Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes : Obésité chez les enfants et les adultes

Les taux de prévalence de l'obésité chez les enfants et chez les adultes ont augmenté considérablement au cours des 25 dernières années, selon de nouveaux résultats de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC), durant laquelle le poids et la taille des répondants ont été mesurés directement.

En 1978-1979, 3 % des enfants de 2 à 17 ans étaient obèses. En 2004, ce taux se chiffrait à 8 %, soit environ 500 000 enfants. Chez les adultes, la croissance de l'obésité a été encore plus frappante. En 1978-1979, le taux d'obésité normalisé par âge était de 14 %. Un quart de siècle plus tard, 5,5 millions de personnes, soit 23 % des adultes étaient obèses.

Parmi les jeunes, l'accroissement le plus important du taux d'obésité au cours des 25 dernières années était celui des adolescents de 12 à 17 ans, lequel a triplé pour passer de 3 % à 9 %. Parmi les adultes, les augmentations les plus frappantes ont eu lieu chez les personnes de 25 à 34 ans et chez celles de 75 ans et plus, là où les taux ont plus que doublé, s'étant établis à 21 % et à 24 %, respectivement.

Néanmoins, le taux d'obésité chez les adultes canadiens était significativement plus faible que celui observé aux États-Unis. Alors que 23 % des adultes canadiens étaient obèses en 2004, la proportion se situait à près de 30 % au sud de la frontière.

Les taux de prévalence de l'embonpoint et de l'obésité sont déterminés à partir de l'indice de masse corporelle (IMC), que l'on calcule en divisant le poids exprimé en kilogrammes par le carré de la taille en mètres.

Chez les adultes, un IMC égal ou supérieur à 25 indique de l'embonpoint et un risque accru d'être atteint de problèmes de santé; un IMC de 30 ou plus indique de l'obésité et un risque élevé ou très élevé de développer des problèmes de santé.

Par exemple, un homme adulte mesurant 1,8 mètre (5 pieds, 10 pouces) et pesant 95 kg (210 livres) aurait un IMC de 30 et serait considéré comme étant obèse. De façon similaire, une femme adulte mesurant 1,6 mètre (5 pieds, 4 pouces) et pesant 80 kg (175 livres) aurait un IMC de 30 et serait aussi considérée obèse.

L'IMC des enfants et des adolescents se calcule au moyen de la même formule. Cependant, les seuils d'embonpoint et d'obésité varient selon l'âge et le sexe de l'enfant.

Accroissement notable de l'obésité chez les adolescents

L'accroissement de la prévalence de l'embonpoint et de l'obésité a été semblable chez les garçons et chez les filles. Cependant, les tendances variaient selon le groupe d'âge.

Par exemple, la proportion d'enfants de 2 à 5 ans qui faisaient de l'embonpoint ou étaient obèses est demeurée pour ainsi dire la même de 1978 à 2004. Par contre, chez les adolescents de 12 à 17, le taux combiné d'embonpoint et d'obésité a plus que doublé, étant passé de 14 % à 29 %, tandis que le taux d'obésité seul a triplé, étant passé de 3 % à 9 %.

Cette hausse observée chez les adolescents est particulièrement préoccupante parce que l'embonpoint ou l'obésité à l'adolescence persiste souvent à l'âge adulte.

Les taux de prévalence de l'embonpoint et de l'obésité chez les jeunes varient selon la région du pays, les taux les plus élevés étant ceux observés dans les provinces atlantiques.

En 2004, le taux combiné d'embonpoint et d'obésité chez les jeunes de 2 à 17 ans à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et au Manitoba était significativement supérieur au taux observé à l'échelle nationale. Par contre, le taux combiné au Québec et en Alberta était significativement inférieur au taux national.

La prévalence de l'obésité était nettement supérieure à la moyenne nationale à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nouveau-Brunswick.

Les taux d'embonpoint et d'obésité chez les garçons canadiens et américains ne différaient pas de façon appréciable. Par contre, les adolescentes canadiennes étaient significativement moins susceptibles d'être obèses que leurs homologues américaines.

Selon les données de l'ESCC, les enfants et les adolescents qui ont déclaré consommer des fruits et des légumes au moins cinq fois par jour étaient considérablement moins susceptibles de faire de l'embonpoint ou d'être obèses que ceux qui en consommaient moins fréquemment. Environ quatre enfants et adolescents sur dix (41 %) ont déclaré qu'ils mangeaient des fruits et des légumes au moins cinq fois par jour.

L'enquête indique aussi que, chez les enfants de 6 à 17 ans, la probabilité de faire de l'embonpoint ou d'être obèse a tendance à augmenter en fonction du nombre d'heures passées à regarder la télévision, à jouer à des jeux vidéos ou à utiliser un ordinateur.

