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Les étudiants sur le marché du travailJeannine Usalcas et Geoff BowlbyEnquête sur la population active Statistique Canada Statistique Canada tient à remercier le Conseil canadien sur l'apprentissage de son appui financier à l'analyse présentée dans cet article. Introduction IntroductionLes quelque 2,4 millions d'étudiants à temps plein du Canada constituent une partie importante de la main-d'œuvre du pays.Au cours des huit dernières années, les employeurs se sont de plus en plus tournés vers les étudiants afin d'obtenir la main-d'œuvre dont ils avaient besoin. Durant l'année scolaire 2004-2005, 939 000 étudiants à temps plein, soit près de quatre étudiants à temps plein âgés de 15 à 24 ans sur dix (38,9 %), conjuguaient études et emploi, ce qui représente une hausse de 7 points de pourcentage par rapport à l'année scolaire 1997-1998. Près de la moitié (45,9 %) des étudiants âgés de 18 à 24 ans et 31,2 % des étudiants plus jeunes, âgés de 15 à 17 ans, travaillaient en 2004-2005. Si les perspectives d'emploi se sont améliorées récemment, le pourcentage des étudiants à temps plein de 15 à 24 ans qui travaillent reste inférieur au pourcentage observé en 1989, année du dernier sommet atteint par l'emploi. Les étudiants plus jeunes (âgés de 15 à 17 ans) sont beaucoup moins susceptibles de travailler pendant leurs études qu'ils ne l'étaient il y a une quinzaine d'années. En outre, le marché des emplois d'été ne s'est pas redressé au même rythme que celui des emplois pendant l'année scolaire. Environ 51,7 % des étudiants occupaient un emploi au cours de l'été 2005, soit un pourcentage nettement plus faible qu'en 1989 (61,4 %).Les étudiants cherchent à travailler pour de multiples raisons. Les données de l’Enquête sur les jeunes en transition (cycle 1-2000) révèlent que les jeunes adolescents tendent à travailler pour un revenu discrétionnaire qui leur permet d'acheter des produits de consommation. En revanche, selon les résultats de l'Enquête sur la participation aux études postsecondaires (EPEP) de 2002, les jeunes de 18 à 24 ans utilisent leurs revenus pour financer leurs études. L'analyse récente des données de l'EPEP montre que, en 2001-2002, le revenu d'un emploi occupé au cours de l'année scolaire 2001-2002 représentait la deuxième source de fonds la plus fréquente pour les étudiants à temps plein de 18 à 24 ans (de 17 à 24 ans au Québec), 63 % des étudiants l'ayant déclarée. En fait, il s'agit là de la principale source de fonds, si l'on considère la valeur en dollars, pour les études postsecondaires déclarée par les étudiants dans le cadre de l'EPEP de 2002 (l'épargne personnelle est plus fréquente - plus des trois quarts des étudiants l'ayant utilisée - mais elle représente une part moins importante des fonds totaux). Néanmoins, les résultats indiquent que l'épargne personnelle et le revenu de l'emploi courant sont généralement insuffisants pour couvrir les droits de scolarité ainsi que le coût des livres et des fournitures des étudiants du niveau postsecondaire, la plupart de ceux-ci déclarant devoir compter sur diverses autres sources de fonds pour compléter leur épargne personnelle et leur revenu d'emploi1.En plus de financer leurs études et d'assouvir leur appétit de consommation, les étudiants cherchent à acquérir une expérience du marché du travail. Cette expérience leur permettra de montrer aux employeurs qu'ils possèdent les connaissances de base, l'attitude et les antécédents de travail requis pour occuper un emploi à temps plein et de briser le cycle " pas d'expérience, pas de travail; pas de travail, pas d'expérience ". À la lumière des données de l'Enquête sur la population active, on examine, dans le présent article, les tendances de l'expérience du marché du travail des jeunes, hommes