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    Mettre l'accent sur les Canadiens : résultats de l'Enquête sociale générale

    Identité canadienne, 2013

    Identité canadienne, 2013

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    par Maire Sinha

    [Faits saillants] [Article intégral en PDF]

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    Début du texte

    À l’aube du 150e anniversaire du Canada, les questions relatives à la définition de l’identité canadienne représentent d’importants éléments de réflexion. Au fil des ans, l’identité nationale a évolué sans cesse, façonnée par les changements dans le paysage sociodémographique du Canada, les événements historiques et les relations sociales. Plutôt qu’un concept immuable, elle doit être considérée comme un concept qui évolue au fil du temps. Même si l’identité peut, en soi, constituer une déclaration intéressante de qui sont les Canadiens et de ce qui leur tient à cœur, la manière dont les Canadiens se perçoivent eux-mêmes et perçoivent les autres dans la société canadienne peut avoir des répercussions sur leur intégration sociale, leur engagement communautaire, leur participation à la collectivité ainsi que leurs liens avec les autres (Patrimoine canadien, 2013).

    Pour la première fois, l’Enquête sociale générale (ESG) a permis de recueillir de l’information sur un éventail de mesures de l’identité nationale, notamment l’appréciation des symboles nationaux et les perceptions relatives aux valeurs partagées par les Canadiens. Des renseignements ont également été recueillis en ce qui a trait à la fierté d’être Canadien et à la fierté envers les réalisations canadiennes. Une fois combinés, ces indicateurs liés à l’identité dressent un portrait global de l’identité collective canadienne. Évidemment, ces perceptions varient d’une région à l’autre et en fonction des caractéristiques sociodémographiques, car tous ne définissent pas l’identité canadienne de la même manière.

    Le présent rapport donne un aperçu de l’identité canadienne et traite des variations selon la région et les caractéristiques sociodémographiques et économiques. Trois composantes de l’identité nationale sont examinées : les symboles nationaux, les valeurs partagées et la fierté envers les réalisations canadiennes.

    Section 1 : Symboles nationaux

    La Charte canadienne des droits et libertés et le drapeau canadien constituent les principaux symboles nationaux

    Les symboles nationaux sont essentiellement des représentations conceptuelles de l’identité d’un pays, et l’on soutient que, dans certains contextes, ils auraient une incidence positive sur l’attachement émotionnel à son pays (Butz, 2009; Cerulo, 1989). Dans le cadre de l’ESG de 2013, on a interrogé les Canadiens quant à l’importance de certains symboles nationaux sur le plan de l’identité canadienne. Parmi les cinq symboles mesurés, la Charte canadienne des droits et libertésNote 1 et le drapeau canadien se classaient en tête, plus de 9 Canadiens sur 10 ayant déclaré que ces symboles occupaient une place très importante ou assez importante dans l’identité nationale (graphique 1). Venaient ensuite l’hymne national (88 %) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) (87 %). Même s’il arrivait au dernier rang, le hockey a tout de même obtenu l’appui de la majorité des répondants, 77 % des Canadiens ayant déclaré qu’il s’agissait d’un symbole national importantNote 2.

    Plus de la moitié des Canadiens âgés de 15 ans et plus croyaient que la plupart des symboles nationaux occupaient une place très importante dans l’identité nationale, surtout en ce qui concerne la Charte (70 %) et le drapeau canadien (69 %). Cependant, moins de la moitié (46 %) d’entre eux considéraient le hockey — le sport d’hiver officiel du CanadaNote 3 — comme étant un symbole très important, environ une personne sur cinq (22 %) ayant affirmé que ce symbole n’était pas très important ou pas important du tout. Cette observation contraste avec les sentiments exprimés au sujet la Charte et du drapeau canadien, moins de 1 personne sur 10 ayant indiqué partager les mêmes convictions (4 % et 9 %, respectivement).

    Graphique 1 La Charte et le drapeau canadien sont le plus souvent reconnus comme étant des symboles nationaux importants

    Description du graphique 1

    Lorsqu’on leur a demandé s’il existait d’autres symboles d’importance nationale, les Canadiens ont formulé des réponses variées. Parmi les réponses les plus courantes, notons le castor comme animal national (16 %), la feuille d’érable (14 %) ainsi que les valeurs et les qualités du peuple canadien (11 %).

    Les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador sont les plus susceptibles de croire que les symboles nationaux sont très importants

    À l’échelon provincial, on observe des différences notables en ce qui a trait à la perception de l’importance des symboles nationaux par les Canadiens. Les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador étaient parmi les plus susceptibles d’accorder une place très importante aux symboles nationaux dans l’identité canadienne, plus des trois quarts d’entre eux ayant mentionné que la Charte, le drapeau canadien, l’hymne national et la GRC étaient fortement liés à l’identité nationale (tableau 1). Non seulement ces proportions étaient supérieures à la moyenne nationale, mais on notait peu de différence quant à leur importance relative pour l’identité canadienne.

    Par ailleurs, les résidents du Québec étaient les moins susceptibles de croire en l’importance des symboles nationaux. Environ le tiers des résidents du Québec considéraient les symboles nationaux comme étant des représentations très importantes de l’identité canadienne. Seule la Charte avait obtenu un niveau de fierté supérieur. En 2013, 53 % des Québécois considéraient que celle-ci occupait une place très importante dans l’identité nationale, bien que cette proportion demeure bien inférieure à la moyenne nationale de 70 %.

    À la fois les Québécois anglophones et les Québécois francophonesNote 4 considéraient la Charte comme étant le plus important symbole national; cependant, comme pour tous les symboles nationaux, une proportion beaucoup plus grande de Québécois anglophones considéraient la Charte comme étant une composante très importante de l’identité canadienne (69 % par rapport à 48 % des Québécois francophones).

    D’autres différences régionales en ce qui a trait à l’importance des symboles nationaux ont également été constatées, mais les écarts à l’extérieur du Québec étaient moins marqués. Au moins 7 personnes sur 10 à l’extérieur du Québec considéraient que la Charte et le drapeau canadien occupaient une place très importante dans l’identité nationale. L’écart le plus marqué à l’extérieur du Québec se rapportait à la perception de la GRC comme un symbole national très important, qui variait de 54 % en Colombie-Britannique à 78 % à Terre-Neuve-et-Labrador.

