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les diffusions > Caractéristiques
socio-économiques des exploitants agricoles ainsi que des familles
et ménages agricoles
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La population agricole ne suit pas le courant dans un pays façonné par
l’immigration
Introduction
L’analyse des contrastes
Les différences entre le milieu
urbain et le milieu rural
D’où viennent-ils?
Genres d’exploitations préférés
Financièrement
parlant…
Les agriculteurs immigrants avaient un appui financier
Note aux utilisateurs :
Le présent article a trait aux données nationales
et provinciales de la base de données du couplage agriculture-population.
Certaines données sont dérivées à la
fois de l’échantillon de 20 % et du recensement
complet. De légères différences peuvent être
observées pour ces données qu’elles soient
fondées sur les réponses de l’échantillon
de 20 % ou de l’ensemble des répondants, et
ce, en raison des erreurs d’échantillonnage. Ces
différences ne sont pas « conflictuelles »,
mais plutôt le résultat naturel de l’échantillonnage.
Un agriculteur immigrant s'entend d’une personne qui
est ou qui a déjà été immigrant reçu
et qui exploitait une ferme au moment du Recensement de l’agriculture
de 2001. Les immigrants reçus sont des personnes qui ont
obtenu des autorités de l'immigration le droit de résider
au Canada en permanence. Certains immigrants résident
au Canada depuis un certain nombre d’années, tandis
que d’autres sont arrivés depuis peu. La plupart
d’entre eux ont obtenu la citoyenneté canadienne,
alors que d’autres n’ont pas fait la demande ou ne
sont pas admissibles à faire une demande d’obtention
de la citoyenneté. Les immigrants reçus doivent
avoir résidé au Canada pendant au moins trois ans
avant de faire une demande de citoyenneté canadienne.
|
Introduction
Le Canada est un pays fondé sur l’agriculture et il a été construit
principalement par les immigrants et les enfants d’immigrants,
bien que l’immigration et l’agriculture ne soient plus liées : les tendances d’immigration ont énormément évolué et
peu de Canadiens s’adonnent à l’agriculture aujourd’hui.
Les immigrants représentent au Canada une proportion de plus en
plus faible de la population agricole, qui est de moins en moins nombreuse.
Cette tendance va à l’encontre de celle qu’on observe
pour la population générale.
Dans la population générale, moins d’un cinquième
des immigrants sont arrivés au Canada avant 1961, tandis que plus
de la moitié sont arrivés dans les années 80 et
90. Dans la population agricole, un tiers des immigrants sont arrivés
avant 1961 et seulement un tiers, depuis les années 80.
Proportion des immigrants au sein de la population générale
et de la population agricole, Canada
|
Année de recensement |
1971 |
1981 |
1991 |
2001 |
Population agricole totale |
1 589 355 |
1 058 780 |
865 900 |
727 130 |
Immigrants dans la population agricole |
Nbre |
135 380 |
86 410 |
61 970 |
49 295 |
% |
8,5 |
8,2 |
7,2 |
6,8 |
Population générale totale |
21 568 310 |
24 083 500 |
26 994 045 |
29 639 030 |
Immigrants dans la population générale |
Nbre |
3 295 530 |
3 843 335 |
4 342 890 |
5 448 480 |
% |
15,3 |
16,0 |
16,1 |
18,4 |
Source: Base de données du couplage Agriculture-Population et Recensement
de la population
La majorité des personnes qui ont immigré au Canada et
qui s’adonnent à l’agriculture sont nés en
Europe. Cette constatation s’applique à toutes les provinces,
même à la Colombie-Britannique, dont la population agricole
compte la plus forte concentration d’Asiatiques.
Du tiers à la moitié des agriculteurs immigrants originaires
des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de l’Allemagne – les trois
principaux pays de naissance des agriculteurs immigrants – sont
arrivés au Canada avant 1961.
L’analyse des contrastes
Au cours de la première moitié du XXe siècle, les
immigrants provenaient surtout d’Europe, principalement du Royaume-Uni,
de l’Italie, de l’Allemagne et des Pays-Bas. À l’époque,
les immigrants qui vivaient dans des fermes ou ailleurs étaient
généralement originaires de pays européens. Bien
sûr, un plus grand nombre de Canadiens faisait aussi partie de
la population agricole – la population agricole représentait
32 % de la population totale en 1931, comparativement à moins
de 3 % en 2001.
Cependant, même si les centres urbains au Canada sont en voie d’être
transformés par le nouveau visage de la population immigrante,
la population agricole – les exploitants agricoles et les membres
de leur ménage – continue d’être surtout d’ascendance
européenne.
