Chapitre 1. Les immigrants de langue française établis à l'extérieur de Québec

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

[an error occurred while processing this directive]89-641-x[an error occurred while processing this directive] [an error occurred while processing this directive]

Dans cette section on examine le poids démographique et la distribution géographique par province et région métropolitaine de recensement (RMR) des immigrants francophones qui habitent les provinces et territoires du Canada à l'extérieur du Québec.

Poids démographique

Les immigrants de langue française (c'est-à-dire ceux dont le français est la première langue officielle parlée) établis à l'extérieur du Québec représentent une population peu nombreuse par rapport au nombre total d'immigrants ou à la population totale de langue française. Au Canada, la majorité des immigrants de langue française habitent la province de Québec. Ainsi, sur les quelque 700 000 immigrants francophones (incluant ceux de langue officielle française et anglaise, c'est-à-dire les personnes ayant à la fois le français et l'anglais comme PLOP) vivant au Canada au moment du Recensement de 2006, plus de 550 000 ou 80 % se retrouvent au Québec. Le reste, 137 000 immigrants ou 20 % du total canadien, se répartit dans les neuf autres provinces et les trois territoires, dont une forte proportion en Ontario (tableau 1.1).

Tableau 1.1 Population selon le statut d'immigrant et la première langue officielle parlée, Canada, Québec et Canada moins le Québec

On compte au Recensement de 2006 un peu plus de 60 000 immigrants dont le français est la première langue officielle parlée et 76 000 ayant le français et l'anglais comme double premières langues officielles parlées (PLOP français-anglais) à l'extérieur du Québec. De façon générale on observe qu'une part substantielle des personnes ayant une double langue officielle (PLOP français-anglais), tant parmi les natifs que parmi les immigrants, vivent en dehors du Québec. Au Canada en 2006, 13 % des natifs et des immigrants de première langue officielle française habitent à l'extérieur du Québec alors que c'est le cas de 35 % des natifs et des immigrants de PLOP français-anglais. Ces pourcentages sont restés stables au cours des quinze dernières années. Si on redistribue les personnes de PLOP français-anglais également entre les groupes français et anglais, tel que stipulé dans le Règlement sur les langues officielles - communications avec le public et prestation de services de 1991, on compte près de 100 000 immigrants vivant à l'extérieur du Québec qui ont le français comme première langue officielle parlée, ce qui représente 17 % de l'ensemble des immigrants de langue française vivant au Canada (voir le tableau à l'annexe A).

L'évolution des effectifs indique une croissance continue entre 1991 et 2006 pour presque tous les groupes définis selon la première langue officielle parlée (PLOP) et le statut d'immigrant et toutes les périodes, avant comme après redistribution de la catégorie français-anglais. Seule la population des résidents non permanents a diminué entre 1991 et 1996, mais elle a cru entre 1996 et 2006, tant dans l'ensemble canadien qu'au Québec.

À l'extérieur du Québec, les immigrants de langue française représentent 10 % de l'ensemble de la population de langue française, et 1,9 % de l'ensemble des immigrants (tableau 1.2). Selon deux autres estimations alternatives, soit que l'on ne considère que les immigrants ayant le français comme unique langue officielle parlée, soit qu'on leur additionne ceux ayant le français et l'anglais comme double langue officielle, le poids relatif des immigrants au sein de l'ensemble de la population de langue française varie du simple au double. Ainsi, le pourcentage des immigrants de langue française à l'extérieur du Québec est de 6,5 % en 2006 lorsqu'on exclut ceux ayant le français et l'anglais comme double première langue officielle, et de 13,1 % lorsqu'on les inclut. Il en va de même de leur poids par rapport à la population immigrante : 1,1 % en 2006 dans le premier calcul et 2,6 % si on ajoute les immigrants de PLOP français-anglais.

Tableau 1.2 Pourcentage des immigrants de langue française au sein de la population totale de première langue officielle française et au sein de l'ensemble de la population immigrée selon les années de recensement, Canada moins le Québec

À l'extérieur du Québec, le poids relatif des immigrants francophones sur l'ensemble des personnes de langue française s'est constamment accru depuis le Recensement de 1991 selon les trois estimations. Dans l'estimation avec redistribution de la catégorie français-anglais, le pourcentage des immigrants de langue française est passé de 6,2 % à 10 % entre 1991 et 2006. L'évolution de leur poids relatif sur l'ensemble des immigrants a toutefois été plus modérée. Dans l'estimation avec redistribution, on note un accroissement beaucoup plus faible, de 1,6 % en 1991 à 1,9 % en 2006.

