Section 2 – Résultats à l’échelle nationale, 2013 à 2063

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Croissance de la population canadienne de 2013 à 2063

La population canadienne a augmenté considérablement au cours des dernières années, passant de 30,7 millions en 2000 à 35,2 millions en 2013. Au cours de cette période, le taux de croissance annuel du Canada était supérieur au taux moyen des pays de l’OCDE (tableau 2.1). Les résultats des divers scénarios publiés ici montrent que cette croissance se prolongerait au cours des 50 prochaines années. Toutefois, le rythme de cette croissance ralentirait progressivement dès le début de la période de projection. Cette décélération pourrait se prolonger selon une période de temps variant en fonction du scénario sélectionné.

Selon le scénario de croissance moyenne (M1), la population canadienne augmenterait régulièrement, passant de 35,2 millions en 2013 à 51,0 millions en 2063 (figure 2.1). Le taux de croissance annuel de 10,2 pour mille au début de la période (2013‑2014) diminuerait lentement pour atteindre un plateau aux environs de 6,7 pour mille en 2062‑2063 (figure 2.2), c’est‑à‑dire un taux de croissance considérablement inférieur au taux moyen enregistré au cours des 30 dernières années (10,9 pour mille pour la période de 1983 à 2013).

Selon le scénario de croissance forte (H), la population canadienne pourrait presque doubler, atteignant 63,5 millions en 2063, principalement en raison d’une plus forte immigration et d’une fécondité plus élevée que dans le scénario de croissance moyenne (M1), ainsi que d’une espérance de vie plus longue. De 11,3 pour mille en 2013‑2014, le taux de croissance annuel diminuerait légèrement au cours des années 2020 et au début des années 2030 avant d’augmenter par la suite pour atteindre 12,1 pour mille en 2062‑2063.

Le scénario de faible croissance (L) brosse un tableau différent; le Canada connaîtrait toujours une croissance démographique, mais le taux de croissance fléchirait rapidement au cours des 50 prochaines années. Dans ce scénario, la population canadienne augmenterait d’environ 20 % par rapport à son niveau de 2013 pour atteindre 40,0 millions en 2063. Le taux de croissance annuel de 8,3 pour mille en 2013‑2014 diminuerait pour se fixer à 0,5 pour mille en 2062‑2063.

Ces trois principaux scénarios de croissance démographique contiennent ensemble les valeurs récemment projetées pour le Canada par deux organismes internationaux (les Nations Unies et la Banque mondiale) (tableau 2.2). Les variations sont liées en partie à l’utilisation de différentes années de référence (ou de lancement) par les diverses sources, ainsi qu’à l’application d’hypothèses différentes aux diverses composantes de la croissance démographique.

Composantes de l’accroissement démographique

Les composantes de la croissance démographique ainsi que leurs interactions influent non seulement sur la taille de la population canadienne, mais aussi sur sa composition, y compris sur sa structure par âge. Il est donc utile d’analyser les répercussions des différentes composantes de la variation de la population lorsqu’elles sont combinées dans divers scénarios.

La figure 2.3 illustre le nombre de naissances et de décès projetés selon les scénarios de croissance faible, moyenne (M1) et forte. Les résultats du scénario de croissance moyenne (M1) illustrent une hausse dans le nombre de naissances au cours des premières années de la projection. Cette hausse est principalement attribuable au nombre accru de femmes en âge de procréer dans la population, puisque les taux de fécondité par âge demeurent presque constants. Plusieurs facteurs sont susceptibles d’expliquer le poids relativement élevé des cohortes de femmes en âge de procréation dans les premières années de la projection : des taux de fécondité relativement élevés dans les années 1990, une période d’immigration accrue qui a commencé au milieu des années 1980 et le fait qu’une forte proportion de filles dont les parents appartiennent aux générations nombreuses du baby-boom pourrait être en âge de procréer. Plus tard au cours de la période de projection, le nombre de naissances se stabilise généralement avant d’augmenter de nouveau vers 2035‑2036. Cette nouvelle hausse est attribuable encore une fois aux tailles relativement grandes des cohortes de femmes en âge de procréer; dans ce cas, celles nées au début de la période de projection. Selon le scénario de croissance moyenne (M1), le nombre de naissances augmenterait, passant de 387 700 en 2013‑2014 à 508 600 en 2062‑2063.

