Quelques aspects de la composition démographique et ethnoculturelle de la population

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Le vieillissement
La diversité ethnoculturelle
Les transformations de la situation démolinguistique

Le vieillissement

La population canadienne vieillit

  • La structure par âge et sexe de la population du Canada a changé considérablement au cours des 50 dernières années. Alors qu'au milieu du 20e siècle, la population se distribuait selon une forme pyramidale en raison d'un nombre important de jeunes, la structure démographique de 2006 a cessé de ressembler à une pyramide. Cette transformation est la conséquence de la baisse de la fécondité et de l'allongement constant de l'espérance de vie. Le renflement à mi-hauteur de la structure par âge correspond aux cohortes nombreuses du baby-boom.
  • Ces changements témoignent du vieillissement qui s'est opéré au Canada au cours des 50 dernières années. En effet, entre 1956 et 2006, l'âge médian de la population canadienne est passé de 27,2 ans à 38,8 ans, soit un gain de plus de 10 ans en 50 ans.  Il devrait atteindre 46,9 ans en 2056, soit 20 années de plus de ce qu'il était en 1956.
Figure 21 Évolution de la structure par âge et sexe de la population du Canada, 1956, 2006 et 2056. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 21 Évolution de la structure par âge et sexe de la population du Canada, 1956, 2006 et 2056

Renversement historique : proportionnellement plus de personnes âgées que de jeunes vers 2015

  • En 2006, la population du Canada était constituée de 17 % de jeunes de moins de 15 ans, de 69 % de personnes de 15 à 64 ans et de 13 % de personnes âgées de 65 ans et plus. Les plus récentes projections démographiques montrent que vers le milieu de la décennie 2010, la proportion de personnes âgées pourrait dépasser la proportion d'enfants, une première historique. En raison du vieillissement démographique, notamment de l'arrivée des baby-boomers à l'âge de 65 ans, la proportion de personnes âgées pourrait atteindre le double de celle des enfants vers le milieu du 21e siècle.
  • Au cours des cinquante prochaines années, on s'attend aussi à ce que le groupe formé des personnes de 15 à 64 ans (les travailleurs potentiels) représente une proportion de la population canadienne semblable à celle enregistrée au début des années 1960, soit aux alentours de 60 %. Il s'agit d'un niveau qui est de dix points de pourcentage inférieur à ce qui prévaut actuellement.
Figure 22 Proportion de la population de 0 à 14 ans, de 15 à 64 ans et de 65 ans et plus au Canada, 1956 à 2056. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 22 Proportion de la population de 0 à 14 ans, de 15 à 64 ans et de 65 ans et plus au Canada, 1956 à 2056

Baisse du nombre de personnes en âge de travailler pour chaque personne âgée

  • Le rapport de dépendance démographique des personnes âgées s'établissait, en 2006, à un peu plus de 5 personnes de 15 à 64 ans pour chaque personne âgée de 65 ans et plus. Cet indice procure une approximation de l'importance qu'occupent les aînés par rapport au bassin potentiel de travailleurs.
  • Durant tout le troisième quart du 20e siècle, il y avait au Canada presque 8 adultes âgés entre 15 et 64 ans pour chaque personne de 65 ans et plus. Au cours des 25 dernières années toutefois, progressivement, le rapport s'est réduit considérablement pour atteindre son niveau actuel.
  • Cette tendance à la baisse pourrait se poursuivre dans l'avenir selon les plus récentes projections démographiques, qui montrent, peu importe le scénario retenu, une poursuite de la baisse de cet indicateur du vieillissement. Selon ces projections (scénario de croissance moyenne), il n'y aurait plus en 2056 que 2,2 personnes en âge de travailler pour chaque personne de 65 ans et plus.
Figure 23 Nombre de personnes de 15 à 64 ans par personne âgée de 65 ans et plus au Canada, 1956 à 2056. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 23 Nombre de personnes de 15 à 64 ans par personne âgée de 65 ans et plus au Canada, 1956 à 2056

Plus de personnes en âge de sortir que de personnes en âge d'entrer sur le marché du travail dès le début de la prochaine décennie

