12 février 2019

Source : Le présent article a été publié dans le bulletin d’information de l’hiver 2019 du Comité des femmes économistes canadiennes (CFEC) le 1er février 2019.

Par M. Connolly

Tout au long de ses 25 ans de carrière, Isabelle Amano a occupé plusieurs postes dans le secteur public, la plupart dans le domaine de l’analyse économique et des politiques selon une perspective tantôt nationale, tantôt internationale. Isabelle est actuellement directrice générale de la Direction des études analytiques à Statistique Canada, où elle dirige un programme de recherche dans les domaines économique, social et de la santé. Elle était auparavant directrice de la Division de l’analyse et des prévisions économiques au ministère des Finances, où elle coordonnait les prévisions économiques du gouvernement du Canada ainsi que l’analyse de larges enjeux macroéconomiques et de questions clés en matière de politiques. Ce poste lui a permis d’utiliser à bon escient plus de dix années d’expérience au ministère des Finances dans les domaines de la politique budgétaire provinciale et internationale, de l’analyse et des prévisions macroéconomiques pour les États-Unis, et de la conception de politiques et de la coordination au niveau international. Sa carrière a débuté à la Banque du Canada.

Isabelle est titulaire d’un baccalauréat ès arts spécialisé en économie de l’Université de Windsor et d’une maîtrise ès arts (économie) de l’Université Queen’s, avec spécialité en théorie monétaire et en macroéconomie.

Pourriez-vous nous dire brièvement ce qui vous a amenée à faire carrière en économie?

Je savais à l’école secondaire que je voulais devenir économiste. Je me souviens que l’économie n’était pas l’une des matières enseignées à mon école; j’ai donc suivi un cours d’introduction à l’économie par correspondance (les cours en ligne n’existaient pas encore!). L’économie est un mélange de plusieurs de mes disciplines préférées : les affaires, les mathématiques, la psychologie, la science politique, la sociologie et l’informatique. À la fin de mon programme de baccalauréat spécialisé, j’étais la seule femme qui restait dans la classe. Nous n’étions guère plus nombreuses dans mon programme de maîtrise.

Au cours de mes vingt-cinq années au gouvernement, j’ai observé le rôle important que joue l’économie en politique publique.

Cette perspective multidisciplinaire qui m’a attirée au départ est ce qui fait de l’économie un domaine si puissant et si exceptionnel pour nous aider à comprendre comment les gouvernements, les entreprises et les particuliers interagissent et sont touchés par les politiques dans le monde complexe d’aujourd’hui.

Comment votre carrière vous a-t-elle menée à votre poste actuel de directrice générale de la Direction des études analytiques à Statistique Canada?

Au cours des vingt-cinq dernières années de ma carrière, j’ai eu la chance d’occuper plusieurs postes intéressants dans le secteur public, surtout dans le domaine de l’analyse économique et des politiques budgétaires selon une perspective tantôt nationale, tantôt internationale.

Je suis actuellement directrice générale de la Direction des études analytiques à Statistique Canada, où je travaille avec une équipe de chercheurs formidables qui s’affairent à de la recherche, l’élaboration de données et la modélisation en lien avec les politiques dans les domaines économique, social et de la santé. Ma direction cultive des liens étroits avec les universités par l’entremise de notre Centre d’élaboration de données et de recherche économique et de nos multiples projets collaboratifs et partenariats avec des chercheurs du milieu universitaire d’un bout à l’autre du pays.

J’occupais auparavant le poste de directrice de la Division de l’analyse et des prévisions économiques de la Direction des politiques économique et budgétaire au ministère des Finances, où j’étais responsable de coordonner les prévisions économiques du gouvernement du Canada ainsi que l’analyse de larges enjeux macroéconomiques et de questions clés en matière de politiques. Ce poste m’a permis d’utiliser à bon escient plus de dix années d’expérience au ministère des Finances dans les domaines de la politique budgétaire provinciale et internationale, de l’analyse et des prévisions macroéconomiques pour les États-Unis, et de la conception de politiques et de la coordination au niveau international pour les processus des ministres des Finances du G7, du G20 et de l’APEC.

