Article principal

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

[an error occurred while processing this directive]85f0033m[an error occurred while processing this directive] [an error occurred while processing this directive]
  1. Introduction
  2. Les taux globaux de victimisation avec violence sont comparables entre les hommes et les femmes
  3. Les taux de victimisation avec violence sont plus élevés chez les femmes dans la plupart des provinces et territoires
  4. Les taux de victimisation avec violence des femmes dépassent ceux des hommes dans bon nombre des plus grandes villes canadiennes
  5. L'âge a une incidence sur le taux de victimisation entre les sexes
  6. Profil des auteurs présumés
  7. Les hommes et les femmes sont victimes de différents types de crimes violents
  8. Voies de fait
  9. Agressions sexuelles
  10. Homicides
  11. Autres infractions avec violence
  12. Résumé
  13. Méthodes
  14. Définitions
  15. Bibliographie

Introduction

Les données déclarées par la police indiquent que le risque d'être victime d'un crime violent chez les hommes (18 ans et plus) est comparable au risque chez les femmes. En 2008, 51 %, ou environ 152 000, des 298 000 victimes d'affaires de violence 1  signalées à la police étaient des femmes, et quelque 146 000 victimes étaient des hommes (tableau 1 et tableau 2).

La victimisation avec violence entraîne un grand nombre de conséquences, notamment des blessures, des degrés accrus de stress et la perturbation des activités quotidiennes. Les données de l'Enquête sociale générale (ESG) de 2004 sur la victimisation révèlent que 24 % des victimes qui ont subi des blessures par suite d'actes de violence avaient demandé des soins médicaux et 20 % avaient dû avoir une période de repos au lit. En outre, 81 % des victimes avaient éprouvé une réaction émotive quelconque, comme de la colère, de la confusion ou de la crainte, alors que le tiers d'entre elles ont indiqué qu'elles avaient éprouvé des troubles du sommeil (AuCoin et Beauchamp, 2007).

Les personnes qui sont victimes de crimes violents peuvent être portées à remettre en question leurs perceptions du niveau de criminalité dans leur quartier et de leur sécurité en général. Pour plus de la moitié (52 %) des victimes de crimes violents, l'incident avait eu des répercussions sur leurs activités quotidiennes (AuCoin et Beauchamp, 2007).

Même si les taux globaux de victimisation avec violence déclarée par la police sont comparables entre les hommes et les femmes, les données montrent que le type de violence subi, le type d'arme utilisé contre eux et la gravité des blessures sont différents.

Le présent profil porte sur la nature et l'étendue des différences entre les sexes en ce qui a trait aux crimes violents déclarés par la police dont sont victimes les hommes et les femmes de 18 ans et plus. On y analyse les écarts de la victimisation entre les sexes sur les plans de sa fréquence dans les provinces et les territoires, du type d'infraction avec violence, du lieu de l'affaire, de la présence d'une arme et du type d'arme utilisé, de la gravité des blessures subies par la victime, de la relation entre la victime et l'auteur présumé, et de l'âge de la victime.

L'analyse repose surtout sur les données déclarées par la police dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire (DUC 2), et aussi sur certaines données de l'Enquête sur les homicides. Il importe de mentionner, toutefois, que les données déclarées par la police représentent seulement les affaires dont la police a pris connaissance. À titre d'exemple, l'ESG sur la victimisation menée en 2004 a permis d'estimer que 61 % des hommes et 74 % des femmes ayant été victimes d'un acte de violence n'avaient pas signalé l'incident à la police.

Selon les données de l'ESG de 2004, les victimes de crimes violents peuvent ne pas signaler leur incident de victimisation à la police pour diverses raisons. Par exemple, la victime peut décider de régler l'incident d'une autre façon; elle peut juger que l'incident n'est pas assez important pour contacter la police; ou elle peut préférer ne pas avoir affaire à la police.

