Les expériences des Canadiens liées aux situations d’urgence et aux catastrophes, 2014

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par Dyna Ibrahim

Début de l'encadré

Faits saillants

  • En 2014, plus de 12,4 millions de Canadiens de 15 ans et plus ont déclaré avoir personnellement vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe dans leur collectivité au cours de leur vie. Près des trois quarts (73 %) d’entre eux ont indiqué que la situation d’urgence était suffisamment grave pour entraîner une importante perturbation de leur routine quotidienne.
  • Les Canadiens ayant déjà fait face à une situation d’urgence majeure ont le plus souvent vécu un blizzard, une tempête hivernale ou une tempête de verglas (46 %), une panne de courant prolongée (36 %) ou une inondation (12 %).
  • Environ 2 personnes sur 3 ayant fait face à une situation d’urgence majeure ont subi une perte d’alimentation électrique (63 %) ou n’ont pas pu se rendre au travail ou à l’école (61 %). En outre, plus de la moitié des victimes ont dû manquer un rendez-vous ou une activité prévue (52 %).
  • Plus du quart des personnes ayant fait face à une situation d’urgence majeure ont dû évacuer leur demeure (29 %) ou n’ont pas pu utiliser les routes ou les moyens de transport dans leur collectivité (28 %).
  • Près du tiers des Canadiens qui ont vécu une situation d’urgence majeure ont subi des répercussions financières ou des pertes matérielles (32 %). Moins de 1 personne sur 10 a souffert de séquelles émotives ou psychologiques (8 %) et environ 3 % ont subi des blessures corporelles ou des conséquences sur la santé.
  • Un peu plus de la moitié (56 %) des Canadiens qui ont fait face à une situation d’urgence majeure ou à une catastrophe ont reçu l’aide d’autrui, le plus souvent d’un membre de la famille (37 %) ou d’un voisin (24 %). Il est arrivé à presque autant de gens (59 %) que quelqu’un leur demande de l’aide pendant la situation d’urgence, et la plupart d’entre eux ont été en mesure de fournir l’aide nécessaire.
  • La plupart (85 %) des Canadiens ayant vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe ont pu reprendre leurs activités quotidiennes habituelles en l’espace de deux semaines. Pour environ 6 % des Canadiens qui ont essuyé des pertes financières et pour 23 % de ceux qui ont subi des séquelles psychologiques, il a fallu plus d’un an pour se rétablir complètement de ces conséquences.
  • Près de 2 Canadiens sur 3 (62 %) qui étaient célibataires ou qui n’ont jamais été mariés se sont remis des répercussions financières de la situation d’urgence en l’espace d’une semaine, comparativement au tiers (34 %E) des Canadiens qui étaient séparés ou divorcés.
  • Environ le tiers des aînés de 65 ans et plus (36 %E) et des ménages comptant une ou deux personnes (32 %) ont dû évacuer leur demeure par suite de la situation d’urgence qu’ils ont vécue.
  • Les jeunes de moins de 25 ans (64 %) et les aînés (60 %) étaient les plus susceptibles d’avoir reçu de l’aide pendant ou immédiatement après une situation d’urgence.

Fin de l'encadré

Des tempêtes de verglas, des inondations, des feux de friches et des déversements de matières dangereuses sont des exemples des types de catastrophes que de nombreux Canadiens ont vécues. D’après la Base de données canadienne sur les catastrophesNote 1 de Sécurité publique Canada, 281 catastrophes importantes se sont produites au Canada entre 2000 et 2014. Les inondations représentaient près du tiers (30 %) de ces grandes catastrophes; venaient ensuite les feux de friches (20 %) et les tempêtes ou orages violents (16 %).

