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Cette étude intitulée « Portrait statistique de la population immigrante de langue française à l'extérieur du Québec 1991 à 2006 » a été réalisée dans le contexte de la Feuille de route sur la dualité linguistique canadienne 2008 à 2013 du gouvernement du Canada et du Plan d'action pour favoriser l'immigration au sein des communautés francophones en situation minoritaire (2006 à 2011) de Citoyenneté et immigration Canada.

Rappelons qu'en novembre 2003, le Comité directeur Citoyenneté et Immigration Canada –Communautés francophones en situation minoritaire, rendait public le Cadre stratégique pour favoriser l'immigration au sein des communautés francophones en situation minoritaire. Ce Cadre proposait cinq objectifs dont celui « [d'augmenter] le nombre d'immigrants d'expression française de manière à accroître le poids démographique des communautés francophones en situation minoritaire » et ceux visant l'intégration économique, sociale et culturelle de ces immigrants à la société canadienne et au sein de ces communautés minoritaires.

En septembre 2006, le Comité directeur lançait le Plan stratégique pour favoriser l'immigration au sein des communautés francophones en situation minoritaire pour accroître et mieux concerter les efforts en vue d'atteindre les cinq objectifs établis par le Cadre stratégique. Ce plan stratégique propose d'atteindre la cible de 4,4 % d'immigrants d'expression française à l'extérieur du Québec, soit une proportion égale au poids relatif de l'ensemble des francophones qui y résidaient en 20011. Parmi les propositions de ce plan stratégique, on y note, par exemple, l'importance de la recherche pour mieux comprendre les défis à relever et pour trouver des pistes de solution. C'est donc dans cet esprit qu'a été rédigée la présente étude.

L'objectif de l'étude était d'abord de brosser un portrait statistique de l'immigration de langue française à l'extérieur du Québec en se fondant sur l'analyse des données des recensements canadiens depuis 1991. Ce faisant, il était important de tenter de répondre à la question portant sur les caractéristiques des immigrants d'expression française et, notamment, les critères de définition de cette population. D'entrée de jeu, la définition adoptée se voulait une définition assez large de la population immigrée de langue française, c'est-à-dire celle dont la première langue officielle parlée (PLOP) est le français, seule ou avec l'anglais.

La question du critère de définition des immigrants d'expression française est importante dans la mesure où les caractéristiques sociodémographiques et les pratiques linguistiques de ces immigrants varient grandement selon la définition adoptée.

Dans le numéro du printemps 2008 de la Revue Thèmes Canadiens intitulé « Immigration et diversité au sein des communautés francophones en situation minoritaire », plusieurs aspects de l'immigration de langue française à l'extérieur du Québec y sont abordés, notamment ceux portant sur les dynamiques de l'intégration. Or, les critères de définition de la population immigrée d'expression française influent directement sur les défis entourant leur intégration et leur contribution à la vitalité des communautés d'expression française en situation minoritaire.

Le présent rapport a tantôt distingué les immigrants dont le français est la seule première langue officielle parlée de ceux pour lesquels l'on ne peut attribuer, parmi le français ou l'anglais, cette première langue officielle, tantôt effectué une redistribution de la catégorie français-anglais comme le fait le Secrétariat du Conseil du Trésor dans l'application du Règlement sur les langues officielles – Communication avec le public et prestation de services. Quelles que soient les variantes utilisées dans l'une ou l'autre des différentes parties de cette étude, et à la suite de l'examen comparée de ces deux sous-populations d'immigrants, force nous est de constater que ceux qui ont et le français et l'anglais comme première langue officielle parlée présentent des caractéristiques et des comportements aussi différents de ceux des immigrants dont le français est l'unique première langue officielle que ceux du reste des autres immigrants (les immigrants non francophones). Autrement dit, les immigrants de PLOP français-anglais partagent beaucoup plus de comportements et de caractéristiques avec les immigrants non francophones qu'avec les immigrants de PLOP français.

Il ne serait donc pas faux de dire que l'inclusion des immigrants ayant une double première langue officielle parlée au sein de la population immigrée francophone constitue une problématique et pose des défis fort différents de ceux liés à l'insertion des immigrants qui ont le français comme seule première langue officielle parlée.