    L’importance relative des symboles variait également dans une certaine mesure. Le drapeau national s’est démarqué comme étant le symbole le plus important en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, au Manitoba et en Saskatchewan, alors que le drapeau canadien et la Charte ont été désignés dans une mesure semblable comme étant des symboles très importants à l’Île-du-Prince-Édouard, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. Le hockey s’est classé loin derrière dans toutes les provinces, sauf au Québec, où son importance était semblable à celle des autres symboles nationaux, à l’exception de la Charte.

    Selon les aînés, le drapeau canadien et l’hymne national représentent les symboles les plus importants

    Les résultats de l’ESG de 2013 montrent que, d’une certaine façon, les Canadiens âgés diffèrent de leurs homologues plus jeunes sur le plan de l’importance perçue des symboles nationaux. Plus particulièrement, une forte croyance dans l’importance du drapeau et de l’hymne national augmentait de façon constante avec l’âge, ce qui signifie que, parmi les aînés, les symboles de l’identité nationale qui arrivaient en tête étaient le drapeau et l’hymne national, les deux symboles les plus reconnus à l’échelle internationaleNote 5. Par comparaison, les Canadiens de moins de 45 ans classaient la Charte au premier rang, alors que chez les personnes de 45 à 64 ans, la Charte et le drapeau canadien figuraient au premier rang.

    Les deux autres symboles nationaux mesurés au moyen de l’ESG, soit la GRC et le hockey, affichaient les classements les plus faibles à tous les âges. Toutefois, les Canadiens de moins de 35 ans étaient les moins susceptibles de déclarer que la GRC était un symbole très important de l’identité nationale.

    L’appréciation des symboles nationaux est plus élevée chez les femmes

    Les femmes sont généralement plus susceptibles que les hommes de percevoir les symboles nationaux comme étant des composantes très importantes de l’identité canadienne. Cette constatation se rapportait à presque tous les symboles nationaux, à l’exception du hockey. Dans ce cas, les hommes (50 %) étaient plus susceptibles que les femmes (42 %) de croire fermement en l’importance de ce symbole pour l’identité collective canadienne (graphique 2).

    En plus du hockey, l’écart le plus marqué entre les sexes sur le plan de la reconnaissance des symboles nationaux a été observé en ce qui a trait à la GRC et à l’hymne national. En 2013, 58 % des femmes estimaient que la GRC était un symbole national très important, par rapport à 52 % des hommes. De même, les deux tiers des femmes (66 %) croyaient que l’hymne national était fortement lié à l’identité canadienne, tandis que 61 % des hommes affichaient cette croyance. L’écart entre les sexes était plus faible en ce qui a trait à la Charte et au drapeau canadien. Néanmoins, cette faible différence entre les sexes signifiait que la Charte occupait le premier rang parmi les symboles nationaux chez les femmes, alors que la Charte et le drapeau canadien étaient considérés comme étant d’importance égale chez les hommesNote 6.

    Graphique 2 Les femmes sont généralement plus susceptibles que les hommes de croire que les symboles nationaux sont des composantes très importantes de l'identité canadienne

    Description du graphique 2

    La Charte est le symbole national le plus important chez les Canadiens détenant un diplôme universitaire

    Les symboles comme manifestations de l’identité nationale n’affichent pas la même importance selon le niveau de scolarité des Canadiens. La Charte était considérée comme étant le symbole national le plus important chez les Canadiens détenant un diplôme universitaire, 72 % d’entre eux ayant affirmé que ce symbole occupait une place très importante dans l’identité nationale (tableau 2). Cette constatation était vraie pour tous les groupes d’âge, à l’exception des aînés détenant un diplôme universitaire, qui étaient plus susceptibles de considérer la Charte et le drapeau canadien comme étant des symboles nationaux très importants (67 % chacun).

    Dans l’ensemble, les Canadiens ayant des niveaux de scolarité plus faibles estimaient que la Charte était tout aussi importante que les autres représentations symboliques du Canada. Plus précisément, les personnes ayant un diplôme d’études secondaires ou postsecondaires étaient tout aussi susceptibles de croire que la Charte et le drapeau canadien étaient des composantes très importantes de l’identité nationale (71 % et 70 %). Parmi les Canadiens qui ne possédaient pas un diplôme d’études secondaires, trois symboles nationaux affichaient la même importance : la Charte (65 %), le drapeau canadien (68 %) et l’hymne national (66 %).

    À l’exception de la Charte, les Canadiens détenant un diplôme universitaire étaient les moins susceptibles de percevoir les symboles nationaux comme étant très importants. Cette constatation était la plus marquée pour ce qui est de la GRC. En 2013, 46 % des Canadiens ayant un diplôme universitaire estimaient que la GRC constituait un symbole national très important, par rapport à plus de la moitié des diplômés de niveau postsecondaire (57 %); des diplômés du secondaire (58 %) et des personnes n’ayant pas de diplôme d’études secondaires (60 %).

    Le revenu du ménage a peu d’incidence sur la perception de l’importance des symboles nationaux

    Contrairement à l’influence de l’éducation sur la perception des symboles nationaux, le rôle du revenu du ménage était plus négligeable. Parmi tous les niveaux de revenu des ménages, la Charte et le drapeau canadien se classaient en tête; cependant, la proportion de personnes qui considéraient la Charte comme étant très importante pour l’identité nationale était un peu plus élevée parmi celles dont le revenu du ménage se situait entre 80 000 $ et 99 999 $ (73 %), ou dont le revenu était de 150 000 $ et plus (73 %) (tableau 2).

    La seule autre différence notable était l’appréciation du hockey comme symbole national. Les Canadiens dont le revenu du ménage était élevé étaient plus susceptibles de considérer le hockey comme étant un symbole national très important. Environ la moitié (49 %) des Canadiens dont le revenu du ménage était de 150 000 $ et plus ont affirmé que l’influence du hockey sur l’identité nationale était très importante, par rapport à 42 % des personnes dont le revenu était inférieur à 20 000 $.

    Les immigrants et les minorités visibles sont plus susceptibles de considérer les symboles nationaux comme étant très importants

    Pour tous les symboles nationaux, les immigrants étaient plus susceptibles que les non-immigrants de croire qu’ils occupaient une place très importante dans l’identité nationale. La différence sur le plan de l’appréciation des symboles nationaux était plus importante en ce qui a trait à l’hymne national, que 75 % des immigrants considéraient comme étant très important, comparativement à 61 % des non-immigrants. Malgré cet écart, la Charte et le drapeau canadien étaient considérés comme étant les principaux symboles nationaux tant par les immigrants que par les non-immigrants.

