Projections linguistiques pour le Canada, 2011 à 2036
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Évolution des groupes linguistiques
- Selon les trois principaux scénarios de projection retenus, les populations de langue maternelle anglaise, de langue maternelle française et de langue maternelle autre que l’anglais ou le français (ou langue tierce) devraient s’accroître entre 2011 et 2036. La population de langue maternelle anglaise se chiffrerait à entre 22,8 et 23,7 millions en 2036, celle de langue française entre 7,5 et 7,8 millions et celle de langue autre que l’anglais ou le français entre 10,7 et 13,8 millions.
- Le poids démographique de la population de langue maternelle anglaise au sein du Canada passerait de 58,7 % en 2011 à entre 52 % et 56 % en 2036 et celui de la population de langue maternelle française de 21,3 % en 2011 à 17 % ou 18 % en 2036.
- La population de langue maternelle tierce connaîtrait la croissance la plus importante, tant au Québec que dans le reste du Canada, en raison principalement de l’immigration qui devrait constituer le principal moteur de la croissance démographique au Canada d’ici 2036. En 2036, elle représenterait de 26 % à 31 % de la population totale du Canada contre 20 % en 2011.
- Selon les trois principaux scénarios de projection, la population de langue maternelle anglaise pourrait varier entre 808 000 et 853 000 en 2036 au Québec, l’effectif étant de 652 000 en 2011. Elle pourrait être légèrement inférieure dans l’hypothèse d’une migration interprovinciale semblable à la période 1996-2001. Dans le reste du Canada, elle se situerait entre 22 millions et 22,8 millions en 2036 alors qu’elle se chiffrait à 19,5 millions en 2011.
- Quant à la part de la population de langue maternelle anglaise, elle pourrait soit progresser soit diminuer au Québec (de 8,2 % en 2011 pour se situer entre 7,9 % et 8,8 % en 2036), principalement en raison de l’immigration, mais diminuer dans le reste du Canada (de 74 % en 2011 pour atteindre entre 64 % et 69 % en 2036).
- La population de langue maternelle française au Québec pourrait atteindre entre 6,6 et 6,8 millions de personnes en 2036, alors qu’elle était de 6,3 millions en 2011. La population de langue maternelle française du Canada hors Québec pourrait au contraire diminuer de 989 000 en 2011 à entre 886 000 et 942 000 en 2036 selon les trois principaux scénarios de projection, mais pourrait croître à plus d’un million de personnes dans l’hypothèse d’une migration interprovinciale semblable à la période 1996-2001.
- Le poids démographique de la population de langue maternelle française devrait diminuer à la fois au Québec (de 79 % en 2011 pour se situer entre 69 % et 72 % en 2036 selon les trois principaux scénarios de projection retenus) et dans le reste du Canada (de 3,8 % en 2011 pour atteindre environ 2,7 % en 2036). D’autres scénarios faisant varier les patrons de migration interne montrent que la baisse du poids démographique de la population de langue maternelle française au Canada hors Québec pourrait être moins marquée.
- L’évolution de la population des groupes linguistiques définis selon la langue parlée le plus souvent à la maison (ou langue d’usage au foyer) devrait être similaire à celle de la population selon la langue maternelle. En 2036, la population de langue d’usage anglaise au foyer pourrait représenter entre 64 % et 67 % de la population totale du pays, celle de langue d’usage française au foyer autour de 18 % et celle de langue tierce au foyer entre 15 % et 18 %.
- La population de langue d’usage anglaise au foyer devrait passer de 22,4 millions en 2011 à entre 26 et 28 millions en 2036 au Canada hors Québec. Son poids démographique relatif varierait entre 79 % et 83 % en 2036, contre 85 % en 2011. Au Québec, la population de langue d’usage anglaise au foyer pourrait augmenter jusqu’à 1,2 million de personnes en 2036 dans tous les scénarios, en hausse par rapport à 2011 (858 000). Son poids démographique, qui était de 10,7 % en 2011, serait aussi à la hausse pour atteindre autour de 12,6 % en 2036.
- La population de langue d’usage française croîtrait au Québec. Son effectif passerait de 6,5 millions en 2011 à entre 7,0 et 7,3 millions en 2036, ce qui représenterait entre 74 % et 76 % de la population totale de la province, en baisse par rapport à 2011 (81,6 %). Au Canada hors Québec, cette population passerait d’un effectif de 620 000 en 2011 à entre 632 000 et 651 000 en 2036, sauf dans le scénario avec faible immigration qui mènerait à une baisse d’effectif, soit 595 000 en 2036. Son poids relatif dans la population totale du Canada hors Québec serait de 1,8 % ou 1,9 % en 2036, comparativement à 2,4 % 2011.
- Les projections indiquent que la population dont la première langue officielle parlée (PLOP) est l’anglais passerait de 25,9 millions de personnes en 2011 à entre 31,9 et 35,3 millions de personnes en 2036 dans l’ensemble du pays. Son poids dans la population canadienne passerait à 77,8 % en 2036, en hausse par rapport à 2011 (75,4 %).
