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Le Haut-Canada et les Loyalistes (1785 à 1797)

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Par suite de l’abandon d’E-STAT, certains des liens menant aux tableaux qui figurent dans la publication 98-187-X Introduction aux recensements du Canada, 1665-1871 ont été rompus. Les tableaux peuvent être demandés dans le cadre de l’Initiative de démocratisation des données de Statistique Canada (http://www.statcan.gc.ca/fra/idd/idd). Par souci de commodité pour les utilisateurs, les tableaux peuvent aussi être obtenus sur le site Web de l’Université Queen’s : (http://library.queensu.ca/data/census-1665-1871), site disponible en anglais seulement puisque l’Université Queen’s n’est pas assujettie à la Loi sur les langues officielles.

Le mouvement migratoire qui se place ici, en ordre de date, eut une telle importance qu'il est nécessaire d'accompagner les chiffres de quelques explications ; car c'est à dater de la Révolution Américaine qu'ont commencé les rapides progrès de la colonisation anglaises des Provinces du Golfe et de la Province d'Ontario, alors partie intégrante de l'ancienne Province de Québec. La Province actuelle d'Ontario fut érigée, pour la première fois, en Province séparée, sous le nom de Haut-Canada, en 1791. Malheureusement les détails n'abondent pas sur cet intéressant sujet ; Sabine, dans son ouvrage sur les Loyalists (Boston, 1864), dit, dans sa Préface :--"Les plus industrieux chercheurs de leur histoire ont été peu récompensés pour le temps et les soins qu'ils y ont mis."

La révolution des Colonies anglaises, aujourd'hui les Etats-Unis, vint raviver les anciennes luttes qui n'avaient jamais été entièrement abandonnées, entre les Puritains et les Cavaliers, aussi respectivement désignés sous les noms de Roundheads et de Monarchists, et encore de Whigs et de Tories. En général, les derniers prirent activement ou passivement la part de l'Angleterre et, comme tels, sont désignés, maintenant, dans les ouvrages écrits par les Américains, sous le nom de Loyalists, et par les écrivains Anglais et Canadiens sous le nom de United Empire Loyalists.

À mesure que se faisait la guerre de l'Indépendance des treize Colonies, comme on les nommait, les Loyalists, dont un très grand nombre avaient rejoints l'armée Anglaise, avaient à souffrir la confiscation et le bannissement ; la plupart demeurèrent, malgré tout, dans leur pays natal ou d'adoption, d'autres allèrent se réfugier en Angleterre, d'autres, enfin, au chiffre total probable de 35 à 40,000 personnes, y compris les soldats licenciés, vinrent demander asile au Canada et à la Nouvelle-Ecosse. Avant leur arrivée, la population d'origine Britannique comptait, dans cette dernière province, 12,000 âmes, étant en diminution du nombre du recensement de 1772, dans la Nouvelle-Ecosse, qui comprenait alors le Nouveau-Brunswick. La partie de la Province de Québec, formant aujourd'hui de nouveau la Province de Québec, comptait environ 10,000 âmes de la même origine ; la partie de la Province de Québec, formant aujourd'hui la Province d'Ontario, était, on peut dire, inhabitée.

Ce fut à la paix conclue par le Traité de Paris, signé le 3 Septembre 1783, que commença le grand mouvement des United Empire Loyalists vers les Provinces restées fidèles à l'Angleterre ; mais dès l'évacuation de Boston par les troupes Anglaises, en Mars 1776, un nombre considérable de Loyalists se réfugièrent à la Nouvelle-Ecosse. Semblablement, à la suite de la capitulation du Général Bourgoyne, à Saratoga, en Octobre 1777, un certain nombre de Loyalists prirent asile dans la Province de Québec.

Les Loyalists furent bien accueillis par l'Angleterre et ses colonies. Le Parlement passa un Acte autorisant la Couronne à établir le montant des pertes qu'ils avaient faites, par la confiscation de leurs propriétés, et à les indemniser, ce qui fut fait de 1784 à 1788, les Commissaires tenant enquête tout le temps, en Angleterre d'abord, puis à Halifax, à Québec et à Montréal.

Dans la Province de Québec et dans la Province de la Nouvelle-Ecosse, on donna aux réfugiés, des terres d'une étendue de 200 à 1,200 âcres par famille, des instruments d'agriculture et des secours en aliments et vêtements pendant deux années.

