Hypothèses et scénarios

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Hypothèses relatives aux Autochtones
Hypothèses relatives aux non-Autochtones
Scénarios de projection

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Les données prospectives présentées ici sont le résultat d'un ensemble d'hypothèses portant tant sur la population des groupes projetés au départ que sur l'évolution future des composantes susceptibles d'en affecter l'effectif et la composition. Ces hypothèses ont été assemblées en un nombre limité de scénarios dont l'objectif est de montrer ce qu'il adviendrait au cours des années à venir si les hypothèses les composant devaient s'avérer. Ces scénarios ont été élaborés sur la base des critères suivants :

  • Ils se devaient d'être plausibles en regard de notre connaissance de la démographie présente et passée des populations autochtones et non autochtones ;
  • Ils se devaient, ensemble, de former une fourchette d'évolutions possibles suffisamment large pour refléter l'incertitude relative à l'avenir démographique des populations autochtones. Cette incertitude, déjà centrale pour tout exercice de projections, prend une dimension particulière lorsqu'il s'agit de projections de l'identité autochtone en raison notamment des limites des données disponibles et de la difficulté d'anticiper le rôle que pourrait jouer la mobilité ethnique intragénérationnelle sur un horizon de 25 ans ;
  • Ils se devaient enfin d'être utiles du point de vue de la planification de politiques publiques touchant les populations d'intérêt.

Les scénarios retenus se composent de deux ensembles d'hypothèses distincts l'un de l'autre par leur contenu et l'historique de leur élaboration. Le premier ensemble, décrit à la section 2.1, comprend les hypothèses spécifiques aux Autochtones. Celles-ci ont été développées par l'équipe des projections démographiques de Statistique Canada, de concert avec les représentants des ministères subventionnaires des projections, à savoir Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, Ressources humaines et Développement des compétences Canada, Patrimoine canadien ainsi que Citoyenneté et Immigration Canada. Elles ont de plus été soumises à l'attention des membres du comité scientifique du projet (composé d'universitaires et de démographes intéressés aux questions autochtones, aux projections de population et à la microsimulation) qui avait pour mandat de formuler des commentaires et suggestions quant aux méthodes, hypothèses et scénarios des présentes projections.

Le deuxième ensemble, très brièvement résumé à la section 2.2, comprend les hypothèses relatives aux populations non autochtones. Celles-ci ont été sélectionnées parmi les hypothèses développées pour les Projections de la diversité de la population canadienne, 2006 à 2031. Les hypothèses et scénarios de ces projections sont le résultat d'une analyse détaillée des données démographiques récentes, d'un consensus entre plusieurs ministères fédéraux, de discussions avec le comité scientifique formé dans le cadre de ce projet, en plus d'avoir elles aussi fait l'objet de consultations auprès de démographes et d'utilisateurs des données.

Hypothèses relatives aux Autochtones

La présente section vise à décrire les principales hypothèses de projections touchant les populations autochtones (voir le tableau 2), ainsi que les raisons pour lesquelles elles ont été sélectionnées parmi l'infinité d'hypothèses qu'il serait possible de formuler. Il y est question des hypothèses relatives aux composantes plus traditionnellement démographiques que sont la fécondité, la mortalité et les migrations, de même que celles ayant trait à la mobilité ethnique intergénérationnelle et intragénérationnelle. Pour davantage de renseignements sur les autres composantes (scolarité, état matrimonial par exemple), le lecteur est invité à consulter le document Projections de la diversité de la population canadienne, 2006 à 2031.

Tableau 2 Principales hypothèses relatives aux Autochtones servant à l'analyse des projections de la population selon l'identité autochtone au Canada, 2006 à 2031

