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Patrimoine en ressources naturelles, de 1990 à 2009

Kazi Islam et Patrick Adams, Division des comptes et de la statistique de l’environnement

Évolution du patrimoine en ressources naturelles au cours de deux décennies
Composantes du patrimoine en ressources naturelles
Les sables bitumineux dominent le patrimoine de ressources énergétiques
Sommaire

Le Canada est riche en ressources naturelles telles que le pétrole et le gaz, le bois d’œuvre et les minéraux. À l’instar des bâtiments et des ponts, ces ressources constituent une composante importante du patrimoine du Canada, générant revenus, emplois et exportations1. En 2009, la valeur monétaire de certaines2 réserves de ressources naturelles, constituant le patrimoine en ressources naturelles du Canada, s’établissait à 1 107 milliards de dollars3 (graphique 1). De 2005 à 2009, la valeur du patrimoine de ressources naturelles par habitant s’établissait en moyenne à environ 39 000 $; au cours de la même période, la richesse produite4 représentait 121 000 $ par habitant5.

Graphique 1 Divers types de richesse, 1990 à 2009Graphique 1 Divers types de richesse, 1990 à 2009

Le patrimoine ou la richesse en ressources naturelles a tendance à fluctuer plus que la richesse produite au fil du temps. Cela tient à divers facteurs comme la volatilité des prix de l’énergie et des minéraux sur les marchés mondiaux et la variation des quantités de réserves accessibles. Par conséquent, il peut être plus instructif d’examiner la valeur des ressources à plus long terme, à la lumière des tendances générales plutôt que des fluctuations annuelles. Fondé sur les données des Comptes de stocks en ressources naturelles du Canada, le présent article fournit un bref résumé des tendances en matière du patrimoine en ressources naturelles de 1990 à 2009.

Ce que vous devriez savoir au sujet de la présente étude

La présente étude s’appuie sur des données provenant des Comptes de stocks en ressources naturelles. Ces comptes mesurent la valeur des actifs en ressources naturelles, par exemple sous forme de réserves de minerai métallique dans le sol ou de peuplements d’arbres accessibles dans les forêts. Pour les ressources minérales et énergétiques, les réserves sont déterminées par l’ampleur prouvée et potentielle des stocks dont l’extraction, à l’aide des techniques disponibles, peut permettre de dégager des bénéfices. Concernant le bois, seuls les stocks visiblement accessibles et prêts à être récoltés sont pris en compte.

L’approche adoptée pour évaluer les ressources est semblable à celle de l’évaluation des annuités – la valeur d’une ressource est rendue égale au flux de revenus qui peut être généré par l’extraction de cette ressource au cours de sa durée de vie utile.

La première étape de l’estimation du flux de revenus consiste à calculer le revenu provenant de l’extraction de l’année courante. Le revenu, également appelé « rente de la ressource », est égal au total des recettes provenant des ventes tout au long de l’année dont on soustrait le total des coûts subis durant l’extraction. Ces coûts comprennent les coûts d’exploitation, comme le carburant et la main d’œuvre, ainsi que les coûts d’utilisation du capital, tels que la dépréciation de la machinerie. Outre ces coûts, les entreprises versent des frais, des impôts et des redevances à divers ordres de gouvernement. Ces paiements représentent implicitement une rente et, par conséquent, ne sont pas déduits des recettes provenant des ventes.

Puis, pour simplifier, il est supposé que la quantité extraite et la rente issue de l’extraction de la ressource demeureront constantes durant chaque année successive jusqu’à ce que les réserves soient épuisées. L’étape finale de l’évaluation consiste à calculer la valeur actualisée de ce flux de revenus. Étant donné que toute rente qui sera reçue à l’avenir vaudra moins que si elle était détenue en mains propres aujourd’hui, toutes les rentes futures doivent être actualisées avant d’être totalisées.

Deux limites de cette approche sont l’hypothèse que la quantité extraite demeurera constante au cours de la vie d’une ressource et l’hypothèse que l’écart entre les recettes des ventes et les coûts d’extraction demeurera constant au fil du temps. Souvent, le prix d’une ressource naturelle est plus instable que les coûts de la main-d’œuvre et du capital. Ces limites ont tendance à s’amplifier au cours de périodes d’extrême instabilité des prix des ressources. Tel était le cas lorsque des prix élevés records ont été observés pendant la plus grande partie de 2008, suivis d’une chute abrupte des prix. Malgré ces limites, d’autres pays ont souvent utilisé cette méthode, étant donné la difficulté de prévoir avec précision les prix des produits de base. Les estimations courantes sont fondées sur 14 ressources distinctes pour lesquelles des données sur les réserves, les revenus et les coûts d’extraction sont disponibles.

