Hypothèses et scénarios

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Hypothèses
Scénarios

Les données présentées dans ce document ne constituent pas des prédictions, mais plutôt un exercice visant à estimer ce que pourrait être l'évolution future de la diversité ethnoculturelle de la population canadienne selon certains scénarios d'accroissement démographique. Or, il se trouve que le nombre de scénarios, et d'hypothèses les constituant, est virtuellement infini ; il a donc fallu faire des choix. Le choix des scénarios présentés ici a été guidé par les considérations suivantes :

  • Les scénarios se devaient d'être plausibles en regard de la situation récente et des tendances passées;
  • Ils devaient refléter l'incertitude inhérente à tout exercice prospectif, le futur étant par nature inconnu;
  • Ils devaient, dans la mesure du possible, être cohérents avec les hypothèses et scénarios des autres séries de projections démographiques diffusées par Statistique Canada;

Les hypothèses et scénarios ont également été soumis aux membres du comité scientifique mis sur pied pour ce projet afin qu'ils aient l'occasion de les commenter. Lorsque cela était possible, les hypothèses ont aussi été alignées à celles envisagées, au moment d'écrire ces lignes, pour la prochaine édition des Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 à 2036 (numéro 91-520 au catalogue de Statistique Canada). Les hypothèses des Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 à 2036 ont également été l'objet de consultations, notamment auprès de démographes et de représentants statistiques provinciaux et territoriaux.

Hypothèses

Un nombre limité d'hypothèses a finalement été sélectionné (voir le tableau 2)1. Pour plusieurs des aspects des projections, une seule hypothèse a été retenue, soit parce que le phénomène simulé varie peu dans le temps, soit en raison de la difficulté d'établir ou de justifier une hypothèse alternative, difficulté souvent liée aux limites des données disponibles. C'est ainsi que les différentiels de fécondité, les paramètres relatifs à l'attribution de caractéristiques aux nouveau-nés, les différentiels de mortalité, le solde des résidents non permanents (RNP), les taux d'émigration, les différentiels d'émigration, les probabilités de changer de niveau de scolarité, les paramètres relatifs à l'état matrimonial, au départ des enfants du foyer parental ainsi que les probabilités de changer de confession religieuse ne sont l'objet que d'une seule hypothèse. De leur côté, le nombre d'enfants par femme et l'âge moyen à la maternité, l'espérance de vie, le taux d'immigration et la provenance des immigrants de même que la migration interrégionale sont chacune l'objet de plus d'une hypothèse. Les paragraphes qui suivent visent à présenter brièvement, pour les principales composantes projetées, les hypothèses qui ont été sélectionnées2.

Tableau 2 Principales hypothèses des projections de la diversité ethnoculturelle de la population canadienne, 2006 à 2031

Fécondité

Trois hypothèses principales quant aux risques de base de donner naissance à un enfant3 ont été retenues dans le cadre des projections de la diversité de la population canadienne, toutes calquées sur celles qu'il était prévu d'implanter dans les Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 à 2036 (91-520 au catalogue) lorsque le présent rapport a été terminé. Les trois hypothèses combinent un nombre moyen d'enfants par femme (un indice synthétique de fécondité ou ISF) et un âge moyen de fécondité cibles. L'hypothèse moyenne suppose l'atteinte, dès 2009, d'un indice synthétique de fécondité de 1,7 enfant par femme et d'un âge moyen de fécondité supérieur de 0,4 ans à ce qu'il était en 2007 (il était alors de 29,75 ans). Avec les hypothèses faible et forte, les cibles, respectivement des indices synthétiques de fécondité de 1,5 et de 1,9 enfant par femme combinés à un vieillissement de 0,6 ans de l'âge moyen de fécondité avec l'hypothèse faible et de 0,2 ans pour l'hypothèse forte, sont atteintes en 2013. En 2006 et 2007, les taux de fécondité selon l'âge sont alignés sur les données de l'état civil.