Le nombre de naissances plus élevé dans le scénario de croissance forte s’explique principalement par des taux de fécondité plus élevés, mais aussi, dans une certaine mesure, par des niveaux d’immigration plus élevés. En effet, puisqu’une forte proportion d’immigrants est en âge de procréer, l’immigration a des répercussions positives et immédiates sur le nombre de naissances. À l’opposé, dans le scénario de faible croissance, les niveaux inférieurs d’immigration jumelés à des taux inférieurs de fécondité entraîneraient une légère baisse du nombre de naissances comparativement aux niveaux observés récemment.

En comparaison au nombre de naissances, le nombre de décès varie relativement peu d’un scénario de projection à un autre. Cette situation est liée à la structure par âge de la population canadienne (davantage de détails sont présentés dans la section suivante « Structure par âge de la population canadienne ») : les tendances en matière de mortalité suivent de près celles associées au vieillissement des générations du baby-boom. Ainsi, le nombre de décès va augmenter progressivement jusqu’en 2055‑2056, approximativement, alors que les générations du baby-boom atteindront les âges avancés et commenceront à disparaître en grand nombre. Durant le reste de la période de projection, le nombre de décès se stabilisera.

L’accroissement naturel de la population correspond à la différence entre les naissances et les décès, et son évolution au fil du temps est déterminée par l’intensité de la fécondité et de la mortalité, ainsi que par la structure par âge de la population canadienne. L’accroissement naturel diminuerait au cours des prochaines années selon tous les scénarios de projection, surtout en raison de la hausse attendue du nombre de décès (figure 2.4). Bien qu’il demeure positif selon le scénario de croissance forte, l’accroissement naturel devient presque nul vers 2050 selon le scénario de croissance moyenne (M1) et négatif en 2030-2031 selon le scénario de croissance faible. Plusieurs pays connaissent un accroissement naturel négatif depuis quelques années déjà, dont la Fédération de Russie, l’Italie, l’Allemagne et le JaponNote 1.

Durant la majeure partie du 20e siècle, l’accroissement naturel de la population a été le principal moteur de la croissance démographique du Canada. Toutefois, au milieu des années 1990, un changement est survenu lorsque l’immigration a connu une hausse marquée, pendant que la fécondité demeurait, elle, relativement inchangée. Par conséquent, l’accroissement migratoire (solde des immigrants et des émigrants) est devenu la source principale de la croissance démographique du pays au cours des deux dernières décennies. En 2012‑2013, l’accroissement migratoire représentait un peu plus des deux tiers de la croissance démographique (67,7 %) tandis que l’accroissement naturel représentait le reste de la croissance (32,3 %).

Peu importe le scénario sélectionné, l’accroissement migratoire devrait encore constituer le principal moteur de la croissance démographique du Canada dans les années à venir (figure 2.4). Son importance varierait cependant selon le scénario : en 2062‑2063, l’accroissement migratoire représenterait 90,8 % de la croissance démographique selon le scénario de croissance moyenne (M1), toute la croissance selon le scénario de faible croissance et 65,2 % de la croissance démographique selon le scénario de croissance forte.

Le tableau 2.3 présente la contribution des naissances, des décès, de l’immigration, de l’émigration et des résidents non permanents à la croissance de la population canadienne au cours de diverses périodes observées et projetées. Durant les 40 dernières années, le taux brut d’accroissement naturel a généralement diminué, principalement sous l’effet d’une diminution constante du taux brut de natalité, le taux brut de mortalité étant demeuré à peu près stable. Par ailleurs, la contribution de la migration internationale à la croissance s’est amplifiée depuis les années 1990 en raison d’une hausse soutenue du taux brut d’immigration.