Dans le présent rapport, les données de l’Enquête sur la préparation aux situations d’urgence et sur la résilience (EPUR) au Canada ont servi de base à une analyse des expériences des Canadiens en ce qui a trait aux situations d’urgence majeure et aux catastrophes. L’EPUR, qui a été menée en 2014, a permis de recueillir des renseignements sur des facteurs qui déterminent dans quelle mesure les personnes et les collectivités peuvent se préparer à une situation d’urgence majeure ou à une catastrophe, la prévenir, y réagir et s’en rétablir. Le présent rapport met en évidence les types de situations d’urgence majeure vécues par les Canadiens, les répercussions de ces événements sur leur vie quotidienne, et le temps qu’il leur a fallu pour se remettre de la catastrophe. Enfin, on examine le lien entre certaines caractéristiques sociodémographiques et les expériences des Canadiens ayant vécu une situation d’urgence majeure du point de vue des répercussions, de la vulnérabilité et du rétablissementNote 2.

Deux Canadiens sur cinq ont vécu une situation d’urgence majeure dans leur collectivité

Selon les résultats de l’EPUR, plus de 12,4 millions de personnes (soit 43 % des Canadiens de 15 ans et plus) vivant dans les provinces ont déclaré avoir personnellement vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe dans leur collectivité au cours de leur vieNote 3. Près des trois quarts (73 %) de ces personnes, soit environ 9 millions de Canadiens, ont indiqué que la situation d’urgence était suffisamment grave pour entraîner une importante perturbation de leur routine quotidienne, les empêchant de vaquer à des activités comme se rendre au travail ou à l’école, préparer les repas, prendre un bain ou accomplir les tâches ménagèresNote 4.

Les tempêtes hivernales, les pannes de courant prolongées et les inondations sont les types les plus courants de situations d’urgence vécues

La plupart des situations d’urgence vécues par les Canadiens vivant dans les provinces étaient des catastrophes naturelles ou des situations d’urgence liées aux conditions météorologiques par opposition à des événements découlant d’une action ou d’une erreur humaine. Parmi les Canadiens qui ont déclaré avoir fait face à une situation d’urgence majeure (suffisamment grave pour entraîner une importante perturbation de leurs activités quotidiennes habituelles), environ 2 sur 3 (67 %) ont indiqué qu’elle était liée aux conditions météorologiques. Les types les plus courants de situations d’urgence au Canada étaient les tempêtes hivernalesNote 5, vécues par plus de 4 millions de Canadiens (46 %); elles étaient suivies des pannes de courant prolongées (c.-à-d. de 24 heures ou plus) (36 %) et des inondations (12 %) (tableau 1).

Qu’elles soient liées aux conditions météorologiques ou qu’elles soient d’origine humaine, les situations d’urgence peuvent avoir d’importantes répercussions sur les gens, allant de perturbations immédiates de leurs activités quotidiennes — comme devoir manquer des jours de travail ou une activité prévue — à des répercussions plus graves — comme devoir évacuer leur demeure ou ne plus avoir accès aux routes et au transport en commun. Dans certains cas, elles peuvent entraîner des pertes matérielles ou des répercussions financières, des blessures corporelles graves ou des conséquences graves sur la santé, ou encore des séquelles émotives ou psychologiques à long terme.

La perte d’alimentation électrique et l’absence du travail ou de l’école étaient des effets à court terme subis par beaucoup de gens

La perte d’alimentation électrique était une perturbation des activités quotidiennes moins grave, mais fréquente, ayant été mentionnée par près des deux tiers (63 %) des personnes qui ont fait face à une situation d’urgence majeure ou à une catastrophe (graphique 1)Note 6. Une proportion semblable de personnes (61 %) ont également indiqué que la situation d’urgence qu’elles ont vécue les a empêchées de se rendre au travail ou à l’école, alors qu’un peu plus de la moitié (52 %) d’entre elles ont déclaré avoir manqué une activité prévue comme un rendez-vous ou une activité récréative. Bien qu’ils aient été généralement moins courants, l’évacuation forcée et l’accès limité aux moyens de transport étaient deux des répercussions immédiates plus graves subies par les Canadiens faisant face à une situation d’urgence ou à une catastrophe. Dans l’ensemble, 29 % des personnes ayant vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe ont dû évacuer leur demeure et une proportion semblable de personnes (28 %) n’ont pas pu utiliser les routes ou les moyens de transport dans leur collectivité.

