Les femmes ayant des limitations d'activités

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par Susan Crompton

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Introduction
Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'avoir une limitation d'activité
La population ayant des limitations d'activités est beaucoup plus âgée
La douleur est la cause la plus fréquente d'une mauvaise santé fonctionnelle chez les femmes ayant des limitations d'activités
Les femmes attribuent leurs limitations d'activités surtout à la maladie
La moitié des femmes ayant des limitations d'activités souffrent d'arthrite et de maux de dos
Plus du quart des femmes ayant un problème de santé physique chronique ont aussi un trouble psychologique
Le quart des femmes ayant des limitations d'activités vivent seules
Les femmes ayant des limitations d'activités ont fait moins d'études postsecondaires
Plus de la moitié des femmes ayant des limitations indiquent que leur état de santé restreint leurs activités à la maison
La moitié des femmes ayant des limitations d'activités ont besoin d'aide pour effectuer des tâches quotidiennes
Les femmes faisant partie des groupes d'âge les plus actifs participent moins à la main-d'œuvre si elles ont des limitations d'activités
Aménagements en milieu de travail
Les femmes ayant des limitations d'activités ont un revenu personnel de 25 % inférieur à celui des autres femmes
L'écart de revenu des ménages est encore plus grand
Il n'y a pas d'écart de revenu lorsque la principale source de revenu est la même
La plupart des femmes ayant des limitations d'activités déclarent un revenu hors travail comme principale source de revenu
Les femmes ayant des limitations d'activités affichent des résultats inférieurs à la norme à l'égard des mesures du bien-être
Les femmes ayant des limitations d'activités consultent un médecin plus souvent et font de l'exercice moins fréquemment

Début du texte

Introduction

Un problème de santé de longue durée ou une maladie chronique peut empêcher une personne d'accomplir les activités qu'elle doit faire (les tâches domestiques, la préparation des repas) et d'avoir des loisirs (les voyages, les activités avec les membres de la famille ou les amis). De plus, l'environnement social peut empêcher cette personne de participer à des événements, par exemple en raison de l'absence de rampe d'accès ou de l'inexistence d'aides techniques comme les appareils auditifs¹.

Dans le présent chapitre, une personne est considérée comme ayant une limitation d'activité si elle a un problème de santé physique ou psychologique de longue durée, ou une affection chronique, qui est suffisamment grave pour limiter « souvent » les activités qu'elle fait normalement à la maison, au travail, à l'école, ou dans d'autres domaines comme le transport ou les loisirs².

Les données figurant dans ce chapitre sont tirées de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2009. On y examine la structure par âge de la population ayant des limitations d'activités, les types de limitations ainsi que le niveau de scolarité et le revenu des femmes qui avaient ou non des limitations.

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d'avoir une limitation d'activité

En 2009, 12 % des femmes âgées de 15 ans et plus déclaraient avoir une limitation d'activité. Cela signifie qu'environ 1,7 million de femmes canadiennes avaient un état ou un problème de santé de longue durée qui leur causait souvent de la difficulté à accomplir des activités de tous les jours de façon normale. (On entend par « problème de longue durée » un état qui dure ou qui devrait durer six mois ou plus.) La proportion d'hommes âgés de 15 ans et plus déclarant avoir une limitation d'activité était légèrement plus faible, c'est-à-dire de 11 % ou un peu moins de 1,5 million.

Il devient généralement plus difficile d'accomplir les tâches domestiques à mesure que le corps humain vieillit : les articulations perdent de leur souplesse, les muscles s'affaiblissent et les maladies chroniques se manifestent. Il n'est donc pas surprenant que la proportion de femmes qui disent avoir une limitation d'activité augmente de façon constante avec l'âge. Seulement 5 % des adolescentes et des femmes dans la vingtaine déclaraient avoir une limitation d'activité. On observe le double de cette proportion chez les femmes dans la quarantaine (10 %); ce pourcentage double pratiquement de nouveau chez les femmes dans la soixantaine (18 %). Quant aux femmes âgées de 80 ans et plus, plus d'une sur trois (35 %) indiquait avoir un problème de santé de longue durée qui limitait souvent leurs activités quotidiennes d'une façon quelconque (graphique 1).

Graphique 1 Prévalence des limitations d'activités chez les femmes et les hommes âgés de 15 ans et plus, selon le groupe d'âge, Canada, 2009

La prévalence des limitations d'activités est semblable chez les femmes et les hommes jusqu'à ce qu'ils atteignent le groupe d'âge des 60 ans et celui des 70 ans. Dans le groupe d'âge des 60 ans, les femmes (18 %) étaient plus susceptibles que les hommes (16 %) d'avoir une limitation d'activité, alors que dans le groupe des 70 ans, les proportions étaient de 24 % et de 21 % respectivement.

