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Un portrait des aînés au Canada

Un portrait des aînés au Canada

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Chapitre 7. Les aînés immigrants

Au Canada, les immigrants constituent un groupe très important parmi les aînés. En 2001, 29 % des personnes âgées de 65 à 74 ans et 28 % de celles âgées de 75 à 84 ans étaient immigrantes, c'est-à-dire qu'elles n'étaient pas nées au Canada ou qu'elles n'avaient pas la citoyenneté canadienne à la naissance. À titre de comparaison, les immigrants représentaient environ 17 % de la population non aînée en 2001.

Dans ce rapport, les renseignements sur les aînés immigrants ont été regroupés avec ceux des aînés qui sont nés au Canada. Toutefois, de nombreux aînés immigrants, tout spécialement les immigrants plus récents, ont des caractéristiques différentes et ont pu avoir une expérience de vie différente de celle des aînés nés au Canada. Par exemple, de nombreux immigrants qui sont maintenant des aînés n'ont pas eu le même genre d'expérience du marché du travail lorsqu'ils étaient plus jeunes (intégration tardive et emplois différents), ont dû apprendre une nouvelle langue à l'âge adulte, ont eu tendance à vivre dans des régions plus urbaines pendant leur vie et ainsi de suite. En outre, certains aînés immigrants, surtout les nouveaux arrivants, ont eu moins de temps pour épargner en vue de leur retraite et un moins grand nombre d'entre eux ont probablement droit aux prestations des régimes de retraite de l'État.

Ces différences entre les aînés immigrants et ceux nés au Canada, ainsi que d'autres, sont examinées dans le présent chapitre. Celui ci compare trois sous-groupes d'aînés : ceux qui sont nés au Canada, les immigrants de longue date et les immigrants plus récents. Sauf indication contraire, dans le texte, les nouveaux immigrants, nouveaux arrivants ou « immigrants plus récents » renvoient à ceux qui sont arrivés au Canada en 1981 ou par la suite. Bien que les données du recensement permettent de présenter en détail les renseignements sur les aînés nouvellement immigrés (c.-à-d. ceux qui sont arrivés au Canada après 1991), il n'en va pas de même pour les plus petites enquêtes telles que l'Enquête sociale générale ou l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Un autre sous-groupe qui retiendra notre attention dans ce chapitre est celui des nouveaux immigrants qui approchent de l'âge de la retraite, plus précisément les nouveaux immigrants âgés de 55 à 64 ans.

Des indicateurs présentés dans les chapitres 1 à 5 du rapport ont été choisis pour ce chapitre et incluent la santé et le bien-être, la victimisation, la sécurité financière, la retraite et la participation sociale.

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Partie A) Les données démographiques

Dans le premier chapitre, nous avons présenté des données sur les aînés immigrants. Quatre faits importants ont été soulignés dans ce chapitre : 1) une part relativement importante d'aînés sont des immigrants, mais la plupart d'entre eux sont des immigrants de longue date (graphique 7.1 et tableau 1.11 du chapitre 1); 2) chaque année, les aînés représentent une très petite part des nouveaux immigrants (par exemple, seulement 2,3 % en 2004); 3) les pays d'origine de l'immigration changent et ces changements commencent tout juste à se refléter dans les caractéristiques des immigrants âgés de 65 ans et plus (tableau 1.12 du chapitre 1); 4) il existe des variations considérables entre les dix provinces quant à la part des aînés que les immigrants représentent (par exemple, 41 % en Ontario, comparativement à 3 % à Terre-Neuve et-Labrador). Comme les immigrants en général, la vaste majorité des aînés immigrants vivent en Ontario, en Colombie-Britannique et au Québec.

Graphique 7.1 Aînés immigrants, par période d'immigration et groupe d'âge, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.1 Aînés immigrants, par période d'immigration et groupe d'âge, 2001

Dans la première partie du présent chapitre, nous présentons un supplément aux caractéristiques sociodémographiques des aînés immigrants.

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La population immigrée par groupe d'âge

La population immigrée est plus âgée que la population des non-immigrants. En 2001, environ un million ou 19 % de tous les immigrants étaient âgés de 65 ans et plus. Par contre, la proportion correspondante était de seulement 11 % chez les non-immigrants. Étant donné que la plupart des immigrants arrivent au Canada quand ils sont de jeunes adultes et que leurs enfants nés au Canada ne sont pas des immigrants, leur structure par âge est toujours susceptible d'être plus vieille que celle de la population née au Canada.

La population immigrante vieillit également (graphique 7.2), mais plus lentement que la population née au Canada. La part des immigrants composée d'aînés est passée de 17 % en 1981 à 18,9 % en 2001 (hausse de 1,9 point). À titre de comparaison, 10,8 % de la population née au Canada était âgée de 65 ans et plus en 2001, par rapport à 7,6 % en 1981 (hausse de 3,2 points).

Graphique 7.2 Répartition de l'ensemble des immigrants, par groupe d'âge, 1981 et 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.2 Répartition de l'ensemble des immigrants, par groupe d'âge, 1981 et 2001

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La proportion des hommes et des femmes parmi les aînés immigrants

Parmi les immigrants, comme dans l'ensemble de la population, les femmes représentent une proportion plus grande d'aînés que les hommes (voir les détails au chapitre 1). Toutefois, les femmes sont en moins grand nombre parmi les aînés immigrants que parmi ceux qui sont nés au Canada. En 2001, 51 % des aînés immigrants âgés de 65 à 74 ans étaient des femmes, comparativement à 53,7 % des aînés non immigrants. Il y avait aussi un léger écart chez les 75 ans et plus; dans ce groupe d'âge, 58,5 % des aînés immigrants étaient des femmes, comparativement à 61,3 % des non-immigrants.

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Les aînés immigrants dans les régions métropolitaines de recensement1

Les immigrants sont bien plus susceptibles de vivre dans de grandes régions urbaines que les non-immigrants (Schellenberg, 2004a). Il en va de même des aînés immigrants, qui sont plus susceptibles de vivre dans des régions métropolitaines de recensement (RMR) que les non-immigrants; en outre, ils sont plus susceptibles de vivre dans ces grandes régions urbaines aujourd'hui qu'il y a 20 ans. En 2001, 80 % des aînés immigrants vivaient dans l'une des 27 RMR du Canada, comparativement à 69 % en 1981. Par contre, seulement 53 % des aînés qui sont nés au Canada vivaient dans une RMR en 2001, par rapport à 48 % en 19812.