- La population de PLOP anglais devrait croître au cours des prochaines années tant au Québec qu’au Canada hors Québec. Au Québec, son poids démographique passerait de 13,6 % en 2011 à entre 16,3 % et 17,5 % en 2036. Cette progression au Québec résulterait à la fois de l’immigration internationale et de l’adoption de l’anglais comme langue parlée le plus souvent à la maison par une partie de la population de langue maternelle tierce vivant au Québec. Au Canada hors Québec, il croîtrait de 94,2 % à environ 95 % dans tous les scénarios.
- À l’échelle canadienne, l’effectif de la population dont le français est la PLOP passerait de 7,8 millions de personnes en 2011 à entre 8,6 et 9,2 millions de personnes en 2036 tandis que son poids démographique décroîtrait, passant de 23 % en 2011 à moins de 21 % en 2036, avec de légères variations selon le scénario retenu.
- Au Québec, l’effectif de la population de PLOP français, qui était de 6,8 millions de personnes en 2011, pourrait atteindre entre 7,6 et 8,1 millions en 2036. La population de PLOP français augmenterait également à l’extérieur du Québec d’ici 2036, sauf selon le scénario avec faible immigration. L’effectif de la population de PLOP français du Canada hors Québec, qui était d’un peu plus d’un million en 2011, varierait entre 973 000 et 1,1 million en 2036.
- Le poids démographique de la population de PLOP français diminuerait au Québec et se situerait autour de 82 % en 2036, alors qu’il était de 85,4 % en 2011. À l’extérieur du Québec, le poids relatif de la population de PLOP français atteindrait 3,0 % ou 3,1 % en 2036, en baisse par rapport à 2011 (3,9 %). La baisse serait moins prononcée, soit à 3,6 %, dans l’hypothèse d’une migration interprovinciale semblable à la période 1996-2001.
Les provinces et territoires hors Québec
- Dans les provinces hors Québec et dans les territoires, l’effectif de la population de langue anglaise devrait croître entre 2011 et 2036 que ce soit selon la langue maternelle, la langue parlée le plus souvent à la maison ou la PLOP, sauf en Atlantique.
- Le poids démographique de la population de langue maternelle anglaise et de celle parlant l’anglais le plus souvent à la maison diminuerait dans toutes les provinces et les territoires, tandis que celui de PLOP anglais augmenterait.
- Selon les principaux scénarios de projection retenus, la population de langue française pourrait diminuer dans plusieurs provinces hors Québec, tant selon la langue maternelle, la langue parlée le plus souvent à la maison que selon la PLOP. Les diminutions les plus importantes devraient se produire dans les provinces atlantiques et au Manitoba. L’Ontario, l’Alberta, la Colombie-Britannique verraient leur population de langue française s’accroître, principalement selon la langue parlée le plus souvent à la maison et selon la PLOP.
- Le poids démographique des populations de langue française pourrait diminuer dans la majorité des provinces hors Québec, et ce peu importe le critère de définition retenu du groupe linguistique.
La composition de la population des groupes linguistiques
- Selon les scénarios de projections, les populations de langue anglaise et française devraient voir augmenter la part de leur population âgée de 65 ans et plus et voir diminuer légèrement la part de leur population âgée de 0-14 ans entre 2011 et 2036.
- Comme en 2011, la population de PLOP anglais devrait afficher en 2036 une population plus diversifiée sur le plan ethnoculturel – mesurée ici par le pourcentage de la population issue de l’immigration, soit les immigrants et leurs enfants (deuxième génération) – que la population de PLOP français. Parmi celle de PLOP anglais au Canada, entre 48 % et 53 % pourrait être issue de l’immigration en 2036, le pourcentage étant de 44 % en 2011. Parmi la population de PLOP français, entre 26 % et 31 % serait issue de l’immigration en 2036, pourcentage qui était de 15 % en 2011.
Évolution de la connaissance des langues officielles au Canada
- Les résultats de projections révèlent qu'entre 2011 et 2036, la population canadienne capable de parler le français pourrait passer de 10,2 millions de personnes à 12,5 millions de personnes (scénario de forte immigration). Dans le cas du scénario de référence, cet effectif pourrait se situer à 12,2 millions, alors qu’il se situerait à 11,7 millions dans le cas d’un scénario de faible immigration.
- En termes relatifs, cette évolution serait caractérisée par une diminution du pourcentage de la population des locuteurs du français, laquelle passerait de 29,8 % lors de l'ENM de 2011 à 27,9 % en 2036 selon le scénario de référence (28,4 % avec faible immigration et 27,6 % avec forte immigration).
- Cette évolution varierait grandement au Québec, seule province majoritairement francophone, et au Canada hors Québec. De 94,4 % de la population québécoise en 2011, la proportion des locuteurs du français y demeurerait relativement stable d'ici 2036. Elle se situerait en effet entre 93,2 % dans le cas d'un scénario de forte immigration et 93,9 % dans le cas d'un scénario de faible immigration.
