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Un portrait des aînés au Canada

Un portrait des aînés au Canada

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Chapitre 6. Les aînés autochtones au Canada1

En effet, elles [les générations d'Autochtones] se sont passé le flambeau de la sagesse ancestrale, des traditions, des rituels, des langues et des valeurs culturelles. Les anciens, les aînés, les grands-pères et les grands-mères ont joué un rôle primordial dans ce processus. Réputés pour avoir une connaissance et une expérience approfondies de la culture autochtone, ils sont perçus comme les dépositaires des enseignements philosophiques qui permettent de vivre en harmonie avec le Créateur et la création. (Commission royale sur les peuples autochtones, 1996b)

Dans de nombreuses cultures autochtones, les aînés sont vénérés pour leurs connaissances et leurs expériences, ainsi que pour leur rôle capital dans la vitalité et le bien-être de leurs familles, de leurs communautés et de leurs nations. Les peuples autochtones se tournent vers les anciens qui sont la principale source des connaissances traditionnelles, de la sagesse et de la continuité de la culture. Puisque les peuples autochtones sont composés d'une population très jeune comparativement aux peuples non autochtones, l'analyse s'attarde souvent sur eux. Par contre, dans le présent chapitre, nous examinons les caractéristiques des aînés autochtones à la grandeur du Canada, y compris des tendances démographiques sélectionnées, la culture et la langue, l'apprentissage continu, le travail et la participation à la société, la situation des particuliers et le logement, ainsi que le bien-être et la santé.

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Des caractéristiques démographiques sélectionnées

En 2001, plus de 976 000 personnes au Canada ont déclaré être autochtones, notamment environ 39 600 aînés (âgés de 65 ans et plus). C'est en Ontario que se trouvaient le plus grand nombre d'aînés autochtones (8 600), suivie de la Colombie-Britannique (7 240) et du Manitoba (5 535) (tableau 6.1).

Tableau 6.1 Population autochtone de 65 ans ou plus, par province et territoire, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.1 Population autochtone de 65 ans ou plus, par province et territoire, 2001

Alors que les peuples autochtones composaient environ 3 % de l'ensemble de la population en 2001, les aînés autochtones représentaient seulement 1 % de l'ensemble des aînés. Parmi toutes les provinces, c'est au Manitoba et en Saskatchewan que les aînés autochtones représentait une plus grande proportion de l’ensemble des aînés de la province. Les aînés autochtones représentaient 4 % de l'ensemble des aînés au Manitoba et 3 % en Saskatchewan. Les peuples autochtones représentaient de bien plus grandes parts de la population des territoires. Au Nunavut, 91 % des aînés étaient Autochtones, tout comme 65 % de ceux des Territoires du Nord-Ouest et de 21 % de ceux du Territoire du Yukon (tableau 6.1).

La population d'identité autochtone

Les données de ce rapport renvoient à la population d'identité autochtone. Celle ci comprend les personnes qui ont répondu « oui » à la question suivante : « Êtes-vous un(e) Autochtone, c'est-à-dire un(e) Indien(ne) de l'Amérique du Nord, un(e) Métis(se) ou un(e) Inuit(e)? » Sont également incluses les personnes qui ne sont pas déclarées comme étant Autochtones mais qui ont dit avoir le statut d'Indien inscrit ou être membre d'une bande indienne.

En général, la population autochtone se divise en trois grands groupes : les Indiens de l'Amérique du Nord, les Métis et les Inuit. En 2001, environ 62 % de la population autochtone a déclaré être des Indiens de l'Amérique du Nord, 30 %, des Métis et 5 %, des Inuits. Les 3 % qui restent ont déclaré appartenir à plus d'un groupe autochtone ou ne pas s'identifier à un groupe autochtone, mais déclarer avoir le statut d'Indien inscrit ou être membre d'une bande indienne. Chaque groupe autochtone est distinct de par sa culture et de par son histoire et, dans la mesure du possible, les constatations relatives à des groupes précis sont présentées.

Plusieurs répondants de l'Enquête auprès des peuples autochtones (EAPA) de 2001 s'identifiaient à plus d'un groupe autochtone. Autrement dit, de nombreux répondants ont déclaré être Indiens de l'Amérique du Nord, Métis et/ou Inuit. Les données de l'EAPA de groupes autochtones précis comprennent les réponses uniques et multiples. Par exemple, quelqu'un qui aurait déclaré s'identifier à la fois comme étant Indien de l'Amérique du Nord et Métis serait inclus dans les tableaux des groupes d'Indiens de l'Amérique du Nord et de Métis. Toutefois, cette personne ne serait totalisée qu'une fois dans l'ensemble de la population d'identité autochtone.

Lorsque des données du Recensement de 2001 propres à des groupes autochtones sont mentionnées, elles n'incluent que les réponses uniques. Les réponses multiples à la question portant sur l'identité autochtone dans le Recensement de 2001 étaient limitées. À l'échelle nationale, environ 6 660 personnes ont déclaré faire partie de plus d'un groupe autochtone. Ces répondants n'ont pas été redistribués dans des groupes autochtones particuliers, mais ils sont inclus dans l'ensemble de la population d'identité autochtone.

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Les aînés autochtones sont plus jeunes que les aînés non autochtones

La population autochtone globale est bien plus jeune que l'ensemble de la population non autochtone. En 2001, l'âge médian de la population autochtone était de 24,7 ans, alors que celui de la population non autochtone avait atteint le niveau record de 37,7 ans. En 2001, seulement 4 % des Autochtones avaient 65 ans et plus, comparativement à 13 % des personnes non autochtones. Parmi les trois groupes autochtones, les Inuits étaient les plus jeunes, seulement 3 % d'entre eux ayant 65 ans et plus (4 % des Indiens de l'Amérique du Nord et des Métis avaient 65 ans et plus).

Non seulement les aînés représentent-ils un plus petit pourcentage de la population autochtone, mais encore, les aînés autochtones sont en moyenne plus jeunes que les aînés non autochtones. En 2001, environ 3 % de la population autochtone avait entre 65 et 74 ans et 1 %, 75 ans et plus. Par ailleurs, 7 % des personnes non autochtones avaient de 65 à 74 ans et 5 %, 75 ans et plus (graphique 6.1).

Graphique 6.1 Pourcentage des personnes âgées de 55 ans et plus, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.1 Pourcentage des personnes âgées de 55 ans et plus, Canada, 2001

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Ils sont jeunes, mais ils ont tendance à vieillir

La population autochtone a tendance à vieillir, quoique plus lentement que la population non autochtone. Ce vieillissement est en grande partie attribuable à l'amélioration graduelle de l'espérance de vie et au déclin des taux de naissance (Statistique Canada, 2003). Néanmoins, les taux de fécondité demeurent plus élevés dans la population autochtone que dans la population non autochtone et l'espérance de vie y est moins élevée.

Pendant la période allant de 1996 à 2001, le taux de fécondité des femmes autochtones était de 2,6 enfants, c'est-à-dire qu'elles pouvaient s'attendre à avoir autant d'enfants, en moyenne, pendant leur vie. À titre de comparaison, l'indice synthétique de fécondité des femmes au Canada était de 1,5 enfant. Parmi les femmes autochtones, les Inuits affichent actuellement l'indice synthétique de fécondité le plus élevé. Pendant la période allant de 1996 à 2001, on a estimé que l'indice synthétique de fécondité des Inuites était de 3,4 enfants, comparativement à 2,9 enfants chez les Indiennes de l'Amérique du Nord et 2,2 chez les Métisses (Statistique Canada, 2005).

Lorsque les femmes autochtones qui ont actuellement 65 ans et plus étaient en âge de procréer, le taux de fécondité des Autochtones était bien plus élevé. En fait, le taux de fécondité des peuples autochtones est deux fois moins élevé que pendant la période allant de 1966 à 1971, période où l'indice synthétique de fécondité était de 5,5 enfants par femme, par rapport au chiffre actuel, soit 2,6 enfants pendant la période allant de 1996 à 2001 (Ram, 2004).

Bien que l'espérance de vie des peuples autochtones se soit améliorée avec le temps, elle demeure inférieure à celle de l'ensemble de la population. En 2001, l'espérance de vie estimative à la naissance des Métisses (77,7 ans) était celle qui se rapprochait le plus parmi les trois groupes autochtones de l'ensemble de la population féminine (82,2 ans). L'espérance de vie des Indiennes de l'Amérique du Nord était de 76,7 ans et les Inuites avaient l'espérance de vie la plus courte de toutes les femmes autochtones, soit 71,7 ans.

Comme pour la population non autochtone, les femmes autochtones ont une espérance de vie plus longue que les hommes autochtones. Les hommes métis avaient une espérance de vie de 71,9 ans, tandis que les hommes indiens de l'Amérique du Nord avaient une espérance de vie de 71,1 ans. Les hommes inuits avaient l'espérance de vie la moins longue de tous les groupes autochtones, hommes ou femmes, soit 62,6 ans. L'espérance de vie des hommes inuits étaient de 14,4 ans de moins que celle de l'ensemble de la population masculine canadienne, soit 77 ans (graphique 6.2).

Graphique 6.2 Espérance de vie à la naissance, selon le sexe, 1991 et 2001, Canada. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.2 Espérance de vie à la naissance, selon le sexe, 1991 et 2001, Canada

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Le nombre d'aînés autochtones devrait augmenter au cours de la prochaine décennie

Selon les projections les plus récentes, le nombre d'aînés autochtones devrait plus que doubler d'ici 2017 (Statistique Canada, 2005). En 2001, les aînés représentaient 4 % de l'ensemble de la population autochtone et ce pourcentage devrait passer à 6,5 % d'ici 2017. Même avec le nombre croissant d'aînés dans la population autochtone, les aînés devraient continuer de représenter une proportion bien plus grande de l'ensemble de la population. Le nombre d'aînés dans la population générale devrait passer de 3,9 millions en 2001 (soit 12,6 % de l'ensemble de la population) à 5,8 millions (représentant 16,6 % de l'ensemble de la population) d'ici 2017 (graphique 6.3).

Graphique 6.3 Répartition de l'ensemble de la population canadienne et autochtone par groupe d'âge, Canada, 2001 et 2017. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.3 Répartition de l'ensemble de la population canadienne et autochtone par groupe d'âge, Canada, 2001 et 2017

Chacun des groupes autochtones devrait afficher des taux différents d'accroissement de leurs aînés. Les aînés métis devraient afficher l'accroissement le plus important, passant de 12 800 en 2001 à 30 600 en 2017, alors que les aînés représenteraient 8 % de l'ensemble des Métis. À titre de comparaison, le nombre d'aînés indiens de l'Amérique du Nord devrait passer de 28 200 en 2001 à 59 500 en 2017, représentant 6 % des Indiens de l'Amérique du Nord à ce moment. Les aînés inuits devraient passer de 1 500 en 2001 à 2 500 en 2017 et, à ce moment, ils représenteraient 4 % de l'ensemble des Inuits.

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Les femmes sont plus nombreuses que les hommes parmi les aînés autochtones, sauf chez les Inuits

Comme dans l'ensemble de la population, les femmes sont plus nombreuses que les hommes chez les aînés autochtones. En 2001, parmi les Autochtones âgés de 65 ans et plus, 54 % étaient des femmes et 46 %, des hommes. Des répartitions semblables se retrouvent dans la population des Indiens de l'Amérique du Nord (56 % de femmes et 44 % d'hommes) et des Métis (52 % de femmes et 48 % d'hommes). Chez les aînés inuits, toutefois, les hommes sont plus nombreux que les femmes. En 2001, 55 % des Inuits âgés de 65 ans et plus étaient des hommes et 45 %, des femmes. Cela est peut-être attribuable au taux de mortalité maternelle plus élevé chez les Inuites à l'époque où les aînées inuites étaient en âge de procréer (Choinière et al., 1998).