Les chances que les nouveaux immigrants vivent dans une grande région urbaine sont, relativement parlant, encore plus grandes. En 2001, 19 aînés immigrants sur 20 qui étaient au Canada depuis moins de 10 ans vivaient dans une RMR (94 %). En revanche, il en était de même de seulement 74 % de ceux qui étaient arrivés au Canada avant 1961.

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Plus des deux tiers des aînés immigrants vivent à Toronto ou Vancouver

Les aînés immigrants sont bien plus susceptibles de vivre à Toronto et à Vancouver que les non-immigrants. En 2001, 30,4 % d'entre eux vivaient à Toronto, comparativement à seulement 7,3 % des aînés nés au Canada (tableau 7.1). Les tout nouveaux immigrants étaient encore plus susceptibles de vivre dans ces deux régions métropolitaines : parmi les aînés immigrants qui sont arrivés au Canada entre 1991 et 2001, 46 % vivaient à Toronto et 22 % à Vancouver.

Tableau 7.1 Lieu de résidence, selon le statut d'immigrant et la période d'immigration, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.1 Lieu de résidence, selon le statut d'immigrant et la période d'immigration, 2001

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Près des deux tiers des aînés de Toronto sont des immigrants

Fait peu étonnant, la proportion des aînés qui sont des immigrants est bien plus grande dans certaines RMR que dans d'autres (graphique 7.3). Dans les RMR du Québec (autres que Montréal), les aînés immigrants représentaient une très faible minorité d'aînés, allant de moins de 1 % à Chicoutimi-Jonquière à 4,5 % à Sherbrooke.

Graphique 7.3 Immigrants en pourcentage des aînés, par région métropolitaine de recensement, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.3 Immigrants en pourcentage des aînés, par région métropolitaine de recensement, 2001

Par contre, les proportions d'aînés immigrants dans les trois RMR de la Colombie-Britannique étaient considérables en 2001 : 36 % à Victoria, 41,5 % à Abbotsford et 51 % à Vancouver. Toronto est différente de toutes les autres RMR : en 2001, 62,3 % de l'ensemble des aînés vivant à Toronto étaient des immigrants.

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La mobilité résidentielle des aînés immigrants

Entre 1996 et 2001, les aînés immigrants de longue date et les aînés nés au Canada avaient tout autant de chances de déménager. Plus particulièrement, 17,3 % des aînés immigrants qui sont arrivés au Canada avant 1961 et 18,1 % des aînés nés au Canada ont quitté une résidence privée pour emménager dans une autre entre 1996 et 2001 (graphique 7.4). Il convient de souligner que ces chiffres n'incluent pas les aînés qui ont été admis dans des établissements de soins de longue durée. Par conséquent, la proportion des aînés qui ont déménagé pendant cette période est une sous-estimation.

Graphique 7.4 Pourcentage des aînés qui ont déménagé entre 1996 et 2001, par statut d'immigrant et période d'arrivée. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.4 Pourcentage des aînés qui ont déménagé entre 1996 et 2001, par statut d'immigrant et période d'arrivée

Toutefois, les aînés immigrants plus récents étaient bien plus susceptibles d'avoir déménagé pendant cette période. Parmi les aînés immigrants qui sont arrivés au Canada entre 1991 et 1995, 40,7 % ont déménagé entre 1996 et 2001, soit deux fois la proportion des aînés immigrants qui étaient arrivés entre 1971 et 1980 (22,4 %). Cela dit, la plupart de ces aînés immigrants récents qui ont déménagé l'ont fait dans la même municipalité ou la même ville et très peu ont déménagé dans une autre province (comme les aînés en général).

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Les aînés immigrants et la langue

La vaste majorité des aînés immigrants ont passé la majeure partie de leur vie au Canada et peuvent donc parler le français, l'anglais ou les deux langues officielles. Dans le Recensement de 2001, seulement 4 % des aînés immigrants qui sont arrivés au Canada avant 1961 ont déclaré qu'ils ne pouvaient s'exprimer ni en français ni en anglais (tableau 7.2).

Tableau 7.2 Connaissance des langues officielles, selon le statut d'immigrant et la période d'immigration, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.2 Connaissance des langues officielles, selon le statut d'immigrant et la période d'immigration, 2001

Néanmoins, le fait de pouvoir parler l'une des langues officielles est considérablement moins courant chez ceux qui sont arrivés au Canada plus récemment. Par exemple, 50,2 % des aînés immigrants qui sont arrivés au Canada entre 1991 et 2001 ne pouvaient pas parler le français ou l'anglais.

À Toronto et à Vancouver, les deux villes où les nouveaux aînés immigrants sont le plus susceptibles d'habiter, les proportions d'aînés immigrants qui ne pouvaient parler ni le français ni l'anglais étaient respectivement de 22 % et 26 %. Toutefois, parmi les nouveaux aînés immigrants qui sont arrivés entre 1991 et 2001 et qui vivaient à Vancouver, 60 % ne pouvaient parler ni le français ni l'anglais.

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Les trois quarts des nouveaux aînés immigrants font partie d'un groupe minoritaire visible

En 2001, près du quart des aînés immigrants (23 %) faisaient partie d'un groupe de minoritaire visible, comparativement à seulement 0,8 % de ceux qui sont nés au Canada (tableau 7.3). Ces proportions représentent, pour les aînés immigrants et non immigrants, une hausse considérable par rapport à 1981. Cette année là, seulement 6,8 % des aînés immigrants et 0,4 % des aînés nés au Canada faisaient partie d'un groupe minoritaire visible.

Tableau 7.3 Pourcentage de personnes âgées qui appartiennent à une minorité visible, selon le statut d'immigrant et la province de résidence, 1981 et 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.3 Pourcentage de personnes âgées qui appartiennent à une minorité visible, selon le statut d'immigrant et la province de résidence, 1981 et 2001

Une part relativement importante des aînés immigrants de l'Alberta et de la Colombie-Britannique font partie d'un groupe minoritaire visible (respectivement 25,5 et 30,7 %). En Alberta, cette proportion était cinq fois plus grande en 2001 qu'en 1981.

Les nouveaux immigrants sont bien plus susceptibles de faire partie d'un groupe minoritaire visible. Parmi les aînés immigrants qui sont arrivés au Canada en 1991 ou par la suite, 75,6 % faisaient partie d'un groupe minoritaire visible. Il en était de même de seulement 3 % des aînés immigrants qui sont arrivés au Canada avant 1961.