Les taux globaux de victimisation avec violence sont comparablesentre les hommes et les femmes

Les données déclarées par la police montrent que, en 2008, le taux de victimisation avec violence était comparable entre les deux sexes, le taux chez les femmes se situant à 1 155 pour 100 000 habitants et celui chez les hommes, à 1 150 (tableau 1 et tableau 2). De plus, tout au long de la période de cinq ans allant de 2004 à 2008, les taux de victimisation avec violence sont demeurés relativement stables, tant pour les hommes que pour les femmes (graphique 12 .

Les taux de victimisation avec violence sont plus élevéschez les femmes dans la plupart des provinces et territoires

Même si les taux de victimisation avec violence étaient pratiquement les mêmes pour les hommes et les femmes à l'échelon du pays, ils affichaient d'importantes différences selon le sexe dans des provinces et territoires donnés. Ainsi, en 2008, les taux de victimisation avec violence étaient plus élevés chez les femmes que chez les hommes dans 10 provinces et territoires sur 13, cette constatation s'appliquant plus particulièrement au Nunavut, aux Territoires du Nord-Ouest et à la Saskatchewan (tableau 3). Par contre, les taux de victimisation avec violence des hommes dépassaient ceux des femmes en Colombie-Britannique, au Québec et en Nouvelle-Écosse 3 . En ce qui concerne le Nouveau-Brunswick, on n'a noté pratiquement aucun écart du taux de victimisation entre les sexes.

Les taux de victimisation avec violence des femmes dépassentceux des hommes dans bon nombre des plus grandes villes canadiennes

On a également constaté des différences entre les sexes dans un grand nombre de régions métropolitaines de recensement (RMR) 4  du Canada pour ce qui est des taux de victimisation avec violence chez les hommes et les femmes. Plus précisément, en 2008, Thunder Bay a déclaré l'écart le plus marqué du taux de victimisation avec violence, soit 1 780 pour les femmes par rapport à 1 359 pour les hommes (tableau 4). De même, dans les RMR de Peterborough, de Kitchener, de Brantford, de Windsor, du Grand Sudbury et de Regina, les taux de violence contre les femmes étaient sensiblement plus élevés que les taux de violence contre les hommes. À l'inverse, les taux de victimisation étaient, en 2008, plus élevés chez les hommes que chez les femmes dans les RMR de Trois-Rivières, de Victoria, de Sherbrooke, de Vancouver et de Québec.

Dans l'ensemble, en 2008, les plus forts taux de victimisation avec violence chez les hommes ont été observés dans les RMR de Saskatoon, de Saint John et de Halifax, tandis que chez les femmes, les taux de victimisation avec violence étaient les plus importants dans les villes de Saskatoon, de Thunder Bay et de Regina (tableau 4).

L'âge a une incidence sur le taux de victimisationentre les sexes

Tant pour les hommes que pour les femmes, les taux de victimisation avec violence déclarée par la police étaient les plus élevés chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans et les moins élevés chez les personnes de 65 ans et plus. Toutefois, lorsque l'on tient compte du sexe dans les divers groupes d'âge, le risque de victimisation affiche un écart significatif (graphique 2). Les femmes de 18 à 44 ans présentaient des taux de victimisation avec violence plus importants que les hommes du même âge, les femmes de 18 à 24 ans ayant enregistré le taux de victimisation le plus élevé de toutes les victimes, sans égard à l'âge ou au sexe. Cependant, pour les groupes d'âge supérieurs à 44 ans, les taux de victimisation avec violence étaient plus marqués chez les hommes que chez les femmes.

Profil des auteurs présumés

De façon générale, les femmes ont le plus souvent déclaré avoir été agressées par un homme, peu importe le type de crime; cela a également été observé chez les hommes victimes. En effet, des hommes étaient considérés comme les auteurs présumés dans 81 % des incidents de victimisation avec violence contre des femmes et dans 79 % de ces infractions visant des hommes. Par comparaison, les femmes étaient responsables de 10 % des incidents de victimisation à l'endroit des femmes et de 10 % de ceux visant des hommes. Les résultats d'autres études menées aux États-Unis viennent appuyer ces constatations : la majorité des auteurs présumés qui ont été portés à l'attention du système de justice pénale étaient des hommes (Bureau of Justice Statistics, 2006; Heimer et Lauritsen, 2008; département de la Justice des États-Unis, 2009).

