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Être mère d’un enfant d’âge préscolaire à quarante ans : un portrait

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par Mireille Vézina et Martin Turcotte

Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude
La scolarité, un facteur important : les femmes ayant obtenu un diplôme universitaire sont les plus susceptibles d’être mères dans la quarantaine
L’évolution de la fécondité chez les femmes de 35 ans et plus
Les niveaux de scolarité plus élevés des femmes aident à expliquer l’accroissement de la proportion de mères plus âgées ayant de jeunes enfants
Les femmes de 40 à 44 ans possédant un diplôme d’études secondaires ou moins étaient plus susceptibles, elles aussi, d’être mères de jeunes enfants en 2006 qu’en 1986
Les mères immigrantes sont plus sujettes que les femmes nées au Canada d’être mères de jeunes enfants à un âge avancé
Les mères plus âgées ayant seulement des enfants de moins de 5 ans sont plus susceptibles de vivre dans des régions urbaines
Les femmes dans la quarantaine ayant seulement des enfants de moins de 5 ans occupent des emplois qui exigent un niveau de compétence élevé
Les femmes médecins au début de leur quarantaine détiennent le taux le plus élevé de mères de jeunes enfants
Des revenus plus élevés pour les mères au début de la quarantaine ayant seulement des enfants d’âge préscolaire
Plusieurs mères dans la quarantaine offrent de l’aide et du soutien à une personne âgée
Les conséquences de la maternité tardive pour les femmes, les enfants et la société
Résumé

Il y a 20 ans, très peu de femmes de 35 ans ou plus donnaient naissance à leur premier enfant. Or cela arrive plus souvent de nos jours. En effet, en 2006, 11 % de toutes les premières naissances étaient le fait de femmes âgées de 35 ans ou plus, soit presque trois fois plus que la proportion enregistrée en 19871. Aussi, l’âge moyen des femmes au moment de la première naissance s’est accru, passant d’un peu moins de 24 ans, au cours des années 1960, à 28 ans en 20052.

L’augmentation de l’âge moyen à la première naissance signifie que plus de femmes enfantent alors qu’elles sont dans la trentaine ou au début de la quarantaine. Selon les estimations démographiques, près de la moitié des naissances en 2006 étaient attribuables aux femmes âgées de 30 ans et plus, soit le double de ce qu’elles étaient en 1981 (23,6 %).

En outre, l'indice synthétique de fécondité des femmes dans la quarantaine a lui aussi progressé. En 2006, on comptait 7,4 naissances pour 1000 femmes de 40 à 44 ans, alors qu’en 1981, le taux correspondant n’était que de 3,2 naissances pour 1000 femmes.

Le fait que de plus en plus de femmes soient mères de jeunes enfants alors qu’elles sont à la fin de la trentaine ou au début de la quarantaine est un phénomène bien documenté du point de vue démographique. L’augmentation de la maternité à des âges plus avancés est principalement due aux changements sociaux. Les femmes étudient plus longtemps, participent davantage au marché du travail et occupent de plus en plus de postes exigeant de grandes compétences. Elles intègrent donc le marché du travail et ont leur premier enfant plus tardivement.

Les diverses conséquences sociales, économiques et démographiques associées au fait que les femmes deviennent mères plus tardivement ont fait l’objet de nombreuses études et discussions. On reconnaît, entre autres, certains risques aux grossesses plus tardives, que ce soit pour la santé de la mère ou celle de l’enfant. La maternité tardive a aussi des conséquences sur l’accroissement naturel de la population. (Consulter l’encadré « Les conséquences de la maternité tardive pour les femmes, les enfants et la société »).

Toutefois, on en sait peu, mis à part certaines généralités, à propos des autres caractéristiques socioéconomiques récentes des femmes qui sont mères de jeunes enfants alors qu’elles sont dans la quarantaine. Qui sont-elles? Sont-elles plus susceptibles d’être immigrantes? Sont-elles plus représentées dans les collectivités métropolitaines que dans les régions à plus faible densité? Quelles sont leurs professions? Leurs revenus sont-ils plus élevés que ceux des femmes du même âge? En plus d’avoir de jeunes enfants, fournissent-elles des soins à des personnes âgées? L’objectif de cet article, qui tire profit des données du Recensement de 2006, est de répondre à toutes ces questions. (Pour obtenir plus de détails sur la méthodologie, consulter l’encadré « Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude »).

 

Ce qu’il faut savoir au sujet de la présente étude

Source des données

Les analyses contenues dans le présent article ont été réalisées à partir des données tirées des recensements canadiens de 1986 et de 2006. Les personnes vivant dans des établissements institutionnels ou des logements collectifs sont exclues de la présente étude. 

