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Le jeudi 13 avril 2006

Étude : Bilan de l'année : la revanche de la vieille économie

2005

La conjoncture économique mondiale a encore largement influé sur l'évolution de l'économie canadienne l'année dernière, ce qui témoigne des changements historiques ayant lieu en raison de la mondialisation et plus particulièrement de l'intégration de l'Asie à l'économie mondiale.

L'économie canadienne subit des changements rapides et profonds dans une conjoncture marquée non seulement par l'essor du secteur des ressources et de l'industrie de la construction, mais aussi par la décroissance de certaines industries dans le secteur de la fabrication. Le secteur de l'énergie commence à se tourner vers de nouvelles sources, alors que la fabrication elle-même est aiguillonnée par la vigueur du secteur des ressources et de la demande d'investissement. Et tous les secteurs ont à composer avec une évolution des échanges commerciaux au profit de l'Asie.

Toute période de changement rapide suscite des appréhensions, et la dernière année n'a pas été différente. La valorisation du dollar a fait craindre partout que nos bases industrielles ne s'effritent. La montée en flèche des prix de l'énergie a rappelé le ralentissement économique provoqué par les majorations de prix de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) durant les années 1970. Une grippe aviaire qui gagne toutes sortes de régions du globe a touché une fibre sensible chez les Canadiens à la suite de l'épidémie du SRAS en 2003.

Jusqu'à présent, aucune de ces craintes ne s'est trouvée justifiée. Malgré des bouleversements dans certains secteurs, le Canada a été porté dans l'ensemble par une vague de prospérité qui lui a donné son plus bas taux de chômage en 30 ans, des capitaux et des prix de logement record, et des excédents croissants aux budgets des administrations publiques et aux comptes du commerce. Cette constatation vaut tout particulièrement pour l'Ouest canadien, éminemment bien placé pour tirer parti de ses ressources et de la proximité des États-Unis et de la Chine.

Les prix des produits de base sur les marchés ont crû fortement pour une troisième année d'affilée, les prix de l'énergie étant initialement venus en tête et ayant été déclassés plus récemment par les prix des produits miniers. Ces hausses se sont traduites par une montée des valeurs boursières et du taux de change. Cela a fait qu'il y a eu davantage d'investissements, et ceux-ci ont remplacé à la fin de l'année dernière les dépenses des ménages comme source principale de la croissance.

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Ce ne sont pas tous les secteurs qui ont tiré un même profit de ces changements. Certains fabricants ont subi les effets de la montée en flèche des coûts des intrants et de l'appréciation du dollar canadien, en particulier les exploitants dans les industries des forêts et du vêtement.

Mais, dans l'ensemble, 62 % des branches d'activité ont accru leur production l'an dernier, soit une proportion pratiquement inchangée par rapport à celle de 64 % enregistrée en 2004 et supérieure à sa moyenne à long terme de 59 %. C'est pourquoi l'économie a de plus en plus essayé de reculer les limites de ses capacités, notamment dans l'Ouest canadien.

Certaines tendances sont demeurées inchangées. L'inflation est restée modeste, ce qui a permis aux taux d'intérêt de se maintenir près de leurs taux les plus bas jamais atteints. Et les vieilles habitudes sont difficiles à délaisser : les Canadiens ont continué à acheter davantage de camions et de véhicules utilitaires sport, et la consommation d'énergie a progressé de façon constante en dépit des hausses de prix.

L'énergie domine au tableau des grandes tendances, mais cela aussi change rapidement

Le secteur de l'énergie a dominé la plupart des tendances dans l'économie. À elles seules, les exportations énergétiques ont porté l'excédent commercial à un sommet. Fortes de leurs bénéfices florissants et attirées par de brillantes perspectives de croissance, les compagnies d'énergie ont encore dominé la montée des investissements des entreprises. Les impôts sur les revenus des sociétés et les redevances du secteur de l'énergie ont fait croître les excédents des administrations publiques. Cette même énergie explique aussi que l'Ouest canadien ait dominé pour ce qui est de la croissance parmi les régions.