Les hommes et les femmes sont victimes de différentstypes de crimes violents

Les différences selon le sexe des affaires de victimisation déclarées par la police se voient dans les types d'infractions avec violence commises contre les hommes et les femmes. À titre d'exemple, les hommes sont plus susceptibles de faire l'objet de voies de fait et d'homicide, alors que les victimes d'agression sexuelle sont en grande majorité de sexe féminin. Outre les différences liées au type de victimisation avec violence subi, il existe des écarts entre les sexes pour ce qui est des caractéristiques des crimes violents, comme la relation entre la victime et l'auteur présumé, le recours aux armes et le lieu de l'affaire.

Voies de fait

Les victimes des formes plus graves de voies de fait signalées à la police sont le plus souvent des hommes 5 

En 2008, le taux de voies de fait contre des hommes déclarées par la police (779 pour 100 000 habitants) dépassait légèrement celui contre des femmes (711 pour 100 000 habitants). Toutefois, le type de voies de fait déclaré différait selon le sexe de la victime. Les femmes étaient proportionnellement plus nombreuses que les hommes à avoir fait l'objet de voies de fait simples, la forme de voies de fait entraînant les blessures corporelles les moins graves (576 pour 100 000 femmes par rapport à 484 pour 100 000 hommes). Les hommes étaient quant à eux plus souvent victimes des formes de voies de fait plus graves (tableau 1 et tableau 2).

Le taux de voies de fait armées ou causant des lésions corporelles (niveau 2) noté chez les hommes (215 pour 100 000 habitants) était près du double du taux constaté chez les femmes (114 pour 100 000 habitants). Cependant, l'écart le plus marqué entre les hommes et les femmes victimes de voies de fait a été observé pour les voies de fait graves 6 . Selon les données de la police, le taux de voies de fait graves chez les hommes (18 pour 100 000 habitants) était plus de trois fois supérieur au taux chez les femmes (5 pour 100 000 habitants) (tableau 1 et tableau 2). On a également noté des différences similaires entre les sexes aux États-Unis où, en 2004, le taux de voies de fait graves affiché par les hommes était le double du taux enregistré par les femmes (Lauritsen et Heimer, 2008).

En outre, le recours à la force physique était plus courant dans les affaires de voies de fait contre des femmes (54 %) que dans celles visant des hommes (44 %). Par contre, les hommes étaient plus souvent agressés physiquement à l'aide d'une arme (16 % des affaires contre des hommes par rapport à 8 % de celles contre des femmes). De surcroît, parmi les victimes de voies de fait, la proportion d'hommes ayant subi des blessures corporelles graves (5 %) était plus du double de celle des femmes (2 %) 7  (tableau 5 et tableau 6).

Les hommes sont plus souvent agressés physiquement que les femmes dans un endroit public à l'extérieur de leur demeure

Tant pour les hommes que pour les femmes qui ont été victimes de voies de fait, le lieu le plus courant de l'infraction était une résidence. En effet, près des trois quarts des voies de fait contre des femmes et 42 % de celles contre des hommes se sont produites dans un tel endroit. Une grande proportion (29 %) d'hommes ont été agressés dans un endroit public, comme dans un parc de stationnement, dans un autobus urbain ou un abribus, ou encore dans la rue, alors que cela a été le cas pour une plus petite proportion de femmes (13 %) (tableau 5 et tableau 6).

Les femmes sont plus souvent agressées physiquement par un conjoint et les hommes, par un étranger

Les femmes victimes de voies de fait étaient plus souvent agressées par une personne avec laquelle elles avaient une relation intime ou elles avaient eu une telle relation. Les données déclarées par la police indiquent que près du tiers (29 %) des femmes victimes de voies de fait en 2008 ont été agressées par un conjoint actuel ou antérieur; le chiffre correspondant pour les hommes victimes se situait à 7 %. De plus, 22 % des femmes ont été agressées physiquement par un partenaire amoureux actuel ou antérieur, comparativement à 5 % des hommes.