et femmes, étudiant à temps plein : les élèves plus jeunes, âgés de 15 à 17 ans (l'âge normal de la fréquentation d'une école secondaire), et les étudiants plus âgés, les 18 à 24 ans (l'âge normal de la fréquentation d'un établissement postsecondaire). On établit dans l'analyse une distinction entre le travail pendant l'année scolaire (de septembre à avril) et le travail durant l'été.Cumul des études et de l'emploi - persistance d'un écart considérable entre les jeunes adolescents et les étudiants plus âgésAvant 1990, les jeunes de 15 à 17 ans et ceux de 18 à 24 ans affichaient des taux d'emploi comparables. Mais, à partir de la récession du début des années 1990, les courbes de l'emploi de ces deux groupes se sont mises à diverger. La récession a frappé les jeunes de 15 à 17 ans bien plus durement que leurs aînés. Le taux d'emploi des plus jeunes a diminué de 16,0 points entre 1989-1990 et 1997-1998, pendant que les jeunes de 18 à 24 ans accusaient un recul moins prononcé à ce chapitre (-3,9 points), de sorte qu'un écart s'est creusé entre ces deux groupes, écart qui persiste encore aujourd'hui.La reprise économique de la seconde moitié des années 1990 a stimulé une croissance de l'emploi pour les étudiants. En 2004-2005, le taux d'emploi des étudiants à temps plein âgés de 15 à 24 ans s'est établi à 38,9 %, ce qui représente une hausse de 7 points par rapport à l'année scolaire 1997-1998, année où s'est amorcée la progression de l'emploi chez les étudiants. Malgré cette hausse, le taux d'emploi des étudiants à temps plein reste en deçà du sommet de 41,7 % atteint en 1989-1990. Les étudiants de tous âges sont plus susceptibles de travailler aujourd'hui qu'ils ne l'étaient en 1997-1998, mais le fossé qui s'est formé pendant la récession du début des années 1990 subsiste. Les étudiants plus âgés sont proportionnellement beaucoup plus nombreux à travailler pendant l'année scolaire que leurs cadets - environ 46,0 % des étudiants âgés de 18 à 24 ans occupaient un emploi durant l'année scolaire 2004-2005, comparativement à 31,2 % des élèves de 15 à 17 ans (Figure 1). En fait, les étudiants de 18 à 24 ans n'ont jamais été aussi actifs sur le marché du travail pendant l'année scolaire. Par contre, le taux d'emploi des plus jeunes reste bien inférieur au sommet de 40,8 % observé en 1989-1990.Figure 1 : Taux d'emploi pendant l’année scolaire des étudiants à temps plein, selon le groupe d'âge, Canada, 1976-1977 à 2004-2005 Source : l'Enquête sur la population active, Statistique Canada Il est difficile de déterminer si l'écart entre les deux groupes d'âge est attribuable à une préférence qu'auraient les plus jeunes à ne pas travailler pour se consacrer à leurs études et aux activités scolaires ou s'il explique par les possibilités d'emploi restreintes qui s'offrent aux travailleurs plus jeunes. Il semble que la charge de travail scolaire ait une incidence sur la décision de travailler ou non. Ainsi, dans le cadre de l'Enquête auprès des jeunes en transition de 2002, on a demandé aux répondants de 17 ans d'indiquer la principale raison pour laquelle ils n'avaient pas occupé un emploi au cours de l'année précédente d'études secondaires. La majorité d'entre eux ont déclaré qu'ils avaient préféré se concentrer sur les études ou sur les activités scolaires plutôt que de chercher un emploi rémunéré. Cumul des études et de l'emploi - taux d'emploi nettement supérieur chez les étudiantesOn observe également un fossé entre les sexes chez les étudiants pour ce qui est de l'emploi pendant l'année scolaire. Par le passé, les étudiantes se sont montrées plus enclines que leurs homologues masculins à combiner travail et études. Toutefois, le fossé entre les hommes et les femmes n'a jamais été aussi grand à ce chapitre.Au cours de l'année scolaire 2004-2005, 34,3 % des étudiantes âgées de 15 à 17 ans occupaient un emploi, comparativement à 28,2 % des hommes du même âge (Tableau 1). Ce fossé entre les sexes est encore plus marqué chez les étudiants plus âgés : environ la moitié des étudiantes de 18 à 24 ans (50,5 %) travaillaient, comparativement à deux étudiants de sexe masculin sur cinq (40,7 %), un écart record de 9,8 points (Figures 2a et 2b). Le fossé grandissant de l'emploi entre les sexes va de pair avec la progression de l'emploi dans le commerce de détail et dans le secteur de l'hébergement et des services de restauration, soit des branches d'activité où les femmes sont plus susceptibles de travailler comme caissières, vendeuses ou serveuses de restaurant ou de bar2. Figure 2a : Taux d'emploi pendant l’année scolaire des étudiants à temps plein de 15 à 17 ans, selon le sexe, Canada, 1976-1977 à 2004-2005
Figure 2b : Taux d'emploi pendant l’année scolaire des étudiants à temps plein de 18 à 24 ans, selon le sexe, Canada, 1976-1977 à 2004-2005 Source : l'Enquête sur la population active, Statistique Canada Où les étudiants à temps plein travaillent-ils pendant l'année scolaire?Les étudiants travaillent principalement dans deux secteurs économiques : le commerce de détail et de gros et le secteur de l'hébergement et des services de restauration. Ensemble, ces deux secteurs employaient, au cours de l'année scolaire 2004-2005, six étudiants sur dix occupant un emploi, soit bien plus qu'un non-étudiant de 15 à 24 ans sur trois (36 %) œuvrant dans ces secteurs. Bien que ces branches d'activité offrent aux étudiants la souplesse permettant à ceux-ci de combiner des études et un emploi à temps partiel, elles se distinguent souvent par des salaires peu élevés et une sécurité d'emploi moindre.Au cours des huit dernières années scolaires, la plus forte croissance de l'emploi chez les étudiants a été observée dans le commerce de détail et de gros. En 2004-2005, 36,8 % des étudiants occupant un emploi travaillaient dans ce secteur, comparativement à 31,6 % en 1997-1998. C'est dans les épiceries, les magasins de produits de santé et de soins personnels, les magasins de vêtements et les magasins de fournitures de tout genre que se retrouvaient la grande majorité des emplois de ce secteur. Les jeunes étudiants et les femmes ont bénéficié d'une croissance de l'emploi plus forte dans ce secteur que les étudiants plus âgés et les hommes. Ces huit dernières années scolaires, l'emploi des étudiants a progressé à un rythme modéré dans le secteur de l'hébergement et des services de restauration. La croissance de l'emploi s'est surtout manifestée dans les services de restauration (principalement dans les restaurants) et entre les années scolaires 1999-2000 et 2001-2002, sans grande progression depuis. La proportion d'étudiants à temps plein travaillant dans ce secteur n'a pas bougé depuis 1997-1998, s'établissant à 24 % en 2004-2005. Les hausses d'emploi dans ce secteur ont été plus marquées pour les jeunes étudiants que pour leurs aînés.Les étudiants trouvent de plus en plus de travail dans deux autres secteurs économiques : le secteur de l'information, de la culture et des loisirs et celui des services d'enseignement. En 2004-2005, 8,0 % des étudiants travaillaient dans le secteur de l'information, de la culture et des loisirs, comparativement à 6,8 % en 1997-1998. Ce sont les étudiantes des deux groupes d'âge qui ont le plus profité de la croissance de l'emploi dans cette branche d'activité. La plupart des nouveaux emplois ont été créés dans les installations sportives et de loisirs comme les centres de conditionnement physique et les centres de sports récréatifs, les terrains de golf, les salles de quilles et les centres de ski. Les étudiants plus âgés sont plus susceptibles d'occuper un emploi dans les services