Chapitre 8. Participation au marché du travail

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La participation au marché du travail est un marqueur essentiel de l'insertion économique des immigrants à la société canadienne. L'analyse proposée ici comprend une étude descriptive des taux d'activité et de chômage saisie au moment du Recensement de 2006 et une étude plus complexe où on fait intervenir plusieurs variables de façon simultanée pour expliquer les variations du taux d'activité et du taux de chômage entre les groupes d'immigrants définis par la première langue officielle parlée (PLOP).

Taux d'activité et taux de chômage

Un premier regard d'ensemble à la participation au marché du travail des immigrants de PLOP français au Recensement de 20061 indique que la situation des hommes se compare à celle des francophones nés au Canada et aux immigrants non francophones. Leur taux global d'activité (tous âges actifs confondus) se situe à 72 % alors qu'il est de 69,7 % chez les natifs de langue française et de 69 % chez immigrants non francophones (tableau 8.1). Avec un taux de 6,7 %, leur taux de chômage est légèrement plus faible que celui des natifs (7,2 %), quoique plus élevé que celui des autres immigrants (5,4 %).

Tableau 8.1 Situation d'emploi des hommes ou des femmes, de 15 ans ou plus selon le statut d'immigrant et la première langue officielle parlée, Canada moins le Québec

On observe également des différences entre les groupes chez les femmes. Si le taux d'activité des femmes immigrantes de PLOP français est le même que celui des natives de PLOP français (60,1 % et 60 % respectivement), il est nettement supérieur à celui des immigrantes non francophones (56 %). Par contre, on enregistre chez les immigrantes de PLOP français un taux de chômage supérieur à ceux des autres groupes : à près de 10 % chez ces premières, le taux de chômage n'est que de 6 % chez les francophones nées au Canada et d'un peu plus de 7 % chez les immigrantes non francophones.

Ces indicateurs sont très sensibles à la structure par âge de la population. En effet, tant la participation au marché du travail que la probabilité de se trouver en situation de recherche d'emploi (en chômage) dépendent en bonne partie de la position des individus dans leur cycle de vie. Les jeunes sont particulièrement touchés par le chômage en raison de leur manque d'expérience sur le marché du travail. De plus, il y a des différences selon le sexe, entre autres dû au fait que les femmes doivent souvent interrompre leur emploi pour des raisons familiales, notamment liées à la naissance d'enfants.

L'analyse des taux d'activité et de chômage par âge ajoute quelques éléments dignes de mention en plus des résultats déjà présentés pour la population dans son ensemble. En ce qui concerne les taux d'activité, les natifs de langue française, tant les hommes que les femmes, se distinguent des autres groupes par des taux plus élevés aux jeunes âges (15 à 24 ans chez les hommes, 15 à 44 ans chez les femmes) et plus bas chez les personnes de 55 à 64 ans (graphique 8.1a et 8.1 b). Les courbes par âge des trois groupes d'immigrants sont à peu près identiques.

Graphique 8.1a Taux d'activité des hommes selon le statut d'immigrant la première langue officielle parlée et le groupe d'âge, Canada moins le Québec

Graphique 8.1b Taux d'activité des femmes selon le statut d'immigrant la première langue officielle parlée et le groupe d'âge, Canada moins le Québec

Les courbes des taux de chômage offrent une plus grande variabilité en fonction de l'âge, surtout chez les femmes (graphique 8.1c et 8.1d). Le taux élevé de chômage chez les jeunes se vérifie chez les quatre groupes des deux sexes. Il atteint un sommet chez les immigrants de PLOP français avec plus de 20 % tant chez les hommes que chez les femmes. Le taux de chômage demeure élevé chez ce groupe à 25 à 34 ans, bien qu'il tende vers celui des immigrants de PLOP français-anglais. Aux âges adultes centraux, le niveau de chômage masculin varie peu d'un groupe à l'autre.

Graphique 8.1c Taux de chômage des hommes selon le statut d'immigrant la première langue officielle parlée et le groupe d'âge, Canada moins le Québec

Graphique 8.1d Taux de chômage des femmes selon le statut d'immigrant la première langue officielle parlée et le groupe d'âge, Canada moins le Québec

Chez les femmes, le contraste entre les groupes est frappant. Immigrantes de PLOP français et immigrantes de PLOP français-anglais ont les taux de chômage les plus élevés à tous les groupes d'âge entre 15 à 24 ans et 45 à 54 ans. Les jeunes immigrantes francophones sont particulièrement frappées par le phénomène. Le groupe le moins touché est celui des francophones nées au Canada, tandis que les immigrantes non francophones présentent des taux mitoyens entre les deux.

