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Activités de récolte et bien-être de la collectivité parmi les Inuits dans l'Arctique canadien : constatations préliminaires de l'Enquête auprès des peuples autochtones de 2001 - Enquête sur les conditions de vie dans l'Arctique
2001


Section I : La récolte de la nourriture traditionnelle et sa contribution au bien-être des Inuits

« Les aliments traditionnels et les façons classiques de les récolter et de les apprêter font partie du patrimoine culturel. Les aliments du terroir font donc partie intégrante de la culture, de l’identité personnelle, tout autant que de la santé physique.  » – La Commission royale sur les peuples autochtones, 1996a. Vol. 3 : 194.

La récolte de la nourriture traditionnelle : quelques renseignements généraux

Les Inuits ont toujours compté sur la terre et la mer pour se nourrir et, dans leur milieu, ces liens sont encore forts. Beaucoup d’Inuits considèrent que leur relation à la terre est essentielle à leur culture et à leur survie en tant que peuple distinct (Pauktuutit 1991 : 5). Les Inuits bénéficient de nombreuses façons de la récolte de la nourriture traditionnelle, ce qui comprend notamment le caribou, le phoque, le canard, l’omble chevalier, les crustacés et les petits fruits.

La récolte de la nourriture traditionnelle contribue beaucoup à la culture inuite. Comme le mentionne la Commission royale sur les peuples autochtones, « les relations sociales à la base de la production d’aliments dans l’économie traditionnelle sont essentielles au fonctionnement de cette économie, et le partage de la nourriture au sein du ménage, ainsi que dans la famille étendue et dans la collectivité, est l’un des principaux moyens de renforcer ces relations sociales » (1996b. V.4:472). Dans le passé et maintenant, les Inuits se concertent pour récolter les aliments qu’ils partagent ensuite avec d’autres dans la collectivité, ce qui renforce l’importance de la collectivité, de la famille et du bien-être individuel.

La récolte de la nourriture traditionnelle peut souvent avoir des avantages économiques. Le Nord se distingue par la présence d’une économie « mixte ». Ici, une économie traditionnelle, représentée essentiellement par des activités de récolte, et une économie salariale existent côte à côte. La contribution économique de l’économie traditionnelle est souvent très difficile à saisir par des moyens structurés et normalisés de collecte de statistiques. Toutefois, la récolte joue un rôle clé dans l’économie du Nord. Par exemple, les récolteurs Inuits au Nunavut produisent environ 40 millions de dollars de nourriture traditionnelle annuellement (Comité canadien des ressources arctiques 2004).

Les frais d’entreposage et de transport sont plus élevés dans le Nord, de sorte que les prix sont plus élevés que dans le Sud pour les aliments achetés au magasin. La nourriture traditionnelle procure une solution de rechange à ces aliments souvent plus coûteux et moins nutritifs.

La différence dans le coût des denrées dans certaines collectivités inuites et dans des centres urbains dans le sud du Canada est illustrée au tableau explicatif 1.1 .

                                                      Sac de  5 livres de pommes de terre 1 litre de lait 2 % 1 livre de boeuf haché 2,5 kg de farine blanche Coût total des  4 denrées
               $
                                                                  
Collectivités inuites                                                     
Rivière Clyde, Nunavut             7,49             3,15             9,99             10,59              31.22
Nain, Nunatsiavut             3,15             5,99             3,27             4,99              17.40
Région d'Inuvialuit             9,56             3,99             4,99             5,99              24.53
Holman Kuujjuaq, Nunavik             4,09             2,67             5,58             10,99              23.33
                                              
Collectivités du sud                                                     
Montréal, Québec              2,29             1,39             3,00             2,69              9.37
St. John's, Terre-Neuve-et-Labrador             2,49             2,15             2,79             3.69 (7 lb)              11.12
Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest             3,29             1,29             1,98             4,39              10.95
Ottawa, Ontario             2,49             2,49             2,30             2,19              9.47
Nota : Les coûts pour Clyde River ont été recueillis par Qikiqtani Inuit Association les 1er et 8 décembre 2004
Nota : Les coûts pour les autres collectivités ont été recueillis par Inuit Tapiriit Kanatami le 17 février 2005