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Partie B) La santé, le bien-être et la sécurité

La santé physique et mentale

La plupart des aînés immigrants, surtout les nouveaux immigrants, sont susceptibles d'avoir eu un parcours de vie un peu différent de ceux qui sont nés au Canada. On ne peut déterminer dans le présent chapitre dans quelle mesure ces écarts sont (ou ne sont pas) liés à leur santé et à leur bien-être actuels. Toutefois, nous pouvons faire des comparaisons entre les trois groupes pour ce qui est de la santé physique et mentale, de l'accès aux services et aux soins, des comportements liés à la santé et ainsi de suite. Le but de ces comparaisons est de déterminer si les aînés immigrants, tout particulièrement les nouveaux immigrants, courent un plus grand risque d'être en mauvaise santé.

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L'autoévaluation de la santé

Les nouveaux immigrants qui ne sont pas des aînés sont en général en meilleure santé que la population née au Canada du même groupe d'âge. Toutefois, leur état de santé se dégrade en général avec le temps et l'écart entre les immigrants et les non-immigrants diminue lui aussi (Pérez, 2002).

Contrairement à ce qu'on observe dans les groupes d'âge plus jeunes, les nouveaux aînés immigrants disent avoir une santé moins bonne que les aînés non immigrants. En 2003, 28 % des aînés immigrants qui se sont établis au Canada entre 1981 et 2003 ont dit que leur santé était excellente ou très bonne, comparativement à 38 % des aînés nés au Canada et à 36 % des aînés immigrants de longue date qui étaient arrivés au Canada avant 1981 (tableau 7.4).

Tableau 7.4 État de santé autoévalué, selon le statut d'immigrant et le groupe d'âge, 2003. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.4 État de santé autoévalué, selon le statut d'immigrant et le groupe d'âge, 2003

Ces écarts entre les immigrants et les non-immigrants ne peuvent s'expliquer par les différences d'âge entre les deux groupes. En 2003, l'âge moyen des aînés nouvellement immigrés (ceux qui sont arrivés au Canada en 1981 ou par la suite) était de 73,6 ans, comparativement à 73,9 pour les immigrants de longue date (ceux qui sont arrivés avant 1981) et à 74,0 pour les aînés non immigrants. Comme les aînés nouvellement immigrés sont légèrement plus jeunes en moyenne, ils devraient être plus susceptibles d'être en bonne santé que les non-immigrants, ce qui n'est pas le cas.

Une tendance analogue ressort chez les personnes âgées entre 55 et 64 ans. Les immigrants de ce groupe d'âge, surtout les nouveaux immigrants, étaient bien moins susceptibles de se dire en excellente ou très bonne santé que les non-immigrants. Dans ce groupe d'âge, cependant, la proportion des non-immigrants qui ont dit avoir une santé mauvaise ou passable était presque identique à celle des nouveaux immigrants (17 % par rapport à 18 %).

La fréquence plus élevée du faible revenu chez les nouveaux immigrants est probablement un facteur sous-jacent de leur moins bon état de santé. Dans l'ensemble, 35 % des aînés du quartile de revenu le plus bas ont dit avoir une santé passable ou mauvaise, soit environ deux fois la proportion de ceux du quartile le plus élevé (17 %). Selon l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2003, 26 % des aînés nouvellement immigrés faisaient partie du quartile de revenu le plus bas. Il en était de même de seulement 15 % des aînés non immigrants et de 12 % des aînés immigrants qui sont arrivés au Canada avant 1981. Des renseignements supplémentaires sur le revenu sont présentés plus bas dans le présent chapitre.

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Les problèmes de santé chroniques

En 2003, la proportion des aînés immigrants qui avaient un problème de santé chronique n'était pas différente de celle des non-immigrants (90,5 %). Ce pourcentage, ainsi que d'autres qui figurent dans la présente partie, devrait être interprété avec prudence, car on a demandé aux répondants de déclarer les problèmes de santé chroniques qui avaient été diagnostiqués par un spécialiste de la santé.

Certains problèmes de santé chroniques étaient plus fréquents chez les aînés immigrants que chez les non-immigrants (tableau 7.5). Par exemple, seulement 12 % des aînés nouvellement immigrés ont dit avoir des allergies (autres qu'alimentaires), soit la moitié de la proportion déclarée par les aînés non immigrants (23 %).

Tableau 7.5 Prévalence de certains problèmes de santé chroniques, selon le statut d'immigrant et la période d'immigration, 2003. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.5 Prévalence de certains problèmes de santé chroniques, selon le statut d'immigrant et la période d'immigration, 2003

Les aînés nouvellement immigrés étaient également bien moins susceptibles de dire souffrir d'arthrite ou de rhumatisme (36 % par rapport à 48 % des aînés non immigrants).

Par ailleurs, les aînés nouvellement immigrés étaient plus susceptibles que les non-immigrants ou les immigrants de longue date d'avoir de l'hypertension et des cataractes. En 2003, 49 % des aînés nouvellement immigrés (arrivés au Canada entre 1981 et 2003) ont dit que l'hypertension avait été diagnostiquée chez eux, comparativement à 42 % des aînés nés au Canada.

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La dépendance dans les activités quotidiennes

En 2003, les répondants de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes devaient dire si, en raison d'un problème physique, mental ou de santé, ils avaient besoin de l'aide d'une autre personne pour faire des activités quotidiennes (voir le Tableau 2.1.9 au chapitre 2). Selon les résultats, la majorité des aînés étaient en mesure de faire ces activités sans difficulté, même si l'aide dont ils avaient besoin variait d'une province à l'autre.

Les aînés nouvellement immigrés sont plus susceptibles que les immigrants de longue date et les non-immigrants d'avoir besoin d'une autre personne pour préparer les repas, faire les travaux ménagers quotidiens et les gros travaux ménagers, se rendre à un rendez-vous ou faire les courses, et s'occuper de leurs finances personnelles (tableau 7.6). Par exemple, environ 23 % des aînés nouvellement immigrés ont dit avoir besoin de l'aide d'une personne pour faire leurs travaux ménagers quotidiens, comparativement à 15 % des aînés non immigrants et à 17 % des aînés immigrants de longue date. En outre, la proportion des nouveaux immigrants qui avaient besoin d'aide pour s'occuper de leurs finances personnelles était plus de deux fois celle des non-immigrants (19 % par rapport à 8 %). Les obstacles linguistiques expliquent peut-être cette dernière différence. Une moins grande connaissance du fonctionnement des institutions financières canadiennes (y compris les banques et les organismes gouvernementaux) pourrait être un autre facteur sous-jacent.