Adultes : Taux d'obésité à la hausse dans presque tous les groupes d'âge

Au cours des 25 dernières années, le taux d'obésité chez les adultes a augmenté pour chaque groupe d'âge, sauf celui des 65 à 74 ans. Les hausses les plus frappantes ont été observées chez les personnes de moins de 35 ans et chez les personnes de 75 ans et plus.

Par exemple, la proportion d'adultes de 25 à 34 ans qui étaient obèses a plus que doublé, étant passée de 9 % à 21 %. De façon similaire, le taux chez les personnes de 75 ans et plus est passé de 11 % à 24 %.

En 2004, les hommes et les femmes étaient aussi susceptibles les uns que les autres d'être obèses. Cependant, l'Organisation mondiale de la santé et Santé Canada subdivisent l'obésité en trois catégories de gravité. Une plus forte proportion de femmes que d'hommes se trouvait dans la catégorie d'obésité la plus grave où le risque de développer des problèmes de santé est considéré comme extrêmement élevé.

Tant pour les hommes que pour les femmes, les taux d'obésité étaient les plus faibles (11 %) chez les personnes âgées de 18 à 24 ans. Ils culminaient autour de 30 % chez les 45 à 64 ans. Environ le quart des personnes âgées était obèses.

À part quelques exceptions notables, le taux de prévalence de l'obésité chez les adultes ne variait pas fortement d'une province à l'autre. En 2004, le taux pour les hommes à Terre-Neuve-et-Labrador et au Manitoba était significativement supérieur au taux national. Chez les femmes, c'est à Terre-Neuve-et-Labrador, en Nouvelle-Écosse et en Saskatchewan que l'on observe un taux supérieur au taux national.

Écarts importants entre les Canadiennes et les Américaines

Au cours de la dernière décennie, les taux de prévalence de l'obésité au Canada ont été fondés sur des données autodéclarées, tandis qu'aux États-Unis, ils étaient fondés sur des mesures réelles de la taille et du poids depuis le début des années 1960. Les données mesurées de l'ESCC de 2004 permettent de comparer la prévalence courante de l'obésité dans les deux pays.

Les résultats normalisés selon l'âge indiquent que 30 % de la population américaine de 18 ans et plus était obèse en 1999-2002, proportion significativement supérieure au taux de 23 % observé au Canada.

La différence était attribuable en grande partie à la situation chez les femmes. Alors que 23 % des Canadiennes étaient obèses, le taux chez les Américaines était de 33 %.

Facteurs liés au mode de vie : le régime alimentaire, l'activité physique et le revenu jouent un rôle

Comme il fallait s'y attendre, la probabilité d'être obèse était associée au régime alimentaire et à l'exercice. Les hommes et les femmes adultes qui consommaient des fruits et des légumes moins de trois fois par jour étaient plus susceptibles d'être obèses que ceux et celles qui en consommaient au moins cinq fois par jour.

Bien que d'autres facteurs puissent sous-tendre cette relation, l'association persiste lorsque l'on tient compte des effets de l'âge et de la situation socioéconomique. Cependant, comme les données de l'ESCC sont transversales, la causalité de cette relation ne peut être déterminée.

L'activité physique était, elle aussi, reliée à la prévalence de l'obésité. Les personnes qui s'adonnaient à des activités sédentaires durant leurs loisirs étaient plus susceptibles d'être obèses que celles qui étaient physiquement actives.

Par exemple, 27 % des hommes sédentaires étaient obèses, comparativement à 20 % des hommes actifs. Chez les femmes, le taux d'obésité était élevé non seulement chez celles qui étaient sédentaires, mais aussi chez celles qui étaient modérément actives. Ces relations demeurent statistiquement significatives lorsque l'on tient compte de l'âge et de la situation socioéconomique.

Certains facteurs socio-économiques tels que l'état matrimonial, le niveau d'éducation et le revenu ont également un impact sur les probabilités qu'un individu soit obèse. Par exemple, les hommes faisant partie d'un ménage dans la plus haute catégorie de revenu ont plus de chance d'être obèses. Pour les femmes par contre, ce sont celles dans la tranche de revenu du milieu qui ont le niveau d'obésité le plus élevé.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 5049.

Ce communiqué est fondé sur deux articles intitulés Obésité chez les adultes au Canada : Poids et grandeur mesurés et L'embonpoint chez les enfants et les adolescents au Canada, qui sont maintenant accessibles gratuitement en ligne (82-620-MWF2005001). Ces articles sont les premiers à être diffusés dans la publication Internet intitulée Nutrition - Résultats de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (82-620-MWF, gratuite).

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