La population ayant des limitations d'activités est beaucoup plus âgée

La population ayant des limitations d'activités est beaucoup plus âgée que celle n'ayant pas ces limitations. Plus de deux femmes sur cinq (45 %) ayant des limitations d'activités étaient âgées de 60 ans et plus, ce qui est plus de deux fois plus élevé que le pourcentage de femmes sans limitations d'activités (21 %). Cette situation était également observable chez les hommes (graphique 2).

De nombreuses caractéristiques démographiques et socioéconomiques des personnes ayant des limitations d'activités rendent compte de cette population plus âgée. Par exemple, les femmes ayant des limitations d'activité ont un taux plus élevé de veuvage et des niveaux moindres de revenu et de participation à la main-d'œuvre. Ces questions seront abordées plus loin dans ce chapitre.

Graphique 2 Répartition de la population ayant des limitations d'activités ou non, selon le groupe d'âge, Canada, 2009

La douleur est la cause la plus fréquente d'une mauvaise santé fonctionnelle chez les femmes ayant des limitations d'activités

L'Indice de l'état de santé (IES) est un outil créé par l'Université McMaster pour mesurer la santé fonctionnelle d'une personne. Cet indice permet d'examiner la capacité habituelle d'une personne d'accomplir des tâches quotidiennes. Il sert à déterminer dans quelle mesure une personne est capable de voir, d'entendre, de marcher, de parler, de manier des objets, de se souvenir des choses et de penser; il sert aussi à évaluer le bien-être émotionnel d'une personne et le degré de douleur qu'elle ressent. Lorsque toutes les dimensions de l'IES sont réunies, l'indice global moyen de santé fonctionnelle des femmes ayant des limitations d'activités est de 0,57 sur 1. Un tel score est considéré comme un indicateur de santé fonctionnelle « passable ou faible ». En revanche, l'indice global moyen de santé fonctionnelle des femmes sans limitations d'activités était de 0,91, ce qui indique une « bonne ou pleine » santé fonctionnelle³.

Parmi les huit dimensions de l'IES, la douleur était de loin le principal facteur contribuant à une mauvaise santé fonctionnelle. Plus d'une femme sur cinq (21 %) ayant des limitations avait déclaré ne pas pouvoir accomplir la plupart de ses activités parce que cela lui causait trop de douleur. De plus, deux femmes sur cinq (38 %) indiquaient ne pas être en mesure d'accomplir certaines activités à cause de la douleur (tableau 1).

Tableau 1 Femmes et hommes âgés de 15 ans et plus, selon le degré de difficulté par rapport aux éléments de la santé fonctionnelle et la situation vis-à-vis des limitations d'activités, Canada, 2009

Un peu plus de 1 femme sur 10 (12 %) ayant des limitations d'activités avait déclaré avoir un faible état de santé émotionnelle, affirmant qu'elle était plutôt malheureuse ou très malheureuse. Une proportion semblable indiquait avoir d'importants problèmes de mobilité : environ 1 femme sur 10 (11 %) ayant des limitations d'activités avait besoin d'un fauteuil roulant ou de l'aide d'une autre personne, ou était tout à fait incapable de marcher.

Parmi les femmes ayant des limitations d'activités, plus de 7 % d'entre elles affirmaient avoir de la difficulté à accomplir des tâches cognitives, c'est-à-dire qu'elles avaient beaucoup de difficulté à se souvenir des choses et à penser; ce résultat reflète probablement la proportion beaucoup plus élevée de femmes âgées chez les personnes ayant des limitations d'activités. Quant aux autres aspects importants de la santé fonctionnelle (la vue, la parole et la dextérité), seulement 2 % des femmes ayant des limitations d'activités déclaraient éprouver de grandes difficultés.

La douleur peut être liée à une faible santé fonctionnelle concernant plusieurs aspects importants de la vie quotidienne. Par exemple, 41 % des femmes ayant des limitations qui avaient de grandes difficultés à marcher mentionnaient que la douleur les empêchait d'accomplir la plupart de leurs activités. De même, 31 % de celles qui déclaraient être plutôt malheureuses ou très malheureuses avaient indiqué ne pas pouvoir accomplir la plupart de leurs activités en raison de la douleur (résultats non montrés).

Les femmes attribuent leurs limitations d'activités surtout à la maladie

En 2009, environ 41 % des femmes attribuaient leurs limitations d'activités à la maladie, et 16 %, au vieillissement. Les hommes (29 %) étaient moins susceptibles que les femmes (12 %) d'attribuer leurs limitations d'activités à ces causes (tableau 2).