Ma carrière a commencé à la Banque du Canada en 1992. J’ai d’abord travaillé pour la division de l’analyse monétaire et financière, puis pour la division internationale.

Quelle est la recherche la plus excitante qui a lieu actuellement dans votre domaine?

Eric Schmidt, ancien PDG de Google, a dit en 2010 : [Traduction] « Cinq exaoctets d’information ont été générés entre l’aube de la civilisation et l’année 2003, mais à présent, cette quantité d’information est créée tous les deux jours… et le rythme ne cesse d’augmenter ». Il n’y a aucun doute qu’avec l’entrée en jeu des mégadonnées et de nouvelles technologies, le domaine de l’économie est le théâtre de choses excitantes.

Lors d’une période relativement brève, nous avons vu émerger de nouveaux outils et méthodes d’extraction et de manipulation des données à grande échelle ainsi qu’une myriade de nouvelles manières d’analyser les données : infonuagique, traitement parallèle, exploration de texte, outils d’apprentissage machine, etc. Plusieurs prédisent que les mégadonnées transformeront le monde des affaires, l’administration publique et d’autres aspects de l’économie. En effet, les ensembles de données administratives de grande échelle et les données appartenant au secteur privé peuvent grandement améliorer la manière dont nous mesurons, surveillons et décrivons l’activité économique. Les mégadonnées peuvent également contribuer à la conception de nouveaux modèles de recherche qui aident les chercheurs à déterminer les effets découlant de divers événements ou politiques. Dans les domaines de la statistique et de l’informatique, les mégadonnées ont rendu possible la création d’outils de modélisation prédictive qui pourraient s’avérer utiles en vue de prédire les phénomènes économiques.

J’ajouterai que l’émergence de la recherche fondée sur le sexe dans de nombreuses disciplines apporte également une toute nouvelle perspective sur l’économie, qui influence non seulement la manière dont nous abordons la recherche à venir, mais nous encourage également à revenir sur des problèmes et des conclusions du passé.

Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez dans le cadre de votre travail?

L’un des plus grands défis de mon travail est de trouver l’équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Avec toutes les belles possibilités que nous offre le domaine de l’économie, il est facile de comprendre pourquoi on manquerait de temps pour poursuivre ses projets personnels. Il est très important de savoir mettre du temps de côté pour réfléchir de manière stratégique, bâtir son capital humain et renforcer ses réseaux professionnels. Et bien sûr, il faut aussi accorder du temps à sa famille, à ses amis et à soi-même.

En tant qu’économiste en général et dans votre domaine en particulier, avez-vous fait face à des situations qui semblaient spécifiques à votre sexe?

Au début de ma carrière, j’ai grandement bénéficié de plusieurs mentors attentionnés et généreux — tant des hommes que des femmes — qui ont voulu aider à mon cheminement professionnel et personnel. On parle beaucoup aujourd’hui de l’importance d’avoir de bons mentors tout au long de sa carrière, et il existe à présent d’excellents programmes — certains officiels, d’autres officieux — visant à forger ces relations précieuses. Je peux dire sans l’ombre d’un doute que mes mentors ont contribué à accroître ma confiance et ma conscience de soi et à guider mes choix de carrière. Tout le monde peut bénéficier d’un bon mentor, mais je crois que les jeunes femmes qui ont leur carrière à cœur, en particulier dans les domaines où elles sont sous-représentées, ont particulièrement à gagner à demander conseil à d’autres femmes qui sont déjà passées par là afin de partager des perspectives et des leçons retenues.

Avez-vous des conseils à partager avec les femmes économistes au Canada?

Compte tenu de l’importance de l’économie à notre époque, les femmes économistes font face à d’innombrables perspectives au sein des entreprises, du gouvernement, des ONG et du milieu de la recherche, non seulement au Canada, mais partout dans le monde. Trouvez-vous un créneau qui vous fascine et vous motive.

Ayez confiance et partagez ce que vous savez et ce que vous pensez. Souvenez-vous : l’économie constitue un fondement important de l’établissement de politiques, ce qui donne aux femmes économistes un pouvoir incroyable pour influencer l’avenir.

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