Fécondité

La fécondité des populations autochtones a connu, depuis la fin des années 1960, un important déclin. Ce constat vaut tant pour les populations d'origine autochtone (Ram, 2004) que pour les populations indiennes inscrites (Guimond et Robitaille, 2009). Malgré ce déclin, la fécondité des populations autochtones demeure encore à ce jour plus élevée que celle du reste de la population canadienne. Ainsi, on estime qu'en 2005-2006, l'indice synthétique de fécondité était d'environ 2,7 enfants chez les femmes d'identité inuite, de 2,4 chez les indiennes de l'Amérique du Nord et de 1,8 chez les femmes d'identité métisse, contre 1,6 dans le reste de la population. Ces niveaux de fécondité sont fort semblables à ceux de 2000-2001 pour les trois groupes autochtonesNote 1, signe que le déclin des dernières décennies ne s'est pas poursuivi au cours de la période la plus récente. Les analyses menées dans le cadre des présentes projections permettent également d'établir que ces différences de fécondité entre les groupes d'identité autochtone subsistent même lorsque l'on tient compte du statut d'Indien inscrit, du lieu de résidence détaillé, de l'état matrimonial, de la scolarité, de l'âge et du nombre d'enfants au foyer, comme le montre le tableau 3. On y voit que le rapport de cote de donner naissance à un enfant, en 2005-2006, était de 2,05 chez les femmes inuites, de 1,49 chez les Indiennes de l'Amérique du Nord et de 1,23 chez les Métisses, tous supérieurs au rapport de cote des non-Autochtones (1,00). Ces données montrent en outre que le fait d'être une Indienne inscrite et le fait de résider dans une réserve entretiennent une relation indépendante, positive dans les deux cas, avec la fécondité.

Tableau 3 Rapports de cote de donner naissance à un enfant selon une sélection de variables, Canada, 2005-2006

Les spécificités culturelles et socio-économiques que l'on peut supposer liées à la fécondité différentielle des Autochtones permettront-elles d'assurer à ces populations une fécondité durablement supérieure à celle des non-Autochtones? Peut-on croire au contraire que, partie prenante d'un mode de vie qu'ils partagent en grande partie – et de plus en plus - avec les non-Autochtones, les Autochtones verront leurs comportements en matière de fécondité se rapprocher de ceux de l'ensemble de la population? L'impossibilité de trancher sur ces questions nous a menés à la formulation de deux hypothèses de fécondité pour les Autochtones. La première suppose une fécondité qui demeure constante jusqu'en 2031Note 2, ce qui implique un maintien des écarts relatifs entre la fécondité des Autochtones et du reste de la population puis entre les différents sous-groupes qui composent la population autochtone, tels qu'il a été possible de les estimer au moyen du Recensement de 2006Note 3. La seconde hypothèse suppose de son côté que la fécondité des groupes autochtones connaîtra une diminution progressive qui mènera, en 2031, à une réduction de moitié de l'écart qui la sépare de celle du reste de la population. L'ampleur de la diminution de la fécondité étant, dans cette hypothèse, fonction de l'ampleur de la « surfécondité » de chacun des groupes considérés, il va de soi qu'elle sera plus importante chez les Inuits que chez les Indiens de l'Amérique du Nord, puis marginale chez les Métis.

Mobilité ethnique intergénérationnelle

Globalement favorable aux populations autochtones, et plus spécialement aux Métis, la mobilité ethnique intergénérationnelle – ou transmission de l'identité autochtone d'une génération à l'autre – semble un phénomène résolument lié à la mixité des unions, comme le montre l'une des rares études récentes du phénomène (Boucher, Robitaille et Guimond, 2009). Les analyses menées dans le cadre des présentes projections établissent quant à elles une grande similitude entre les données tirées du Recensement de 2001 et celles basées sur le Recensement de 2006 : rétention de l'identité plus forte chez les Inuits que chez les Indiens de l'Amérique du Nord, puis plus forte chez ces derniers que chez les Métis, de même qu'une plus forte propension des mères non autochtones à déclarer leurs enfants Métis qu'Indien de l'Amérique du Nord ou Inuit lorsque ceux-ci sont déclarés d'identité autochtone. C'est cette relative stabilité qui fait qu'une seule hypothèse a été formulée quant à cette composante, c'est-à-dire celle d'une poursuite du phénomène jusqu'en 2031 conformément aux estimations de 2006.