    En raison de l’important chevauchement entre les immigrants et les minorités visiblesNote 7, des tendances semblables relatives à l’appréciation des symboles nationaux étaient également évidentes parmi la population de minorités visibles. Tous les symboles nationaux étaient jugés comme plus importants par les membres de minorités visibles que par tous les autres Canadiens. L’écart le plus marqué a été enregistré en ce qui concerne l’importance de la Charte (82 % par rapport à 68 %), alors qu’on observe la différence la plus faible pour ce qui est de la GRC (59 % par rapport à 54 %) et du hockey (52 % et 45 %).

    Les Autochtones perçoivent les symboles nationaux de façon plus positive que les autres personnes nées au Canada

    Les Autochtones avaient tendance à avoir une opinion semblable des principaux symboles nationaux du Canada, et aucun écart significatif n’a été observé en ce qui a trait aux proportions d’Autochtones et de non-Autochtones qui considéraient la Charte, le drapeau canadien et l’hymne national comme étant très importants pour l’identité canadienne. En outre, les Autochtones croyaient plus fermement que la GRC et le hockey représentaient des symboles plus importants de l’identité nationale. Par exemple, 62 % des Autochtones croyaient que la GRC occupait une place très importante parmi les symboles nationaux, comparativement à 54 % des non-Autochtones.

    Lorsque l’on tient compte seulement des personnes nées au Canada, les perceptions des Autochtones étaient plus positives. Cela dit, une vive appréciation des symboles nationaux était plus courante chez les Autochtones que chez les non-Autochtones nés au Canada. Cette constatation était vraie pour tous les symboles.

    Section 2 : Valeurs partagées

    Comme pour les symboles nationaux, les valeurs partagées constituent une composante fondamentale de l’identité qui aide à comprendre le caractère d’une nation (Thérien et Mace, 2013; Andreouli et Howarth, 2012; Ashmore et autres, 2001). Pour décrire le contenu normatif de l’identité canadienne, on demandait aux répondants à l’ESG dans quelle mesure ils croyaient que les Canadiens partageaient des valeurs précises. Ces valeurs correspondaient aux droits de la personne, au respect de la loi, à l’égalité des sexes, à la dualité linguistique, à la diversité ethnique et culturelle et au respect de la culture autochtone. Les questions étaient axées sur la perception des valeurs canadiennes collectives, par opposition à l’adhésion individuelle des personnes à ces valeursNote 8.

    En 2013, la vaste majorité des répondants estimaient que les Canadiens partageaient collectivement les valeurs des droits de la personne (92 %), du respect de la loi (92 %) et de l’égalité entre les sexes (91 %). Même si la plupart des répondants croyaient que les Canadiens partageaient collectivement les trois autres valeurs mesurées, les proportions étaient quelque peu inférieures (graphique 3). Cela était particulièrement le cas du respect de la culture autochtone, qui correspondait à 68 %.

    En outre, on constate des différences en ce qui a trait à la perception des Canadiens que ces valeurs étaient partagées dans une grande mesure ou dans une certaine mesure. En 2013, 54 % estimaient que les Canadiens accordaient une grande valeur aux droits de la personne, ce qui en faisait la seule valeur fortement considérée par plus de la moitié de la population comme étant un idéal canadien. Par comparaison, les proportions étaient réparties assez également entre les personnes croyant que les Canadiens partageaient dans une grande mesure ou dans une certaine mesure les valeurs du respect de la loi (47 % et 45 %), de l’égalité des sexes (47 % et 44 %) et de la diversité ethnique et culturelle (41 % et 44 %).

    Les personnes étaient beaucoup moins susceptibles de croire que les Canadiens respectaient dans une grande mesure la culture autochtone et accordaient de la valeur au français et à l’anglais en tant que langues officielles. En 2013, 26 % des personnes croyaient que les Canadiens respectaient la culture autochtone dans une grande mesure, et 31 % des répondants partageaient la même opinion au sujet de la dualité linguistique.

    Graphique 3 La plupart des répondants estiment que les Canadiens partagent collectivement les valeurs des droits de la personne et de l'égalité des sexes

    Description du graphique 3

    Les Ontariens sont les plus susceptibles de croire fermement que les Canadiens partagent des valeurs particulières

    Dans l’ensemble du pays, les valeurs des droits de la personne, du respect de la loi et de l’égalité des sexes arrivaient en tête des valeurs les plus largement partagées. Cependant, la mesure dans laquelle les personnes croyaient que ces valeurs et celles liées à la dualité linguistique et au multiculturalisme étaient partagées différait d’une région à l’autre.

    La ferme conviction que les Canadiens partageaient des valeurs était la plus courante en Ontario, où la population était généralement plus susceptible de croire que les Canadiens partageaient dans une grande mesure les valeurs mesurées au moyen de l’ESG (tableau 3). Par exemple, 47 % des Ontariens croyaient fermement que les Canadiens accordaient de la valeur à la diversité ethnique et culturelle. Par comparaison, la moyenne globale s’établissait à 41 %, et les proportions étaient les plus faibles en Saskatchewan (34 %) et au Québec (29 %).

    La Saskatchewan et le Québec étaient aussi les moins susceptibles de croire que les Canadiens partageaient les autres valeurs dans une grande mesure, les proportions étant inférieures à la moyenne pour la plupart d’entre elles. En Saskatchewan, l’écart le plus marqué a été observé en ce qui concerne le respect de la loi, les résidents étant beaucoup moins susceptibles que la moyenne de croire fortement en l’adhésion des Canadiens à cette valeur (39 % par rapport à 47 %). Cette proportion était équivalente à celle du Manitoba (39 %), les résidents de ces deux provinces étant les moins susceptibles de croire que les Canadiens respectaient les lois dans une grande mesure. Pour le Québec, la plus grande différence par rapport à la moyenne nationale se rapportait à la valeur de la diversité ethnique et culturelle, soit 29 % par rapport à 41 %. L’égalité des sexes était la seule valeur pour laquelle les Québécois étaient tout aussi susceptibles que la moyenne de croire fortement qu’elle était partagée collectivement par les Canadiens (46 % et 47 %).

    Toutefois, les variations entre les provinces dont les résidents croyaient que les Canadiens partageaient peu de valeurs ou aucune valeur sont peut-être plus révélatrices. Les résidents des provinces des Prairies, soit le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta, ainsi que les résidents du Québec étaient les plus susceptibles d’indiquer que les Canadiens respectaient peu la culture autochtone. Au moins 3 personnes sur 10 ont exprimé ce sentiment. Par comparaison, cette proportion s’établissait à 19 % à Terre-Neuve-et-Labrador et à 22 % à l’Île-du-Prince-Édouard.

