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Décembre 2005
Vol. 6, no. 12

L'emploi et le revenu en perspective

Scolarité et revenu des parents seuls
Diane Galarneau

Entre 1981 et 2001, la proportion de familles monoparentales est passée de 11 % à 16 % de l’ensemble des familles canadiennes. Ces familles regroupaient 21 % des enfants de 18 ans et moins en 2001, contre 14 % en 1981. Être parent n’est pas une tâche facile. Les personnes à la tête de familles monoparentales font face aux mêmes difficultés que les autres parents, mais le plus souvent, avec des ressources financières plus limitées. En 2000, le revenu annuel avant impôt des familles biparentales s’élevait à près de 78 800 $, comparativement à 27 700 $ pour les mères seules et à un peu moins de 44 000 $ pour les pères seuls1.

En 2000, les mères seules étaient plus de cinq fois plus à risque d’être à faible revenu que leurs homologues en couple (43 % contre 8 %). Cette proportion était toutefois plus faible qu’en 1980, alors qu’elle atteignait 52 %. Cependant, les améliorations à ce chapitre n’ont pas été observées pour tous les groupes d’âge et niveaux de scolarité. Chez les pères seuls, qui constituent une portion croissante des chefs de familles monoparentales, la proportion à faible revenu s’est accrue dans l’ensemble, passant de 16 % à 20 %; pour eux aussi, l’évolution n’a pas été uniforme. Même si leur taux de faible revenu était deux fois moins élevé que pour les mères seules, il représentait néanmoins plus du double de celui des pères en couple (8 %).

Le faible revenu a des effets importants sur de multiples dimensions de la vie, comme le bien­être, le travail, les amis, la santé, et même la longévité et la criminalité. Il est également susceptible d’affecter l’avenir des enfants faisant partie de ces familles, réduisant leurs chances d’accéder aux études postsecondaires (Acemoglu et Pischke, 2001). Cela peut donc limiter le revenu futur de ces enfants et leurs chances d’échapper à leur tour au faible revenu.

À partir des données des recensements de 1981 et 2001, le présent article examine l’évolution des caractéristiques des parents seuls, de leurs gains d’emploi et de la proportion d’entre eux à faible revenu selon le groupe d’âge et le niveau de scolarité. Ces caractéristiques sont comparées à celles des parents vivant en couple. On examine également l’évolution du taux de faible revenu pour les travailleurs à temps plein toute l’année (voir Source des données et définitions).

Les femmes à la tête d’une famille monoparentale

Une croissance phénoménale de leur scolarité
L’accroissement du nombre de familles monoparentales a donné lieu à une montée importante du nombre de mères seules depuis 1981. En 2001, on comptait 555 000 mères seules âgées de 25 à 54 ans avec un ou des enfants de 18 ans ou moins contre 330 000 en 1981, une croissance de 68 %. En comparaison, le nombre de mères en couple s’est accru de 3 % pour atteindre 2 788 000 en 2001 (tableau 1).

Le profil des mères a grandement évolué au cours de cette période. Tout comme le reste de la population, elles étaient un peu plus âgées qu’en 1981. L’âge moyen des mères seules s’est accru de 0,9 an comparativement à 1,8 an pour celles en couple. En plus du fait que la population en général vieillit, d’autres facteurs ont probablement accentué le vieillissement des mères, comme le fait de retarder le moment de vivre en ménage et d’avoir un premier enfant (Zukewich et Cooke­Reynolds, 2003). Les mères seules ont moins d’enfants que celles en couple, et le nombre moyen d’enfants a diminué tant pour les unes que pour les autres. Les mères seules étaient toujours plus nombreuses à n’avoir qu’un seul enfant (la moitié contre le tiers pour les femmes en couple) alors que les familles nombreuses étaient moins fréquentes en 2001 de part et d’autre.

Un des changements les plus spectaculaires est celui qui a touché la scolarité des femmes. En 1981, 46 % des mères seules (42 % de celles en couple) n’avaient pas terminé leurs études secondaires. En 2001, cette proportion avait diminué de plus de moitié, pour s’établir à 22 % (17 % pour les mères en couple), au profit principalement des études secondaires terminées et des études universitaires. Une majorité de mères seules et en couple avaient fait des études postsecondaires, et ce, tant en 1981 qu’en 2001. Dans l’ensemble, les mères seules avaient cependant une scolarité plus faible que leurs homologues en couple en 2001.

