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Résultats de l’enquête pilote sur les nanotechnologies

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par Chuck McNiven, DSIIE, Statistique Canada

Même si l’on peut la considérer comme un secteur en soi, la nanotechnologie est manifestement un phénomène qui touche de nombreux secteurs et qui pourrait avoir des répercussions significatives. On constate des activités en nanotechnologie dans des domaines très divers comme la biotechnologie et la santé, l’agriculture, l’électronique et la technologie informatique, l’environnement et l’énergie, l’optique, les matériaux et la fabrication.

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Contexte
Résultats
Résumé
À propos de l’auteur

À propos de cet article

Des questions sur la nanotechnologie sont incluses dans l’Enquête sur les technologies de pointe dans l’industrie canadienne de la fabrication de 2007, dont les résultats devraient paraître en 2008. L’Enquête recherche et développement dans l’industrie canadienne (RDIC) de 2006, qui utilise une combinaison de données fiscales et de données d’enquête, comprend des renseignements sur les dépenses de R‑D en nanotechnologie. Ces enquêtes visent à fournir des renseignements concrets sur les nanotechnologies ainsi qu’à vérifier les concepts et les définitions, en vue de mettre en œuvre des enquêtes consacrées entièrement à la nanotechnologie à l’avenir. On envisage l’inclusion de la nanotechnologie dans l’enquête fédérale sur les S‑T et d’autres enquêtes existantes.

Le présent article porte sur les résultats de l’enquête pilote de 2006 sur les nanotechnologies. Pour des renseignements plus détaillés, voir le Document de travail - DSIIE.

Contexte

La nanotechnologie arrive probablement à l’étape où un programme statistique organisé serait utile aux intervenants représentant divers points de vue. Le Canada a joué un rôle très actif en dirigeant les discussions sur les définitions de la nanotechnologie et les méthodes statistiques à l’OCDE. Les nanotechnologies ont suscité un vif intérêt et l’élaboration de statistiques est l’une des priorités établies par les pays participants.

Cette diversité présente tout un défi pour la mesure des activités en nanotechnologie. Au fur et à mesure que les nanotechnologies sortent des laboratoires de recherche et trouvent des applications commerciales, leurs incidences sur les plans économique et social peuvent devenir plus importantes. Statistique Canada a utilisé la définition suivante dans ses étapes initiales en vue de la collecte de renseignements sur la nanotechnologie :

La nanotechnologie est un ensemble de technologies qui permettent la manipulation directe, l’étude ou l’exploitation de systèmes ou de structures dont au moins une dimension se situe à l’échelle nanométrique (généralement moins de 100 nm). La capacité de contrôler la matière à ce niveau nous permet de tirer parti de phénomènes qui prédominent à ces échelles, ce qui mène à la production de matériaux novateurs et de dispositifs qui affichent des propriétés qualitativement différentes de celles de la matière première.

Une liste de nanotechnologies plus détaillée a été fournie aux répondants à l’enquête pilote. Par conséquent, il faut situer les résultats dans le contexte d’une enquête pilote où de nouveaux concepts sont mis à l’essai et évalués. Bien que les résultats obtenus soient exacts dans le contexte donné, une enquête complète sur les nanotechnologies donnerait des résultats plus robustes.

Résultats

Profil du secteur de la nanotechnologie au Canada

Répartition
En 2005, 88 entreprises ont déclaré mener des activités en nanotechnologie; la vaste majorité (91 %) faisaient de la recherche et développement (R‑D), tandis que 27 % ont déclaré être à l’étape de la production ou de la commercialisation. Les entreprises ont déclaré mener le plus d’activités dans les domaines des nanomatériaux (43 %) et de la nanobiotechnologie (42 %), suivis de la nanomédecine, la nanophotonique et la nanoélectronique. Certaines entreprises ont déclaré mener des activités, principalement de R‑D, dans plus d’une catégorie.

Les petites entreprises représentaient 81 % de tous les répondants, tandis que celles de taille moyenne et grande représentaient, respectivement, 8 % et 10 % des entreprises. La répartition provinciale des entreprises a révélé l’existence de 30 entreprises en Ontario (34 %), 25 au Québec (28 %), 19 en Colombie‑Britannique (21 %) et 12 en Alberta (14 %). Les autres entreprises étaient réparties dans tout le Canada. La taille et les répartitions provinciales de l’étape du développement et de la catégorie de nanotechnologie s’apparentent à celles observées pour le Canada dans son ensemble.

