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Janvier 2007
Vol. 8, no 1

L'emploi et le revenu en perspective


La mosaïque du chômage au Canada, de 2000 à 2006
Ernest B. Akyeampong

Le taux de chômage est un indicateur bien connu de la santé du marché du travail. La hausse du taux de chômage national au cours des années qui ont immédiatement suivi l’effondrement du secteur de la haute technologie a fait place à des baisses annuelles soutenues qui se sont traduites par un taux de 6,3 % pour 2006. Ce taux, inférieur à celui de 6,8 % relevé pendant la période d’expansion, s’avère aussi le plus bas en 30 ans1.

Évidemment, cette amélioration n’a pas profité également à toutes les parties du pays. On s’en est bien tiré dans certaines régions et moins bien dans d’autres. Or, même si l’on compare habituellement les 10 provinces ou les 5 régions du Canada, chacune peut néanmoins comporter bon nombre de marchés du travail distincts. Le présent article porte sur les 28 régions métropolitaines de recensement (RMR) et les 10 régions autres qu’une RMR (voir Source des données et définitions). En premier lieu, on y relève, à partir de l’Enquête sur la population active (EPA), la dispersion du taux de chômage des marchés du travail locaux (RMR et régions autres qu’une RMR) entre 2000 et 2006. On y examine ensuite le rendement comparatif du marché du travail de ces régions selon le taux, le classement et la durée au chapitre du chômage. Enfin, les données sur les niveaux de chômage, la population active et l’emploi figurent en annexe.

Hausse de la dispersion du taux de chômage

La diminution impressionnante du taux de chômage national constatée ces dernières années dissimule des disparités géographiques considérables. En 2006, par exemple, le taux de chômage atteignait en moyenne 5,2 % dans la RMR de Québec, comparativement à 8,4 % dans la région voisine de Montréal. De la même façon, le taux de chômage était beaucoup plus faible à Kitchener (5,2 %) qu’à Windsor (9,0 %).

On admet généralement que le taux de chômage peut différer selon la région géographique. Tout bien considéré, on ne s’étonne pas d’une réduction de la dispersion pendant les périodes de croissance économique, quand le taux national affiche habituellement une diminution (Guillemette, 2006). Cependant, on a pu constater la situation inverse au cours de la période d’expansion actuelle, tout comme pendant la période d’expansion de la fin des années 1980 (Gower, 1996). La variation autour du taux national a eu tendance à augmenter dans les RMR et les régions autres qu’une RMR au cours des cinq dernières années (de 2002 à 2006), à mesure que le taux national affichait une diminution progressive (graphiques A et B) [voir Mesure de la dispersion].

On a avancé plusieurs hypothèses pour expliquer la hausse de la dispersion au cours de la période d’expansion actuelle. D’abord, la croissance économique n’est peut-être pas forte ou généralisée (Guillemette, 2006). L’expansion actuelle est plus vigoureuse dans l’Ouest canadien (Cross et Bowlby, 2006; White, Michalowski et Cross, 2006), tandis que le rendement de certaines grandes régions métropolitaines, comme Toronto et Montréal, se révèle plus modéré. D’autres avancent que des programmes tels que l’assurance-emploi peuvent contribuer à freiner la migration de certains chômeurs des régions moins performantes vers les marchés du travail en pleine effervescence, accentuant ainsi la dispersion (Guillemette, 2006).

Tendances et configurations du taux de chômage

Partant d’un creux de 6,8 % dans l’année d’expansion de 2000, le taux de chômage national a atteint 7,2 % en 2001, coïncidant avec l’effondrement du secteur de la haute technologie. Après avoir touché un sommet en 2002 (7,7 %), le chômage a stagné à 7,6 % l’année suivante, pour ensuite redescendre de façon soutenue et se fixer à 6,3 % en 2006 (graphique A). À quelques exceptions près, la plupart des régions ont connu des tendances semblables (tableau 1). Cinq régions n’ont affiché aucune tendance précise, soit l’Île-du-Prince-Édouard, Windsor, Thunder Bay, les régions de l’Ontario autres qu’une RMR et Regina.

En 2000 et en 2006, c’est à Calgary qu’on a signalé les taux de chômage parmi les plus faibles (4,5 % et 3,2 % respectivement)2; on a enregistré les taux les plus élevés dans les régions de Terre-Neuve-et-Labrador autres qu’une RMR (21,3 % et 19,3 %).

Certaines régions sont devenues les premières de classe habituelles, en obtenant les taux de chômage les plus faibles dans cinq des sept années. D’autres sont devenues les dernières de classe habituelles. Presque toutes les premières de classe se trouvaient dans les Prairies (Calgary, les régions de l’Alberta et du Manitoba autres qu’une RMR, Victoria étant l’exception). Les régions de l’Alberta ont surtout conservé leur place enviable à cause de la prospérité issue de l’industrie pétrolière et gazière et de l’activité accrue dans le secteur de la construction. Les dernières de classe étaient les régions de Terre-Neuve-et-Labrador autres qu’une RMR, l’Île-du-Prince-Édouard, les régions de la Nouvelle-Écosse autres qu’une RMR, les régions du Nouveau-Brunswick autres qu’une RMR, et Windsor.