d'enseignement : 7,9 % des étudiants de 18 à 24 ans travaillaient dans ce secteur en 2004-2005, comparativement à 6,9 % en 1997-1998. La plupart de ces jeunes travaillaient comme enseignants ou adjoints à la recherche dans une université.Le marché des emplois d'étéLe marché des emplois d'été pour les étudiants n'a enregistré qu'une croissance modérée au cours des huit dernières années. À l'été 2005, le taux d'emploi s'est fixé en moyenne à 51,7 % pour les étudiants qui entendaient poursuivre leurs études à l'automne, comparativement à 46,9 % durant l'été 1998, et reste bien en deçà du sommet de 61,4 % atteint au cours de l'été 1989 (Tableau 2).De nombreux étudiants conservent en été le poste qu'ils occupaient pendant l'année scolaire, mais travaillent plus d'heures. Pendant l'été, cependant, les étudiants sont aussi plus susceptibles de travailler dans le secteur de la production des biens, notamment dans la fabrication, la construction et l'agriculture. Malgré une progression peu marquée, les perspectives d'emploi d'été se sont néanmoins améliorées pour les jeunes étudiants aussi bien que pour leurs aînés (Figure 3). Comme dans le cas des emplois pendant l'année scolaire, les étudiantes ont été les principales bénéficiaires de la croissance des emplois d'été. Avant la récession des années 1990, les hommes étudiant à temps plein étaient proportionnellement plus nombreux que les étudiantes à travailler pendant l'été. Les étudiants de sexe masculin ont subi les effets de la récession du début des années 1990 plus fortement que les étudiantes, et ont enregistré une reprise de l'emploi plus faible, de sorte que les étudiantes à temps plein sont maintenant bien plus enclines que leurs camarades de sexe masculin à travailler durant l'été. Depuis l'été 1998, le taux d'emploi d'été des étudiants a augmenté de 7,1 points chez les femmes pour s'établir à 55,2 % à l'été 2005, alors que celui des hommes s'est accru de 2,2 % au cours de la même période pour se fixer à 47,9 % en 2005 (Figure 4).Figure 3 : Le taux d'emploi d'été des étudiants à temps plein qui entendent poursuivre leurs études à l’automne, selon le groupe d'âge, 1977 à 2005 Source : l'Enquête sur la population active, Statistique Canada Figure 4 : Le taux d'emploi d'été des étudiants à temps plein qui entendent poursuivre leurs études à l’automne, selon le sexe, Canada, 1977 à 2005 Source : l'Enquête sur la population active, Statistique Canada Si dans l'ensemble le taux d'emploi d'été a progressé entre 1998 et 2003, il est resté inchangé pour les étudiantes et a fléchi pour les étudiants de sexe masculin au cours des étés de 2004 et 2005. Ces derniers ont perdu des emplois et ont vu leur taux d'emploi passer de 51,5 % pendant l'été 2003 à 47,9 % en 2005. Des reculs chez les étudiants de sexe masculin ont été accusés dans plusieurs branches d'activité, mais les plus fortes baisses ont été observées dans le secteur de l'hébergement et des services de restauration, dans celui de l'information, de la culture et des loisirs, ainsi que dans le secteur du commerce. À long terme, il semble que le déclin du secteur de la production des biens au Canada pour ce qui est de l'emploi aura eu une incidence sur le travail d'été des étudiants à temps plein de sexe masculin. Le nombre d'hommes étudiant à temps plein et occupant un emploi dans le secteur des services a augmenté entre l'été 1989 et l'été 2005, notamment dans les branches suivantes : finance, assurances, immobilier et location; services professionnels, scientifiques et techniques; services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien; services d'enseignement; information, culture et loisirs; hébergement et services de restauration. Le nombre de ces étudiants a diminué dans les secteurs de l'agriculture, de la construction et de la fabrication.Heures