Tableau 2 Femmes et hommes âgés de 15 ans et plus ayant des limitations d'activités, selon la principale cause des limitations d'activités, Canada, 2009

En revanche, les hommes (29 %) étaient presque 1,5 fois plus susceptibles que les femmes (20 %) d'attribuer leurs limitations d'activités à un accident (en particulier à un accident au travail). De plus, la probabilité que les conditions de travail soient la cause des limitations d'activités était beaucoup plus élevée chez les hommes (13 %) que chez les femmes (5 %).

La moitié des femmes ayant des limitations d'activités souffrent d'arthrite ou de maux de dos

Plus de 9 femmes sur 10 ayant des limitations d'activités (91 %) déclaraient avoir reçu un diagnostic d'au moins un problème de santé ou une maladie chronique, et ce, tout comme 86 % des hommes ayant des limitations. Cependant, il est très courant pour les personnes ayant des limitations d'activités d'avoir plus d'un problème de santé : 34 % des femmes ayant des limitations d'activités affirmaient avoir de trois à quatre maladies chroniques et 20 %, en avoir cinq et plus. Dans le cas des hommes ayant des limitations d'activités, les proportions correspondantes étaient de 28 % et de 12 % respectivement (résultats non montrés).

Chez les femmes ayant des limitations d'activités, les maladies chroniques les plus courantes étaient l'arthrite (50 %) et les maux de dos (47 %). Près de deux femmes sur cinq (37 %) souffraient d'hypertension. Les autres maladies chroniques diagnostiquées le plus fréquemment étaient les migraines (22 %) et les troubles de l'humeur (22 %), comme la dépression, le trouble bipolaire et la dysthymie (tableau 3).

Tableau 3 Prévalence de certains problèmes de santé chroniques, femmes et hommes âgés de 15 ans et plus ayant des limitations d'activités, Canada, 2009

En général, la plupart des problèmes de santé chroniques étaient plus répandus chez les femmes ayant des limitations d'activités que chez les hommes, à l'exception des maladies du cœur et du diabète, qui étaient un peu plus fréquentes chez leurs homologues masculins. La probabilité de souffrir d'une maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), d'ulcères, d'un cancer, de la maladie d'Alzheimer ou de troubles dus à un accident vasculaire cérébral était similaire chez les deux sexes.

Plus du quart des femmes ayant un problème de santé physique chronique ont aussi un trouble psychologique

Dans bien des cas, les femmes ayant des problèmes de santé physique chroniques avaient aussi des troubles psychologiques, comme la dépression ou l'anxiété. En effet, 25 % des femmes et 16 % des hommes ayant des limitations d'activités avaient déclaré avoir un trouble psychologique en plus d'un problème de santé physique chronique (résultats non montrés).

Certaines maladies chroniques étaient plus souvent accompagnées d'un trouble psychologique que d'autres. Par exemple, plus d'une femme sur trois souffrant de troubles intestinaux, de migraines, d'asthme, d'une MPOC et d'ulcères avaient aussi des troubles de l'humeur ou d'anxiété. En revanche, seulement environ une femme sur cinq ayant reçu un diagnostic d'hypertension, de cancer ou d'accident vasculaire cérébral avait aussi obtenu un diagnostic d'un trouble psychologique.

Le quart des femmes ayant des limitations d'activités vivent seules

Comme il a été mentionné précédemment, les limitations d'activités deviennent de plus en plus fréquentes à mesure que les gens vieillissent. En effet, deux tiers des femmes ayant des limitations d'activités étaient âgées de 50 ans et plus. Leur situation dans le ménage est celle d'une population plus âgée, c'est-à-dire une proportion plus élevée de ménages composés d'une seule personne ou de deux personnes. Comparativement aux femmes sans limitations d'activités, celles qui avaient des limitations étaient presque deux fois plus enclines à vivre seules (26 % contre 14 %) et environ deux fois moins susceptibles de vivre avec un conjoint et des enfants (15 % par rapport à 28 %). Parmi les personnes ayant des limitations d'activités, les hommes étaient moins susceptibles que les femmes de vivre seuls et proportionnellement plus nombreux à vivre en couple avec ou sans enfants (tableau 4).

Tableau 4 Femmes et hommes âgés de 15 ans et plus, selon la situation dans le ménage et la situation vis-à-vis des limitations d'activités, Canada, 2009

Les caractéristiques matrimoniales des femmes ayant des limitations d'activités reflètent aussi le fait qu'elles sont généralement beaucoup plus âgées que celles n'ayant pas ces limitations. Les femmes ayant des limitations d'activités étaient trois fois plus susceptibles d'être veuves (17 % par rapport à 6 % des femmes n'ayant pas ces limitations) et presque deux fois plus susceptibles d'être divorcées ou séparées (14 % contre 8 % pour celles sans limitations d'activités) (résultats non montrés).