Ces tendances se répétaient en grande partie pour les différents groupes d’âge. La croissance de la scolarité était cependant moins prononcée pour les mères seules âgées de 25 à 34 ans. En 1981, ces dernières avaient un niveau de scolarité supérieur à celui de leurs aînées alors qu’en 2001, elles accusaient un retard non négligeable : plus du quart d’entre elles n’avaient toujours pas terminé leurs études secondaires et seulement 6 % avaient un grade universitaire.

Cette progression moins rapide a changé la donne pour les jeunes mères seules qui ont ainsi perdu leur avantage scolaire. Il existe par ailleurs un écart important entre elles et leurs homologues en couple, ces dernières affichant une proportion de diplômées universitaires (18 %) trois fois plus élevée en 2001. L’écart est également considérable entre les mères seules et celles en couple âgées de 35 à 44 ans, mais s’amenuise chez les 45 à 54 ans.

Ces écarts de scolarité entre les mères seules et en couple pourraient s’expliquer par le plus jeune âge des premières lors de la naissance de leur premier enfant4. En outre, la plupart d’entre elles (61 %) n’avaient encore jamais été mariées en 20015; elles pourraient donc avoir été nombreuses à prendre soin de leur enfant sans la présence ou le support d’un conjoint. Ces deux facteurs pourraient avoir été déterminants en ce qui a trait à la poursuite de leurs études. Cependant, étant donné la diminution de l’écart scolaire avec l’âge, un certain rattrapage à cet égard ne peut être exclu pour les jeunes mères seules.

La situation inverse est observée pour les plus âgées (de 45 à 54 ans), seules ou en couple, qui, en 2001, affichaient la plus forte proportion de diplômées universitaires et la plus faible proportion de femmes sans diplôme d’études secondaires. Étant donné leur âge plus avancé, les femmes de ce groupe ont eu plus de temps pour poursuivre leurs études, mais la croissance phénoménale de leur scolarité pourrait aussi cacher un effet de cohorte. En effet, cette croissance vient probablement de la plus grande valeur accordée aux études par la génération du début du baby­boom, née entre 1947 et 1956 (qui avait de 45 à 54 ans en 2001), comparativement à celle née entre 1927 et 1936 (qui avait de 45 à 54 ans en 1981).

Taux d’emploi accru, mais les plus jeunes tirent de l’arrière
Cette scolarité accrue a donné lieu à une augmentation également marquée de la proportion des femmes occupées ou occupées surtout à temps plein, en particulier chez les mères en couple puisque leur lien avec le marché du travail était plus faible en 1981. En 2001, 71 % des mères seules et 75 % des mères en couple avaient un emploi, et pour la plupart, il s’agissait d’un emploi à temps plein.

Les plus jeunes (de 25 à 34 ans) accusaient cependant un retard par rapport à leurs aînées, tant pour ce qui est de leur taux d’emploi en 2001 que de la progression observée à cet égard en 20 ans (graphique A). En 2001, 61 % d’entre elles avaient un emploi contre 77 % de leurs homologues âgées de 45 à 54 ans, alors qu’en 1981, ces proportions atteignaient respectivement 55 % et 56 %.

Ces jeunes mères seules étaient également moins nombreuses à travailler à temps plein ou à temps plein toute l’année (graphique B), et la croissance à ce chapitre a également été moins prononcée que pour leurs consœurs plus âgées.

Le taux de chômage des mères seules s’est accru légèrement pour passer de 9,3 % en 1981 à 10,0 % en 2001 (graphique C), alors que celui des mères en couple a diminué de 7,7 % à 5,4 %. Le taux de chômage a crû davantage pour les plus jeunes mères seules peu scolarisées (de 16,2 % à 21,6 %) et pour les mères seules peu scolarisées en général (de 11,7 % à 16,2 %). Selon une étude récente faite à partir de données longitudinales, les mères seules étaient par ailleurs plus à risque d’être en chômage chronique (Brooks, 2005).

Des gains annuels d’emploi plus élevés, mais un accroissement non uniforme
Le revenu augmente généralement avec l’âge et le niveau de scolarité. Étant donné la participation accrue des mères seules au marché du travail, l’accroissement important de leur scolarité et leur vieillissement, on devrait s’attendre à une hausse des gains d’emploi depuis 1980. C’est en effet ce qui se produit. Leurs gains annuels d’emploi se sont accrus de 35 %6 en termes réels entre 1980 et 2000, étant passés de 14 700 $ à 19 900 $7 (tableau 2).