Répartition géographique

La population des immigrants francophones est distribuée inégalement entre les provinces et territoires à l'extérieur du Québec. Le bassin le plus important se trouve en Ontario, lequel compte pour presque 70 % de l'ensemble des immigrants de langue française vivant à l'extérieur du Québec. L'Ontario compte aussi la majorité des natifs francophones hors Québec, ainsi que la majorité des immigrants résidant à l'extérieur du Québec (respectivement, 52 % et 63,5 %). Au Recensement de 2006, l'effectif de la population immigrée de langue française atteignait 68 300 individus dans cette province (tableau 1.3), un effectif nettement supérieur à ce qu'on retrouve en Colombie-Britannique où on dénombre la deuxième population immigrée francophone (14 600) en importance. L'Alberta se classe au troisième rang avec une population de presque 8 000 individus. Les autres provinces et territoires se situent bien en deçà de ce nombre. Au Nouveau-Brunswick, par exemple, le Recensement de 2006 n'a dénombré que 3 400 immigrants de langue française, soit 3,4 % de l'ensemble de ceux-ci, bien que cette province compte pour plus de 25 % de l'ensemble des natifs francophones à l'extérieur du Québec.

Tableau 1.3 Population selon le statut d'immigrant et la première langue officielle parlée après redistribution de la catégorie français et anglais par provinces et territoires excluant le Québec

En termes de part relative de la population immigrée francophone au sein de l'ensemble de la population francophone, celle-ci se situe à près de 24 % en Colombie-Britannique, et à plus de 10 % dans quatre autres provinces et territoires : Terre-Neuve-et-Labrador (10,9 %), Ontario (12,8 %), Alberta (12,7 %) et le territoire du Yukon (13,6 %). Au Nouveau-Brunswick, la deuxième province où l'on compte le plus grand nombre de francophones hors Québec, les immigrants de langue française ne représentent que 1,4 % de la population totale des personnes de langue française au Recensement de 2006 (graphique 1.1a).

Graphique 1.1a Proportion des immigrants de première langue officielle française après redistribution de la catégorie français et anglais au sein de l'ensemble de la population de première langue officielle française, provinces et territoires, Canada moins le Québec

C'est pourtant dans cette même province que la part relative des immigrants francophones au sein de l'ensemble de la population immigrée est la plus élevée parmi les provinces et territoires à l'extérieur du Québec, soit 12,8 % (graphique 1.1b). Dans les autres provinces et territoires, ce pourcentage est nettement plus faible, se situant dans la majorité des cas en dessous de 3 %, notamment en Ontario (2 %) et en Colombie-Britannique (1,3 %), les deux provinces comptant la plus forte proportion d'immigrants au sein de leur population totale.

Graphique 1.1b Proportion des immigrants de première langue officielle française après redistribution de la catégorie français et anglais au sein de la population totale des immigrants, provinces et territoires, Canada moins le Québec

L'évolution depuis le Recensement de 1991 confirme les contrastes entre provinces observés en 2006. Cette évolution reflète l'accroissement de la part des immigrants francophones tant parmi la population de langue française que parmi l'ensemble des immigrants. La tendance est plus nette dans le premier cas. Ainsi, en Colombie-Britannique où les immigrants francophones constituaient 18 % de l'ensemble de la population de langue française en 1991, on constate une augmentation de ce pourcentage qui atteint 24 % en 2006. On remarque une évolution similaire en Ontario, en Alberta et dans les territoires, respectivement de 8 % à 13 %, de 9 % à 13 % et de 5 % à 10 % entre 1991 et 2006. La région Atlantique et les deux provinces des prairies (Manitoba et Saskatchewan) affichent des pourcentages qui sont restés stables autour de 2 % et 5 %, respectivement.