Tableau 7.6 Dépendance à l'égard d'autres personnes pour accomplir les activités quotidiennes, selon le statut d'immigrant, 2003. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.6 Dépendance à l'égard d'autres personnes pour accomplir les activités quotidiennes, selon le statut d'immigrant, 2003

Bien que les aînés nouvellement immigrés soient plus susceptibles d'avoir besoin d'aide pour faire certaines de leurs activités quotidiennes, ils sont moins susceptibles que les non-immigrants de recevoir des soins à domicile financés entièrement ou en partie par l'État. En 2003, une proportion semblable d'aînés nouvellement immigrés et d'aînés nés au Canada (environ 9 %) ont dit avoir reçu des services à domicile payés par l'État au cours des 12 derniers mois. Toutefois, parmi les aînés qui avaient besoin d'aide pour faire leurs activités quotidiennes, l'écart entre les immigrants et les non-immigrants était plus grand. Tout spécialement, seulement 10 % des aînés nouvellement immigrés qui avaient besoin d'aide ont reçu des services de l'État, comparativement à 20 % des aînés immigrants de longue date et à ceux nés au Canada qui avaient besoin du même genre d'aide. Les nouveaux immigrants ne connaissent peut-être pas les services qui sont mis à leur disposition. Par ailleurs, ils ont peut-être plus de difficulté pratique à obtenir ces services que les aînés nés au Canada.

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La santé mentale

Comme l'illustre le chapitre 2.1 sur la santé, la santé mentale est en général plus positive chez les personnes plus âgées. Même si de nombreux aînés sont confrontés à des problèmes de santé plus graves, ils sont plus susceptibles de déclarer des niveaux de bien-être supérieurs et moins susceptibles d'éprouver de la détresse psychologique.

Des recherches antérieures donnent à penser qu'il existe des différences culturelles quant à l'interprétation des questions sur la santé mentale ou au désir de déclarer des symptômes de dépression ou de dépendance à l'alcool (par exemple, Noh et al., 1992). Il se peut que les nouveaux immigrants aient donné des réponses différentes des personnes nées au Canada, non seulement en raison de leur situation objective mais encore pour des raisons culturelles. Toutefois, on ne peut estimer la portée de cette hypothèse.

La détresse psychologique comprend des sentiments de nervosité, de tristesse, de désespoir, d'indignité et d'autres émotions négatives. En 2002, bien que le niveau de détresse psychologique ait été assez faible chez la majorité des aînés, les aînés nouvellement immigrés ont déclaré des niveaux inférieurs aux aînés non immigrants. Leur score moyen sur l'échelle de détresse psychologique, allant de 0 (détresse faible) à 40 (détresse élevée), était de 3,5, comparativement à 4,4 pour les aînés nés au Canada et à 3,8 pour les aînés immigrants de longue date.

Ces écarts entre les nouveaux immigrants et les aînés nés au Canada sont ressortis dans les réponses données à de nombreuses questions de l'échelle de la détresse psychologique. Par exemple, environ le tiers (34 %) des aînés nés au Canada ont dit s'être sentis fatigués sans aucune raison valable de temps à autre, la plupart du temps ou tout le temps au cours du dernier mois. En revanche, seulement 22 % des nouveaux immigrants ont dit se sentir ainsi. En outre, 23 % des aînés nés au Canada ont dit qu'ils s'étaient sentis nerveux au moins une partie du temps au cours du dernier mois, soit bien plus que la proportion de 15 % chez les non immigrants.

Toutefois, il est un peu paradoxal de constater que, pour les aînés nouvellement immigrés, le score sur l'échelle du bien-être (une note plus élevée sur l'échelle, allant de 3 à 100, signifie un meilleur bien-être) était légèrement inférieure à celle des aînés nés au Canada (80,2 et 85,3). Les aînés immigrants de longue date avaient un score moyen sur l'échelle de bien-être qui se situait entre ces deux, soit 84,4.

Pour diverses dimensions de l'échelle de bien-être, les aînés nouvellement immigrés ont donné des réponses légèrement moins positives que les non-immigrants. Par exemple, lorsqu'on leur a demandé si, au cours du dernier mois, ils avaient été curieux ou s'étaient intéressés à toutes sortes de choses (presque toujours, souvent, la moitié du temps, rarement ou jamais), un peu moins de la moitié des aînés nouvellement immigrés (45 %) ont dit qu'ils étaient presque toujours curieux et intéressés, soit moins que la proportion des aînés nés au Canada qui ont donné cette réponse (54 %). Toutefois, pour de nombreuses autres questions ayant trait au bien-être, les aînés immigrants et non immigrants n'ont pas présenté de signes de niveau de bien-être inférieur. Par exemple, environ la même proportion d'aînés nouvellement immigrés (60 %) et de non-immigrants (61 %) ont dit avoir presque toujours souri facilement au cours du dernier mois.

Somme toute, les aînés nouvellement immigrés sont légèrement moins susceptibles que les non-immigrants d'éprouver de la détresse psychologique, mais ils sont aussi légèrement moins susceptibles de déclarer un niveau de bien-être plus élevé.

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Les comportements liés à la santé

Les aînés immigrants ont en général des comportements liés à la santé plus positifs que les non-immigrants. Dans la présente partie, nous fournissons de l'information sur trois types de comportements liés à la santé : le tabagisme, la consommation d'alcool et l'activité physique.

Les aînés nouvellement immigrés sont moins susceptibles que les non-immigrants d'être des fumeurs quotidiens et proportionnellement plus nombreux à n'avoir jamais fumé (tableau 7.7). En 2003, la proportion des aînés nouvellement immigrés qui n'avaient jamais fumé de leur vie était deux fois plus grande que celle des aînés nés au Canada (63 % et 31 %). L'écart entre les nouveaux immigrants et les non-immigrants était encore plus prononcé dans le groupe d'âge de 55 à 64 ans : 55 % des nouveaux immigrants n'avaient jamais fumé, alors qu'il en était de même pour seulement 23 % des non-immigrants. Les aînés immigrants de longue date étaient également moins susceptibles d'être des fumeurs quotidiens que les non-immigrants.

Tableau 7.7 Pourcentage de personnes qui fument, selon le statut d'immigrant et le groupe d'âge, 2003. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.7 Pourcentage de personnes qui fument, selon le statut d'immigrant et le groupe d'âge, 2003

De plus, les nouveaux immigrants sont moins susceptibles d'être de grands buveurs que les non-immigrants. L'écart entre les aînés immigrants de longue date et les non-immigrants n'était pas statistiquement significatif mais, dans le groupe d'âge de 55 à 64 ans, la proportion des nouveaux immigrants qui étaient de grands buveurs était environ deux fois moins grande que celle des aînés non immigrants (graphique 7.5). Ces écarts entre les immigrants et les non-immigrants ont été signalés dans des études antérieures (Pérez, 2002) et pourraient s'expliquer par des facteurs culturels et religieux (tout spécialement dans le cas des nouveaux immigrants), que la migration ne modifie pas.

