Chapitre 5

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Augmentation des pratiques sans travail du sol

De tout temps, la plupart des exploitants agricoles ont utilisé le travail du sol conventionnel. Toutefois , au cours des dernières décennies, les exploitants agricoles ont remplacé de plus en plus le travail du sol conventionnel par des techniques d'ensemencement sans travail du sol ou par un travail de conservation du sol. La technique sans travail du sol est plus écologique, des machines spécialisées servant à tracer une fente étroite dans le sol pour déposer les graines. Le travail de conservation du sol est plus écologique, la profondeur des sillons se situant entre celles des techniques sans travail du sol et de travail du sol conventionnel.

La superficie totale des terres préparées pour l'ensemencement est demeurée à près de 70 millions d'acres au Canada depuis 1991, passant à un peu plus de 73 millions d'acres en 2011. En 2011, 84,8 % des terres préparées pour l'ensemencement se situaient dans les provinces des Prairies, soit le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta.

Pour la première fois, des pratiques sans travail du sol ont été appliquées à plus de la moitié de toute la superficie préparée pour l'ensemencement au pays, un changement qui a été causé par une augmentation de 23,8 % de la superficie des terres ensemencées au moyen de techniques sans travail du sol (figure 24). Dans l'ensemble, les exploitations agricoles ont été plus nombreuses dans une proportion de 17,1 % à déclarer utiliser des pratiques sans travail du sol qu'en 2006.

Les systèmes sans travail du sol prédominent dans les Prairies, où la grande taille des exploitations agricoles et les sols propices à l'érosion améliorent les avantages environnementaux et financiers de l'ensemencement à passage unique. Dans l'est du Canada, le Québec a doublé sa superficie sans travail du sol, celle-ci atteignant plus d'un demi-million d'acres, le nombre d'exploitations agricoles utilisant cette pratique ayant augmenté de 69,0 %. Cette augmentation est attribuable en partie aux incitatifs gouvernementaux qui ont été versés aux exploitants agricoles pour qu'ils utilisent des pratiques sans travail du sol entre 2009 et 2013.

Figure 24: Proportion de la superficie préparée pour l'ensemencement selon la pratique de travail du sol, Canada, 1991 à 2011

Même si l'ensemencement sans travail du sol ne convient pas à tous les types de cultures agricoles et nécessite un investissement important en machines, il comporte néanmoins des avantages importants pour les exploitants agricoles. Plus particulièrement, l'ensemencement sans travail du sol diminue le temps requis pour l'ensemencement et réduit considérablement le carburant utilisé dans le processus. Par ailleurs, l'ensemencement sans travail du sol comporte de nombreux avantages écologiques, comme une amélioration de la structure du sol, une amélioration de la pénétration et du maintien de l'humidité, et un moins grand compactage du sol et érosion des terres.

Le passage à l'ensemencement sans travail du sol a aussi été à l'origine de la baisse de la superficie consacrée à la jachère, une pratique de gestion des terres qui fait en sorte que des terres demeurent non ensemencées pour pouvoir rétablir leur humidité et contrôler les mauvaises herbes dans les régions semi-arides des Prairies.

La superficie des terres faisant l'objet d'un travail du sol conventionnel a diminué de 30,9 % depuis 2006 et représente 19,0 % de toutes les terres préparées pour l'ensemencement en 2011. Il s'agit d'une pratique courante dans certaines régions du pays, en raison du type de culture et des caractéristiques du sol.

Diminution de l'irrigation en 2010

Au total, 1,9 million d'acres de terres ont été déclarées comme irriguées en 2010, soit 8,9 % de moins qu'en 2005.

La baisse de la superficie totale irriguée au Canada est largement attribuable aux précipitations supérieures à la moyenne dans plusieurs régions du pays en 2010. La baisse la plus marquée a touché la superficie en foin et en pâturages irriguée qui a diminué de 17,9 %, pour s'établir à 550 260 acres.

La majorité de l'irrigation continue d'être déclarée pour les grandes cultures et le foin, suivis par les légumes, les fruits et d'autres cultures.

L'Alberta a continué de déclarer la plus grande superficie de terres irriguées au pays, soit 65,2 % du total, la majeure partie étant constituée de grandes cultures irriguées et de foin et pâturages irrigués.

La Colombie-Britannique venait au deuxième rang quant à la superficie irriguée, soit 14,4 % du total national. La Colombie-Britannique a continué de déclarer la majeure partie des cultures irriguées de fruits au Canada, la superficie en fruits irriguée de cette province ayant augmenté de 21,3 %, pour atteindre un total de 48 077 acres. Cela contrebalance la baisse de la superficie en fruits irriguée dans d'autres provinces, comme l'Ontario, ce qui donne lieu à une augmentation nationale de 5,2 %.