Dans certaines régions inuites du Nord, des programmes spéciaux ont été établis pour assurer la continuité de la récolte. Par exemple, dans la région du Nunavik dans le nord du Québec, il existe un programme de soutien à l’intention de bénéficiaires Inuits pour la chasse, la pêche et le piégeage. Ce programme vise à encourager et à perpétuer la chasse, la pêche et le piégeage en tant que mode de vie des Inuits et à garantir aux collectivités inuites un approvisionnement de produits provenant de ces activités (Administration régionale Kativik 2003 : 43). Des sommes sont versées pour des activités comme l’achat et la réparation du matériel de la collectivité nécessaires pour la récolte, la commercialisation des produits récoltés et le revenu pour les pêcheurs et les chasseurs Inuits qui récoltent des produits pour consommation par la collectivité. Il existe des programmes semblables dans la région d’Inuvialuit et dans le territoire du Nunavut.

Qui fait la récolte?

Ceux de la région d’Inuvialuit récoltent généralement moins

Selon les données de l’EAPA de 2001, la récolte de la nourriture traditionnelle est une activité très courante dans les collectivités inuites. La majorité, c’est-à-dire sept adultes Inuits sur dix dans l’Arctique canadien avaient récolté de la nourriture traditionnelle dans l’année précédant l’enquête. Il y avait toutefois quelques différences d’une région à l’autre, comme le montre le graphique 1.1 .

Environ huit adultes Inuits sur dix à Terre-Neuve-et-Labrador 1 et au Nunavik avaient récolté de la nourriture traditionnelle, tandis que moins de six sur dix de ceux de la région d'Inuvialuit l'avaient fait.

Graphique 1.1Adultes Inuits qui récoltent de la nourriture traditionnelle, selon la région, 2001
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des peuples autochtones, Supplément de l'Arctique, 2001

Les renseignements sur les personnes qui récoltent des aliments sont utiles, mais il est également important d’examiner les activités de récolte à l’échelle du ménage, car le ménage fonctionne comme une micro-entreprise qui est l’unité de base de la production de même que de la consommation (Usher et al. 2003 : 175). Tandis qu’au moins 80 % des ménages inuits 2 au Nunavut, au Nunavik et à Terre-Neuve-et-Labrador comptaient au moins un membre qui pratiquait des activités de récolte, le pourcentage était légèrement plus faible dans la région d’Inuvialuit (66 %).

Les hommes Inuits d’âge moyen sont les plus susceptibles de participer à la récolte et de faire les préparatifs

La récolte reste une activité répandue chez de nombreux adultes Inuits, mais certains sont plus susceptibles de faire la récolte que d’autres (voir le graphique 1.2 ). Un plus fort pourcentage d’hommes que de femmes ont récolté de la nourriture traditionnelle – 80 % des hommes comparativement à 63 % des femmes. Les Inuits d’âge moyen étaient les plus susceptibles de faire la récolte. Parmi les hommes, 74 % des 15-24 ans avaient récolté de la nourriture traditionnelle comparativement à 90 % des 45-54 ans. Un peu plus de la moitié (55 %) des femmes Inuites du groupe des 15-24 ans avaient fait la récolte comparativement à près de sept sur dix de celles des groupes d’âge moyen. Le coût élevé du matériel et des fournitures nécessaires pour faire la récolte (fusils, bateaux, motoneiges, essence, etc.) pourrait expliquer en partie le plus faible pourcentage de jeunes récolteurs Inuits. Comme les 15-24 ans sont plus susceptibles d’être aux études et moins d’avoir un emploi bien rémunéré, les coûts de la récolte pourraient avoir été trop élevés pour certains jeunes adultes Inuits.