Variations régionales de l'activité et du chômage

Dans cette sous-section on examine les variations régionales du taux d'activité et du taux de chômage chez trois groupes définis par la première langue officielle parlée (PLOP) et le statut d'immigrant. Les variations par âge (ou cohorte de naissance) et sexe de ces deux indicateurs observées dans la population étant importantes, les taux ont été standardisés par âge et sexe.

Les taux d'activité affichent peu de variabilité entre les régions ou entre les six centres urbains inclus dans l'analyse. Les différences entre les trois groupes sont minimes.

Graphique 8.2a Taux d'activité (standardisé par âge et sexe) de la population de 16 à 64 ans selon le statut d'immigrant la première langue officielle parlée (après redistribution de la catégorie français et anglais), et les régions, Canada moins le Québec

Graphique 8.2b Taux d'activité (standardisé par âge et sexe) de la population de 16 à 64 ans selon le statut d'immigrant la première langue officielle parlée (après redistribution de la catégorie français et anglais), pour quelques régions métropolitaines de recensement, Canada moins le Québec

Il en va autrement des variations du taux de chômage. Dans quatre régions sur cinq et dans les six RMR choisies, le taux de chômage chez les immigrants francophones surclasse celui des natifs francophones (qui est en général le plus faible des trois groupes) et celui des immigrants non francophones (graphique 8.3). Le taux de chômage des immigrants francophones se situe entre 6 % et 11 % (il est de 10,8 % à Ottawa). Chez les natifs francophones nés au Canada, le taux de chômage dépasse rarement le niveau de 6 %. Il y a deux exceptions : en Atlantique, le taux de chômage des natifs francophones atteint presque 11 %, alors qu'à l'extérieur des six centres urbains il se situe à 8 %.

Graphique 8.3a Taux de chômage (standardisé par âge et sexe) de la population de 16 à 64 ans selon le statut d'immigrant la première langue officielle parlée (après redistribution de la catégorie français et anglais), selon les régions, Canada moins le Québec

Graphique 8.3b Taux de chômage (standardisé par âge et sexe) de la population de 16 à 64 ans selon le statut d'immigrant la première langue officielle parlée (après redistribution de la catégorie français et anglais), pour quelques régions métropolitaines de recensement, Canada moins le Québec

Analyse multivariée de l'activité et du chômage

Pour mieux comprendre les facteurs qui influencent la participation au marché du travail des immigrants, on a utilisé l'analyse multivariée qui permet de mesurer l'effet d'une caractéristique donnée sur le taux d'activité et le taux de chômage tout en tenant compte de l'effet d'autres caractéristiques. Étant donné la nature des variables indépendantes qui se présentent sous la forme binaire 0/1, la régression logistique a été choisie pour procéder aux analyses. Dix modèles ont été élaborés, cinq pour les taux d'activité et cinq pour les taux de chômage.

Un nombre restreint de variables explicatives (covariates) a été retenu, le recensement présentant certaines limites pour l'analyse causale, entre autres parce qu'il compte peu de variables antérieures au phénomène étudié ou rétrospectif – essentielles pour l'analyse causale. Les variables explicatives comprises dans les modèles se regroupent en trois types. En premier lieu, les variables de contrôle dont on connaît bien la relation avec le phénomène étudié mais qui sont essentielles à la modélisation. Leur omission pourrait entraîner une mauvaise spécification du modèle et invalider les résultats obtenus. Il s'agit du sexe et de l'âge. En deuxième lieu, les variables mesurées en même temps que les variables indépendantes : la connaissance de l'anglais et du français, le lieu de résidence au moment du recensement et la catégorie d'immigrants définie par la première langue officielle parlée (PLOP). L'effet causal de ces quatre variables sur les taux d'activité et de chômage est incertain puisqu'elles peuvent aussi bien être la cause comme le résultat du phénomène sous étude, ou les deux à la fois. C'est le problème de l'endogénéité bien connu des économètres. Les modèles pourront nous renseigner sur la relation entre ces variables et la variable indépendante, mais toute interprétation causale serait plus hasardeuse. Enfin, trois variables ont un caractère rétrospectif, c'est-à-dire qu'elles se réfèrent à un moment dans le temps antérieur au jour du recensement, rendant possible l'inférence causale : la période d'obtention de la résidence permanente, l'obtention d'un diplôme universitaire et le continent de naissance.