    Le sentiment que les Canadiens accordaient peu ou pas de valeur à la dualité linguistique était le plus souvent exprimé par les Québécois et les résidents des trois provinces de l’Ouest, soit la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique. Cependant, les différences étaient évidentes entre les groupes linguistiques. Les francophones du QuébecNote 9 étaient beaucoup plus susceptibles que les anglophones de croire que les Canadiens accordaient peu ou pas de valeur au français et à l’anglais en tant que langues officielles (36 % par rapport à 24 %). À l’extérieur du Québec, ce sentiment était plus souvent exprimé par les anglophones (26 %) que par les francophones (18 %).

    Une forte croyance en des valeurs partagées diminue généralement selon le groupe d’âge

    Les Canadiens les plus âgés étaient moins enclins à croire fermement que les Canadiens partageaient les valeurs des droits de la personne, de l’égalité des sexes, de la diversité ethnique et culturelle et du respect de la culture autochtone. L’écart le plus considérable entre les groupes d’âge se rapportait à la diversité ethnique et culturelle ou à l’idéal du multiculturalisme, où la diminution était marquée. Avant l’âge de 25 ans, 52 % des personnes croyaient fermement que les Canadiens accordaient de la valeur à la diversité ethnique et culturelle. Cette proportion diminuait à 44 % chez les personnes de 35 à 44 ans et à 26 % chez celles de 75 ans et plus (tableau 4).

    Pour les autres valeurs affichant une baisse en fonction du groupe d’âge, la diminution commençait à un âge plus avancé et était moins prononcée. Par exemple, ce n’est qu’à partir de 45 ans que les personnes devenaient moins susceptibles de croire que les Canadiens accordaient de la valeur aux droits de la personne dans une grande mesure. À partir de 75 ans, 44 % des répondants croyaient fermement que les Canadiens partageaient cette valeur, comparativement à 57 % de ceux âgés de moins de 25 ans.

    Malgré la propension plus élevée des jeunes répondants à croire en un ensemble de valeurs communes, les personnes de 35 à 64 ans étaient les plus susceptibles de croire dans une grande mesure que les Canadiens respectaient la loi.

    Les femmes sont moins susceptibles que les hommes de croire que les Canadiens partagent des valeurs particulières

    Même si les femmes tendent à accorder davantage d’importance aux symboles nationaux, elles étaient généralement moins susceptibles que les hommes de croire beaucoup que les Canadiens partageaient des valeurs particulières. Toutefois, l’écart était très mince lorsqu’on examinait les réponses combinées des personnes qui croyaient dans une grande mesure ou dans une certaine mesure à ces valeurs.

    La plus grande différence entre les sexes se rapportait à la mesure dans laquelle les Canadiens partageaient la valeur de l’égalité des sexes. En 2013, 41 % des femmes estimaient dans une grande mesure que les Canadiens accordaient de la valeur à l’égalité entre les sexes, comparativement à 53 % des hommes (graphique 4). Cette différence existait dans tous les groupes d’âge, mais elle était plus prononcée chez les personnes de moins de 25 ans (46 % de femmes par rapport à 63 % des hommes) et chez celles de plus de 75 ans (31 % par rapport à 46 %). Comme pour l’ensemble des perceptions, les expériences personnelles antérieures peuvent façonner la perception qu’ont les femmes de la valeur accordée par les Canadiens à l’égalité des sexes. Selon l’ESG de 2013, les femmes étaient trois fois plus susceptibles que les hommes d’avoir été victimes de discrimination ou d’avoir été traitées injustement en raison de leur sexe.

    De toutes les valeurs mesurées, la dualité linguistique était la seule valeur pour laquelle les femmes et les hommes étaient tout aussi susceptibles de croire qu’elle était partagée dans une grande mesure par les Canadiens (30 % et 31 %).

    Graphique 4 Les femmes sont généralement moins susceptibles que les hommes de croire que les Canadiens partagent dans une grande mesure des valeurs particulières

    Description du graphique 4

    Un niveau de scolarité et un revenu élevés sont liés à une croyance accrue que les Canadiens partagent les valeurs des droits de la personne et de l’égalité des sexes

    En plus de l’âge et du sexe, la croyance selon laquelle les Canadiens partagent un ensemble de valeurs communes variait en fonction du statut socioéconomique, soit le revenu du ménage et le niveau de scolarité. Même si les valeurs partagées ayant obtenu le plus grand appui étaient essentiellement les mêmes, quel que soit le statut socioéconomique (c.-à-d. les droits de la personne, le respect de la loi et l’égalité des sexes), les personnes dont le niveau de scolarité et le revenu étaient les plus élevés étaient plus susceptibles de croire fermement que les Canadiens partageaient collectivement ces valeurs.

    Par exemple, près des deux tiers (64 %) de la population ayant fait des études universitaires croyaient fermement que les Canadiens accordaient de la valeur aux droits de la personne (tableau 4). Cette proportion correspondait à 12 points de pourcentage au-dessus de celle enregistrée pour la population ayant un diplôme d’études postsecondaires (52 %) et à 18 points de pourcentage de plus que celle enregistrée pour les personnes n’ayant pas de diplôme d’études secondaires (46 %).

    Par ailleurs, les personnes ayant un statut socioéconomique élevé étaient moins susceptibles de croire fermement que les Canadiens accordaient de la valeur à la dualité linguistique et à la culture autochtone. Dans les deux cas, la diminution était relativement constante en fonction de la hausse du revenu et du niveau de scolarité. Le tiers (33 %) des personnes dont le revenu du ménage était inférieur à 20 000 $ estimaient que les Canadiens respectaient dans une grande mesure la culture autochtone. Cette proportion chutait pour s’établir à 27 % chez les personnes dont le revenu du ménage se situait entre 60 000 $ et 79 999 $ et à un faible 20 % chez les personnes dont le revenu du ménage était de 150 000 $ et plus.

    Toutefois, les différences selon le revenu et le niveau de scolarité disparaissaient presque lorsqu’on tenait également compte des personnes qui considéraient la dualité linguistique et la culture autochtone comme des valeurs partagées dans une certaine mesure. En outre, on a observé peu de différence en ce qui a trait au revenu du ménage et au niveau de scolarité chez les personnes qui croyaient que ces valeurs étaient partagées dans une faible mesure ou n’étaient pas du tout partagées.