Graphique 1

Description du Graphique 1
Graphique 1 Répercussions à court terme des situations d'urgence majeure et des catastrophes sur les activités quotidiennes, Canada, 2014
Répercussions à court terme pourcentage
Nécessité de quitter ou d'évacuer leur demeure 29
Incapacité d'utiliser les appareils électriques 63
Incapacité de chauffer ou de climatiser leur demeure 44
Incapacité de préparer les repas chauds à la maison 35
Incapacité d'entreposer les aliments périssables à la maison 29
Incapacité d'utiliser l'eau à la maison pour effectuer des tâches 38
Nécessité de faire bouillir l'eau avant de la consommer ou de boire de l'eau embouteillée 44
Incapacité de communiquer avec des personnes à l'extérieur de leur ménage 13
Incapacité d'utiliser les routes ou les moyens de transport dans la collectivité 28
Nécessité de manquer des jours de travail ou d'école 61
Nécessité de manquer des rendez-vous ou des activités prévues 52
Autres répercussions sur les activités quotidiennes 34
Note :
Les réponses « Ne sait pas » et « Non déclaré » sont comprises dans le calcul des pourcentages, mais elles ne sont pas montrées lorsqu'elles représentent 5 % ou moins des répondants. On a demandé aux répondants d'indiquer quels événements ils avaient personnellement vécus, et d'inclure seulement les événements qui se sont produits au Canada, dans une collectivité où ils habitaient au moment de l'événement, et qui ont entraîné une importante perturbation de leurs activités quotidiennes. Les répondants pouvaient donner plus d'une réponse.
Source :
Statistique Canada, Enquête sur la préparation aux situations d'urgence et sur la résilience au Canada, 2014.

Des pertes financières ou matérielles ont été subies par environ le tiers des personnes touchées par une catastrophe

Dans le cadre de l’EPUR, les questions portaient sur les trois grandes catégories de répercussions graves ou à long terme suivantes : les répercussions financières, les conséquences physiques ou sur la santé, et les séquelles émotives ou psychologiques. Parmi les Canadiens vivant dans les provinces qui ont fait face à une situation d’urgence majeure, environ le tiers (32 %) ont subi des répercussions financières ou des pertes matérielles, et environ 1 personne sur 10 (8 %) a souffert de séquelles émotives ou psychologiques à long terme. Les blessures corporelles graves ou les autres conséquences graves sur la santé étaient les moins courantes, ayant été subies par 3 % des personnes qui ont vécu une situation d’urgence majeure.

Près du tiers des personnes ayant vécu une tempête hivernale ont dû évacuer leur demeure

Les résultats de l’EPUR de 2014 révèlent que certaines répercussions étaient plus souvent associées au type particulier de situation d’urgence vécue. Ce sont avant tout les victimes d’un accident industriel ou pendant le transport qui ont dû évacuer leur demeure (69 %), épreuve vécue par plus des deux tiers des personnes ayant fait face à ce type de situation d’urgence (tableau 2). Il convient de souligner que les personnes touchées par les catastrophes les plus souvent vécues au Canada — les tempêtes hivernales (35 %), les inondations (26 %) et les pannes de courant prolongées (20 %) — ont moins souvent été obligées d’évacuer leur demeure. L’incapacité d’utiliser les routes ou les moyens de transport dans la collectivité a surtout été observée chez les victimes d’inondation (48 %) et d’ouragan (45 %).

Pour les Canadiens ayant vécu le type le plus courant de situation d’urgence — une tempête hivernale —, la répercussion la plus fréquente était le fait de manquer des jours de travail ou d’école (74 %); venaient ensuite l’incapacité d’utiliser les appareils électriques (63 %) et le fait de manquer des rendez-vous ou des activités prévues (57 %). Les pannes de courant prolongées — le deuxième type le plus courant de situation d’urgence vécue — ont empêché des Canadiens d’utiliser les appareils électriques (88 %) et de chauffer ou de climatiser leur demeure (70 %), et elles ont obligé plus de la moitié des personnes à faire bouillir l’eau avant de la consommer ou à boire de l’eau embouteillée (55 %).