  • Au sein du groupe des individus âgés entre 15 et 64 ans, certaines transformations se sont produites au cours des dernières décennies. Lorsque les nombreux membres des cohortes de baby-boomers ont atteint l'âge de 15 ans entre 1961 et 1981, ils ont grandement participé à rajeunir le groupe des personnes de 15 à 64 ans. Au milieu des années 1970, les personnes âgées de 15 à 24 ans étaient 2,4 fois plus nombreuses que celles de 55 à 64 ans. Conséquemment, à cette époque, le nombre d'entrants potentiels par rapport aux effectifs de sortants potentiels du marché du travail était à son plus fort.
  • Avec le vieillissement des baby-boomers, on a vu décroître le rapport du nombre de jeunes adultes au nombre de personnes au seuil de la retraite. En 2006, ce rapport était d'environ 1,2, soit la moitié de ce qu'il était 30 ans plus tôt.
  • On s'attend à ce que cette tendance se poursuive au cours des prochaines années. Selon les plus récentes projections démographiques, ce rapport devrait passer sous l'unité en 2013, ce qui signifie que le nombre de personnes de 55 à 64 ans serait devenu supérieur au nombre de personnes de 15 à 24 ans.
Figure 24 Nombre de personnes de 15 à 24 ans pour chaque personne de 55 à 64 ans au Canada, 1956 à 2056. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 24 Nombre de personnes de 15 à 24 ans pour chaque personne de 55 à 64 ans au Canada, 1956 à 2056

La population d'âge actif est vieillissante

  • Le pourcentage de personnes âgées entre 45 et 64 ans au sein du sous-groupe composé des personnes de 15 à 64 ans est un indicateur du vieillissement de la population en âge de travailler.
  • Depuis que les premiers baby-boomers ont atteint l'âge de 45 ans, la proportion des personnes de 45 à 64 ans au sein de la population de 15 à 64 ans s'est mise à augmenter rapidement. Alors qu'à la fin des années 1980, les gens âgés entre 45 et 64 ans constituaient environ 28 % de la population en âge de travailler, ils en représentaient 38 % en 2006.
  • Selon les plus récentes projections démographiques, cet indice pourrait grimper à plus de 42 % au milieu des années 2010 puis se stabiliser au-delà des 40 % jusqu'en 2056.
Figure 25 Proportion de personnes âgées de 45 à 64 ans au sein de la population en âge de travailler (15 à 64 ans) au Canada, 1956 à 2056. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 25 Proportion de personnes âgées de 45 à 64 ans au sein de la population en âge de travailler (15 à 64 ans) au Canada, 1956 à 2056

Le Canada est un des pays industrialisés les plus jeunes

  • Le Canada compte en proportion moins de personnes âgées et davantage de jeunes au sein de sa population comparativement à l'Europe des 15 et au Japon, alors que l'inverse est vrai lorsqu'il est comparé aux États-Unis. La population mondiale, tout comme celle du Mexique, est constituée d'une proportion beaucoup plus forte de jeunes que le Canada, en même temps que d'une plus faible proportion de personnes âgées.
  • L'importance du baby-boom qu'a connu le Canada au sortir de la Deuxième Guerre mondiale devrait cependant contribuer à un vieillissement de la population plus rapide au Canada que dans les autres pays industrialisés.
Figure 26 Répartition selon trois grands groupes d'âge de la population mondiale et de certains pays, 2005. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 26 Répartition selon trois grands groupes d'âge de la population mondiale et de certains pays, 2005

La diversité ethnoculturelle

Plus d'un Canadien sur cinq pourrait être né à l'étranger en 2017

  • L'immigration soutenue au Canada au cours des dernières décennies a contribué à accroître le nombre de personnes nées à l'étranger et la part de la population qu'elles représentent. Ainsi, de 1986 à 2006, les effectifs de la population immigrée sont passés de 3,9 millions à 6,2 millions de personnes, représentant respectivement 15,6 % et 19,8 % de la population canadienne.
  • Si les tendances en matière d'immigration devaient se maintenir au cours des prochaines années, la proportion d'immigrants au Canada pourrait atteindre un peu plus de 22 % en 2017. Il s'agirait d'une proportion équivalente au plus haut niveau observé depuis le début du siècle dernier, soit 22 % entre 1911 et 1931.
  • Peu de pays comptent une plus forte proportion de personnes nées à l'étranger que le Canada. Aux États-Unis, par exemple, cette proportion était de 12,5 % en 2006. L'Australie fait cependant exception, avec 22,2 % d'immigrants au sein de sa population.
Figure 27 Proportion de personnes nées à l'étranger au sein de la population du Canada, 1901 à 2017. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 27 Proportion de personnes nées à l'étranger au sein de la population du Canada, 1901 à 2017