Le choix, dans le cas de l'hypothèse moyenne, d'un nombre moyen d'enfants par femme cible légèrement supérieur à ce qu'il était en 2007 (1,70 comparativement à 1,66) se justifie du fait que des données préliminaires de 2008 et 20094 indiquent une poursuite de la hausse de la fécondité que l'on observe depuis quelques années au Canada. De plus, 1,7 est un nombre fort semblable à la descendance finale des générations nées dans les années 1970, soit les plus récentes générations pour lesquelles cet indicateur peut être calculé. Ajoutons que l'indice synthétique de fécondité retenu pour l'hypothèse moyenne correspond à un niveau que l'on pourrait qualifier de moyen lorsque comparé aux autres pays du G8. Parmi ceux-ci, trois - la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne - présentent une fécondité supérieure (1,9 enfant par femme ou plus) et quatre - l'Allemagne, l'Italie, le Japon et la Russie) une fécondité inférieure (1,5 enfant par femme ou moins)5. Ces différences entre les pays du G8, tout comme les différences entre les provinces canadiennes6, ont également guidé l'élaboration des hypothèses forte et faible7. L'atteinte relativement rapide des cibles tient à l'incertitude quant à l'évolution à court terme de la fécondité au Canada, les dernières années ayant été marquées par une hausse soudaine de la fécondité après une période de stabilité de près de 10 ans. Par ailleurs, l'hypothèse d'une poursuite de la fluctuation à la hausse de l'âge moyen à la maternité vise à refléter l'effet de génération qui s'est manifesté, et se manifeste encore, par une fécondité toujours plus tardive d'une génération à l'autre.

Si le nombre moyen d'enfants de même que l'âge moyen à la fécondité sont d'importants aspects de la fécondité, sa composition ethnoculturelle l'est tout autant, spécialement dans le cadre des présentes projections. En raison de la relative stabilité dans le temps des relations entre la fécondité et la plupart des variables servant à sa modélisation, une seule hypothèse quant aux risques relatifs de donner naissance à un enfant a été retenue8. Conformément à cette hypothèse, les écarts qui séparent les groupes projetés quant à leur fécondité demeureraient, jusqu'à la fin de la projection, tels qu'ils ont pu être observés de 2005 à 2006. Ainsi, la fécondité des immigrants récents et des personnes appartenant aux groupes de minorités visibles arabe et sud-asiatique présenteraient une fécondité supérieure à la moyenne alors que les Chinois et les Coréens auraient une fécondité inférieure. Puisque les modèles utilisés tiennent compte de variables socioéconomiques (voir la section sur les méthodes) telles que l'état matrimonial ou la scolarité, il va de soi que les changements qui surviendront dans la composition des groupes projetés quant à ces variables pourront affecter leur propension à donner naissance et ainsi faire fluctuer à la hausse ou à la baisse leur fécondité.

Mortalité

Les trois hypothèses retenues quant au risque de base de décéder sont identiques à celles qu'il est prévu d'utiliser pour les Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 à 2036. S'appuyant sur les tendances observées de 1981 à 2006, elles supposent toutes une poursuite de la hausse de l'espérance de vie d'ici 2031 puis une diminution progressive de l'écart entre hommes et femmes à cet égard. Chez les hommes, l'espérance de vie atteindrait 81,7 ans avec l'hypothèse faible, 83,1 ans dans l'hypothèse moyenne puis 84,5 ans dans l'hypothèse forte alors qu'elle atteindrait 85,4 ans, 86,6 ans et 87,7 ans chez les femmes. Malgré la stabilité et la régularité des tendances relatives à l'espérance de vie au Canada depuis la seconde guerre mondiale, il s'avère impossible de prévoir avec précision ce que sera l'espérance de vie dans plus de vingt ans, d'où le choix de trois hypothèses plutôt que d'une seule pour cette composante démographique.