de travail pendant l'année scolaire et l'étéDurant l'année scolaire, les étudiants travaillent plus d'heures que jamais auparavant. Le nombre moyen d'heures que les étudiants consacrent chaque semaine à leur emploi a augmenté au cours des huit dernières années scolaires. En 2004-2005, les étudiants salariés ont consacré en moyenne 15,3 heures par semaine à leur emploi principal, contre 13 à 14 heures par semaine au cours des années 1980 et 1990 (Tableau 3).D'une part, l'augmentation des heures de travail se traduit par une augmentation du revenu des étudiants. D'autre part, cependant, des recherches réalisées dans les années 1990 ont démontré qu'un nombre trop élevé d'heures de travail pendant les études peut avoir des conséquences négatives sur les étudiants à temps plein, particulièrement les jeunes adolescents. Le fait de travailler 20 heures et plus par semaine tout en poursuivant des études à temps plein peut faire monter le niveau de stress, avoir une incidence sur le rendement scolaire et accroître l'absentéisme et les risques de décrochage3, 4, 5. Pendant l'année scolaire, les étudiants plus jeunes consacrent moins de temps au travail que leurs aînés. Les premiers travaillaient en moyenne 13,3 heures par semaine en 2004-2005, comparativement à 16,5 heures pour les étudiants de 18 à 24 ans. Les étudiants de sexe masculin travaillaient en moyenne presque une heure de plus par semaine (15,7 heures en 2004-2005) que les étudiantes (15,0 heures).Bien que les étudiants travaillent plus d'heures que jamais pendant l'année scolaire, le nombre d'heures de travail durant l'été n'a pas varié au cours des dernières années. À l'été 2005, les étudiants travaillaient en moyenne 25,3 heures par semaine, soit le même nombre moyen d'heures qu'à l'été 1998, et moins d'heures de travail l'été qu'il y a trente ans. À l'été 1977, les étudiants à temps plein travaillaient en moyenne 30 heures par semaine. Rémunération des étudiantsAu cours de l'année scolaire 2004-2005, le revenu horaire moyen des étudiants à temps plein âgés de 15 à 24 ans s'est établi à 8,95 $. Les étudiants de 18 à 24 ans touchaient un revenu supérieur (9,60 $/heure) à celui des étudiants de 15 à 17 ans (7,82 $/heure) (Tableau 4). Le salaire horaire des jeunes étudiants reste très près du salaire minimum qui varie de 6,00 $ à 8,00 $ selon la province en 2005.Le salaire horaire moyen des étudiants n'a pas augmenté au cours des huit dernières années scolaires, bien que les deux groupes d'âge affichent des tendances différentes à ce chapitre. Une fois corrigé en fonction de l'inflation, le salaire horaire a en fait diminué pour les étudiants de 15 à 17 ans depuis 1997-1998 (-1,8 %) et a augmenté chez leurs aînés (+2,1 %). Le salaire hebdomadaire pendant l'année scolaire a augmenté au fil des ans parce que le nombre moyen d'heures de travail des étudiants s'est accru. En 2004-2005, les étudiants travaillaient en moyenne une heure de plus que leurs homologues en 1997-1998, de sorte que leur salaire hebdomadaire a progressé de 6,4 % au cours de cette période pour atteindre 139,06 $ (montant corrigé pour tenir compte de l'inflation). Les étudiants plus âgés touchaient un salaire hebdomadaire de 160,27 $, comparativement à 102,62 $ pour les étudiants de 15 à 17 ans.Au cours de l'été 2005, les étudiants de 15 à 24 ans touchaient en moyenne 246,84 $ par semaine, ce qui représente une hausse de 2 % par rapport à l'été 1998 (montant corrigé en fonction de l'inflation) (Tableau 5). Les étudiants plus âgés, parce qu'ils sont mieux rémunérés et qu'ils travaillent plus d'heures, touchaient un revenu supérieur à celui de leurs cadets. Les étudiants plus âgés touchaient en moyenne 294,98 $ par semaine au cours de l'été 2005, tandis que le salaire hebdomadaire de leurs cadets s'établissait à 157,37 $. L'Alberta se classe au premier rang pour l'emploi pendant l'année scolaire, et l'Île-du-Prince-Édouard, pour l'emploi pendant l'étéIl n'est pas étonnant de constater que l'augmentation des possibilités d'emploi va de pair avec l'augmentation du nombre d'étudiants qui combinent les études et le travail. Ainsi, dans la province en plein essor de l'Alberta, 44,3 % des étudiants à temps plein occupaient un emploi pendant l'année scolaire 2004-2005, comparativement à 23,0 % des étudiants à Terre-Neuve-et-Labrador (Tableau 6). Les provinces des Prairies, le Québec et l'Ontario affichaient des taux d'emploi supérieurs à la moyenne nationale en 2004-2005. Toutes les provinces ont enregistré une hausse des taux d'emploi chez les étudiants à temps plein entre 1997-1998 et 2004-2005, mais c'est au Québec (croissance de 26,4 % à 39,8 %) et au Nouveau-Brunswick (croissance de 20,9 % à 32,9 %) que les variations ont été les plus fortes (Figure 5).Pendant la saison estivale, l'Île-du-Prince-Édouard surpasse toutes les autres provinces en ce qui a trait au marché du travail. Au cours de l'été 2005, 67,1 % des étudiants à temps plein travaillaient, surtout en raison de l'activité générée par le tourisme estival et l'agriculture à l'Île-du-Prince-Édouard (Tableau 7). Les provinces des Prairies, de même que la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, suivent de près. Toutefois, dans les trois provinces les plus importantes du Canada (l'Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique), les taux d'emploi des étudiants à temps plein ont été égaux ou inférieurs à la moyenne nationale durant l'été 2005 (Figure 6). Dans toutes les provinces, les emplois d'été se retrouvent principalement dans le commerce, le secteur de l'hébergement et des services de restauration, puis dans celui de l'information, de la culture et des loisirs. Mais certaines provinces ont enregistré des proportions supérieures à la moyenne d'étudiants travaillant dans certaines branches d'activité durant l'été 2005. Par exemple, l'Île-du-Prince-Édouard, la Colombie-Britannique, le Manitoba et le Nouveau-Brunswick comptaient proportionnellement plus d'étudiants occupant un emploi dans le secteur de l'hébergement et des services de restauration que les autres provinces. Le Québec se démarquait par une proportion plus élevée d'étudiants dans le commerce, et la proportion d'étudiants travaillant dans le secteur de la fabrication était plus forte en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique.Figure 5 : Taux d'emploi pendant l'année scolaire des étudiants à temps plein, selon la province, Canada, 1997-1998 et 2004-2005 Source : l'Enquête sur la population active, Statistique Canada Figure 6 : Taux d'emploi d'été des étudiants à temps plein qui entendent poursuivre leurs études à l’automne, selon la province, Canada, 1998 et 2005 Source : l'Enquête sur la population active, Statistique Canada Résumé et conclusionBien que l'emploi des étudiants ait considérablement progressé au cours des dernières années, la proportion d'étudiants à temps plein combinant études et travail reste inférieure au sommet atteint pendant l'année scolaire 1989-1990. Cependant, derrière ces changements récents dans l'emploi moyen des jeunes se profilent des tendances divergentes entre les étudiants plus âgés et leurs cadets. Aujourd'hui, les étudiants âgés de 18 à 24 ans sont proportionnellement plus nombreux à travailler que jamais auparavant, leur taux d'emploi ayant atteint un sommet de 45,9 % en 2004-2005. Les étudiants plus jeunes, en revanche, sont nettement moins susceptibles de travailler aujourd'hui qu'ils ne l'étaient en 1989-1990, année du dernier sommet atteint par l'emploi.Les étudiantes de tous âges ont profité, davantage que leurs camarades masculins, de la croissance récente de l'emploi. Cela