On a élaboré les mêmes cinq modèles pour chaque phénomène, soit le taux d'activité et le taux de chômage. Les trois premiers sont spécifiques à chaque groupe d'immigrants : les immigrants de PLOP français, les immigrants de PLOP français-anglais, et les immigrants non francophones. Les deux autres modèles sont spécifiques à chaque sexe, mais incluent une variable pour la catégorie d'immigrants, ce qui permet de comparer le taux d'activité et de chômage de ces trois groupes en tenant compte de l'effet des autres variables indépendantes sur la variable explicative.

Les tableaux 8.2 à 8.5 présentent les résultats des régressions logistiques, soit les rapports de cotes (odds-ratios2), le niveau de signification statistique des coefficients et les taux prédits par le modèle. Le rapport de cote mesure le niveau de taux (d'activité ou de chômage, selon le cas) exprimé par rapport à une catégorie de référence (identifiée par ref. dans les tableaux). La valeur des tests de signification est seulement informative car dans les modèles où le nombre d'observations est très grand, les tests de signification sont généralement positifs (on ne rejette pas l'hypothèse qu'il existe une différence statistiquement significative entre la catégorie d'intérêt et celle de référence pour la variable catégorique examinée). Les taux prédits (predicted probabilities) par les modèles sont particulièrement utiles parce que directement comparables aux taux calculés à partir des statistiques descriptives, et donc faciles à interpréter. Ce sont ces taux prédits dont nous discuterons dans les lignes qui suivent.

Taux d'activité

Les variations des taux d'activité dans la population offrent généralement peu de surprises. Les femmes sont moins présentes sur le marché du travail que les hommes, de même que les plus jeunes (15 à 24 ans) et les plus âgés (55 à 64 ans) par rapport aux groupes d'âge centraux (tableau 8.2). L'écart entre hommes et femmes atteint jusqu'à dix points de pourcentage chez les immigrants de PLOP français et les immigrants de PLOP français-anglais, et même un peu plus chez les immigrants non francophones (13 points de pourcentage). La forme des courbes par âge des taux d'activité est en tout point comparable à celles présentées au graphique 8.1, avec un plateau entre 25 et 54 ans, plateau qui est semblable chez les trois groupes d'immigrants.

Tableau 8.2 Rapport de risques et taux d'activité prédit par un modèle de régression logistique sur le taux d'activité de la population immigrante de première langue officielle parlée selon certaines caractéristiques, Canada moins le Québec

La connaissance des langues officielles chez les immigrants de PLOP français et chez les immigrants non francophones est associée à une plus forte participation à la population active. La différence entre ceux qui connaissent l'anglais et ceux qui ne le connaissent pas est substantielle : chez les immigrants de PLOP français, le taux d'activité est de 79 % chez ceux qui déclarent connaître anglais et de 67 % chez ceux qui déclarent ne pas le connaître. Ces pourcentages sont respectivement de 78 % et 65 % chez les immigrants non francophones. Quant à la connaissance du français, on observe bien une différence chez les immigrants non francophones, mais celle-ci reste peu importante, de l'ordre de 1,5 points de pourcentage.

La période d'obtention de la résidence permanente affecte la participation au marché du travail. L'acquisition récente (entre 2001 et 2006) de la résidence permanente déprécie le taux d'activité chez les trois groupes d'immigrants. Parmi les immigrants arrivés il y a plus longtemps, les variations de taux d'activité sont moins prononcées, bien qu'on note un effet de durée de résidence sur l'activité : plus les immigrants ont obtenu leur résidence permanente il y a longtemps, plus leur participation au marché du travail est élevée, bien que cet effet de durée plafonne à partir de 1971 et avant. À noter que les immigrants récents présentent les taux d'activité parmi les plus bas dans la population; il n'y a qu'aux âges de 15 à 19 ans et de 60 à 64 ans que les taux d'activité sont inférieurs à ceux des immigrants récents.

La possession d'un diplôme d'études universitaires accroît le taux d'activité mais, encore une fois, la différence entre les trois groupes d'immigrants demeure minime. Chez les immigrants de PLOP français par exemple, le taux d'activité des détenteurs d'un diplôme ou certificat universitaire est de presque 84 %, alors qu'il est de 76 % chez ceux qui ne possèdent pas un diplôme ou certificat universitaire. Ce différentiel se vérifie chez les deux autres groupes d'immigrants.