En 2006, dans l’ensemble du pays et dans la grande majorité des RMR et des régions autres qu’une RMR, le taux de chômage était plus bas qu’en 2000. Dans huit régions, toutefois, l’inverse était vrai. À l’exception de Montréal, ces régions se trouvaient en Ontario, une province touchée par le ralentissement de l’activité du secteur de la fabrication en général et de l’industrie automobile en particulier. Ces industries ont souffert du coût élevé de l’énergie et de la réduction des exportations, découlant en partie de la hausse du dollar canadien. Les industries de la fabrication à Montréal ont subi un sort semblable, en particulier l’industrie aérospatiale ainsi que l’industrie du vêtement et des textiles. Montréal a aussi connu une baisse de l’emploi dans le secteur des administrations publiques.

Concentration des baisses de classement en Ontario

Les changements touchant le classement des régions selon leur taux de chômage entre 2000 et 2006 permettent d’illustrer le sort réservé aux RMR et aux régions autres qu’une RMR (tableau 2). On découvre ainsi que ce sont les marchés du travail de l’Ontario qui s’en sont le moins bien tirés. Neuf des 16 régions qui ont connu une baisse de classement pendant cette période se trouvaient en Ontario. Au Québec, Montréal et, dans une moindre mesure, Sherbrooke ont aussi perdu du terrain, tandis qu’en Saskatchewan, Regina et les régions autres qu’une RMR ont vu leur classement décliner.

Quatre des cinq RMR qui ont affiché les baisses de classement les plus importantes entre 2000 et 2006 se trouvaient dans la région du Golden Horseshoe en Ontario (Oshawa, Hamilton, Toronto et Windsor), et Regina était la cinquième (tableau 3). Le rendement supérieur des marchés du travail de l’Ouest se traduit aussi par des gains de classement très marqués. Quatre des cinq régions ayant connu l’amélioration la plus importante se trouvaient en Colombie-Britannique : Victoria, Abbotsford, les régions de la Colombie-Britannique autres qu’une RMR, et Vancouver. Les améliorations du marché du travail en Colombie-Britannique sont étroitement associées aux gains réalisés par les industries du secteur primaire, de la construction et des transports, ainsi qu’à l’augmentation des exportations vers l’Extrême-Orient, notamment, vers la Chine. La RMR de Québec a également profité d’une hausse de classement importante. Les industries y affichant une croissance respectable de l’emploi comprenaient les secteurs des administrations publiques, de l’information, de la culture et des loisirs, ainsi que du transport et de l’entreposage.

Diminution de la période moyenne de chômage dans la plupart des RMR

La période moyenne de chômage (semaines de recherche d’emploi continue) permet d’évaluer l’ampleur des difficultés éprouvées par les personnes à la recherche d’un emploi (tableau 4)3.

À l’opposé des tendances du taux de chômage, la période moyenne de chômage dégage une image positive (graphique C). À l’échelle nationale, la période de chômage a chuté d’environ trois semaines (de 19,8 à 16,7 semaines) entre 2000 et 2006. On a aussi observé des diminutions dans la plupart des régions (33). Si huit régions ont enregistré un taux de chômage plus élevé en 2006, seulement cinq régions ont connu une période moyenne de chômage plus longue (Île-du-Prince-Édouard, Saguenay, Oshawa, régions de l’Alberta hors RMR et Victoria). En effet, à l’exception d’Oshawa, la période de chômage a diminué dans toutes les régions de l’Ontario en 2006. La hausse de la période de chômage à Victoria s’avère intrigante, car cette RMR figurait parmi celles qui affichaient la plus grande amélioration au chapitre du taux de chômage.

En plus de la chute assez abrupte de la période moyenne de chômage dans la plupart des régions, le degré de dispersion s’est resserré. En 2000, la période de chômage variait d’un peu plus de 12 semaines à Edmonton et dans les régions de l’Alberta autres qu’une RMR à 33 semaines à Trois-Rivières (tableau 4). En 2006, elle variait d’environ 8 semaines à Edmonton à environ 22 semaines à Saguenay, à Trois-Rivières et à Montréal.

Résumé

Au Canada, les diverses RMR et régions autres qu’une RMR n’ont pas toutes profité également de l’expansion économique actuelle. Les disparités observées dans les variations du taux de chômage des diverses régions géographiques attestent clairement de cette répartition inégale.

Au cours de ces quatre dernières années, on a pu constater une amélioration du taux de chômage dans bon nombre de régions. En particulier, les RMR et les régions autres qu’une RMR de l’Alberta et de la Colombie-Britannique ont affiché des progrès marqués, attestant de l’expansion des industries pétrolière, gazière et autres du secteur primaire, ainsi que du regain d’activité des secteurs de la construction et des transports. Seules deux RMR, soit Windsor et Thunder Bay, ont récemment connu une certaine détérioration ou fluctuation de leur taux de chômage. À Windsor, cela était principalement attribuable au recul des industries de la fabrication en général et de l’industrie automobile en particulier. Le résultat global s’est traduit par une augmentation de la dispersion du taux de chômage au cours de ces quelques dernières années.

