Partie 2 - Les enfants métis

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Introduction
Les jeunes enfants métis et leur famille
Les activités culturelles
Les services de garde
Résumé

Introduction

« À titre d'Autochtones, les droits individuels et collectifs sont sacrés pour nous. Nous nous respectons mutuellement, nous respectons la terre et la vie animale et végétale qui nous entoure. Nous sommes un peuple qui honore et respecte la famille, nos aînés, qui détiennent la clé du passé et nos enfants, qui sont notre avenir. » [TRADUCTION LIBRE] (Métis Nation of Ontario)

Le Recensement de 2006 a permis de dénombrer environ 35 000 enfants métis de moins de six ans au Canada. La majorité (89 %) des jeunes enfants métis vivait dans les provinces de l'Alberta (25 %), du Manitoba (21 %), de l'Ontario (15 %), de la Saskatchewan (15 %) et de la Colombie-Britannique (14 %). Une proportion relativement importante des jeunes enfants métis (27 %) grandissaient en région rurale, par rapport à 18 % des enfants non autochtones. Les 73 % restants vivaient en région urbaine (41 % dans des régions métropolitaines de recensement et 32 % dans de plus petits centres urbains).

La présente partie porte sur certains aspects de la vie familiale et communautaire des jeunes enfants métis.

Les jeunes enfants métis et leur famille

Taille de la famille

Selon le Recensement de 2006, 32 % des jeunes enfants métis vivaient dans une famille comptant au moins 3 enfants, comparativement à 25 % des enfants non autochtones de moins de six ans. Une plus grande proportion d'enfants métis en région rurale (39 %) que d'enfants métis habitant en région urbaine (30 %) vivaient dans une famille d'au moins 3 enfants (graphique 2.1).

Graphique 2.1 Pourcentage des enfants vivant dans une famille de recensement ayant 3 enfants ou plus, enfants métis et non autochtones de moins de six ans selon le secteur de résidence, 2006. Opens a new browser window.

Graphique 2.1
Pourcentage des enfants vivant dans une famille de recensement ayant 3 enfants ou plus, enfants métis et non autochtones de moins de six ans selon le secteur de résidence, 2006

L'âge des parents

Les enfants métis sont élevés par des parents plus jeunes que ce n'est le cas des enfants non autochtones. Selon le Recensement de 2006, 22 % des enfants métis de moins de six ans avaient une mère âgée de 15 à 24 ans, comparativement à 8 % des enfants non autochtones.

Les modalités de vie des jeunes enfants métis

Selon le Recensement de 2006, 67 % des enfants métis vivaient avec leurs deux parents. Un pourcentage plus important d'enfants métis (30 %) que d'enfants non autochtones (13 %) habitaient dans un ménage monoparental. Le nombre d'enfants métis vivant en milieu urbain qui habitaient dans un ménage monoparental était plus élevé (33 %) que le nombre d'enfants métis qui vivaient en milieu rural (22 %) (graphique 2.2).

Graphique 2.2 Modalités de vie des enfants de moins de six ans, Canada, 2006. Opens a new browser window.

Graphique 2.2
Modalités de vie des enfants de moins de six ans, Canada, 2006

Les liens entre les générations : vivre avec des grands-parents

Selon le Recensement de 2006, environ 8 % des jeunes enfants métis vivaient avec leurs grands-parents, par rapport à 5 % des enfants non autochtones. Environ 1 % des enfants métis habitaient avec leurs grands-parents sans l'un de leurs parents et 7 % vivaient dans un ménage de plusieurs générations (enfants, parents et grands-parents) (tableau 2.1).

Tableau 2.1 Pourcentage des enfants métis de moins de six ans vivant avec leurs grands-parents, Canada, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 2.1
Pourcentage des enfants métis de moins de six ans vivant avec leurs grands-parents, Canada, 2006

Les personnes qui s'occupent des enfants métis

En 2006, les parents ou les tuteurs de la vaste majorité des enfants métis ont déclaré ne pas être la seule personne à s'occuper de l'enfant (91 %).

Les mères ont plus souvent déclaré s'occuper de l'enfant (94 %), suivies des pères (78 %) et des grands-parents (41 %). Des personnes apparentées (comme des frères et sœurs, des cousins et cousines, des oncles et tantes) ont déclaré jouer un rôle dans l'éducation d'environ le cinquième des enfants métis, soit 21 % (tableau 2.2).