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La culture et la langue

Dans les peuples autochtones, les connaissances traditionnelles, historiques et culturelles sont souvent le propre des anciens. Ces derniers ayant subi de nombreux changements dans leur collectivité, on les considère comme un lien important avec les enseignements du passé. Pour de nombreux Autochtones, la transmission de la culture des anciennes générations aux plus jeunes a été interrompue par de nombreux facteurs. L'interdiction d'activités culturelles telles que les cérémonies et les rassemblements traditionnels et le retrait des enfants des communautés autochtones qui ont été mis en adoption et placés dans des pensionnats fédéraux, n'en sont que quelques exemples. Les langues autochtones, comme les langues minoritaires, courent aussi constamment le risque d'être « éclipsées » ou submergées par les langues plus dominantes (Commission royale sur les peuples autochtones, 1996a : 609). La présente partie porte sur certaines des différences qui existent entre les aînés autochtones et leurs homologues plus jeunes en ce qui concerne le lieu de résidence, l'usage et la conservation des langues autochtones, ainsi que la fréquentation d'un pensionnat.

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La plupart des aînés autochtones vivent dans des communautés où la majorité des gens sont autochtones

Selon le Recensement de 2001, les aînés autochtones sont plus susceptibles que leurs homologues plus jeunes de vivre dans des communautés où la majorité des gens sont autochtones, comme dans des Premières nations/réserves ou d'autres communautés rurales. L'expression de la culture, comme la participation à des activités culturelles et l'emploi de la langue autochtone, par exemple, est probablement plus facile dans des endroits où la plupart des gens ont une culture semblable que dans les grands centres urbains où les Autochtones représentent souvent une faible minorité dans une vaste mosaïque culturelle.

En 2001, plus de la moitié des aînés indiens de l’Amérique du Nord (53 %) vivaient dans une réserve, où la vaste majorité des résidents étaient des Indiens de l’Amérique du Nord. À titre de comparaison, 42 % des Indiens de l’Amérique de Nord âgés de 25 à 54 ans et 45 % de ceux de 55 à 64 ans y vivaient. À l’inverse, les aînés indiens de l’Amérique du Nord étaient moins susceptibles de vivre dans des régions urbaines que les adultes indiens de l’Amérique du Nord plus jeunes. Par exemple, 18 % des aînés indiens de l’Amérique du Nord vivaient dans l’une des grandes villes du Canada (régions métropolitaines de recensement), comparativement à 28 % de ceux âgés de 25 à 54 ans et 23 % de ceux de 55 à 64 ans (graphique 6.4)2

Graphique 6.4 Indiens de l'Amérique du Nord âgés de 25 ans et plus, par lieu de résidence, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.4 Indiens de l'Amérique du Nord âgés de 25 ans et plus, par lieu de résidence, 2001

Bien que les aînés métis soient les plus urbanisés de tous les aînés autochtones, ils demeurent moins urbanisés que les aînés non autochtones. En 2001, 62 % des aînés métis vivaient dans des régions urbaines, soit 34 % dans des régions métropolitaines de recensement et 28 % dans d'autres plus petits centres urbains. À titre de comparaison, c'était le cas de 80 % des aînés non autochtones. Plus du tiers (36 %) des aînés métis vivaient dans des régions rurales, comparativement à 19 % des aînés non autochtones. Comme pour les Indiens de l’Amérique du Nord et les Inuits, les aînés métis sont moins susceptibles de vivre dans des régions urbaines que leurs homologues plus jeunes. En 2001, 69 % des Métis âgés de 25 à 54 ans vivaient dans des régions urbaines, comparativement à 62 % de ceux de 55 ans et plus (graphique 6.5).

Graphique 6.5 Métis de 25 ans et plus, par lieu de résidence, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.5 Métis de 25 ans et plus, par lieu de résidence, 2001

La plupart des aînés inuits vivent dans des communautés inuites du Grand Nord. En 2001, 82 % des Inuits âgés de 65 ans et plus vivaient dans le Nord, ce qui, dans le présent rapport, renvoie aux quatre régions de règlement des revendications territoriales des Inuits au Canada : le Nunatsiavut sur la côte nord du Labrador, le Nunavik au nord du Québec, le Nunavut et la région désignée des Inuvialuit dans les Territoires du Nord-Ouest. Seulement un petit pourcentage d'aînés inuits vivaient dans des villes situées ailleurs que dans le Nord : 3 % vivaient dans des régions métropolitaines de recensement, alors que 7 % vivaient dans de plus petits centres urbains. Les Inuits plus jeunes étaient plus susceptibles de vivre dans des régions urbaines que les aînés inuits, 18 % par rapport à 10 % (graphique 6.6).

Graphique 6.6 Inuit de 25 ans et plus, par lieu de résidence, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.6 Inuit de 25 ans et plus, par lieu de résidence, 2001

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Les langues autochtones sont plus fréquentes chez les aînés autochtones

J'ai un grand-père qui est âgé de 80 ans et j'ai grandi à ses côtés. Je n'arrive pas à parler ma langue. J'ai 18 ans. J'essaie. Mais j'aime mon grand-père plus que tout au monde et nous arrivons à communiquer [...] on peut sentir l'amour entre nous et il me suffit de caresser sa main et nous savons que nous nous comprenons. Mais il y a quelque chose qui manque quand on ne peut écouter les histoires que les anciens ont à raconter ou expliquer comment on se sent à propos de quelque chose. C'est très frustrant pour moi de savoir que cette partie très importante de ma culture est perdue.

Christina Delaney, Moosonee (Ontario), 10 juin 1992
(Commission royale sur les peuples autochtones, 1996b : 156)

On reconnaît généralement que la langue est capitale pour la vitalité d'une culture. La langue est souvent reconnue comme l'expression de la vision distincte du monde et des croyances profondes d'un peuple. Actuellement, les aînés autochtones sont bien plus susceptibles que les autochtones plus jeunes de comprendre et de parler une langue autochtone. Les aînés autochtones sont plus susceptibles d'avoir une langue maternelle autochtone (la première langue apprise pendant l'enfance et encore comprise), de connaître une langue autochtone (la capacité de converser) et de parler une langue autochtone à la maison (la principale langue parlée à la maison). Même si l'usage à la baisse des langues autochtones chez les Autochtones plus jeunes est l'indice que les langues continuent de se perdre, certains signes de revitalisation des langues autochtones sont manifestes (tableau 6.2).

Tableau 6.2 Caractéristiques de la langue autochtone, population d'identité autochtone, 25 ans ou plus, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.2 Caractéristiques de la langue autochtone, population d'identité autochtone, 25 ans ou plus, Canada, 2001

En 2001, plus de la moitié (54 %) des aînés indiens de l’Amérique du Nord ont déclaré être de langue maternelle autochtone. Le pourcentage des Indiens de l’Amérique du Nord ayant une langue maternelle autochtone diminuait dans chaque groupe d’âge plus jeune, par exemple, 41 % des Indiens de l’Amérique du Nord âgés de 45 à 64 ans et 29 % de ceux âgés de 25 à 44 ans ont déclaré être de langue maternelle autochtone.

Il existe des écarts considérables entre les caractéristiques linguistiques des Indiens de l’Amérique du Nord qui vivent dans des réserves et ailleurs. Par exemple, plus des trois quarts (77 %) des aînés indiens de l’Amérique du Nord vivant dans des réserves ont dit être de langue maternelle autochtone. À titre de comparaison, il en était de même de 30 % des aînés indiens de l’Amérique du Nord vivant hors réserve. De même, 79 % des aînés indiens de l’Amérique du Nord vivant dans des réserves pouvaient converser dans une langue autochtone, comparativement à 32 % des aînés indiens de l’Amérique du Nord qui vivaient hors réserve. Les aînés indiens de l’Amérique du Nord vivant dans une réserve étaient également plus susceptibles d’utiliser une langue autochtone comme langue principale à la maison. En 2001, 65 % des aînés indiens de l’Amérique du Nord vivant dans des réserves ont déclaré utiliser une langue autochtone comme langue parlée à la maison, comparativement à 18 % de ceux qui vivaient hors réserve.

Les aînés métis sont plus susceptibles que les plus jeunes métis de déclarer connaître et utiliser une langue autochtone. En 2001, 13 % des aînés métis ont déclaré être de langue maternelle autochtone, comparativement à 7 % des Métis âgés de 45 à 64 ans et à 3 % de ceux qui avaient de 25 à 44 ans. Le pourcentage des aînés métis (65 ans et plus) qui pouvaient converser dans une langue autochtone (16 %) était deux fois plus élevé que celui des membres du groupe d'âge de 45 à 64 ans (9 %) et trois fois supérieur à celui des personnes âgées de 25 à 44 ans (5 %). En 2001, moins d'un aîné métis sur dix (9 %) a déclaré parler une langue autochtone à la maison. Ce taux tombait à 4 % chez les Métis âgés de 45 à 64 ans et à 3 % chez ceux âgés de 25 à 44 ans.

À titre de comparaison, la majorité des Inuits de tous les groupes d'âge sont de langue maternelle autochtone, peuvent conserver dans une langue autochtone et la principale langue parlée à la maison est une langue autochtone. La vaste majorité des Inuits qui parlent une langue autochtone parlent leur langue traditionnelle, l'inuktitut. Même si l'inuktitut demeure fort, on constate une diminution de son usage dans les groupes plus jeunes. Par exemple, bien qu'il y ait un petit écart entre le pourcentage des aînés inuits âgés de 65 ans et plus et dont la langue maternelle est l'inuktitut (78 %) et les Inuits âgés de 45 à 64 ans (76 %), l'écart est plus grand entre les aînés inuits et les Inuits âgés de 25 à 44 ans (67 %).

La vaste majorité des aînés inuits peuvent converser en inuktitut. En 2001, 78 % de ceux âgés de 65 ans et plus et 77 % de ceux âgés de 45 à 64 ans ont déclaré connaître l'inuktitut. Ce taux est ramené à 70 % chez les Inuits âgés de 25 à 44 ans. Bien que des pourcentages plus élevés d'Inuits puissent parler et comprendre l'inuktitut, des pourcentages inférieurs parlent l'inuktitut à la maison. En 2001, environ 73 % des aînés inuits parlaient surtout l'inuktitut à la maison, comparativement à 68 % des Inuits âgés de 45 à 64 ans et à 63 % de ceux âgés de 25 à 44 ans.

Il est intéressant de constater que, dans tous les groupes d'âge et pour chaque groupe autochtone, les pourcentages des personnes qui ont déclaré connaître une langue autochtone sont plus élevés que ceux des personnes qui ont déclaré être de langue maternelle autochtone. Bien que ces écarts soient faibles, ils sont peut-être l'indice d'une revitalisation linguistique. En d'autres termes, les Autochtones apprennent à parler et à comprendre les langues autochtones plus tard dans leur vie. Les aînés inuits sont l'exception à cette règle. Dans leur cas, le pourcentage des Inuits âgés de 65 ans et plus dont la langue maternelle est autochtone correspond au pourcentage de ceux qui ont déclaré connaître une langue autochtone (tous deux se situant à 78 %).

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Les langues autochtones demeurent une priorité importante pour les Autochtones vivant hors réserve

Les langues autochtones parlées au Canada sont nombreuses et diversifiées, et leur importance pour les peuples autochtones est considérable. La langue. n'est pas seulement un moyen de communication, mais également ce qui lie les gens à leur passé et jette les fondements de leur vitalité sociale, émotive et spirituelle. (Norris, 1998)

L'emploi des langues autochtones au Canada a diminué avec le temps. Selon une étude récente, au moins une douzaine de langues autochtones sont au bord de l'extinction (Norris, 1998). Bien que de nombreuses raisons expliquent ce recul, l'Enquête auprès des peuples autochtones (EAPA) de 2001 a démontré que, pour bien des Autochtones, les langues autochtones demeurent une priorité importante. La majorité des Autochtones (59 %) vivant hors réserve pensaient qu'il était très ou assez important de conserver, d'apprendre ou de réapprendre une langue autochtone. Les Inuits ont accordé aux langues autochtones une cote particulièrement élevée. La vaste majorité des Inuits, depuis ceux âgés de 25 à 44 ans (88 %) jusqu'aux aînés âgés de 65 ans et plus (88 %), ont déclaré que la conservation, l'apprentissage ou le réapprentissage d'une langue autochtone était très ou assez important (graphique 6.7).