est vraisemblablement attribuable à l'augmentation des possibilités d'emploi dans le commerce de détail et dans le secteur de l'hébergement et des services de restauration, soit des branches d'activité où les femmes sont plus susceptibles de travailler comme caissières, vendeuses ou serveuses. Si le cumul des études et du travail pendant l'année scolaire est de plus en plus fréquent, le marché des emplois d'été ne s'est amélioré que légèrement au cours des huit dernières années. La croissance des emplois d'été a été particulièrement faible pour les étudiants de sexe masculin. Le nombre d'emplois disponibles a considérablement diminué entre l'été 1989, lorsque le taux d'emploi des étudiants de sexe masculin était à son apogée, et l'été 2005 dans les secteurs d'activité à prédominance masculine : la fabrication, la construction et l'agriculture.Après correction pour tenir compte de l'inflation, le salaire horaire moyen des étudiants à temps plein occupant un emploi pendant l'année scolaire n'a pas bougé au cours des huit dernières années. Cependant, comme les étudiants ont travaillé en moyenne, durant l'année scolaire 2004-2005, une heure de plus par semaine qu'en 1997-1998, leur salaire hebdomadaire total a augmenté. Pendant l'été 2005, les étudiants plus jeunes ont été moins bien rémunérés et ont travaillé moins d'heures qu'en 1998. Cette situation pourrait s'expliquer par une concentration de ces jeunes dans le commerce de détail et dans le secteur de l'hébergement et des services de restauration, des branches d'activité qui se caractérisent par des salaires moins élevés. Par contre, les étudiants plus âgés étaient mieux rémunérés à l'été 2005 qu'ils ne l'avaient été huit ans plus tôt, parce qu'ils ont travaillé plus d'heures et qu'ils ont touché un salaire de base plus élevé.C'est en Alberta, dans les provinces des Prairies et au Québec que les étudiants à temps plein affichaient les taux d'emploi les plus hauts pendant l'année scolaire 2005. En ce qui a trait aux emplois d'été, l'Île-du-Prince-Édouard se classe en tête de liste, suivie des provinces des Prairies, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. L'emploi durant l'année scolaire et pendant l'été représente une source appréciable de fonds pour les étudiants du postsecondaire. Compte tenu de l'importance de l'épargne personnelle dans ces fonds, on peut aussi s'attendre à ce que les étudiants plus jeunes, âgés de 15 à 17 ans, mettent de l'argent de côté en prévision de leurs études postsecondaires.Un marché du travail dynamique qui offrirait aux étudiants à la fois des possibilités d'emploi et des perspectives de revenu décent est d'une importance cruciale pour les jeunes. Les revenus de ces jeunes leur permettent de poursuivre des études postsecondaires, et l'expérience de travail qu'ils obtiennent les aide à acquérir le savoir-faire et les compétences nécessaires pour s'assurer un passage sans heurt sur le marché du travail au terme de leurs études. Toutefois, le marché de l'emploi des étudiants s'est peu amélioré au cours des dernières années. Les coûts des études postsecondaires augmentent, et il semble que, pour de nombreux étudiants, l'épargne personnelle et le revenu qu'ils touchent pendant l'année scolaire ne suffisent pas à couvrir les droits de scolarité ainsi que le coût des livres et des fournitures. Ces constats soulèvent des questions quant à l'accès aux études postsecondaires pour bon nombre d'étudiants, aux autres sources de fonds à leur disposition et au rôle que pourrait jouer un marché vigoureux du travail pour les étudiants dans le financement des études postsecondaires. Notes
Source: Enquête sur la population active, Statistique Canada.
Source: Enquête sur la population active, Statistique Canada.
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