En 2001, la majorité des agriculteurs immigrants, soit 77 %, étaient
originaires d’Europe. Il en va de même pour les immigrants
qui sont arrivés dans les années 90 : 79 % d’entre
eux provenaient d’Europe et moins de 10 %, d’Asie. Par contre,
42 % des immigrants dans la population générale étaient
originaires d’Europe, mais seulement 19,5 % des immigrants qui
sont arrivés au Canada dans les années 90 étaient
nés en Europe. Près de 60 % de l’ensemble des immigrants
qui sont arrivés au cours de cette même décennie
provenaient d’Asie.
Lieu de naissance des agriculteurs immigrants selon la période d’immigration,
Canada
Lieu de naissance |
Période d’immigration |
Avant 1961 |
1961 à 1970 |
1971 à 1980 |
1981 à 1990 |
1991 à 20011 |
Toutes les périodes d'immigration |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Total des agriculteurs
immigrants en 2001 |
11 980 |
100,0 |
5 495 |
100,0 |
6 240 |
100,0 |
4 680 |
100,0 |
4 070 |
100,0 |
32 460 |
100,0 |
États-Unis |
595 |
5,0 |
1 190 |
21,7 |
1 025 |
16,4 |
465 |
9,9 |
255 |
6,3 |
3 525 |
10,9 |
Europe |
10 995 |
91,8 |
3 660 |
66,6 |
3 950 |
63,3 |
3 290 |
70,3 |
3 215 |
79,0 |
25 110 |
77,4 |
Asie |
210 |
1,8 |
375 |
6,8 |
705 |
11,3 |
545 |
11,6 |
345 |
8,5 |
2 185 |
6,7 |
Afrique |
40 |
0,3 |
40 |
0,7 |
110 |
1,8 |
40 |
0,9 |
60 |
1,5 |
285 |
0,9 |
Caraïbes, Amérique centrale et Amérique du Sud |
110 |
0,9 |
155 |
2,8 |
340 |
5,4 |
260 |
5,6 |
125 |
3,1 |
990 |
3,0 |
Océanie et autres pays |
30 |
0,3 |
80 |
1,5 |
105 |
1,7 |
90 |
1,9 |
65 |
1,6 |
365 |
1,1 |
(1) Comprend les données jusqu’au 15 mai 2001. |
Source: Base de données du couplage Agriculture-Population
Plus de la moitié des agriculteurs immigrants qui ont été dénombrés
au Recensement de 1971 (premier recensement pour lequel une base de données
du couplage agriculture-population a été mise sur pied)
provenaient des États-Unis, des Pays-Bas, de l’Allemagne
et du Royaume-Uni. La majorité des agriculteurs immigrants viennent
encore de ces quatre pays. Plus du quart de l’ensemble des agriculteurs
immigrants qui sont arrivés au Canada dans les années 90 étaient
originaires des Pays-Bas.
Le tableau est bien différent en Colombie-Britannique. Dans
cette province, tout comme en Ontario, un résident sur quatre
est un immigrant. Toutefois, en Ontario, 93 %
des exploitants agricoles immigrants sont originaires d’Europe
et des États-Unis.
Il s’agit d’un pourcentage beaucoup plus élevé que
dans le cas de la Colombie-Britannique, où un peu plus des trois
quarts des agriculteurs immigrants proviennent de l’Europe et des États-Unis.
En Ontario, seulement 3 % des exploitants immigrants sont nés
en Asie; tandis qu’en Colombie-Britannique, le cinquième
des agriculteurs immigrants sont originaires d’Asie, principalement
de l’Inde. Ils ont des racines profondes dans la province, la majorité d’entre
eux étant arrivés au pays dans les années 60, 70
et 80.
Les différences entre le milieu urbain et le milieu rural
En 2001, à l’échelle nationale, plus de 18 % de la
population totale – une personne sur cinq – était
née à l’étranger, soit la plus forte proportion
depuis 1931. Au Canada urbain, où résident 80 % des Canadiens,
l’évolution des tendances d’immigration est en voie
de faire du Canada l’un des pays les plus multiculturels au monde.
Seule l’Australie, dont 22 % de la population est née ailleurs,
affiche une plus forte proportion de résidents d’origine étrangère.
Dans les grandes agglomérations, notamment à Toronto et à Vancouver,
environ 40 % de la population est née à l’étranger.
La situation est différente au Canada rural, où la population
se caractérise par son homogénéité.
L’« autre 20 % » de Canadiens forment la population
rurale, qui est constituée, d’une part, des agriculteurs
et, d’autre part, des résidents qui font régulièrement
la navette entre leur domicile et leur lieu de travail en ville ou qui
travaillent comme enseignants, policiers, pompiers, serveurs ou caissiers
au sein d’une entreprise au service de la collectivité rurale.