Graphique 6.7 Pourcentage de la population d'identité autochtones âgées de 25 ans et plus, hors réserve, pour qui la conservation, l'apprentissage et le réapprentissage d'une langue autochtone est « assez » ou « très » important, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.7 Pourcentage de la population d'identité autochtone âgée de 25 ans et plus, hors réserve, pour qui la conservation, l'apprentissage et le réapprentissage d'une langue autochtone est « assez » ou « très » important, Canada, 2001

Étant donné que les aînés autochtones sont plus susceptibles de parler une langue autochtone et en raison du rôle important que les aînés jouent à titre de gardiens du patrimoine et des cultures autochtones, il est peut-être surprenant de constater que, selon l'EAPA de 2001, pour la population vivant hors réserve, un pourcentage plus élevé d'Indiens de l'Amérique du Nord et de Métis des groupes d'âge plus jeunes que ceux des groupes plus âgés a déclaré qu'il était « très important » ou « assez important » de conserver, d'apprendre ou de réapprendre une langue autochtone.

Parmi les Indiens de l'Amérique du Nord vivant hors réserve, 67 % de ceux âgés de 25 à 44 ans ont déclaré que les langues autochtones étaient très ou assez importantes, comparativement à 56 % des aînés indiens de l'Amérique du Nord âgés de 65 ans et plus. Cette tendance se retrouve également chez les Métis. Une fois encore, les membres du groupe d'âge de 25 à 44 ans constituent le groupe dont le pourcentage est le plus élevé à avoir dit que la conservation, l'apprentissage ou le réapprentissage d'une langue autochtone était très ou assez important, soit 53 %. À titre de comparaison, 43 % des aînés métis ont dit de même (graphique 6.7).

On peut avancer des raisons pour lesquelles les Indiens de l'Amérique du Nord et les Métis des groupes plus jeunes ont accordé une plus grande importance aux langues autochtones que leurs aînés. Cela vient peut-être du fait que les membres du groupe de 25 à 44 ans sont en âge de procréer et songent davantage à la transmission de la langue entre les générations. On a également mentionné qu'il y avait une « renaissance culturelle » chez les Autochtones ces dernières années et les plus jeunes subissent peut-être davantage l'influence de ces changements que les aînés autochtones.

Néanmoins, il est évident que les aînés autochtones jouent un rôle important dans la transmission des langues autochtones à la génération suivante. Selon l'EAPA de 2001 mené, hors réserve, plus de la moitié (55 %) des enfants indiens de l'Amérique du Nord qui peuvent comprendre ou parler une langue autochtone ont reçu de l'aide de leurs grands-parents, tout comme 51 % des enfants métis et 46 % des enfants inuits. Environ 1 enfant autochtone sur 10 (10 % des enfants inuits, 13 % des enfants indiens de l'Amérique du Nord et 7 % des enfants métis) ont reçu de l'aide des aînés de la communauté pour apprendre une langue autochtone (graphique 6.8). L'étude démontre que plus un enfant a de sources d'apprentissage d'une langue, plus il a de chances de bien parler et de bien comprendre une langue autochtone (Statistique Canada, 2004a).

Graphique 6.8 Qui aide les enfants autochtones à apprendre une langue autochtone? Population d'identité autochtone, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.8 Qui aide les enfants autochtones à apprendre une langue autochtone? Population d'identité autochtones, hors réserve, Canada, 2001

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De nombreux aînés autochtones ont fréquenté un pensionnat fédéral

Le régime des pensionnats fédéraux a été en vigueur au Canada entre 1800 et 1990, atteignant un sommet en 1930, année où il y avait 80 pensionnats fédéraux (Fondation autochtone de guérison, 2002). Le but convenu de ce régime était d'assimiler les enfants autochtones dans la grande société canadienne. À cette fin, on a interdit à des générations d'enfants autochtones de parler leur langue autochtone dans les pensionnats et, dans bien des cas, on les a séparés de leur famille et de leur communauté pendant de longues périodes. Bien que tous les élèves n'aient pas vécu d'expérience négative dans ce régime, les pensionnats fédéraux sont maintenant largement reconnu comme ayant eu un effet négatif sur le bien-être des Autochtones, de leurs familles et de leurs communautés.

Il est important de mentionner que les chiffres suivants renvoient aux Autochtones vivant hors réserve et excluent ceux qui vivent dans une réserve/des communautés des Premières nations3. Selon l'EAPA de 2001, 14 % des Autochtones âgés de 55 ans et plus et vivant hors réserve ont fréquenté un pensionnat fédéral, tout comme 11 % des Autochtones âgés de 45 à 54 ans. Les Inuits âgés de 45 à 54 ans sont les plus susceptibles d'avoir fréquenté un pensionnat fédéral (44 % ont déclaré l'avoir fait), suivis des Inuits âgés de 55 ans et plus (30 %) et des Indiens de l'Amérique du Nord de 55 ans et plus (20 %) (graphique 6.9).

Graphique 6.9 Pourcentage des Autochtones âgés de 15 ans et plus, hors réserve, qui ont fréquenté un pensionnat, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.9 Pourcentage des Autochtones âgés de 15 ans et plus, hors réserve, qui ont fréquenté un pensionnat, Canada, 2001

La proportion des Autochtones qui ont fréquenté un pensionnat varie selon les provinces et les territoires. Dans les territoires, par exemple, au moins la moitié des adultes autochtones âgés de 45 ans et plus et vivant hors réserve ont fréquenté un pensionnat fédéral4 (graphique 6.10).

Graphique 6.10 Pourcentage des Autochtones âgés de 45 ans et plus, hors réserve, qui ont fréquenté un pensionnat fédéral, provinces et territoires choisis, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.10 Pourcentage des Autochtones âgés de 45 ans et plus, hors réserve, qui ont fréquenté un pensionnat fédéral, provinces et territoires choisis, 2001

Le fait que de nombreux anciens pensionnaires aient dit que les langues autochtones étaient importantes dans l'EAPA de 2001 s'explique peut-être par les effets négatifs du régime des pensionnats sur les langues autochtones. En fait, les aînés indiens de l'Amérique du Nord qui ont fréquenté un pensionnat fédéral ont accordé une plus grande importance aux langues autochtones que les aînés qui n'en ont pas fréquenté. Environ un aîné indien de l'Amérique du Nord sur cinq (65 ans et plus) vivant actuellement hors réserve a dit avoir fréquenté un pensionnat fédéral. Lorsqu'on leur a demandé de dire dans quelle mesure il était important de conserver, d'apprendre ou de réapprendre leur langue autochtone, environ 82 % ont déclaré que cela était « très ou assez important ». À titre de comparaison, environ 45 % de ceux qui n'ont pas fréquenté de pensionnat fédéral ont déclaré qu'il était « très ou assez important » de conserver, d'apprendre ou de réapprendre une langue autochtone.

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L'apprentissage continu, le travail et la participation à la société

Traditionnellement, l'éducation n'était pas synonyme de scolarisation. On apprenait à survivre tout au long de la journée, tous les jours et toute la vie durant. L'apprentissage était lié aux leçons de la vie. Ce n'était pas une chose abstraite détachée des activités courantes. (Little Bear, 1994)

On peut acquérir de nombreuses connaissances et apprendre une foule de choses importantes en dehors du milieu formel d'une salle de cours. De nombreux aînés autochtones ont une histoire riche en expérience personnelle et une compréhension poussée de la vaste gamme des connaissances accumulées par des générations de leurs ancêtres. Voilà pourquoi les aînés autochtones sont les importants gardiens des connaissances et des philosophies traditionnelles, genre de connaissances qu'il n'est pas facile de reproduire en classe. Sans réduire l'importance de ces connaissances traditionnelles, la présente partie examine le profil de la scolarisation des Autochtones en s'attardant à la scolarisation officielle. On y examine également les constatations ayant trait à la participation des aînés autochtones à la main-d'ouvre, à leur utilisation d'un ordinateur et de l'Internet, aux activités de récolte ainsi qu'au bénévolat des aînés autochtones vivant dans l'Arctique canadien.

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Un plus grand nombre d'aînés autochtones ont des titres d'études postsecondaires

Un nombre croissant d'Autochtones font des études supérieures et obtiennent des titres d'études postsecondaires dans des collèges et des universités. Entre 1996 et 2001, le pourcentage des Autochtones ayant des titres d'études postsecondaires a augmenté dans chaque groupe d'âge5. Parmi les aînés autochtones, 9 % avaient des titres d'études postsecondaires en 1996 et, en 2001, ils étaient 13 %. Des hausses ont également été observées quant au pourcentage des aînés non autochtones ayant fait des études postsecondaires. Par conséquent, l'écart entre le pourcentage des aînés autochtones et non autochtones ayant des titres d'études postsecondaires n'a pas beaucoup changé pendant cette période (environ de 14 à 13 points de pourcentage) (graphique 6.11).

Graphique 6.11 Pourcentage des adultes âgés de 25 ans et plus ayant des titres d'études postsecondaires, Canada, 1996 et 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.11 Pourcentage des adultes âgés de 25 ans et plus ayant des titres d'études postsecondaires, Canada, 1996 et 2001

Bien que le pourcentage des aînés autochtones ayant fait des études postsecondaires soit à la hausse, la plupart des aînés autochtones ont déclaré que leur plus haut niveau de scolarité était inférieur au secondaire (79 %). En fait, la majorité des aînés autochtones ont dit que leur plus haut niveau de scolarité était inférieur à la 9e année (62 %). Dans chaque groupe d'âge plus jeune, le pourcentage des Autochtones n'ayant pas obtenu de diplôme d'études secondaires (y compris ceux qui n'ont pas fait la 9e année) a diminué. Par exemple, parmi ceux âgés de 45 à 64 ans, 46 % n'avaient pas fait d'études secondaires (ce qui inclut 23 % dont le plus haut niveau de scolarité était inférieur à la 9e année) (tableau 6.3).

Tableau 6.3 Plus haut niveau de scolarité, population de 25 ans ou plus, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.3 Plus haut niveau de scolarité, population de 25 ans ou plus, Canada, 2001

En 2001, les aînés inuits étaient plus susceptibles de dire que leur plus haut niveau de scolarité était inférieur à la 9e année et moins susceptibles d'avoir fait des études universitaires que leurs homologues Métis ou Indiens de l'Amérique du Nord. Toutefois, les trois groupes affichaient des niveaux semblables d'études dans des écoles de métiers et d'autres écoles de formation non universitaire (tableau 6.4).

Tableau 6.4 Plus haut niveau de scolarité, adultes autochtones de 25 ans ou plus, par groupe autochtone et groupe d'âge, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.4 Plus haut niveau de scolarité, adultes autochtones de 25 ans ou plus, par groupe autochtone et groupe d'âge, Canada, 2001

En 2001, même si des pourcentages plus élevés d'Autochtones âgés de 25 ans et plus fréquentaient une école comparativement à la population non autochtone, seulement de faibles pourcentages des aînés autochtones et non autochtones ont déclaré fréquenter actuellement une école. Environ 1 % des Autochtones et des non-Autochtones âgés de 65 ans et plus fréquentaient une école (à plein temps ou à temps partiel) (graphique 6.12).