Les choses pourraient toutefois évoluer différemment au cours des 50 prochaines années. Dans les scénarios de croissance faible et de croissance moyenne (M1), le taux annuel brut de croissance diminue de façon notable, avant de reprendre faiblement vers la fin de la période de projection. Cette baisse est surtout attribuable à la hausse du taux brut de mortalité au cours des quatre premières décennies de projection, liée au vieillissement des générations du baby-boom. Le même phénomène est évidemment à l’œuvre dans le scénario de croissance forte, bien que de façon moins prononcée que dans les scénarios de croissance faible et de croissance moyenne. Cela s’explique par une combinaison de taux de mortalité par âge plus faible et d’apports plus soutenus de la migration internationale et de la natalité, si bien que les taux d’accroissement demeurent près de ceux observés avant la projection.

Structure par âge de la population canadienne

Combinée à la taille de la population, la structure par âge de la population a des conséquences importantes sur la société et sur l’évolution des changements démographiques. À titre d’exemple, la structure par âge d’une population a souvent un impact sur l’économie, une forte proportion de personnes en âge de travailler ou de faibles ratios de dépendance démographique pouvant avoir des effets bénéfiques, ce que certains ont appelé le « dividende démographique »Note 2. Au-delà de la taille de la population en âge de travailler, la composition du reste de la population a également d’importants impacts sur la société, notamment sur les dépenses publiques.

Le vieillissement de la population est devenu une tendance démographique déterminante dans la plupart des pays industrialisés comme le Canada. La proportion de personnes âgées de 65 ans et plus a augmenté lentement depuis le début du 20e siècle, à la fois en raison de la baisse de la mortalité et de celle de la fécondité (figure 2.5). Les projections montrent que le vieillissement de la population canadienne devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies. Selon tous les scénarios de projection, la hausse de la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus se poursuivra  à un rythme accéléré au cours des deux prochaines décennies particulièrement : de la même façon que les générations du baby-boom ont temporairement interrompu le vieillissement démographique dans les années 1950 et 1960, ces générations accéléreront le phénomène au cours des deux prochaines décennies. En 2030 (l’année où le plus jeune baby-boomer fêtera ses 65 ans),  la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus au sein de la population totale se chiffrerait entre 22,2 % (scénario H) et 23,6 % (scénario L), comparativement à 15,3 % en 2013. Cette proportion continuerait d’augmenter par la suite mais de façon moins abrupte, pour atteindre entre 23,8 % (scénario H) et 27,8 % (scénario L) en 2063.

L’augmentation de l’âge médian est un autre indicateur du vieillissement de la population du Canada. L’âge médian a augmenté d’environ 16 ans entre 1921 et 2013, passant de 23,9 à 40,2 ans. Les trois scénarios de projections adoptés indiquent que l’âge médian continuera d’augmenter de façon constante au moins jusqu’en 2035. Plus tard au cours de la période de projection, l’âge médian de la population continuerait d’augmenter légèrement selon le scénario de faible croissance, diminuerait légèrement selon le scénario de croissance forte et se stabiliserait selon le scénario de croissance moyenne (M1), des résultats grandement sensibles aux diverses hypothèses de fécondité. Selon les scénarios de projections, l’âge médian de la population canadienne s’établirait entre 41,7 et 46,5 ans en 2063 (figure 2.6).

La structure par âge de la population est également souvent analysée sous l’angle de son impact sur l’équilibre entre la population en âge de travailler (15 à 64 ans) et le reste de la population. La présence des générations nombreuses du baby-boom aux âges actifs a engendrée une période — qui s’étend environ du milieu des années 1970 jusqu’à aujourd’hui —au cours de laquelle la proportion de la population en âge de travailler s’est maintenue à des niveaux relativement élevés. En effet, ces dernières années, le Canada a bénéficié d’un rapport de dépendance démographique relativement faible : en 2011, le rapport de dépendance démographique du Canada se chiffrait à 44,5, soit un niveau considérablement inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE (50,2) et à la moyenne des pays du G7 (51,5) pour la même annéeNote 3.

En 2013, le rapport de dépendance démographique avait augmenté à 45,9. Plus précisément, il y avait 23,5 enfants (14 ans et moins) et 22,3 personnes âgées ou aînés (65 ans et plus) pour 100 personnes en âge de travailler. Selon tous les scénarios de projections, le rapport de dépendance démographique du Canada augmenterait rapidement jusqu’en 2030, sous l’effet du passage graduel du groupe des 15 à 64 ans vers le groupe des 65 ans et plus des générations du baby-boom (figure 2.7). Selon le scénario de croissance moyenne (M1), on compterait 26,3 enfants et 43,4 personnes âgées pour 100 personnes en âge de travailler en 2063, pour un rapport de dépendance démographique total de 69,7, le rapport le plus faible de l’ensemble des scénarios (le plus fort étant de 71,6, scénario L).