Les membres de la famille et les voisins figuraient parmi les principales sources d’aide pendant et après une situation d’urgence

Les constatations issues de l’EPUR appuient des études précédentes selon lesquelles, après une situation d’urgence, l’aide vient surtout de citoyens ordinaires comme les membres de la famille, les amis et les voisins (Uscher-Pines et autres, 2012; Helsloot et Ruitenberg, 2004; Tierney, Lindell et Perry, 2001). Plus de la moitié (56 %) des personnes ayant fait face à une situation d’urgence majeure ou à une catastrophe ont indiqué avoir reçu de l’information ou l’aide d’autrui pendant ou immédiatement après la situation d’urgence; dans ces cas, les membres de la famille (37 %) et les voisins (24 %) étaient les sources d’aide les plus courantes (tableau 3). Les Canadiens ayant vécu une situation d’urgence majeure s’adressaient moins souvent à des sources officielles d’aide comme les services municipaux (15 %), les premiers intervenants (c.-à-d. les ambulanciers et les pompiers) (9 %) ou la police (9 %). Les résultats de l’EPUR révèlent également que plus de la moitié (59 %) des personnes ayant déjà vécu une catastrophe ont elles-mêmes été sollicitées pour aider quelqu’un pendant la situation d’urgence, et la plupart d’entre elles (91 %) ont été en mesure de fournir l’aide.

Début de l'encadré

Encadré 1
Comment les Canadiens perçoivent leur voisinageNote 7

D’après les données de l’Enquête sur la préparation aux situations d’urgence et sur la résilience, près du quart (24 %) des personnes ayant vécu une situation d’urgence majeure se sont tournées vers leurs voisins pour obtenir de l’aide pendant ou immédiatement après la situation d’urgence. Lorsqu’ils ont été interrogés sur la mesure dans laquelle les gens du voisinage s’entraidaient, les Canadiens qui connaissaient au moins certaines personnes dans leur quartier ont indiqué que leur voisinage était un endroit où les gens s’entraidaient (86 %). Parmi ceux qui n’ont pas mentionné que leur voisinage était un endroit où les gens s’entraidaient généralement, 77 % estimaient néanmoins que leurs voisins aideraient en cas d’urgenceNote 8, Note 9.

Bien que la plupart des Canadiens (92 %) aient déclaré connaître au moins quelques personnes dans leur voisinage, le fait de connaître ou non leurs voisins était associé à des facteurs tels que l’âge, le revenu du ménage, le statut d’immigrant et les limitations liées à la santé. Par exemple, les personnes appartenant à des groupes d’âge plus jeunes étaient plus susceptibles de déclarer ne connaître aucun de leurs voisins (8 % des répondants de 15 à 24 ans et 9 % de ceux de 25 à 34 ans, comparativement à environ 4 % de ceux de 35 ans et plus).

Peut-être en raison du fait qu’ils se trouvaient au Canada depuis moins longtemps, les immigrants récents (arrivés au Canada entre 2004 et 2014) (14 %E)Note 10 étaient proportionnellement près de trois fois plus nombreux à ne connaître aucun de leurs voisins, comparativement aux immigrants arrivés au Canada avant 2004 (5 %) et aux personnes nées au Canada (5 %).

Les personnes éprouvant certains problèmes de santé de longue durée étaient moins susceptibles de connaître leurs voisins. Parmi les personnes présentant un état psychologique, émotif ou mental de longue durée qui limitait leurs activités quotidiennes, plus de 1 sur 10 (13 %E) a déclaré ne connaître aucun de ses voisins. Cette proportion était plus du double de celle observée chez les personnes qui n’étaient pas aux prises avec de telles limitations liées à la santé (5 %).