Toutefois, cette croissance n’a pas été générale, les plus jeunes ayant notamment subi des pertes importantes, et ce, pour la plupart des niveaux de scolarité. Le déclin des gains d’emploi des jeunes mères seules peut s’expliquer par plusieurs facteurs, dont la perte de leur avantage scolaire et la hausse de leur taux de chômage. Par ailleurs, leur bas taux d’emploi et la petite proportion d’entre elles travaillant à temps plein ou à temps plein toute l’année contribuent au maintien des faibles gains d’emploi. De plus, lorsque les jeunes mères seules occupaient un emploi en 2001, celui­ci avait moins de chances d’exiger des compétences spécifiques. Un peu plus de 54 % d’entre elles avaient un emploi requérant tout au plus un diplôme d’études secondaires, contre 47 % et 40 % respectivement pour leurs homologues âgées de 35 à 44 ans et de 45 à 54 ans (graphique D). Par ailleurs, les emplois temporaires, généralement moins bien rémunérés que les emplois permanents, sont plus susceptibles d’être détenus par des femmes, des jeunes et des personnes faiblement scolarisées (Galarneau, 2005). Ce type d’emploi pourrait donc être plus fréquent parmi les jeunes mères seules peu scolarisées.

Le taux d’emploi moindre des jeunes mères seules et leur propension plus forte à travailler à temps partiel — en comparaison de leurs aînées — s’expliquent peut­être par leur jeune âge et celui de leurs enfants. Cependant, elles affichent également des écarts importants en comparaison de leurs homologues en couple. Pourtant, elles ont en moyenne moins d’enfants que ces dernières et leur benjamin est en moyenne plus âgé. Leur jeune âge au moment de la naissance de leur premier enfant de même que l’absence du support d’un conjoint ont pu être déterminants pour la poursuite des études de bon nombre d’entre elles — 25 % n’avaient d’ailleurs pas obtenu leur diplôme d’études secondaires en 2001. Leur faible scolarité a probablement eu un effet important sur leur performance sur le marché du travail et sur leurs gains d’emploi. Ces facteurs ont pu affecter de façon semblable les mères seules peu scolarisées des groupes plus âgés. Dans une économie du savoir, où les employeurs exigent de plus en plus de compétences spécifiques et où le nombre de personnes hautement qualifiées est en croissance, les jeunes peu scolarisés sont inévitablement désavantagés.

Les gains des mères en couple atteignaient quant à eux 22 700 $ en 2000, soit 104 % de plus qu’en 1980, un taux de croissance trois fois plus rapide que celui des mères seules. Cela s’explique en partie par les gains plus faibles des mères en couple en 1980, qui étaient eux­mêmes attribuables au faible lien de ces dernières avec le marché du travail. Ce lien devenu plus fort par la suite a renversé les tendances puisque les mères en couple gagnaient alors en moyenne un revenu d’emploi supérieur à celui des mères seules.

La précarisation de la situation des jeunes mères seules confirmée par les taux de faible revenu
L’amélioration des gains d’emploi s’est traduite par une diminution du taux de faible revenu pour l’ensemble des mères seules. Ce taux est en effet passé de 52 % à 43 % entre 1980 et 2000. Cette amélioration a touché davantage les femmes plus âgées et relativement scolarisées.

Les jeunes mères seules ont en général subi une détérioration de leur taux de faible revenu (sauf les diplômées universitaires). Notons que ces taux étaient déjà disproportionnés en 1980 (tableau 3). Le taux diminuait cependant avec le niveau de scolarité. En 2000, 75 % de celles qui n’avaient pas leur diplôme d’études secondaires avaient un faible revenu; cette proportion diminuait à 62 % lorsqu’elles détenaient un diplôme d’études secondaires, puis à 54 % lorsqu’elles avaient fait des études postsecondaires non universitaires. Pour les diplômées universitaires, ce taux était de 31 %.

En général, le taux de faible revenu pour les mères seules des autres groupes d’âge a diminué depuis 1980, sauf lorsqu’elles n’avaient pas terminé leurs études secondaires. Le taux de ces femmes peu scolarisées âgées de 35 à 44 ans et de 45 à 54 ans atteignait respectivement 60 % et 52 % en 2000.

L’indicateur de faible revenu comprend toutes les sources de revenu. Les familles à faible revenu dépendent de façon croissante des transferts gouvernementaux, lesquels n’ont pas augmenté suffisamment pour compenser la baisse de leurs gains (Picot, Morissette et Myles, 2003). Cela explique probablement en partie la hausse des taux de faible revenu chez les mères seules peu scolarisées.

