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Impartition et innovation en matière de recherche-développement : preuve des micro données

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par Charles Bérubé et Michel Sabbagh, Recherche et analyse industrielles, Industrie Canada

Les améliorations apportées récemment aux technologies de l’information et des communications (TIC), combinées à l’émergence de nouveaux protagonistes sur la scène internationale, notamment la Chine et l’Inde, ont permis aux entreprises d’impartir une proportion de plus en plus grande de leurs activités. Cette démarche leur a permis de réaliser des économies et de se concentrer sur leurs compétences de base. Bien que l’impartition de certaines fonctions de fabrication à des entreprises canadiennes et étrangères soit monnaie courante depuis des décennies, ce n’est que récemment que la tendance a pris beaucoup d’ampleur et gagné entre autres les services juridiques, de comptabilité, d’entrée de données et de recherche-développement (R‑D).

À propos de cet article
Contexte
Résultats
Résumé
À propos des auteurs

À propos de cet article

Le présent article est fondé sur les données de l’Enquête sur l’innovation 2005.  De plus amples renseignements concernant l’Enquête sur l’innovation 2005 sont disponibles ici.

L’analyse était limitée aux établissements qui impartissaient la R‑D et/ou qui avaient le potentiel d'effectuer de la R‑D. L'échantillon transversal comportait 4 420 établissements de fabrication, dont 840 impartissaient la R‑D, au pays ou à l'étranger. Afin que les conséquences de l'impartition de la R‑D (contrairement aux dépenses en R‑D) puissent être mesurées, 1 723 établissements qui n’effectuaient pas de R‑D ont été exclus de l'analyse. Ces établissements n’impartissaient pas la R‑D, n'avaient pas d’employés spécialisés en R‑D et n'avaient reçu aucune aide du gouvernement en matière de R‑D; ils n'étaient donc pas réputés faire partie du secteur de la R‑D.

Par ailleurs, les variations du rendement en innovation entre les établissements qui impartissaient leurs activités au pays par opposition à l'étranger n'ont pas été prises en compte, étant donné que le cadre et les données disponibles permettaient seulement de comparer les établissements qui impartissaient leurs activités de R-D au pays ou à l'étranger à ceux qui n'avaient pas recours à l'impartition.

L'enquête, qui portait sur la période de référence de 2002 à 2004, a été réalisée dans le cadre du Programme d'accès amélioré de Statistique Canada. Pour en savoir davantage au sujet de l'accès amélioré, veuillez communiquer avec Frances Anderson (frances.anderson@statcan.gc.ca).

Contexte

Les conséquences de l’impartition de la R-D sur le rendement des entreprises a fait couler beaucoup d’encre, surtout en ce qui a trait aux conséquences sur l’innovation. L’achat de services de R‑D auprès de fournisseurs sans relation de dépendance remplace-t-il la R‑D effectuée à l’interne, ou s’agit-il plutôt d’un complément? Si le premier énoncé est vrai, les conséquences sur le rendement en innovation devraient être neutres. En revanche, si c’est le deuxième énoncé qui est correct, les établissements qui impartissent au moins une partie de leur R‑D devraient obtenir un meilleur rendement en innovation que ceux qui ne le font pas. L’inclusion de questions sur l’impartition de R‑D dans l’Enquête sur l’innovation 2005 a permis d’évaluer cette importante question grâce aux données au niveau des établissements pour la première fois.

Pendant la période de 2002 à 2004, 10,7 % des établissements de fabrication canadiens impartissaient au moins une partie de leurs activités de R‑D. Parmi ces établissements, 68,4 % impartissaient leurs activités uniquement au Canada. En fait, dans 65,2 % des cas, l'impartition se limitait à la province des établissements, tandis que 1,7 % des établissements impartissaient uniquement à l'étranger. Par ailleurs, 29,9 % des établissements avaient adopté une stratégie mixte de répartition de la R‑D, alliant fournisseurs canadiens et étrangers de services de R‑D.