De leur côté, les hommes étaient plus souvent agressés physiquement par un étranger (32 %) ou par une autre personne non apparentée (29 %), comme un ami, une connaissance ou un associé.

Dans l'ensemble, la victime était de sexe féminin dans 81 % des voies de fait commises par un conjoint, et elle était de sexe masculin dans à peu près la même proportion des voies de fait commises par un étranger (tableau 5 et tableau 6).

Des tendances similaires au chapitre des différences entre les sexes ont été observées aux États-Unis. Ainsi, parmi les 11,6 millions d'incidents de victimisation avec violence contre des personnes de sexe masculin et féminin âgées de 12 ans et plus, 6,6 millions d'incidents ont été commis à l'endroit des hommes. Dans la majorité de ces cas, un étranger était l'auteur de la violence (dans 3,9 millions d'incidents), alors qu'une personne connue de la victime était plus souvent impliquée dans les incidents de victimisation contre les femmes (3 millions) (Craven, 1994).

Agressions sexuelles

Le taux d'agressions sexuelles déclarées par la police est plus de 10 fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes

Selon les données déclarées par la police, le taux d'agressions sexuelles contre des femmes (68 pour 100 000 habitants) était plus de 10 fois le taux de ces infractions contre des hommes (6 pour 100 000 habitants) en 2008. En effet, les femmes représentaient 92 % des victimes d'agression sexuelle au Canada. Pour chaque groupe d'âge, le taux d'agressions sexuelles contre des femmes était beaucoup plus élevé que celui contre des hommes (tableau 1 et tableau 2).

Il convient de mentionner que les agressions sexuelles sont moins souvent signalées à la police que les autres infractions avec violence, quel que soit le sexe de la victime. Les données de l'ESG de 2004 sur la victimisation révèlent qu'environ 8 % des agressions sexuelles ont été signalées à la police, comparativement à environ 40 % des voies de fait et à environ la moitié des vols qualifiés (Brennan et Taylor-Butts, 2008). En outre, les victimes n'affichaient aucune différence significative selon le sexe quant à leur probabilité d'informer la police des agressions sexuelles.

Plus du quart des femmes victimes d'agression sexuelle subissent des blessures corporelles

Que la victime ait été de sexe masculin ou féminin, la force physique a été utilisée contre elle dans 95 % des agressions sexuelles. Alors que les deux tiers (60 %) des agressions sexuelles déclarées par la police ayant été commises contre des femmes n'ont pas entraîné de blessures corporelles, 24 % des agressions sexuelles ont abouti à des blessures corporelles légères ayant nécessité des premiers soins, mais non des soins médicaux professionnels (tableau 5 et tableau 6).

Une plus forte proportion d'agressions sexuelles contre des hommes se produisent dans des milieux institutionnels

Les agressions sexuelles se produisent le plus souvent dans des résidences. Près de 2 agressions sexuelles sur 3 perpétrées contre des femmes (59 %) sont survenues dans une résidence privée, tout comme 48 % des agressions sexuelles contre des hommes. Toutefois, dans le cas des hommes ayant fait l'objet d'une agression sexuelle, la proportion dont l'affaire a eu lieu dans un milieu institutionnel (16 %), comme une école, une université, un collège, ou un autre immeuble public ou non commercial, était plus de 2,5 fois supérieure au pourcentage de femmes agressées sexuellement dans un tel endroit (tableau 5 et tableau 6).

Les auteurs présumés dans les affaires d'agression sexuelle contre des hommes et des femmes sont souvent connus des victimes

Dans près de la moitié des agressions sexuelles déclarées par la police commises tant contre des hommes (47 %) que des femmes (44 %), l'auteur présumé était une personne connue de la victime (p. ex. un ami ou une connaissance, ou un partenaire amoureux actuel ou antérieur), mais non un membre de sa famille. Dans le quart des agressions sexuelles déclarées par la police qui ont été perpétrées contre des hommes (19 %) et des femmes (24 %), l'auteur était un étranger (tableau 5 et tableau 6).