En 2017, environ 20 % de la population canadienne pourrait appartenir à un groupe de minorités visibles

  • En raison principalement d'une immigration soutenue et du faible pourcentage d'Européens parmi les nouveaux arrivants, la population de minorités visibles au Canada a connu une très forte croissance au cours des deux dernières décennies. Entre 1981 et 2001, le nombre de personnes appartenant à un groupe de minorités visibles a presque quadruplé, passant de 1,1 million à environ 4,0 millions d'individus. Cette croissance, beaucoup plus rapide que celle du reste de la population, a fait passer le pourcentage de minorités visibles de moins de 5 % en 1981 à plus de 13 % en 2001.
  • Selon le scénario de référence des dernières projections de minorités visibles, cette croissance se poursuivrait au cours des prochaines années si bien qu'en 2017, la population de minorités visibles atteindrait 7,1 millions de personnes représentant environ un Canadien sur cinq.
Figure 28 Effectifs et poids démographique de la population de minorités visibles au Canada, 1981 à 2017. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 28 Effectifs et poids démographique de la population de minorités visibles au Canada, 1981 à 2017

Les groupes de minorités visibles les plus populeux sont ceux des Chinois et des Sud-Asiatiques

  • Au Recensement de 2001, la population de Chinois comptait plus d'un million de personnes, faisant de ce groupe de minorités visibles le plus important du Canada. Les Sud-Asiatiques ainsi que la population de personnes noires arrivaient respectivement au 2e et 3e rang avec 941 000 et 671 000 individus.
  • Selon le scénario de référence des dernières projections de minorités visibles, les Sud-Asiatiques et les Chinois continueraient de former les deux plus importants groupes de minorités visibles en 2017 avec chacun un peu plus de 1,8 millions d'individus. Avec une immigration presque aussi importante que celle des Chinois mais une fécondité supérieure, le groupe des Sud-Asiatiques rattraperait ainsi celui des Chinois en termes d'effectifs de population.
  • Néanmoins, les groupes de minorités visibles qui pourraient croître le plus rapidement d'ici 2017 sont ceux des Asiatiques occidentaux, des Coréens et des Arabes, avec une augmentation de leur population respective de 150 %, 120 % et 118 %.
Figure 29 Effectifs des groupes de minorités visibles au Canada, 2001 et 2017. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 29 Effectifs des groupes de minorités visibles au Canada, 2001 et 2017

Le Canada compte près de 1,2 million d'autochtone

  • Entre 1996 et 2006, la population d'identité autochtone s'est accrue de 45 %, pour atteindre près de 1,2 million de personnes, représentant 3,8 % de l'ensemble de la population du Canada. L'accroissement du reste de la population (8 %) a été beaucoup moins important au cours de la même période.
  • Comparativement à certains autres pays, l'importance relative de la population autochtone en 2006 était, au Canada, moins importante que celle qui prévalait en Nouvelle-Zélande, mais demeurait plus élevée qu'aux États-Unis ou qu'en Australie.
Figure 30 Effectifs de la population autochtone au Canada, 1996 à 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 30 Effectifs de la population autochtone au Canada, 1996 à 2006

60 % des Autochtones vivant au Canada sont des Indiens de l'Amérique du Nord

  • En 2006, les Indiens de l'Amérique du Nord constituaient le groupe autochtone le plus important au Canada, avec quelque 698 000 individus représentant 60 % de la population ayant déclaré une identité autochtone. Parmi les autres groupes, les Métis comptaient 390 000 personnes alors que le nombre d'Inuits s'élevait à 50 000 personnes.
  • En général, les Autochtones voient leurs effectifs augmenter plus rapidement que le reste de la population du Canada, notamment en raison d'une forte fécondité. En 2001, l'indice synthétique de fécondité était de 3,4 enfants par femme chez les Inuits, de 2,9 et de 2,2 enfants par femme chez les Indiens de l'Amérique du Nord et chez les Métis respectivement. Il était d'environ 1,5 dans le reste de la population (Ram, 2004).
Figure 31 Effectifs des groupes autochtones au Canada, 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 31 Effectifs des groupes autochtones au Canada, 2006