Population à l’étude

La population à l’étude correspond aux femmes âgées de 40 à 44 ans selon qu’elles sont mères ou non. Les expressions « enfants d’âge préscolaire », « enfants en bas âge » ou « jeunes enfants » sont employées pour désigner les enfants âgés de 0 à 4 ans à la maison. Les femmes âgées de 45 à 49 ans n’ont pas été retenues étant donné que les mères de jeunes enfants sont peu nombreuses dans ce groupe d’âge.

Limites des données

Le recensement recueille des informations sur les personnes qui vivent « habituellement » ensemble au sein d’un même ménage, ainsi que les liens entre ces personnes (père, mère, fils, fille, grand-père, etc.). C’est à partir de ces informations que l’on est en mesure d’identifier les femmes qui sont mères d’un jeune enfant. Selon les instructions fournies aux répondants qui doivent remplir leur questionnaire de recensement, on doit inscrire comme résidant dans le ménage « Les enfants en garde partagée qui habitent ici la plupart du temps ». Les enfants qui passent autant de temps avec chaque parent doivent, quant à eux, « être inscrits au domicile du parent où ils demeurent le 16 mai 2006 ».

Étant donné sa méthodologie basée sur les résidents habituels d’un ménage, le recensement ne permet pas d’associer absolument tous les enfants à leur mère. Par exemple, une femme de 41 ans qui est séparée mais mère d’un enfant unique de 12 ans sera considérée comme « non-mère » si cet enfant ne vit pas habituellement avec elle. Pour les fins de cette étude, la principale préoccupation est de savoir à quel point le recensement sous-estime la proportion de femmes de 40 à 44 ans qui sont mères d’un enfant d’âge préscolaire.

L’Enquête sociale générale (ESG) de 2006, qui fournit des renseignements sur tous les enfants qu’a eus une femme au cours de sa vie, nous permet de répondre à cette question. Selon cette source de données, la proportion de femmes de 40 à 44 ans qui sont mères d’un enfant d’âge préscolaire n’est pratiquement pas touchée par le fait que l’on ne possède pas de renseignements sur les enfants qui vivent dans d’autres ménages (en garde partagée, par exemple). En effet, selon les données de l’ESG, 9,75 % des femmes âgées de 40 à 44 ans étaient mères d’au moins un enfant d’âge préscolaire, qu’ils aient vécu avec elles ou non. Si on reproduit le même résultat, mais en considérant uniquement comme mères celles qui résident habituellement avec leur enfant (soit selon la méthode du recensement mais toujours en utilisant l’ESG), le résultat est pratiquement le même : 9,72 % sont considérées comme mères d’un enfant d’âge préscolaire.

C’est un peu moins vrai dans le cas des femmes qui sont mères d’enfants plus vieux (puisque ces enfants sont plus susceptibles d’avoir quitté le domicile parental). Selon les données de l’ESG de 2006, 8,1 % des femmes âgées entre 40 et 44 ans étaient mères, mais ne résidaient avec aucun de leurs enfants. Par conséquent, la proportion de femmes de 40 à 44 ans qui sont mères d’un enfant de 5 ans et plus est légèrement sous-estimée à partir des données du recensement. Cela pourrait constituer un problème si les caractéristiques socioéconomiques des mères qui ne vivent pas avec leurs enfants différaient des caractéristiques des mères qui vivent toujours avec les leurs. Or ce n’est pas le cas. Les données de l’ESG ne montrent en effet aucune différence substantielle à ce sujet entre les mères d’enfants de 5 ans et plus, selon que ces derniers vivent ou non avec elles.

Les mères dont les enfants sont tous d’âge préscolaire et les mères qui sont à la fois mères d’enfants d’âges préscolaire et scolaire

Être mère d’un enfant d’âge préscolaire à quarante ans ne signifie pas la même chose qu’être mère d’un jeune enfant alors que l’on a déjà des enfants plus vieux. Dans le premier cas, on entre dans une vie familiale et on entame une nouvelle période dans le cycle de vie : être parent. Ce n’est pas le cas lorsque l’on a déjà des enfants puisqu’il s’agit plutôt d’une continuité.

Afin de tenir compte de cette réalité, on distingue, dans certaines sections de l’article, les femmes de 40 à 44 ans qui sont uniquement mères de jeunes enfants (0 à 4 ans) de celles qui sont à la fois mères de jeunes enfants et d’enfants d’âge scolaire (5 ans et plus). Les femmes de 40 à 44 ans qui sont uniquement mères de jeunes enfants ont toutes, par définition, eu leur premier enfant après l’âge de 35 ans. En 2006, elles représentaient environ le tiers (31,9 %) des 117 000 femmes de 40 à 44 ans qui étaient mères d’un enfant en bas âge (les autres étant à la fois mères de jeunes enfants et d’enfants plus vieux). Dans les cas où il n’existait pas de différence substantielle entre les deux groupes, ils ont été regroupés en un seul pour simplifier la discussion. Par ailleurs, dans certains cas, la taille de l’échantillon ne permettait pas de distinguer les femmes selon qu’elles avaient ou non, en plus de leurs enfants d’âge préscolaire, des enfants plus vieux.