On a toutefois constaté d'importantes différences selon le sexe pour ce qui est du lien entre la victime et l'auteur présumé dans les affaires d'agression sexuelle dont la police a pris connaissance. À titre d'exemple, les femmes étaient plus souvent agressées sexuellement que les hommes par leur conjoint actuel ou un ex-conjoint. En 2008, l'auteur présumé était le conjoint actuel ou un ex-conjoint dans 8 % des agressions sexuelles déclarées par la police qui ont été perpétrées contre des femmes, comparativement à 1 % des agressions sexuelles visant des hommes. De même, l'auteur présumé était plus souvent un partenaire amoureux actuel ou antérieur lorsque l'agression sexuelle visait une femme (7 %) que lorsqu'elle était commise contre un homme (1 %). Les hommes victimes d'agression sexuelle étaient toutefois plus souvent agressés par un membre de la famille autre que leur conjointe ou une ex-conjointe, ou par un ami ou une connaissance, comparativement aux femmes victimes d'agression sexuelle (tableau 5 et tableau 6).

Homicides

Alors que les hommes sont plus souvent victimes d'un homicide, les femmes victimes d'homicide sont plus souvent tuées par un conjoint

De 2004 à 2008, les homicides représentaient moins de 1 % de tous les crimes violents signalés à la police au Canada. Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d'être les victimes d'un homicide; ils constituaient 74 % des victimes d'homicide pendant cette période de cinq ans.

Néanmoins, comparativement aux hommes, les femmes étaient plus souvent tuées par leur conjoint ou un ex-conjoint (38 % des homicides sur des femmes par rapport à 4 % des homicides sur des hommes) — elles risquaient davantage d'être victimes d'un homicide entre conjoints. De 2004 à 2008, les femmes représentaient plus des trois quarts des victimes d'homicide entre conjoints, soit 275 des 351 victimes (tableau 7). Plus du quart des femmes victimes d'homicide (28 %) ont été tuées par leur conjoint, comparativement à 3 % des hommes victimes. De plus, 10 % des homicides sur des femmes ont été perpétrés par un ex-conjoint (par rapport à 1 % des homicides sur des hommes). En outre, les femmes étaient plus souvent tuées par un partenaire intime, comme un petit ami ou une petite amie (8 %) que les hommes victimes d'homicide (2 %). Environ 18 % des femmes victimes d'homicide ont été tuées par un ami ou une connaissance, alors que 5 % l'ont été par un étranger (tableau 7).

Par comparaison, les hommes étaient beaucoup plus susceptibles d'être tués par une personne autre qu'une conjointe. Dans 4 homicides sur 10 commis sur des victimes masculines, l'auteur présumé était un ami ou une connaissance, et dans 15 % de ces homicides, il s'agissait d'un étranger.

Les homicides sur des hommes sont plus souvent commis avec une arme à feu et attribuables à des gangs

Entre 2004 et 2008, une arme a été utilisée dans la majorité (84 %) des homicides sur des hommes et dans une grande proportion (72 %) des homicides sur des femmes. Alors que les armes à feu ont été utilisées plus souvent que d'autres armes pour commettre des homicides, elles étaient plus courantes lorsque la victime était de sexe masculin plutôt que de sexe féminin. Plus du tiers (38 %) des hommes victimes d'homicide ont été tués avec une arme à feu, par rapport à 20 % des femmes victimes d'homicide. En fait, de 2004 à 2008, un plus grand nombre d'hommes ont été tués à l'aide d'une arme à feu (785) que de femmes avec toute autre méthode (732). En revanche, les femmes victimes d'homicide étaient plus souvent tuées que les hommes à l'aide d'une autre arme. Plus précisément, elles étaient proportionnellement trois fois plus nombreuses que les hommes à avoir été tuées au moyen d'explosifs, d'un véhicule à moteur, du feu ou du poison (12 % par rapport à 4 %) (tableau 7). En outre, une plus grande proportion de femmes victimes d'homicide (18 %) ont été tuées au moyen de la force physique, comparativement aux hommes victimes d'homicide (13 %).

