Statistique Canada
Symbole du gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

Criminalité chez les jeunes

Avertissement Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Le Quotidien


Le vendredi 16 mai 2008
2006

Le taux de criminalité chez les jeunes de 12 à 17 ans a augmenté de 3 % entre 2005 et 2006, selon les données déclarées par les services de police canadiens. En 2006, les taux de crimes violents chez les jeunes, y compris l'homicide, et les taux de criminalité pour les autres infractions au Code criminel, comme les méfaits et le fait de troubler la paix, étaient à la hausse par rapport à l'année précédente.

Pourtant, les taux de crimes contre les biens étaient à la baisse et le taux global de criminalité chez les jeunes était de 6 % inférieur au taux observé une décennie auparavant et de 25 % inférieur au sommet atteint en 1991, selon les statistiques déclarées par la police dans un nouveau numéro de la publication Juristat.

cliquez sur le bouton droit pour sauvegarder le graphique.

En 2006, près de 180 000 jeunes ont été impliqués dans une infraction au Code criminel, à l'exception des délits de la route. Cela représente un taux de criminalité chez les jeunes de 6 885 jeunes auteurs présumés pour 100 000 jeunes de ce groupe d'âge.

Cette étude révèle que le taux de crimes violents chez les jeunes a augmenté de 12 % en 10 ans et de 30 % depuis 1991. Alors que les taux de crimes contre les biens ont baissé durant la décennie précédente, ces types d'infractions représentaient encore 4 crimes sur 10 environ commis par des jeunes en 2006.

Les infractions relatives aux drogues chez les jeunes ont également affiché une forte hausse. En effet, le taux d'infractions relatives aux drogues chez les jeunes en 2006 était près du double de celui qui avait été observé 10 ans plus tôt.


Note aux lecteurs

Le Centre canadien de la statistique juridique (CCSJ) diffuse aujourd'hui cette étude qui est fondée sur des données déclarées par la police afin d'examiner les tendances de la criminalité chez les jeunes.

Les données sur les affaires qui sont portées à l'attention de la police sont saisies et transmises au CCSJ au moyen du Programme de déclaration uniforme de la criminalité selon un ensemble de règles de déclaration, de catégories et de définitions communes approuvées à l'échelle nationale.

La Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents, entrée en vigueur le 1er avril 2003, est venue remplacer la Loi sur les jeunes contrevenants. En vertu de cette loi, la police doit envisager, avant la mise en accusation, le recours à des mesures extrajudiciaires (autres que les tribunaux) pour prendre en charge les jeunes de 12 à 17 ans qui ont commis des infractions moins sérieuses. Il est donc primordial de prendre en considération à la fois les jeunes officiellement inculpés ou contre lesquels la police a recommandé de porter une accusation, et les jeunes dont l'affaire a été classée sans mise en accusation lorsqu'on mesure l'activité criminelle chez les jeunes.

Le taux de criminalité chez les jeunes est calculé en fonction du nombre de jeunes auteurs présumés (de 12 à 17 ans) d'une infraction criminelle qui ont été inculpés officiellement, de jeunes contre lesquels la police a recommandé à la Couronne de déposer une accusation et de jeunes dont l'affaire a été classée sans mise en accusation pour 100 000 jeunes de 12 à 17 ans dans la population.


En 2006, le nombre et le taux de jeunes auteurs présumés d'homicide ont atteint leur niveau le plus élevé observé depuis la première collecte de données en 1961. Toutefois, comme le nombre de jeunes qui commettent un homicide est relativement faible, le taux peut fluctuer grandement d'une année à l'autre. Seulement cinq ans auparavant, le taux d'homicides chez les jeunes était à son niveau le plus bas en 30 ans.

Dans ce numéro de Juristat, on examine aussi les changements dans la façon dont le système de justice pénale a pris en charge les jeunes impliqués dans des activités criminelles après la mise en oeuvre de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), le 1er avril 2003.

Les jeunes auteurs présumés de crimes violents représentent près du quart des jeunes impliqués dans une infraction

Au cours des 10 années précédentes, les jeunes auteurs présumés d'infractions avec violence et d'autres infractions au Code criminel, comme les méfaits, la violation des conditions de la liberté sous caution et le fait de troubler la paix, ont représenté une proportion croissante des jeunes appréhendés par la police.