La question de la première naissance

L’utilisation du recensement pose certaines limites pour connaître le rang et le nombre exact des enfants que les femmes ont eus au cours de leur vie. Malgré cela, on est en mesure de savoir, grâce aux données de l’ESG, que la presque totalité des femmes de 40 à 44 ans qui résident avec des enfants âgés entre 0 et 4 ans (mais pas avec des enfants plus vieux) étaient devenues mères pour la première fois à 35 ans ou plus. En effet, les données de l’ESG indiquent que parmi les femmes de 40 à 44 ans qui résidaient avec de tels enfants, moins de 0,5 % étaient mères d’autres enfants, qui ne résidaient pas avec elles. Autrement dit, plus de 99,5 % des femmes de 40 à 44 ans qui résidaient avec un ou des enfants de 0 à 4 ans uniquement étaient devenues mères pour la première fois à 35 ans ou plus.

La scolarité, un facteur important : les femmes ayant obtenu un diplôme universitaire sont les plus susceptibles d’être mères dans la quarantaine

Le nombre de mères plus âgées ayant un ou des enfants d’âge préscolaire a plus que doublé en 20 ans. Au Recensement de 2006, on dénombrait 1,3 million de femmes âgées de 40 à 44 ans au Canada, dont 117 100, ou 8,9 %, étaient mères d’au moins un enfant d’âge préscolaire (0 à 4 ans). Cette proportion était deux fois plus élevée que celle enregistrée en 1986 (4,3 %). (Consulter l’encadré « L’évolution de la fécondité chez les femmes de 35 ans et plus ».)

L’évolution de la fécondité chez les femmes de 35 ans et plus

Au cours de la première moitié du XXe siècle, il était plus fréquent de voir des femmes donner naissance dans la trentaine. Toutefois, les circonstances étaient fort différentes de celles d’aujourd’hui. Par exemple, dans le premier quart du XXe siècle, la plupart des familles canadiennes vivaient sur la ferme et les familles nombreuses étaient chose courante. En effet, en 1901, les femmes donnaient en moyenne naissance à 4,6 enfants, puis en 1921, à 3,5 enfants. Par conséquent les femmes qui donnaient naissance dans la trentaine en étaient rarement à leur premier enfant.

Pendant les années de dépression, la conjoncture économique difficile a entraîné une baisse des taux de mariage et une augmentation de l’âge moyen au mariage. En 1937, l’indice synthétique de fécondité1 avait baissé à 2,6 enfants par femme. De plus, l’âge moyen de la femme à la première naissance était en hausse par rapport au début du siècle2.

Graphique Taux de fécondité chez les femmes âgées de 35 à 44 ans, Canada, 1926 à 2006Graphique Taux de fécondité chez les femmes âgées de 35 à 44 ans, Canada, 1926 à 2006

À l’opposé, pendant la période suivant immédiatement la Deuxième Guerre mondiale, l’indice synthétique de fécondité a augmenté pour culminer à 3,9 enfants par femme en 1959. Durant cette période, les femmes commençaient leur famille dans la vingtaine et étaient peu susceptibles d’avoir leur premier enfant dans la trentaine ou la quarantaine3. Dans les années 1970 et 1980, la plupart des femmes ont continué de commencer leur famille lorsqu’elles étaient dans la vingtaine. Toutefois, la fécondité diminuant, la plupart d’entre elles n’avaient pas plus de deux enfants et peu d’entre elles donnaient naissance passé la mi-trentaine. Par contraste, à l’époque actuelle, les mères dans la quarantaine sont beaucoup plus susceptibles d’élever leur premier enfant.

Notes

  1. L’indice synthétique de fécondité renvoie au nombre d’enfants qu’une femme aurait au cours de sa vie reproductive (de 15 à 49 ans) si elle connaissait, à chaque âge, les taux de fécondité observés au cours d’une année civile donnée.
  2. Milan, A. (2000). Les familles : 100 ans de continuité et de changement. Tendances sociales canadiennes, 56. No 11-008 au catalogue de Statistique Canada.
  3. Statistique Canada. (2003) Rapport sur l’état de la population du Canada. No 91-209 au catalogue de Statistique Canada. Ottawa : ministre de l’Industrie.