Les homicides commis dans le cadre d'activités de gangs étaient aussi plus fréquents lorsque la victime était un homme que lorsqu'elle était une femme. De 2004 à 2008, près du quart (24 %) des homicides sur des hommes étaient attribuables à des gangs ou l'on soupçonnait qu'ils l'étaient, comparativement à 3 % des homicides sur des femmes (tableau 7).

Les motifs ayant mené à l'homicide varient selon le sexe de la victime

Alors que le mobile apparent de l'homicide était plus souvent une dispute ou une querelle, quel que soit le sexe de la victime, on a noté certaines différences selon le sexe. Par exemple, comparativement aux hommes, les femmes étaient environ trois fois plus susceptibles d'être tuées dans un excès de frustration, de colère ou de désespoir (21 %), et elles étaient près de quatre fois plus susceptibles d'être les victimes d'un homicide motivé par la jalousie (12 %) ou la violence sexuelle (4 %). Par contre, le règlement de comptes (lié aux drogues ou à un gang) était le mobile apparent dans près du cinquième (20 %) des homicides sur des hommes, mais dans 3 % des homicides sur des femmes. Les hommes victimes d'homicide (7 %) étaient environ deux fois plus susceptibles que les femmes (3 %) d'être tués par vengeance (tableau 7).

Autres infractions avec violence

Les hommes sont plus souvent victimes d'un vol qualifié, alors que les femmes sont plus souvent victimes de harcèlement criminel

Les données déclarées par la police montrent également qu'il existe certains écarts importants selon le sexe pour ce qui est des autres types de crimes violents, comme le vol qualifié, le harcèlement criminel et les menaces.

Les taux d'infractions déclarées par la police révèlent que les femmes étaient victimes de vol qualifié environ deux fois moins souvent que les hommes, mais qu'elles étaient presque trois fois plus susceptibles d'être harcelées criminellement. En 2008, les hommes représentaient 65 % des victimes de vol qualifié 8 , tandis que les femmes étaient victimes de 73 % des cas de harcèlement criminel (tableau 5 et tableau 6).

Alors que les taux de menaces variaient moins entre les hommes (184 pour 100 000 habitants) et les femmes (156 pour 100 000 habitants), on a noté des écarts selon le sexe pour ce qui est des auteurs présumés.

Comme il a été constaté pour les voies de fait et les agressions sexuelles, dans le cas des menaces criminelles, les femmes étaient plus souvent victimisées que les hommes par un conjoint ou un partenaire amoureux. Plus particulièrement, la proportion de femmes (18 %) menacées par leur conjoint ou un ex-conjoint était six fois plus élevée que celle s'appliquant aux hommes (3 %). La proportion de femmes menacées par un partenaire amoureux actuel ou antérieur (12 %) était aussi environ six fois supérieure à celle des hommes victimes de menaces (2 %). Par contre, les hommes (24 %) étaient environ deux fois plus susceptibles que les femmes (12 %) d'être menacés par un étranger.

Résumé

Les données déclarées par la police révèlent que les hommes et les femmes sont victimes de crimes violents dans à peu près la même mesure, mais qu'il existe des écarts révélateurs entre les sexes pour ce qui est de la nature de la victimisation. À titre d'exemple, les hommes et les femmes sont victimes de différents types de voies de fait. Les hommes sont plus susceptibles d'être victimes des formes plus graves de voies de fait (niveaux 2 et 3) et d'être agressés avec une arme. Par contre, les femmes sont plus souvent victimes de voies de fait simples, ce qui entraîne moins de blessures pour elles que pour leurs homologues masculins. De surcroît, les femmes victimes de voies de fait sont plus souvent agressées par un conjoint, alors que les hommes le sont plus souvent par une personne qu'ils ne connaissent pas, comme un étranger. Enfin, les femmes sont 10 fois plus susceptibles que les hommes d'être victimes d'agression sexuelle.