Les immigrants se concentrent dans les grandes régions métropolitaines du Canada, et la population immigrée de langue française ne fait pas exception. À l'extérieur du Québec, les trois agglomérations urbaines où l'on retrouve les plus fortes populations d'immigrants de langue française au moment du Recensement de 2006 sont, dans l'ordre, Toronto, Ottawa et Vancouver. À elles seules, ces trois villes regroupent les deux tiers des immigrants francophones (après redistribution de la catégorie français-anglais). Toronto compte une population de 36 400 immigrants pour près de 50 000 personnes de langue française nées au Canada (tableau 1.4). À Vancouver, le tiers des personnes de langue française sont des immigrants. On dénombre à Ottawa 18 600 immigrants pour 135 600 natifs de langue française, soit une proportion de 12 %. Les autres villes comptent des populations d'immigrants de langue française nettement plus faibles. Avec près de 4 000 individus, Calgary se place au quatrième rang, suivie du reste des villes qui comptent moins de 3 000 immigrants francophones chacune. D'autres villes à forte population francophone, comme Moncton, Sudbury et Edmundston, comptent au plus un millier d'immigrants de langue française. Ces villes reçoivent aussi relativement peu d'immigrants en général.

Tableau 1.4a Population selon le statut d'immigrant et la première langue officielle parlée, certaines régions métropolitaines de recensement, Canada moins le Québec

Tableau 1.4b Effectif de la population selon le statut d'immigrant et la première langue officielle parlée (après redistribution de la catégorie français et anglais) et pourcentage des immigrants francophones dans la population totale de langue française et dans la population totale des immigrants, certaines régions métropolitaines de recensement, Canada moins le Québec

Les statistiques du Recensement de 2006 révèlent que pour l'ensemble des provinces et territoires à l'extérieur du Québec le nombre d'immigrants de double langue officielle (PLOP français- anglais) est plus important que le nombre d'immigrants dont le français est la première langue officielle (76 100 contre 60 900). Cette situation prévaut aussi en Colombie-Britannique (12 100 contre 8 500) et, dans une moindre mesure, en Ontario (55 400 contre 40 600). C'est toutefois à l'échelle des agglomérations urbaines que cette caractéristique est la plus marquée. Dans certaines villes, notamment Toronto, Vancouver, Calgary, Hamilton et d'autres agglomérations du sud de l'Ontario, le nombre d'immigrants ayant les deux langues officielles comme PLOP est presque deux fois plus élevé que celui des immigrants dont le français est l'unique première langue officielle parlée. Cette situation contraste nettement avec celle des villes de Moncton et Edmundston au Nouveau-Brunswick où la population immigrée de PLOP français est nettement plus importante que celle de PLOP français-anglais. Ottawa compte également une population plus nombreuse de PLOP français que de PLOP français-anglais, mais la différence est moins marquée que dans les cas de Moncton et Edmundston.

Comme pour la situation à l'échelle des provinces, l'évolution depuis le Recensement de 1991 confirme les contrastes entre régions métropolitaines observés en 2006, évolution qui reflète l'accroissement de la part des immigrants de langue française tant parmi la population francophone que parmi l'ensemble des immigrants (graphique 1.2). On observe une augmentation dans quatre grandes villes : Toronto, Ottawa, Calgary et Vancouver. Entre les recensements de 1991 et 2006 le poids relatif des immigrants de langue française parmi la population totale des francophones est passé de 31 % à 43 % dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, de 26 % à 35 % à Vancouver et de 8 % à 12 % à Ottawa. Dans le cas de Calgary, le pourcentage des immigrants francophones sur la population totale de langue française a progressé de 16 % à 21 % entre 1991 et 2006. Moncton et Winnipeg ont maintenu en 2006 leur niveau de 1991, soit 2 % et 6 % respectivement.

Graphique 1.2a Proportion des immigrants de langue française après redistribution de la catégorie français et anglais au sein de la population totale de langue française selon certaines agglomérations métropolitaines de recensement

Graphique 1.2b Proportion des immigrants de langue française après redistribution de la catégorie français et anglais au sein de la population totale des immigrants selon certaines agglomérations métropolitaines de recensement

L'examen de l'évolution du pourcentage que représentent ces mêmes immigrants sur l'ensemble des immigrants fait apparaître une grande stabilité sur la période considérée. On observe une croissance seulement dans le cas des territoires et des RMR de Moncton et d'Ottawa. Ailleurs, et en particulier dans les plus grands centres urbains comme Toronto et Vancouver, les immigrants de première langue officielle française forment moins de 3 % de la population immigrée.

Répartition dans quatre régions métropolitaines de recensement (RMR)

L'effectif et la proportion de la population des francophones au Canada à l'extérieur du Québec varient grandement d'une région à l'autre et d'une RMR à l'autre. La localisation des francophones nés au pays et des immigrants francophones ne coïncident pas nécessairement sur le territoire. Les immigrants francophones tendent à s'établir aux mêmes endroits que la majorité des autres immigrants, et pas toujours là où se trouvent les plus importantes concentrations de natifs francophones. C'est ainsi que près des trois quarts (73%) des immigrants francophones habitent dans les cinq plus grandes régions métropolitaines de recensement à l'extérieur du Québec – Toronto, Vancouver, Calgary, Edmonton et Ottawa.

