9. Professions

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Une classification des professions est un outil qui sert à organiser tous les emplois dans un ensemble clairement défini de groupes en fonction des tâches et des responsabilités assumées dans le cadre de l'emploi. L'Organisation des Nations Unies utilise la Classification internationale type des professions (CITP), tandis que Statistique Canada se sert de la Classification nationale des professions pour statistiques (CNP-S). Le principe de base de la classification de la CNP-S concerne le type de travail effectué.

Les professions sont... identifiées et groupées principalement selon le genre de travail effectué en temps normal, qui est déterminé d'après les tâches, les fonctions et les responsabilités du travailleur/de la travailleuse. Une profession se définit comme un ensemble d'emplois suffisamment analogues sur le plan du travail effectué pour qu'il soit possible de les grouper sous un même titre à des fins de classement [...] Cette méthode de groupement assure une certaine homogénéité au sein des groupes et permet d'établir une distinction entre les groupes. (Statistique Canada, 2006, p. 2)

Les professions de la culture dans ce cadre sont celles qui nécessitent une « activité artistique créative et les biens et services produit par cette activité, et la préservation du patrimoine ». Autrement dit, dans une profession de la culture, la majeure partie du travail effectué dans une profession donnée a trait à la chaîne de création pour un bien ou service de la culture. Cette définition correspond à la définition du cadre de 2009 de l'UNESCO des professions de la culture. Contrairement au cadre de 2004, le Cadre canadien pour les statistiques de la culture (CCSC) affecte les professions, comme il le fait pour les produits et les industries, aux domaines du cadre et à la chaîne de création. À l'instar de 2004, les professions sont regroupées en fonction de leurs similarités, mais les catégories ont été élargies au-delà des créateurs, du soutien technique et de soutien de la gestion pour comprendre les professions du gouvernement et de l'enseignement qui soutiennent la chaîne de création pour les produits de la culture.

L'ajout des domaines Éducation et formation et Gouvernance, financement et soutien professionnel nous permet de dépasser les limites traditionnelles de la population active de la culture afin d'englober les professions de soutien qui consistent à fournir des services aux créateurs et aux consommateurs de la culture, comme les analystes des politiques et les chercheurs du gouvernement et le personnel enseignant dans les écoles et établissements d'enseignement postsecondaire. En théorie, ces types de profession sont pertinents pour comprendre la culture, mais ils ne sont pas nécessairement essentiels aux activités et aux produits du secteur de la culture. Selon le type d'analyse effectuée au sujet de la culture, ces professions pourraient être incluses ou exclues, en fonction des exigences analytiques.

Le guide de classification du CCSC fournira des exemples explicites, accompagnés de codes de professions, pour chaque type de profession, tandis que le présent cadre conceptuel donne des exemples généraux pour faciliter la distinction entre les différents types de professions de la culture. Celles-ci peuvent être définies ou non dans la classification type des professions.

Les professions créatives concernent la création, la production et la diffusion de biens et services de la culture. Exemples de professions créatives sont les bibliothécaires et archivistes, producteurs, acteurs et musiciens, artistes, photographes, architectes, designers, artisans, écrivains, réviseurs, traducteurs, monteurs de films, et développeurs de jeux vidéo.

Les professions de soutien technique offrent du soutien technique pour les biens et services de la culture. Quelques exemples de professions de soutien technique sont les techniciens, les ingénieurs, les adjoints, les régisseurs de plateau, les interprètes sur place, les photographes tireurs, les cadreurs, les chefs électriciens, les machinistes, les monteurs, les agents de distribution artistique, etc.

Les professions de soutien à la fabrication offrent du soutien pour la fabrication des biens de la culture. Cette catégorie n'existe pas pour tous les domaines, parce qu'elle se trouve principalement dans les domaines suivants : Écrits et ouvrages publiés, Arts visuels et appliqués, Audiovisuel et médias interactifs et Enregistrement sonore. Exemples de professions : photographe tireur et préposé au traitement de films; préposé à l'édition électronique; opérateur de presse à imprimer et de machine à imprimer; fabricant de caméra, clicheur et autre opérateur prépresse; opérateur de machine à border et de machine de finissage.

Les professions de soutien à la gestion offrent du soutien à la gestion pour la création, la production ou la diffusion de produits de la culture. Les postes sont occupés par des gestionnaires dans chaque domaine de la culture du cadre.