Tableau 2.2 Personnes qui s'occupent des enfants métis de moins de six ans, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 2.2
Personnes qui s'occupent des enfants métis de moins de six ans, 2006

Dans l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA) de 2006, on demandait aux parents ou les tuteurs des enfants métis quelle était la fréquence de l'attention portée aux enfants par les parents, les grands-parents, les tantes, les oncles, les cousins et cousines, les aînés et les frères et sœurs, c'est à-dire à quelle fréquence l'enfant et diverses personnes dans sa vie « parlent ou jouent ensemble, en concentrant leur attention l'un sur l'autre pendant au moins cinq minutes ».

Tableau 2.3 Fréquence de l'attention portée aux enfants métis de moins de six ans, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 2.3
Fréquence de l'attention portée aux enfants métis de moins de six ans, 2006

Les enfants métis étaient plus susceptibles de recevoir au moins une fois par jour de l'attention de leur mère (94 %), suivie de leur père (71 %), de leurs frères et sœurs (70 %) et de leurs grands-parents (24 %). Plusieurs enfants métis recevaient de l'attention de leur famille étendue au moins une fois semaine (une attention à la fois quotidienne et hebdomadaire); 69 %, de leurs grands-parents; 51 %, de leurs tantes et oncles; et 40 %, de leurs cousins et cousines (tableau 2.3)

Les jeunes enfants métis vivant dans une famille économique à faible revenu

Statistique Canada utilise plusieurs mesures pour évaluer le faible revenu. Le seuil de faible revenu (SFA) (avant impôt) est une façon de déterminer quelles familles s'en sortent moins bien que la moyenne12. En 2006, près du tiers (32 %) des enfants métis de moins de six ans dans les provinces vivaient dans une famille à faible revenu, comparativement à 18 % des enfants non autochtones.

Le pourcentage des enfants métis vivant dans une famille à faible revenu était plus élevé en région urbaine qu'en région rurale (36 % contre 20 %). Parmi les jeunes enfants métis habitant dans une région métropolitaine de recensement (une région urbaine d'au moins 100 000 habitants), 42 % habitaient dans une famille à faible revenu (tableau 2.4).

Tableau 2.4 Pourcentage des enfants métis et non Autochtones de moins de six ans qui sont membres d'une famille à faible revenu, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 2.4
Pourcentage des enfants métis et non Autochtones de moins de six ans qui sont membres d'une famille à faible revenu, 2006

Les sentiments à l'égard du logement et de la vie quotidienne

Dans l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA), les parents ou les tuteurs devaient classer ce qu'ils pensaient de certains aspects de leur logement et de leur vie quotidienne. Parmi les catégories « logement », « réseau de soutien », « emploi ou activité principal », « temps libres » et « finances », les parents ou les tuteurs des jeunes enfants métis se sont déclarés le moins satisfaits de leurs « finances » (graphique 2.3).

Graphique 2.3 Parents ou tuteurs d'enfants métis de moins de six ans qui se sont dits « insatisfaits » ou « très insatisfaits ». Opens a new browser window.

Graphique 2.3
Parents ou tuteurs d'enfants métis de moins de six ans qui se sont dits « insatisfaits » ou « très insatisfaits »

Ceux qui habitaient dans un ménage à faible revenu ont déclaré des niveaux de satisfaction inférieurs à l'égard des finances. Les parents ou les tuteurs d'environ 36 % des enfants métis vivant dans une famille à faible revenu se sont déclarés « insatisfaits » ou « très insatisfaits » de leurs finances, comparativement à 15 % de ceux qui ne vivaient pas dans une famille à faible revenu. Le pourcentage de ceux vivant dans une famille à faible revenu ayant déclaré être « insatisfaits » ou « très insatisfaits » de leur situation de logement était plus de trois fois plus élevé que le pourcentage de ceux ne vivant pas dans une famille à faible revenu, soit 19 % et 6 % respectivement.

Les écarts entre les pourcentages de ceux qui ont déclaré être « insatisfaits » ou « très insatisfaits » de leur « réseau de soutien de la famille, des amis ou d'autres personnes », de l'« emploi ou activité principal » et de « leur temps libre » étaient relativement faibles entre les personnes vivant dans une famille à faible revenu et celles vivant dans une famille plus au dessus du seuil de faible revenu.

Même si le pourcentage élevé d'enfants métis vivant dans une famille économique à faible revenu est l'indice de nombreuses difficultés, en général, les parents ou les tuteurs ont déclaré des niveaux relativement élevés de satisfaction à l'égard du soutien social informel offert par leur famille, les amis et d'autres personnes. La vaste majorité (93 %) ont déclaré être « très satisfaits » ou « satisfaits » de leur réseau de soutien.