L'irrigation des cultures de légumes au Canada a diminué de 16,3 %, pour s'établir à 89 987 acres. La majeure partie de la superficie en légumes irriguée se retrouve dans les exploitations agricoles de l'Ontario, en dépit d'une baisse de 18,9 % dans cette province en 2010 comparativement à 2005.

Fumier et engrais chimiques

La proportion d'exploitations agricoles déclarant utiliser ou produire du fumier en 2010 a diminué pour s'établir à 55,0 %, comparativement à 59,4 % en 2005. Une part importante de cette baisse peut être attribuée à la diminution du nombre de producteurs de bovins. Les exploitants catégorisés comme producteurs de bovins de boucherie ont continué de représenter la proportion la plus forte (29,7 %) des exploitations déclarant l'utilisation de fumier, en dépit d'une baisse par rapport à la proportion de 39,8 % enregistrée en 2005, en raison de la diminution globale du nombre de bovins de boucherie. La deuxième contribution en importance est venue des exploitations catégorisées comme fermes laitières (10,7 %).

Du fumier solide ou composté a été appliqué à 4,3 millions d'acres de terres au Canada en 2010. Les producteurs de bovins de boucherie représentent la catégorie des exploitations qui ont appliqué du fumier solide ou composté à la plus grande superficie, suivis par les fermes laitières. Dans l'ouest du Canada, on retrouvait un peu plus de la moitié de la superficie totale des terres sur lesquelles du fumier solide ou composté a été répandu; cela est dû au fait que la majorité de la production de bovins de boucherie se retrouve en Alberta.

Du fumier liquide a été répandu mécaniquement à 2,8 millions d'acres en 2010. Les producteurs de porcs et les producteurs laitiers étaient les plus susceptibles de répandre du fumier liquide. En 2010, 70,1 % de la superficie sur laquelle du fumier liquide a été répandu se retrouvait au Québec et en Ontario, qui comptent la majeure partie des fermes laitières.

Dans l'ensemble du Canada, des engrais chimiques commerciaux ont été répandus sur 61,6 millions d'acres de terres et de la chaux a été répandue sur 950 000 acres en 2010. Dans les deux cas, la superficie totale des terres recevant ces engrais est demeurée similaire en 2005 et en 2010.

Résidus de récolte

Dans l'ensemble du Canada, les exploitants agricoles ont déclaré un total de 5,9 millions d'acres de terres sur lesquelles des résidus de récolte (paille, fourrage, tiges) ont été mis en balles en 2010. Cette question était nouvelle dans le Recensement de l'agriculture de 2011. Parmi les utilisations des résidus de récolte mis en balles figurent la litière des animaux et le contrôle de l'érosion.

Davantage d'exploitations agricoles biologiques

Changement dans la réglementation

En 2009, le Règlement sur les produits biologiques est entré en vigueur au Canada et prévoit une certification obligatoire de la conformité à la norme nationale sur l'agriculture biologique révisée pour les produits agricoles présentés comme des produits biologiques aux fins d'importation, d'exportation et de commerce interprovincial, et pour les produits portant l'estampille fédérale. La production biologique est certifiée par des organismes de certification accrédités par l'Agence canadienne d'inspection des aliments, qui est responsable de la supervision du système.

Selon le nouveau règlement, les producteurs peuvent être certifiés biologiques ou en transition. Les producteurs en transition sont ceux qui sont en voie d'entreprendre le processus de trois ans visant à faire certifier la totalité ou une partie de leur production au moment du Recensement de l'agriculture de 2011.

Le nombre d'exploitations agricoles certifiées biologiques a continué d'augmenter

Le nombre d'exploitations agricoles certifiées biologiques a augmenté de 4,4 % au Canada depuis 2006, et de 66,5 % depuis 2001, pour s'établir à 3 713 en 2011. Les exploitations agricoles certifiées biologiques représentaient 1,8 % de toutes les exploitations agricoles au Canada, comparativement à 1,5 % en 2006 et à 0,9 % en 2001 (tableau 11).