Il convient de souligner que, dans tous les scénarios de projections, le rapport de dépendance démographique en 2063 n’excèderait pas radicalement le rapport observé au début du 20e siècle (tableau 2.4). Toutefois, sa composition changerait de façon marquée : en 1921, les personnes âgées représentaient un peu plus de 12 % de la population n’étant pas en âge de travailler, comparativement à une proportion qui pourrait varier entre 57,7 % (scénario H) et 66,6 % (scénario L) en 2063.

Selon le scénario de croissance moyenne (M1), en 2060, le rapport de dépendance démographique des personnes âgées et l’âge médian au Canada (tableau 2.5) se situeraient en dessous de la moyenne projetée des autres pays industrialisés selon les Perspectives de la population mondiale des Nations Unies, mais néanmoins à un niveau plus élevé que celui qui serait observé, par exemple aux États‑Unis, en Suède et dans la Fédération de Russie.

Une pyramide de la population en évolution

La pyramide de la population est une représentation graphique de la structure par âge et par sexe d’une population. Les pyramides de 2013 (en nombre et en proportion, figure 2.8) font ressortir le poids démographique considérable des générations du baby-boom, dont les membres étaient âgés de 48 à 67 ans.

Selon les scénarios de croissance moyenne (M1) et de croissance forte, la base de la pyramide de la population des âges (en nombre absolu) en 2063 serait plus large qu’elle ne l’était en 2013. Cette base élargie est le résultat de la hausse du nombre de naissances et reflète en partie une légère augmentation de l’indice synthétique de fécondité, dont les effets sont amplifiés par des niveaux d’immigration soutenus. En comparaison, selon le scénario de faible croissance, la base de la pyramide des âges resterait semblable à celle de 2013, tandis que le haut de la pyramide s’élargirait. Bien que les cohortes du baby-boom auraient pratiquement disparues en 2063, le haut de la pyramide continuerait à s’élargir en raison de l’amélioration de l’espérance de vie présente dans tous les scénarios.

Dans la pyramide exprimée en pourcentage, il est plus facile de voir l’intensité du vieillissement de la population et la façon dont il se produit. Dans tous les scénarios, la population âgée de 65 ans et plus représentera une proportion plus importante de la population totale en 2063 qu’en 2013. Dans les scénarios de faible croissance et de croissance moyenne (M1), le vieillissement de la population est aussi évident au bas de la pyramide, alors que la population âgée de 14 ans et moins représenterait une proportion plus faible de la population qu’en 2013.

On peut également apprécier la structure par âge des décès au sein d’une population grâce à une pyramide des décès (figure 2.9). Selon tous les scénarios, l’âge auquel le plus grand nombre de décès est observé (l’âge modal des décès) chez les hommes au Canada augmenterait, passant de 85 ans en 2011 à 91 ans en 2062‑2063. Cette hausse serait similaire chez les femmes puisque l’âge modal des décès de 89 ans en 2011, atteindrait entre 91 ans (scénario L) et 93 ans (scénario H) en 2062‑2063.

Focus sur la population âgée

En 2013, le Canada comptait 5,4 millions d’aînés (personnes âgées de 65 ans et plus), soit plus du triple par rapport au nombre observé 50 ans auparavant en 1963. La croissance de ce groupe s’accélérerait dans les prochaines années, alors que les membres relativement nombreux des générations du baby-boom atteindraient graduellement ces âges. D’ici 2063, le nombre d’aînés aura plus que doublé, variant entre 11,1 millions et 15,1 millions selon le scénario (figure 2.10). Les personnes âgées, qui représentaient 15,3 % de la population du Canada en 2013, représenteraient rapidement une plus grande part de la population selon tous les scénarios projetés, atteignant entre 23,8 % et 27,8 % de la population en 2063, selon le scénario.