    Les immigrants et les minorités visibles sont beaucoup plus susceptibles de croire que les Canadiens partagent des valeurs communes

    Le fait que les personnes aient immigré au Canada ou qu’elles y soient nées jouait un rôle dans leur perception des valeurs partagées. Selon l’ESG de 2013, les immigrants étaient beaucoup plus susceptibles de croire fermement que les Canadiens partageaient des valeurs particulières. Cette constatation était vraie pour toutes les valeurs mesurées, et environ 6 immigrants sur 10 croyaient fortement que les Canadiens partageaient presque toutes les valeurs (tableau 4).

    Seules les valeurs de la dualité linguistique et du respect de la culture autochtone ont obtenu un appui inférieur à 50 %, mais cette proportion demeurait supérieure à celle des non-immigrants. On estime à 42 % la proportion des immigrants qui ont affirmé croire fermement que les Canadiens accordaient de la valeur au français et à l’anglais en tant que langues officielles, comparativement à 27 % des non-immigrants. Pour ce qui est du respect de la culture autochtone, 4 immigrants sur 10 (40 %) estimaient que les Canadiens partageaient dans une grande mesure cette valeur, une proportion encore une fois beaucoup plus élevée que celle enregistrée chez les non-immigrants (22 %).

    De la même façon que les immigrants étaient plus susceptibles de croire en des valeurs partagées, les minorités visibles croyaient plus fréquemment que des valeurs particulières étaient partagées dans une grande mesure par les Canadiens. L’importance de l’écart entre les membres de minorités visibles et leurs homologues n’appartenant pas à une minorité visible reflétait la différence selon le statut d’immigrant. Cela étant dit, la différence était encore plus importante en ce qui concerne la diversité ethnique et culturelle, 62 % des minorités visibles croyant fermement que les Canadiens accordaient de la valeur au multiculturalisme, une proportion près de deux fois supérieure à celle enregistrée chez les personnes n’appartenant pas à une minorité visible (37 %).

    Les Autochtones sont moins susceptibles de croire fermement que les Canadiens respectent les lois

    Certaines variations ont été observées concernant la perception des Autochtones de la mesure dans laquelle les Canadiens partagent des valeurs particulières. Par exemple, les Autochtones étaient moins susceptibles que les non-Autochtones de croire fermement que les Canadiens respectaient les lois (36 % par rapport à 47 %). Toutefois, toutes les valeurs n’ont pas obtenu un faible appui à titre de valeurs canadiennes. Les Autochtones étaient tout aussi susceptibles que les autres de croire fermement aux valeurs de l’égalité des sexes et de la diversité ethnique et culturelle. En outre, ils étaient plus enclins à croire dans une grande mesure que les Canadiens respectaient la culture autochtone (32 % par rapport à 26 %) et la dualité linguistique (36 % par rapport à 30 %). Toutefois, ces différences disparaissaient lorsqu’on tenait compte à la fois des personnes qui estimaient que ces valeurs étaient partagées dans une grande mesure et dans une certaine mesure.

    Section 3 : Fierté d’être Canadien et envers les réalisations canadiennes

    La fierté est étroitement liée à l’identité nationale. On soutient que la fierté nationale désigne la dimension émotionnelle ou sentimentale de l’identité d’un pays ou, autrement dit, la fonction d’identification d’une personne à son propre pays (Ashmore et autres, 2001). Plus précisément, l’identification à son propre pays représente une composante de la perception qu’a une personne de sa propre identité et peut coexister avec d’autres identités, comme l’identification à un genre, à une religion ou à un groupe ethnique ou culturel (Smith, 1991). En général, les sentiments de fierté nationale sont liés à une allégeance et à un dévouement envers son propre pays (Smith et Jarkko, 1998; Smith et Kim, 2006). Deux composantes ont été mesurées dans le cadre de l’ESG de 2013 : la fierté d’être Canadien et la fierté à l’égard de 12 réalisations canadiennes.

    Dans l’ensemble, les Canadiens ont déclaré un fort sentiment de fierté. Près de 9 répondants sur 10 (87 %) étaient fiers d’être Canadiens, et plus de la moitié (61 %) affirmaient en être très fiersNote 10. En outre, une autre proportion de 8 % ont déclaré être plutôt fiers d’être Canadiens et 3 % ont indiqué ne pas être très fiers ou ne pas être du tout fiers. On estime que 2 % des Canadiens n’ont fourni aucune réponse ou n’avaient aucune opinion.

    Les facteurs contribuant à la fierté nationale étaient nombreux, mais les niveaux de fierté étaient les plus élevés en ce qui concerne l’histoire du Canada (70 %), les Forces canadiennes (64 %), le système de santé (64 %) et la Constitution canadienne (63 %)Note 11. En général, le sentiment de fierté envers les réalisations canadiennes était moins marqué que la fierté d’être Canadien. Autrement dit, les personnes ont plus fréquemment déclaré être fières, plutôt que très fières, lorsqu’on les interrogeait au sujet de réalisations canadiennes particulières. Par exemple, 27 % des répondants ont mentionné être très fiers de l’histoire du Canada, alors que 43 % ont indiqué en être fiers (graphique 5).

    Pour la plupart des sources, comme les réalisations dans les domaines scientifique et sportif, la majorité des Canadiens ont décrit leur sentiment de fierté de façon positive, c’est-à-dire qu’ils ont déclaré en être fiers ou très fiers. Cependant, cela n’était pas le cas de l’influence politique du Canada dans le monde, dont moins de la moitié (46 %) des Canadiens ont mentionné être fiers ou très fiers. On estime à 29 % la proportion de répondants ayant indiqué être plutôt fiers de l’influence du Canada à l’échelle internationale, et environ un répondant sur six (16 %) a déclaré ne pas être très fier ou n’être pas du tout fier.

    Les Canadiens ont également exprimé une faible estime pour le succès économique du Canada, à peine plus de la moitié (54 %) d’entre eux ayant indiqué être fiers ou très fiers des réalisations économiques du Canada, et 11 % des répondants ayant déclaré ne pas en être très fiers ou pas du tout fiers.

    Il convient de souligner que certaines réalisations étaient plus susceptibles que d’autres de générer la réponse « Pas d’opinion » ou « Ne sait pas ». Cette constatation était particulièrement vraie pour les réalisations canadiennes dans les domaines des arts et de la littérature (18 %), la Constitution canadienne (13 %) et les réalisations dans les domaines scientifiques et technologiques (13 %).

