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Au début du présent document, nous avons posé quatre questions concernant les compétences et les gains des immigrants. Premièrement, les capacités cognitives des immigrants diffèrent-elles de celles des personnes nées au Canada? Deuxièmement, les écarts entre les compétences des immigrants et celles des personnes nées au Canada dépendent-ils du pays où les immigrants ont acquis leur capital humain? Troisièmement, les immigrants obtiennent-ils un rendement différent de ces compétences par rapport aux travailleurs nés au Canada qui possèdent, d'après les observations, des compétences équivalentes? Quatrièmement, les différences de niveau et de rendement de ces capacités cognitives expliquent-elles les écarts salariaux entre les travailleurs immigrants et les travailleurs nés au Canada? D'après un examen de données portant à la fois sur les gains des immigrants et des personnes nées au Canada et sur leurs résultats à des tests de compétences, la réponse à la première question est nettement affirmative. Les distributions de premier ordre des capacités cognitives des natifs du Canada dominent stochastiquement celles des immigrants. Cette disparité ne reflète pas seulement des différences dans les caractéristiques observables telles que l'éducation, car les immigrants obtiennent des notes moyennes inférieures à celles des travailleurs nés au Canada qui sont équivalents d'après les observations. Il est possible que ces écarts dans les compétences mesurées reflètent en partie la maîtrise de la langue du pays d'accueil. Par conséquent, on peut interpréter les notes obtenues aux tests comme un indice des capacités cognitives « utilisables » dans l'économie canadienne.

La réponse à la deuxième question est, elle aussi, nettement affirmative. Nous observons des écarts substantiels dans le comportement et les résultats entre les immigrants ayant fait leurs études avant d'arriver au Canada et ceux qui ont étudié au Canada. Les immigrants ayant étudié à l'étranger possèdent des compétences et obtiennent des gains nettement inférieurs à ceux des immigrants ayant étudié au Canada. À bien des égards, ce dernier groupe ressemble davantage aux personnes nées au Canada qu'aux immigrants ayant étudié à l'étranger.

À la troisième question, on peut répondre résolument par la négative. Rien ne prouve que les immigrants obtiennent un rendement inférieur des capacités cognitives mesurées lors des tests de l'EIACA par rapport à leurs homologues nés au Canada. En se fondant sur la notion de discrimination selon Becker (c.-à-d. une rémunération inégale pour des travailleurs également productifs), on peut en déduire que les écarts salariaux entre les immigrants et les personnes nées au Canada ne sont pas attribuables à la discrimination, du moins à l'égard de cet aspect.

Les capacités cognitives ont une influence significative sur les gains. Une augmentation de 100 points de la note en littératie (équivalente à environ 1,5 écart-type dans la distribution de la littératie) hausse les gains des hommes et des femmes de près de 30 %. En introduisant dans une régression courante des gains la note moyenne obtenue aux tests, on réduit d'environ 10 % à 20 % les écarts estimatifs liés à l'éducation dans le cas des personnes nées au Canada, et de beaucoup plus dans le cas des immigrants ayant étudié à l'étranger.

Le résultat selon lequel les capacités cognitives ont une influence significative sur les gains suppose que les niveaux inférieurs de compétence des immigrants peuvent expliquer les écarts salariaux entre les immigrants et les personnes nées au Canada. C'est effectivement le cas. Si les immigrants possédaient les mêmes compétences moyennes que les personnes nées au Canada, l'écart salarial entre les immigrants et les natifs du Canada ayant fait des études secondaires rétrécirait d'environ 13 à 16 points de pourcentage. Cette variation remplacerait le désavantage salarial de 11 % des immigrants de sexe masculin ayant fait des études secondaires par un avantage de 5 % et hausserait l'avantage de leurs homologues féminines dans une proportion presque trois fois plus grande. De même, cette variation réduirait de moitié le désavantage salarial des immigrants chez les diplômés universitaires de sexe masculin et éliminerait le désavantage de 19 points chez les diplômées universitaires. Il convient d'ajouter que la neutralisation des capacités cognitives n'influence pas les tendances relatives du rendement de l'expérience selon qu'elle est acquise à l'étranger ou au Canada. Cet aspect important des tendances des gains des immigrants n'est donc pas lié aux capacités cognitives des travailleurs.