Que se passe-t-il à un niveau géographique plus fin? Dans les grandes villes, est-ce que les immigrants francophones s'établissent dans les mêmes quartiers que la population native francophone? Quatre régions métropolitaines comptant à la fois une importante population native francophone et immigrante francophone ont été sélectionnées afin d'examiner la répartition en leur sein de la population francophone. Ces RMR sont Ottawa (côté Ontario seulement), Toronto, Winnipeg et Vancouver. Pour chacune de ces quatre RMR, deux cartes ont été produites à l'échelle des secteurs de recensement, l'une indiquant la répartition sur le territoire de la population francophone née au Canada et une deuxième la répartition des immigrants francophones.

Selon le dictionnaire du recensement de 2006, « les secteurs de recensement (SR) sont de petites régions géographiques relativement stables qui comptent habituellement entre 2 500 et 8 000 habitants. Ils sont créés au sein de régions métropolitaines de recensement et d'agglomérations de recensement dont le noyau urbain compte 50 000 habitants ou plus d'après le recensement précédent ». Les SR suivent le plus possible des traits physiques permanents et facilement reconnaissables comme des rivières et des rues, ils sont le plus homogène possible sur le plan des caractéristiques socio-économiques et ont une forme aussi compacte que possible. Toronto compte 1 000 SR, tandis qu'Ottawa (côté Ontario) en comprend 190, Winnipeg 169 et Vancouver 410.

La représentation choisie de la répartition de la population selon les secteurs de recensement est la suivante. La population de chaque groupe de francophones (nés au Canada ou immigrants) dans chaque SR et dans chaque RMR a été divisée par la population totale du groupe vivant dans la RMR, et le résultat est multiplié par 100 de telle sorte que la somme de tous les SR d'un même groupe au sein d'une même RMR donne 100%. Les pourcentages ont été regroupés en quatre intervalles qui sont spécifiques à chaque RMR. Cette représentation a l'avantage de pouvoir utiliser la même échelle pour chaque ville. Sur les cartes, plus la couleur est foncée, plus le nombre de francophones vivant dans la SR est élevé. Dans la légende des cartes, en plus de retrouver l'échelle utilisée, on a également indiqué le nombre de SR ainsi que le pourcentage de la population totale correspondant à chaque intervalle de l'échelle.

Deux cartes sont présentées pour chaque RMR. La première correspond à la répartition de la population francophone née au pays, et la deuxième la répartition des immigrants francophones. Les cartes sont numérotées carte 1.1 à carte 1.8. Les deux premières cartes (cartes 1.1 et 1.2) portent sur Ottawa. La comparaison des deux montre que les natifs francophones se concentrent principalement à l'est de la RMR, depuis Vanier jusqu'à Rockland à l'est et Embrun au sud-est. Les immigrants francophones habitent essentiellement dans les zones plus densément peuplées, et très peu ont choisi les banlieues les plus éloignées du centre.

Carte 1.1 Répartition en pourcentage de la population francophone née au Canada dans la RMR d'Ottawa selon les secteurs de recensement

Carte 1.2 Répartition en pourcentage de la population francophone immigrante dans la RMR d'Ottawa selon les secteurs de recensement

Toronto présente une situation similaire à celle d'Ottawa (cartes 1.3 et 1.4). Une part importante des natifs francophones habitant la métropole canadienne vivent dans les banlieues éloignées de la ville, vers Acton, Orangeville, Newmarket. On constate d'autres concentrations à Oakville, Mississauga et Brampton au sud, et à Pickering et Ajax au nord. Quant à la population francophone immigrante, elle réside essentiellement à Toronto même, ainsi qu'à Mississauga et à Brampton.

Carte 1.3 Répartition en pourcentage de la population francophone née au Canada dans la RMR de Toronto selon les secteurs de recensement

Carte 1.4 Répartition en pourcentage de la population francophone immigrante dans la RMR de Toronto selon les secteurs de recensement

À Winnipeg, les natifs francophones se concentrent en grande partie à St-Boniface, du côté est de la rivière Rouge, ainsi que dans la banlieue sud de la RMR, vers St-Norbert. Les immigrants sont plus dispersés, bien qu'ils aient tendance à se retrouver dans les secteurs les plus densément peuplés (cartes 1.5 et 1.6).