Quelques-uns des résultats présentés dans le cadre de la présente étude sont assez éloquents à cet égard. Par exemple, on sait qu'une forte majorité des immigrants de PLOP français-anglais déclarent parler une langue non officielle le plus souvent à la maison et déclarent utiliser l'anglais le plus souvent au travail, un domaine important de la sphère publique. Si l'on prend comme référence les couples dans lesquels les deux partenaires sont de PLOP français-anglais, on constate que moins de 10 % des enfants d'âge mineur vivant au sein de ces couples ont le français comme langue maternelle, 25 % parlent au moins régulièrement le français à la maison (10 % déclarent le parler le plus souvent) et 7,5 % ont le français comme seule première langue officielle parlée (alors que 32 % d'entre eux sont de PLOP français-anglais). Par comparaison, chez les couples formés de deux partenaires de PLOP français, 64 % des enfants ont le français comme langue maternelle, 82 % déclarent parler au moins régulièrement le français à la maison (65 % le plus souvent) et 75 % sont de PLOP français.

Du point de vue des caractéristiques sociodémographiques, on a constaté que les immigrants de PLOP français et ceux de PLOP français-anglais se répartissent différemment sur le territoire. Dans certaines agglomérations urbaines comme Toronto, Calgary ou Vancouver, la population des immigrants de PLOP français-anglais est beaucoup plus nombreuse que celle des PLOP français, alors que dans d'autres agglomérations, telles Ottawa, Sudbury et Moncton, on observe la situation inverse.

En 2006, on comptait près de 61 000 immigrants de langue française (PLOP français) et 76 000 immigrants de « double première langue officielle » (PLOP français-anglais) à l'extérieur du Québec. Environ 40 % de ces immigrants résidaient dans les divisions de recensement d'Ottawa et de Toronto, 50 % si l'on y ajoute la division de recensement de Vancouver. En outre, à Toronto et à Vancouver, on comptait près de deux fois plus d'immigrants de double langue officielle parlée que d'immigrants n'ayant que le français comme PLOP. Par comparaison, Ottawa comptait 33 % plus d'immigrants dont le français est la seule PLOP que d'immigrants de double langue officielle. Ces considérations sont donc importantes lorsque l'objet d'étude porte sur l'immigration de langue française à l'extérieur du Québec.

De fait, les immigrants de PLOP français-anglais tendent à s'établir aux mêmes endroits que la majorité des immigrants, alors que les résultats présentés dans ce rapport suggèrent que les immigrants de PLOP français choisissent souvent des communautés francophones (définis selon la PLOP français) pour fixer leur lieu de résidence.

Les origines géographiques des immigrants de PLOP français sont très différentes de celles des immigrants de PLOP français-anglais. Les premiers proviennent de pays où le français est la langue officielle où le nombre de locuteurs est important, et sont originaires en majorité des continents européen et africain. Les immigrants de PLOP français-anglais ont des origines plus diversifiées. Une faible proportion d'entre eux est originaire de pays où le français est langue officielle; mais il est vrai, cependant, que 30 % proviennent de pays où la langue française est présente. Dans l'ensemble, toutefois, ces immigrants de PLOP français-anglais sont nés en Asie (Chine, Inde) et en Europe non francophone.

Les résultats présentés dans cette étude tendent également à confirmer les préoccupations mises en lumière dans le cadre du Plan stratégique de Citoyenneté et Immigration Canada et portant sur la mise en place d'une formation linguistique en anglais et en français adaptée aux besoins des immigrants d'expression française. Ces résultats ont en effet révélé que, toutes choses égales d'ailleurs, le taux de chômage en 2006 des immigrants de PLOP français et des immigrants qui ont déclaré ne pas connaître l'anglais était de trois points de pourcentage supérieurs à celui des immigrants qui ont déclaré avoir une connaissance de l'anglais. Pour ce qui est du taux d'activité, la différence entre les immigrants de PLOP français qui connaissent l'anglais et ceux qui ne peuvent soutenir une conversation dans cette langue est importante : le taux d'activité des premiers est de 79 %, alors que celui des seconds est de 67 %.

Le portrait statistique présenté dans ce rapport reste bien entendu général. Il suggère néanmoins un certain nombre de pistes de recherche qui mériteraient d'être approfondies dans des travaux ultérieurs, notamment par l'entremise d'une triangulation d'approches méthodologiques. L'effectif et la part relative des populations immigrées de langue française étant relativement modestes, cela pose bien entendu un certain nombre de défis méthodologiques pour une meilleure compréhension des dynamiques qui influent sur l'intégration de ces immigrants aux communautés d'expression française à l'extérieur du Québec. Toutefois, les statistiques tirées des données du recensement canadien présentées dans ce rapport procurent une source d'information très utile et, conjuguées à d'autres sources de données sur le sujet, constituent une bonne base de référence à l'orientation des travaux futurs sur le sujet.


Note

  1. Cette porportion se situait à 4,2 % en 2006.
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