Les sentiments à l'égard du quartier

Les recherches attestent que le bien-être des enfants est lié à la « qualité » de la collectivité (Curtis et al., 2004). Dans l'Enquête sur les enfants autochtones (EEA), les parents ou les tuteurs d'enfants métis devaient classer leurs sentiments au sujet de leur collectivité. La majorité des enfants métis vivaient dans une collectivité qualifiée d'« excellente » ou de « très bien » en tant qu'endroit pourvu de « bonnes écoles, garderies éducatives et programmes d'éducation de la petite enfance » (60 %), « installations suffisantes pour les enfants » (55 %) et en tant que « collectivité sécuritaire » (55 %). À titre de comparaison, 16 % des jeunes enfants métis vivaient dans une collectivité qualifiée d'« excellente » ou de « très bien » en tant que lieu offrant des activités culturelles autochtones (tableau 2.5).

Une proportion relativement importante d'enfants métis grandissait en milieu rural. En effet, selon le Recensement de 2006, 27 % des jeunes enfants métis habitaient en milieu rural comparativement à 18 % des enfants non autochtones. Selon le classement de la collectivité dans l'EEA, les enfants métis en milieu urbain vivaient dans une collectivité offrant de meilleures installations que les milieux ruraux (les collectivités urbaines étaient mieux classés que leurs équivalents ruraux en tant que lieux offrant « suffisamment d'installations pour les enfants » et des « établissements de santé ») (tableau 2.5).

Tableau 2.5 Pourcentage de parents ou les tuteurs d'enfants métis qui pensent que leur collectivité est « excellente » ou « très bien ». Opens a new browser window.

Tableau 2.5
Pourcentage de parents ou les tuteurs d'enfants métis qui pensent que leur collectivité est « excellente » ou « très bien »

Les activités culturelles

La participation à des activités traditionnelles et culturelles

En 2006, 28 % des jeunes enfants métis avaient participé ou assisté à « des activités traditionnelles des Premières nations, des Métis ou des Inuit, telles que des chants, des danses du tambour, du violon folklorique, des rassemblements et cérémonies » (tableau 2.6).

Plus de la moitié des enfants métis (53 %) de moins de six ans avaient pris part à des activités de chasse, de pêche, de piégeage ou de camping (tableau 2.6).

Environ 30 % des enfants métis avaient également participé à « des activités saisonnières, comme ramasser des œufs d'oies ou des plantes sauvages, par exemple des petits fruits, du foin d'odeur, des racines ou du riz sauvage »; mais les enfants vivant en région rurale étaient plus susceptibles d'avoir pris part à ces activités que ceux habitant en région urbaine (40 % par rapport à 26 %) (tableau 2.6).

Tableau 2.6 Pourcentage d'nfants métis de moins de six ans qui ont pris part des activités traditionnelles sélectionnées, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 2.6
Pourcentage d'nfants métis de moins de six ans qui ont pris part des activités traditionnelles sélectionnées, 2006

De l'aide pour comprendre la culture et l'histoire des Métis

En 2006, 31 % des enfants métis connaissaient une personne qui les aidait à comprendre l'histoire et la culture autochtone, comparativement à 45 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve et 65 % des enfants inuits.

Parmi ceux qui obtenaient l'aide d'une personne pour comprendre leur histoire ou leur culture, la plupart étaient éduqués par leurs parents (56 %) et leurs grands-parents (46 %), ainsi que leurs tantes et leurs oncles (13 %). Environ 14 % des enfants métis qui connaissaient une personne pour les aider à comprendre leur culture étaient également instruits par leur enseignant ou la personne responsable de leur garde (tableau 2.7).

Tableau 2.7 Personnes qui aide les enfants métis à comprendre la culture et l'histoire des métis, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 2.7
Personnes qui aide les enfants métis à comprendre la culture et l'histoire des métis, 2006

Les services de garde

En 2006, 48 % des enfants métis de moins de six ans bénéficiaient d'une certaine forme de service de garde. Ce pourcentage est semblable à celui de tous les enfants canadiens en service de garde (51 %)13. Dans le présent rapport, on entend par services de garde, la garde d'un enfant par une personne autre qu'un parent, notamment une garderie, une garderie éducative ou la garde préscolaire, le programme Bon départ, un programme de garderie avant et après l'école, et la garde par une personne apparentée ou une autre personne. Il s'agit de services réguliers prodigués de façon constante et non de services de garde ponctuels (p. ex., ceux utilisés au besoin). Les enfants qui fréquentent actuellement une école sont exclus de cette analyse.