Tableau 11
Nombre d'exploitations agricoles biologiques, Canada, 2001 à 2011
Recensement de l'agriculture Exploitations biologiques certifiées et/ou en transition* Exploitations biologiques certifées Exploitation biologiques en transition Pourcentage des exploitations biologiques par rapport au nombre total de fermes
2011 4 120 3 713 543 1,8
2006 3 898 3 555 640 1,5
2001 .. 2 230 .. 0,9

Parmi les provinces dont le nombre d'exploitations agricoles certifiées biologiques ayant augmenté entre 2006 et 2011, le Québec et l'Ontario ont affiché les hausses les plus importantes, soit respectivement 198 exploitations et 81 exploitations. Au Québec, il existait déjà des dispositions législatives provinciales prévoyant la certification de la production biologique avant l'avènement du Règlement sur les produits biologiques en 2009.

Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba et la Saskatchewan ont tous affiché des baisses du nombre d'exploitations agricoles certifiées biologiques depuis 2006. La Saskatchewan comptait le nombre le plus élevé d'exploitations agricoles certifiées biologiques, soit 1 015, en dépit d'une baisse de 14,1 % depuis 2006. Le Québec, qui vient au deuxième rang quant au nombre d'exploitations agricoles certifiées biologiques, a dépassé la Saskatchewan (figure 25).

Figure 25: Nombre d'exploitations agricoles certifiées biologiques selon la province, 2001 à 2011

Les grandes cultures et la culture du foin sont demeurées la catégorie la plus importante de cultures certifiées biologiques

Les grandes cultures et la culture du foin sont demeurées la catégorie la plus importante de cultures certifiées biologiques, même si le nombre d'exploitations agricoles a diminué légèrement depuis 2006. La production biologique de fruits, de légumes et en serre est la seule autre catégorie qui a connu une baisse (figure 26).

Figure 26: Catégories de produits déclarées par les exploitations agricoles certifiées biologiques, Canada, 2006 et 2011

Le Québec venait au premier rang quant au nombre de producteurs d'érable biologique et a connu la hausse la plus importante. La Colombie-Britannique a continué de déclarer le nombre le plus important d'exploitations agricoles certifiées biologiques au Canada pour les fruits, les légumes et la production en serre. Le Québec et la Colombie-Britannique venaient en tête de la nouvelle catégorie des fines herbes, épices ou ail biologiques, ayant dénombré respectivement 32,4 % et 31,8 % des exploitations agricoles certifiées biologiques au Canada dans cette catégorie.

La plupart des exploitations agricoles certifiées biologiques se retrouvaient dans les catégories de revenus agricoles bruts de 50 000 $ à 99 999 $ et de 100 000 $ à 249 999 $. Presque toutes les catégories ont affiché une hausse de la proportion d'exploitations agricoles certifiées biologiques (figure 27).

Figure 27: Proportion de toutes les exploitations agricoles certifiées biologiques, selon la catégorie de revenus agricoles bruts (aux prix constants de 2010), Canada, 2006 et 2011

Moins de la moitié des exploitations agricoles déclarent un accès Internet à haute vitesse

Le pourcentage d'exploitations agricoles utilisant Internet pour leurs activités agricoles a augmenté, pour passer de 34,9 % en 2006 à 55,6 % en 2011.

En 2011, 44,8 % de toutes les exploitations agricoles déclaraient avoir accès à Internet à haute vitesse. Au pays, l'accès autodéclaré à Internet à haute vitesse dans toutes les exploitations agricoles variait de 40,6 % au Québec à 49,5 % à l'Île-du-Prince-Édouard. En comparaison, dans la population en général, les données les plus récentes de l'Enquête canadienne sur l'utilisation d'Internet ont montré que les trois quarts des ménages canadiens déclaraient avoir un accès Internet à haute vitesse à domicile en 2010.

Un secteur dynamique

Le Recensement de l'agriculture de 2011 montre que le secteur de l'agriculture au Canada a continué de prendre de l'expansion du point de vue de la taille d'exploitation, de se consolider et d'adapter ses pratiques agricoles et produits.

Le fait de saisir la situation de l'industrie agricole à un moment donné permet de dresser un portrait, tous les cinq ans, d'une industrie dynamique et de plus en plus complexe, aux niveaux régional, provincial, et national. Par ailleurs, les données du recensement, qui remontent à plus de 90 ans, permettent une analyse des tendances à long terme et des changements structurels et retracent l'histoire de cette industrie de premier plan.

Statistique Canada aimerait remercier la collectivité des exploitants agricoles au Canada de leur participation et leur aide lors du Recensement de l'agriculture de 2011.

Pour obtenir plus de renseignements concernant le Recensement de l'agriculture, communiquez avec le Centre de contact national de Statistique Canada au 613-951-8116 ou composez sans frais le 1-800-263-1136; infostats@statcan.gc.ca

Pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Rosemary Villani au 613-951-2889, Recensement de l'agriculture, Division de l'agriculture.

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