    Graphique 5 Le niveau de fierté est plus élevé en ce qui concerne l'histoire du Canada, les Forces canadiennes, le système de santé et la Constitution canadienne

    Description du graphique 5

    Le sentiment de fierté d’être Canadien est le plus faible au Québec

    À l’extérieur du Québec, les différences provinciales relatives à la fierté d’être Canadien étaient assez semblables, allant de 91 % en Colombie-Britannique à 94 % à l’Île-du-Prince-Édouard. Au Québec, cependant, 70 % des répondants ont mentionné être fiers ou très fiers d’être Canadiens (tableau 5).

    Dans cette province, le sentiment de fierté différait d’un groupe linguistique à l’autre, les francophones étant les moins susceptibles de déclarer être fiers d’être Canadiens (66 %) que les anglophones (90 %). Chez les personnes habitant à l’extérieur du Québec, le sentiment de fierté différait peu entre les francophones et les anglophones.

    Reflétant les niveaux plus faibles de fierté observés au Québec, les régions métropolitaines de recensement (RMR) de cette province occupaient systématiquement les derniers rangs sur ce plan parmi toutes les RMR. Les résidents de Saguenay affichaient le plus faible niveau de fierté, à peine plus de la moitié (52 %) d’entre eux avaient déclaré être fiers ou très fiers d’être Canadiens, alors que ceux de Gatineau affichaient le niveau le plus élevé au Québec (76 %) (tableau 6).

    À l’extérieur du Québec, la proportion de Canadiens ayant déclaré éprouver de la fierté variait, passant de 85 % à Guelph à 98 % à Brantford. L’Ontario dominait pour ce qui est du sentiment de fierté, huit RMR de cette province figurant parmi les 10 RMR au Canada affichant les plus hauts niveaux de fierté.

    L’histoire du Canada est la source qui suscite le plus de fierté partout au pays

    En plus d’être moins susceptibles de se dire fiers d’être Canadiens, les résidents du Québec étaient aussi toujours moins susceptibles d’exprimer de la fierté envers certaines réalisations canadiennes. Cela était le cas pour les 12 sources de fierté à l’étude. Néanmoins, comme ailleurs au Canada, ils étaient plus enclins à exprimer de la fierté envers l’histoire du Canada. Environ 6 Québécois sur 10 (58 %) ont indiqué être fiers ou très fiers de l’histoire du Canada (tableau 5). Les autres principales sources de fierté différaient du reste du Canada, les réalisations canadiennes dans le domaine sportif (54 %) et dans les domaines scientifiques et technologiques (51 %) arrivant en tête de liste au Québec. Les sources de fierté affichant le classement le plus faible étaient les mêmes au Québec et ailleurs, notamment l’influence politique du Canada dans le monde, pour laquelle seulement le tiers (36 %) des répondants ont affirmé en être fiers ou très fiers.

    À l’extérieur du Québec, les principales sources de fierté variaient peu. Les réalisations historiques se sont classées au premier rang partout au Canada, alors que la deuxième source de fierté en importance variait entre les Forces canadiennes, le système de santé et la Constitution canadienne. Malgré ces éléments communs, certaines sources de fierté affichaient des écarts importants entre les provinces. La fierté envers les réalisations économiques était un exemple de divergence entre les provinces à l’extérieur du Québec. Environ les deux tiers (67 %) des Albertains étaient fiers des réalisations économiques du Canada, alors que moins de la moitié des résidents de l’Île-du-Prince-Édouard (45 %), du Nouveau-Brunswick (47 %) et de la Nouvelle-Écosse (48 %) ont exprimé un tel sentiment de fierté.

    Dans l’ensemble, le sentiment de fierté à l’égard des 12 sources était plus élevé à Terre-Neuve-et-Labrador, en Ontario et en Alberta que dans le reste du Canada.

    Les aînés ressentaient le plus souvent une très grande fierté d’être Canadiens

    La majorité des répondants de tous les groupes d’âge ont déclaré être fiers ou très fiers d’être Canadiens. Cependant, les aînés étaient plus susceptibles d’exprimer un très fort sentiment de fierté. En 2013, 7 répondants de 65 ans et plus sur 10 ont affirmé être très fiers d’être Canadiens. Par comparaison, un peu plus de la moitié (55 %) des répondants de 15 à 34 ans et 61 % de ceux de 35 à 54 ans ont exprimé un tel sentiment de fierté. Cet écart dans le niveau de fierté en fonction du groupe d’âge reflète les tendances relatives au sentiment global d’appartenance au Canada, les Canadiens âgés étant beaucoup plus susceptibles que leurs homologues plus jeunes d’exprimer un fort sentiment d’appartenance à leur pays (Statistique Canada, 2015).

    Le profil selon l’âge de la fierté pourrait indiquer que les jeunes Canadiens et ceux d’âge moyen ont toujours été moins susceptibles que les aînés d’exprimer un sentiment de fierté nationale et d’appartenance au Canada. À l’inverse, elle pourrait signifier que ces mêmes personnes continueront d’éprouver moins de fierté et un faible sentiment d’appartenance au fur et à mesure qu’elles vieilliront et qu’elles entreront dans le troisième âge.

    Les niveaux de fierté observés chez les aînés ne s’étendaient pas nécessairement à leurs perceptions des réalisations canadiennes. Parmi les 12 sources de fierté, seulement l’histoire du Canada, les Forces canadiennes et le système de sécurité sociale affichaient des niveaux supérieurs à la moyenne. En fait, les répondants de moins de 25 ans exprimaient le plus souvent de hauts niveaux de fierté. Plus précisément, leur niveau de fierté était supérieur à la moyenne pour 7 des 12 sources à l’étude, et il était particulièrement élevé pour ce qui est du système de santé. Environ 78 % des jeunes ont affirmé être fiers ou très fiers du système de santé, comparativement à la moyenne de 64 %.

    Les principales sources de fierté envers les réalisations canadiennes étaient relativement constantes, et ce, peu importe le groupe d’âge, à l’exception de quelques variations importantes. Chez les aînés, le système de sécurité sociale comptait parmi les principales sources de fierté, 63 % des Canadiens âgés se disant fiers ou très fiers du système de sécurité sociale du Canada. Par comparaison, la moyenne était de 57 %. En outre, les réalisations canadiennes dans les domaines scientifiques et technologiques figuraient parmi les trois principales sources de fierté chez les Canadiens de 55 à 64 ans.