Le continent de naissance des immigrants se répercute sur les taux d'activité, et l'effet est légèrement distinct d'un groupe d'immigrants à l'autre. Avec un taux d'activité d'environ 75 %, la participation au marché du travail est la plus faible parmi les immigrants nés en Asie et dans la région du Pacifique chez les trois groupes d'immigrants. Dans le cas des immigrants de PLOP français-anglais et les immigrants non francophones, le taux d'activité des ressortissants d'Afrique est juste un peu plus élevé que celui des immigrants d'Asie et du Pacifique, alors que parmi la population immigrante de PLOP français, le taux d'activité des Africains y est plus élevé et comparable à celui des immigrants venus d'Europe. Ceci témoigne sans doute du rôle particulier que joue l'immigration francophone d'Afrique dans les communautés francophones minoritaires au Canada. Le taux d'activité atteint son maximum parmi les immigrants des Amériques chez les trois groupes d'immigrants, suivi de près par les immigrants d'Europe (sauf parmi les immigrants de PLOP français).

C'est dans la région des Prairies (Manitoba et Saskatchewan), en Alberta et dans les Territoires (sauf pour les immigrants de PLOP français-anglais dans ce dernier cas) que les taux d'activité des immigrants sont les plus élevés. Dans les trois provinces centrales, le taux d'activité des immigrants est de 80 % ou plus, alors qu'en Colombie-Britannique et dans les provinces orientales le taux d'activité se situe en deçà de ce niveau. Si on fait exception des Territoires, la participation au marché du travail chez les trois groupes d'immigrants est semblable d'une région à l'autre.

Les écarts entre les taux d'activité dans la population sont plus grands parmi les femmes que parmi les hommes. On peut observer ce résultat pour toutes les variables incluses dans le modèle de régression (tableau 8.3). Par exemple, la différence entre ceux qui parlent anglais et ceux qui ne le parlent pas est de 10 points de pourcentage chez les hommes (85,4 % versus 75,7 %), mais atteint 16 points de pourcentage chez les femmes (72,2 % contre 55,7 %). Il en va de même pour la possession d'un titre universitaire : chez les hommes, le taux d'activité des diplômés universitaires est de 87,5 % comparativement à 84,2 % pour les non-diplômés, un écart de moins de trois points de pourcentage; chez les femmes, les taux sont respectivement de 77 % et 69 %, soit une différence absolue de 8 points de pourcentage. On observe la même tendance pour les groupes d'immigrants : le taux d'activité est le même chez les hommes, tandis que chez les femmes les immigrants de PLOP français-anglais se distinguent des deux autres groupes avec un taux d'activité de 5 points de pourcentage plus faible.

Tableau 8.3 Rapport de risques et taux d'activité prédit par un modèle de régression logistique sur le taux d'activité de la population immigrante d'hommes et de femmes selon certaines caractéristiques, Canada moins le Québec

Taux de chômage

Comme pour les taux d'activité, les taux de chômage selon l'âge et le sexe prédits par les modèles de régression confirment les résultats calculés à partir des statistiques descriptives : chez les trois groupes d'immigrants, le chômage féminin et le chômage des jeunes sont plus élevés que chez les autres sous-groupes démographiques (tableau 8.4). Les femmes immigrantes de PLOP français ont un taux de chômage légèrement supérieur à 9 %, alors que le taux masculin est inférieur à 7 %. Par âge, le taux chez les jeunes de 15 à 19 ans est particulièrement élevé, soit 18,3 %, ce qui surpasse non seulement les taux chez les autres groupes d'âge, mais aussi ceux du même groupe d'âge chez les immigrants de PLOP français-anglais (13,9 %) et les immigrants non francophones (14,3 %).

Tableau 8.4 Rapport de risques et taux de chômage prédit par un modèle de régression logistique sur le taux de chômage de la population d'immigrants de première langue officielle parlée selon certaines caractéristiques, Canada moins le Québec

La connaissance des langues officielles est négativement associée au taux de chômage seulement quand il s'agit de la connaissance de l'anglais. Le taux de chômage des immigrants de PLOP français et des immigrants non francophones qui déclarent ne pas connaître l'anglais est de trois points de pourcentages supérieurs à ceux qui déclarent le connaître. Il n'y pas de différence dans les taux de chômage en fonction de la connaissance du français parmi les immigrants non francophones.