- Au Canada hors Québec, malgré la croissance d'effectif que pourrait connaître la population des locuteurs du français (de 2,7 millions en 2011 à entre 3 millions et 3,3 millions en 2036), leur poids démographique pourrait passer de 10,2 % à entre 9,3 % et 9,5 % au cours de la période selon les trois principaux scénarios de projection.
- En ce qui a trait à la capacité de parler l'anglais, la population des locuteurs de cette langue devrait connaître une croissance en nombre et en pourcentage, tant dans l'ensemble du pays qu'au Québec. De 86 % en 2011, la part relative des locuteurs de l'anglais se situerait entre 88,7 % et 88,9 %.
- Alors que ce pourcentage demeurerait relativement stable au Canada hors Québec (de 97,6 % en 2011 à entre 97,4 % et 98 % en 2036), on assisterait à une croissance importante au Québec.
- Au Québec, l'effectif des locuteurs de cette langue passerait de 3,8 millions au moment de l'ENM de 2011 à entre 5,3 millions et 5,7 millions en 2036. Cela se traduirait par une hausse du poids démographique de cette population de 47,6 % en 2011 à plus de 57,5 % au cours de cette période.
Évolution du bilinguisme français-anglais
- Les résultats des projections linguistiques révèlent qu’en 25 ans, le nombre de personnes pouvant soutenir une conversation dans les deux langues officielles au Canada pourrait passer de 6 millions de personnes en 2011 à entre 7,7 millions (scénario de faible immigration) et 8,3 millions de personnes (scénario de forte immigration) en 2036.
- De 17,5 % en 2011, le taux de bilinguisme français-anglais au pays pourrait se situer entre 18,4 % et 18,8 % en 2036.
- L’évolution du bilinguisme français-anglais au cours de cette période prendrait, selon les présentes projections, des directions opposées lorsqu’on considère la situation québécoise et celle du reste du pays.
- Alors qu’en 2011, 43 % de la population québécoise déclarait pouvoir soutenir une conversation dans les deux langues officielles du pays, cette proportion pourrait se situer à 52 % en 2036, soit une augmentation de neuf points de pourcentage, et ce peu importe le scénario d’immigration. À l’extérieur du Québec, de 9,8 % qu’il était en 2011, ce taux pourrait fléchir pour atteindre entre 9,2 % et 9,6 % en 25 ans.
- Au Québec, le nombre de personnes pouvant parler le français et l’anglais pourrait passer de 3,4 millions en 2011 à entre 4,6 millions et 5 millions en 2036, soit un taux global de croissance variant entre un peu moins de 35 % et 44 %.
- C'est parmi la population de langue maternelle française du Québec qu’on observerait la plus forte croissance du bilinguisme français-anglais au pays. D’un taux d’un peu moins de 39 % en 2011, celui-ci pourrait atteindre près de 49 % en 2036.
- Au Canada hors Québec, il y avait près de 2,6 millions de personnes pouvant parler le français et l’anglais en 2011. Ce nombre est susceptible d’augmenter de 509 000 à 731 000 selon les scénarios d’immigration envisagés pour se situer entre un peu moins de 3,1 millions et 3,3 millions de personnes en 2036, soit un taux de croissance oscillant entre 20 % et près de 29 %.
- Le poids démographique croissant des immigrants au sein de la population canadienne et leur plus faible taux de bilinguisme français-anglais actuel que celui de la population née au pays et dans les scénarios retenus devrait exercer une pression à la baisse sur le taux de bilinguisme dans l'ensemble du Canada.
- Si les immigrants dont l’anglais est la première langue officielle parlée exercent une poussée à la baisse sur le bilinguisme français-anglais au pays, notamment en raison d'un taux de bilinguisme plus faible que celui de la population de langue anglaise née au Canada, l’immigration n’est pas le seul facteur responsable de la totalité de cette baisse.
- Le phénomène de l’« érosion », voire la perte des acquis du bilinguisme parmi la population de langue anglaise est un phénomène courant chez les jeunes résidant dans les régions du pays où les contacts entre les populations de langue française et de langue anglaise sont peu fréquents, et ce dès que prend fin le parcours scolaire au niveau secondaire.
- Nos scénarios alternatifs révèlent qu’en faisant l’hypothèse que l’on ait doublé le nombre de jeunes de 5 à 14 ans capables de parler les deux langues officielles parmi la population de langue anglaise et maintiendrait les acquis dans leur langue seconde, le taux de bilinguisme au sein de l’ensemble de la population de langue anglaise au Canada hors Québec serait de plus du double de celui observé en 2011 pour atteindre 13,6 % en 2036.
- Advenant un tel scénario, le taux de bilinguisme français-anglais à l’échelle du pays pourrait graviter autour de 24 % en 2036, soit près de 6 points de pourcentage de plus que ce qu’on observerait en l’absence du maintien des acquis dans la langue seconde.
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