La physionomie du secteur de l'énergie change vite elle aussi. Les réserves de pétrole et de gaz conventionnels sont en pleine décroissance, notamment parce que les gisements conventionnels dans l'Ouest canadien ont été d'un moindre rendement en 2004 et 2005. Les producteurs se sont plutôt tournés vers les réserves au large des côtes et celles qui sont non conventionnelles.

Cela se remarque surtout dans le cas du pétrole, les sables pétrolifères représentant désormais 42 % de toute la production pétrolière intérieure. Les investissements dans les sables pétrolifères, qui se chiffrent à 9,8 milliards de dollars, ont grimpé de 55 % l'année dernière.

La production de gaz naturel aussi se tourne vers des sources d'exploitation non conventionnelles : toute la hausse depuis 2004 est attribuable au méthane tiré du charbon, les réserves conventionnelles ayant commencé à s'amenuiser. Les intentions d'investissement en gaz de houille ont atteint 1,3 milliard de dollars pour 2006.

Ces nouvelles sources exigent d'importants investissements pour assurer l'acheminement et la transformation du pétrole et du gaz afin que l'énergie domine les investissements pour encore des années. Déjà, la mise en valeur rapide des sables pétrolifères a rendu nécessaire un accroissement des capacités des pipelines, les projets d'investissement pour 2006 ayant progressé de 83 %.

L'accélération des investissements des entreprises au cours des trois dernières années a joué un rôle important dans la croissance continue de la fabrication malgré la hausse rapide du dollar canadien. Les industries liées aux investissements ont vu croître leurs livraisons de 17 % depuis 2002. Il s'agit des plus fortes hausses, mises à part celles du pétrole et des métaux.

Les mines et les transports montent également en flèche

L'essor du pétrole et du gaz a gagné d'autres secteurs. Les prix d'une grande diversité de métaux ont atteint des sommets. Les minéraux non métalliques ont aussi connu une hausse grâce à un regain d'intérêt pour l'uranium et la potasse ainsi que le diamant, dont la mise en valeur se poursuit dans le Nord canadien.

L'emploi dans le secteur des mines s'est redressé de 16 % l'an dernier, et l'investissement y a fait un bond de 20 %. Les minéraux non métalliques ont mené sur ce plan, plus particulièrement la potasse et le diamant.

Le regain des transports a été attribuable à l'accroissement de la demande d'exportation des produits de base. Les transports ferroviaire et maritime ont été particulièrement solides grâce au transport des produits de base. La côte ouest a assisté à une progression rapide du transport maritime à cause de l'essor des importations en provenance de la Chine. De plus, le transport aérien s'est complètement rétabli de la contraction des voyages internationaux survenue à la suite des événements du 11 septembre 2001.

La prééminence des industries de l'extraction pétrolière et gazière, de l'extraction minière et des transports n'était nulle part plus évidente que dans les bénéfices. Les bénéfices d'exploitation de ces industries ont grimpé en flèche l'an dernier, ayant affiché une hausse de 16,2 milliards correspondant à 80 % de toute la croissance des bénéfices.

Étant bien nanties, il n'est pas surprenant que ces trois industries aient dominé la croissance des investissements. On s'attend d'ailleurs à ce que les hausses de 10 % et plus qu'elles ont enregistrées en 2004 et 2005 se poursuivent cette année. Elles représentent toutes trois 35 % de tous les projets d'investissement des entreprises en 2006.

La montée des bénéfices totaux des sociétés provient en grande partie des opérations avec le reste du monde. Les hausses de prix à l'exportation ont enrichi de 12 milliards la trésorerie des entreprises, ce qui équivaut à plus de la moitié de la croissance des bénéfices des sociétés l'an dernier. Les entreprises ont aussi continué à profiter des baisses de prix des importations. Une diminution de 11,8 % des prix des machines et du matériel depuis 2002, qui est surtout attribuable à la valorisation du dollar, a fait économiser plus de 10 milliards aux entreprises.