Selon les scénarios de croissance faible et moyenne, 2015 représente une année charnière dans l’histoire de la population canadienne : pour la première fois, le nombre d’aînés excèderait le nombre d’enfants. Ce tournant dans l’histoire de la population canadienne se produirait une année plus tard, en 2016, selon le scénario de croissance forte. Cette tendance s’accentuerait au cours de la projection : d’ici 2063, les aînés seraient plus nombreux que les enfants dans un rapport de 2 pour 1 selon le scénario de faible croissance, de 1,7 pour 1 selon le scénario de croissance moyenne (M1) et de 1,4 pour 1 selon le scénario de croissance forte.

Personnes très âgées et centenaires

Le nombre de personnes très âgées, soit de 80 ans et plus, a augmenté progressivement au fil du temps pour représenter une part croissante de l’ensemble de la population canadienne. En 2013, la population canadienne comptait 1,4 million de personnes âgées de 80 ans et plus, un effectif cinq fois plus élevé que 50 ans auparavant en 1963. Les membres des cohortes du baby-boom atteindront l’âge de 80 ans entre les années 2026 et 2045. Ce phénomène, et dans une moindre mesure, l’augmentation progressive anticipée de l’espérance de vie, font en sorte que le nombre de personnes très âgées augmente rapidement au cours des prochaines années dans tous les scénarios, atteignant entre 4,0 millions (scénario L) et 4,9 millions (scénario H) en 2045 (figure 2.11). Au cours des années subséquentes, la population de ce groupe d’âge devrait continuer à croître, mais de façon moins vigoureuse : en 2063 la population âgée de 80 ans et plus pourrait se chiffrer entre 4,2 millions (scénario L) et 6,0 millions (scénario H) de personnes.

La population des personnes très âgées est appelée à constituer une part grandissante de la population canadienne entre 2026 et 2045. Leur proportion au sein de la population totale atteint un sommet en 2046 dans les scénarios de croissance moyenne et de croissance forte, atteignant respectivement 9,7 % et 9,6 %. Par contraste, dans le scénario de croissance faible—où une fécondité relativement plus faible contribue à une décroissance de la proportion d’enfants dans la population— la proportion de personnes très âgées continue d’augmenter après 2046 pour atteindre 10,6 % en 2063. De même, la population des personnes très âgées devrait représenter une part grandissante de la population des personnes âgées de 65 ans et plus entre 2026 et 2045. De 26,6 % en 2013, cette proportion atteint des sommets en 2046 dans tous les scénarios, atteignant entre 39,1 % (scénario L) et 40,9 % (scénario H) avant de décroître légèrement dans les années subséquentes.

Pendant plusieurs décennies, le nombre de femmes âgées a largement surpassé celui des hommes âgés au Canada, en raison de la mortalité masculine plus élevée à tous les âges qui s’est manifestée au milieu du 20e siècle et qui a atteint un sommet à la fin des années 1970. En 2013, le rapport de masculinité parmi les personnes très âgées était de 61 hommes pour 100 femmes (figure 2.12). Selon tous les scénarios de projections, ce rapport continuerait d’augmenter, pour atteindre environ 83 hommes pour 100 femmes en 2063. Cette augmentation projetée serait principalement attribuable à une réduction graduelle de l’écart de mortalité entre les sexes.

Au sein de la population âgée, le nombre de centenaires —soit les personnes âgées de 100 ans et plus — augmenterait aussi au cours des prochaines années. Selon le scénario de croissance moyenne (M1), le nombre de centenaires vivant au Canada pourrait être multiplié par presque neuf, passant de 6 900 en 2013 à 62 200 en 2063. Toutefois, ce groupe représenterait toujours une petite proportion de l’ensemble des aînés du Canada (moins de 1 % dans tous les scénarios de projections). La répartition par sexe des centenaires évoluerait aussi considérablement au cours des 50 prochaines années, sous l’effet de l’amélioration plus rapide de la mortalité masculine que féminine : on compterait ainsi parmi les centenaires en 2063, 41 hommes pour 100 femmes selon le scénario de croissance moyenne (M1), comparativement à 15 en 2013.

Notes

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