Pour plus de renseignements, voir : Définitions, sources de données et méthodes : Comptes de stocks en ressources naturelles

Évolution du patrimoine en ressources naturelles au cours de deux décennies

Les prix des ressources naturelles sont fonction de l’offre et de la demande mondiales, tandis que les prix des actifs produits sont souvent affectés par les conditions économiques locales6. En outre, les réserves de ressources énergétiques et minérales peuvent varier quand les prix changent. Ainsi, l’augmentation du prix d’une ressource donnée entraîne souvent un effort accru de prospection qui, à son tour, peut donner lieu à la découverte d’un plus grand nombre de gisements et, en dernière analyse, un accroissement des réserves7. Ces deux facteurs expliquent la très forte volatilité de la valeur du patrimoine en ressources naturelles.

En 1990, le patrimoine en ressources naturelles s’établissait à 391 milliards de dollars, ou 14 000 $ par habitant8. Au cours des 20 années suivantes, il s’est accru au taux annuel de 6  %. Malgré d’importantes fluctuations observées au cours de cette période, la tendance à long terme pour le patrimoine en ressources naturelles était comparable à celle pour les actifs produits (5 %) et les terres (7 %) (graphique 1).

Quelques difficultés à aplanir :

Au cours des deux décennies comprises entre 1990 et 2009, le patrimoine en ressources naturelles global a diminué à plusieurs reprises : premièrement, au début des années 1990, en raison d’une récession qui s’est produite en Amérique du Nord; deuxièmement, en 1998, à la suite de la crise financière survenue en Asie de l’Est9; troisièmement, au début des années 2000, durant le ralentissement économique qui a suivi les événements du 11 septembre 200110. Dernièrement, en 2009, les valeurs des ressources ont fortement diminué en raison du ralentissement économique mondial.

Au cours de toutes les autres périodes, la valeur des ressources a été soutenue par l’accroissement des réserves et/ou l’augmentation des prix attribuable à une demande mondiale à la hausse.

Par exemple, de 1999 à 2000, le patrimoine en ressources naturelles a connu une croissance attribuable à une augmentation des réserves de gaz naturel, de pétrole brut et de bitume naturel (sables bitumineux). En même temps, les prix plus élevés de ces ressources ont contribué à la croissance de la richesse.

De 2003 à 2008, le patrimoine en ressources naturelles a affiché une progression soutenue, à la faveur d’une croissance record des prix de l’énergie et des minerais attribuable dans une large mesure à une plus forte demande mondiale, particulièrement d’économies florissantes comme celle de la Chine11.

Composantes du patrimoine en ressources naturelles

Le patrimoine naturel comprend les ressources énergétiques, minérales et en bois. Depuis 2000, les ressources énergétiques ont contribué le plus à la valeur globale des ressources naturelles mais elles ont également affiché la plus forte volatilité (graphique 2).

Graphique 2 Richesse tirée des ressources énergétiques, du bois et des minéraux, 1990 à 2009Graphique 2 Richesse tirée des ressources énergétiques, du bois et des minéraux, 1990 à 2009

Jusqu’en 2004, le patrimoine de ressources en bois a augmenté progressivement, de 4 % par an en moyenne. Toutefois, au cours des dernières années, sa valeur a diminué en raison de plusieurs facteurs, dont le différend sur le bois d’œuvre résineux avec les États-Unis, la récente baisse du marché de l’habitation aux États-Unis et l’infestation du dendroctone du pin en Colombie-Britannique12.

Le patrimoine de ressources minérales est demeuré relativement constant de 1990 à 2002. De 2003 à 2008, la valeur des actifs minéraux s’est accrue considérablement en raison de l’augmentation des prix mondiaux des ressources minérales. Ces prix élevés ont entraîné une augmentation des activités d’exploration et de mise en valeur et la découverte de nouveaux gisements13. En 2008, la valeur du patrimoine de ressources minérales s’établissait à environ 327 milliards de dollars; en 2009, elle était passée à 183 milliards de dollars. Une chute comparable a été enregistrée dans le cas des ressources énergétiques, qui représentaient les deux tiers du patrimoine total en ressources naturelles en 2009.

Les sables bitumineux dominent le patrimoine de ressources énergétiques

Jusqu’en 2005, le gaz naturel était, parmi les ressources énergétiques comprenant le charbon, le pétrole brut et le bitume naturel, celle dont la valeur était la plus élevée. Depuis 2006, les sables bitumineux ont été la source de plus de richesse que les autres ressources énergétiques, principalement à cause de l’accroissement des réserves (graphique 3)14.