Graphique 1.2Inuits qui font la récolte d'aliments du terroir selon l'âge et le sexe, Arctique canadien, 2001
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des peuples autochtones, Supplément de l'Arctique, 2001

Le tableau était semblable pour ceux qui avaient fait des préparatifs ou leurs bagages pour une excursion de chasse, de pêche, de piégeage ou de camping. Encore une fois, les hommes étaient plus susceptibles que les femmes d’avoir fait des préparatifs pour de telles activités (80 % des hommes Inuits et 62 % des femmes l’avaient fait). Les personnes d’âge moyen étaient plus susceptibles que les plus vieux et les plus jeunes d’avoir fait des préparatifs pour des excursions de chasse ou de pêche.

Perception des activités de récolte

La moitié des adultes Inuits prévoient que l’intensité de l’activité de récolte restera semblable dans les cinq prochaines années

On a demandé aux adultes Inuits ce qu’ils pensaient de l’avenir des activités de récolte pour eux-mêmes et les autres de leur ménage dans les cinq prochaines années. Environ la moitié (49 %) ont dit que les activités de chasse, de pêche, de piégeage et de cueillette resteraient à peu près les mêmes (voir le graphique 1.3 ). Une proportion de 21 % était d’avis que ces activités augmenteraient, mais 13 % ont prédit une baisse et 17 % ont dit qu’ils ne savaient pas ce que l’avenir réservait à cette activité. Il n’y avait pas de différence importante d’une région à l’autre pour ce qui est du pourcentage d’adultes Inuits qui prévoyaient l’augmentation ou la diminution des activités de récolte.

On a demandé à ceux qui ont dit que, à leur avis, les activités de récolte augmenteraient dans les cinq années à venir, pourquoi il en était ainsi. Ils ont répondu généralement que c’est parce qu’il y aurait plus de chasseurs, de pêcheurs, de trappeurs et de cueilleurs dans le ménage. Cette réponse a été donné par 31 % de ceux qui prévoyaient une augmentation. Quant à ceux qui ont dit que les activités de récolte diminueraient dans les cinq prochaines années, 34 % ont dit que c’est parce qu’il y aurait moins de ressources pour faire la récolte et que le poisson et le gibier devenaient plus rares 3, 4.

Consommation de la nourriture traditionnelle

« Les aliments du terroir ne sont pas seulement une tradition pour les Inuits. Il s’agit d’une concrétisation du lien que les Inuits entretiennent avec la terre et ses richesses. » (Organisation nationale de la santé des Autochtones, 2004)

La nourriture traditionnelle est saine et est un élément important de la culture inuite

Outre les avantages économiques mentionnés plus tôt, les avantages physiques de la nourriture traditionnelle pour les Inuits sont nombreux. De façon générale, la nourriture traditionnelle est plus riche en protéines et moins en gras que la plupart des viandes en provenance du sud du Canada. Elle est souvent riche en fer, en calcium et en vitamines A et C (Commission royale d’enquête sur les peuples autochtones, 1996b). Le phoque et la baleine sont d’excellentes sources d’acide gras oméga-3 qui contribuent à réduire le risque des maladies cardiovasculaires (Organisation nationale de la santé autochtone, 2004, Makivik Corporation, 2000).

La nourriture traditionnelle contribue aussi beaucoup au bien-être culturel des Inuits. « La consommation de la nourriture traditionnelle est importante pour l’identité inuvialuite et l’aboutissement d’un ensemble d’activités conjointes – récolte, transformation, distribution et préparation – exigeant un comportement qui met en valeur la coopération, le partage et la générosité. » (Inuvialuit Regional Corporation 2004)

Graphique 1.3Perception de l'avenir des activités de récolte par les adultes Inuits pour leur ménage dans cinq ans, Arctique canadien, 2001
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des peuples autochtones, Supplément de l'Arctique, 2001
Graphique 1.4Pourcentage des ménages inuits où « environ la moitié » ou « plus de la moitié » de la viande et du poisson consommés étaient de la nourriture traditionnelle, selon la région, 2001
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des peuples autochtones, Supplément de l'Arctique, 2001

La nourriture traditionnelle est encore une source importante de l’alimentation de nombreux Inuits

La nourriture traditionnelle est encore une partie importante de l’alimentation de nombreux Inuits. Dans 38 % des ménages inuits dans l’Arctique, elle constituait plus de la moitié de la viande et du poisson qui étaient consommés. Dans un autre 33 % des ménages, environ la moitié de la viande et du poisson consommés étaient de la nourriture traditionnelle (voir le graphique 1.4 ).

