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Entreprises dérivées en biotechnologie : transfert de connaissances des universités et des laboratoires gouvernementaux vers le marché

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par Charlene Lonmo

Lorsqu’une entreprise existante choisit de ne pas mettre en marché une découverte, des entrepreneurs pleins d’initiative peuvent choisir d’établir une organisation dérivée pour le faire. Des 532 entreprises de biotechnologie au Canada en 2005, 179 ont rapporté qu’elles étaient des entreprises dérivées d’une autre organisation.

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Les entreprises dérivées sont des entreprises qui ont été mises sur pied par des entrepreneurs et qui ont des connexions solides avec une autre organisation. Les entrepreneurs cernent les découvertes ayant un potentiel économique que l’organisation d’origine a choisi de ne pas retenir. La technologie peut ne pas avoir été retenue parce que la mise en marché ne fait pas partie du mandat de l’organisation (dans le cas des universités, des hôpitaux et des laboratoires gouvernementaux) ou parce qu’elle ne fait pas partie des compétences essentielles de l’organisation (dans le cas d’autres entreprises). L’Enquête sur l’utilisation et le développement de la biotechnologie (EUDB) de 2005 définissait les entreprises dérivées comme étant de « nouvelle(s) entreprise(s) créée(s) en vue du transfert et de la commercialisation d’inventions et de technologies élaborées dans des universités, des entreprises ou des laboratoires ».

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Le secteur de la santé humaine mène le bal

Des 532 entreprises de biotechnologie au Canada en 2005, 179 ont rapporté être des entreprises dérivées d’une autre organisation (tableau 1). Le secteur de la santé humaine en comptait le plus grand nombre (132) et la plus grande proportion (43 %) d’entreprises dérivées, suivi du secteur de l’agriculture et de la transformation des aliments. La grande majorité de l’ensemble des entreprises de biotechnologie dérivées provenaient d’organisations de recherche publiques, plutôt que d’entreprises, de biotechnologie ou autres. Cette tendance reflète les données de l’EUDB de 19991 qui indiquait que 34 % des 358 entreprises de biotechnologie étaient des entreprises dérivées, surtout dans le secteur de la santé humaine, et qu’elles provenaient d’organismes de recherche publique.

Tableau 1 Entreprises dérivées en biotechnologie, par organisation et secteur d’origine. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 1
Entreprises dérivées en biotechnologie, par organisation et secteur d’origine

Création d’entreprises dérivées

La création d’entreprises dérivées à partir de divisions de grandes sociétés à mesure que la technologie ou les conditions du marché changent est une pratique établie (Malecki, 1981). Les entreprises dérivées issues d’organismes de recherche publique représentent un phénomène plus récent qui semble parallèle aux changements aux droits de propriété intellectuelle et à la recherche publique. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir de petites équipes d’étudiants de deuxième cycle ou de professeurs mettre en place de petites entreprises pour tenter de mettre en marché leurs découvertes scientifiques — ou du moins, pour tenter de rapprocher la découverte du marché et de vendre une idée mûrement pensée dont le potentiel peut être plus facilement mesuré.

Entreprises dérivées

Le tableau 2 montre que les entreprises dérivées en biotechnologie tendent à être de nouvelles entreprises, en exploitation depuis 8 années en moyenne, comparativement à 17 années pour les entreprises qui ne sont pas des entreprises dérivées. La proportion d’entreprises sous contrôle canadien et d’entreprises cotées en bourse n’était pas vraiment différente pour les entreprises dérivées que pour les entreprises non dérivées.

Tableau 2 Caractéristiques choisies des entreprises de biotechnologie, dérivées ou non. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira

Tableau 2
Caractéristiques choisies des entreprises de biotechnologie, dérivées ou non

L’emploi moyen en biotechnologie ne présentait pas une différence frappante. En moyenne, les entreprises dérivées avaient un total de 32 employés en biotechnologie à temps plein et à temps partiel, tandis que pour les entreprises non dérivées, ce total atteignait 22. Ces données sont encore plus intéressantes lorsqu’elles sont comparées à l’emploi total pour ces deux groupes d’entreprises. Pour les entreprises dérivées, presque la totalité des employés étaient des employés en biotechnologie (32 sur 35), alors que pour les entreprises non dérivées, seulement 10 % des employés étaient des employés en biotechnologie (22 sur 228). Cela indique que les entreprises dérivées sont bien plus axées sur la biotechnologie que les entreprises non dérivées, avec des efforts bien plus ciblés sur les activités concernant la biotechnologie. Cette concentration des employés pour les activités concernant la biotechnologie dans les entreprises dérivées avait également été notée dans les données de 1999.