Graphique 7.5 Pourcentage des personnes qui sont de grands buveurs, par groupe d'âge et statut d'immigrant, 2003. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.5 Pourcentage des personnes qui sont de grands buveurs, par groupe d'âge et statut d'immigrant, 2003

Pour le troisième indicateur, l'activité physique, les aînés nouvellement immigrés ne sont pas différents des aînés immigrants de longue date et de ceux nés au Canada. Autrement dit, ils sont tout aussi susceptibles d'être physiquement actifs que les deux autres groupes. Néanmoins, les aînés immigrants de longue date sont un peu plus susceptibles d'être actifs ou modérément actifs que les non-immigrants. En 2003, environ 46 % d'entre eux étaient considérés comme étant actifs ou modérément actifs, comparativement à 41 % des aînés nés au Canada. Or, selon une analyse antérieure, contrairement à d'autres comportements liés à la santé, il n'y a pas de tendance claire de convergence dans le temps entre les aînés nés au Canada et les immigrants en ce qui concerne l'inactivité physique pendant les temps libres (Pérez, 2002). Les résultats présentés ici appuient cette interprétation.

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L'accès aux services de santé : la fréquence des consultations médicales et les besoins en soins de santé non comblés

En 2003, la grande majorité des aînés immigrants et non immigrants avaient un médecin traitant (95 %). Toutefois, la fréquence à laquelle les aînés immigrants et ceux nés au Canada consultaient leur médecin était très différente. Alors que 41 % des aînés nouvellement immigrés ont déclaré au moins six consultations médicales par année, il en a été de même de 35 % des aînés immigrants de longue date et de seulement 31 % des aînés non immigrants (tableau 7.8).

Tableau 7.8 Fréquence des consultations chez le médecin au cours des 12 derniers mois, selon le statut d'immigrant et le groupe d'âge, 2003. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.8 Fréquence des consultations chez le médecin au cours des 12 derniers mois, selon le statut d'immigrant et le groupe d'âge, 2003

Les personnes ayant des besoins médicaux plus grands étaient en général les plus susceptibles de croire que leurs besoins en soins de santé n'étaient pas comblés. Conformément à cette réalité, la proportion des aînés nouvellement immigrés qui ont dit que leurs besoins en santé n'étaient pas comblés était environ deux fois supérieure à celle des non-immigrants en 2003 (respectivement 13 % et 6 %).

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La couverture d'assurance

Les aînés nouvellement immigrés, dont l'expérience sur le marché du travail canadien risque d'avoir été courte ou inexistante, sont bien moins susceptibles que ceux nés au Canada d'avoir une assurance-maladie de quelque sorte que ce soit. Par exemple, en 2003, seulement 14 % des aînés nouvellement immigrés avaient une assurance pour frais médicaux (tableau 7.9); cette proportion était trois fois plus élevée chez les immigrants de longue date (40 %) et les aînés nés au Canada (47 %). Le même écart existait pour tous les genres d'assurances, même si les différences entre les immigrants et les non-immigrants étaient moins marquées.

Tableau 7.9 Pourcentage de personnes couvertes par l'assurance, selon le statut d'immigrant et le groupe d'âge, 2003. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.9 Pourcentage de personnes couvertes par l'assurance, selon le statut d'immigrant et le groupe d'âge, 2003

Parmi les personnes âgées de 55 à 64 ans, relativement peu de nouveaux immigrants avaient une assurance incluant les médicaments d'ordonnance. Certaines provinces, comme le Québec, ont une assurance-médicaments universelle mais, dans certaines régions, les gens doivent compter sur des régimes collectifs ou privés. En 2003, seulement 48 % des nouveaux immigrants du groupe d'âge de 55 à 64 ans étaient couverts par une assurance incluant les médicaments d'ordonnance. Par contre, environ 82 % des personnes nées au Canada et faisant partie du groupe d'âge de 55 à 64 ans avaient une assurance-médicaments. À mesure que les nouveaux immigrants approchent de l'âge auquel les frais de médicaments deviennent de plus en plus accablants, plus de la moitié d'entre eux ne sont pas couverts par une assurance.

Le bien-être financier des aînés immigrants

De nombreux chercheurs ont démontré que les immigrants qui sont arrivés au Canada au début des années 1990 ont éprouvé plus de difficultés économiques que les cohortes précédentes d'immigrants. Par exemple, comparativement aux cohortes antérieures d'immigrants et aux citoyens nés au Canada d'âge et de profil semblables, les nouveaux immigrants ont affiché des taux de chômage plus élevés, des gains plus faibles et de plus grandes difficultés à faire correspondre leurs qualifications à leur emploi (Picot et Sweetman, 2005). Cette réalité aura des répercussions possiblement importantes sur la prochaine génération d'aînés immigrants, puisque le bien-être dans la soixantaine dépend, dans bien des cas, du bien-être d'une personne pendant les années qui ont précédé sa retraite.

Comment la génération actuelle d'aînés immigrants, tant récents que de longue date, s'en tire-t-elle comparativement aux aînés non immigrants? Dans une étude récente, Palameta (2004) a démontré que les aînés immigrants de moyenne date (âgés de 65 ans et plus qui sont au Canada depuis 7 à 16 ans) étaient plus susceptibles que ceux nés au Canada d'avoir eu un faible revenu pendant au moins une année sur six (selon les données de 1993 à 2001). Selon cette étude :

« . les immigrants de moyenne date faisant partie de ce groupe d'âge sont arrivés au Canada à la fin de la quarantaine ou dans la cinquantaine, ils n'ont pas eu beaucoup de temps pour accumuler des fonds dans le RPC ou le RRQ ou encore dans un régime de retraite privé. En outre, ceux qui ne vivent pas au Canada depuis 10 ans ne sont pas normalement admissibles à la SV et au SRG. Plus de 80 % des immigrants de moyenne date âgés dont le revenu familial provenait surtout des régimes de retraite ou des transferts gouvernementaux ont eu durant au moins une année un faible revenu, alors que ce ne fut le cas que de 15 % des personnes âgées nées au Canada et de 17 % des personnes âgées ayant immigré au pays il y a longtemps. » (Palameta, 2004 : 15).