Chez les jeunes, le taux de crimes violents a augmenté de 12 % au cours de cette période et il a grimpé de 30 % depuis 1991. Par comparaison, le taux global de crimes violents au Canada a affiché une baisse de 4 % entre 1997 et 2006.

En 2006, les jeunes auteurs présumés d'infractions avec violence représentaient près du quart de tous les jeunes appréhendés. Cette hausse du taux de crimes violents chez les jeunes est en grande partie attribuable à la participation accrue des jeunes aux voies de fait. En 2006, les jeunes auteurs présumés de voies de fait constituaient près de 80 % des jeunes arrêtés pour un crime violent. La plupart des jeunes appréhendés relativement à des voies de fait ont été accusés de voies de fait simples, soit la forme la moins grave.

Il est bon de noter que les homicides commis par des jeunes sont rares et que les taux peuvent fluctuer grandement d'une année à l'autre. Une des plus fortes hausses du taux de criminalité chez les jeunes durant la décennie précédente a été observée au chapitre du taux d'homicides, lequel a grimpé de 41 % depuis 1997.

Constituant un très faible pourcentage (0,05 %) de la criminalité chez les jeunes, les homicides représentaient moins de 1 % de tous les crimes violents dans lesquels une arme était présente en 2006. Environ 44 % des homicides commis par les jeunes avaient été perpétrés à l'aide d'un couteau, et 17 %, à l'aide d'une arme à feu.

Au total, 84 jeunes, soit 72 adolescents et 12 adolescentes, ont été impliqués dans 54 homicides en 2006. Un peu plus de la moitié (52 %) des homicides dont l'auteur présumé était un jeune mettaient en cause plusieurs agresseurs, par rapport à seulement 15 % des homicides impliquant un auteur présumé adulte.

La police a déclaré que la preuve indiquait l'appartenance à un gang dans 22 % des homicides où l'auteur présumé était un jeune, comparativement à 9 % des homicides où l'auteur présumé était un adulte.

Le taux de crimes contre les biens chez les jeunes atteint un creux inégalé en 10 ans

Contrairement à la tendance observée pour ce qui est du taux de crimes violents, le taux de crimes contre les biens commis par les jeunes enregistré en 2006 était environ le tiers de ce qu'il était 10 ans plus tôt, ce qui constitue son niveau le plus bas enregistré en une décennie.

La baisse du taux de crimes contre les biens en 2006 s'explique essentiellement par la chute de 47 % du taux d'introductions par effraction et par le recul de 33 % du taux de vols mineurs. Ces crimes représentent les infractions criminelles pour lesquelles les jeunes étaient le plus souvent appréhendés.

Ensemble, les jeunes auteurs présumés de ces deux infractions constituaient plus des deux tiers des jeunes impliqués dans des crimes contre les biens. Le taux de vols de véhicules à moteur a également reculé en 2006 et il a chuté de 41 % par rapport au taux enregistré il y a 10 ans.

Les infractions liées à la cocaïne et aux autres drogues affichent une hausse

Les infractions relatives aux drogues chez les jeunes ont affiché une forte hausse en 10 ans. En 2006, près de 18 000 jeunes ont été les auteurs présumés d'infractions relatives aux drogues, soit 693 jeunes pour 100 000 jeunes. Ainsi, le taux d'infractions relatives aux drogues chez les jeunes était presque le double (+97 %) du taux observé 10 ans auparavant.

Alors que la grande majorité (84 %) des jeunes impliqués dans des affaires relatives aux drogues ont été accusés d'infractions liées au cannabis, la proportion de jeunes auteurs présumés d'infractions liées à la cocaïne et aux autres drogues a plus que doublé en 10 ans.

Environ 1 crime sur 10 commis par les jeunes survient sur les terrains d'une école

En 2006, environ 1 crime sur 10 commis par les jeunes s'est produit sur les terrains d'une école, les voies de fait étant les plus fréquentes (27 %), suivies des infractions relatives aux drogues (18 %). Une arme était présente dans environ 7 % des crimes perpétrés à l'école. Il s'agissait d'une arme à feu dans moins de 1 % de tous les crimes perpétrés à l'école.