Les écarts qui séparent les groupes ethnoculturels projetés quant à la mortalité sont susceptibles d'affecter la composition future de la population canadienne, d'où leur prise en considération par le biais d'une hypothèse sur les différentiels de mortalité. Basée sur les observations du Suivi de mortalité au Recensement de 1991 pour la période s'étalant de 1991 à 2001, la mortalité serait, notamment, inférieure chez les immigrants les plus récents mais augmenterait avec le temps passé au Canada, inférieure chez les personnes les plus scolarisées, inférieure chez les personnes de minorités visibles mais supérieure chez les Autochtones et ce, tant pour les hommes que pour les femmes, même lorsque l'on contrôle pour les diverses variables socioéconomiques que comprennent les modèles (voir la section sur les méthodes)9. Puisque les relations observées entre la mortalité et les variables retenues sont robustes, celles-ci étant conformes à ce que nous montre la littérature et cohérentes avec les estimations obtenues de l'Enquête nationale sur la santé de la population10, les présentes projections ne contiennent qu'une seule hypothèse quant aux différentiels de mortalité. Les différentiels, contrairement à l'espérance de vie, sont par ailleurs supposés constants dans le temps et demeurent donc inchangés jusqu'en 2031.

Immigration

Trois hypothèses relatives aux arrivées annuelles d'immigrants ont été implantées dans Demosim. Pour les années 2009, 2010 et 2011, les hypothèses faible, moyenne et forte correspondent aux objectifs du plus récent plan d'immigration de Citoyenneté et Immigration Canada, lequel indique le nombre de personnes que le Canada prévoit admettre à court terme. Ainsi, de 2009 à 2011, le nombre d'immigrants sera de 240 000 avec l'hypothèse faible, de 252 500 avec l'hypothèse moyenne et de 265 000 avec l'hypothèse forte. À partir de 2012 jusqu'à la fin de la projection, le nombre annuel d'immigrants est dérivé de taux d'immigration (nombre annuel d'immigrant en proportion de la population canadienne totale) d'environ 6,0 pour mille, de 7,5 pour mille et de 9,0 pour milleCes taux représentent approximativement le taux le plus faible observé au Canada de 1990 à 2008 dans le cas de l'hypothèse faible, la moyenne des taux observés au cours de cette période dans le cas de l'hypothèse moyenne puis le taux le plus élevé avec l'hypothèse forte11. De 2006 à 2009, le nombre d'immigrants qui ont été réellement admis est utilisé.

L'écart entre les hypothèses forte et faible peut sembler important, ce qui paraît d'autant plus vrai considérant que les hypothèses entreront en vigueur brusquement et non progressivement. C'est que l'immigration, contrairement par exemple à la mortalité (sauf bien entendu en cas de guerre ou d'épidémie), peut augmenter ou diminuer brusquement et considérablement d'une période à l'autre. Il n'y a qu'à considérer les fluctuations du nombre annuel d'immigrants durant les années 1980, celui-ci étant passé de moins de 100 000 à près de 200 000 en quelques années seulement.

La composition de l'immigration, elle aussi changeante au fil du temps, fait de son côté l'objet de deux hypothèses distinctes. Avec l'hypothèse moyenne, la composition des nouvelles cohortes d'immigrants selon le pays de naissance est représentative de la composition de l'immigration observée de 2001 à 2006. Ici, environ 62 % des immigrants proviendraient de pays Asiatiques, la Chine et l'Inde représentant à eux seuls le lieu de naissance de plus de 29 % de l'ensemble des immigrants au Canada. Si cette hypothèse semble refléter fidèlement le visage de l'immigration au Canada depuis le début des années 1990, les années les plus récentes, soit celles qui ont suivi le Recensement de 2006, ont cependant été le théâtre de changements à cet égard. Ainsi, en 2007 et 2008, on a vu l'immigration de personnes nées en Chine et en Inde diminuer pour ne représenter plus que 24 % de l'ensemble de l'immigration, et on a observé une hausse de la proportion des immigrants natifs des Philippines et des Amériques (incluant les Antilles et Bermudes), notamment. Dans la mesure où ces variations pourraient possiblement préfigurer un changement durable de l'immigration au Canada, et qu'un changement de cette nature serait susceptible d'affecter significativement la composition future de la population canadienne, une seconde hypothèse s'avère justifiée. Conformément à cette seconde hypothèse, les lieux de naissance des immigrants seraient représentatifs de ceux observés en 2007 et 2008.