En revanche, les situations de faible revenu étaient beaucoup moins fréquentes chez les mères en couple. Celles peu scolarisées affichaient cependant des taux en croissance et relativement plus élevés.

Le travail à temps plein : une meilleure protection qu’il y a 20 ans?
Jusqu’ici, on a examiné la situation de l’ensemble des mères seules sans égard à leur situation par rapport à l’activité. Il est légitime de penser que l’occupation d’un emploi à temps plein toute l’année prévient dans une certaine mesure les situations de faible revenu. Mais cela constitue­t­il une meilleure protection qu’il y a 20 ans?

En 2000, 40 % des mères seules ont travaillé surtout à temps plein (soit au moins 30 heures par semaine) pendant au moins 48 semaines. Cette proportion était en hausse par rapport à 1980, alors qu’elle atteignait 32 %.

Si on compare les mères seules travaillant à temps plein toute l’année à celles qui ne sont pas sur le marché du travail ou qui ont un régime de travail différent, on ne s’étonne pas de constater que les premières sont beaucoup moins souvent touchées par les situations de faible revenu. En 2000, 14 % des mères seules travaillant à temps plein toute l’année touchaient un faible revenu comparativement à 62 % de celles qui avaient un régime de travail différent ou qui ne participaient pas au marché du travail (graphique E). De façon générale, sans tenir compte des différences liées à l’âge, à la scolarité, à la profession, à l’industrie et aux autres caractéristiques, le travail à temps plein toute l’année semble donc protéger contre le faible revenu. Cependant, ce régime semble généralement une moins bonne protection qu’il y a 20 ans pour les plus jeunes moins scolarisées, dont la proportion à faible revenu est passée de 23 % à 37 %, de même que pour les moins scolarisées des groupes plus âgés, qui ont vu leur taux de faible revenu augmenter de sept points de pourcentage pour atteindre 26 % chez les 35 à 44 ans et 20 % chez les 45 à 54 ans (tableau 4).

Il est important de faire une distinction entre faibles gains d’emploi et faible revenu. Une personne est considérée comme étant un travailleur faiblement rémunéré (« working poor ») lorsque son effort de travail est important (comme une personne qui travaille à temps plein toute l’année) mais que sa rémunération est faible. En fait, relativement peu de travailleurs faiblement rémunérés sont à faible revenu8 puisque les gains d’autres membres du ménage peuvent faire en sorte que soit évitée une situation de faible revenu. Le faible revenu dépend davantage de la situation familiale que de la situation par rapport à l’activité (Fleury et Fortin, 2004). Les mères seules avec enfants de 18 ans et moins, même travaillant à temps plein toute l’année, ont peu de chances d’arrondir leurs fins de mois avec l’apport d’un revenu supplémentaire qui soit assez important pour éviter le faible revenu. C’est pourquoi une plus grande proportion d’entre elles que de mères en couple sont dans cette situation (43 % contre 8 % pour l’ensemble), et ce, même lorsqu’elles travaillent à temps plein toute l’année (14 % contre 3 %).

Le travail à temps plein n’est pas nécessairement une panacée, plus particulièrement chez les plus jeunes et les moins scolarisées. Pour ces dernières, les gains anticipés d’un emploi rémunéré peuvent s’avérer faibles après la prise en compte des dépenses liées à l’emploi (comme les frais de garde, les frais de transport et les dépenses supplémentaires en vêtements et en repas) et la perte de certains transferts gouvernementaux. C’est probablement en partie ce qui explique la faible participation des plus jeunes faiblement scolarisées au marché du travail et le peu de changements survenus depuis 1981.

Les hommes à la tête d’une famille monoparentale

Un nombre croissant
L’augmentation du nombre de familles monoparentales s’est non seulement traduite en un accroissement du nombre de mères seules mais également de pères seuls. Ces derniers ont pratiquement doublé depuis 1981, passant d’un peu plus de 62 000 à près de 119 000. En comparaison, celui des pères en couple s’est maintenu aux alentours de 2,7 millions. Malgré cette croissance importante, la proportion des familles monoparentales ayant un homme à leur tête a peu augmenté, étant passée de 17,4 % à 18,6 %9. Cependant, le phénomène ne peut être qualifié de marginal puisque ces familles représentent environ une famille monoparentale sur six (tableau 5).