    Les femmes sont plus souvent fières d’être Canadiennes, mais elles le sont moins concernant les réalisations du pays

    Les femmes éprouvaient plus souvent un très fort sentiment de fierté comparativement aux hommes. Selon l’ESG de 2013, 63 % des femmes étaient très fières d’être Canadiennes, par rapport à 59 % des hommes. Malgré ce fort sentiment de fierté globale, les femmes n’étaient pas plus susceptibles d’exprimer de la fierté envers les réalisations canadiennes particulières. Au contraire, elles étaient généralement moins susceptibles que les hommes de déclarer être fières ou très fières de tous les aspects de la vie au Canada.

    Trois sources de fierté affichaient les écarts les plus marqués entre les sexes : les réalisations économiques, les réalisations scientifiques et technologiques et le système de santé (tableau 7). Pour ces trois sources, la proportion de femmes ayant exprimé de la fierté était inférieure de 7 points de pourcentage à celle des hommes.

    Les exceptions à cette différence entre les sexes se rapportaient aux réalisations canadiennes dans les domaines des arts et de la littérature, où le niveau de fierté était plus élevé chez les femmes (54 % par rapport à 49 %)Note 12, ainsi qu’aux Forces canadiennes, où ce niveau était égal à celui des hommes (64 % et 65 %).

    Un niveau de scolarité et un revenu élevés sont généralement liés à une plus grande fierté envers les réalisations canadiennes

    Lorsqu’on examine l’influence de l’éducation sur la fierté, on remarque une corrélation inverse entre la fierté d’être Canadien et la fierté exprimée envers certaines réalisations canadiennes, comme pour les tendances observées selon le groupe d’âge et le sexe. Plus particulièrement, les répondants n’ayant pas de diplôme d’études secondaires affichaient les plus hauts niveaux de fierté d’être Canadiens (91 % par rapport à 87 %, dans l’ensemble), mais ils étaient moins susceptibles d’exprimer de la fierté envers bon nombre de réalisations.

    Environ la moitié (49 %) des Canadiens n’ayant pas un diplôme d’études secondaires a exprimé un sentiment de fierté envers les réalisations économiques du Canada, par rapport à 59 % de ceux détenant un diplôme universitaire. Des écarts semblables ont été observés en ce qui a trait à la fierté envers le système de sécurité sociale du Canada, sa démocratie, sa Constitution et le système de santé. Seule la fierté envers les Forces canadiennes, l’histoire du Canada et les réalisations dans le domaine sportif était supérieure chez les personnes n’ayant pas un diplôme d’études secondaires, par rapport à la population ayant fait des études universitaires.

    Au chapitre du revenu, les niveaux élevés de revenu du ménage étaient liés à un fort sentiment de fierté d’être Canadien et à une fierté envers la moitié des réalisations évaluées. Le revenu du ménage n’avait aucune incidence sur la fierté envers les autres domaines, comme les Forces canadiennes et l’histoire du Canada. L’incidence la plus marquée du revenu du ménage sur la fierté se rapportait au fonctionnement de la démocratie. Parmi les personnes touchant un revenu inférieur à 20 000 $, 5 Canadiens sur 10 (51 %) éprouvaient de la fierté envers la démocratie canadienne, comparativement à 7 Canadiens sur 10 (70 %) dont le revenu du ménage était de 150 000 $ et plus. Une différence semblable était évidente pour la fierté envers les réalisations économiques (48 % par rapport à 63 %).

    Le sentiment de fierté est plus grand chez les immigrants, en particulier chez ceux ayant immigré après 2000

    Comme pour la perception des symboles nationaux et des valeurs partagées chez les immigrants, le sentiment de fierté était plus élevé parmi ce groupe. Non seulement les immigrants étaient plus susceptibles de déclaré être très fiers d’être Canadiens (64 % par rapport à 60 %)Note 13, mais ils étaient aussi plus enclins à éprouver de la fierté envers la plupart des réalisations canadiennes. L’écart le plus marqué relativement aux réalisations particulières se rapportait à la fierté envers les réalisations économiques du Canada, sa manière de traiter tous les groupes dans la société, le système de sécurité sociale et la façon dont la démocratie fonctionne. Pour toutes ces sources de fierté, la proportion d’immigrants ayant déclaré être fiers ou très fiers dépassait d'au moins 16 points de pourcentage celle des non-immigrants.

    Ce sentiment de fierté était encore plus grand chez les personnes ayant immigré depuis 2000 (tableau 8). Par exemple, 72 % des immigrants récents étaient fiers des réalisations économiques du Canada, comparativement à 51 % des non-immigrants et à 64 % des personnes ayant immigré avant 2000. Le statut de citoyenneté renforçait davantage le sentiment de fierté des immigrants récents dans le cas de deux réalisations. La fierté envers la manière dont la démocratie fonctionne passait de 71 % chez les non-citoyens à 79 % chez les citoyens, et la fierté envers la Constitution canadienne allait de 68 % à 75 %.

    La citoyenneté n’avait aucune incidence sur les autres sources de fierté des immigrants récents, à l’exception du système de santé. Dans ce cas, les immigrants récents ayant la citoyenneté canadienne étaient moins susceptibles que ceux qui étaient non citoyens de voir de façon positive le système de santé canadien (66 % par rapport à 71 %). Le système de santé était aussi la seule réalisation pour laquelle le sentiment de fierté était le plus faible chez les immigrants récents (68 %), ce qui était le cas de 72 % des immigrants de longue date.

    L’influence de la citoyenneté sur la fierté était plus prononcée chez les immigrants de longue date, qui affichaient des niveaux de fierté plus élevés parmi les citoyens canadiens pour la moitié des domaines évalués, notamment la fierté envers la Constitution canadienne, qui était supérieure de 13 points de pourcentage chez les citoyens (73 %) par rapport aux non-citoyens (60 %). Les immigrants de longue date ayant la citoyenneté canadienne n’ont pas déclaré de niveaux de fierté inférieurs à ceux des non-citoyens.

    Dans l’ensemble, seules les réalisations canadiennes dans le domaine sportif étaient perçues de façon moins positive par les immigrants, 57 % d’entre eux ayant déclaré être fiers ou très fiers de ces réalisations, par rapport à 60 % des non-immigrants. En outre, le sentiment de fierté des immigrants envers les Forces canadiennes et l’histoire du Canada était comparable à celui des non-immigrants.

    Les enfants d’immigrants sont plus fiers d’être Canadiens que les autres personnes nées au pays

    Comme les niveaux de fierté étaient supérieurs chez les immigrants, les enfants d’immigrantsNote 14 étaient plus susceptibles de se dire fiers d’être Canadiens et des réalisations canadiennes. Plus précisément, 66 % des immigrants de deuxième génération (c.-à-d. les enfants d’immigrants) étaient très fiers d’être Canadiens. Cette proportion était considérablement plus élevée que celle enregistrée pour les Canadiens non immigrants (de troisième génération ou plus) (59 %) et un peu plus élevée que celle pour les immigrants de première génération (63 %).