Résultats

Examen des données au moyen d'un estimateur d’appariement

Afin de comparer le rendement en innovation des établissements qui impartissaient la R‑D à celui des établissements qui ne le faisaient pas, on a eu recours à la technique de l'estimateur d’appariement. Cette technique avait pour objet d'apparier chacun des établissements qui impartissaient la R‑D avec un autre établissement très semblable qui n'avait pas recours à l'impartition. Après l'appariement, le rendement des deux groupes d’établissements comportait des caractéristiques similaires en ce qui concerne la taille, l'industrie, l'emplacement géographique, la proportion d'employés détenant un grade universitaire, etc. On pouvait donc comparer directement leur rendement en matière d’innovation. Dans une autre analyse, les estimations portaient uniquement sur les innovateurs. Toutes les estimations ont été pondérées pour tenir compte des chiffres de population plutôt que des résultats de l'échantillon.

L'étude révèle que l'impartition de la R‑D est généralement associée à un meilleur rendement en innovation. Les établissements qui impartissaient la R‑D produisaient beaucoup plus d’innovations que leurs homologues. Dans le cadre de l'enquête, on demandait aux répondants si les produits, services ou procédés nouveaux ou grandement améliorés de leur établissement constituaient une première provinciale, canadienne, nord-américaine, ou mondiale. Les établissements qui impartissaient la R‑D remportaient la palme des premières mondiales et réussissaient mieux à commercialiser leurs innovations. Près des trois quarts (73,6 %) des établissements qui impartissaient la R‑D ont produit plus d'une innovation pendant la période de référence (2002 à 2004), comparativement à 67,3 % des établissements qui n'ont pas eu recours à l'impartition. Chez ceux qui ont produit au moins cinq innovations, l'écart était encore plus grand, soit de 45,3 % chez les établissements qui impartissaient la R‑D et de 37,4 % chez ceux qui ne le faisaient pas (tableau 1).

Tableau 1 Mesure des résultats après l'appariement, de 2002 à 2004. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 1
Mesure des résultats après l'appariement, de 2002 à 2004

Résultats divergents lorsque l'on tient compte uniquement des innovateurs

Les résultats sont légèrement différents lorsque l'on considère uniquement les innovateurs (tableau 2). Dans ce sous-échantillon, on a constaté que les établissements qui impartissaient la R‑D ne produisaient pas davantage d'innovations. Cependant, ils ont certainement produit un plus grand nombre de premières mondiales que les établissements qui n’impartissaient pas la R‑D : 24,4 % comparativement à 18,7 %. À l'instar de l'échantillon complet, le sous-échantillon des innovateurs révélait que les revenus des établissements qui impartissaient la R‑D provenaient en plus forte proportion des innovations déjà sur le marché. Cette tendance suggère que dès qu'un établissement fait preuve d’innovation, l'impartition de la R‑D constitue plus souvent une stratégie visant à améliorer la capacité concurrentielle, plutôt que d’être le premier à percer le marché. Autrement dit, les établissements qui sont déjà novateurs ne produiront pas davantage d'innovations s'ils impartissent leurs activités de R‑D, mais il semble qu'ils soient plus concurrentiels; c’est-à-dire l’impartition de la R‑D leur permet de se concentrer sur d'autres activités.

Tableau 2 Mesure des résultats après l'appariement des innovateurs seulement, 2002 à 2004. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 2
Mesure des résultats après l'appariement des innovateurs seulement, 2002 à 2004

Résumé

Les établissements ont de plus en plus recours aux formes externes et quasi externes de R‑D, comme les partenariats, les accords de licence et l'impartition de la R‑D. En examinant l'impartition de la R‑D, grâce aux données de l'Enquête canadienne sur l’innovation 2005, l’étude conclut que les établissements qui impartissaient une partie ou la totalité de leurs activités de R‑D étaient davantage portés à innover que les établissements qui n'avaient pas du tout recours à l'impartition. En outre, les établissements qui impartissaient la R‑D produisaient un plus grand nombre d'innovations qui constituaient des premières mondiales que les établissements qui ne le faisaient pas.

À propos des auteurs

Charles Bérubé et Michel Sabbagh travaillent dans la Recherche et analyse industrielles à Industrie Canada. Pour de plus amples renseignements communiquez au dsiieinfo@statcan.gc.ca.