Les données du Recensement de 2001 au Canada sont conformes aux conclusions de cette étude. Les aînés immigrants qui se sont établis au Canada en 1961 ou auparavant étaient les moins susceptibles d'avoir un faible revenu (16 %), tandis que les plus susceptibles étaient ceux qui sont arrivés entre 1991 et 2001 (24 %).

Les aînés immigrants qui vivent seuls, tout particulièrement les femmes, sont bien plus susceptibles d'avoir un faible revenu que ceux qui font partie d'un couple ou d'une famille économique. Les nouveaux immigrants qui vivent seuls risquent encore plus d'avoir un faible revenu (graphique 7.6). Par exemple, en 2000, parmi les immigrantes âgées de 65 ans et plus qui vivaient seules et qui sont arrivées au Canada après 1990, 71 % avaient un faible revenu. En revanche, il en était de même de 42 % des femmes seules nées au Canada. Pour les hommes aînés vivant seuls, le portrait est semblable : plus le temps passé au Canada est long, moins la probabilité d'avoir un faible revenu est grande.

Graphique 7.6 Pourcentage de faible revenu chez les aînés vivant seuls, par sexe et période d'immigration, 2000. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.6 Pourcentage de faible revenu chez les aînés vivant seuls, par sexe et période d'immigration, 2000

Il convient toutefois de souligner que les femmes et les hommes âgés qui ont nouvellement immigré et qui vivent seuls représentent un assez petit nombre de personnes. En 2001, le nombre total d'aînées nouvellement immigrées qui vivaient seules était de 7 100 (dont 5 000 avaient un faible revenu), comparativement à environ 625 000 femmes nées au Canada et âgées de 65 ans et plus qui vivaient seules (260 000 avaient un faible revenu).

Cela dit, les aînés nouvellement immigrés qui vivaient dans une famille étaient également plus susceptibles d'avoir un faible revenu (graphique 7.7). Par exemple, 4,6 % des hommes aînés nés au Canada et vivant dans une famille avaient un faible revenu en 2000, comparativement à 20,4 % des hommes nouvellement immigrés.

Graphique 7.7 Pourcentage de faible revenu chez les aînés vivant dans une famille économique, par sexe et période d'immigration, 2000. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.7 Pourcentage de faible revenu chez les aînés vivant dans une famille économique, par sexe et période d'immigration, 2000

Au cours des 20 dernières années, la proportion de femmes et d'hommes âgés ayant un faible revenu a subi une chute importante (voir les détails au chapitre 2.2 ). Toutefois, cette baisse a été moins grande chez les aînés immigrants que chez les aînés non immigrants (tableau 7.10). Par exemple, parmi les aînés nouvellement immigrés et vivant dans une famille, le pourcentage de faible revenu a diminué de 11 % entre 1980 et 2000 (de 19,7 % à 17,4 %). Par contre, la fréquence du faible revenu chez les aînés nés au Canada et vivant dans une famille a diminué de 50 % au cours de la même période (de 9,7 % en 1980 à 4,8 % en 2000)3.

Tableau 7.10 Pourcentage de personnes âgées à faible revenu, selon la situation dans la famille économique, la période d'immigration et le sexe, 1980, 1990 et 2000. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.10 Pourcentage de personnes âgées à faible revenu, selon la situation dans la famille économique, la période d'immigration et le sexe, 1980, 1990 et 2000

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La protection contre le crime

Les aînés sont bien moins susceptibles d'être victimes d'un crime que les personnes plus jeunes (voir le chapitre 2.3). En 2004, les aînés immigrants n'étaient ni plus ni moins susceptibles de dire qu'ils avaient été victimes d'un crime au cours de la dernière année que les non-immigrants (environ 10 %).

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Partie C) Le niveau de scolarité, la participation au marché du travail et la retraite

Les aînés immigrants, comme les non-immigrants, sont bien plus susceptibles d'avoir un certificat d'études postsecondaires ou un grade universitaire qu'il y a 25 ans (graphique 7.8). Seulement 15 % des aînés immigrants de longue date avaient fait des études postsecondaires en 19814; en 2001, cette proportion avait doublé pour passer à 30 %.

Graphique 7.8 ntage des aînés ayant un certificat postsecondaires ou un grade universitaire, par période d'immigration, 1981, 1991 et 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.8 Pourcentage des aînés ayant un certificat postsecondaires ou un grade universitaire, par période d'immigration, 1981, 1991 et 2001

Les nouveaux immigrants qui arrivent au Canada ont, en moyenne, un niveau de scolarité plus élevé que les personnes nées au Canada du même âge. Par exemple, 38 % des immigrants âgés entre 25 et 44 ans qui sont arrivés au Canada entre 1991 et 2001 avaient un grade universitaire en 2001, comparativement à seulement 19 % des personnes nées au Canada du même groupe d'âge. Toutefois, la situation est un peu différente pour la plupart des aînés nouvellement immigrés. En 2001, 22 % d'entre eux avaient fait des études postsecondaires, comparativement à 24 % des aînés nés au Canada. De nombreux aînés nouvellement immigrés ont été admis au pays dans la catégorie du regroupement familial, qui n'exige pas de qualifications en ce qui concerne la scolarité.

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La participation au marché du travail des aînés immigrants

Les aînés nouvellement immigrés sont un peu différents des immigrants de longue date et des non-immigrants en ce qui concerne la participation au marché du travail pendant leur vie. Selon le Recensement de 2001, 40 % des aînés immigrants qui sont venus vivre au Canada entre 1991 et 2001 n'avaient jamais travaillé contre rémunération (tableau 7.11). Par contre, seulement 12 % des aînés non immigrants étaient dans cette situation.

Tableau 7.11 Proportion de Canadiens âgés qui n'avaient jamais travaillé, selon le statut d'immigrant et la période de résidence au Canada, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Tableau 7.11 Proportion de Canadiens âgés qui n'avaient jamais travaillé, selon le statut d'immigrant et la période de résidence au Canada, 2001

L'écart était plus prononcé chez les hommes. En 2001, 31 % des hommes aînés qui ont immigré au Canada entre 1991 et 2001 n'ont jamais travaillé au Canada. Cette proportion était de 10,2 % chez ceux qui sont arrivés au Canada dans les années 1970 et de 4,2 % chez ceux qui sont arrivés au Canada avant les années 1960. Toutefois, ces proportions ne signifient pas nécessairement que les nouveaux immigrants n'ont jamais travaillé dans leur pays d'origine.