Les femmes ayant des limitations d'activités ont fait moins d'études postsecondaires

Les femmes ayant des limitations d'activités ne sont pas aussi scolarisées que celles n'ayant pas ces limitations; 42 % d'entre elles avaient fait seulement des études secondaires, par rapport à 33 % des femmes qui n'avaient pas ces limitations. Cette disparité reflète en partie la proportion plus importante d'aînés parmi l'ensemble des personnes ayant des limitations d'activités, puisque les aînés avaient généralement des niveaux de scolarité moins élevés. Cependant, parmi les femmes faisant partie des groupes d'âge les plus actifs (les 25 à 54 ans), celles qui avaient des limitations d'activités étaient moins scolarisées que les femmes qui n'avaient pas ces limitations. Les femmes ayant des limitations d'activités étaient deux fois plus sujettes d'avoir fait uniquement des études secondaires (13 % par rapport à 7,4 %) et deux fois moins susceptibles d'être titulaires d'un diplôme universitaire (22 % par rapport à 32 %). Toutefois, la probabilité de détenir un diplôme d'un collège communautaire était la même chez les femmes ayant des limitations d'activités et celles n'ayant pas ces limitations (tableau 5).

Tableau 5 Femmes et hommes âgés de 15 ans et plus, selon le niveau de scolarité, le groupe d'âge et la situation vis-à-vis des limitations d'activités, Canada, 2009

Plus de la moitié des femmes ayant des limitations indiquent que leur état de santé restreint leurs activités à la maison

Il est important de faire la distinction entre les domaines où les activités sont restreintes : le fait d'avoir des difficultés à accomplir des activités de façon normale peut avoir des conséquences très différentes selon qu'une personne s'adonne à des loisirs ou qu'elle effectue des tâches à la maison ou au travail. Plus de la moitié des femmes ayant des limitations d'activités (55 %) avaient déclaré que leur état ou leur problème de santé chronique restreignait souvent leurs activités à la maison. Une proportion un peu plus élevée d'entre elles (57 %) avait mentionné que leur état de santé les empêchait souvent d'avoir des loisirs ou leur occasionnait fréquemment des problèmes de transport. Chez les hommes ayant des limitations, la proportion de ceux qui avaient indiqué que leur état de santé restreignait leurs activités dans chacun de ces domaines était similaire (graphique 3).

Graphique 3 Domaines où les activités sont restreintes en raison d'un état ou d'un problème de santé chronique chez les personnes ayant des limitations d'activités, Canada, 2009

Parmi les femmes ayant des limitations qui avaient un emploi en 2009, 45 % d'entre elles avaient indiqué que leurs activités au travail étaient souvent restreintes en raison de leur état de santé. Beaucoup moins de femmes qui fréquentaient l'école ont déclaré que leur état de santé avait souvent une incidence sur leurs activités académiques (34 %).

La moitié des femmes ayant des limitations d'activités ont besoin d'aide pour effectuer des tâches quotidiennes

Un peu plus de la moitié (52 %) des femmes ayant des limitations d'activités ont déclaré avoir besoin d'aide pour accomplir au moins une activité de la vie quotidienne. En revanche, seulement le tiers (33 %) des hommes ayant des limitations affirmaient avoir besoin d'aide pour effectuer ces tâches (résultats non montrés).

Cette disparité entre les sexes était attribuable au fait que les hommes avaient besoin de beaucoup moins d'aide pour accomplir des tâches domestiques ou pour se déplacer. Les femmes ayant des limitations d'activités étaient beaucoup plus susceptibles (42 %) que les hommes (25 %) d'avoir besoin d'aide pour effectuer des tâches domestiques ainsi que pour se rendre à des rendez-vous ou faire des courses (37 % par rapport à 22 % des hommes). En outre, les femmes (19 %) étaient un peu plus susceptibles que les hommes (15 %) d'avoir besoin d'aide pour préparer les repas (graphique 4).

Par contre, les hommes étaient tout aussi susceptibles que les femmes d'avoir besoin d'aide pour les finances personnelles, les soins personnels ainsi que pour se déplacer dans la maison.