L’âge moyen des pères seuls n’a que légèrement augmenté en 20 ans (de 41,6 ans à 41,8 ans) alors que celui des pères en couple s’est accru de deux ans (de 38,3 ans à 40,4 ans10), de sorte que l’écart entre les deux s’est rétréci. Les pères seuls ont moins d’enfants (1,5 comparativement à 1,9), et ce nombre était en légère baisse par rapport à 1981. Les pères seuls ont plus souvent un seul enfant et les familles nombreuses sont moins fréquentes de part et d’autre.

Les pères seuls, tout comme les mères seules, ont connu une progression importante de leur scolarité depuis 1981. Cependant, en comparaison des pères en couple, ils étaient un peu moins nombreux à détenir un grade universitaire et un peu plus nombreux à ne pas avoir terminé leurs études secondaires. Par ailleurs, les plus jeunes pères seuls accusaient un certain retard à ce niveau par rapport aux pères seuls des groupes plus âgés.

Une détérioration des gains d’emploi
Globalement, les pères seuls ont connu un déclin de leurs gains moyens de 7,3 % en termes réels depuis 1980. Ceux­ci sont passés de 41 000 $ à 38 000 $11 (tableau 6). Cela tranche avec les tendances observées pour les mères seules, qui ont enregistré un accroissement significatif (mais non uniforme) de leurs gains. Cependant, le recul était plus important chez les plus jeunes et les moins scolarisés, ce qui s’apparentait au cas des jeunes mères seules. Les pères seuls âgés de 25 à 34 ans affichaient en effet des baisses variant entre 28 % et 13 %. Plusieurs autres sous­groupes ont subi également des diminutions substantielles. Les pères en couple ont, quant à eux, enregistré une modeste croissance de 5 % de leurs gains; cependant, les plus jeunes et les moins scolarisés ont connu des pertes importantes.

Ces résultats sont conformes à ceux d’autres études qui montrent que les gains d’emploi des jeunes hommes peu scolarisés ont fléchi depuis 1980 (Morissette, Ostrovsky et Picot, 2004; Morissette et Johnson, 2004; Beaudry et Green, 2000; Burbidge, Magee et Robb, 2002). Cette baisse est attribuable à divers facteurs comme la perte de l’avantage scolaire des jeunes hommes étant donné la hausse de la scolarité des cohortes plus âgées et des femmes en général. En outre, les salaires obtenus par les nouveaux arrivants sur le marché du travail sont plus faibles que dans le passé (Morissette, 2002). D’autres facteurs tels que la montée du nombre d’emplois temporaires (Galarneau, 2005; Schellenberg et Clark, 1996) et la diminution des taux de syndicalisation des jeunes hommes (Morissette, Schellenberg et Johnson, 2005) sont également pointés du doigt. Les pertes plus prononcées des pères seuls sont probablement liées à la diminution de leur taux d’activité et à leur propension plus grande à travailler à temps partiel. D’ailleurs, une dimension importante distinguant les pères seuls des pères en couple est leur lien moins étroit avec le marché du travail.

Davantage de pères seuls à faible revenu en 2000
En 2000, les situations de faible revenu étaient deux fois moins fréquentes pour les pères seuls que pour leurs homologues féminines (20 % et 43 % respectivement). On a cependant observé depuis 1980 un accroissement du taux de faible revenu pour les pères seuls, qui est passé de 16 % à 20 % (tableau 7). Cette hausse a été observée quel que soit le groupe d’âge ou le niveau de scolarité, mais la situation s’est détériorée davantage pour les jeunes et les moins scolarisés en général. Ces groupes affichaient déjà en 1980 des taux qui tranchaient avec les autres. En 2000, le taux de faible revenu de ceux sans diplôme d’études secondaires était de près de 30 %. Chez les pères en couple, le pourcentage est demeuré en deçà de 10 % pendant ces 20 ans, sauf pour les moins scolarisés.

Le travail à temps plein toute l’année semble diminuer le risque d’être à faible revenu. En 2000, 59 % des pères seuls ont travaillé à temps plein durant au moins 48 semaines, une proportion un peu plus faible qu’en 1980 alors qu’elle atteignait 63 %. Les pères en couple œuvraient à temps plein toute l’année dans une plus grande proportion, et celle­ci était en légère augmentation (passant de 70 % en 1980 à 71 % en 2000).