Pour ce qui est du revenu du ménage, les personnes vivant dans un ménage à faible revenu étaient plus susceptibles de ne connaître aucun de leurs voisins que celles dont le ménage touchait un revenu élevé. Alors que 9 % des personnes qui faisaient partie d’un ménage gagnant moins de 40 000 $ par année ont déclaré ne connaître aucun de leurs voisins, la proportion correspondante ne s’établissait qu’à 5 % chez les personnes dont le revenu annuel du ménage était égal ou supérieur à 40 000 $.

Les résidents des régions métropolitaines de recensement (RMR)Note 11 du Canada étaient moins susceptibles d’indiquer que leurs voisins s’entraidaient généralement, par rapport aux résidents des régions autres que des RMR (85 % et 90 % respectivement)Note 8. En outre, lorsqu’on leur a demandé plus précisément s’il était probable que leurs voisins apportent de l’aide en cas d’urgence, les résidents des RMR (75 %)Note 12 demeuraient moins susceptibles que les résidents des régions autres que des RMR (82 %)Note 13 de dire que leur voisinage était un endroit où les gens s’entraideraient en cas d’urgence.

Fin de l'encadré

La reprise des activités quotidiennes habituelles constitue une étape clé du processus de rétablissement suivant une situation d’urgence majeure. Dans l’ensemble, la plupart (85 %) des personnes ayant vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe ont pu reprendre leur routine en l’espace de deux semaines (18 %, en 24 heures, 23 %, en 1 à 2 jours, 22 %, en 3 à 5 jours, 11 %, en 6 à 7 jours, alors que 10 % ont eu besoin de 1 à 2 semaines pour reprendre leur routine quotidienne). Néanmoins, environ 1 victime sur 7 (14 %) a pris plus de deux semaines pour reprendre ses activités quotidiennes habituelles.

Le quart des personnes ayant subi des séquelles émotives ou psychologiques ont pris plus d’un an à s’en remettre

Les constatations découlant de l’EPUR indiquent que la plupart des gens (91 %) ayant subi des pertes matérielles ou des répercussions financières par suite d’une catastrophe se sont rétablis complètement au cours de l’année suivant l’événement, tandis qu’il a fallu plus d’un an à 6 % des personnes pour se remettre de ce type de répercussion. Moins de la moitié (45 %) des personnes touchées par une catastrophe et ayant subi des séquelles émotives ou psychologiques se sont rétablies en l’espace d’un an; toutefois, pour près du quart (23 %), la période de rétablissement a dépassé un anNote 14, Note 15.

Début de l'encadré

Encadré 2
Examen plus approfondi des inondations, des tempêtes hivernales et des pannes de courant prolongées

Lorsqu’on examine de plus près les trois situations d’urgence les plus souvent vécues — les tempêtes hivernales, les pannes de courant et les inondations —, on constate que chaque type de situation d’urgence est associé à son propre ensemble de répercussions et de résultats.

Inondations

  • Dans l’ensemble, près des trois quarts (71 %) des personnes ayant vécu une inondation majeure ont repris leur routine au cours des deux semaines suivant l’événement.
  • Deux victimes d’inondation sur cinq (40 %) ont déclaré avoir subi des pertes matérielles ou d’importantes répercussions financières par suite de la situation d’urgence, tandis que 3 %E ont subi des blessures corporelles ou d’autres conséquences graves sur la santé et 12 % ont fait face à des séquelles émotives ou psychologiques à long terme.
  • La majorité des victimes d’inondation ont pu se remettre complètement des pertes financières (83 %) au cours de l’année suivant l’événement.

Tempêtes hivernales

  • La grande majorité (81 %) des personnes qui ont fait face à une tempête hivernale ont repris leur routine quotidienne en l’espace de deux semaines.
  • Dans l’ensemble, les personnes qui ont vécu une tempête hivernale ne se distinguaient pas de celles qui ont fait face à une situation d’urgence majeure ou à une catastrophe quant aux types de répercussions graves et à long terme qu’elles étaient susceptibles de subir ou quant à leurs taux de rétablissement.