Graphique 6.12 Pourcentage de fréquentation scolaire (à plein temps ou à temps partiel), Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.12 Pourcentage de fréquentation scolaire (à plein temps ou à temps partiel), Canada, 2001

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Près d'un aîné autochtone sur dix était actif sur le marché du travail

En 2001, 9 % des aînés autochtones et non autochtones étaient actifs sur le marché du travail. Autrement dit, près d'un aîné sur dix était salarié ou cherchait activement du travail. Le taux d'activité des femmes aînées était inférieur à celui des hommes aînés (6 % pour les aînées autochtones et 5 % pour les aînées non autochtones par rapport à 12 % d'hommes aînés autochtones et 14 % d'hommes aînés non autochtones). Le taux d'activité des aînés inuits était plus élevé que celui des aînés indiens de l'Amérique du Nord, métis et non autochtones (tableau 6.5).

Tableau 6.5 Taux d'activité, par groupe d'âge, sexe et groupe autochtone, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.5 Taux d'activité, par groupe d'âge, sexe et groupe autochtone, Canada, 2001

Fait peu étonnant, les taux d'activité étaient plus élevés chez ceux âgés de 45 à 64 ans. En 2001, le taux d'activité des hommes autochtones âgés de 45 à 64 ans était de 69 %, comparativement à 12 % pour les hommes autochtones âgés de 65 ans et plus. Le taux d'activité des femmes autochtones âgées de 45 à 64 ans était de 56 %, comparativement à 6 % pour les femmes autochtones âgées de 65 ans et plus.

Les taux d'activité des aînés autochtones en 2001 n'ont pratiquement pas changé depuis 1996. Parmi les Autochtones âgés de 45 à 64 ans, toutefois, on a enregistré une augmentation de la participation au marché du travail pendant cette période. En 1996, les Autochtones âgés de 45 à 64 ans affichaient un taux d'activité de 58 % et, en 2001, ce taux était passé à 62 %. Des hausses ont été observées dans tous les groupes d'Autochtones du groupe d'âge de 45 à 64 ans et sont peut-être l'indice d'une tendance générale à la hausse des taux d'activité chez les hommes et les femmes plus âgés au Canada.

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Le taux de chômage des aînés autochtones est le double de celui des aînés non autochtones

Dans l'ensemble, les Autochtones affichent des niveaux de chômage bien plus élevés que les non-Autochtones. Le chômage est le fait de ne pas avoir de travail rémunéré ou ne pas avoir de travail indépendant, même si une personne est disponible pour travailler. Une personne peut uniquement être considérée au chômage si elle cherche activement un emploi, qu'elle a été mise à pied de façon temporaire et prévoit reprendre son emploi, ou qu'elle a pris des arrangements définis en vue de se présenter à un nouvel emploi au cours du mois à venir.

En 2001, le taux de chômage des aînés autochtones était plus que le double de celui des aînés non autochtones, soit 13 % comparativement à 5 %. Le taux de chômage des Autochtones âgés de 45 à 64 ans était de 15 %, comparativement à 5 % chez les non-Autochtones du même groupe d'âge. Parmi les trois groupes autochtones, les aînés métis affichaient les niveaux de chômage les moins élevés (5 % des aînés métis, comparativement à 16 % des aînés indiens de l'Amérique du Nord et à 14 % des aînés inuits). En général, les hommes affichaient des taux de chômage plus élevés que les femmes (tableau 6.6).

Tableau 6.6 Taux de chômage, par groupe d'âge, sexe et groupe autochtone, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.6 Taux de chômage, par groupe d'âge, sexe et groupe autochtone, Canada, 2001

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Les « métiers, transports et machinerie » figuraient en tête de liste des professions qu'occupent les hommes autochtones âgés de 65 ans et plus

Parmi les hommes autochtones qui continuaient de travailler au troisième âge, les professions les plus couramment déclarées étaient celles des métiers, des transports et de la machinerie (28 %), suivies des professions propres au secteur primaire (24 %), de la vente et des services (15 %) et de la gestion (10 %) (graphique 6.13).

Graphique 6.13 Professions sélectionnées des aînés de sexe masculin âgés de 65 ans et plus, Canada, Recensement de 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.13 Professions sélectionnées des aînés de sexe masculin âgés de 65 ans et plus, Canada, Recensement de 2001

Les « métiers, transports et machinerie » figuraient également en tête de liste des professions occupées par les hommes autochtones âgés de 45 à 64 ans. Environ 37 % ont déclaré faire partie de cette catégorie, suivie de « vente et services » (14 %). En outre, 11 % des hommes autochtones du groupe d'âge de 45 à 64 ans ont dit faire partie de chacun des groupes de la « gestion » et du « secteur primaire ».

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Les femmes autochtones de 65 ans et plus travaillent principalement dans le secteur de la « vente et des services »

Les femmes autochtones qui continuent de travailler à l'âge d'or (65 ans et plus) le font surtout dans le secteur de la vente et des services (38 %), en sciences sociales, enseignement, administration publique et religion (15 %), en affaires, finances et administration (12 %) et dans le secteur primaire (8 %) (graphique 6.14).

Graphique 6.14 Professions sélectionnées des femmes âgées de 65 ans et plus, Canada, Recensement de 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.14 Professions sélectionnées des femmes âgées de 65 ans et plus, Canada, Recensement de 2001

Les femmes autochtones âgées de 45 à 64 ans ont déclaré des professions semblables. La vente et les services ont été déclarés par la plus grande proportion des femmes autochtones âgées de 45 à 64 ans (31 %), viennent ensuite les « affaires, finances et administration » (22 %) et les « sciences sociales, enseignement, administration publique et religion » (19 %).

Parmi les aînés autochtones, les Inuits étaient les plus susceptibles de déclarer avoir travaillé en 2000. Près d'un aîné inuit sur cinq a travaillé, comparativement à 10 % des aînés indiens de l'Amérique du Nord et 11 % des aînés métis (tableau 6.7).

Tableau 6.7 Travail, par groupe d'âge et groupe autochtone, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.7 Travail, par groupe d'âge et groupe autochtone, Canada, 2001

En général, les Autochtones sont plus susceptibles que les non-Autochtones de travailler à temps partiel ou une partie de l'année. Selon l'EAPA de 2001, la majorité des hommes autochtones donnent des raisons économiques, comme le fait de ne pas pouvoir trouver de travail à plein temps, pour expliquer qu'ils occupent actuellement un emploi à temps partiel. À titre de comparaison, les femmes autochtones sont plus susceptibles de dire que les responsabilités familiales en sont la raison.

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Les Autochtones plus âgés sont moins susceptibles d'utiliser un ordinateur et Internet que leurs homologues plus jeunes6

De nombreux Canadiens utilisent Internet pour communiquer avec d'autres personnes, faire des tâches domestiques, chercher de l'information et avoir accès à des services. Parce qu'un plus grand nombre d'organismes gouvernementaux et autres rejoignent leurs clients grâce à Internet, les personnes qui n'utilisent pas Internet risquent d'être exclues d'une vaste gamme de renseignements, de programmes et de services. Des études ont démontré que les utilisateurs d'Internet ont tendance à être plus jeunes et plus instruits que ceux qui ne l'utilisent pas; à avoir un emploi, un revenu plus élevé et à vivre dans un centre urbain où l'accès à des fournisseurs de services Internet est plus grand. Selon l'EAPA de 2001, il en va de même des utilisateurs d'Internet qui sont autochtones (Crompton, 2004).

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La plupart des aînés autochtones salariés travaillent à temps partiel ou une partie de l'année

En 2001, la vaste majorité des aînés, tant autochtones que non autochtones, ont déclaré ne pas avoir travaillé au cours de l'année précédente. Un petit pourcentage d'aînés a travaillé à plein temps pendant toute l'année (3 % des aînés autochtones et 4 % des aînés non autochtones). À titre de comparaison, un Autochtone sur trois dans le groupe d'âge des 45 à 64 ans a travaillé à plein temps pendant toute l'année (graphique 6.15).

Graphique 6.15 Travail, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.15 Travail, Canada, 2001

Les ordinateurs jouent un rôle de plus en plus important dans les écoles et en milieu de travail. En 2001, environ 35 % des Autochtones âgés de 55 ans et plus ont utilisé un ordinateur. À titre de comparaison, 69 % des Autochtones âgés de 45 à 54 ans et 81 % de ceux âgés de 25 à 44 ans ont utilisé un ordinateur.

La majorité des Autochtones âgés de 25 ans et plus qui ont utilisé un ordinateur ont aussi utilisé Internet. Toutefois, les utilisateurs d'ordinateur plus âgés étaient moins susceptibles d'avoir utilisé Internet que leurs homologues plus jeunes. Parmi les Autochtones âgés de 55 ans et plus qui ont utilisé un ordinateur, 71 % ont également utilisé Internet7, ce qui ne représente qu'un Autochtone sur cinq âgé de 55 ans et plus. À titre de comparaison, plus de la moitié (55 %) des Autochtones âgés de 45 à 54 ans ont utilisé Internet, tout comme 71 % de ceux âgés de 25 à 44 ans.

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Le niveau de revenu des aînés autochtones est inférieur à celui de leurs homologues non autochtones

En général, le niveau de revenu des Autochtones est inférieur à celui de leurs homologues non autochtones, ce qui reflète en partie les salaires plus bas que reçoivent les Autochtones qui ont un emploi, le niveau de chômage plus élevé chez les Autochtones, le pourcentage plus élevé de travailleurs à temps partiel et les niveaux inférieurs de participation au marché du travail. En 2000, le revenu médian des aînés autochtones représentait 83 % de celui des aînés non autochtones (14 259 $ comparativement à 17 123 $) (tableau 6.8).

Tableau 6.8 Travail, par groupe d'âge et groupe autochtone, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.8 Travail, par groupe d'âge et groupe autochtone, Canada, 2001

Les femmes aînées autochtones avaient un revenu inférieur aux autres aînées ainsi qu'à leurs homologues masculins. En 2000, le revenu médian des aînées autochtones représentait 89 % de celui des aînées non autochtones (13 185 $ comparativement à 14 886 $), soit 82 % de celui des aînés autochtones de sexe masculin (13 185 $, comparativement à 16 046 $). Même si les aînés autochtones de sexe masculin avaient un revenu médian supérieur à celui de leurs homologues de sexe féminin, leur revenu médian représentait 73 % de celui des aînés non autochtones de sexe masculin (16 046 $, comparativement à 22 064 $) (tableau 6.8).

Les niveaux de revenu variaient selon les groupes autochtones et les groupes d'âge. Parmi les aînés autochtones, les Indiens de l'Amérique du Nord vivant dans des réserves avaient le revenu médian le plus faible, soit 13 479 $, et les Inuits avaient le revenu médian le plus élevé, soit 16 776 $8. Les aînés indiens de l'Amérique du Nord vivant hors réserve avaient un revenu médian de 14 264 $ et les aînés métis, de 14 831 $ (tableau 6.8).

Les transferts gouvernementaux sont la principale source de revenu de nombreux aînés autochtones. Ces transferts incluent des sources gouvernementales telles que la pension de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti ou des prestations du Régime de pensions du Canada ou de la Régie des rentes du Québec et l'assurance-emploi. Tant chez les aînés autochtones que non autochtones, la principale source de revenu en 2000 était constituée des transferts gouvernementaux; toutefois, ces transferts représentaient une partie plus importante du revenu total des aînés autochtones (73 %) que des aînés non autochtones (48 %). En 2000, même si le revenu d'emploi constituait la principale source de revenu (79 %) des Autochtones âgés de 45 à 64 ans, il représentait uniquement 14 % du revenu total des Autochtones âgés de 65 ans et plus (graphique 6.16).

Graphique 6.16 Composition du revenu total en pourcentage en 2000, Canada. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.16 Composition du revenu total en pourcentage en 2000, Canada

On a observé une augmentation du revenu médian des aînés de 1996 à 2001. Le revenu médian des aînés autochtones de sexe masculin a augmenté d'environ 17 % pendant la même période, passant de 13 762 $ à 16 046 $, et celui de leurs homologues de sexe féminin a augmenté de 5 %, soit de 12 602 $ à 13 185 $9.