Lorsque l’on considère uniquement les pères seuls qui avaient ce régime de travail, la proportion à faible revenu était d’un peu moins de 7 % comparativement à 38 % des pères seuls ayant un autre régime ou ne travaillant pas. En fait, le taux des pères seuls était semblable à celui des pères en couple (4 %). Cet effet de protection semble cependant être un peu moins important qu’en 1980 puisque le taux de faible revenu parmi les pères seuls à temps plein toute l’année a légèrement augmenté (de 6 % à 7 %). Le taux diminuait en moyenne selon l’âge et le niveau de scolarité (tableau 8).

Résumé

Les mères seules font partie des principaux groupes à risque de faible revenu. Elles partagent ce triste titre avec, entre autres, les personnes faiblement scolarisées, les nouveaux immigrants et les personnes hors famille (Morissette et Picot, 2005). Le faible revenu dépend davantage de la situation familiale que de la situation par rapport à l’activité. C’est pourquoi la proportion de familles à faible revenu constitue une préoccupation importante lorsqu’il est question de familles monoparentales.

Les caractéristiques des parents seuls se sont grandement modifiées. En 2001, ils étaient en moyenne plus âgés qu’en 1981, avaient un peu moins d’enfants et étaient beaucoup plus scolarisés.

Ces changements ont donné lieu à une croissance importante du nombre de mères seules occupées de même qu’à une hausse de la part d’entre elles occupées à temps plein. En conséquence, leur revenu d’emploi moyen s’est accru de 35 % en termes réels par rapport à leurs homologues du même âge en 1981. La croissance des gains d’emploi s’est reflétée dans le taux de faible revenu qui, globalement, a diminué de neuf points de pourcentage (de 52 % à 43 %).

Ces améliorations ne semblent cependant pas avoir touché les mères seules âgées de 25 à 34 ans qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires; ces dernières représentaient plus du quart des jeunes mères seules. Ces femmes ont en effet connu une détérioration de leurs gains d’emploi moyens et un accroissement important de leur taux de faible revenu. En 2000, au moins les deux tiers d’entre elles avaient un faible revenu. Les femmes peu scolarisées des autres groupes d’âge ont affiché une faible progression de leurs gains d’emploi, mais leur taux de faible revenu a peu changé et atteignait plus de 50 % en 2000.

Les taux élevés de faible revenu chez les plus jeunes peuvent être liés à la perte de leur avantage scolaire par rapport à leurs aînées, à leur lien moins prononcé avec le marché du travail et au fait qu’elles occupaient plus souvent des professions requérant peu de compétences. On observe que les jeunes mères seules ont eu leur premier enfant plus tôt dans leur vie que les jeunes mères en couple. La plupart d’entre elles semblent aussi avoir élevé leur enfant sans le support d’un conjoint. Cela a probablement été déterminant pour la poursuite de leurs études de même que pour leur participation éventuelle au marché du travail et leur revenu d’emploi. Ces facteurs ont pu affecter également les mères seules peu scolarisées des groupes plus âgés. Ces femmes peu scolarisées ont une faible espérance de gains après la prise en compte des dépenses liées à l’emploi, et ce, particulièrement dans une économie fondée sur le savoir qui requiert de plus en plus de compétences spécifiques et qui compte de plus en plus de travailleurs hautement qualifiés. C’est probablement en partie ce qui explique leur faible taux d’emploi et le peu d’améliorations survenues depuis 1980.

Le travail à temps plein semble prémunir contre le faible revenu. En 2000, 14 % des mères seules travaillant à temps plein toute l’année touchaient un faible revenu contre 62 % de celles qui avaient un régime de travail différent ou qui ne participaient pas au marché du travail. Cependant, le travail à temps plein constitue une moins bonne protection qu’en 1980 pour les plus jeunes moins scolarisées et les moins scolarisées en général.

Chez les pères seuls, la croissance de la scolarité n’a pas eu les mêmes conséquences que pour les mères seules. En 1981, ces hommes étaient déjà largement actifs sur le marché du travail alors qu’en 2001, la proportion de ceux qui étaient occupés ou occupés à temps plein a diminué. Leurs gains d’emploi ont en général fléchi, et ce, davantage pour les plus jeunes et les moins scolarisés. Dans leur cas, la chute des gains frôlait les 30 %. Le taux de faible revenu s’est donc accru, passant de 16 % à 20 % pour l’ensemble des pères seuls. Tous les groupes d’âge et niveaux de scolarité ont connu une hausse. En 2000, les taux de faible revenu étaient les plus élevés pour les jeunes peu scolarisés (35 %) et pour les moins scolarisés en général (29 %).