Graphique 4 Type d'activités de la vie quotidienne où il est nécessaire d'obtenir de l'aide chez les personnes ayant des limitations d'activités, Canada, 2009

Les femmes faisant partie des groupes d'âge les plus actifs participent moins à la main-d'œuvre si elles ont des limitations d'activités

Pendant la semaine ayant précédé l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2009, environ 60 % des femmes de 25 à 54 ans ayant des limitations d'activités avaient un travail rémunéré ou un travail autonome. Ce taux d'emploi était beaucoup plus faible que chez les autres femmes faisant partie des groupes d'âge les plus actifs, dont 81 % avaient un emploi.

Cependant, parmi les femmes faisant partie des groupes d'âge les plus actifs qui étaient occupées (ou qui avaient un emploi), on observait aucune différence entre celles qui avaient des limitations d'activités et celles qui n'en avaient pas pour ce qui est du nombre d'heures de travail et des types d'emplois exercés. Plus de la moitié (54 %) des femmes ayant des limitations d'activités âgées de 25 à 54 ans qui étaient occupées travaillaient généralement de 30 à 40 heures par semaine; un peu moins du quart (24 %) d'entre elles travaillaient un plus grand nombre d'heures. La même chose était vraie pour ce qui est des femmes sans limitations d'activités (tableau 6).

Tableau 6 Femmes et hommes âgés de 25 à 54 ans, selon certaines caractéristiques de l'emploi et la situation vis-à-vis des limitations d'activités, Canada, 2009

La majorité des femmes de 25 à 54 ans ayant des limitations d'activités qui étaient occupées travaillaient dans le secteur des ventes et des services (25 %) ou dans celui des affaires, des finances et de l'administration (25 %). Seulement 6 % d'entre elles exerçaient une profession dans le secteur de la gestion. Une proportion considérable de ces femmes (20 %) occupaient des professions dans les secteurs des sciences sociales, de l'éducation, du gouvernement et de la culture ainsi que dans d'autres professions connexes; une autre tranche de 13 % d'entre elles exerçait des professions dans le secteur de la santé. Cette répartition était très similaire à celle des femmes du même groupe d'âge sans limitations d'activités.

Parmi les hommes de 25 à 54 ans ayant des limitations d'activités, 67 % d'entre eux avaient un travail, ce qui représente un taux d'emploi plus élevé que celui des femmes (60 %) ayant des limitations. En revanche, les hommes (48 %) étaient deux fois plus susceptibles que les femmes (24 %) de travailler 40 heures et plus par semaine (graphique 5).

Graphique 5 Femmes et hommes âgés de 25 à 54 ans ayant des limitations d'activités, selon certaines caractéristiques de l'emploi, Canada, 2009

Les hommes ayant des limitations d'activités étaient aussi deux fois plus susceptibles que les femmes d'exercer des professions dans le domaine de la gestion, qui sont généralement des emplois de col blanc mieux rémunérés et moins exigeants sur le plan physique. Par contre, les professions les plus courantes exercées par les hommes (38 %) étaient les métiers et les emplois de col bleu (tableau 6), ce qui explique peut-être la proportion plus élevée d'hommes qui attribuent leurs limitations d'activités à leurs conditions de travail et à des accidents de travail (tableau 2).

Aménagements en milieu de travail

En 2006, 545 000 femmes ayant des limitations d'activités faisaient partie de la population active. Selon les données de l'Enquête sur la participation et les limitations d'activités, plus de 4 femmes sur 10 (44 %) affirmaient avoir besoin d'au moins une forme d'aménagement de la part de leur employeur pour être en mesure de travailler (tableau 7).

Un horaire flexible ou une réduction du temps de travail, ce qui a été indiqué par près du quart (23 %) des femmes occupées ayant des limitations d'activités, était le besoin le plus répandu. Une proportion un peu moins élevée d'entre elles (20 %) avaient déclaré avoir besoin d'un fauteuil spécial ou d'un soutien dorsal. Environ 14 % d'entre elles avaient besoin de changer ou de redéfinir leurs tâches ou de modifier leur poste de travail ou de le remplacer par un poste de travail ergonomique. Environ 5 % des femmes ayant des limitations d'activités avaient besoin d'un accès aux installations — par exemple un stationnement approprié, des toilettes adaptées ou un ascenseur adapté — afin d'être capables de travailler. Moins de 3 % des femmes actives ayant des limitations d'activités déclaraient avoir besoin d'autres formes d'aménagements plus spécialisés, y compris des aides techniques et un soutien humain.