Méthodes

Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire

Le Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire (DUC 2) fournit des renseignements détaillés sur chaque affaire criminelle signalée à la police, y compris les caractéristiques des victimes, des auteurs présumés et des affaires. Les données pour l'année 2008 sont fondées sur des renseignements déclarés par des services de police qui desservaient 98 % de la population du Canada.

La base de données DUC 2 sur les tendances comprend des données historiques qui permettent d'analyser les tendances des caractéristiques des affaires, des auteurs présumés et des victimes, comme la relation entre la victime et l'auteur présumé. Cette base de données comprend actuellement les données de 63 services de police qui participent régulièrement au Programme DUC 2 depuis 1999. Ces répondants desservaient 54 % de la population du Canada en 2008. À l'échelon provincial, cette base de données représente 36 % de la population de Terre-Neuve-et-Labrador, 18 % de la population du Nouveau-Brunswick, 99 % de la population du Québec, 52 % de la population de l'Ontario, 47 % de la population de la Saskatchewan, 55 % de la population de l'Alberta et 14 % de la population de la Colombie-Britannique.

Enquête sur les homicides

Depuis 1961, l'Enquête sur les homicides permet de recueillir des données auprès de la police sur les affaires, les victimes et les auteurs présumés d'homicide au Canada. La collecte de données sur les homicides dans la famille a débuté en 1974. Lorsque la police prend connaissance d'un homicide, le service de police qui mène l'enquête remplit un questionnaire, puis l'achemine au Centre canadien de la statistique juridique. Le nombre d'homicides indiqué pour une année donnée représente tous les homicides déclarés cette année-là, quelle que soit l'année au cours de laquelle le décès est effectivement survenu.

Définitions

Agression sexuelle — Comprend les quatre types d'infractions sexuelles suivants : 

  1. Agression sexuelle — Il s'agit de l'agression sexuelle de niveau 1, qui entraîne des blessures corporelles légères ou qui n'entraîne aucune blessure pour la victime.
  2. Agression sexuelle armée ou causant des lésions corporelles — Il s'agit de l'agression sexuelle de niveau 2, qui comprend l'agression sexuelle armée, avec menaces ou entraînant des lésions corporelles.
  3. Agression sexuelle grave — Agression sexuelle de niveau 3, soit une agression sexuelle dans laquelle la victime est blessée, mutilée ou défigurée, ou dans laquelle sa vie est mise en danger.
  4. Autres infractions sexuelles — Groupe d'infractions visant surtout à traiter des affaires de mauvais traitements sexuels envers les enfants, y compris les contacts sexuels, l'incitation à des contacts sexuels, l'exploitation sexuelle, l'inceste, la corruption d'enfants, le leurre d'enfants au moyen d'un ordinateur, les relations sexuelles anales, la bestialité et le voyeurisme.

Autres infractions comportant de la violence ou la menace de violence — Comprend l'enlèvement, la séquestration, la prise d'otage, le vol qualifié, l'extorsion, le harcèlement criminel, les appels téléphoniques indécents ou harcelants, les menaces, l'usage d'explosifs causant la mort ou des lésions corporelles, l'incendie criminel et les autres infractions contre la personne.

Homicide et tentative de meurtre — Comprend un certain nombre d'infractions dans lesquelles l'auteur tente de causer la mort ou cause la mort, y compris le meurtre au premier degré, le meurtre au deuxième degré, l'homicide involontaire coupable et l'infanticide, la tentative de meurtre, le complot en vue de commettre un meurtre, la négligence criminelle entraînant la mort et les autres infractions connexes entraînant la mort.

Membre de la famille et personne non apparentée — Il s'agit de l'identité de l'auteur présumé par rapport à la victime. Les membres de la famille comprennent les conjoints actuels et antérieurs, le père et la mère, les enfants, les frères et les soeurs, et les autres personnes liées à la victime par le sang, par mariage ou par un autre lien juridique (p. ex. l'adoption). On estime que toutes les autres personnes ne sont pas apparentées.