Même avec l'augmentation du niveau de revenu médian de 1996 à 2001, de nombreux aînés autochtones en 2001 avaient un faible revenu. Statistique Canada utilise le concept de seuil de faible revenu (SFR) pour indiquer le seuil de revenu en deçà duquel une famille est susceptible de consacrer une part plus importante de son revenu à l'alimentation, au logement et à l'habillement qu'une famille moyenne. Il est important de mentionner que la fréquence du SFR n'est pas calculée pour les familles économiques et les personnes seules vivant au Yukon, aux Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut et dans des réserves Premières nations.

En 2001, plus d'un aîné autochtone sur dix (13 %) (65 ans et plus) vivant dans un ménage familial vivait sous le SFR. À titre de comparaison, 6,5 % des aînés non autochtones étaient dans la même situation. La fréquence du faible revenu était même plus grande chez les personnes seules. La moitié (50 %) des aînés autochtones qui ne vivaient pas avec une famille (y compris ceux qui vivaient seuls) vivaient sous le SFR, comparativement à 40 % des personnes seules non autochtones.

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Les activités de récolte chez les Inuits

Tout le travail n'est pas saisi dans les indicateurs de la main-d'ouvre tels que le taux de chômage et le taux d'activité. Par exemple, dans l'EAPA de 2001, on a constaté que de nombreux Inuits vivant dans l'Arctique récoltaient de la nourriture traditionnelle tels que du caribou, du phoque, du canard, de l'omble chevalier, des mollusques, des crustacés et des baies. Les activités de récolte créent une économie du nord « mixte » où l'économie traditionnelle coexiste avec une économie basée sur les salaires. En plus de fournir des aliments frais, la récolte de la nourriture traditionnelle joue un rôle important dans l'expression et la pratique de la culture inuite (Statistique Canada, 2006).

La récolte de la nourriture traditionnelle est une activité populaire chez les adultes inuits de tout âge mais ceux âgés de 45 à 54 ans sont les plus susceptibles d'avoir récolté de la nourriture traditionnelle. Environ 79 % des Inuits âgés de 45 à 54 ans ont récolté ce genre d'aliments au cours de l'année précédente, comparativement à 71 % des Inuits âgés de 55 ans et plus. Les jeunes inuits étaient moins susceptibles que les aînés d'en avoir récolté. En 2001, environ les deux tiers (65 %) des Inuits âgés de 15 à 24 ans avaient récolté de la nourriture traditionnelle. Les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d'avoir récolté de tels aliments.

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Les aînés inuits des régions arctiques font du bénévolat pour des groupes ou des organismes communautaires

Il existe peu de données sur les tendances du bénévolat chez les Autochtones, mais l'EAPA de 2001 fournit un aperçu des tendances du bénévolat chez les Inuits vivant dans les régions arctiques10.

En 2001, environ 39 % des adultes inuits de l'Arctique ont déclaré avoir fait du bénévolat pour des groupes ou des organismes communautaires pendant l'année. Selon des études sur les tendances du bénévolat dans la population générale, le bénévolat tend à augmenter, passant de faible pendant l'adolescence et au début de l'âge adulte, pour atteindre un sommet à la fin de la quarantaine et dans la cinquantaine, avant de diminuer par la suite (Selbee et al., 2001). Cette tendance du bénévolat se reflète chez les Inuit vivant dans l'Arctique. Plus de la moitié (52 %) de tous les Inuits âgés de 45 à 54 ans ont fait du bénévolat, comparativement à 44 % de ceux âgés de 55 ans et plus, à 40 % de ceux âgés de 25 à 40 ans et à 31 % de ceux âgés de 15 à 24 ans.

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La situation des particuliers et le logement

Pour élever des enfants dans la joie et la santé, il faut avoir des maisons confortables, de l'eau propre, un coin tranquille pour étudier, etc.

-La Commission royale sur les peuples autochtones,
1996a : 371

Dans la présente partie, nous examinons la situation des particuliers, y compris l'état matrimonial des aînés autochtones, le temps qu'ils passent avec leurs petits-enfants et le soutien social dont ils disposent. La majeure partie de cette section porte sur l'importante question du logement chez les aînés autochtones, y compris le caractère adéquat du logement, le surpeuplement et la qualité de l'eau.

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Plus d'un aîné autochtone sur trois est veuf

En 2001, la plupart des aînés autochtones âgés de 65 ans et plus étaient mariés (43 %) ou veufs (34 %). Environ 12 % des aînés autochtones étaient séparés ou divorcés. Seulement 11 % d’entre eux ne s’étaient jamais mariés, comparativement à près de la moitié des Autochtones âgés de 25 à 44 ans. Le pourcentage de ceux qui étaient veufs était plus de cinq fois plus élevé chez les aînés âgés de 45 à 64 ans que la population des aînés de 65 ans et plus – de 6 % à 34 % (graphique 6.17).

Graphique 6.17 Union légitime, Autochtones âgés de 25 ans et plus, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.17 Union légitime, Autochtones âgés de 25 ans et plus, Canada, 2001

En 2001, la vaste majorité des aînés inuits (84 %) vivaient avec des membres de leur famille11 au lieu de vivre seuls ou avec des personnes non apparentées. À titre de comparaison, 71 % des aînés indiens de l'Amérique du Nord, 65 % des aînés métis et 69 % des aînés non autochtones étaient dans cette situation (tableau 6.9).

Tableau 6.9 Situation des personnes âgées de 65 ans ou plus dans la famille, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.9 Situation des personnes âgées de 65 ans ou plus dans la famille, Canada, 2001

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Les enfants autochtones profitent du temps passé avec des aînés autochtones12

Selon l'EAPA de 2001, pour de nombreux enfants autochtones vivant hors réserve, le temps passé avec des anciens à intervalles réguliers a des résultats positifs. Selon une analyse de la participation aux activités parascolaires des enfants autochtones vivant hors réserve et âgés de 6 à 14 ans, même si les sports étaient l'activité la plus populaire chez les enfants autochtones (environ 71 % d'entre eux ont pris part à une activité sportive au moins une fois par semaine), le temps passé avec des anciens (34 %) venait en deuxième position. Venaient ensuite les arts et la musique (31 %), ainsi que les clubs ou groupes de jeunes, de tambour et de danse (30 %). Environ 21 % des enfants autochtones vivant hors réserve apportaient une aide non rémunérée à la communauté ou à l'école au moins une fois par semaine (Statistique Canada, 2004a).

L'enquête a démontré que le rendement scolaire des enfants autochtones vivant hors réserve et qui pratiquaient souvent des activités parascolaire affichait des écarts considérables par rapport à ceux qui en faisaient rarement ou jamais. Environ la moitié (47 %) des enfants autochtones vivant hors réserve qui passaient du temps avec des anciens au moins quatre fois par semaine réussissaient très bien à l'école. Parmi ceux qui passaient rarement ou ne passaient jamais de temps avec des anciens, 38 % réussissaient très bien (Statistique Canada, 2004a).

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La majorité des aînés autochtones vivant hors réserve ont dit avoir des sources de soutien social13

Dans l'EAPA de 2001, on a posé une série de questions sur les formes de soutien social dont disposaient les Autochtones. En particulier, les répondants devaient indiquer à quel intervalle les formes de soutien suivantes leur étaient offertes lorsqu'ils en avaient besoin :

  • une personne qui pouvait les écouter lorsqu'ils avaient besoin de parler;
  • une personne sur qui compter lorsqu'ils avaient besoin de conseils;
  • une personne pour les emmener voir le médecin lorsqu'ils en avaient besoin;
  • une personne pour leur témoigner de l'amour et de l'affection;
  • une personne avec qui passer du bon temps;
  • une personne à qui se confier ou à qui parler d'eux ou de leurs problèmes;
  • une personne à rencontrer pour relaxer;
  • une personne avec qui faire quelque chose d'agréable.

Dans tous les groupes d'âge, la vaste majorité des Autochtones âgés de 15 ans et plus vivant hors réserve ont dit disposer de ce genre de soutien « en tout temps » ou « la plupart du temps ».

Néanmoins, les aînés étaient légèrement moins susceptibles que les Autochtones plus jeunes de déclarer avoir ce genre de soutien. Par exemple, 80 % des Autochtones vivant hors réserve et âgés de 25 à 54 ans ont dit avoir une personne qui les écoutait lorsqu'ils en avaient besoin « tout le temps » ou « la plupart du temps », comparativement à 70 % des aînés autochtones de 65 ans et plus vivant hors réserve (tableau 6.10).

Tableau 6.10 Certains indicateurs de soutien social, par groupe d'âge, population autochtone de 15 ans ou plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.10 Certains indicateurs de soutien social, par groupe d'âge, population autochtone de 15 ans ou plus, hors réserve, Canada, 2001

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De nombreux aînés autochtones vivent dans des maisons qui ont besoin de réparations importantes

Les Autochtones au Canada ont des conditions de logement moins bonnes que les non-Autochtones. En 2001, 22 % des aînés autochtones vivaient dans une maison qui avait besoin de réparations importantes, comparativement à 6 % des aînés non autochtones. Près de un aîné autochtone sur quatre vivant en région rurale habitait un logement qui nécessitait des réparations importantes, tout comme plus de un aîné autochtone sur trois vivant dans une réserve. Même si ceux qui vivaient dans des régions urbaines étaient les moins susceptibles de vivre dans des maisons qui avaient besoin de réparations importantes parmi tous les lieux de résidence, plus de un aîné autochtone sur dix vivant en région urbaine vivait dans une maison qui avait besoin de réparations importantes (graphique 6.18).

Graphique 6.18 Pourcentage des aînés âgés de 65 ans et plus et vivant dans une maison ayant besoin de réparations importantes, par lieu de résidence, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.18 Pourcentage des aînés âgés de 65 ans et plus et vivant dans une maison ayant besoin de réparations importantes, par lieu de résidence, Canada, 2001

En 2001, il y avait peu de variation entre les groupes d'âge quant aux proportions de personnes vivant dans des maisons qui avaient besoin de réparations importantes. Or, de la même manière, les Autochtones étaient plus susceptibles que les non-Autochtones de vivre dans une maison nécessitant des réparations importantes dans chacun des groupes d'âge (tableau 6.11).

Tableau 6.11 Pourcentage qui vivent dans des maisons qui ont besoin de réparations importantes, par groupe autochtone, groupe d'âge et région de résidence, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.11 Pourcentage qui vivent dans des maisons qui ont besoin de réparations importantes, par groupe autochtone, groupe d'âge et région de résidence, Canada, 2001

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Un Autochtone sur trois dit que l'eau est contaminée dans le Grand Nord

Une source sûre d'eau potable est fondamentale à la santé. La contamination de l'eau découlant des activités agricoles, des décharges industrielles et ainsi de suite peut causer de nombreux problèmes de santé aux adultes et aux enfants.

Dans l'EAPA de 2001, 16 % des Autochtones des régions urbaines ont déclaré que leur eau était contaminée à certains moments de l'année. Pour les Autochtones vivant en milieu rural hors réserve, les chiffres sont légèrement supérieurs, soit 19 %. Toutefois, la situation des Inuits vivant dans le Grand Nord est un peu différente. Dans l'ensemble, 34 % des Inuits vivant dans l'Arctique canadien ont déclaré que leur eau était contaminée à certains moments de l'année. Mais il existe des écarts entre les régions inuites. Par exemple, la contamination de l'eau est un problème important au Nunavik (dans le nord du Québec), où 73 % des Inuits ont dit que leur eau était contaminée à certains moments de l'année. Il en est de même de 33 % dans les communautés inuites du Labrador, 29 % dans la région de l'Inuvialuit et 21 % au Nunavut.