Les non-agriculteurs constituent de loin le groupe le plus nombreux :
neuf résidents du Canada rural sur dix ne s’adonnent pas à l’agriculture.
Les immigrants, qu’ils soient agriculteurs ou non, représentent
environ 6 % de la population rurale. La Colombie-Britannique se démarque
car sa population rurale est composée d’immigrants dans
une proportion de 13 %. Les agriculteurs immigrants représentent
pour leur part 18 % de la population agricole rurale de cette province.
La population immigrante agricole et la population immigrante en milieu
rural affichent un taux semblable d’immigrants provenant d’Europe,
soit près de 70 %. Par contre, seulement 40 % de la population
immigrante en milieu urbain est originaire d’Europe. Très
peu d’immigrants agricoles et d’immigrants du milieu rural
sont nés en Asie, soit 7,8 % et 6,2 % respectivement. En revanche,
près de 40 % de la population immigrante urbaine vient d’Asie.
Ce phénomène tient à deux facteurs : d’une
part, depuis les années 70, la majorité de l’ensemble
des immigrants viennent de pays autres que l’Europe; d’autre
part, la plupart des immigrants se sont établis dans les grandes
villes.
Lieu de naissance des populations immigrante, agricole, rurale
et urbaine, Canada, 2001
Lieu de naissance |
Population agricole |
Population rurale |
Population urbaine |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Nombre |
% |
Total des immigrants |
49 295 |
100,0 |
369 910 |
100,0 |
5 078 570 |
100,0 |
États-Unis |
6 450 |
13,1 |
52 645 |
14,2 |
185,275 |
3,6 |
Europe |
35 935 |
72,9 |
258 440 |
69,9 |
2 029 115 |
40,0 |
Asie |
3 855 |
7,8 |
23 055 |
6,2 |
1 966 125 |
38,7 |
Afrique |
380 |
0,8 |
6 085 |
1,6 |
276 520 |
5,4 |
Caraïbes, Amérique centrale et Amérique du Sud |
2 070 |
4,2 |
25 215 |
6,8 |
573 480 |
11,3 |
Océanie et autres pays |
595 |
1,2 |
4 465 |
1,2 |
48 055 |
0,9 |
Source : Recensement de l’agriculture et Recensement de la population
D’où viennent-ils?
Les immigrants néerlandais maintiennent depuis nombre d’années
une forte présence au sein de la population agricole immigrante
au Canada. Au moins 23 % des exploitants agricoles immigrants sont nés
aux Pays-Bas, comparativement à 2,2 % pour la population générale.
La moitié des exploitants agricoles néerlandais faisaient
partie des vagues d’immigrants d’après-guerre arrivées
vers la fin des années 40 et dans les années 50. Près
des deux tiers d’entre eux ont élu domicile en Ontario.
Dans les années 90, l’Alberta a rivalisé avec l’Ontario
comme destination de prédilection des agriculteurs immigrants
originaires des Pays-Bas.
Principaux pays de naissance des exploitants immigrants, Canada
Pays de naissance |
2001 |
Nombre |
% |
Tous les exploitants immigrants |
32 460 |
100,0 |
Pays-Bas |
7 460 |
23,0 |
Royaume-Uni |
4 405 |
13,6 |
Allemagne |
3 785 |
11,7 |
États-Unis |
3 525 |
10,9 |
Suisse |
2 125 |
6,5 |
Inde |
1 030 |
3,2 |
Italie |
870 |
2,7 |
Pologne |
840 |
2,6 |
Portugal |
745 |
2,3 |
Belgique |
700 |
2,2 |
Autres pays |
6 975 |
21,5 |
Source: Base de données du couplage Agriculture-Population
Bien que le tiers des agriculteurs originaires de l’Allemagne vivent
en Ontario, les nouveaux immigrants en provenance de ce pays sont proportionnellement
presque trois fois plus nombreux à opter pour la Colombie-Britannique
et l’Alberta. Plus des deux tiers des agriculteurs immigrants d’origine
suisse se retrouvent en Ontario et au Québec, œuvrant habituellement
au sein de l’industrie laitière; cependant, bon nombre de
nouveaux immigrants suisses choisissent d’établir leur entreprise
dans les quatre provinces de l’Ouest. Contrairement aux autres
Européens, les Suisses représentent une très faible
proportion des immigrants qui se sont installés au Canada avant
1971; en effet, près de 85 % des Suisses sont arrivés au
pays après cette année là.