Il faut mentionner que ces données renvoient au principal service de garde, c'est à-dire celui où l'enfant passe le plus de temps. Environ 17 % des enfants métis de moins de six ans recevaient plus d'un type de service de garde.

Parmi les enfants métis qui bénéficiaient de services de garde, 40 % étaient dans une garderie ou un centre de la petite enfance. Il s'agit du service de garde mentionné le plus souvent. Environ 21 % se faisaient garder par des personnes apparentées, à la maison de l'enfant (10 %) ou dans une autre maison (11 %). Environ 19 % se faisaient garder par une personne non apparentée dans la maison d'une autre personne (tableau 2.8).

Tableau 2.8 Type de service de garde, enfants métis de moins de six ans en service de garde, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 2.8
Type de service de garde, enfants métis de moins de six ans en service de garde, 2006

Les enfants se font garder pour une foule de raisons. En 2006, environ les trois quarts (75 %) des enfants métis étaient en service de garde parce que leur parent ou leur tuteur était au travail et 11 % parce que leur parent ou leur tuteur était aux études. Environ 14 % des parents ou les tuteurs des enfants métis ont déclaré recourir à un service de garde pour offrir à leurs enfants des occasions de développement (tableau 2.9).

Tableau 2.9 Raisons de recourir à un service de garde, enfants métis de moins de six ans en service de garde, 2006. Opens a new browser window.

Tableau 2.9
Raisons de recourir à un service de garde, enfants métis de moins de six ans en service de garde, 2006

Les services de garde qui font la promotion des valeurs et coutumes traditionnelles et culturelles

En 2006, 95 % des enfants métis fréquentaient un service de garde leur offrant la possibilité de participer à des activités d'apprentissage, comme les chansons, les histoires, les jeux éducatifs, alors qu'environ 14 % fréquentaient un service qui favorisait les valeurs et coutumes traditionnelles et culturelles. Environ 6 % fréquentaient un service où on parlait les langues autochtones.

Résumé

Cette brève analyse démontre qu'un plus grand pourcentage de jeunes enfants métis (27 %) que d'enfants non autochtones (18 %) vivaient en région rurale. Les enfants métis des collectivités rurales étaient plus susceptibles que leurs homologues en milieu urbain de vivre dans une grande famille (trois enfants ou plus) et dans une famille biparentale. Par contre, un pourcentage plus élevé d'enfants métis en région urbaine qu'en région rurale vivaient dans une famille à faible revenu. Les parents ou les tuteurs des enfants métis en région urbaine ont accordé une meilleure note à leur collectivité pour ce qui est des installations (suffisamment d'installations pour les enfants, comme des centres communautaires et des parcs, ainsi que des établissements de santé) que ceux des collectivités rurales.

Moins du tiers des enfants métis vivant hors réserve (31 %) connaissaient une personne pour leur enseigner l'histoire et la culture autochtones, comparativement à 45 % des enfants des Premières nations et 65 % des enfants inuits. Environ 14 % des enfants métis qui se faisaient garder bénéficiaient d'un service favorisant les valeurs et coutumes traditionnelles et culturelles, comparativement à 24 % des enfants des Premières nations vivant hors réserve et 56 % des enfants inuits.


Notes:

  1. Seuils de faible revenu avant impôt (SFR) – Le niveau de revenu auquel les familles ou les personnes ne faisant pas partie d'une famille économique devraient consacrer 20 points de pourcentage de plus que la moyenne de leur revenu avant impôt, à la nourriture, au logement et aux vêtements. Les familles économiques du territoire du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut et celles vivant dans des réserves indiennes ont été exclues parce que les seuils de faible revenu reposent sur certains modèles de dépenses et revenus qui ne sont pas disponibles à partir des données d'enquête pour l'ensemble de la population. La famille économique se définit comme un groupe de deux personnes ou plus qui habitent le même logement et qui sont unies par les liens du sang, du mariage, de l'union libre ou de l'adoption. Un couple peut se composer de personnes de sexe opposé ou de même sexe. Pour 2006, les enfants en famille d'accueil sont inclus.
  2. Source : Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, cycle 6, 2004-2005. La population cible de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes comprennent la population civile hors établissement (de 0 à 11 ans au moment de la sélection) dans les 10 provinces du Canada. L'enquête exclut les enfants qui demeurent dans des réserves indiennes ou sur les terres publiques, les pensionnaires d'établissement, les membres à plein temps des Forces armées canadiennes et les habitants d'un certain nombre de régions éloignées.