Les ressources sont-elles plus exposées à un cycle d'expansion-récession?

La croissance du secteur des ressources a ravivé la crainte que l'expansion actuelle ne se transforme vite en une récession caractéristique des cycles antérieurs (et notamment pour l'énergie). De solides arguments nous disent cependant que les prix resteront élevés, et ce, pour longtemps.

L'expansion actuelle a pour origine l'intégration de l'Asie à l'économie mondiale. Les bonds antérieurs des prix énergétiques s'expliquaient par des contractions des approvisionnements, alors que la présente flambée des cours de l'énergie tient principalement à une demande qui demeure forte. Les prix élevés reflètent aussi le fait que les grandes découvertes de gisements pétroliers se font seulement en des lieux où l'exploitation coûte cher, par exemple au large des côtes ou en zone de sables pétrolifères.

Les cycles récents d'expansion-récession n'ont pas été plus accentués pour le pétrole et le gaz que pour les autres secteurs de l'économie. En fait, l'ascension spectaculaire de la fabrication des technologies de l'information et des communications en ce début de millénaire et la chute qui a suivi sont maintenant l'étalon d'instabilité servant à la mesure de tous les cycles.

L'industrie de l'automobile a aussi connu des cycles de production aux répercussions plus graves au cours des trois dernières décennies. Les cycles moyens du marché de l'habitation ont été encore plus désolants. En comparaison, les oscillations cycliques dans le forage pétrolier et gazier (de loin la composante la plus instable du secteur de l'énergie) ont été plus faibles en moyenne.

Les ménages ne sont pas trop touchés par les factures liées à l'énergie plus élevées

Par ailleurs, les consommateurs ont étonnamment été peu touchés par la hausse des coûts de l'énergie. La part des factures liées à l'énergie en proportion du revenu des ménages n'a monté que légèrement, passant de 6,2 % à 6,7 % de 2004 à 2005, surtout en raison de l'essence. La hausse relativement modeste traduit seulement l'effet de légères augmentations de l'électricité, lesquelles ont amorti l'effet du renchérissement du pétrole et du gaz sur les coûts de chauffage. Les ménages ont aussi été moins touchés en raison d'une nouvelle hausse des revenus.

Malgré le renchérissement de l'énergie, les Canadiens n'ont guère été enclins à faire plus d'économies d'énergie. L'an dernier, la consommation d'essence n'a pour ainsi dire pas bougé en dépit d'une hausse des prix de 13 %. D'autre part, les ventes de véhicules se sont accrues, dans l'ensemble, pour la première fois en trois ans.

Si les Américains ont délaissé quelque peu les camions (qui incluent les fourgonnettes et les véhicules utilitaires sport), auxquels ils accordent leur préférence depuis 25 ans, pour les voitures, les Canadiens ont refusé de modifier leurs habitudes de consommation, puisque les camions ont représenté 48,2 % des ventes de véhicules l'an dernier, en hausse par rapport à 47,9 % l'année précédente.

Dans ce dévolu jeté par les Canadiens sur les camions, l'Alberta a eu la part la plus importante, soit une proportion record des deux tiers de l'ensemble des ventes. Mais, la part des camions a grimpé aussi ailleurs, particulièrement en Colombie-Britannique et en Ontario, pour se situer à 45,7 % à l'échelle nationale.

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La croissance se concentre dans l'Ouest

L'un des traits distinctifs du tableau de la croissance l'an dernier a été sa concentration en Alberta et en Colombie-Britannique, où les facteurs déterminants de la vigueur ont été l'investissement et les exportations qui ont fait augmenter l'emploi et les revenus.

On ne s'étonnera pas que, dans ces deux provinces, les ventes au détail aient dominé la croissance à l'échelle nationale, représentant 38 % de la progression générale au pays. En Alberta et en Colombie-Britannique, les mises en chantier d'habitations ont aussi largement dépassé la moyenne nationale par une forte marge.