Au début des années 70, le cours du franc suisse a commencé à grimper,
de sorte que le taux de change est devenu très favorable pour
les Suisses et que les biens-fonds canadiens ont été considérés
comme des aubaines. Au dire des agriculteurs suisses établis au
Canada, la topographie de notre pays est beaucoup plus propice à l’agriculture
que celle de leur pays natal, les coûts d’exploitation sont
beaucoup moins élevés et la réglementation des fermes
est beaucoup moins rigoureuse. Aux yeux des immigrants provenant de pays
qui ont une tradition de production laitière, le régime
de gestion de l’offre instauré au Canada au début
des années 70 dans le secteur laitier constitue peut-être
un autre attrait. Le Canada est particulièrement attrayant pour
les immigrants qui parlent anglais ou français, ou les deux.
Les États-Unis ont été par le passé l’une
des cinq principales sources d’agriculteurs immigrants. Le nombre
d’agriculteurs immigrants provenant des États-Unis a toutefois
diminué décennie après décennie à compter
des années 60, pour s’établir actuellement à 3
525 personnes, soit à peu près le tiers de ce qu’il était
en 1971. Parmi les agriculteurs immigrants qui se sont installés
au Canada dans les années 60 et 70, un cinquième environ
provenait des États-Unis. Cette époque coïncide avec
les bouleversements politiques auxquels les États-Unis ont été en
proie en raison de la guerre du Vietnam. Plus de 70 % de tous les agriculteurs
immigrants d’origine américaine sont dans les provinces
de l’Ouest.
À
l’échelle du pays, seulement 7 % (2 200 personnes)
de l’ensemble
des agriculteurs immigrants sont originaires d’Asie, principalement
de l’Inde. Soixante-dix pour cent de ces agriculteurs se trouvent
en Colombie-Britannique. Bien que plus de la moitié des immigrants
d’origine asiatique qui font actuellement partie de la population
générale soient arrivés dans les années 90,
seulement 16 % des exploitants agricoles en provenance d’Asie
se sont installés au pays au cours de cette décennie-là.
Les agriculteurs immigrants, à l’instar de l’ensemble
des exploitants agricoles, sont pour la plupart grisonnants; en fait,
ils ont en moyenne 54 ans, soit au moins cinq ans de plus que les exploitants
agricoles non immigrants. Les agriculteurs immigrants des Indes orientales
et ceux de la Suisse – les deux groupes qui ont le plus contribué à l’afflux
d’immigrants dans les années 70 et 80 – sont relativement
plus jeunes, leurs âges moyens étant de 48 et de 47 ans,
respectivement.
Genres d’exploitations préférés
Les agriculteurs suisses sont un bon exemple d’exploitants immigrants
qui optent pour une production agricole courante dans leur pays d’origine : 50 % d’entre eux s’adonnent à la production laitière.
Les Néerlandais représentent le contingent d’immigrants
le plus nombreux au sein des industries laitière, porcine et avicole
ainsi que dans l’industrie serricole. Les agriculteurs immigrants
originaires de l’Inde représentent le groupe le plus nombreux
de fructiculteurs. Les Belges, pour leur part, se classent en tête
de liste pour ce qui est de la culture du tabac.
Financièrement parlant…
Les immigrants représentaient 9,4 % des exploitants agricoles
en 2001. À titre de comparaison, près du cinquième
de la population active canadienne âgée de 15 ans et plus
ans en 2001 était des immigrants. Parmi les travailleurs autonomes,
soit le groupe qui se compare le mieux à celui des exploitants
agricoles, 24 % sont des immigrants.
Bien que les agriculteurs immigrants représentent une proportion
de plus en plus faible d’une population qui diminue, leur apport
est important et leur influence est considérable.
D’après des données du Recensement de l’agriculture
publiées antérieurement, les fermes dont les revenus agricoles
bruts s’élèvent à 250 000 $ ou plus sont les
seules à voir leur nombre augmenter. Ces fermes peuvent réaliser
des économies d’échelle et améliorer ainsi
le ratio dépenses-revenus, l’un des indicateurs de la rentabilité d’une
exploitation agricole.
À
l’échelle nationale, 16 % de l’ensemble des exploitants
agricoles possèdent une ferme dont les recettes se chiffrent à 250
000 $ ou plus, comparativement à 22 % dans le cas des agriculteurs
immigrants qui exploitent une ferme faisant partie de cette catégorie.
Cependant, trois groupes d’immigrants se démarquent; en
effet, environ 40 % des agriculteurs d’origine néerlandaise,
suisse ou belge exploitent une ferme dont les recettes dépassent
250 000 $, pourcentage qui est deux fois plus élevé que
celui qu’affichent tous les immigrants et qui est bien supérieur à la
moyenne pour l’ensemble des exploitants agricoles.