Pannes de courant prolongées

  • Non seulement les personnes touchées par une panne de courant de 24 heures ou plus étaient susceptibles de subir des répercussions directement liées à la perte d’alimentation électrique, mais elles ont souvent éprouvé des difficultés avec leur eau potable (55 %) et l’eau utilisée pour effectuer des tâches courantes (50 %).
  • Le tiers (34 %) des personnes qui ont vécu une panne de courant prolongée ont été en mesure de reprendre leurs activités quotidiennes habituelles en 24 heures, et près du tiers (31 %), en l’espace de 1 à 2 jours. En l’espace d’une semaine suivant la panne de courant, 94 % des gens avaient repris leurs activités habituelles.
  • Près de 1 personne sur 3 (30 %) ayant vécu une panne de courant prolongée a fait face à de graves répercussions financières; la plupart (97 %) de ces victimes ont pu se remettre de l’événement en l’espace d’un an.
  • Des séquelles émotives et psychologiques à long terme ont rarement été signalées par les gens ayant subi une panne de courant prolongée.

Fin de l'encadré

Certains facteurs sociodémographiques ont une incidence sur la façon dont les Canadiens vivent des situations d’urgence majeure

Parmi les plus de 9 millions de résidents des provinces canadiennes ayant connu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe dans leur collectivité qui a perturbé leurs activités quotidiennes, 29 %, ou 2,6 millions de Canadiens, ont vécu cet événement au cours des 12 mois précédant la tenue de l’EPUR de 2014. Si l’on examine uniquement ceux qui ont vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe au cours des 12 mois précédant l’EPUR de 2014, il est possible d’établir un profil sociodémographique des personnes qui ont récemment vécu une situation d’urgence. L’examen de caractéristiques telles que le groupe d’âge, l’état matrimonial, le revenu du ménage et la taille du ménage, de pair avec les répercussions de la situation d’urgence, peut aider à cerner les populations à risque parmi les victimes de situation d’urgenceNote 16.

On observe des différences selon l’état matrimonial quant au temps mis à se rétablir de graves répercussions financières

Un Canadien sur quatre (27 %) ayant vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe au cours de l’année précédant la tenue de l’enquête a subi des répercussions financières ou des pertes matérielles. Des séquelles émotives ou psychologiques (7 %E) et des blessures corporelles graves ou des conséquences graves sur la santé (3 %E) n’ont pas souvent été subies par les Canadiens qui ont vécu une situation d’urgence majeure au cours de l’année précédente. Dans l’ensemble, près de la moitié (49 %) des Canadiens qui ont subi des répercussions financières ou des pertes matérielles par suite d’une situation d’urgence majeure durant l’année précédant l’enquête s’en sont remis complètement en l’espace d’une semaine. Toutefois, certaines différences en ce qui a trait à la période de rétablissement ont été constatées en fonction de l’état matrimonial. Par exemple, les deux tiers (62 %) des personnes célibataires ou qui n’ont jamais été mariées se sont rétablies des répercussions financières en l’espace d’une semaine, alors que seulement le tiers (34 %E) environ des personnes séparées ou divorcées s’en sont remises dans ce laps de tempsNote 17.

Les aînés et les personnes faisant partie d’un petit ménage ont évacué leur demeure le plus souvent

Le quart (25 %) des personnes qui ont vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe au cours de l’année précédant la tenue de l’EPUR ont dû évacuer leur demeure. Les aînés de 65 ans et plus (36 %E) étaient deux fois plus susceptibles que les personnes de 45 à 54 ans (18 %E) d’avoir évacué leur demeure en raison de la situation d’urgence vécue.

Pour ce qui est de la taille du ménage, les ménages comptant une ou deux personnes (32 %) ont plus souvent été obligés d’évacuer leur demeure par suite de la situation d’urgence que les ménages composés de trois personnes ou plus (22 %)Note 18, Note 19.