En outre, selon l'EAPA de 2001, la majorité des Autochtones vivant en région urbaine et rurale avaient confiance dans la salubrité de l'eau qu'ils buvaient. Moins de 15 % de ceux vivant en région urbaine et rurale pensaient que l'eau dans leur maison n'était pas potable. Comme pour la contamination de l'eau, la salubrité de l'eau était davantage un problème pour certains Inuits du Grand Nord. Environ 18 % des Inuits de l'Arctique canadien ont dit que l'eau dans leur maison n'était pas potable, mais la proportion variait d'une région à l'autre. Environ 37 % des Inuit du Nunavik ont dit que l'eau n'était pas potable dans leur maison, comparativement à 16 % dans la région d'Inuvialuit, à 13 % dans le Nunavut et à 12 % dans les communautés inuites du Labrador.

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Le surpeuplement

De mauvaises conditions de logement peuvent être liées à une foule de problèmes de santé. Par exemple, le surpeuplement peut entraîner la transmission de maladies infectieuses telles que la tuberculose et l'hépatite A et augmenter le risque de blessures, de problèmes de santé mentale, de tensions familiales et de violence familiale (Santé Canada, 1999). Aux fins de la présente analyse, un logement est considéré être surpeuplé s'il y a plus de 1,0 personne par pièce.

En 2001, environ 9 % des aînés autochtones vivaient dans des maisons surpeuplées, comparativement à 2 % des aînés non autochtones. Dans les réserves, 15 % des aînés autochtones vivaient dans des maisons surpeuplées (graphique 6.19).

Graphique 6.19 Personnes vivant dans des maisons surpeuplées, aînés âgés de 65 ans et plus, par lieu de résidence, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.19 Personnes vivant dans des maisons surpeuplées, aînés âgés de 65 ans et plus, par lieu de résidence, Canada, 2001

Parmi les groupes autochtones, les aînés inuits étaient bien plus susceptibles de vivre dans des maisons surpeuplées que les aînés IAN et métis, 24 % par rapport à 10 % et 4 % (tableau 6.12).

Tableau 6.12 Personnes âgées de 65 ans ou plus qui vivent dans des maisons surpeuplées, par groupe autochtone, Canada, région de résidence, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.12 Personnes âgées de 65 ans ou plus qui vivent dans des maisons surpeuplées, par groupe autochtone, Canada, région de résidence, 2001

Les personnes plus jeunes étaient plus susceptibles de vivre dans des maisons surpeuplées que les plus âgées, qu'il s'agisse d'Autochtones ou de non-Autochtones. Les Autochtones étaient bien plus susceptibles de vivre dans des maisons surpeuplées que les non-Autochtones de tous les groupes d'âge. En 2001, 9 % des aînés autochtones âgés de 65 ans et plus et 10 % des personnes âgées de 55 à 64 ans vivaient dans des maisons surpeuplées, comparativement à 2 % et 3 % de leurs homologues non autochtones (graphique 6.20).

Graphique 6.20 Pourcentage des personnes vivant dans des maisons surpeuplées, par groupe d'âge, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.20 Pourcentage des personnes vivant dans des maisons surpeuplées, par groupe d'âge, Canada, 2001

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La santé et le bien-être des aînés autochtones (vivant hors réserve)

Des recherches ont démontré que de nombreux facteurs influent sur la manière dont les gens décrivent leur état de santé, y compris leur âge, leur sexe et la présence de problèmes de santé chroniques. En outre, il existe un lien positif solide entre l'état de santé et les facteurs socioéconomiques, comme le fait d'avoir un niveau de scolarité élevé et d'occuper un emploi. Cette approche de la mesure de la santé - c'est-à-dire une approche pluridimensionnelle qui tient compte de l'apport des facteurs économiques, sociaux, psychologiques et physiques sur la santé - est communément appelée « cadre des déterminants de la santé ». Il existe des parallèles entre le cadre des déterminants de la santé et les notions autochtones traditionnelles du bien-être (Scott, 1998). Par exemple, certains peuples autochtones parlent du cercle d'influences, symbole de guérison holistique qui englobe les aspects physique, mental, émotionnel et spirituel de la santé. Le monde naturel est également un élément clé du bien-être en raison des connexions intrinsèques et des interrelations entre les gens et l'environnement où ils vivent. Le bien-être découle de l'équilibre et de l'harmonie entre ces éléments. Selon ces deux approches, la santé est bien plus que la simple absence de problèmes de santé et de maladie.

La présente partie porte sur la manière dont les aînés autochtones vivant hors réserve ont décrit leur état de santé et examine certains des facteurs qui influent sur cette déclaration de la santé. Tout particulièrement, on y examine l'âge, le revenu, le niveau de scolarité, les problèmes de santé chroniques et les comportements liés à la santé tels que le tabagisme et la consommation d'alcool. Il est important de mentionner que les Autochtones vivant dans des réserves/communautés des Premières nations ne sont pas inclus dans cette analyse.

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Les aînés autochtones vivant hors réserve sont moins susceptibles de dire être en « excellente ou très bonne » santé que les Autochtones plus jeunes

Le fait de demander aux gens si leur santé est excellente, très bonne, bonne, passable ou mauvaise dans les enquêtes sur la santé s'est avéré être un indicateur fiable qui permet d'évaluer la santé de façon positive par opposition à la simple absence de maladie et c'est une méthode qui surmonte les obstacles culturels (Santé Canada, 2003; Shields et al., 2001). Selon l'EAPA de 2001, la probabilité de dire être en « excellente ou très bonne » santé diminue avec l'âge chez les Autochtones vivant hors réserve. Alors que plus de la moitié (56 %) des Autochtones âgés de 25 à 54 ans ont dit être en « excellente ou très bonne » santé, seulement 38 % de ceux âgés de 55 à 64 ans, 24 % de ceux de 65 à 74 ans et 22 % de ceux de 75 ans et plus en ont dit autant. À l'inverse, un pourcentage plus élevé de membres des groupes d'âge plus avancés ont dit que leur santé était « passable ou mauvaise » (graphique 6.21).

Graphique 6.21 État de santé autodéclaré, Autochtones de 25 ans et plus, par groupe d'âge, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.21 État de santé autodéclaré, Autochtones de 25 ans et plus, par groupe d'âge, hors réserve, Canada, 2001

Les Autochtones ont tendance à dire que leur niveau de santé est plus faible que celui des autres Canadiens. En 2001, l'écart entre les pourcentages des femmes qui ont dit avoir une « excellente ou très bonne » santé était particulièrement important. Par exemple, alors que 41 % de l'ensemble de la population féminine canadienne âgée de 65 à 74 ans a dit être en « excellente ou très bonne santé », seulement 22 % des femmes autochtones de ce groupe d'âge ont déclaré être en aussi bonne santé (graphique 6.22).

Graphique 6.22 Pourcentage des Autochtones vivant hors réserve et de l'ensemble de la population canadienne âgée de 25 ans et plus ayant déclaré être en excellente ou très bonne santé, 2000 et 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.22 Pourcentage des Autochtones vivant hors réserve et de l'ensemble de la population canadienne âgée de 25 ans et plus ayant déclaré être en excellente ou très bonne santé, 2000 et 2001

En 2001, des pourcentages semblables d'Indiens de l'Amérique du Nord, de Métis et d'Inuits ont dit être en « excellente ou très bonne » santé dans chacun des groupes d'âge. Même si les Indiens de l'Amérique du Nord, les Métis et les Inuits ont déclaré des niveaux semblables de santé « excellente ou très bonne », il existe des différences entre les groupes qui ont dit que leur santé était « bonne » ou « passable ou mauvaise ». Tout particulièrement, les Inuits étaient plus susceptibles de dire que leur santé était « bonne » que les autres groupes.

Graphique 6.23 État de santé autodéclaré, Indiens de l'Amérique du Nord, 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.23 État de santé autodéclaré, Indiens de l'Amérique du Nord, 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001


Graphique 6.24 État de santé autodéclaré, Métis, 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.24 État de santé autodéclaré, Métis, 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001


Graphique 6.25 État de santé autodéclaré, Inuit, 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.25 État de santé autodéclaré, Inuit, 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001

Dans chacun des groupes autochtones, les femmes et les hommes ont déclaré des niveaux semblables de santé excellente ou très bonne. Les hommes et les femmes indiens(nes) âgés de 55 à 64 ans font exception. Dans ce groupe d'âge, 48 % des hommes ont dit que leur santé était excellente ou très bonne, comparativement à 26 % des femmes (écart statistiquement significatif) (graphique 6.26).

Graphique 6.26 Pourcentage des Autochtones âgés de 25 ans et plus qui ont dit avoir une santé excellente ou très bonne, par groupe autochtone et sexe, Canada, hors réserve, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.26 Pourcentage des Autochtones âgés de 25 ans et plus qui ont dit avoir une santé excellente ou très bonne, par groupe autochtone et sexe, Canada, hors réserve, 2001

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L'arthrite ou le rhumatisme est le problème de santé chronique le plus couramment déclaré par les aînés autochtones vivant hors réserve

Selon l'EAPA de 2001, la vaste majorité des aînés autochtones vivant hors réserve (87 %) ont actuellement au moins un problème de santé chronique. Les problèmes de santé chroniques les plus couramment déclarés par les aînés autochtones vivant hors réserve étaient : l'arthrite et le rhumatisme (53 %), les cardiopathies (50 %), l'hypertension (42 %), le diabète (22 %) et les maux d'estomac ou les ulcères intestinaux (16 %). L'arthrite ou le rhumatisme était le problème de santé chronique déclaré par le plus grand pourcentage de femmes (58 %) et les cardiopathies venaient en tête de liste chez les hommes autochtones (54 % des hommes autochtones âgés de 65 ans et plus) (tableau 6.13).

Tableau 6.13 Pourcentage qui ont certains problèmes de santé chroniques, 65 ans ou plus, population autochtone hors réserve et ensemble de la population canadienne, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.13 Pourcentage qui ont certains problèmes de santé chroniques, 65 ans ou plus, population autochtone hors réserve et ensemble de la population canadienne, 2001

En 2001, les aînés inuits ont déclaré des niveaux de problèmes de santé chroniques inférieurs aux aînés indiens de l'Amérique du Nord et Métis. Par exemple, un diagnostic d'arthrite ou de rhumatisme a été posé chez plus de la moitié des aînés indiens de l'Amérique du Nord (57 %) et la moitié des aînés métis (50 %), comparativement à 32 % des aînés inuits. On a également constaté de grands écarts entre le diagnostic de cardiopathies : ce diagnostic a été posé chez 52 % des aînés indiens de l'Amérique du Nord et 50 % des aînés métis, comparativement à 26 % des aînés inuits (tableau 6.14). Ces écarts sont peut-être en partie attribuables à l'accès limité à des professionnels de la santé dans les régions de l'Arctique où vivent la plupart des aînés inuits. En d'autres termes, il se peut que de nombreux problèmes de santé chroniques ne soient pas diagnostiqués chez les aînés inuits.

Tableau 6.14 Pourcentage qui ont certains problèmes de santé chroniques, populations d'Indiens de l'Amérique du Nord, de Métis et d'Inuit, 65 ans ou plus, hors réserve, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.14 Pourcentage qui ont certains problèmes de santé chroniques, populations d'Indiens de l'Amérique du Nord, de Métis et d'Inuit, 65 ans ou plus, hors réserve, 2001

Il n'est pas surprenant de constater que les personnes ayant des problèmes de santé chroniques ont tendance à dire que leur santé est moins bonne que celles qui en n'ont pas. Cela est vrai pour tous les groupes d'âge, non seulement pour les aînés. Par exemple, plus de la moitié des aînés autochtones vivant hors réserve chez qui aucun problème de santé chronique n'avait été diagnostiqué ont dit que leur santé était « excellente ou très bonne ». À titre de comparaison, environ seulement un aîné autochtone vivant hors réserve sur cinq chez qui un problème de santé chronique avait été diagnostiqué a dit être en « excellente ou très bonne » santé (graphique 6.27).