Les taux d'activité après 65 ans ne varient pas beaucoup selon le statut d'immigrant. En 2001, les nouveaux immigrants étaient tout aussi susceptibles que les immigrants de longue date et les non-immigrants d'être actifs. Toutefois, les aînés actifs nouvellement immigrés n'avaient pas nécessairement d'emploi. En 2001, le taux de chômage était bien plus élevé chez les aînés qui étaient arrivés au Canada plus récemment que chez les immigrants de longue date et les non-immigrants (graphique 7.9).

Graphique 7.9 Taux d'activité et de chômage des aînés, par période d'immigration, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.9 Taux d'activité et de chômage des aînés, par période d'immigration, 2001

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La retraite

Les immigrants prennent en général leur retraite plus tard que les personnes nées au Canada. En 2002, l'âge moyen de la première retraite des immigrants nouvellement retraités (ceux qui ont pris leur retraite entre 1992 et 2002) était de 61,5 ans, comparativement à 59,7 ans chez les non-immigrants. En d'autres termes, environ 30 % des immigrants ont pris leur retraite à 65 ans ou plus, comparativement à 19 % des non-immigrants.

La préparation financière et non financière à la retraite est une question importante pour les personnes qui approchent de l'âge de la retraite, puisqu'une bonne préparation se répercute sur le bien-être pendant la retraite (Schellenberg, Turcotte et Ram, 2005). Selon des indices, chez les personnes qui approchent de l'âge de la retraite, les nouveaux immigrants sont moins bien préparés que les personnes nées au Canada.

Dans l'Enquête sociale générale de 2002 de Statistique Canada, on demandait aux personnes qui approchaient de la retraite : « Avez-vous l'impression de vous préparer suffisamment bien pour la retraite? » Alors que 29 % des personnes qui approchaient de l'âge de retraite et qui étaient nées au Canada croyaient que leur préparation financière n'était pas suffisante, il en était de même de 45 % des personnes qui avaient immigré au Canada depuis 1980. Les répondants de l'enquête devaient également répondre à la question suivante : « À l'âge où vous planifiez prendre votre retraite, croyez-vous que votre revenu et vos placements seront plus que suffisants, suffisants, moins que suffisants, insuffisants ou très insuffisants pour vous permettre de maintenir votre niveau de vie? » La moitié (50 %) des immigrants qui sont arrivés depuis 1980 s'attendaient à ce que leur revenu de retraite soit moins que suffisant. Par contre, environ seulement le tiers (36 %) des personnes qui approchaient de la retraite et qui étaient nées au Canada pensaient la même chose.

Enfin, les immigrants sont plus susceptibles de prendre leur retraite de façon involontaire que les non-immigrants (34 % et 25 %) et, lorsqu'on leur a demandé : « Comparativement à l'année précédant votre retraite, considérez-vous que vous profitez mieux ou moins de la vie, ou que la situation est à peu près la même? », les immigrants étaient légèrement moins susceptibles de dire qu'ils profitaient de la retraite. Tout spécialement, 17 % des immigrants qui ont pris leur retraite récemment ont dit qu'ils profitaient moins de la vie à la retraite, comparativement à 10 % des retraités non immigrants.

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Partie D) Le soutien et les soins reçus et prodigués

La majorité des aînés ne travaillent pas contre rémunération. Toutefois, bon nombre d'entre eux sont actifs dans leur collectivité. La présente partie porte sur les indicateurs du « capital social », par exemple, la participation à des organismes, les réseaux sociaux et le soutien social. On y décrit dans quelle mesure les aînés immigrants s'occupent de ce genre d'activités par rapport à ceux qui sont nés au Canada. On y présente également de l'information sur la situation des particuliers dans le ménage qui sont des aînés immigrants.

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La situation des particuliers dans le ménage

L'une des caractéristiques importantes qui distinguent les aînés nouvellement immigrés (hommes et femmes) est le fait qu'ils sont bien moins susceptibles de vivre seuls que les aînés immigrants de longue date ou que ceux qui sont nés au Canada (graphique 7.10).

Graphique 7.10 Pourcentage des aînés vivant seuls, par sexe et période d'immigration, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.10 Pourcentage des aînés vivant seuls, par sexe et période d'immigration, 2001

Comme dans la population générale, la proportion des aînés immigrants vivant seuls est plus élevée dans les groupes d'âge plus avancé. Mais, dans tous les groupes d'âge, plus la période d'immigration est récente, moins la probabilité de vivre seul est grande (graphique 7.11). Le fait que de nombreux aînés nouvellement immigrés sont parrainés par des membres de leur famille, avec qui ils occupent le même logement lorsqu'ils arrivent au Canada, explique cette situation.

Graphique 7.11 Pourcentage des aînés vivants seuls, par période d'immigration et groupe d'âge, 2001. Une nouvelle fenêtre s'ouvrira.

Graphique 7.11 Pourcentage des aînés vivants seuls, par période d'immigration et groupe d'âge, 2001

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La famille

Les immigrants, tout spécialement ceux de cultures non européennes, sont parfois perçus comme étant en général plus axés sur la famille que les personnes nées au Canada. Les données de l'Enquête sur la diversité ethnique de 2002 appuient en partie ces perceptions. Dans cette enquête, les répondants devaient décrire leur sentiment d'appartenance à leur famille, sur une échelle de 1 à 5 (où 1 représentait « pas fort du tout » et 5, « extrêmement fort »). Environ 63 % des aînés nouvellement immigrés ont dit que leur sentiment d'appartenance à leur famille était très fort (5), comparativement à 58 % des immigrants de longue date et à 55 % des non-immigrants.

Cela dit, il n'y avait que de légères différences entre les aînés immigrants et non immigrants quant au nombre de membres de la famille dont ils se sentaient proches ou la fréquence avec laquelle ils voyaient les membres de leur famille.

En 2003, 8 % des aînés ont dit ne pas avoir de parents dont ils se sentaient proches. Cette proportion n'était pas différente entre les immigrants et les non-immigrants. Bien que les aînés immigrants aient été légèrement moins susceptibles de voir les membres de leur famille au cours du mois précédent (75 % par rapport à 85 % des personnes nées au Canada), ils étaient tout aussi susceptibles d'avoir parlé au téléphone à des membres de leur famille au cours du dernier mois (91 % de l'ensemble des aînés avaient parlé au téléphone avec des parents). Certains membres de la famille d'aînés immigrants vivent peut-être dans d'autres pays, ce qui les empêchent de les voir souvent en personne, mais non de leur parler au téléphone.

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Les relations sociales et les réseaux sociaux

Les relations sociales, y compris celles avec des membres de la famille, des amis intimes, des voisins et des connaissances, sont un apport important au bien-être, tant pour les aînés que pour la population en général (voir le chapitre 4.2). Les aînés immigrants qui sont au Canada depuis longtemps ont peut-être eu la chance d'établir leurs réseaux sociaux. Toutefois, les nouveaux immigrants ont pu éprouver plus de difficultés à maintenir des relations sociales significatives.