Les jeunes, les jeunes adultes et les aînés étaient plus susceptibles d’avoir reçu de l’aide

Parmi les personnes qui ont vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe au cours de la période de 12 mois précédant l’EPUR, la moitié (50 %) ont reçu de l’aide pendant ou immédiatement après l’événement, le plus souvent de la part de membres de la famille (37 %), de voisins (24 %) et de l’administration locale ou municipale (18 %E). Lorsque l’on tient compte de caractéristiques sociodémographiques, on constate certaines différences selon l'âge quant aux personnes plus susceptibles de recevoir de l’aide.

Les jeunes et les jeunes adultes de 15 à 24 ans (64 %) et les aînés de 65 ans et plus (60 %) étaient plus susceptibles d’avoir reçu de l’aide pendant ou immédiatement après une situation d’urgence. En revanche, les personnes de 45 à 54 ans (38 %) et celles de 55 à 64 ans (35 %) étaient les moins susceptibles d’avoir reçu de l’aideNote 20.

Résumé

Les résultats de l’Enquête sur la préparation aux situations d’urgence et sur la résilience (EPUR) de 2014 révèlent que le type de répercussions qu’a une situation d’urgence majeure ou une catastrophe sur la vie quotidienne d’une personne dépend du type de situation d’urgence vécue. Près du tiers (31 %) des résidents des provinces canadiennes ont dû, au cours de leur vie, faire face à une situation d’urgence majeure ou à une catastrophe dans leur collectivité qui était suffisamment grave pour entraîner une importante perturbation de leur routine quotidienne. De façon générale, les tempêtes hivernales (46 %), les pannes de courant prolongées (36 %) et les inondations (12 %) étaient les situations d’urgence vécues par les Canadiens qui étaient mentionnées le plus souvent.

Bien qu’elles aient été moins fréquentes, les répercussions financières (32 %), les séquelles émotives et psychologiques (8 %) et les conséquences graves sur la santé (3 %) figuraient parmi les répercussions graves ou à long terme subies par les victimes de situation d’urgence majeure ou de catastrophe. Même si les répercussions financières et les pertes matérielles étaient les plus courantes de ces conséquences, il fallait moins de temps pour se rétablir des répercussions financières à long terme que d’autres conséquences liées au bien-être psychologique. Toutefois, les Canadiens qui avaient fait face à une situation d’urgence majeure ou à une catastrophe ont subi cette dernière conséquence moins souvent que des répercussions financières.

Parmi les autres répercussions plus souvent subies, mais moins perturbatrices, figurent l’incapacité d’utiliser les appareils électriques (63 %), l’absence du travail ou de l’école (61 %) et le fait de devoir manquer des activités prévues (52 %). Par ailleurs, 3 personnes sur 10 (29 %) qui ont vécu une situation d’urgence ont dû entreprendre la démarche difficile d’évacuer leur demeure.

Les résultats de l’EPUR révèlent également que plus de la moitié (56 %) des Canadiens ayant vécu une situation d’urgence majeure ont reçu l’aide d’autrui, soit pendant la situation d’urgence, soit immédiatement après. De plus, il est arrivé à environ 6 personnes sur 10 (59 %) qui ont été victimes d’une situation d’urgence ou d’une catastrophe que quelqu’un leur demande de l’aide, et la plupart d’entre elles ont été en mesure de fournir cette aide. Les membres de la famille, les voisins et les amis étaient habituellement les personnes qui ont donné et reçu de l’aide.

Description de l’enquête

Le présent rapport est fondé sur les données de l’Enquête sur la préparation aux situations d’urgence et sur la résilience (EPUR) au Canada. L’EPUR est une nouvelle enquête qui a été menée pour la première fois de janvier à juin 2014 par Statistique Canada. Élaborée en partenariat avec le Centre des sciences pour la sécurité de Recherche et développement pour la défense Canada et Sécurité publique Canada, et en consultation avec des experts en gestion des urgences et en résilience communautaire, l’EPUR vise à accroître notre compréhension de la résilience communautaire de l’ensemble des provinces du Canada. L’EPUR a permis de recueillir des données sur des facteurs qui déterminent dans quelle mesure les particuliers et les collectivités peuvent se préparer à une situation d’urgence majeure ou à une catastrophe, la prévenir, y réagir et s’en rétablir. Le principal objectif de l’enquête est de fournir des estimations de la préparation aux situations d’urgence et de la résilience à l’échelon des collectivités, des provinces et du pays.