Mortalité

Les études s'étant intéressées à la mortalité des Autochtones du Canada (Verma, Michalowski et Gauvin, 2004; Wilkins, Tjepkema, Mustard et Choinière, 2008; Wilkins, Uppal, Finès, Senécal, Guimond et Dion, 2008; Tjepkema et Wilkins, 2011) ont permis de montrer que celle-ci demeure supérieure à celle des non-Autochtones. Les études menées pour les présentes projections arrivent à des résultats concordants. Les données servant d'intrants au modèle pour la mortalité inuite (basées sur une approche géographique) indiquent, pour la période 2004-2007, une espérance de vie de 68 ans chez les hommes et de 74 ans chez les femmes, soit environ de 10 ans de moins que pour la population canadienne dans son ensemble. Des modèles à risques proportionnels estimés pour les hommes et les femmes de 25 ans et plus sur la base de données du Recensement de 1991 couplée à l'état civil de 1991 à 2001 montrent quant à eux que les Indiens de l'Amérique du Nord, qu'ils vivent ou non dans une réserve, ont une mortalité supérieure à celle des Métis, elle-même supérieure à celle des non-Autochtones, même lorsque l'on contrôle pour l'âge, le lieu de résidence, la scolarité, la période d'immigration et le groupe de minorités visibles (voir figures 1a et 1b). Chez les femmes, les risques de décéder ainsi estimés étaient plus de 1,5 fois plus élevés chez chacun des groupes autochtones que pour l'ensemble de la population. Ils étaient entre 1,21 et 1,38 fois plus élevés chez les hommes.

Figure 1a Rapports de risque de décéder selon l'identité autochtone, hommes, Canada, 1991 à 2001

Figure 1b Rapports de risque de décéder selon l'identité autochtone, femmes, Canada, 1991 à 2001

En raison de la sensibilité relativement limitée des résultats de projection à la mortalité sur un horizon de seulement 25 ans, une seule hypothèse de mortalité a été formulée. Cette hypothèse suppose une hausse de l'espérance de vie des Autochtones qui s'effectuerait au même rythme que celui supposé pour les non-Autochtones, ce qui signifie du même coup que sont supposés constants les écarts qui distinguent ces populations à l'égard de la mortalité.

Migrations internationales

Le nombre d'immigrants d'identité autochtone, toutes périodes d'immigration confondues, était estimé à environ 7 000 au Recensement de 2006, ce qui représentait environ 0,6 % de l'ensemble des Autochtones. La vaste majorité de ceux-ci étaient des Indiens de l'Amérique du Nord nés aux États-Unis. Nous ne disposons par ailleurs d'aucune estimation du nombre d'émigrants d'identité autochtone, mais il est permis de penser que ce nombre est lui aussi peu élevé, et que les États-Unis constituent la destination principale de cette émigration. Les faibles nombres impliqués de même que l'absence de mesure de l'émigration sont les raisons pour lesquelles nous faisons l'hypothèse, dans le cadre de ces projections, d'un solde migratoire international nul pour les Autochtones jusqu'en 2031.

Migrations internes

Les Autochtones présentent un profil migratoire interne qui diffère sous plusieurs aspects de celui du reste de la population. Ainsi, l'étude de Dion et Coulombe (2008) a notamment montré que, de 2005 à 2006, les Autochtones avaient une propension à migrer supérieure à celle des non-Autochtones, et qu'en comparaison de ces derniers, les migrants d'identité autochtone tendaient moins fréquemment à s'établir dans les RMR de Toronto, Montréal et Vancouver mais plus souvent à choisir comme destination les régions rurales éloignées et les territoires. Il est par ailleurs établi (Norris et Clatworthy, 2003; Cooke et Bélanger, 2006), et c'est ce que confirment les données des recensements de 1996, 2001 et 2006 analysées pour les présentes projections, que les réserves indiennes tendent, dans l'ensemble, à présenter un solde migratoire interne positif, les migrations contribuant par conséquent, et de façon récurrente, à leur accroissement démographique. On sait enfin que la propension à migrer des Autochtones, comme du reste de la population, tend à décroître avec le temps, en grande partie en raison du vieillissement démographique, les personnes plus âgées étant en moyenne moins « mobiles » que les plus jeunes.