Graphique 6.27 Pourcentage de ceux qui ont déclaré être en excellente ou très bonne santé, par problèmes de santé chroniques, Autochtones âgés de 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.27 Pourcentage de ceux qui ont déclaré être en excellente ou très bonne santé, par problèmes de santé chroniques, Autochtones âgés de 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001

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Environ 70 % des aînés autochtones vivant hors réserve ont déclaré avoir une incapacité

Des problèmes à entendre, à voir, à communiquer, à marcher, à monter des escaliers, à se pencher, à apprendre ou à faire des activités semblables peuvent restreindre les activités quotidiennes, tant à la maison qu'à l'extérieur. Ces limitations d'activités et de participation peuvent avoir une incidence profonde sur la vie des gens et influer sur leur mobilité, leur autonomie, leur emploi, leur niveau de revenu, leurs loisirs et leur bien-être psychologique (Statistique Canada, 2004b). Les répondants qui ont déclaré ce genre de limitations d'activités ou de participation lors de l'EAPA de 2001 étaient considérés avoir une incapacité14. Les lecteurs devraient noter qu'on ne peut, grâce à ces questions, déterminer le type ou la gravité de l'incapacité. À l'examen de plusieurs constatations d'enquête, on a remarqué que différentes enquêtes donnaient des taux de prévalence de l'incapacité différents (Rietschlin et al., 2004); par conséquent, les constatations de la présente partie ne sont pas directement comparables à d'autres résultats d'enquête15.

Selon l'EAPA de 2001, les incapacités sont plus fréquentes chez les Autochtones âgés de 65 ans et plus que chez ceux âgés de 55 à 64 ans. En 2001, 70 % des aînés autochtones ont dit avoir une incapacité, comparativement à 55 % des adultes autochtones âgés de 55 à 64 ans. Les taux d'incapacité des Indiens de l'Amérique du Nord, des Métis et des Inuits âgés de 55 ans et plus étaient semblables (graphique 6.28).

Graphique 6.28 Pourcentage des Autochtones ayant déclaré avoir une incapacité, 55 ans et plus, par groupe autochtone, Canada, hors réserve, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.28 Pourcentage des Autochtones ayant déclaré avoir une incapacité, 55 ans et plus, par groupe autochtone, Canada, hors réserve, 2001

Selon les constatations de l'EAPA de 2001, ceux qui avaient une incapacité ont déclaré des niveaux de santé inférieurs à ceux qui n'avaient pas d'incapacité. Par exemple, parmi les aînés autochtones vivant hors réserve qui ont déclaré avoir une incapacité, 18 % ont dit que leur santé était « excellente ou très bonne ». À titre de comparaison, 40 % des aînés autochtones vivant hors réserve et n'ayant pas d'incapacité ont dit être en « excellente ou très bonne » santé (graphique 6.29). À l'inverse, un pourcentage plus élevé d'aînés autochtones ayant une incapacité ont dit que leur santé était « passable ou mauvaise » que les aînés autochtones n'ayant pas d'incapacité, soit 51 % comparativement à 23 % (graphique 6.30).

Graphique 6.29 État de santé autodéclaré excellent ou très bon, par présence de limitations d'activités, Autochtones, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.29 État de santé autodéclaré excellent ou très bon, par présence de limitations d'activités, Autochtones, hors réserve, Canada, 2001


Graphique 6.30 État de santé autodéclaré comme étant passable ou mauvais, par présence de limitations d'activités, Autochtones âgés de 55 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.30 État de santé autodéclaré comme étant passable ou mauvais, par présence de limitations d'activités, Autochtones âgés de 55 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001

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Le fait de vivre sous le seuil de faible revenu a une incidence sur la santé de certains aînés autochtones

Des preuves démontrent que les personnes dont le statut socioéconomique est plus élevé ont tendance à dire être en meilleure santé que celles dont le niveau socioéconomique est inférieur (Shields et al., 2001). Le niveau de revenu est un indicateur du statut socioéconomique. Bien que le niveau de revenu puisse en dire long sur le mode de vie d'une personne, tout spécialement si elle fait partie d'une catégorie de faible revenu, il est important de se rappeler que, dans certaines régions du Canada, il existe une économie traditionnelle parallèle à l'économie basée sur les salaires. Par exemple, dans les régions de l'Arctique, de nombreux Inuits comptent sur des activités de récolte qui, non seulement améliorent leur situation économique, mais encore, ont une importance culturelle (Statistique Canada, 2006). Ces activités ne sont pas nécessairement indiquées dans les données conventionnelles sur le revenu. Cela dit, pour de nombreux aînés autochtones, le niveau de revenu reflète un aspect important de la santé et du bien-être.

Conformément aux constatations bien documentées qui indiquent que le statut socioéconomique est lié à l'état de santé, dans l'EAPA de 2001, on a observé que les membres de familles à faible revenu et les personnes ayant un faible revenu dans chacun des groupes d'âge des Autochtones vivant hors réserve déclaraient un niveau de santé inférieur. En règle générale, l'autoévaluation de l'état de santé est plus élevé chez les personnes plus jeunes que dans les groupes plus âgés; toutefois, certains aînés vivant hors réserve qui vivaient au dessus du seuil de faible revenu (SFR) ont déclaré être en meilleure santé que les membres de groupes d'âge plus jeunes qui vivaient sous le SFR. Par exemple, alors que 26 % des aînés autochtones âgés de 65 ans et plus et n'ayant pas de faible revenu ont dit être en « excellente ou très bonne » santé, seulement 22 % des adultes autochtones de 55 à 64 ans et ayant un faible revenu ont dit de même (graphique 6.31).

Graphique 6.31 Pourcentage de ceux qui ont déclaré être en excellente ou très bonne santé, par SFR, Autochtones vivant hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.31 Pourcentage de ceux qui ont déclaré être en excellente ou très bonne santé, par SFR, Autochtones vivant hors réserve, Canada, 2001

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Le niveau de scolarité est lié à l'état de santé

Des études ont démontré que le statut socioéconomique, y compris le niveau de scolarité, influe sur la santé et le bien-être. Selon une étude récente, outre certains problèmes de santé chroniques, le niveau de scolarité est l'un des facteurs déterminants qui sont étroitement liés au fait de vieillir en santé chez les adultes d'âge moyen (de 45 à 64 ans) et les aînés (de 65 ans et plus) dans la population générale (Martel, 2005).

Parmi les Autochtones vivant hors réserve, il existe un écart important entre ceux qui n'ont pas fait d'études secondaires et ceux qui ont un diplôme d'études secondaires. Seulement le quart des « personnes qui approchent de l'âge de la retraite » (âgées de 55 à 64 ans) et n'ayant pas fait d'études secondaires ont dit être en « excellente ou très bonne » santé, alors que la moitié des membres de ce groupe d'âge ayant un diplôme d'études secondaires ou supérieures a déclaré être en aussi bonne santé. La même tendance ressort chez les aînés autochtones âgés de 65 ans et plus. Alors qu'environ un aîné autochtone sur cinq n'ayant pas fait d'études secondaires a dit être en « excellente ou très bonne » santé, près de un sur trois trois ayant un diplôme d'études secondaires ou supérieures a déclaré que sa santé était « excellente ou très bonne » (graphique 6.32).

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Les aînés autochtones vivant hors réserve et recevant une forme de soutien social disent être en meilleure santé

En général, on considère que la manière dont les gens se lient aux autres et le soutien qu'ils reçoivent des personnes qui les entourent ont des répercussions sur leur bien-être (Statistique Canada, 2004c). Depuis les deux dernières décennies, de plus en plus de données laissent entendre que les personnes qui ont peu de liens sociaux courent un plus grand risque de décéder, même lorsque l'âge, les limitations physiques, la maladie et le statut socioéconomique sont pris en compte (Wilkins, 2003).

En général, les aînés autochtones vivant hors réserve qui avaient accès à une forme de soutien social « tout le temps ou la plupart du temps » étaient plus susceptibles de dire que leur santé était « excellente ou très bonne » que ceux qui n'avaient pratiquement pas accès à ce genre de soutien. Par exemple, environ un aîné autochtone sur quatre qui a dit avoir une personne qui lui témoignait de l'amour et de l'affectation « toujours ou la plupart du temps » a déclaré être en excellente ou très bonne santé. À titre de comparaison, moins de un aîné autochtone sur dix qui a déclaré avoir une personne qui lui témoignait de l'amour et de l'affection « presque jamais » a dit être en excellente ou très bonne santé. En outre, les aînés autochtones qui n'avaient pratiquement pas accès à une forme de soutien étaient plus susceptibles de dire que leur santé était passable ou mauvaise que les autres aînés autochtones en général et que les aînés autochtones qui avaient des sources de soutien « toujours ou la plupart du temps » (tableau 6.15).

Tableau 6.15 État de santé autoévalué selon l'accès au soutien social, Autochtones âgés de 65 ans ou plus, Canada, hors réserve, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.15 État de santé autoévalué selon l'accès au soutien social, Autochtones âgés de 65 ans ou plus, Canada, hors réserve, 2001

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Comparativement à leurs homologues plus jeunes, les aînés autochtones vivant hors réserve sont moins susceptibles de fumer

Le tabagisme est le facteur de risque le plus important lié aux maladies chroniques et demeure la première cause de décès évitable au Canada (Shields, 2004). Les tendances du tabagisme dans la population canadienne en général démontrent que les personnes qui fument sont pour la plupart des fumeurs quotidiens; cette tendance vaut également pour les Autochtones vivant hors réserve. En 2001, 47 % des Autochtones vivant hors réserve et âgés de 25 ans et plus ont déclaré fumer actuellement, 39 % étaient des fumeurs quotidiens et 8 %, des fumeurs occasionnels. À titre de comparaison, 22 % de l'ensemble de la population canadienne âgée de 25 ans et plus a déclaré fumer tous les jours et 4 %, à l'occasion (ESCC de 2000/2001). Parmi les aînés âgés de 65 ans et plus, 24 % des aînés autochtones vivant hors réserve ont dit être des fumeurs quotidiens, comparativement à 10 % de l'ensemble des aînés canadiens.

En 2001, plus d'un aîné indien de l'Amérique du Nord vivant hors réserve sur cinq (22 %) était un fumeur quotidien, comparativement à 36 % des Indiens de l'Amérique du Nord âgés de 45 à 64 ans et à 41 % des Indiens de l'Amérique du Nord âgés de 25 à 44 ans (graphique 6.32).

Graphique 6.32 Tabagisme, Indiens de l'Amérique du Nord âgés de 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.32 Tabagisme, Indiens de l'Amérique du Nord âgés de 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001

Parmi les Métis, 24 % des aînés étaient des fumeurs quotidiens, comparativement à 34 % des personnes âgées de 45 à 64 ans et à 42 % de celles âgées de 25 à 44 ans (graphique 6.33).

Graphique 6.33 Tabagisme, Métis âgés de 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Chapitre 6.33 Tabagisme, Métis âgés de 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001

La fréquence du tabagisme est particulièrement élevée chez les Inuits. Comme chez les Indiens de l'Amérique du Nord et les Métis, toutefois, la fréquence des aînés inuits qui sont des fumeurs quotidiens est inférieure aux autres groupes d'âge. Bien que plus de un aîné inuit sur trois (36 %) soit fumeur quotidien, environ la moitié des Inuit âgés de 45 à 64 ans sont des fumeurs quotidiens, tout comme près des deux tiers de ceux âgés de 25 à 44 ans (graphique 6.34).

Graphique 6.34 Tabagisme, Inuit âgés de 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Chapitre 6.34 Tabagisme, Inuit âgés de 25 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001

Selon l'EAPA de 2001, de nombreux aînés autochtones n'ont jamais fumé. Environ un aîné inuit sur cinq, un aîné métis sur quatre et un aîné indien de l'Amérique du Nord sur trois n'a jamais fumé.