Lorsqu'on leur demandait si les aménagements dont elles avaient besoin leur avaient été offerts, la majorité des femmes avaient indiqué qu'elles les avaient obtenus. Au moins 8 femmes sur 10 qui avaient besoin de toilettes adaptées, d'un horaire flexible ou d'autres types d'aménagements physiques, comme des mains courantes et des rampes d'accès, les avaient obtenus de leur employeur. De même, au moins 7 femmes sur 10 qui avaient besoin d'un ascenseur, d'un stationnement ou de transport adapté ou d'un poste de travail modifié l'avaient obtenu. Au moins 60 % des femmes ayant besoin d'un fauteuil spécial ou d'un soutien dorsal, d'une redéfinition de leurs tâches ou d'un autre type d'équipement, d'aide ou d'aménagement spécial avaient mentionné que leur employeur leur avait fourni l'aide nécessaire. De plus, la moitié (50 %) des femmes qui avaient besoin d'un soutien humain, comme un lecteur, un interprète en langage gestuel, un instructeur ou un assistant personnel, avaient pu l'obtenir.

Tableau 7 Type d'aménagement nécessaire pour être capable de travailler, personnes occupées ayant des limitations d'activités, Canada, 2006

Les femmes ayant des limitations d'activités ont un revenu personnel de 25 % inférieur à celui des autres femmes

Les femmes ayant des limitations d'activités touchent un revenu moyen beaucoup plus faible que celui des autres femmes. Selon l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2009, leur revenu personnel moyen représentait environ les trois quarts de celui des femmes sans limitations d'activités, soit 24 000 $ comparativement à 32 100 $ (tableau 8).

Cependant, ces moyennes variaient de façon considérable selon le groupe d'âge. Parmi les femmes de 25 à 44 ans, le revenu personnel moyen des femmes ayant des limitations d'activités représentait environ 79 % de celui des femmes sans ces limitations, soit 28 600 $ par rapport à 36 300 $. Chez les femmes de 45 à 64 ans, celles ayant des limitations d'activités touchaient un revenu personnel moyen équivalant à 65 % de celui des femmes sans limitations d'activités. Chez les femmes âgées, l'écart était encore plus faible : le revenu personnel moyen des femmes ayant des limitations d'activités représentait 91 % de celui des femmes qui n'avaient pas ces limitations (21 400 $ par rapport à 23 400 $).

Tableau 8 Revenu moyen des femmes et des hommes âgés de 15 ans et plus, selon le groupe d'âge et la situation vis-à-vis des limitations d'activités, Canada, 2009

Par ailleurs, le revenu personnel moyen varie de façon considérable selon la région de résidence des femmes. Dans les provinces de l'Atlantique, le rapport entre le revenu personnel moyen des femmes ayant des limitations d'activités et celui des femmes n'ayant pas ces limitations était de 81 %. En Alberta, ce rapport s'établissait à 64 % (tableau 9).

Tableau 9 Revenu moyen des femmes et des hommes âgés de 15 ans et plus, selon la région et la situation vis-à-vis des limitations d'activités, Canada, 2009

Les hommes ayant des limitations d'activités avaient un revenu personnel moyen moins élevé que celui des autres hommes, mais leur situation était bien meilleure que celle des femmes. Leur revenu personnel moyen était de 41 200 $, soit 72 % de plus que celui des femmes ayant des limitations d'activités. L'ampleur de cette disparité variait dans l'ensemble du pays; l'écart était d'environ 66 % dans les provinces de l'Atlantique et en Colombie-Britannique et de 47 % en Alberta (graphique 6).

Graphique 6 Revenu personnel moyen des femmes et des hommes ayant des limitations d'activités, selon la région, Canada, 2009

L'écart de revenu des ménages est encore plus grand

Au niveau des ménages, l'écart entre le revenu des femmes ayant des limitations d'activités et celui des femmes sans ces limitations était encore plus important. Le revenu moyen du ménage chez les femmes ayant des limitations d'activités s'établissait à 54 500 $, par rapport à 78 100 $ chez les femmes n'ayant pas ces limitations, soit une différence d'environ 30 %. Comme il a été mentionné plus tôt, une proportion beaucoup plus élevée de femmes ayant des limitations d'activités vivait seule, ce qui expliquait en partie ce phénomène. De plus, comme dans le cas du revenu personnel, le revenu moyen du ménage varie grandement selon le groupe d'âge (tableau 8).

Cependant, lorsqu'on compare la situation des femmes à celle des hommes ayant des limitations d'activités, l'écart entre les sexes était plus petit dans le cas du revenu du ménage (17 %) que dans celui du revenu personnel (42 %). En fait, dans les provinces de l'Atlantique et en Colombie-Britannique, le revenu du ménage était sensiblement le même chez les femmes et les hommes ayant des limitations d'activités (graphique 7).