Deux hypothèses de migrations internes ont été développées dans le cadre du présent exercice. La première se base sur les schèmes migratoires des périodes 1995-1996, 2000-2001 et 2005-2006, estimés au moyen des trois derniers recensements. Elle suppose une légère diminution des probabilités de migrer au fil du temps, estimée pour chaque groupe d'identité autochtone de 1996 à 2006Note 4. Le fait de faire reposer l'hypothèse sur trois périodes permet en partie de réduire les difficultés analytiques liées aux petits nombres impliqués puis d'amoindrir les effets de conjoncture, souvent importants lorsqu'il s'agit de migrations, qui peuvent entacher les données basées sur une seule période. La seconde hypothèse est identique à la première sauf en ce qu'elle suppose un solde migratoire nul dans les réserves indiennes. Elle se justifie du fait que des réserves pourraient ne pas pouvoir accommoder, en raison des limites du potentiel de développement immobilier, des influx migratoires soutenus aux niveaux observés dans le passé.

Mobilité ethnique intragénérationnelle

Les études de la mobilité ethnique intragénérationnelle, c'est-à-dire du changement de déclaration de l'identité autochtone au fil du temps, ont permis d'établir qu'il s'est agi au cours du passé récent d'une composante majeure de l'accroissement des populations métisses puis, dans une mesure moindre, des populations indiennes de l'Amérique du Nord (Guimond, 1999; Guimond, 2003; Lebel, Caron Malenfant et Guimond, 2011). On estime qu'à elle seule, la mobilité ethnique intragénérationnelle aura mené à un accroissement de la population métisse de 34 % entre 1996 et 2001 puis de 27 % entre 2001 et 2006. Elle aura contribué à des hausses de 9 % et 10 % chez les Indiens de l'Amérique du Nord vivant hors réserve au cours des mêmes périodes. Les taux nets de mobilité ethnique que l'on peut obtenir en rapportant ces gains démographiques sur la population d'où ils originent principalement, soit la population non autochtone née au Canada et n'appartenant pas à un groupe de minorités visibles, sont présentés au tableau 4. On y voit que la probabilité nette pour un non-Autochtone de se déclarer d'identité métisse cinq ans plus tard était de 0,31 % en 1996 et de 0,35 % en 2001. Les taux nets de mobilité vers les Indiens de l'Amérique du Nord étaient de 0,11 % en 1996 et de 0,15 % en 2001. Variables d'une région à l'autre, ces taux tendent par ailleurs à décroître avec l'âge.

Tableau 4 Mobilité ethnique nette estimée, Canada, 1996 à 2001 et 2001 à 2006

Peut-on croire que la mobilité ethnique continuera d'alimenter les populations métisses et indiennes de l'Amérique du Nord au même rythme pendant encore 25 ans? Ou au contraire est-il possible de penser que, parmi la population non autochtone, le bassin de personnes susceptibles de se déclarer d'identité autochtone s'épuisera, ou s'est déjà épuisé? L'incertitude liée à l'évolution future de cette composante, tout comme son impact sur les effectifs futurs d'Autochtones, sont les raisons pour lesquelles deux hypothèses relatives à la mobilité ethnique intragénérationnelle ont été retenues. La première suppose constants les taux nets de mobilité ethnique estimés de 1996 à 2001 et de 2001 à 2006 jusqu'à la fin de la projection. La seconde ne prévoit aucune mobilité ethnique, et ce, de 2006 à 2031.

Hypothèses relatives aux non-Autochtones

Pour les populations qui ne sont pas d'identité autochtone, une seule hypothèse a été retenue pour chacune des composantes considérées dans le modèle. Il s'agit des hypothèses qui constituent le scénario de référence des Projections de la diversité de la population canadienne, 2006 à 2031. Ce scénario, qui montre ce qu'il adviendrait si les tendances les plus récentes devaient se poursuivre jusqu'en 2031, suppose notamment :

  • Une fécondité moyenne, à environ 1,7 enfant par femme au niveau national au départ, et des écarts de fécondité constants entre les sous-groupes qui composent la population ;
  • Un accroissement modéré de l'espérance de vie, et des écarts constants de mortalité entre les sous-groupes qui composent la population ;
  • Un taux d'immigration constant à 7,5 pour mille, et une composition de l'immigration représentative par pays de naissance de l'immigration au cours de la période 2001 à 2006 ;
  • Un taux d'émigration totale constant à 1,6 pour mille au départ, et des écarts constants d'émigration entre les sous-groupes qui composent la population ;
  • Des schèmes migratoires internes basés sur ceux observés aux recensements de 1996, 2001 et 2006.