Les immigrants qui ont obtenu leur résidence permanente entre 2001 et 2006 affichent des taux de chômage supérieurs à 10 % chez les trois groupes d'immigrants. Chez les immigrants de PLOP français, ceux qui sont arrivés au pays durant la période quinquennale de 1996 à 2000 enregistrent également un taux de chômage supérieur à 10 %.

La possession d'un titre universitaire réduit légèrement la probabilité d'être en chômage au cours de la semaine ayant précédé le jour du recensement, mais la différence avec ceux qui ne détiennent pas un tel diplôme est faible, soit moins de deux points de pourcentage, et à peine un demi-point de pourcentage dans le cas des immigrants non francophones (6,7 % et 6,2 % respectivement).

Le continent de naissance joue un rôle non négligeable sur le taux de chômage des immigrants de PLOP français et sur les immigrants de PLOP français-anglais. Les groupes les plus touchés par le chômage sont les Africains et les Asiatiques; les Européens le sont le moins. Les ressortissants des Amériques ont un taux de chômage moins élevé que ceux d'Afrique, d'Asie et de la région du Pacifique, sauf chez les immigrants de PLOP français chez qui la différence entre les continents de naissance oppose essentiellement les immigrants d'Europe, avec un taux de 5,4 %, et le reste dont le taux de chômage est supérieur à 9 %.

Le chômage par région de résidence varie également selon le groupe d'immigrants, bien que la tendance générale révèle que les résidents des Prairies et de l'Alberta sont moins touchés par le chômage que les résidents des autres régions. Il existe une division est-ouest évidente chez les immigrants de PLOP français et les immigrants non francophones, mais pas chez les immigrants de PLOP français-anglais chez qui le taux de chômage atteint un sommet en Colombie-Britannique (prés de 10 %).

Le chômage féminin est plus élevé que celui des hommes chez tous les sous-groupes sociodémographiques, y compris les groupes d'immigrants. Il y a cependant une exception : le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans est plus important chez les hommes (15 % et 11 % chez les 15 à 19 ans et les 20 à 24 ans respectivement) que chez les femmes (13 % et 10 % chez les 15 à 19 ans et les 20 à 24 ans respectivement) (tableau 8.5). Les différences entre groupes d'immigrants montrent que les immigrants de PLOP français et les immigrants de PLOP français-anglais présentent un taux de chômage supérieur aux immigrants non francophones tant chez les hommes que chez les femmes.

Tableau 8.5 Rapport de risques et taux de chômage prédit par un modèle de régression logistique sur le taux de chômage des immigrants selon certaines caractéristiques, Canada moins le Québec

En résumé, l'analyse des taux d'activité et de chômage révèle somme toute le peu de différences qui existent entre les groupes d'immigrants, bien que les immigrants non francophones soient moins touchés par le chômage que les immigrants de PLOP français et de PLOP français-anglais. Ce sont plutôt les caractéristiques socioéconomiques qui dictent le degré d'insertion des immigrants au marché du travail canadien. La période d'arrivée au pays est déterminante à cet égard, tout comme l'est le continent de naissance – les ressortissants africains apparaissant particulièrement défavorisés. Il semble que la connaissance de l'anglais et la région de résidence jouent également un rôle non négligeable sur l'insertion économique des immigrants, mais on l'a mentionné au début de cette section, la direction de cause à effet entre ces deux caractéristiques et les taux d'activité et de chômage est incertaine.

 


Notes

  1. Il s'agit de la situation d'emploi au cours de la semaine (du dimanche au samedi) ayant précédé le jour du recensement (le 16 mai 2006). Le taux d'activité se calcule comme le nombre de personnes actives (occupées ou à la recherche d'un emploi) par rapport à la population totale en âge de travailler. Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de personnes à la recherche d'un emploi et la population active. Ces taux s'expriment en pourcentage.
  2. Le rapport de cotes est le rapport entre la chance qu'un événement se produise dans un groupe à celle qu'il se produise dans un autre groupe. Un rapport de cote égale à 1 indique que la condition ou l'événement étudié a la même probabilité de survenir dans les deux groupes. Un rapport supérieur à 1 indique que la condition ou l'événement étudié est plus susceptible de se produire dans le premier groupe. Un rapport inférieur à 1 indique que la condition ou l'événement étudié est moins susceptible de se produire dans le premier groupe. Le rapport de cotes est égal ou supérieur à zéro.
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