Carte 1.5 Répartition en pourcentage de la population francophone née au Canada dans la RMR de Winnipeg selon les secteurs de recensement

Carte 1.6 Répartition en pourcentage de la population francophone immigrante dans la RMR de Winnipeg selon les secteurs de recensement

Vancouver se distingue d'Ottawa, de Toronto et de Winnipeg. La répartition des deux groupes de francophones semble assez similaire (cartes 1.7 et 1.8). On note cependant que les natifs se répartissent en proportion plus importante que les immigrants du côté sud-est de la ville, vers Coquitlam, Surrey et surtout vers Langley et les secteurs environnants. Les immigrants sont plus concentrés du côté de North et West Vancouver, de même qu'à Vancouver même.

Carte 1.7 Répartition en pourcentage de la population francophone née au Canada dans la RMR de Vancouver selon les secteurs de recensement

Carte 1.8 Répartition en pourcentage de la population francophone immigrante dans la RMR de Vancouver selon les secteurs de recensement

En conclusion, l'examen des formes d'occupation des quatre zones urbaines étudiées révèle que les natifs francophones tendent à s'établir davantage dans les banlieues éloignées que les immigrants, ce qui pourrait traduire un peuplement plus ancien de la part des natifs. Les natifs francophones ont tendance à former des grappes de peuplement à Ottawa et à Winnipeg. Les francophones nés au Canada vivant à Toronto et Vancouver sont davantage répartis sur l'ensemble du territoire de la RMR.

Les immigrants francophones habitent principalement les secteurs les plus densément peuplés des villes. De ce point de vue, seule Vancouver se démarque des trois autres centres urbains en ce que les immigrants occupent aussi les banlieues éloignées.

En résumé, la population immigrée francophone vivant à l'extérieur du Québec est relativement peu importante, tant en nombre absolu que par rapport à l'ensemble des personnes de langue française ou par rapport à l'ensemble de la population immigrée. Le poids relatif des immigrants francophones au sein de l'ensemble de la population de langue française s'est toutefois accru, passant de 6,2 % à 10 % entre 1991 et 2006, alors que son poids au sein de l'ensemble de la population immigrée a connu une variation plus modérée, se situant tout au plus à moins de 2 % en 2006.

C'est en Ontario où se concentrent la majorité des immigrants francophones à l'extérieur du Québec, soit 70 % de ceux-ci. Par ailleurs, les deux tiers des immigrants de langue française vivent dans trois agglomérations urbaines, soit Toronto, Ottawa et Vancouver.

On a constaté que la population immigrée francophone à l'extérieur du Québec est constituée de deux groupes : ceux qui ont le français uniquement comme première langue officielle parlée (les immigrants de PLOP français) et ceux qui ont et le français et l'anglais (les immigrants de PLOP français-anglais). Les immigrants de PLOP français-anglais, au nombre de 76 100 au Recensement de 2006, sont légèrement plus nombreux que les immigrants de PLOP français, dont l'effectif est de 60 900. Dans certaines villes, notamment Toronto, Vancouver et Calgary, cette caractéristique est plus marquée, le nombre d'immigrants de PLOP français-anglais étant presque le double que celui des immigrants de PLOP français. Comme on le constatera dans les prochaines sections, ces deux groupes de PLOP ont des caractéristiques démographiques et socioéconomiques qui sont parfois très contrastées.

Les origines géographiques des immigrants de langue française

D'où proviennent les immigrants de langue française et y a-t-il eu un changement des pays sources d'immigration au cours des dernières années? Par origine géographique, on entend le lieu de naissance (un pays, un ensemble géographique, un continent) puisque le pays de naissance est la seule information sur les origines des immigrants que fournissent les recensements. On s'intéresse à trois thèmes : les origines comme telles, soit le pays ou la région de naissance des immigrants, l'identification aux groupes des minorités visibles et la période d'obtention de la résidence permanente (période présumée d'arrivée au Canada).

 

Signaler un problème sur cette page

Quelque chose ne fonctionne pas? L'information n'est plus à jour? Vous ne trouvez pas ce que vous cherchez?

S'il vous plaît contactez-nous et nous informer comment nous pouvons vous aider.

Avis de confidentialité

Date de modification :