Enfin, le travail à temps plein toute l’année semble diminuer le risque des pères seuls d’être à faible revenu puisque seulement 7 % de ceux qui avaient ce régime de travail avaient un faible revenu comparativement à 38 % de ceux qui avaient un autre régime ou qui ne travaillaient pas. L’effet de protection semble cependant avoir diminué depuis 1980.

Source des données et définitions

La présente étude utilise les microdonnées du recensement représentant 20 % de la population. Elle porte sur les parents seuls ou en couple avec un ou des enfants de 18 ans ou moins. Seules les personnes âgées de 25 à 54 ans ont été retenues afin d’éviter les situations de transition études­travail et travail­retraite durant lesquelles les revenus d’emploi sont habituellement plus faibles. Les hommes constituaient 19 % des parents seuls de ce groupe d’âge. Comme leurs gains sont en moyenne plus élevés que ceux des femmes et qu’ils affichent des tendances différentes, ils ont été traités séparément (voir Les hommes à la tête d’une famille monoparentale).

Les années de référence des recensements choisis (1980 et 2000) correspondent à deux années comparables du cycle économique (le taux de chômage s’établissant à 7,5 % et 6,8 % respectivement). Le nombre accru de nouveaux immigrants selon le Recensement de 2001 est susceptible d’avoir une incidence plus importante sur les revenus qu’en 19812. Pour éviter de biaiser les résultats, ils ont été exclus de l’analyse3.

Le type de famille est une variable dérivée. On demande au répondant le nom de toutes les personnes habitant habituellement à cette adresse, même si certaines d’entre elles sont temporairement absentes. On lui demande de commencer par un adulte (qui devient la Personne 1), son conjoint, les enfants et toutes les autres personnes du logement. Le répondant doit par la suite indiquer le lien de ces personnes avec la Personne 1. Ces informations mènent à l’attribution d’un type de famille par le personnel du recensement. Si les enfants sont en garde partagée, le parent qui a la garde pendant la plus longue période sera considéré comme le « parent seul ». Si l’enfant passe autant de temps avec chacun de ses parents, celui avec lequel il se trouve au moment de la collecte sera le « parent seul ».

Le taux de faible revenu correspond à la proportion de familles ayant un revenu inférieur au seuil de faible revenu. Pour déterminer ces seuils de faible revenu, on estime d’abord la proportion moyenne du revenu consacré aux biens de première nécessité tels que la nourriture, le logement et l’habillement à partir des données de l’Enquête sur les dépenses des ménages. Une telle moyenne est estimée pour différentes tailles de famille et différents degrés d’urbanisation de la région de résidence du ménage. On a déterminé — de façon arbitraire — qu’une famille qui consacre 20 points de pourcentage de plus que la moyenne (soit environ 55 %) à ces biens de première nécessité était « dans le besoin ». Des seuils de faible revenu ont ainsi été fixés pour différentes tailles de famille et différents degrés d’urbanisation des régions de résidence. Depuis 1992, ces seuils de faible revenu ont été mis à jour chaque année d’après les changements subis par l’indice des prix à la consommation.

Notes

  1. L’année de référence du recensement, pour ce qui est du revenu et du régime de travail, correspond à l’année précédant celle de la collecte.

  2. Un nouvel immigrant est habituellement défini comme une personne née à l’étranger et arrivée au Canada au cours des cinq années précédant l’année du recensement. Par exemple, pour le Recensement de 2001, un nouvel immigrant est défini comme étant arrivé au Canada entre 1996 et 2001.

  3. En plus des difficultés auxquelles les nouveaux immigrants font souvent face (non reconnaissance de leurs titres de compétences, de leur niveau de scolarité ou de leur expérience en sol étranger [Green et Worswick, 2002; Ferrer et Riddell, 2003], qualité d’éducation moindre [Sweetman, 2003], désavantage linguistique, faible réseau social et manque d’information sur le marché du travail), les nouvelles immigrantes à la tête de familles monoparentales ont en plus des enfants de moins de 18 ans à leur charge, ce qui peut rendre leur participation au marché du travail encore plus ardue. Elles constituent en fait un sujet d’analyse en soi et ont donc été exclues de l’analyse.

  4. Les données du recensement ne fournissent pas l’âge de la mère lors de la naissance du premier enfant. Cependant, 30 % des jeunes mères seules avaient un enfant d’âge préscolaire à la maison contre 50 % des jeunes mères en couple. Chez les plus âgées, la proportion ayant un enfant d’âge préscolaire était également plus faible chez les mères seules. Cela semble indiquer que les mères seules ont eu leur enfant plus tôt dans leur vie.

