Faits saillants

L’activité humaine et l’environnement 2013 : Mesure des biens et services écosystémiques au Canada présente des données sur le nombre d’écosystèmes et de biens et services écosystémiques (BSE) au Canada, ainsi que sur leur qualité et leur valeur. Le rapport comprend les résultats préliminaires d’un projet interministériel de deux ans visant à élaborer des comptes expérimentaux des écosystèmes et l’infrastructure statistique requise. Il fournit un aperçu de la comptabilité et de l’évaluation des écosystèmes, plusieurs mesures du nombre d’écosystèmes et de biens et services s’y rapportant, ainsi que de leur qualité, une étude de cas pour la valorisation des BSE et un programme de recherche pour les travaux futurs dans ce domaine.

Résumé

Les biens et services écosystémiques (BSE) sont essentiels à l’activité humaine. Ces biens tangibles (par exemple, poisson, bois) et ces services moins tangibles (par exemple, air pur, sol arable) sont nécessaires à nos vies et à notre subsistance, et pourtant les activités humaines peuvent avoir des répercussions sur les structures et les fonctions des écosystèmes qui les produisent. Il n’a jamais été aussi crucial d’assurer un suivi de la quantité, de la qualité et de la valeur des BSE.

En 2011, Statistique Canada a reçu un financement fédéral pour élaborer des comptes écosystémiques expérimentaux dans le but spécifique de soutenir les besoins stratégiques en matière d’évaluation des BSE. Le projet mis en oeuvre, intitulé Mesure des biens et services écosystémiques (MBSE), a été réalisé dans le cadre d’un partenariat unique entre Statistique Canada et Environnement Canada, coresponsables du projet, avec la collaboration d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, de Pêches et Océans Canada, de Ressources naturelles Canada, de Parcs Canada et d’Horizons de politiques Canada. Le présent rapport résume les constatations issues du projet et examine la quantité, la qualité et la valeur des écosystèmes et des BSE au Canada.

Plusieurs des constatations exposées dans le présent rapport, et en particulier celles concernant la couverture terrestre et l’analyse du changement de la couverture des terres, ont pu être formulées grâce à la création de la base de données géospatiale MBSE, qui regroupe de nombreux ensembles de données spatiales accessibles au public. Cette base de données constitue un élément clé de l’infrastructure statistique de la MBSE et permettra d’accélérer la recherche dans ce domaine. En parallèle, on a élaboré de nouveaux concepts de comptabilité des écosystèmes compatibles avec les projets internationaux, par exemple le Système de comptabilité environnementale et économique intégrée (SEEA) : comptabilité expérimentale des écosystèmes, l’Économie des écosystèmes et de la biodiversité (TEEB) et le projet Wealth Accounting and the Valuation of Ecosystem Services (WAVES).

L’analyse de la couverture terrestre sert de point de départ à l’étude de la quantité des écosystèmes et de leur évolution au fil du temps. De 2001 à 2011, la superficie totale des forêts de conifères, de feuillus et mixtes du pays est passée de 3,1 millions km2 à 3,0 millions km2 (une baisse de 4 %), alors que le couvert arbustif est passé de 2,4 millions km2 à 2,5 millions km2 (soit une hausse de 4 %). Les zones bâties à l’intérieur et autour des villes et villages dans le sud du Canada se sont accrues en raison de la transformation de terres cultivables et de forêts. Par exemple, entre 2000 et 2011, une superficie totale de 3 361 km2 a été convertie en zones bâties dans le sud du Canada.

L’examen de la région du Grand Golden Horseshoe – qui couvre une superficie de 33 200 km2 à l’ouest du lac Ontario et qui comprend la région du Grand Toronto – permet de mesurer le recul des paysages naturels et l’accroissement de la population. La population du Grand Golden Horseshoe a augmenté de 17 % de 2001 à 2011, alors que la zone habitée de la région du Grand Golden Horseshoe s’est accrue de 28 % de 2000 à 2011.

