Supplément de l'Enquête de 2002 sur la santé dans les collectivités pour les Forces canadiennes : santé mentale

Le 3 septembre 2003, Statistique Canada a diffusé les premiers résultats nationaux sur la santé mentale et le bien-être tirés de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC). Des données de l'Enquête sur la santé mentale dans les Forces canadiennes, un supplément à l'ESCC, paraissent aujourd'hui.

La population cible de l'ESCC comme telle n'inclut pas les membres à temps plein des Forces canadiennes. Par conséquent, le ministère de la Défense nationale a demandé à Statistique Canada de réaliser une enquête supplémentaire auprès du personnel des Forces armées, y compris les réservistes.

Cette enquête vise à mesurer la prévalence de cinq troubles mentaux, soit le trouble dépressif majeur, la phobie sociale, l'état de stress post-traumatique, le trouble panique et le trouble d'anxiété généralisée. Le problème lié à la dépendance à l'alcool a également été mesuré. L'information et les définitions relatives au présent communiqué se trouvent dans le site Web de Statistique Canada.

Selon les données, 15,1 % des membres de la Force régulière ont déclaré avoir éprouvé des symptômes correspondant à un ou plusieurs des cinq troubles mentaux couverts par l'enquête, ou à des problèmes de dépendance à l'alcool, à un moment donné au cours des 12 mois qui ont précédé l'interview. Le taux de prévalence chez les réservistes était inférieur (12,7 %).

L'enquête a révélé des écarts entre la prévalence de divers troubles chez les membres de la Force régulière et chez les membres de la Réserve ainsi que des différences selon le grade et selon le sexe.

Par exemple, 7,6 % des membres de la Force régulière ont dit avoir éprouvé des symptômes ou des sentiments associés à un trouble dépressif majeur, le trouble le plus courant, suivi de la dépendance à l'alcool (4,2 %), de la phobie sociale (3,6 %), de l'état de stress post-traumatique (2,8 %), du trouble panique (2,2 %) et, enfin, du trouble d'anxiété généralisée (1,8 %).

Chez les réservistes, toutefois, le trouble le plus fréquent était la dépendance à l'égard de l'alcool, déclaré par 6,2 % des répondants, suivi du trouble dépressif majeur (4,1 %). L'état de stress post-traumatique (1,2 %) s'est classé au cinquième rang pour les membres de la Réserve.

Dans l'ensemble, le taux de déclaration de symptômes était plus élevé chez les répondants des grades inférieurs. Comme dans le cas de l'enquête visant la population générale, dans le supplément sur les Forces canadiennes, le taux de déclaration de symptômes était plus élevé chez les femmes que chez les hommes, sauf pour la dépendance à l'alcool, où le taux était plus élevé chez les hommes.

Une première analyse révèle une relation possible entre un nombre plus élevé de déploiements et la prévalence déclarée d'un seul des troubles visés par l'enquête, soit l'état de stress post-traumatique, chez les membres des Forces armées. Ainsi, 4,7 % des membres de la Force régulière ayant pris part à trois déploiements ou plus ont déclaré des symptômes associés à un état de stress post-traumatique. Cette prévalence diffère de celle affichée par les répondants ayant participé à un ou deux déploiements (2,7 %) et pour ceux qui n'ont pris part à aucun déploiement (1,7 %).

Dans le cas des réservistes, on observe également des différences au chapitre de la prévalence de l'état de stress post-traumatique chez les répondants ayant pris part à un déploiement ou plus (2,4 %) et chez ceux qui n'ont participé à aucun déploiement (0,9 %). Ces résultats d'enquête devront faire l'objet d'études plus poussées.

Dans le cadre de l'enquête, on a aussi demandé aux répondants s'ils avaient tenté d'obtenir de l'aide pour des problèmes liés à leurs émotions, leur santé mentale ou leur consommation d'alcool ou de drogues. Parmi ceux déclarant des symptômes associés à l'un ou à plusieurs des troubles visés ou la dépendance à l'alcool, 24,5 % des membres de la Force régulière ont affirmé avoir reçu au moins un type d'aide durant les 12 mois qui ont précédé l'enquête et ont jugé cette aide suffisante.

Une proportion similaire de répondants (27,3 %) ont reçu de l'aide mais ont déclaré avoir eu besoin de services différents ou additionnels. Quelque 12,4 % des répondants n'ont pas reçu d'aide mais ont déclaré en avoir eu besoin. Enfin, 35,0 % n'ont ni reçu d'aide ni déclaré en avoir eu besoin, bien qu'ils soient classés comme ayant des symptômes associés à l'un des troubles visés par l'enquête.

Les résultats correspondants pour les membres de la Réserve s'établissent comme suit : 13,4 % des réservistes ont déclaré avoir reçu au moins un type d'aide et ont jugé cette aide suffisante; 21,8 % ont reçu de l'aide mais ont déclaré avoir eu besoin de services différents ou additionnels; 14,0 % ont déclaré avoir eu besoin d'aide mais ne pas en avoir reçu et 50,8 % n'ont ni reçu d'aide ni déclaré en avoir eu besoin, bien qu'ils soient classés comme ayant des symptômes associés à l'un des troubles visés par l'enquête.

Par ailleurs, 7 % des membres de la Force régulière présentant l'un des troubles visés ont déclaré avoir connu au moins une journée d'incapacité au cours des deux semaines qui ont précédé l'enquête. À cette occasion, ils ont dû garder le lit ou réduire leurs activités à cause de leur état émotionnel, de leur santé mentale ou de leur consommation d'alcool ou de drogue. Environ 4 % des réservistes et 6 % des répondants de la population générale ont déclaré avoir connu au moins une journée d'incapacité.

On a également comparé les résultats obtenus avec ceux de la population civile canadienne pour les troubles visés par les deux enquêtes, soit le trouble dépressif majeur, la phobie sociale, le trouble panique et la dépendance à l'alcool. On a observé une prévalence significativement plus élevée de deux troubles chez le personnel militaire de la Force régulière que dans l'ensemble de la population, après avoir corrigé les données pour tenir compte des différences sur le plan de l'âge et du sexe dans les deux populations. Les taux de dépression majeure et de trouble panique étaient significativement plus élevés chez les membres de la Force régulière que dans l'ensemble de la population. Les réservistes ont affiché des taux de prévalence très similaires à ceux de la population canadienne. Le taux de phobie sociale sensiblement moins élevé chez les réservistes que dans la population civile représente le seul écart observé entre ces deux groupes.

Pour plus de renseignements sur le contenu de l'enquête et ces analyses, communiquez avec le colonel Randy Boddam au (613) 945-6308, ministère de la Défense nationale.

Pour plus de renseignements sur la méthodologie, les activités de collecte de données ou la façon de procéder pour obtenir d'autres renseignements figurant dans la base de données de l'enquête, communiquez avec les Services à la clientèle au (613) 951-3321 ou composez sans frais le 1 800 461-9050 (ssd@statcan.gc.ca), Division des enquêtes spéciales, Statistique Canada.