En général, les entreprises dérivées étaient moins nombreuses à rapporter des revenus en biotechnologie — et moins nombreuses à rapporter des revenus en tout genre — que les entreprises non dérivées. Seulement 59 % de toutes les entreprises dérivées en biotechnologie ont rapporté des revenus en biotechnologie, et 73 % ont rapporté des revenus d’une autre source. Les données pour les entreprises non dérivées présentaient un ratio similaire, avec 11 % des entreprises ayant rapporté seulement des revenus n’étant pas liés à la biotechnologie, mais la proportion générale d’entreprises ayant déclaré des revenus était supérieure avec 87 %. Les revenus moyens en biotechnologie des entreprises dérivées étaient égaux à leurs dépenses de recherche et développement (R‑D) en biotechnologie, alors que les revenus en biotechnologie des entreprises non dérivées étaient plus de trois fois supérieurs à leurs dépenses de R-D en biotechnologie.

Avec des revenus moyens en biotechnologie équivalant à leurs dépenses moyennes de R-D en biotechnologie, il n’est pas surprenant de voir que près des deux tiers (63 %) de toutes les entreprises dérivées ont demandé du financement en 2005 et qu’une proportion semblable prévoyait le faire en 2007. Les données pour les entreprises non dérivées étaient considérablement plus faibles, avec seulement 36 % d’entre elles ayant demandé des fonds en 2005 et une proportion semblable prévoyant le faire en 2007.

Les entreprises dérivées et les entreprises non dérivées présentaient également une différence en ce qui a trait aux taux de collaboration. Les entreprises dérivées étaient plus nombreuses à collaborer avec des organismes étrangers et plus nombreuses à collaborer en général. Il n’y avait pas une différence aussi importante dans les proportions de collaboration avec des partenaires canadiens seulement (23 % des entreprises dérivées comparativement à 17 % des entreprises non dérivées). Enfin, la proportion d’entreprises qui utilisaient des brevets était beaucoup plus importante pour les entreprises dérivées que pour les entreprises non dérivées.

Vue d’ensemble

Les entreprises dérivées tendent à être des entreprises plus petites avec une concentration d’activités concernant la biotechnologie. Bon nombre d’entre elles sont en période de transition pendant qu’elles font passer des idées des laboratoires publics vers le marché. Les taux de collaboration et de brevetage plus élevés peuvent être reliés à la nécessité d’établir une crédibilité commerciale pour contrer le manque d’années d’expérience et la tendance à ne rapporter aucun revenu. Leurs dépenses moyennes de R-D en biotechnologie équivalaient à leurs revenus moyens en biotechnologie et elles étaient beaucoup plus nombreuses à chercher un financement non lié aux recettes, peut-être par l’utilisation de brevets comme actifs de poids qui pourraient être vendus dans le marché afin de donner au moins une certaine sécurité aux personnes qui versent les fonds.

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Références

BYRD, Craig A. 2002. « Profil des entreprises formées par essaimage du secteur de la biotechnologie : Résultats de l’Enquête sur l’utilisation et le développement de la biotechnologie – 1999 ». Série de documents de travail de la DSIIE, n88F0006XIF au catalogue de Statistique Canada (consulté le 25 janvier 2008).

MALECKI, E.J. 1981. « Science, technology and regional economic development: Review and prospects ». Research Policy. Vol. 10, no 4. p. 312‑334.

À propos de l’auteure

Charlene Lonmo travaille dans la Division des sciences, de l’innovation et de l’information électronique (DSIIE) à Statistique Canada. Pour de plus amples renseignements communiquez avec la DSIIE au dsiieinfo@statcan.gc.ca.


Note

  1. Pour toutes les données de l’EUDB de 1999, voir Byrd (2002).