Plusieurs indicateurs novateurs de la modification du paysage par l’humain permettent d’évaluer la qualité des écosystèmes. La conversion de terres naturelles en terres agricoles et en zones habitées quantifie l’incidence des perturbations anthropiques sur les paysages naturels. Entre 2001 et 2011, la conversion des paysages naturels en terres agricoles a été importante dans les sous-aires de drainage (SAD) du cours supérieur de la Saskatchewan Sud (1 468 km2) et de la rivière Thompson (973 km2). La zone habitée s’est considérablement accrue de 2000 à 2011 dans la SAD du lac Ontario et péninsule de Niagara, qui comprend Toronto, principalement au détriment de terres agricoles. L’analyse de la répartition et de la taille des parcelles de terre naturelles montre l’ampleur du changement qui s’est produit en raison de l’accroissement de la population et des barrières géographiques connexes comme les routes et les lignes de transport d’électricité.

On approfondit l’évaluation de la qualité des écosystèmes par une étude de cas de la répartition du potentiel de purification de l’eau dans la région boréale. Enfin, on examine l’extraction de la biomasse comme première étape vers l’élaboration d’indicateurs permettant de déterminer si l’utilisation des biens écosystémiques par l’humain est durable.

L’évaluation des BSE se fait sous trois angles différents : tout d’abord, on détermine la valeur marchande (monétaire) par une étude de cas d’un bien produit par les écosystèmes marins et côtiers, soit les débarquements de poisson. Cette étude de cas comprend aussi la première délimitation jamais établie de l’écoumène des pêcheries côtières maritimes au Canada.

On procède ensuite à une évaluation non monétaire – qui peut faire appel à des mesures complémentaires financières, sociales, culturelles ou physiques – au moyen d’une étude des milieux humides du Canada, dans le cadre de laquelle on analyse les divers BSE issus des milieux humides d’eau douce. Le rapport explique certaines des limites des estimations actuelles des milieux humides au Canada et adopte une approche novatrice de l’examen de l’offre et de la demande afin d’améliorer l’évaluation des BSE. L’analyse des services fournis par les milieux humides, par exemple la régularisation du débit des cours d’eau, montre la forte demande pour de tels services dans la région canadienne des Prairies. Par exemple, les SAD des rivières Missouri et Souris et de l’ouest du lac Winnipeg, dans le sud des Prairies, ont les variations de l’écoulement de l’eau les plus importantes au pays. Une étude de cas portant sur la région de drainage Assiniboine-Rouge illustre pourquoi la valeur des BSE issus des milieux humides peut être considérée comme l’une des plus importantes au Canada.

Enfin, on procède à un examen de la valeur monétaire non marchande par l’étude de cas du parc national des Mille-Îles, qui fournit des estimations expérimentales de la valeur annuelle des services écosystémiques fournis par le parc. Cette étude a analysé les pressions anthropiques telles que la population et les activités agricoles, ainsi que la couverture terrestre de l’écosystème des Mille-Îles et d'une zone tampon de 100 km qui l’entoure. De 1981 à 2011, la population a augmenté de 32 %, le nombre d’exploitations agricoles a diminué de 37 % et la superficie des terres agricoles a diminué de 28 % dans l’écosystème des Mille-Îles. Ces tendances se sont reflétées dans la zone tampon de 100 kilomètres – la population a augmenté de 47 %, tandis que le nombre d’exploitations agricoles et la superficie des terres agricoles ont diminué de 39 % et 23 %, respectivement. La valeur annuelle des flux des BSE évaluée pour le parc se situe entre 12,5 millions de dollars et 14,7 millions de dollars (dollars de 2012). L’évaluation d’un BSE individuel selon la méthode de transposition des valeurs porte à 3,9 millions de dollars la valeur annuelle des services récréatifs.