Graphique 7 Revenu moyen du ménage des femmes et des hommes ayant des limitations d'activités, selon la région, Canada, 2009

Il n'y a pas d'écart de revenu lorsque la principale source de revenu est la même

Le revenu moyen global masque un fait un peu plus complexe. L'écart de revenu entre les femmes ayant des limitations d'activités et celles qui n'en ont pas disparait en grande partie lorsque leur principale source de revenu est la même. Par exemple, les femmes ayant des limitations d'activités dont la principale source de revenu était un emploi (travail rémunéré ou travail autonome) avaient déclaré un revenu personnel de 37 300 $, par rapport à 39 400 $ chez les femmes sans limitations d'activités, ce qui est statistiquement comparable. Cela était aussi le cas pour la plupart des autres sources de revenus. Le revenu tiré principalement de pensions et de placements constitue la seule exception. Dans ce cas, le revenu moyen des femmes ayant des limitations d'activités était d'environ 4 000 $ moins élevé que celui des femmes n'ayant pas ces limitations, c'est-à-dire de 22 600 $ par rapport à 26 700 $ (tableau 10).

La tendance est un peu différente en ce qui a trait au revenu du ménage. Les femmes ayant des limitations d'activités vivaient dans des ménages à plus faible revenu que celles n'ayant pas ces limitations. À l'examen des sources de revenus particulières, le revenu du ménage des femmes ayant des limitations d'activités était moindre lorsqu'il provenait principalement d'un travail rémunéré ou autonome ainsi que de pensions et de placements.

Tableau 10 Revenu des femmes et des hommes âgés de 15 ans et plus ayant des limitations d'activités, selon la principale source de revenu, Canada, 2009

La plupart des femmes ayant des limitations d'activités déclarent un revenu hors travail comme principale source de revenu

Même si le revenu personnel des femmes ne varie pas beaucoup lorsqu'il provient principalement de la même source, pourquoi le revenu moyen global est-il tellement plus faible chez les femmes ayant des limitations d'activités? L'une des raisons est que la majorité d'entre elles dépendent d'un revenu hors travail. Elles étaient deux fois moins susceptibles que celles n'ayant pas de limitations d'avoir comme source principale de revenu personnel un travail rémunéré ou autonome (35 % par rapport à 68 %); toutefois, les femmes ayant des limitations d'activités étaient deux fois plus susceptibles d'avoir un revenu provenant principalement de pensions et de placements (28 % comparativement à 12 %). Elles étaient aussi trois fois plus susceptibles de dépendre de transferts gouvernementaux, soit la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti et l'aide sociale (21 % par rapport à 7 %). Les résultats étaient généralement semblables en ce qui a trait à leur principale source de revenu du ménage (tableau 11).

Tableau 11 Femmes et hommes âgés de 15 ans et plus, selon la principale source de revenu et la situation vis-à-vis des limitations d'activités, Canada, 2009

Lorsqu'on compare la situation des femmes et à celle des hommes ayant des limitations d'activités, on constate que les hommes sont beaucoup plus enclins à avoir un emploi comme principale source de revenu et moins susceptibles de toucher un revenu provenant surtout de transferts gouvernementaux (graphique 8).

Graphique 8 Répartition des femmes et des hommes âgés de 15 ans et plus ayant des limitations d'activités, selon la principale source de revenu, Canada, 2009

Les femmes ayant des limitations d'activités affichent des résultats inférieurs à la norme à l'égard des mesures du bien-être

Les femmes ayant des limitations d'activités obtenaient des résultats plus faibles que celles n'ayant pas ces limitations par rapport à un éventail de mesures subjectives du bien-être. Selon l'Indice de l'état de santé, qui mesure la capacité générale d'accomplir normalement des activités quotidiennes, 70 % des femmes ayant des limitations d'activités avaient une santé fonctionnelle passable ou faible, comparativement à 13 % des femmes n'ayant pas ces limitations. De plus, elles étaient quatre fois plus susceptibles (17 %) que les femmes sans limitations d'activités (4 %) de déclarer avoir une santé mentale passable ou mauvaise (tableau 12).

Tableau 12 Répartition des femmes et des hommes âgés de 15 ans et plus, selon certaines mesures de bien-être et la situation vis-à-vis des limitations d'activités, Canada, 2009

Les femmes ayant des limitations d'activités avaient indiqué avoir un niveau général de satisfaction à l'égard de la vie beaucoup plus faible ainsi qu'un niveau de stress beaucoup plus élevé comparativement aux femmes sans limitations d'activités. En outre, 26 % des femmes ayant des limitations d'activités avaient déclaré être très satisfaites de leur vie, ce qui était le cas de 41 % des femmes n'ayant pas ces limitations. De même, plus du tiers des femmes ayant des limitations d'activités affirmaient éprouver beaucoup de stress dans leur vie quotidienne, par rapport à moins du quart des femmes n'ayant pas ces limitations. Parmi les femmes occupées, la proportion de celles déclarant éprouver beaucoup de stress était encore plus grande, soit 45 % et 32 % respectivement.