Émigration

C'est toujours avec un souci de cohérence avec les Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 à 2036, que l'hypothèse touchant les risques de base d'émigrer a été établie. Bien que les présentes projections, contrairement aux Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 à 2036, utilisent le concept d'émigration nette plutôt que ses composantes séparées12, la période de référence à partir desquelles les probabilités de quitter selon l'âge et le sexe ont été calculées est la même : 1991-2008. L'usage de cette période de référence comme base de l'hypothèse retenue se justifie par la volonté d'utiliser une hypothèse fondée sur des observations à moyen terme, puisque les projections sont effectuées elles aussi à moyen terme, puis par l'impossibilité d'obtenir une série de données cohérente qui débuterait antérieurement à 199113. Les risques de base d'émigrer ainsi obtenus sont appliqués aux populations projetées à partir de 2009, avant quoi les estimations démographiques de Statistique Canada sont utilisées directement.

L'émigration différentielle n'est elle aussi l'objet que d'une seule hypothèse, les différences à cet égard entre les groupes projetés étant suffisamment robustes dans le temps selon la Base de données longitudinales14. L'hypothèse retenue est basée sur des données couvrant la période de 1995 à 2005 qui montrent notamment une propension à émigrer plus forte chez les immigrants récents au Canada, spécialement chez ceux qui sont nés aux États-Unis, en Europe de l'Ouest et du Nord, puis dans les pays d'Asie de l'Est (Chine, Japon et Corée essentiellement). Les différentiels dont le modèle tient compte sont maintenus constants tout au long de la projection.

Migration interne

Deux hypothèses relatives à la migration interne ont été retenues, chacune portant à la fois sur la propension à migrer, le choix des destinations des migrants puis sur la composition ethnoculturelle de la migration interne. L'hypothèse moyenne a été constituée en combinant les observations quant aux schèmes migratoires internes pour les périodes 1995-1996, 2000-2001 et 2005-200615 alors que l'hypothèse de migration récente se base uniquement sur la période 2005-2006. Les deux hypothèses sont en grande partie semblables en ce qui a trait à la composition de la migration interne, chacune reflétant dans l'ensemble les mêmes régularités en la matière : forte propension des jeunes à migrer vers les régions métropolitaines, plus forte migration des immigrants récents comparativement aux autres immigrants, migration plus importante encore des non immigrants vivant hors de leur province de naissance et très forte propension de ceux-ci à effectuer une migration de retour, probabilités de migrer moindres chez les personnes de minorités visibles, surtout lorsqu'elles résident dans les plus grandes régions métropolitaines du pays, pour ne prendre que ces quelques exemples16.

Le volume de migration selon la région d'origine de même que le choix des destinations, cependant, peuvent fluctuer de manière importante d'une période à l'autre. De plus, les migrations internes constituent pour plusieurs régions la composante principale de l'accroissement démographique, devant les migrations internationales et l'accroissement naturel. Ces considérations justifient le choix d'hypothèses alternatives. L'hypothèse moyenne présente le double avantage de s'appuyer sur plusieurs périodes de référence, diminuant du coup les effets de conjoncture, et de bénéficier d'un échantillon plus vaste. L'hypothèse récente nous permet quant à elle d'estimer l'impact sur les populations projetées d'un maintien durable des tendances récentes. S'appuyant seulement sur les observations du Recensement de 2006, elle permet également de tenir compte de l'effet du statut des générations sur la migration interrégionale, ce qu'il n'a pas été possible de faire avec l'hypothèse moyenne en raison de l'absence de renseignement sur le lieu de naissance des parents pour les observations antérieures à 2001.

Scolarité

La scolarité constitue un déterminant-clé de nombreux événements simulés dans la projection tels que les naissances, les migrations interrégionales et la mortalité. Elle est par conséquent une caractéristique de nature socioéconomique d'une grande importance pour la composition future de la population canadienne. Une seule hypothèse a été retenue quant à la probabilité de changer de niveau de scolarité. Cette hypothèse suppose un ralentissement graduel de la hausse de la scolarisation de la population canadienne d'ici 2031 et maintient, également jusqu'à la fin de la période de projection, les écarts entre les groupes ethnoculturels que permettent d'estimer les renseignements sur la scolarité de l'Enquête sociale générale de 2001 combinés à ceux du Recensement de 2006 (voir la section Méthodologie). Conformément à cette hypothèse, les personnes appartenant à des groupes de minorités visibles présenteraient généralement des probabilités de graduer supérieures à celles du reste de la population. Plus spécifiquement, les probabilités d'obtenir un diplôme secondaire seraient, pour chacun des groupes de minorités visibles, plus élevées que celles du reste de la population, ce qui ne s'avérerait, aux niveaux supérieurs, que pour certains groupes de minorités visibles. Les Autochtones, au contraire, continueraient à présenter des probabilités de graduer inférieures au reste de la population. La remarquable stabilité dans le temps de ces écarts justifie qu'une seule hypothèse ait été sélectionnée17.