Détails financiers
Les entreprises ont déclaré 28 millions de dollars en revenus tirés de la nanotechnologie en 2005, ce qui représente une augmentation de 19 % par rapport à 2004. Toutefois, il s’agit d’une somme nettement inférieure au près du double des revenus (55,8 millions de dollars) prévu par les répondants pour l’année 2007. Le Québec a encaissé la majorité des revenus (52 %), suivi de l’Ontario avec 22 %, de la Colombie‑Britannique avec un peu moins de 14 % et à l’Alberta avec 12 %. Les données financières pour le reste des provinces ne sont pas disponibles en raison du petit nombre de répondants dans ces provinces. Les 72 petites entreprises ont encaissé 88 % de tous les revenus tirés de la nanotechnologie en 2005.

Les dépenses de R‑D en nanotechnologie ont totalisé un peu plus de 40 millions de dollars au Canada. L’Ontario, de nouveau, s’est classé en tête du peloton avec 38 % des dépenses en R‑D liées à la nanotechnologie, suivi de près par la Colombie‑Britannique avec 35 %, le Québec avec 22 % et l’Alberta avec un peu moins de 5 %. Les dépenses totales de R‑D en nanotechnologie au Canada ont augmenté de 12 % entre 2004 et 2005, et les entreprises prévoyaient avoir augmenté leurs dépenses de 18 millions de dollars par an en 2007. La R‑D donnée à contrat à d’autres représentait environ 6 % des dépenses totales de R‑D en nanotechnologie en 2005; les dépenses prévues pour 2007 feraient passer cette proportion presque du simple au double, à un peu moins de 10 %. Il n’est pas étonnant de constater que 93 % de la R‑D en nanotechnologie est effectuée par de petites entreprises, puisque ces dernières représentent 82 % de toutes les entreprises et 88 % de tous les revenus tirés de la nanotechnologie.

En 2005, 22 entreprises ont tenté de réunir des capitaux pour des activités liées à la nanotechnologie. Parmi elles, seulement huit petites entreprises ont réussi à emprunter un peu moins de 16,5 millions de dollars. Ce taux d’échec assez élevé pourrait être important pour la croissance future du secteur de la nanotechnologie et une source de préoccupation pour les intervenants. Les données provinciales ne sont pas disponibles.

Chose étonnante, étant donné que le secteur de la nanotechnologie en est à l’étape initiale de son développement, 34 entreprises ont déclaré 559 instruments de propriété intellectuelle (PI) au total en 2005. Les brevets représentaient 60 % du total, et les brevets en instance, 28 %, suivis des ententes de transfert de technologie qui représentaient 26 % de l’activité afférente à la PI. Les ententes de concession de licences représentaient 20 % et le reste entrait dans la catégorie « Autres ». La majorité des entreprises étaient situées au Québec, où 14 entreprises ont déclaré 112 instruments de PI, dont presque tous étaient des brevets ou des brevets en instance. En Ontario, 13 entreprises ont déclaré 226 instruments de PI, dont 56 % étaient des brevets ou des brevets en instance. En Colombie‑Britannique, quatre entreprises ont déclaré 177 instruments de PI, dont 77 % étaient des brevets et un autre 15 % étaient des brevets en instance. Les données sur les autres provinces ne sont pas disponibles.

Le nombre exceptionnellement élevé de brevets a fait l’objet d’examen et de vérification. La question de l’enquête portant sur le nombre de brevets et d’autres instruments de PI ne comprenait pas de paramètres géographiques. Par conséquent, il se peut que le nombre total déclaré soit plus élevé en raison d’une double comptabilisation dans certains cas. En outre, ces brevets ne sont peut‑être pas exclusifs au Canada.