Le rapport se conclut avec la présentation d’un programme de recherche décrivant certains des enjeux clés qu’il conviendrait d’explorer plus en profondeur, notamment l’amélioration des ensembles de données spatiales, les indicateurs des BSE, la caractérisation des BSE des écosystèmes marins et côtiers, l’évaluation monétaire et non monétaire des flux des BSE et l’identification et la classification des stocks du capital naturel et des flux connexes qui devraient être inclus dans un ensemble complet de comptes écosystémiques nationaux.

Principaux faits saillants

Les points qui suivent correspondent à certaines des conclusions principales du rapport : 

Les écosystèmes et les biens et services qu’ils produisent à l’échelle nationale

  1. De 2001 à 2011, la superficie totale des forêts de conifères, de feuillus et mixtes du pays est passée de 3,1 millions km2 à 3,0 millions km2 (une baisse de 4 %), alors que le couvert arbustif est passé de 2,4 millions km2 à 2,5 millions km2 (une hausse de 4 %).
  2. De 2000 à 2011, une superficie totale de 3 361 km2 a été convertie en zones bâties dans le sud du Canada.
  3. De 2000 à 2011, la superficie des zones habitées occupant des terres agricoles cultivables (classes 1 à 3) a augmenté de 19 % au Canada et celle des zones habitées occupant les meilleures terres agricoles (classe 1), de 29 %.

Secteur d’intérêt : Grand Golden Horseshoe (carte 3.2)

  1. De 2000 à 2011, la zone habitée de la région du Grand Golden Horseshoe s’est accrue de 28 %, passant de 2 972 km2 à 3 807 km2.
  2. Dans l’ensemble, la perte de terres converties en régions habitées s’est répartie presque également entre les terres agricoles et les terres naturelles, davantage de terres naturelles ayant été converties à l’extérieur de la ceinture de verdure et davantage de terres agricoles, à l’intérieur de la ceinture de verdure.
  3. Le nombre d’habitants de la zone habitée centrale autour de Toronto, d’Oshawa et de Hamilton a augmenté de 6 % de 2001 à 2011. La population a augmenté de 57 % dans les zones adjacentes.

Modification du paysage par l’humain

  1. Les paysages naturels, par exemple les forêts, les milieux humides, les terres stériles, les prairies ou les arbustaies, sont le type de couverture terrestre dominant dans la plupart des régions du pays, mais on trouve dans certaines sous-aires de drainage (SAD) des Prairies, du sud de l’Ontario et de la vallée du Saint-Laurent au Québec, ainsi qu’à l’Île-du-Prince-Édouard, une proportion beaucoup plus grande de paysages modifiés comparée aux autres SAD.
  2. De 2001 à 2011, les changements les plus importants dans la couverture terrestre correspondent au retour à l’état naturel de paysages agricoles. Dans les SAD de la Qu’Appelle, de l’Assiniboine, du cours inférieur de la Saskatchewan Sud et du cours inférieur de la Saskatchewan Nord, une superficie totale de 10 475 km2 de terres agricoles est revenue à l’état naturel.
  3. De 2001 à 2011 de grandes conversions en terres agricoles ont eu lieu à partir de paysages naturels dans les SAD du cours supérieur de la Saskatchewan Sud (1 468 km2) et Thompson (973 km2).
  4. De 2000 à 2011, la zone habitée s’est accrue considérablement (environ 627 km2) dans la SAD du lac Ontario et de la péninsule de Niagara, qui comprend Toronto, et ce principalement au détriment des terres agricoles.
  5. C’est dans les SAD ayant les populations humaines et les activités agricoles les plus importantes, dont le sud de l’Ontario et les Prairies, que l’on trouve les parcelles de terre naturelles ayant la plus petite superficie en 2011.
  6. La plus grande distance moyenne à parcourir pour atteindre une parcelle de terre naturelle se trouve dans les Prairies, dans la SAD de la Qu’Appelle, où elle s’établissait à environ 1 295 m en 2011.
  7. Les SAD ayant les densités de population et les densités de barrières les plus fortes se trouvaient dans le sud de l’Ontario et le long de la vallée du Saint-Laurent au Québec.