Mobilité religieuse (voir l'Encadré 1)

Une seule hypothèse relative à la mobilité interconfessionnelle, essentielle à la projection de certains groupes religieux, servira aux présentes projections. Selon cette hypothèse, les probabilités de quitter chaque religion de même que les choix d'un nouveau groupe confessionnel seraient, tel que le montrent l'Enquête sur la diversité ethnique et une analyse par cohorte des recensements décennaux de 1981 à 2001, favorables aux groupes sans religion et aux chrétiens non identifiés ailleurs18, mais défavorables à tous les autres groupes, spécialement aux protestants et aux catholiques, lesquels ont connu dans le passé les plus importantes pertes nettes d'effectifs par voie de mobilité interconfessionnelle.

Scénarios

Avec trois hypothèses quant aux taux de fécondité selon l'âge, trois relatives à l'espérance de vie, trois touchant le nombre futur d'immigrants, deux compositions possibles de l'immigration selon le pays de naissance et deux schèmes de migration interne, il serait possible de créer 108 scénarios de projection. Parmi eux, cinq ont été sélectionnés (voir le Tableau 3). Trois sont analysés dans les pages qui suivent alors que deux ne sont présentés qu'en annexe, sous forme de tableaux. Ces cinq scénarios sont jugés plausibles et il faut se garder de considérer l'un d'entre eux comme plus probable que les autres, l'avenir étant par nature inconnu. Le lecteur est plutôt invité à considérer l'éventail de possibilités que ceux-ci permettent d'envisager.

Tableau 3 Composition des scénarios retenus pour les projections de la diversité ethnoculturelle de la population canadienne, 2006 à 2031

Le scénario de référence, un scénario de faible croissance puis un scénario de forte croissance sont analysés dans ce document. Le scénario de référence combine les hypothèses de fécondité moyenne, d'espérance de vie moyenne, d'immigration moyenne, de composition de l'immigration représentative de celle observée de 2001 à 2006 et de migration interne moyenne. Il permet d'estimer ce que serait la population si la situation et les tendances récentes devaient se poursuivre au cours des prochaines années. Le scénario de faible croissance se distingue du scénario de référence en ce qu'il combine plutôt les hypothèses faibles de fécondité, d'espérance de vie et d'immigration, alors qu'à l'opposé le scénario de forte croissance fait plutôt l'hypothèse d'une forte fécondité, d'une forte espérance de vie et d'une forte immigration. Ces deux scénarios reflètent l'incertitude quant à l'évolution future de la population du Canada et nous permettent de voir ce qu'il adviendrait si les tendances récentes devaient s'infléchir de manière à ralentir ou accélérer l'accroissement de la population. Il va de soi qu'un tel infléchissement affecterait tant la taille que la composition ethnoculturelle de la population.

Les deux scénarios dont les résultats ne figurent qu'en annexe sont tous deux identiques au scénario de référence sauf pour une composante, soit la migration interne avec le scénario de migration interne alternative et la composition de l'immigration avec le scénario d'immigration alternative. Le scénario de migration interne alternative reproduit les schèmes migratoires interrégionaux observés de 2005 à 2006 plutôt que ceux de 1995-1996, 2000-2001 et 2005-2006 alors que le scénario d'immigration alternative suppose que les pays de naissance des immigrants qui s'ajouteront en cours de simulation seront représentatifs de ce qui a été observé en 2007 et 2008 plutôt que de 2001 à 2006. De ces deux variantes du scénario de référence résultent deux portraits distincts de la population canadienne de demain qui illustrent à quel point sa composition est sensible aux phénomènes migratoires régionaux et internationaux.