Ressources humaines
En 2005, 88 % des 380 employés en nanotechnologie travaillaient dans de petites entreprises de nanotechnologie. La majorité (76 %) de ces employés avaient des responsabilités en nanotechnologie à temps plein et les autres 25 %, des responsabilités à temps partiel. L’Ontario était en tête du peloton avec 36 % des employés en nanotechnologie, suivi du Québec avec 32 %, de la Colombie‑Britannique avec 22 % et, enfin, de l’Alberta avec un peu plus de 8 %. Dans l’ensemble, 15 % des entreprises, pratiquement toutes de taille petite, ont déclaré avoir de la difficulté à attirer des employés en nanotechnologie, particulièrement des scientifiques et du personnel technique. La disponibilité de données provinciales est limitée; 40 % des entreprises en Colombie‑Britannique ont déclaré avoir de la difficulté à trouver du personnel en nanotechnologie, soit plus du double du pourcentage des entreprises dans la province venant au deuxième rang (le Québec, avec 19 %) et dans le Canada dans son ensemble. En Colombie‑Britannique, la pénurie de personnel scientifique et technique constituait, de nouveau, la difficulté signalée le plus souvent.

Résumé

Ces résultats montrent le niveau d’activité en nanotechnologie au Canada et, même si le secteur est relativement petit en ce moment, on croit que les nanotechnologies pourraient devenir les prochaines technologies transformatrices. Une seule enquête pilote ne donne pas de résultats suffisamment robustes pour permettre de tirer des conclusions au sujet de toutes les questions liées aux nanotechnologies. Cependant, lorsque les résultats de l’enquête sont placés dans le contexte d’un cadre d’élaboration d’indicateurs1, ils fournissent des éclaircissements sur certaines questions clés :

  • Qu’est‑ce que la nanotechnologie? Aux fins statistiques, la définition doit faire l’objet d’autres discussions; cependant, cette enquête a permis une mise à l’essai empirique d’une définition que les répondants comprenaient suffisamment bien pour fournir des réponses significatives.
  • Qui sont les intervenants dans le domaine de la nanotechnologie? Il y a 88 entreprises principalement de taille petite concentrées dans quatre provinces mais réparties d’un bout à l’autre du Canada.
  • Où est la nanotechnologie? On observe une application croissante de la nanotechnologie dans le domaine de la production de nanomatériaux et en nanobiotechnologie; toutefois, il reste beaucoup à faire pour cerner plus précisément les secteurs de l’économie où la nanotechnologie sera utilisée. C’est le défi principal qui se pose pour toutes les technologies naissantes.
  • Pourquoi utiliser la nanotechnologie?Quelssont les résultats? Les entreprises ont déclaré 28 millions de dollars de revenus de nanotechnologie. Toutefois, les plus de 40 millions de dollars consacrés à la R‑D en nanotechnologie peuvent être considérés comme un investissement dans l’entreprise ainsi qu’une source éventuelle de revenus futurs. D’autres travaux futurs porteront sur les répercussions à plus long terme.
  • Combien de ressources ont été affectées à la nanotechnologie? Étant donné les 380 employés en nanotechnologie et les plus de 40 millions de dollars consacrés à la R‑D (une autre augmentation de 46 % est prévue pour 2007), les ressources affectées à la nanotechnologie sont limitées mais à la hausse. Il importe de souligner que seulement 8 des 22 petites entreprises qui ont tâché de réunir des capitaux ont réussi. Toutefois, elles ont déclaré avoir obtenu plus de 16 millions de dollars pour promouvoir leurs activités de nanotechnologie.
  • Quelle est la nature des liens? Plus de 70 % des entreprises de nanotechnologie ont déclaré avoir conclu des ententes de collaboration avec des universités, d’autres entreprises et l’administration publique. Ces liens changeront au fur et à mesure de l’évolution des besoins des entreprises.

Malgré les défis que présente une mesure systématique de la nanotechnologie, on peut trouver des précédents pour les approches adoptées et les résultats observés. La mesure de la nanotechnologie en est à ses tout débuts et il reste beaucoup à faire ainsi que de nombreux défis à relever pour surveiller, mesurer et analyser cette technologie naissante. Toutefois, l’enquête pilote sur la nanotechnologie a permis de commencer à se pencher sur certaines de ces questions très importantes.

À propos de l’auteur

Chuck McNiven travaille dans la Division des sciences, de l’innovation et de l’information électronique (DSIIE) à Statistique Canada. Pour de plus amples renseignements communiquez avec la DSIIE au dsiieinfo@statcan.gc.ca.

Note

  1. Pour plus de renseignements sur le cadre mentionné ici et utilisé par la Division des sciences, de l’innovation et de l’information électronique, voir Statistique Canada (1998). Activités et incidences des sciences et de la technologie: un cadre conceptuel pour un système d’information statistique, no 88-522 au catalogue. Ottawa, Canada.