Les agriculteurs immigrants avaient un appui financier
Au Canada, les fermes diminuent en nombre, mais leur taille s’accroît.
La valeur moyenne du capital a augmenté à mesure que la
taille des fermes s’est accrue, haussant ainsi le coût d’achat
d’une ferme. Près d’un agriculteur non immigrant sur
quatre possédait une exploitation dont la valeur en capital dépassait
1 million de dollars en 2001.
Toutefois, il semblerait que certains agriculteurs qui ont immigré au
Canada dans les années 90 soient arrivés avec un appui
financier substantiel qui leur a permis de conclure un partenariat avec
un exploitant déjà établi ou d’acheter les
immobilisations d’une ferme établie.
Lorsqu’on compare les différentes décennies, on
constate que les années 80 ont marqué un tournant.
Environ le tiers des agriculteurs immigrants qui sont arrivés
au Canada durant cette décennie exploitaient des fermes de grande
valeur en 2001, comparativement à plus du quart pour ceux qui
se sont établis
au pays dans les années 60 et 70. Quarante pour cent de ceux
qui sont arrivés au cours de la première moitié des
années 90 exploitaient en 2001 une ferme dont la valeur
des immobilisations était supérieure à 1 million
de dollars, comparativement à 44 % dans le cas de ceux qui
se sont installés au Canada au cours de la dernière moitié de
la décennie en question. La plupart de ces exploitations de grande
valeur, dont plus de la moitié sont des fermes laitières,
sont exploitées par des immigrants originaires des Pays-Bas,
de la Suisse, du Royaume-Uni et de l’Allemagne. La réglementation
agricole dans ces pays et dans d’autres pays d’Europe est
similaire à celle qui existe en Suisse.
Dans le cadre du régime d’immigration actuel, les exploitants
agricoles peuvent faire la demande de résidence permanente au
Canada comme immigrants de la composante économique, ces immigrants étant
sélectionnés en fonction de leurs compétences et
de leur capacité à contribuer à l’économie
canadienne, ou en tant qu’immigrants faisant partie de la catégorie
de la famille s’ils sont parrainés. Les immigrants de la
composante économique comprennent, entre autres, les travailleurs
autonomes, qui doivent démontrer qu’ils ont les moyens et
qu’ils ont l’intention de créer leur propre emploi
au Canada en plus de contribuer considérablement à l’économie
canadienne.
Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts,
les méthodes et la qualité des données, communiquez
avec Michel McCartin, Recensement de l’agriculture, au (613) 951-1090,
ou avec les Relations avec les médias au (613) 951-4636.
Structure familiale de la population agricole immigrante
La population agricole (727 125) représente une faible proportion
(2,4 %) de la population totale et la population des immigrants,
une part encore plus minime. La population agricole englobe toutes
les personnes qui vivent dans le ménage d’un exploitant
agricole qui lui-même a vécu dans l’exploitation
pour une période quelconque au cours de l’année
précédant la journée du recensement.
Du point de vue de la taille familiale, la population agricole
se fond bien dans la mosaïque canadienne. Les familles agricoles
immigrantes ont une moyenne de 3,3 membres par ménage, ce
qui est légèrement plus élevé que la
population canadienne dans son ensemble, pour laquelle la moyenne
est de 3,0 personnes. En outre, les agriculteurs immigrants sont
moins susceptibles d’avoir de jeunes enfants à la maison.
Seulement 26 % des familles agricoles immigrantes ont des enfants
de moins de 14 ans à la maison, comparativement au tiers pour
l’ensemble de la population agricole et à 37 % pour
la population générale. La moyenne d’âge
des exploitants agricoles est plus élevée que celle
des travailleurs de l’ensemble de la population active. De
plus, la moyenne d’âge des exploitants immigrants a tendance à être
de cinq ans plus élevée que celle des exploitants
non immigrants.
Une proportion plus importante d’agriculteurs immigrants tendent à être
mariés, comparativement aux exploitants nés au Canada : le pourcentage de ceux qui déclarent être mariés
est de 3,6 % plus élevé, et les proportions d’immigrants
qui sont séparés et divorcés sont légèrement
inférieures. La proportion de ceux qui ne se sont jamais mariés
est deux fois moins élevée que celle des exploitants
nés au Canada.
Vingt-six pour cent des exploitants non immigrants sont de sexe
féminin, comparativement à 31 % dans le cas
des exploitants immigrants. Les immigrantes ont peut-être
plus tendance que les non-immigrantes à se considérer
comme des exploitantes agricoles aux fins du Recensement de l’agriculture.
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