Étude : Offre et demande d'eau douce au Canada

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Les ressources en eau renouvelables ont diminué dans le Sud du Canada au cours des trois dernières décennies. De 1971 à 2004, l'apport en eau dans le Sud du Canada, partie du territoire où habite 98 % de la population, a diminué en moyenne de 3,5 kilomètres cubes par an.

Cette perte annuelle est équivalente à la quantité d'eau contenue dans 1,4 million de piscines olympiques et représente un volume d'eau qui correspond presque à celui fourni à l'ensemble de la population résidentielle du Canada en 2005. Il s'agit d'une perte globale de 8,5 % de l'apport en eau dans le Sud du Canada au cours de la période de 34 ans étudiée.

L'offre totale d'eau douce renouvelable au Canada représente environ 3 470 kilomètres cubes, soit un volume d'eau qui correspond presque au lac Huron. Cet apport en eau est constitué des précipitations et de la glace fondue qui coulent en surface et sous terre pour se déverser dans nos fleuves, rivières et lacs.

L'apport en eau est réparti de façon inégale au pays. La région de drainage Côte du Pacifique a l'apport en eau le plus élevé au pays, suivie de la région de drainage Terre-Neuve-et-Labrador. Les régions de drainage dans les Prairies et au nord des Prairies produisent les plus faibles quantités d'eau.

Pareillement, l'apport en eau se répartit inégalement tout au long de l'année. Dans une grande partie du Canada, la majorité de l'apport en eau s'observe au printemps et diminue fortement durant les mois d'été. Toutefois, la demande augmente en été et atteint son niveau le plus élevé en juillet et en août.

Tendances de l'apport en eau dans les Prairies

De 1971 à 2004, le plus faible apport en eau et la plus forte variabilité de l'apport en eau s'observent dans les Prairies. Étant imprévisible, cette variabilité du débit des ressources en eau renouvelables revêt de l'intérêt en raison des répercussions sur les activités économiques, y compris l'agriculture.

Quatre régions de drainage comprennent la plus grande partie du territoire des Prairies et s'étendent sur la partie sud de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Entre 1971 et 2006, la population de cette région s'est accrue de 1,6 million d'habitants pour passer à environ 4,5 millions d'habitants.

Cependant, cet ensemble de régions de drainage a reçu un apport annuel moyen d'eau douce renouvelable équivalant à 12 % de l'apport de la région de drainage Grands Lacs, à 6 % de celui de la région de drainage Côte des Maritimes et à 3 % de celui de la région de drainage Côte du Pacifique. Comparativement aux autres pays du monde, le volume d'eau douce renouvelable par unité de surface dans les Prairies est inférieur à celui de l'Australie ou de l'Afrique du Sud.

De 1971 à 2004, l'apport en eau dans les Prairies a diminué de 0,56 kilomètre cube par an. À titre de comparaison, cette perte annuelle représente environ 80 % du volume total d'eau produit par les usines de traitement de l'eau potable dans cette région en 2005.

Utilisation de l'eau à des fins industrielles et agricoles

En 2005, les Canadiens ont prélevé environ 42 kilomètres cubes d'eau de l'environnement, soit environ 1,2 % de l'apport en eau moyen total. Plus de 90 % de ce volume d'eau a été utilisé pour soutenir l'activité économique, tandis qu'environ 9 % a été utilisé directement par le secteur résidentiel.

Le secteur qui a utilisé la plus grande quantité d'eau dans l'ensemble, et de loin, est le secteur de la production thermique d'énergie électrique. En 2005, il a utilisé près de 28 kilomètres cubes d'eau, dont la majeure partie est retournée dans l'environnement peu après.

Le secteur de la fabrication, qui s'est classé au deuxième rang, a utilisé près de 6 kilomètres cubes d'eau, soit environ 14 % de la quantité totale d'eau utilisée. Les industries de fabrication utilisent l'eau principalement à des fins de traitement, de nettoyage et de refroidissement, mais l'eau peut également être ajoutée au contenu des produits finaux.

Le secteur agricole a été à l'origine de près de 5 % du volume total d'eau prélevé en 2005, dont la plus grande partie (84 %) a été utilisée pour irriguer les cultures. Le reste a surtout été utilisé pour soutenir la production animale.

Utilisation résidentielle d'eau

En 2005, les prélèvements d'eau pour répondre aux besoins du secteur résidentiel se situaient au troisième rang en importance, représentant 9,0 % de l'utilisation totale d'eau, soit environ 3,8 kilomètres cubes. Cette quantité comprend l'eau fournie par les usines de traitement de l'eau potable aux ménages ainsi que l'eau provenant de puits privés.

En 2005, les usines de traitement de l'eau potable ont approvisionné en eau quelque 28 millions de Canadiens. Environ 88 % de l'eau traitée provenait de sources d'eau de surface, tandis que 12 % provenait d'eau souterraine. Les Canadiens qui ne sont pas approvisionnés par des usines de traitement de l'eau potable tirent habituellement leur eau potable de puits alimentés par les eaux souterraines. Dans l'ensemble, environ 25 % des Canadiens comptent sur les eaux souterraines, bien que ce pourcentage varie d'une région à l'autre.

La population de la région de drainage Saint-Jean–St-Croix au Nouveau-Brunswick compte le plus sur les eaux souterraines, tandis que la population de la région de drainage Saskatchewan Sud compte le moins sur ces eaux.

Eau incorporée

L'eau touche tous les aspects de notre vie et elle est incorporée aux biens et services sur lesquels nous comptons. Cette eau incorporée, également appelée «eau virtuelle», est l'eau utilisée pour produire un bien, y compris pour générer l'énergie utilisée aux fins de fabrication, ainsi que l'eau dans tous les intrants utilisés dans la production. L'eau est utilisée à la fois pour satisfaire les besoins de l'économie nationale du Canada et pour produire des biens d'exportation.

De la quantité totale d'eau prélevée par les Canadiens en 2005, 63 % a été utilisée pour répondre à la demande intérieure de biens et de services, tandis que les 37 % restants ont été utilisés pour produire des biens d'exportation.

Relation entre l'offre et la demande

L'apport en eau mensuel est le plus faible en août, mois où la demande d'eau est habituellement élevée.

Par exemple, en août 2005, plus de 40 % de l'apport en eau dans certaines régions de drainage des Prairies a été prélevé aux fins d'utilisation par les exploitations agricoles, l'industrie et les ménages.

La demande dans la région de drainage Grands Lacs a été également très forte. Toutefois, les Grands Lacs contiennent plus de 6,5 fois l'apport en eau annuel du Canada. Par conséquent, dans cette région de drainage, le faible apport en eau durant l'été risque moins d'imposer des contraintes sur les activités humaines.

La publication L'activité humaine et l'environnement : Offre et demande d'eau douce au Canada, 2010 (16-201-X, gratuite), est maintenant accessible à partir de l'onglet Publications de notre site Web. Sous le module Publications, choisissez Tous les sujets, puis Environnement. Une version imprimée peut aussi être commandée en communiquant avec le Centre de contact national de Statistique Canada en composant sans frais le 1-800-263-1136 (infostats@statcan.gc.ca).

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