Si les autres régions n'ont pas autant profité que l'Alberta et la Colombie-Britannique de l'essor des ressources et de l'investissement, elles s'en sont quand même bien tirées. Le taux de chômage est tombé au Québec à son plus bas niveau en 30 ans (8,3 %) grâce au nombre plus grand d'emplois dans la construction et dans les services aux entreprises et à une diminution du taux d'activité.

L'Ontario a affiché une croissance respectable de 1,3 % au plan de l'emploi, enregistrant des hausses dans la construction et dans les services qui ont plus que neutralisé les pertes subies par son secteur industriel. En conséquence, le chômage dans cette province n'était que de moins d'un point supérieur à son creux inégalé de 5,8 % atteint en 2000.

Dans cette province, les fabricants ont profité de la montée de la demande d'investissement. On notera que, pour une grande majorité d'industries manufacturières ontariennes (13 sur 16) en dehors du secteur du vêtement, du textile et du cuir, les livraisons ont crû l'an dernier. Les biens en équipement ont progressé de près de 10 % depuis 2002.

La baisse des prix des importations fait épargner 300 $ à chaque ménage

L'inflation à la consommation est demeurée faible l'an dernier malgré le bond des prix de l'énergie, ce qui constitue un phénomène sans précédent.

La compression des prix a été attribuable aux baisses enregistrées par les biens présentant un important contenu importé. L'appréciation du dollar canadien et les importations à bon marché en provenance de l'Asie ont entraîné à la baisse les coûts de biens comme les vêtements, les appareils électroménagers et les produits électroniques.

Depuis 2003, les prix des biens durables et semi-durables ont baissé de 2,6 % et de 1,4 % respectivement, ce qui a fait épargner 3,5 milliards aux consommateurs à l'achat de ces produits, soit 294 $ pour chaque ménage canadien. Cette prime au ménage de presque 300 $ est autant un symbole de la prospérité canadienne par l'amélioration des termes de l'échange que le chèque de 400 $ envoyé à chaque Albertain d'âge adulte en témoignage de la richesse liée au pétrole et au gaz albertains.

Le taux d'activité rétrécit

Le taux d'activité a rétréci l'an dernier pour la première fois en dehors d'une période de récession, et ce, malgré le bas niveau de chômage et la hausse des salaires. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans et les femmes adultes ont dominé dans ce retrait du marché du travail. Il s'agit là, pour les femmes adultes, d'un changement remarquable après des décennies de hausses soutenues.

La diminution de la population active a été concentrée en Colombie-Britannique et en Alberta, le taux ayant diminué de près de deux points de pourcentage dans les deux provinces, malgré le resserrement de leurs conditions sur le marché du travail. Une explication possible est que les revenus sont si élevés que les ménages n'ont plus besoin de recevoir deux chèques de paye. Une autre explication peut être que le nombre d'enfants en service de garde en Alberta est le plus bas au Canada. Il est clair, en tous les cas, que le problème ne consiste pas en un manque de demande : le taux de chômage de la plupart de ces femmes se situe à un creux inégalé dans les deux provinces.

L'étude spéciale intitulée «Bilan de l'année : la revanche de la vieille économie» est maintenant accessible gratuitement en ligne. Elle paraît aussi dans le numéro en ligne d'avril 2006 de L'observateur économique canadien, vol. 19, no 4 (11-010-XIB, 19 $ / 182 $), maintenant en vente. La version mensuelle imprimée de L'observateur économique canadien, vol. 19, no 4 (11-010-XPB, 25 $ / 243 $) paraîtra le jeudi 20 avril. Ce numéro présente aussi une autre étude spéciale ayant pour titre «Tendances récentes du financement des sociétés».

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Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Philip Cross au (613) 951-9162 (oec@statcan.gc.ca) ou avec Gilbert Côté au (613) 951-1789 (oec@statcan.gc.ca), Groupe de l'analyse de conjoncture.



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Date de modification : 2006-04-13 Avis importants