Productivité de l’écosystème : extraction de la biomasse nationale

  1. En 2010, environ 285,8 millions de tonnes de biomasse (cultures agricoles, bétail et volaille, lait, produits de l’érable et miel, exploitation forestière et pêcheries) a été extraite pour l’utilisation par l’être humain à partir des écosystèmes terrestres et aquatiques du Canada.
  2. La majeure partie de l’extraction de la biomasse se fait en Colombie-Britannique, en raison de l’importance de l’exploitation forestière.
  3. L’extraction de la biomasse liée aux activités agricoles était la plus élevée en Alberta, en Saskatchewan et en Ontario.
  4. Les provinces atlantiques sont à l’origine de la grande majorité de l’extraction de la biomasse provenant des pêches commerciales.

Biens et services produits par les écosystèmes marins et côtiers

  1. En 2011, les débarquements commerciaux de poissons sur les côtes atlantique et pacifique du Canada atteignaient plus de 850 000 tonnes et étaient évalués à 2,1 milliards de dollars.
  2. En 2010, les dépenses directes des pêcheurs à ligne pour des voyages de pêche ont atteint au total 2,5 milliards de dollars. Nombre de ces dépenses peuvent être attribuées aux BSE (par exemple, poissons, loisirs).
  3. Sur la côte est, les activités liées au milieu marin – pêche commerciale, aquaculture et transformation – représentaient 14 % des emplois dans les écodistricts côtiers où ces activités étaient exercées en 2006. Sur la côte ouest, le chiffre comparable était de 4 %.

Biens et services écosystémiques produits par les milieux humides d’eau douce

  1. La grande variabilité du débit d’eau dans les SAD de la Missouri, de la Souris, de l’ouest du lac Winnipeg aide à illustrer la demande de services fournis par les milieux humides dans les Prairies, car les milieux humides peuvent réguler le débit de l’eau.
  2. Les dégrés de turbidité élevés, comme ceux que l’on trouve dans les eaux de surface non traitées approvisionnant les usines d’eau potable dans les aires de drainage des Prairies et du Saint-Laurent en 2011, aident à illustrer la demande de services fournis par les milieux humides étant donné que les milieux humides aident les particules de sol à se séparer de l’eau par sédimentation.
  3. Les cuvettes de milieux humides dans la région de drainage d’Assiniboine-Rouge dans les Prairies fournissent des services d’habitat utiles.

Étude de cas : Parc national des Mille-Îles (carte 4.1)

  1. En 2011, près de deux millions de personnes vivaient dans un rayon de 100 km de l’écosystème des Mille-Îles, ce qui représente une hausse de 47 % par rapport à 1981.
  2. De 1981 à 2011, le nombre d’exploitations agricoles et la superficie des fermes ont diminué de 39 % et de 23 %, respectivement, dans un rayon de 100 km de l’écosystème des Mille-Îles. Ces tendances se sont reflétées dans l’écosystème des Mille-Îles, où le nombre d’exploitations agricoles a diminué de 37 % et la superficie agricole, de 28 %.
  3. Les forêts (31 %), les terres cultivées et les champs (24 %), l’eau (22 %), le couvert abrusif (11 %), les milieux humides (7 %), et les zones bâties (6 %) constituaient les couvertures terrestres de l’écosystème des Mille-Îles.
  4. Les forêts (82 %), les milieux humides (10 %), le couvert abrusif (3 %), les zones bâties (2 %), les terres cultivées et les champs (2 %) et l’eau (0.4 %) constituaient les couvertures terrestres du parc national des Mille-Îles .
  5. La valeur annuelle des flux des BSE évaluée pour le parc national des Mille-Îles a été établie entre 12,5 millions de dollars et 14,7 millions de dollars (dollars de 2012). La valeur annuelle des services récréatifs est estimée à 3,9 millions de dollars (dollars de 2012), selon la méthode de transposition des valeurs.
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