composer avec la dépression, pour les calmer ou pour les aider à dormir. Ces proportions sont considérablement supérieures à celle observée chez les femmes qui n'ont pas été victimes de violence (18 %).
  • Les conséquences psychologiques de la victimisation avec violence étaient plus marquées chez les femmes que chez les hommes. En effet, les femmes victimes de violence conjugale étaient sept fois plus nombreuses que les hommes à être craintives (27 % par rapport à 4 %ENote 1), trois fois plus susceptibles de souffrir de dépression ou d'anxiété (23 % par rapport à 7 %E) et deux fois plus susceptibles d'être en colère (35 % par rapport à 18 %). Ces réactions à la violence conjugale s'apparentent généralement à celles des victimes de violence non conjugale.
  • Les femmes victimes de violence conjugale étaient deux fois plus susceptibles que les hommes de subir des blessures corporelles, trois fois plus susceptibles d'interrompre leurs activités quotidiennes et près de sept fois plus susceptibles de craindre pour leur vie. Ces différences entre les sexes n'apparaissaient pas clairement dans les cas de violence non conjugale, sauf pour ce qui est de trouver difficile ou impossible de mener ses activités quotidiennes.

Section 4
Les interventions en matière de violence envers les femmes

  • Selon les données sur la victimisation, moins du tiers (30 %) des femmes victimes de violence conjugale ont indiqué que l'incident a été porté à l'attention de la police, en baisse par rapport à la proportion de 36 % enregistrée en 2004. Aucun changement n'a été constaté pour ce qui est du signalement à la police dans les cas de violence non conjugale faite aux femmes (28 %).
  • Lorsque la gravité de la violence est plus élevée, la probabilité que la police intervienne dans les affaires de violence conjugale contre les femmes est accrue. Le taux de signalement à la police était plus élevé chez les femmes victimes de violence conjugale qui ont subi des blessures corporelles, qui craignaient pour leur vie et envers lesquelles le plus grand nombre d'affaires de violence conjugale ont été commises.
  • Certains types de violence conjugale étaient plus susceptibles d'être signalés à la police, notamment les cas où la femme avait été agressée sexuellement (53 %) ou avait été battue, étranglée ou envers laquelle une arme avait été utilisée (60 %). En revanche, les agressions sexuelles perpétrées par une personne autre que le conjoint étaient les moins susceptibles d'être signalées à la police. Ainsi, 9 agressions sexuelles sur 10 commises par une personne autre qu'un conjoint n'ont jamais été signalées à la police.
  • Les données policières révèlent que 76 % des actes de violence sur des femmes ayant été signalés à la police et dont celle-ci a établi le bien-fondé ont été résolus. Dans environ 7 de ces affaires sur 10 (71 %), une accusation a été portée ou recommandée. Les cas de violence envers les femmes aux mains d'un conjoint ou d'un partenaire amoureux étaient plus susceptibles de donner lieu à des accusations criminelles (84 % et 83 %), suivis de la violence perpétrée par un étranger (73 %).
  • Les femmes se sont également tournées vers d'autres sources de soutien que la police. Selon les résultats de l'Enquête sur les maisons d'hébergement, 4 645 femmes résidaient dans des refuges au pays le jour de l'instantané — le 15 avril 2010; la plupart d'entre elles fuyaient la violence (71 %).

Note

  1. Dans le présent article du Juristat, on emploie le coefficient de variation (c.v.) comme mesure de l'erreur d'échantillonnage. Une estimation dont le c.v. se situe entre 16,6 % et 33,3 % est accompagnée du symbole « E » et doit être utilisée avec prudence.
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