Mais tout compte fait, la période moyenne de chômage des années 2000 suscite davantage l’optimisme. Outre que le nombre moyen de semaines de recherche d’emploi continue a diminué entre 2000 et 2006 dans la plupart des régions, l’écart entre la période la plus courte et la période la plus longue a également rétréci.

Annexe

Les régions situées en Ontario ont enregistré les augmentations les plus importantes du nombre de chômeurs. Cet article a permis d’examiner les variations du chômage en fonction du taux de chômage et du classement, deux mesures abstraites en soi. Cependant, on s’intéresse aussi au nombre de chômeurs. (Tableau A1 Chômage selon la région)

À l’échelle nationale, le nombre de chômeurs a crû de 2,4 % (26 000) entre 2000 et 2006. Presque toutes les 15 régions affichant une hausse du nombre de chômeurs se trouvaient en Ontario (11) et au Québec (3). L’autre RMR indiquant une augmentation était Regina. Certaines des hausses étaient assez importantes. Par exemple, le chômage a grimpé de 81 % (7 000) à Windsor, de 38 % (54 000) à Toronto et de 38 % (3 000) à Oshawa. À Montréal, il s’est accru de 19 % (27 000). (Tableau A2 Population active selon la région)

Les 23 autres régions ont enregistré une diminution du chômage, des baisses importantes ayant été signalées à Québec (-28 % ou -8 000), à Edmonton (-22 % ou -6 000), à Victoria (-40 % ou -4 000), ainsi que dans les régions de la Colombie-Britannique autres qu’une RMR (-35 % ou -24 000). (Tableau A3 Emploi selon la région)

Source des données et définitions

L’Enquête sur la population active (EPA) recueille chaque mois des données sur l’activité du marché du travail auprès de la population civile hors établissement institutionnel âgée de 15 ans ou plus. Les territoires sont exclus du total national, de même que les personnes qui vivent dans les réserves indiennes. L’échantillon de l’enquête comprend environ 54 000 ménages, qui font tous partie de l’échantillon pendant une période de six mois consécutifs.

La région métropolitaine de recensement (RMR) est composée d’un noyau urbain comptant 100 000 habitants ou plus, ainsi que de régions urbaines ou rurales adjacentes dont le degré d’intégration économique et sociale avec le noyau urbain est élevé. En retranchant les RMR du total provincial, on obtient les régions résiduelles, constituées de régions rurales et urbaines plus petites et appelées régions autres qu’une RMR. La totalité de l’Île-du-Prince-Édouard est définie comme une région autre qu’une RMR. Évidemment, ces régions résiduelles provinciales présentent quantité de variations locales au chapitre de la situation du marché du travail, mais ces détails échappent au cadre du présent article.

La période de chômage indique la durée (habituellement en semaines) de la recherche d’emploi continue d’une personne. La conception de l’EPA fait en sorte qu’on y mesure les périodes inachevées de recherche d’emploi continue. On peut obtenir de l’information sur les périodes achevées à partir de sources de données longitudinales telles que l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR).

Mesure de la dispersion

Pour nombre de raisons, il y aura toujours des écarts entre, d’une part, le taux de chômage national et, d’autre part, les taux enregistrés par les diverses RMR et régions autres qu’une RMR. L’augmentation du taux de dispersion indique que l’écart s’élargit, et vice versa. Dans le présent document, les taux de dispersion des RMR et des régions autres qu’une RMR correspondent à la moyenne pondérée des différences entre le taux de chômage des régions et le taux de chômage national. En fait, on multiplie l’écart entre le taux de chaque région et le taux national par la population active de la région. On additionne ces produits et on divise ensuite le total par la population active nationale afin d’obtenir la dispersion globale. Enfin, on divise ce résultat par le taux de chômage national pour obtenir le pourcentage de dispersion.

Ces opérations correspondent à la formule algébrique suivante :

ci = taux de chômage de la région i

cn = taux de chômage national

PAi = population active de la région i

PAn = population active nationale

La dispersion de la durée moyenne du chômage a été calculée de la même manière.

Notes

  1. Il faut être prudent lorsqu’on compare les estimations récentes de l’EPA sur l’emploi et le chômage aux estimations faites avant 1976, année où le questionnaire a subi des modifications importantes.

  2. Dans les faits, en 2000, le taux de chômage à Calgary (4,5 %) était supérieur à celui des régions du Manitoba autres qu’une RMR (4,3 %).

  3. À cause de la conception de l’enquête, les périodes de chômage moyennes de l’EPA, dans le tableau 4, correspondent à des recherches d’emploi inachevées. Ces périodes sont de durée inférieure aux périodes de recherche achevées indiquées dans d’autres études comme l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR). Néanmoins, les données de l’EPA offrent quand même un aperçu utile sur la santé du marché du travail.

Documents consultés

Article intégral en format PDF

Auteur
Ernest B. Akyeampong est au service de la Division de l’analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail. On peut le joindre au 613-951-4624 ou à perspective@statcan.gc.ca.


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Date de modification : 2014-05-14 Avis importants