Notes

  1. Il convient de préciser que lorsque des données observées étaient disponibles pour des périodes de référence ultérieures au point de départ des projections, celles-ci ont été utilisées directement ou indirectement à titre de cibles d'alignement des paramètres pour les années en question (il s'agit des taux de fécondité selon l'âge de 2006 et 2007, du nombre d'immigrants de 2006 à 2009, de l'augmentation du nombre de résidents non permanents de 2006 à 2009, des taux de mortalité selon l'âge et le sexe en 2006 et des taux d'émigration nette de 2006 à 2009). Dans ce cas, les hypothèses décrites ci-après n'ont été appliquées qu'à partir de l'année suivant la dernière année d'observation.
  2. Voir aussi la section 1 qui décrit les méthodes utilisées pour projeter les composantes.
  3. La distinction entre risques de base et risques relatifs est expliquée dans la section sur les méthodes.
  4. Compilées par certaines provinces.
  5. Voir Population Reference Bureau (2009)
  6. À l'échelon provincial, on observe des écarts de fécondité semblables à ceux que présentent les pays du G8, la fécondité étant égale ou supérieure à 1,9 enfant par femme dans les provinces des Prairies mais plus faible, à environ 1,5 enfant par femme, à Terre-Neuve-et-Labrador, en Nouvelle-écosse, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique. Le Québec, l'Ontario et l'Île-du-Prince-édouard se situent quant à eux plus près de la moyenne nationale (Statistique Canada (2009)).
  7. D'autres raisons peuvent également être invoquées pour justifier ces hypothèses alternatives. À propos d'une possible hausse de la fécondité, notons la hausse récente de l'indice synthétique de fécondité, laquelle est non seulement observable au Canada mais aussi dans plusieurs autres pays du G8. D'un autre côté, divers changements sociaux qu'on a souvent associés à la baisse de la fécondité n'ont probablement pas terminé leur course. Parmi les principales manifestations de ces changements, notons la diffusion de l'union libre comme forme conjugale, la scolarisation accrue des femmes ou l'abandon de la pratique religieuse. Il n'est cependant pas exclu que la relation entre la fécondité et ces phénomènes se transforme au fil du temps.
  8. Les résultats des analyses qui ont été menées pour réaliser les présentes projections demeurent fort semblables à ceux obtenus par Caron Malenfant et Bélanger (2006) ainsi que par Bélanger et Gilbert (2003).
  9. Voir aussi Wilkins (2008).
  10. C'est cette source qui a servi à élaborer les risques relatifs pour les Projections de la population des groupes de minorités visibles, Canada 2001 à 2017. Malgré son échantillon restreint, elle montrait elle aussi que la mortalité des immigrants est plus faible au cours des premières années suivant leur établissement au Canada et qu'elle tend, avec le temps passé au pays, à converger vers celle du reste de la population.
  11. On dit « approximativement » puisqu'en réalité, la moyenne a été de 7,6 pour mille avec des extrêmes à 5,8 (en 1998) et à 9,0 pour mille (en 1992 et 1993).
  12. L'émigration nette correspond au nombre d'émigrants, moins les émigrants de retour, plus le solde des personnes temporairement à l'étranger.
  13. Avant 1991, l'une des composantes de l'émigration nette n'était pas estimée : le solde des personnes temporairement à l'étranger.
  14. Elles sont également cohérentes avec les observations de l'enquête de Contre-vérification des dossiers qui ont servi à l'élaboration de l'hypothèse utilisée pour les Projections des groupes de minorités visibles, Canada 2001 à 2017.
  15. Il est à noter qu'une structure géographique constante, celle de 2006, a été appliquée à la base de données qui a servi à constituer l'hypothèse moyenne.
  16. Voir par exemple Dion et Coulombe (2008).
  17. Voir Spielauer (2009).
  18. Il s'agit des chrétiens autres que catholiques, protestants et orthodoxes chrétiens. Ce groupe « comprend les personnes ayant déclaré « chrétienne » de même que celles ayant indiqué « apostolique », « chrétienne regénérée » et « évangélique » » (Statistique Canada, 2003 (1), op.cit.). Ce groupe s'est par ailleurs démarqué entre 1991 et 2001 par la forte progression de sa population.
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