Une grande partie de l'insatisfaction à l'égard de la vie des femmes ayant des limitations d'activités provenait de leur état de santé⁴. Lorsqu'on avait questionné les femmes ayant des limitations d'activités sur leur état de santé plus général, c'est-à-dire non seulement la présence (ou l'absence) de maladie, mais aussi le bien-être physique, mental et social, plus de 4 sur 10 d'entre elles avaient indiqué que leur état de santé global était mauvais ou passable (44 %). En outre, plus du tiers (35 %) des femmes ayant des limitations d'activités avaient déclaré que leur état de santé s'était détérioré depuis l'année précédente (tableau 12).

En général, les hommes ayant des limitations d'activités obtenaient des résultats à peu près semblables à ceux des femmes à l'égard de ces mesures du bien-être. Les hommes étaient proportionnellement un peu plus nombreux que les femmes à se classer dans la catégorie d'une bonne ou pleine santé fonctionnelle selon l'Indice de l'état de santé. Les hommes ayant des limitations d'activités (8 %) étaient aussi un peu plus susceptibles que les femmes (4 %) de décrire leur état de santé comme excellent.

Les femmes ayant des limitations d'activités consultent un médecin plus souvent et font de l'exercice moins fréquemment

Il n'est pas surprenant de constater que presque toutes les femmes ayant des limitations d'activités avaient consulté un professionnel de la santé au cours des 12 mois précédant l'enquête. Elles étaient plus de deux fois plus susceptibles d'avoir consulté leur médecin de famille ou un médecin spécialiste cinq fois et plus au cours de l'année précédente (60 % par rapport à 25 % des femmes sans limitations d'activités). En moyenne, les femmes ayant des limitations d'activités avaient mentionné avoir consulté un médecin environ neuf fois, comparativement à près de quatre fois pour les femmes n'ayant pas ces limitations (tableau 13).

Les femmes ayant des limitations d'activités étaient seulement deux fois moins susceptibles que les autres femmes de faire de l'exercice quotidiennement. Plus de deux tiers d'entre elles avaient été classées comme étant inactives, d'après la quantité d'énergie qu'elles dépensaient à faire des activités physiques chaque jour. Par ailleurs, les femmes ayant des limitations d'activités (13 %) étaient moins susceptibles que les hommes (19 %) d'être actives.

Les femmes ayant des limitations d'activités étaient beaucoup plus susceptibles que celles n'ayant pas ces limitations d'avoir un excédent de poids (31 %) ou d'être obèses (28 %), ce qui reflète leur manque relatif d'activité physique. Par contre, elles étaient moins susceptibles que les hommes d'avoir un poids supérieur à la normale.

Tableau 13 Répartition des femmes et des hommes âgés de 15 ans et plus, selon les comportements influant sur la santé et la situation vis-à-vis des limitations d'activités, Canada, 2009

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Notes

1. Pour plus de renseignements sur le concept de la limitation d'activité sociale et fonctionnelle et pour comprendre comment Statistique Canada utilise la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) dans ses enquêtes sur la santé, voir : MacKenzie, A., M. Hurst et S. Crompton. 2009. « Série sur la vie avec une incapacité : Définition de l'incapacité dans l'Enquête sur la participation et les limitations d'activités », Tendances sociales canadiennes, nº 88, décembre, produit nº11-008 au catalogue de Statistique Canada. (consulté le 7 novembre 2011).
2. Une limitation d'activité peut aussi être temporaire. Par exemple, une personne qui a eu un remplacement de la hanche ou du genou peut avoir de la difficulté à accomplir des activités quotidiennes pendant plusieurs mois de convalescence, mais ne plus être considérée comme ayant une limitation une fois qu'elle a retrouvé la mobilité fonctionnelle.
3. Un score global de 0,8 à 1,0 est associé à une « bonne ou pleine » santé fonctionnelle; les scores inférieurs à 0,8 témoignent d'une santé fonctionnelle « passable ou mauvaise ». Voir : Statistique Canada. 2011. « Santé fonctionnelle, 2009 », Feuillets d'information sur la santé, nº 2, produit nº82-625 au catalogue.
4. Crompton, S. 2010. « Série sur la vie avec une incapacité : Satisfaction à l'égard de la vie chez les femmes en âge de travailler ayant une incapacité », Tendances sociales canadiennes, nº 89, produit nº11-008 au catalogue de Statistique Canada.