Le lecteur intéressé à connaître le détail et la justification de ces hypothèses, ou à connaître les hypothèses relatives aux autres composantes projetées (scolarité, état matrimonial, départ des enfants du foyer, etc.) est invité à consulter la section 2 des Projections de la diversité de la population canadienne, 2006 à 2031.

Scénarios de projection

Cinq scénarios de projection ont été retenus pour l'analyse des résultats que l'on trouve à la section 4 du présent rapport (voir le tableau 5). Le scénario 1 « Aucune mobilité ethnique et fécondité constante » combine l'hypothèse de fécondité constante, l'hypothèse d'une mobilité ethnique intragénérationnelle nulle et l'hypothèse d'un maintien des schèmes migratoires observés en 1996, 2001 et 2006 jusqu'en 2031. Le scénario 2 « Aucune mobilité ethnique et fécondité convergente » est identique au scénario 1, sauf en ce qui a trait à son hypothèse de fécondité, que l'on suppose convergente plutôt que constante. Le scénario 3 « Mobilité ethnique et fécondité constantes » ne diffère de son côté du scénario 1 qu'en ce qu'il suppose un maintien de la mobilité ethnique intragénérationnelle jusqu'en 2031 plutôt qu'un arrêt de celle-ci. Le scénario 4 « Mobilité ethnique constante et fécondité convergente » ne se distingue du scénario 3 que par son hypothèse de fécondité, convergente et non constante. Enfin, le scénario 5 « Solde migratoire nul dans les réserves » suppose à la fois une fécondité constante, une absence de mobilité ethnique intragénérationnelle et un solde migratoire nul pour les réserves indiennes.

Tableau 5 Scénarios retenus pour les projections de la population selon l'identité autochtone au Canada, 2006 à 2031

Ces cinq scénarios permettent, ensemble, de répondre aux critères énumérés précédemment, en plus de rendre possible l'analyse de l'impact de la fécondité, de la mobilité ethnique intragénérationnelle et de certains aspects de la migration interne sur les populations autochtones de demain. Ainsi, la comparaison des scénarios 1 et 3, ou 2 et 4, permet de voir comment la mobilité ethnique des Autochtones est susceptible d'imprimer sa marque sur la démographie des populations projetées, le reste demeurant constant par ailleurs. La comparaison des scénarios 1 et 2, ou 3 et 4, rend possible l'estimation des effets d'une diminution de l'écart entre Autochtones et non-Autochtones quant à leur fécondité. Enfin, la comparaison des scénarios 1 et 5 permet de montrer ce qu'il adviendrait au cours des années à venir si les migrations internes cessaient d'être favorables aux réserves indiennes. C'est pourquoi le scénario 5 n'est présenté que pour l'analyse des projections de la population des réserves.

Le choix d'assortir chacun de ces cinq scénarios d'un ensemble unique d'hypothèses pour les populations non autochtones a été motivé par l'objectif de faciliter les comparaisons d'un scénario à l'autre. Cela ne signifie nullement que ces hypothèses relatives aux non-Autochtones sont considérées comme ayant une probabilité plus élevée de se réaliser que celles qui composent les autres scénarios qui auraient pu être formés.


Notes

  1. Les indices synthétiques de fécondité calculés sur la base du Recensement de 2000-2001 étaient de 2,7 chez les femmes inuites, de 2,5 chez les Indiennes de l'Amérique du Nord et de 1,7 chez les Métisses contre 1,5 dans le reste de la population.
  2. Presque constante en réalité. On suppose, pour l'ensemble de la population du Canada, un indice synthétique de fécondité (ISF) de 1,7 enfant par femme atteint dès 2009, conformément à l'hypothèse centrale des Projections de la diversité de la population canadienne, 2006 à 2031.
  3. Des changements dans la composition socio-économique des populations projetées peuvent cependant mener à une fluctuation des écarts de fécondité, même si tous les paramètres sont maintenus constants. Cette remarque vaut également pour d'autres composantes comme la mortalité.
  4. En contrôlant pour toutes les variables (voir la section méthode) prises en considération dans les modèles de migration interne.
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