Le fait d'arrêter de fumer est l'une des mesures les plus importantes que les fumeurs peuvent prendre pour améliorer leur santé; on a constaté que, quel que soit l'âge du fumeur, le fait d'arrêter de fumer prolonge son espérance de vie (Shields, 2004). En 2001, un nombre considérable d'aînés autochtones qui étaient des fumeurs quotidiens ou occasionnels ont déclaré qu'ils ne fumaient plus. Selon l'EAPA de 2001, environ 39 % des aînés indiens de l'Amérique du Nord qui, à un moment donné étaient des fumeurs quotidiens ou occasionnels, ont déclaré être maintenant non-fumeurs, tout comme 43 % des aînés métis et 38 % des aînés inuits. Des pourcentages plus élevés de non-fumeurs chez les aînés que chez tout autre groupe d'âge ont été enregistrés (graphiques 32, 33 et 34).

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Il y a un moins grand nombre de buveurs dans la population autochtone vivant hors réserve que dans la population générale

La majorité des Canadiens âgés de 15 ans et plus consomment de l'alcool, environ 77 % ont déclaré dans l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2003 avoir consommé de l'alcool au cours des 12 derniers mois (Tjepkema, 2004). En 2001, le pourcentage des Autochtones vivant hors réserve et âgés de 15 ans et plus qui ont dit avoir consommé de l'alcool au cours des 12 derniers mois était inférieur, soit 73 %. Le pourcentage de non-buveurs parmi les Autochtones vivant hors réserve augmente avec chaque groupe d'âge. Par exemple, alors qu'environ un Autochtone âgé de 25 à 54 ans sur quatre (23 %) a dit ne pas avoir consommé d'alcool au cours des 12 derniers mois, plus de la moitié (52 %) des aînés autochtones ont dit ne pas en avoir consommé (graphique 6.35).

Graphique 6.35 Pourcentage des Autochtones âgés de 25 ans et plus qui ont consommé de l'alcool au cours des 12 derniers mois, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.35 Pourcentage des Autochtones âgés de 25 ans et plus qui ont consommé de l'alcool au cours des 12 derniers mois, hors réserve, Canada, 2001

La majorité des aînés indiens de l'Amérique du Nord vivant hors réserve ne boivent pas : 54 % des hommes et 60 % des femmes ont dit ne pas avoir consommé d'alcool au cours des douze derniers mois. Environ une Indienne de l'Amérique du Nord âgée de 65 ans et plus sur cinq était une buveuse habituelle (au moins une consommation par mois) et 18 % des indiens de l'Amérique du Nord de ce groupe ont déclaré être des buveuses occasionnelles (moins d'une consommation par mois). À titre de comparaison, 38 % des hommes indiens de l'Amérique du Nord ont dit être des buveurs habituels et 8 %, des buveurs occasionnels (tableau 6.16).

Tableau 6.16 Profil de consommation d'alcool, par sexe et groupe d'âge, Indiens de l'Amérique du Nord, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.16 Profil de consommation d'alcool, par sexe et groupe d'âge, Indiens de l'Amérique du Nord, hors réserve, Canada, 2001

On a constaté des tendances semblables chez les aînés métis. La moitié des Métisses âgées de 65 ans et plus ont dit ne pas consommer d'alcool, comparativement à 40 % de leurs homologues masculins. Environ une aînée métisse sur quatre a dit être une buveuse habituelle (au moins une consommation par mois) et 22 % d'entre elles ont dit être des buveuses occasionnelles (moins d'une consommation par mois). À titre de comparaison, 40 % des hommes métis âgés de 65 ans et plus ont déclaré être des buveurs habituels et 16 %, des buveurs occasionnels (tableau 6.17).

Tableau 6.17 Profil de consommation d'alcool, par sexe et groupe d'âge, Métis, hors réserve, Canada,  2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.17 Profil de consommation d'alcool, par sexe et groupe d'âge, Métis, hors réserve, Canada, 2001

Comme pour les Indiens de l'Amérique du Nord et les Métis, les Inuits vivant dans l'Arctique canadien et faisant partie des groupes d'âge plus avancé étaient moins susceptibles que leurs homologues plus jeunes de consommer de l'alcool. En 2001, 52 % des Inuit âgés de 45 ans et plus et vivant dans des régions de l'Arctique n'ont pas consommé d'alcool au cours des 12 derniers mois, comparativement à 28 % des Inuits âgés de 25 à 44 ans. Les femmes inuites étaient moins susceptibles d'en consommer que les hommes16 (tableau 6.18).

Tableau 6.18 Consommation d'alcool au cours des 12 derniers mois, adultes inuits de 25 ans ou plus, régions de l'Arctique, hors réserve, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 6.18 Consommation d'alcool au cours des 12 derniers mois, adultes inuits de 25 ans ou plus, régions de l'Arctique, hors réserve, 2001

Selon de nombreuses études, la consommation modérée d'alcool protège contre certaines maladies. En fait, des études ont démontré que les aînés canadiens qui n'ont jamais consommé d'alcool avait un plus grand risque de perdre leur bonne santé que les aînés qui étaient des buveurs ou qui en avaient été (Naimi, 2005) et que la consommation régulière d'alcool peut aider à réduire la probabilité de développer certaines maladies (Martel et al., 2005). Or, la consommation abusive d'alcool s'avère être plus problématique.

La consommation abusive d'alcool se définit comme le fait d'avoir pris au moins cinq consommations à une occasion au moins une fois par mois au cours des 12 derniers mois. Les aînés autochtones sont bien moins susceptibles que leurs homologues plus jeunes d'être de grands buveurs. En 2001, 17 % des aînés autochtones âgés de 65 ans et plus et vivant hors réserve ont dit être de grands buveurs, tout comme 19 % des Autochtones âgés de 55 à 64 ans et 28 % des Autochtones de 25 à 54 ans. Dans l'ensemble de la population, 5 % des aînés âgés de 65 ans et plus ont dit être de grands buveurs.

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Les contacts avec des professionnels de la santé varient selon le lieu de résidence

L'Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 a démontré que l'accès à des professionnels de la santé variait selon le lieu de résidence. Par exemple, les Autochtones des régions de l'Arctique ont moins de contact avec des médecins de famille et des omnipraticiens que les Autochtones vivant dans des régions urbaines et rurales. Les Autochtones de l'Arctique canadien sont plus susceptibles d'être en contact avec une infirmière que d'autres professionnels de la santé, ce qui est peut-être l'indice des types de professionnels de la santé qui sont accessibles dans le Grand Nord. En 2001, alors que seulement 43 % des Autochtones âgés de 15 ans et plus vivant dans les régions de l'Arctique ont dit être en contact avec un médecin ou un omnipraticien, 58 % ont déclaré être en contact avec une infirmière (graphique 6.36).

Graphique 6.36 Contact avec des professionnels de la santé, Autochtone âgés de 15 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.36 Contact avec des professionnels de la santé, Autochtone âgés de 15 ans et plus, hors réserve, Canada, 2001

Parmi les Autochtones vivant hors réserve, ceux des groupes d'âge plus avancé étaient plus susceptibles d'être en contact avec un médecin de famille ou un omnipraticien. Bien que 72 % des Autochtones âgés de 25 à 54 ans vivant hors réserve aient déclaré avoir consulté un médecin de famille ou lui avoir parlé au téléphone de leur santé physique, émotionnelle ou mentale au cours des 12 derniers mois, 86 % des aînés autochtones âgés de 65 ans et plus en ont fait de même.

Graphique 6.37 Contact avec un médecin de famille ou un omnipraticien au cours des 12 derniers mois, Autochtones, hors réserve, Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 6.37 Contact avec un médecin de famille ou un omnipraticien au cours des 12 derniers mois, Autochtones, hors réserve, Canada, 2001


Notes:

  1. Par Vivian O'Donnell et Adriana Ballardin.
  2. Une région métropolitaine de recensement est un territoire formé d'une ou de plusieurs municipalités voisines les unes des autres qui sont situées autour d'un grand centre urbain. Pour former une région métropolitaine de recensement, le centre urbain doit compter au moins 100 000 habitants.
  3. Sont également exclues des chiffres les personnes qui ont fréquenté des pensionnats et qui vivaient à l'extérieur du pays, celles qui vivaient dans des établissements tels que des hôpitaux et des prisons, et celles qui n'ont pas déclaré être d'origine ou d'ascendance autochtone. Selon les données de l'EAPA de 2001 et du recensement, le nombre total de personnes (dans les réserves et à l'extérieur) qui sont toujours vivantes et qui ont fréquenté un pensionnat est estimé entre 80 000 et 90 000.
  4. Les données pour les Autochtones qui ont fréquenté un pensionnat s'appliquent à ceux vivant hors réserve, à l'exception des Territoires du Nord-Ouest où les Autochtones vivant dans des réserves et à l'extérieur sont inclus.
  5. Les titres d'études postsecondaires incluent les certificats et diplômes d'école de métiers ou de collège, les certificats ou diplômes universitaires inférieurs au baccalauréat, ainsi que les grades universitaires du baccalauréat et supérieurs
  6. Les données de cette partie renvoient à la population d'ascendance autochtone.
  7. Bien qu'il y ait d'autres moyens de se brancher à Internet (téléphones cellulaires, par exemple), la majorité des utilisateurs d'Internet ont employé un ordinateur.
  8. Le revenu médian quelque peu supérieur des aînés inuits s'explique en partie par le supplément versé à certains aînés inuits par le gouvernement du territoire ou l'organisme de revendications territoriales. Ce supplément peut aider les personnes vivant dans l'Arctique à s'acquitter du coût élevé qu'elles paient pour des articles tels que la nourriture, les vêtements et l'essence.
  9. Pour comparer les chiffres dans le temps, il faut convertir les données sur le revenu de 1995 en dollars constants de 2000 à l'aide de l'indice des prix à la consommation. C'est ce qu'on a fait en divisant le montant de 1995 par l'IPC de 1995 (104,2) et en multipliant le total par l'IPC de 2000 (113,5). Voir : Statistique Canada, 1996, Votre guide d'utilisation de l'indice des prix à la consommation (no au catalogue 62-557-XIB de Statistique Canada).
  10. Dans cet article, l'Arctique comprend le territoire du Nunavut, le Nunavik dans le nord du Québec, le Nunatsiavut au Labrador et la région d'Inuvialuit dans les Territoires du Nord-Ouest.
  11. Une famille de recensement se compose d'un couple marié ou de deux personnes vivant en union libre, avec ou sans enfants, ou d'un chef de famille monoparentale vivant avec au moins un enfant dans le même logement.
  12. Cette section renvoie uniquement aux Autochtones vivant hors réserve.
  13. Les constatations de cette partie renvoient uniquement aux Autochtones vivant hors réserve.
  14. Statistique Canada a recours à un ensemble standard de questions filtres traitant de l'incapacité dans des enquêtes et dans le Recensement où il est souhaitable d'identifier la population ayant une incapacité. La première question porte plus ou moins sur l'incapacité entendue comme étant une « limitation d'activités », tandis que la seconde porte sur l'incapacité comme « limitation de participation ». Afin de calculer le taux global de prévalence, les réponses possibles sont combinées avec une condition « ou » de telle sorte qu'en répondant à une question par l'affirmative, une personne est considérée avoir une incapacité (Rietschlin et al., 2004 : 3).
  15. Par exemple, les niveaux de limitations d'activités déclarés dans l'Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 étaient plus élevés que ceux déclarés dans le Recensement, où le même ensemble de questions figurait. Les raisons à cela peuvent inclure le contexte de l'enquête, les réponses par personne interposée, l'emplacement des questions filtres traitant de l'incapacité, ainsi que la langue/les questions culturelles. Voir une discussion des raisons pour lesquelles différentes enquêtes donnent des taux d'incapacité différents dans Rietschlin et al., 2004.
  16. À noter que des groupes d'âge différents ont été employés pour la population inuite et les populations des Indiens de l'Amérique du Nord et des Métis.


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Date de modification : 2010-03-16 Avis importants