Au Nunavik, 78 % des ménages inuits ont déclaré qu’au moins la moitié de la viande et du poisson consommés dans leur ménage étaient de la nourriture traditionnelle. À l’autre extrémité, la nourriture traditionnelle ne constituait qu’une petite partie de la viande et du poisson consommés dans les ménages des Inuits de Terre-Neuve-et-Labrador. Dans cette région, 56 % ont dit qu’au moins la moitié de la viande consommée dans leur foyer était récoltée sur terre ou dans la mer.

La nourriture traditionnelle contribuait aussi au régime alimentaire de nombreux enfants Inuits du Grand Nord (voir le graphique 1.5 ). Dans l’ensemble, 45 % de ces enfants mangeaient de la viande sauvage comme du caribou, du morse et de la baleine cinq jours ou plus par semaine. Près de la moitié de tous les enfants Inuits au Nunavut, au Nunavik et dans la région d’Inuvialuit consommaient de la viande sauvage de cinq à sept jours par semaine. La situation à Terre-Neuve-et-Labrador était quelque peu différente. Là, environ deux enfants sur dix mangeaient de la viande sauvage aussi fréquemment. Dans l’ensemble de l’Arctique, deux enfants Inuits sur dix mangeaient du poisson ou des fruits de mer de cinq à sept jours par semaine. Les enfants du Nunavik étaient les plus susceptibles de manger du poisson ou des fruits de mer puisque trois sur dix le faisaient au moins cinq jours par semaine.

Graphique 1.5Enfants Inuits qui mangent de la viande sauvage et du poisson ou des fruits de mer de cinq à sept jours par semaine, selon la région, 2001
Source : Statistique Canada, Enquête auprès des peuples autochtones, Supplément de l'Arctique, 2001

Pour ce qui est de leur degré de satisfaction relativement à la disponibilité d’aliments du terroir dans leur collectivité, la vaste majorité, soit 85 %, des adultes Inuits ont déclaré être satisfaits. Dans chacune des quatre régions inuites, au moins 80 % des adultes ont exprimé leur satisfaction sur la disponibilité de la nourriture traditionnelle.

Beaucoup des aliments vendus dans le Nord doit être expédiés par voie terrestre ou aérienne à partir des régions dans le sud. C’est ainsi que les aliments coûtent plus cher et qu’ils ne sont pas toujours frais. Environ un tiers des adultes Inuits ont dit qu’ils n’étaient pas satisfaits de la fraîcheur des aliments dans les magasins. Ceux de la région d’Inuvialuit et de Terre-Neuve-et-Labrador étaient les moins satisfaits puisque 45 % des adultes Inuits ont déclaré être insatisfaits de la fraîcheur des aliments dans les magasins locaux comparativement à 32 % de ceux du Nunavut et de 23 % de ceux du Nunavik.

Le partage de la nourriture – une tradition qui se maintient

Le partage de la nourriture est une tradition inuite importante qui contribue à maintenir solidement les liens familiaux et communautaires. Cette tradition est bien vivante dans toutes les régions du Nord puisque 96 % des ménages Inuits partagent la nourriture récoltée avec d’autres personnes à l’extérieur de leur foyer. Dans chacune des quatre régions, environ neuf ménages Inuits sur dix ont dit qu’ils avaient partagé de la nourriture traditionnelle.



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Date de modification : 2006-04-12 Avis importants