Graphique 3 Valeur des stocks de ressources énergétiques, 1990 à 2009Graphique 3 Valeur des stocks de ressources énergétiques, 1990 à 2009

Les sables bitumineux du Nord de l’Alberta contiennent de vastes quantités de bitume naturel; il s’agit de l’un des plus importants gisements d’hydrocarbure au monde. En 1990, la valeur du bitume naturel tiré des sables bitumineux représentait 19 milliards de dollars ou 13 % de la valeur du patrimoine de ressources énergétiques. En 2009, la valeur des réserves de bitume naturel s’établissait à 441 milliards de dollars, soit plus que la valeur combinée du charbon, du pétrole brut et du gaz naturel.

Sommaire

De 1990 à 2009, le patrimoine en ressources naturelles du Canada s’est accru en moyenne de 6  % par an. Nos abondantes ressources naturelles, telles que le bois, la potasse, l’uranium, le pétrole et le gaz ainsi que l’or, de même que la demande croissante de produits de base issus des ressources naturelles dans le monde entier, sont au nombre des facteurs à l’origine de cette croissance.

Comme la richesse produite, le patrimoine en ressources naturelles est un indicateur important du rendement économique; il génère revenus et emplois. Il importe d’assurer le suivi de notre patrimoine en ressources naturelles car ces renseignements permettent tant aux particuliers qu’aux établissements de prendre des décisions en connaissance de cause.


Notes

  1. Pour plus de renseignements, voir: P. Cross, 2008. « Rôle des ressources naturelles dans l’économie canadienne », L'Observateur économique canadien, no 11-010-X011086300167 au catalogue de Statistique Canada, vol. 21, no 11.
  2. Les ressources naturelles visées par l’étude sont l’énergie, les minéraux et le bois d’œuvre. Les ressources énergétiques comprennent le gaz naturel, le pétrole brut, le bitume brut (sables bitumineux) et le charbon. Les ressources minérales comprennent l’or, le nickel, le cuivre, le zinc, le plomb, le fer, le molybdène, l’uranium, la potasse et les diamants. Plusieurs stocks de ressources naturelles, comme l’eau et les écosystèmes,  ne sont pas évalués actuellement par Statistique Canada à cause de limites relatives aux données.
  3. Toutes les valeurs mentionnées dans le présent article sont en dollars courants plutôt qu’en dollars constants.
  4. La richesse produite comprend les bâtiments résidentiels et non résidentiels, les machines et le matériel, les biens de consommation durables et les stocks.
  5. Statistique Canada, tableaux CANSIM 378-0005 et 051-0001 (site consulté le 29 juin 2010).
  6. Les coûts d’extraction des ressources naturelles sont relativement stables puisqu’ils dépendent surtout, sur les marchés locaux, de divers facteurs de production comme le travail et le capital.
  7. Pour plus de renseignements, voir : Statistique Canada, 1997. Éconnexions : Pour lier l’environnement et l’économie, no 16-505-G au catalogue.
  8. Statistique Canada, tableaux CANSIM 378-0005 et 051-0001 (site consulté le 29 juin 2010).
  9. International Monetary Fund, 1998. « Global Repercussions of the Asian Crisis and Other Issues in the Current Conjuncture », World Economic Outlook (site consulté le 22 mars 2010).
  10. International Monetary Fund, 2001. « The Global economy after September 11 », World Economic Outlook (site consulté le 22 mars 2010).
  11. Statistique Canada, 2007. Commerce international des marchandises : revue annuelle, 2006, no 65-208-X au catalogue.
  12. En 2003, le dendroctone a infesté environ 4,2 millions d’hectares en Colombie-Britannique. British Columbia Ministry of Forests, 2003. Timber Supply and Mountain Pine Beetle Infestation in British Columbia (site consulté le 10 septembre 2009).
  13. A. Reed, 2007. « Réserves canadiennes de certains métaux importants et décisions récentes en matière de production », Annuaire des minéraux  du Canada, 2006, no M38-5/55F-PDF au catalogue de Ressources naturelles Canada (site consulté le 10 décembre 2009).
  14. En 2006, les estimations des réserves de sables bitumineux en exploitation ont doublé comparativement à 2005. Voir : Alberta Energy and Utilities Board, 2007. Alberta’s Energy Reserves 2006 and Supply/Demand Outlook 2007-2016, Report no ST 98-2007, table 2.1 (site consulté le 14 septembre 2009).