Les taux de criminalité chez les jeunes sont à la hausse dans toutes les provinces, à l'exception du Québec

Toutes les provinces, sauf le Québec, ont affiché une hausse annuelle de leur taux de criminalité chez les jeunes déclaré par la police en 2006. Les augmentations les plus importantes ont été enregistrées à l'Île-du-Prince-Édouard (+38 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (+22 %), en Nouvelle-Écosse (+17 %) et au Manitoba (+14 %).

Partout au Canada, le taux de criminalité chez les jeunes variait considérablement d'une région à l'autre, allant d'un creux de 3 765 pour 100 000 jeunes au Québec à un sommet de 19 939 en Saskatchewan.

Entre 1991 et 2006, quatre provinces ont affiché une baisse de leur taux de criminalité chez les jeunes, soit la Colombie-Britannique (-49 %), l'Alberta (-41 %), l'Ontario (-34 %) et le Québec (-25 %). Les hausses les plus marquées ont été observées au Nouveau-Brunswick (+40 %) et en Nouvelle-Écosse (+35 %).

Une proportion plus élevée de jeunes auteurs présumés ont vu leur affaire classée sans mise en accusation

Malgré une hausse d'une année à l'autre de 3 % du taux global de criminalité chez les jeunes en 2006, le taux de jeunes officiellement inculpés ou de jeunes qui ont fait l'objet d'une recommandation de mise en accusation a reculé de 1 % par rapport à 2005 et de 27 % par rapport à 2002, soit l'année précédant la mise en oeuvre de la LSJPA.

Ce repli était accompagné d'une hausse correspondante du taux de jeunes auteurs présumés dont l'affaire a été traitée par d'autres moyens. En 2006, le taux de jeunes auteurs présumés n'ayant pas été inculpés (ou contre lesquels on a recommandé une mise en accusation) était en hausse de 6 % par rapport à l'année précédente et de 32 % par rapport à 2002.

L'un des principaux objectifs de la LSJPA est d'éviter le recours au système de justice pour un plus grand nombre de jeunes ayant commis des infractions mineures sans violence.

Au cours de la dernière décennie, la proportion de jeunes arrêtés par la police, mais n'ayant pas été inculpés, était généralement à la hausse. Jusqu'en 2002, cette tendance à la hausse a été graduelle. Toutefois, durant la période ayant suivi l'adoption de la LSJPA, le nombre relatif d'affaires classées sans mise en accusation a grimpé de façon marquée.

Pendant la période de six ans allant de 1997 à 2002, la proportion de jeunes auteurs présumés d'une infraction au Code criminel n'ayant pas été inculpés a varié entre 37 % et 44 %.

cliquez sur le bouton droit pour sauvegarder le graphique.

Toutefois, entre 2002 et 2003, cette proportion a bondi pour s'établir à 55 %. Depuis l'entrée en vigueur de la LSJPA en 2003, la proportion de jeunes auteurs présumés dont l'affaire a été classée sans mise en accusation est demeurée relativement stable. Des mesures autres que la mise en accusation ont été prises dans près de 60 % des crimes commis par les jeunes en 2006.

Depuis la mise en oeuvre de la LSJPA, la proportion de jeunes auteurs présumés qui ont vu leur affaire classée sans mise en accusation a augmenté pour presque toutes les infractions. Néanmoins, la mise en accusation par la police est restée la mesure appliquée le plus souvent aux infractions entraînant les peines les plus sévères, alors que les infractions entraînant des peines moins sévères étaient toujours moins susceptibles d'aboutir à une mise en accusation.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3302.

La publication Juristat : «La criminalité chez les jeunes au Canada, 2006», vol. 28, no 3 (85-002-XIF, gratuite), est maintenant accessible à partir du module Publications de notre site Web. Sous Publications Internet gratuites, choisissez Crime et justice, puis Juristat. Une version imprimée (85-002-XPF, 11 $ / 100 $) est également en vente.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec les Services d'information à la clientèle au 613-951-9023 ou composez sans frais le 1-800-387-2231, Centre canadien de la statistique juridique.

Tableaux. Tableau(x).