En sus de ce qui avait été fait pour les familles réfugiées, un Ordre en Conseil du Gouvernement de la Province de Québec, en date du 9 Novembre 1789, vint pourvoir à l'établissement des enfants des Loyalists. Voici un extrait de cet Ordre en Conseil.

"Le Conseil étant de l'avis de Sa Seigneurie, ordonne en conséquence que le Bureau des Terres prenne des mesures pour la conservation d'un Registre des noms de toutes les personnes tombant sous l'appellation précitée (Loyalists), à cette fin que leurs descendants puissent être distingués des colons à venir, dans les Registres des Paroisses, et sur les Rôles de la Milice dans leurs districts respectifs, et de toute autre manière dans les documents publics de la Province, comme étant dignes, à cause de la persévérance, de la fidélité et de la conduite si honorable de leurs ancêtres, de bénéficier d'avantages et de privilèges distincts."

"Il est encore ordonné que le Bureau des Terres, en ces cas, pourvoie non-seulement à récompenser les fils de ces Loyalists à leur âge de majorité, mais aussi leurs filles, à cet âge ou à l'occasion de leur mariage, en leur accordant à chacune un lot de terre de 200 âcres, plus ou moins."

Il existe encore de ces listes en Canada ; les Archives du Département de l'Agriculture, à Ottaoua, possèdent la copie d'un de ces cahiers dont l'original appartient au Gouvernement d'Ontario. On trouve dans les Archives de Londres, au milieu des documents désignés sous le nom de Haldimand Papers, des listes de noms et autres mémoires relatifs aux Loyalists, ces papiers, toutefois, sont antérieurs à l'Ordre en conseil dont on vient de parler.

Les dépêches du Gouverneur Parr, de la Nouvelle-Ecosse, en date de Septembre et d'Octobre 1783, portent à 20,000, tout ensemble, le nombre des United Empire Loyalists, dès lors, réfugiés dans cette Province, y compris le Nouveau-Brunswick, encore alors annexé à la Nouvelle-Ecosse.

En 1784, tout le littoral du fleuve St. Laurent, depuis le lac St. François jusqu'au Lac Ontario, les bords du Lac Ontario jusqu'à et y compris la Baie de Quinté, puis les environs de la ville de Niagara, alors appelée Newark, et une partie des rives de la Rivière Détroit, furent colonisés par environ 10,000 United Empire Loyalists, qui prirent possession des terres partagées pour les recevoir, aidés des secours du Gouvernement.

Dès avant, alors et depuis, un nombre de Loyalists moins considérable que celui des réfugiés du Haut-Canada ; mais important aussi, s'était établi dans la partie bas-canadienne de la Province de Québec, surtout dans la partie voisine de la frontière Américaine. En sorte que, sans pouvoir préciser le nombre des United Empire Loyalists qui, pendant la durée de la guerre de la révolution Américaine et durant les quelques années qui suivirent la paix de 1783, ont pris refuge dans le Nord-Amérique-Britannique d'aujourd'hui, on peut l'évaluer au chiffre d'environ 40,000. Il ne faut pas oublier que le mouvement d'Immigration, qui dirigeait les Loyalists vers les Provinces Anglaises, dura pendant plusieurs années ; car, même après avoir échappé aux mauvais traitements de l'époque révolutionnaire, et longtemps après la signature du traité de paix, la position des loyalistes dans la nouvelle république était assez difficile à supporter.

1785--Population de Terreneuve, estimée à 10,244.
(British Colonies, Vol. I., page 298.)

1790--Population du Canada : 161,311.
(Voir les tableaux sommaires dans E-STAT 1.--Trouvé aux Archives du Greffe de Montréal.)

1790--La population de la Nouvelle-Ecosse a été estimée à 30,000 âmes, pour cette année, pour la Péninsule seulement ; le Cap Breton, le Nouveau-Brunswick (1784) et l'Isle Saint-Jean (1770) ayant été séparés.
(Haliburton, Nouvelle-Ecosse, Vol. II, page 275.)

1793--La Population établie du Cap Breton, contenait 423 hommes en état de porter les armes: soit une population résidente d'environ 2,000.
(Mémoire du Lieutenant Gouverneur.--Archives d'Ottawa.)

1797--Population totale de l'Isle Saint-Jean, évaluée à 4,500 âmes de toutes les origines.
(Chiffre adopté par plusieurs auteurs.)