Les transformations de la situation démolinguistique

La proportion de francophones au Canada a diminué au cours de la seconde moitié du 20e siècle

  • Au Recensement de 2006, plus de 18 millions de Canadiens ont déclaré avoir l'anglais comme langue maternelle, ce qui équivalait à 58 % de la population. Le second groupe en importance était celui des gens ayant comme langue maternelle le français avec 6,9 millions de personnes, représentant 22,1 % de la population. Le Canada comptait également quelque 6,3 millions d'individus (20,1 %) ayant une langue maternelle autre que le français ou l'anglais.
  • Le portrait démolinguistique du Canada du début des années 2000 diffère notablement de celui observé au milieu de siècle dernier. En 1951, la proportion de Canadiens ayant le français comme langue maternelle (29 %) était supérieure de 6 points de pourcentage à ce qu'elle est aujourd'hui. Par ailleurs, seulement 12 % des individus recensés en 1951 avaient une langue maternelle autre que le français ou l'anglais, soit une proportion inférieure à ce qu'elle est de nos jours.
  • Cette tendance à la baisse de la proportion de francophones et à la hausse du pourcentage de Canadiens ayant une langue maternelle autre que le français ou l'anglais s'explique principalement par une immigration soutenue de ressortissants de pays étrangers dont la langue maternelle n'est ni le français ou l'anglais, par la disparition de la plus forte fécondité des francophones puis par la mobilité linguistique des francophones vers l'anglais.
Figure 32 Population selon la langue maternelle au Canada, 1951 à 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 32 Population selon la langue maternelle au Canada, 1951 à 2006

17 % des Canadiens peuvent soutenir une conversation tant en anglais qu'en français

  • En 2006, la vaste majorité (98 %) des Canadiens connaissait suffisamment au moins une des deux langues officielles (anglais et français) pour soutenir une conversation. Les deux tiers (68 %) de la population ne connaissait que l'anglais alors que 13 % ne connaissait que le français. La proportion de Canadiens bilingues, c'est-à-dire capables de soutenir une conversation tant en anglais qu'en français, s'élevait de son côté à 17 % au Recensement de 2006. Elle était de 12 % en 1951.
  • Les langues non officielles qui comptaient en 2006 le plus grand nombre de locuteurs étaient le chinois (connue par 3,9 % de la population), l'espagnol (2,4 %), l'italien (2,1 %), l'allemand (2,0 %), le penjabi (1,5 %) ainsi que l'arabe (1,2 %) .
Figure 33 Population selon la connaissance des langues officielles au Canada, 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 33 Population selon la connaissance des langues officielles au Canada, 2006

Le bilinguisme anglais-français est plus répandu au sein des minorités de langues officielles

  • La proportion de Canadiens pouvant soutenir une conversation en français et en anglais (bilingues) diffère grandement selon le lieu de résidence. Chez ceux vivant dans un milieu minoritaire sur le plan linguistique, comme les francophones vivant à l'extérieur du Québec ou les anglophones du Québec, le bilinguisme est nettement plus répandu que chez ceux vivant en milieu majoritaire et ce, peu importe l'âge.
  • En général, la population francophone comporte davantage de personnes bilingues que la population anglophone. Cette différence tient notamment au fait que les francophones ont davantage l'occasion d'utiliser l'anglais, au travail par exemple.
  • Le bilinguisme varie également selon l'âge, ce qui s'explique en partie par la façon dont les individus acquièrent leur langue seconde. Chez les francophones du Québec, c'est entre 20 et 29 ans que le taux de bilinguisme est le plus élevé, plusieurs d'entre eux apprenant l'anglais de façon intensive au moment où ils intègrent le marché de l'emploi. Chez les anglophones des autres provinces et territoires, le taux de bilinguisme atteint un sommet plus tôt, soit entre 15 et 19 ans. Comme la plupart d'entre eux apprennent le français à l'école, c'est au moment où les jeunes terminent leurs études secondaires que le bilinguisme culmine (Marmen et Corbeil, 2004).
Figure 34 Proportion de personnes bilingues (anglais et français) au sein de chacun des groupes linguistiques (langue maternelle anglaise ou française, réponse unique) selon l'âge au Canada, 2006. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Figure 34 Proportion de personnes bilingues (anglais et français) au sein de chacun des groupes linguistiques (langue maternelle anglaise ou française, réponse unique) selon l'âge au Canada, 2006