Voies de fait — Comprend les quatre types de voies de fait suivants : 

  1. Voies de fait simples — Représente les voies de fait de niveau 1 prévues au Code criminel. Il s'agit de la forme de voies de fait la moins grave, qui comprend le fait de pousser, de gifler, de donner des coups de poing et de proférer des menaces verbales en face-à-face.
  2. Voies de fait armées ou causant des lésions corporelles — Il s'agit des voies de fait de niveau 2, qui comprennent le fait de porter une arme, d'utiliser ou de menacer d'utiliser une arme contre quelqu'un, ou d'infliger des lésions corporelles à quelqu'un.
  3. Voies de fait graves — Il s'agit des voies de fait de niveau 3, qui comprennent le fait de blesser, de mutiler ou de défigurer une personne, ou de mettre sa vie en danger.
  4. Autres voies de fait — Comprend l'infliction illégale de lésions corporelles, la décharge d'une arme à feu intentionnellement, l'utilisation d'une arme à feu pendant la perpétration d'une infraction, le fait de braquer une arme à feu, les voies de fait contre un agent de la paix, la négligence criminelle entraînant des lésions corporelles et les autres formes de voies de fait.

Bibliographie

AUCOIN, Kathy, et Diane BEAUCHAMP. 2007. « Répercussions et conséquences de la victimisation, ESG 2004 », Juristat, vol. 27, no 1, produit no 85-002-XIF au catalogue de Statistique Canada, /pub/85-002-x/85-002-x2007001-fra.pdf (site consulté le 20 janvier 2010).

BEATTIE, Sara. 2009. « L'homicide au Canada, 2008 », Juristat, vol. 29, no 4, produit no 85-002-XIF au catalogue de Statistique Canada, /pub/85-002-x/2009004/article/10929-fra.htm (site consulté le 20 janvier 2010).

BRENNAN, Shannon, et Andrea TAYLOR-BUTTS. 2008. Les agressions sexuelles au Canada, produit no 85F0033M au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, « Série de profils du Centre canadien de la statistique juridique », no 19, /pub/85f0033m/85f0033m2008019-fra.htm (site consulté le 20 janvier 2010).

BUREAU OF JUSTICE STATISTICS. 2006. Criminal Victimization in the U.S., 2004, Washington, district de Columbia, département de la Justice des États-Unis. Tableaux statistiques, http://bjs.ojp.usdoj.gov/index.cfm?ty=pbdetail&iid=1102 (site consulté le 29 mars 2010).

CRAVEN, Diane. 1994. « Sex differences in violent victimization », Bureau of Justice Statistics Special Report, produit no NCJ-164508 au catalogue, département de la Justice des États-Unis, Office of Justice Programs, p. 1 à 9, http://www.ojp.usdoj.gov/bjs/pub/pdf/sdvv.pdf (site consulté le 29 mars 2010).

DÉPARTEMENT DE LA JUSTICE DES ÉTATS-UNIS. 2009. Practical Implications of Current Domestic Violence Research : For Law Enforcement, Prosecutors and Judges, Office of Justice Programs, National Institute of Justice, http://www.ncjrs.gov/pdffiles1/nij/225722.pdf (site consulté le 29 mars 2010).

HEIMER, Karen, et Janet L. LAURITSEN. 2008. « Gender and violence in the United States : Trends in offending and victimization », Understanding Crime Trends : Workshop Report, Committee on Understanding Crime Trends, National Academy of Sciences, p. 45 à 80, http://www.nap.edu/catalog/12472.html (site consulté le 29 mars 2010).

LAURITSEN, Janet L., et Karen HEIMER. 2008. « The gender gap in violent victimization, 1973-2004 », Journal of Quantitative Criminology, vol. 24, no 2, p. 125 à 147, http://www.springerlink.com/content/f382gk533142x349/ (site consulté le 11 février 2010).

Date de modification :