Méthodologie de l’enquête

La population cible de l’EPUR comprend toutes les personnes de 15 ans et plus vivant dans les 10 provinces du Canada, sauf celles qui vivent en établissement à temps plein. Cette enquête à participation volontaire a été réalisée par téléphone, au moyen d’un système d’interviews téléphoniques assistées par ordinateur. Par conséquent, les personnes vivant dans des ménages n’ayant pas le téléphone (environ 1 %) ont aussi été exclues de l’enquête. Dans chaque ménage, une personne de 15 ans et plus a été sélectionnée au hasard pour participer à l’enquête. Le taux de réponse global à l’EPUR était de 53 %. La taille de l’échantillon relevé dans le cadre de l’EPUR était de 72 953 personnes, ce qui donne un total de 32 171 questionnaires remplis. On a pondéré les chiffres des répondants de l’échantillon afin que leurs réponses représentent la population canadienne de 15 ans et plus ne vivant pas en établissement dans les 10 provinces.

Limites des données

Dans le cadre de l’EPUR, les données ont été recueillies uniquement auprès de Canadiens vivant dans les 10 provinces. Par conséquent, les résultats ne sont pas représentatifs des territoires canadiens. Toutefois, une étude de faisabilité distincte entreprise en 2014 avait pour objet d’aider à déterminer le contenu approprié et la meilleure méthode de collecte de renseignements sur la préparation aux situations d’urgence et la résilience communautaire dans les territoires. De plus, l’enquête exclut les Canadiens qui n’ont pas de téléphone fonctionnel et ceux qui vivent en établissement à temps plein. En outre, certaines populations qui pourraient être considérées comme vulnérables ou dont le besoin de soutien en cas d’urgence ou de catastrophe est plus important n’étaient pas incluses. Ces populations comprennent les sans-abri et les résidents des établissements de soins infirmiers et des établissements de soins de longue durée.

L’EPUR est une enquête-échantillon. Ainsi, en raison de la nature de ce type d’enquête, les résultats obtenus peuvent comporter des erreurs d’échantillonnage. Des résultats quelque peu différents auraient pu être obtenus si toute la population avait participé à l’enquête. Le présent rapport utilise le coefficient de variation (c.v.) comme mesure de l’erreur d’échantillonnage. Toute estimation qui a un c.v. élevé (plus de 33,3 %) n’a pas été publiée parce qu’elle est trop peu fiable. Dans ces cas, on utilise le symbole « F » au lieu d’une estimation dans les graphiques et les tableaux de données. Lorsque le c.v. d’une estimation se situe entre 16,6 % et 33,3 %, il faut se servir de cette dernière avec prudence et on utilise le symbole « E » avec l’estimation. Lorsque la statistique descriptive et l’analyse par recoupement ont été utilisées, des tests d’hypothèses avec un niveau de signification de 5 % (c.-à-d. que la probabilité de conclure de façon erronée que les estimations sont différentes est d’au plus 5 %) ont permis de déterminer si les différences étaient statistiquement significatives.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Canadiens qui ont vécu une situation d’urgence majeure ou une catastrophe, selon le type d’événement, Canada, 2014

Tableau 2 Types de répercussions, selon certaines situations d’urgence majeure et catastrophes vécues, Canada, 2014

Tableau 3 Premières sources d’aide et d’information pendant ou immédiatement après une situation d’urgence, selon les événements les plus souvent vécus par les Canadiens, Canada, 2014

Références

HELSLOOT, Ira, et A. RUITENBERG. 2004. « Citizen response to disasters: A survey of literature and some practical implications », Journal of Contingencies and Crisis Management, vol. 12, no 3, p. 98 à 111.

TAYLOR-BUTTS, Andrea. 2015. « La préparation aux situations d’urgence au Canada, 2014 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.

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Notes

Eà utiliser avec prudence

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