Balance des paiements internationaux du Canada

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Le solde des opérations du compte courant avec le reste du monde (après désaisonnalisation) s'est traduit par un déficit de 9,1 milliards de dollars au premier trimestre de 2009, soit plus élevé que celui de 7,8 milliards de dollars affiché au trimestre précédent. Le déficit du compte courant du premier trimestre a été attribuable à une nouvelle réduction de l'excédent au chapitre des biens, qui été compensée en partie par un déficit moindre du revenu de placements. L'excédent au chapitre des biens a atteint 0,8 milliard de dollars au premier trimestre.

Dans le compte capital et financier (non désaisonnalisé), les flux transfrontaliers d'investissement de portefeuille ont rebondi après la tourmente survenue au quatrième trimestre, ce qui a contribué de façon considérable aux importantes entrées nettes de fonds au Canada au cours du premier trimestre. Ces résultats s'expliquent essentiellement par des acquisitions considérables d'instruments d'emprunt du gouvernement canadien ajoutés aux portefeuilles des investisseurs non résidents. Les Canadiens ont, quant à eux, effectué des investissements transfrontaliers à un rythme moins soutenu, mais sont retournés sur les marchés boursiers étrangers.

Compte courant

L'excédent au chapitre des biens continue à perdre du terrain

L'excédent au chapitre des biens a fléchi pour s'établir à 0,8 milliard de dollars au premier trimestre de 2009. Il s'agit du plus faible niveau depuis la fin de 1978 alors qu'il s'était chiffré à 0,7 milliard de dollars. Alors que les exportations et les importations de biens ont reculé considérablement, ce sont les exportations qui ont subi le fléchissement le plus important. Le recul le plus marqué dans la valeur des biens a été observé surtout dans les échanges avec les États-Unis.

Les exportations ont baissé de 19,1 milliards de dollars pour s'établir à 97,2 milliards de dollars, alors que les produits énergétiques, les biens industriels et les produits de l'automobile subissaient d'importantes réductions. Les exportations d'énergie ont de nouveau reculé, en raison de la baisse continue des prix. Les exportations d'énergie ont perdu près de la moitié de leur valeur au cours des deux derniers trimestres. Les ventes de produits industriels vers l'étranger ont encore fléchi par suite de la faiblesse des prix et des volumes des ventes, après avoir atteint un sommet au troisième trimestre de 2008. La valeur des exportations des produits de l'automobile a atteint son niveau le plus bas en plus de 16 ans, le volume des ventes de voitures particulières et des pièces de rechange ayant chuté.

Les importations ont fléchi de 16,5 milliards de dollars pour atteindre 96,4 milliards de dollars, les produits de l'automobile ayant reculé pour s'établir à 11,9 milliards de dollars. Il s'agit du niveau le plus bas enregistré en 15 ans. Ce repli est attribuable à la détérioration du volume des ventes de voitures particulières et de pièces de rechange. Les produits énergétiques ont fléchi de 35 %, les volumes et particulièrement les prix ayant subi un recul au cours du trimestre. Les machines et le matériel ainsi que les biens industriels ont également enregistré un fléchissement notable, principalement en raison de la baisse des volumes.

Le déficit des services reste le même

Le déficit des services est demeuré à 6,1 milliards de dollars au premier trimestre de 2009. Les recettes des services commerciaux ont diminué au premier trimestre, entraînant le déficit à son niveau le plus élevé depuis le deuxième trimestre de 2004. Cependant, les déficits des voyages et des transports ont légèrement diminué malgré le fait que les Canadiens ont beaucoup dépensé lors de leurs voyages vers d'autres pays que les États-Unis au cours du trimestre. En particulier, les dépenses des Canadiens aux États-Unis ont continué à reculer, suscitant une nouvelle réduction du déficit au chapitre des voyages avec les États-Unis.

Le déficit au chapitre du revenu de placements est en baisse

Le déficit au chapitre du revenu de placements a diminué pour s'établir à 3,3 milliards de dollars au premier trimestre de 2009, après avoir enregistré un déficit de 5,1 milliards de dollars lors du trimestre précédent. Cette baisse découle largement des gains sur l'investissement direct, les bénéfices réalisés par les investisseurs directs étrangers au Canada atteignant leur plus bas niveau depuis la fin de 2004.