  5. En 1981, la plupart des jeunes mères seules étaient séparées ou divorcées (72 %). En 2001, cette proportion était de 37 %, mais près des deux tiers étaient célibataires et n’avaient jamais été mariées ou n’avaient jamais vécu en union libre. Les mères seules semblent donc se retrouver seules plus rapidement qu’en 1981, ce qui leur laisse encore moins de chances de poursuivre leurs études.

  6. Tout au long du présent article, les différents indicateurs de revenu sont exprimés en dollars de 2000 pour tenir compte de l’inflation.

  7. Ces moyennes comprennent des gains nuls et négatifs.

  8. Selon Chung (2004), « en 2000, 30 % des 1,7 million de travailleurs à temps plein recevant une faible rémunération hebdomadaire faisaient partie d’une famille à faible revenu, ce qui est une proportion semblable à celle de 1980 ».

  9. Ces pourcentages valent pour la population de 15 ans et plus. Pour la population visée par l’article (soit celle de 25 à 54 ans avec enfants de 18 ans et moins, excluant les nouveaux immigrants), la proportion de familles monoparentales ayant un homme à leur tête est passée de 15,9 % à 17,6 % durant la même période.

  10. Le fait que les gens ont tendance à retarder le moment de former un couple et d’avoir un premier enfant contribue également au vieillissement des pères seuls ou en couple.

  11. Ces moyennes comprennent des gains d’emploi nuls et négatifs.

Documents consultés

  • ACEMOGLU, Daron, et Jörn-Steffen PISCHKE. « Changes in the wage structure, family income, and children’s education », European Economic Review, mai 2001, vol. 45, p. 890 à 904.

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  • BROOKS, Bradley. Le chômage chronique : un profil statistique, no 11-621-MIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, 2005, no 31, « Analyse en bref ».

  • BURBIDGE, John B., Lonnie MAGEE et A. Leslie ROBB. « The education premium in Canada and the United States », Analyse de Politiques, juin 2002, vol. XXVIII, no 2, p. 203 à 217.

  • CHUNG, Lucy. « Travailleurs peu rémunérés : combien vivent dans des familles à faible revenu? », L’emploi et le revenu en perspective, no 75-001-XIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, octobre 2004, vol. 5, no 10.

  • FERRER, Ana, et W. Craig RIDDELL. « Education, credentials and immigrant earnings », University of British Columbia, 2003, document de travail, Internet : www.econ.ubc.ca/ferrer/ferrer&riddell(2).pdf.

  • FLEURY, Dominique, et Myriam FORTIN. « Les travailleurs à faible revenu au Canada », Horizons, Ottawa, Projet de recherche sur les politiques, décembre 2004, vol. 7, no 2, p. 51 à 57.

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  • GREEN, David A., et Christopher WORSWICK. Gains des immigrants de sexe masculin au Canada : Effets de l’intégration au marché du travail et avantages de l’expérience acquise à l’étranger, 2002, document préparé pour Citoyenneté et Immigration Canada, Internet : www.cic.gc.ca/francais/recherche-stats/rapports/gains/gains-tdm.html.

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  • MORISSETTE, René, Yuri OSTROVSKY et Garnett PICOT. Tendances des salaires relatifs des personnes très scolarisées dans une économie du savoir, no 11F0019MIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, septembre 2004, no 232, « Documents de recherche ».

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  • MORISSETTE, René, Grant SCHELLENBERG et Anick JOHNSON. « La syndicalisation : tendances divergentes », L’emploi et le revenu en perspective, no 75-001-XIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, avril 2005, vol. 6, no 4.

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  • SCHELLENBERG, Grant, et Christopher CLARK. Temporary Employment in Canada: Profiles, Patterns and Policy Considerations, Ottawa, Conseil canadien de développement social, 1996.

  • SWEETMAN, Arthur. Immigrant Source Country Education Quality and Canadian Labour Market Outcomes, Kingston, Ontario, Queen’s University, School of Policy Studies, 2003.

  • ZUKEWICH, Nancy, et Melissa COOKE-REYNOLDS. Le passage à la vie de couple, no 89-584-XIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, 2003, no 2, « Emploi du temps et transitions au cours de la vie ».

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Auteur
Diane Galarneau est au service de la Division des études et de l’analyse microéconomiques. On peut la joindre au (613) 951-4626 ou à perspective@statcan.gc.ca.


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Date de modification : 2014-05-14 Avis importants