Les professions du gouvernement liées à la culture comprennent les professions qui sont responsables des programmes culturels à tous les échelons du gouvernement, ou des travaux réalisés dans le cadre de ces programmes. Exemples de profession : analystes recherchistes, analystes des politiques, consultants, agents d'exécution des programmes et gestionnaires des programmes gouvernementaux liés aux politiques, aux programmes ou aux recherches sur la culture.

Les professions en enseignement liées à la culture visent les personnes qui ont été embauchées ou dont les services ont été retenus par des établissements d'enseignement, comme les enseignants et professeurs des universités, des collèges, des écoles secondaires ou des écoles primaires qui s'occupent de l'enseignement ou de la gestion des programmes éducatifs liés à la culture.

La difficulté liée à la production d'un compte rendu complet des professions de la culture comporte deux volets. Les professions liées à la création de produits de la culture sont nombreuses et recoupent un grand nombre d'industries et de groupes de professions. Certaines professions, comme les écrivains, peuvent travailler dans diverses industries, et il n'est pas facile de les classer dans un sous-domaine précis. De plus, bien que les professions principales des personnes soient bien saisies dans les enquêtes sur la population active, il est plus difficile d'obtenir des renseignements au sujet du deuxième ou du troisième emploi qu'occupent certaines personnes. Pour le secteur de la culture, c'est un problème assez important. En effet, pour bien des travailleurs de la culture, c'est le deuxième emploi qui fait partie du domaine de la culture et par conséquent, les données sur la profession créative du travailleur ne sont habituellement pas disponibles.

Un aspect important de la recherche sur les professions de la culture concerne le fait que les travailleurs qui occupent un poste culturel, comme le design, peuvent travailler dans une industrie non culturelle, comme un secteur de la fabrication. Des travaux de recherche révèlent que des travailleurs de la culture sont employés dans tous les secteurs de l'économie canadienne et qu'ils jouent un rôle important dans la production de divers biens et services du secteur non culturel. En 2001, plus de la moitié des travailleurs de la culture étaient employés dans le secteur non culturel de l'économie (Schimpf, 2008, p. 14-15). Par conséquent, les données sur la demande en travailleurs de la culture à l'extérieur du secteur de la culture sont essentielles pour comprendre les tendances de l'emploi dans le secteur de la culture.

La figure 71 illustre une façon d'examiner la corrélation entre les professions de la culture et les industries et les domaines de la culture. Cette approche pourrait être utilisée en complément, plutôt qu'en remplacement des autres façons d'analyser la culture, comme mentionné plus haut, qui examinent les industries et les produits. Le graphique décrit l'emplacement des travailleurs de la culture dans l'économie. Il établit une distinction entre les industries culturelles et non culturelles, ainsi que les professions culturelles et non culturelles. À titre d'exemple de profession non culturelle qui offre du soutien à une industrie culturelle, mentionnons un commis comptable travaillant dans une compagnie de production de films. Un designer travaillant dans le secteur de l'automobile serait un exemple de profession culturelle dans une industrie non culturelle.

Figure 7 Professions de la cultureFigure 7 Professions de la culture

Le modèle proposé par le CCSC, qui se reflète dans ces autres approches, préconise une analyse plus complète du rôle plus vaste des professions culturelles dans l'économie canadienne. En général, les recherches canadiennes sur la population active dans le secteur de la culture comprennent les travailleurs de toutes les professions culturelles dans toutes les industries (A+B), mais elles ne les distinguent pas dans une analyse des professions culturelles dans les industries non culturelles. Le modèle du cadre permet de mesurer l'emploi total (culturel et non culturel) dans les industries de la culture (B+C), en plus d'analyser la population active dans le secteur de la culture pour mesurer les professions culturelles dans les industries culturelles et non culturelles (A+B).


Note :

  1. La figure 7 est une adaptation de deux modèles. Le premier est utilisé dans le Cadre de l'UNESCO pour les statistiques culturelles (UNESCO-ISU, 2009, p. 32), et l'autre est le modèle Creative Trident, élaboré par le National Endowment for Science, Technology and the Arts (NESTA) au Royaume-Uni. Ce dernier comporte deux grandes dimensions pour définir les professions et les classer par industrie, de manière à ce que les groupes travaillent dans le secteur culturel ou sont à l'extérieur du secteur culturel. Voir Higgs et Cunningham (2008).
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