Une plus grande proportion d'aînés a dit ne pas avoir d'amis intimes, c'est-à-dire des personnes qui ne sont pas des parents mais avec qui ils se sentent à l'aise, avec qui ils peuvent parler de ce qui les tracasse ou qu'ils peuvent appeler pour obtenir de l'aide (voir les détails au chapitre 4.2). Toutefois, les aînés immigrants n'étaient pas plus susceptibles d'être isolés sur le plan social que les aînés non immigrants (environ 13 % de l'ensemble des aînés a dit ne pas avoir d'amis intimes). Il en allait de même des autres amis (non intimes) des aînés : les aînés immigrants et non immigrants étaient tout aussi susceptibles de dire qu'ils avaient au moins un de ces « autres amis ».

En outre, les aînés immigrants étaient tout aussi susceptibles que les aînés non immigrants de voir leurs amis souvent et de rencontrer de nouvelles personnes (qu'ils ont connues au cours du dernier mois) et avec qui ils souhaitaient rester en communication. Somme toute, les aînés immigrants ne semblaient pas être plus isolés de leurs amis que les non-immigrants.

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Les soins reçus par les aînés qui ont un problème de santé de longue durée

Au chapitre 4.3, on souligne qu'en 2002, près de un million d'aînés (945 000) vivant dans des logements privés ont obtenu de l'aide parce qu'ils avaient un problème de santé ou un problème physique de longue durée qui les empêchait de faire des activités quotidiennes (26 % de l'ensemble des aînés). Ce pourcentage varie considérablement selon l'âge : 34 % des aînés âgés entre 75 et 84 ans recevant de l'aide pour des raisons liées à la santé et 60 % de ceux âgés de 85 ans et plus.

Parmi les aînés du groupe d'âge de 65 à 74 ans, les immigrants sont tout aussi susceptibles que les aînés nés au Canada de recevoir des soins en raison d'un problème de santé de longue durée. Dans le groupe d'âge de 75 ans et plus5, les immigrants de longue date sont seulement légèrement moins susceptibles de recevoir des soins (34 %) que les personnes nées au Canada (41 %). Le pourcentage de nouveaux immigrants qui reçoivent ce genre d'aide n'est pas bien différent de ces deux groupes.

Parmi les aînés immigrants et non immigrants qui ont reçu des soins, la source de l'aide n'était pas la même dans bien des cas. Les nouveaux immigrants qui ont reçu des soins étaient plus susceptibles (65 %) de les recevoir exclusivement de sources informelles (famille, conjoint, etc.) que les aînés nés au Canada et les immigrants de longue date (44 %). Cela est conforme au fait que les aînés nouvellement immigrés sont bien moins susceptibles de vivre seuls et que le fait de vivre seul est lié à une moins grande probabilité de recevoir une aide uniquement informelle.

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L'engagement social et la participation à des organismes

Selon l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2003, 42 % des aînés non immigrants étaient membres d'un organisme bénévole, tout comme 38 % des aînés immigrants de longue date et 23 % des aînés nouvellement immigrés.

Le sentiment d'appartenance à la collectivité est étroitement lié à l'adhésion à des organismes ou à des associations bénévoles. À l'inverse, l'adhésion à des organismes bénévoles peut renforcer le sentiment d'appartenance à la collectivité. Par exemple, en 2003, 58 % de l'ensemble des aînés qui ont dit avoir un sentiment d'appartenance très fort à l'égard de leur collectivité locale étaient membres d'un organisme ou d'une association bénévole. Cette proportion était de 12 % chez ceux qui ont dit que leur sentiment d'appartenance à leur collectivité locale était très faible.

Les aînés immigrants, particulièrement les nouveaux immigrants, ont en général un sentiment d'appartenance à leur collectivité locale inférieur aux aînés nés au Canada. Cela est compréhensible puisque le sentiment d'appartenance s'accroît en général avec le temps passé dans une collectivité (Schellenberg, 2004b). Ce fait peut expliquer, du moins en partie, pourquoi les aînés immigrants sont moins susceptibles de faire partie d'organismes bénévoles. En 2003, seulement 12 % des aînés nouvellement immigrés ont dit avoir un sentiment d'appartenance très fort à l'égard de leur collectivité locale. Par contre, 21 % des aînés immigrants de longue date et 27 % des aînés non immigrants ont dit avoir un sentiment d'appartenance très fort à l'égard de leur collectivité locale.

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L'importance de la religion

Les aînés sont en général plus croyants que les personnes plus jeunes : ils assistent aux offices religieux plus souvent, ils sont moins susceptibles de dire ne pas avoir d'appartenance religieuse et plus susceptibles que les personnes plus jeunes de déclarer que leur religion est importante dans leur vie (voir les détails au chapitre 5.2).

Les aînés immigrants sont encore plus susceptibles d'être croyants que les aînés en général. Dans l'Enquête sur la diversité ethnique de 2002, on demandait aux répondants d'indiquer, sur une échelle de 1 à 5 (où 1 représentait « sans importance » et 5, « très important ») : dans quelle mesure votre religion est-elle importante pour vous? La majorité des aînés ont dit que leur religion était « très importante » pour eux, c'est-à-dire qu'ils lui accordaient la note maximale de 5. Or, bien que 55 % des aînés nés au Canada aient dit cela, les proportions correspondantes étaient de 58 % chez les aînés immigrants de longue date et de 63 % chez les aînés nouvellement immigrés.


Notes:

  1. Territoire formé d'une ou de plusieurs municipalités voisines les unes des autres qui sont situées autour d'un grand centre urbain. Pour former une région métropolitaine de recensement, le centre urbain doit compter au moins 100 000 habitants.
  2. En 1981, il y avait 24 régions métropolitaines de recensement, comparativement à 27 en 2001, ce qui explique en partie l'augmentation en pourcentage de la population vivant dans des RMR.
  3. Source : Statistique Canada, Enquête sur la diversité ethnique, 2002.
  4. Dans ce contexte, les aînés immigrants de longue date sont ceux qui, en 1981, s'étaient établis au Canada en 1960 ou auparavant.
  5. Puisque l'échantillon n'était pas suffisamment important, nous n'avons pas pu répartir les aînés immigrants dans les deux catégories utilisées au chapitre 4.3, c'est-à-dire 75 à 84 ans et 85 ans et plus.

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Date de modification : 2010-03-16 Avis importants