Compte capital et financier

La demande étrangère de titres canadiens reprend

Les investisseurs non résidents ont acheté pour 23,3 milliards de dollars de titres canadiens au premier trimestre de 2009, après des ventes nettes enregistrées au cours des deux trimestres précédents. Les flux d'investissement étranger au pays témoignaient d'un intérêt vigoureux et soutenu pour les effets canadiens à court terme et d'un retour au marché obligataire canadien.

Les investissements étrangers soutenus de 9,2 milliards de dollars en instruments du marché monétaire canadien au premier trimestre ont été dominés par les acquisitions d'effets à court terme fédéraux et provinciaux, les écarts de taux d'intérêt à court terme ayant favorisé l'investissement au Canada. Par ailleurs, les achats de 11,4 milliards de dollars d'obligations canadiennes ont presque effacé le désinvestissement affiché au trimestre précédent. Cette activité a porté sur les obligations émises par les sociétés privées et le gouvernement fédéral. Le marché des nouvelles obligations de sociétés a montré des signes de reprise, les écarts de rendement avec les titres gouvernementaux ayant diminué.

Les non-résidents ont également ajouté 2,6 milliards de dollars d'actions canadiennes à leurs portefeuilles au premier trimestre, après deux trimestres de ventes nettes. Les investissements étrangers se sont déplacés des actions du secteur aurifère au secteur bancaire au cours du trimestre. Les cours des actions canadiennes ont fléchi de 3 % au premier trimestre après avoir perdu plus du tiers de leur valeur durant la seconde moitié de 2008.

Les investisseurs canadiens retournent sur les marchés boursiers étrangers

Les investisseurs canadiens sont retournés vers les titres étrangers au premier trimestre de 2009 après avoir enregistré un désinvestissement considérable au quatrième trimestre de 2008. Cela est survenu dans la foulée de l'effondrement des marchés boursiers mondiaux en octobre 2008. Les investissements en actions étrangères ont atteint leur niveau le plus élevé en huit ans pour s'établir à 10,8 milliards de dollars. Les investissements canadiens ont porté sur les actions américaines pour ensuite se concentrer sur les autres actions étrangères au cours du trimestre et ont couvert un large éventail d'actions de diverses économies et industries.

L'investissement en instruments d'emprunt étrangers a repris légèrement après quelques trimestres de ventes nettes, soit depuis que la situation liée au crédit mondial a commencé à susciter des incertitudes en 2007. La majeure partie de l'investissement a porté sur les instruments d'emprunt à court et à long terme du gouvernement des États-Unis, parallèlement à une activité d'emprunt importante au cours de cette période.

Baisse de l'activité au chapitre des investissements directs étrangers

Les investisseurs directs au Canada et de l'étranger ont réduit leurs flux transfrontaliers au premier trimestre de 2009, alors que l'activité liée aux fusions et aux acquisitions a considérablement ralenti. Les investissements directs canadiens à l'étranger se sont établis à 4,2 milliards de dollars, soit leur plus bas niveau en six ans. Les investissements ont été largement orientés vers le secteur de la finance et des assurances, tandis que l'activité liée au secteur de l'énergie et des minerais métalliques a entraîné une rare diminution des actifs.

Les entrées de fonds au chapitre des investissements directs étrangers au Canada au premier trimestre ont atteint leur plus bas niveau en quatre ans. Les bénéfices réinvestis dans des filiales canadiennes ont diminué de nouveau alors que les non-résidents ont cédé une partie de leurs actifs aux Canadiens, l'investissement en provenance des États-Unis et de la Grande-Bretagne ayant été plus que compensé par le désinvestissement d'autres pays d'Europe.

Les institutions de dépôt canadiennes rapatrient des fonds

Les opérations au chapitre du compte des autres investissements ont entraîné des entrées nettes de capitaux de 9,7 milliards de dollars. Les investisseurs canadiens (essentiellement les banques) ont rapatrié des dépôts de l'étranger après d'importantes hausses à ce chapitre totalisant près de 80 milliards de dollars en 2007 et en 2008, période caractérisée par la turbulence sur les marchés du crédit.

Données stockées dans CANSIM : tableaux 376-0001 à 376-0017 et 376-0035.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 1534, 1535, 1536 et 1537.

Le numéro du premier trimestre de 2009 de la publication Balance des paiements internationaux du Canada (67-001-X, gratuite) paraîtra sous peu.

Les données du deuxième trimestre de 2009 portant sur la balance des paiements internationaux seront diffusées le 28 août.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec les Services à la clientèle au 613-951-1855 (infobalance@statcan.gc.ca), Division de la balance des paiements.