    À l’exception des réalisations canadiennes dans le domaine sportif, les immigrants de deuxième génération étaient aussi plus susceptibles que les autres non-immigrants d’éprouver de la fierté envers tous les aspects de la vie au Canada (tableau 9). Sur le plan économique, 58 % des immigrants de deuxième génération étaient fiers ou très fiers des réalisations canadiennes. Par comparaison, 49 % des autres non-immigrants éprouvaient le même sentiment de fierté. Un écart analogue existait en ce qui concerne le sentiment de fierté envers le système de santé (70 % par rapport à 60 %) et la Constitution canadienne(67 % par rapport à 58 %).

    Le sentiment de fierté des Canadiens de deuxième génération envers les réalisations canadiennes était souvent plus faible que celui des immigrants de première génération, mais ils étaient plus susceptibles que leurs parents de déclarer être fiers ou très fiers des Forces canadiennes et de l’histoire du Canada.

    Les minorités visibles sont souvent plus fières de la manière dont le Canada traite tous les groupes dans la société

    La fierté chez les minorités visibles était semblable à celle observée dans le cas des immigrants. Même si les minorités visibles étaient tout aussi susceptibles que les autres Canadiens d’être très fiers d’être Canadiens (62 % et 61 %), leur sentiment global de fierté d’être Canadien était plus élevé (91 % par rapport à 86 %).

    Le sentiment de fierté envers les réalisations canadiennes était aussi plus présent au sein de la population de minorités visibles. Plus particulièrement, deux domaines ont affiché des niveaux de fierté beaucoup plus élevés. Tout d’abord, la fierté envers la manière dont le Canada traite tous les groupes dans la société a été rapportée par 71 % des minorités visibles, mais par un peu plus de la moitié (53 %) de la population n’appartenant pas à une minorité visible (tableau 7). Ensuite, le système de sécurité sociale était perçu de façon beaucoup plus positive (fier ou très fier) par les minorités visibles (73 %) que par les personnes n’appartenant pas à une minorité visible (54 %).

    Comme pour les variations selon le statut d’immigrant, le sentiment de fierté envers les Forces canadiennes et l’histoire du Canada était le même chez les minorités visibles et les personnes n’appartenant pas à une minorité visible.

    Les Autochtones sont moins susceptibles de se dire fiers des réalisations canadiennes

    Dans l’ensemble, les Autochtones étaient aussi susceptibles que les non-Autochtones de se dire fiers d’être Canadiens (87 %), et l’on n’observe pas de différence statistiquement significative chez les personnes ayant déclaré en être très fières. Toutefois, les Autochtones ont affiché de plus faibles niveaux de fierté envers la démocratie canadienne (49 % par rapport à 59 %). Même s’ils étaient aussi moins susceptibles que les non-Autochtones d’être fiers de la manière dont le Canada traite tous les groupes dans la société (49 % par rapport à 57 %) et des réalisations économiques du Canada (47 % par rapport à 55 %), les Autochtones avaient des perceptions semblables à celles des non-Autochtones nés au pays.

    Seules les réalisations du Canada dans les domaines des arts et de la littérature suscitaient une plus grande fierté chez les Autochtones (57 %) que chez les non-Autochtones (51 %). D’autres domaines ont enregistré des niveaux semblables entre les Autochtones et leurs homologues non autochtones, comme l’histoire du Canada et le système de santé.

    Résumé

    Le présent rapport donne un aperçu de l’identité collective canadienne, et repose sur trois composantes de l’identité : les symboles nationaux, les valeurs partagées et la fierté. Les résultats reflètent la diversité du Canada, ainsi que les différentes perceptions selon les caractéristiques sociodémographiques et économiques. Les immigrants étaient plus susceptibles de croire fermement à l’importance des symboles nationaux, comme la Charte, l’hymne national et le drapeau canadien. Ils étaient aussi plus enclins à estimer que les Canadiens partageaient un ensemble de valeurs communes et de se dire plus fiers d’être Canadiens et des réalisations canadiennes.

    Dans un même ordre d’idée, les Autochtones croyaient souvent plus fermement que les non-Autochtones nés au Canada à l’importance des symboles dans l’identité nationale. Ils exprimaient aussi des niveaux semblables de fierté d’être Canadiens.

    Conformément aux constatations précédentes sur le sentiment d’appartenance au CanadaNote 15, les résidents du Québec étaient moins susceptibles d’affirmer que les symboles étaient très importants pour l’identité nationale, et affichaient des niveaux de fierté inférieurs à la moyenne nationale.

    Certaines tendances étaient relativement semblables d’un groupe à l’autre. La Charte et le drapeau canadien se sont démarqués comme étant les symboles les plus importants pour les Canadiens. En outre, la majorité des répondants estimaient que les Canadiens partageaient des valeurs particulières; cependant, cette appréciation était le plus souvent exprimée en ce qui concerne la valeur des droits de la personne, et moins souvent pour ce qui est de la culture autochtone et de la dualité linguistique.

    La fierté nationale, à titre de dimension affective de l’identité nationale, était généralement élevée. Près de 9 répondants sur 10 étaient fiers d’être Canadiens, et ce, même si la fierté envers les réalisations canadiennes particulières était plus faible. La fierté envers l’histoire du Canada était la plus élevée (70 %) et figurait constamment en tête de la liste des 12 réalisations canadiennes mesurées dans l’ensemble des provinces.

    Les recherches futures pourraient permettre d’explorer le lien entre les caractéristiques individuelles et économiques afin de faire la lumière sur ces premières constatations. Ces recherches pourraient porter sur des sous-populations particulières, et examiner des aspects particuliers de l’identité canadienne, comme la fierté envers le système de santé chez les Canadiens âgés, ou la valeur de la dualité linguistique chez les Canadiens anglophones et francophones au Québec et à l’extérieur du Québec.

    Source des données

    Le présent rapport est fondé sur les données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2013 sur l’identité sociale. La population cible comprenait les personnes de 15 ans et plus vivant dans les 10 provinces canadiennes, à l’exception des personnes résidant à temps plein dans les établissements.

    Pour obtenir plus de renseignements sur la source des données, veuillez consulter la page suivante :
    http://www23.statcan.gc.ca/imdb/p2SV_f.pl?Function=getSurvey&SurvId=134876&InstaId=139605&SDDS=5024

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