Selon les analyses réalisées par des démographes et des sociologues, l’augmentation de la proportion de mères de jeunes enfants à des âges plus avancés s’explique principalement par l’augmentation de la scolarisation des femmes et par leur plus grande participation au marché du travail3. Les universitaires terminent leurs études plus tard, sont plus susceptibles de participer au marché du travail par la suite et ont des attentes différentes par rapport à leurs rôles familiaux et à la vie en général4. Par exemple, selon l’économiste Gary Becker, plus la scolarité d’une femme est élevée, plus ses gains sur le marché du travail augmentent et plus le coût d’opportunité (ou les pertes monétaires) associé à la venue d’un enfant est élevé5.

Les données du Recensement de 2006 illustrent que les femmes qui étaient plus scolarisées, en particulier celles qui détenaient un diplôme universitaire, étaient nettement plus susceptibles d’avoir leurs enfants lorsqu’elles étaient dans la trentaine ou même dans la quarantaine6. En 2006, 13,8 % des femmes de 40 à 44 ans ayant un baccalauréat étaient mères d’un jeune enfant, comparativement à seulement 6,4 % des femmes qui avaient un diplôme d’études secondaires ou moins. Cette proportion atteignait 19,8 % chez les femmes ayant obtenu un doctorat (graphique 1).

Graphique 1 La proportion de femmes de 40 à 44 ans qui étaient mères de jeunes enfants était plus élevée chez les plus scolarisées, 1986 et 2006Graphique 1  La proportion de femmes de 40 à 44 ans qui étaient mères de jeunes enfants était plus élevée chez les plus scolarisées, 1986 et 2006

Les niveaux de scolarité plus élevés des femmes aident à expliquer l’accroissement de la proportion de mères plus âgées ayant de jeunes enfants

Les femmes fortement scolarisées représentent une part croissante de la population. Au Canada, la proportion de femmes de 40 à 44 ans ayant un diplôme universitaire a plus que doublée en 20 ans, augmentant de 11,0 % à 22,5 % entre 1986 et 2006. Les statistiques portent à croire que plus cette proportion sera élevée, plus la fécondité dans la trentaine, et même dans la quarantaine, deviendra fréquente.

D’ailleurs, une analyse de décomposition nous permet de conclure qu’un peu plus du quart (28 %) de l’augmentation de la proportion de femmes qui sont mères de jeunes enfants à quarante ans est due à la progression du niveau de scolarité moyen des femmes (durant la même période). Le reste de l’augmentation peut être attribuée aux changements de comportements des nouvelles générations par rapport aux précédentes, en particulier dans les diverses transitions vers la vie adulte qui s’effectuent à un âge plus tardif, quel que soit le niveau de scolarité atteint.

Les femmes de 40 à 44 ans possédant un diplôme d’études secondaires ou moins étaient plus susceptibles, elles aussi, d’être mères de jeunes enfants en 2006 qu’en 1986

Malgré l’importance indéniable du facteur de la scolarisation, on ne doit cependant pas sous-estimer l’incidence des changements considérables de valeurs, notamment par rapport à la place des femmes dans la société et sur le marché du travail7. Le fait que les transitions à l’âge adulte se fassent plus tardivement et de façon moins linéaire qu’auparavant a aussi influé sur le report, pour plusieurs femmes, du moment de la première naissance. Que ce soit le départ du domicile parental, l’obtention d’un premier emploi à temps plein, la formation d’une première union stable, ou l’achat d’une première maison, toutes ces transitions se font en moyenne à un âge plus avancé8. Naturellement, plus l’âge auquel les jeunes adultes feront ces différentes transitions sera élevé, plus l’âge auquel ils auront un enfant le sera.

Ces changements quant au moment des transitions ont touché toutes les femmes, peu importe leur niveau de scolarité (graphique 2). Par conséquent, les femmes moins scolarisées sont deux fois plus susceptibles d’être mères de jeunes enfants à un âge plus avancé qu’il y a deux décennies : alors que 3,4 % des femmes possédant un diplôme d’études secondaires ou moins étaient mères d’un enfant d’âge préscolaire en 1986, cette proportion était de 6,4 % en 2006 (graphique 1). Si on calcule le rapport entre ces deux proportions, il s’agit même d’une progression plus forte que celle enregistrée pour les femmes ayant un diplôme universitaire. Certains auteurs ont expliqué cette légère convergence dans la fécondité des plus et des moins scolarisées par des politiques ayant réduit les incompatibilités qui existaient entre le fait de mener une carrière et d’avoir des enfants, par exemple, la disponibilité de services de garde9.

Graphique 2 Les transitions des femmes à l'âge adulte se font plus tardivement, peu importe le niveau de scolarité atteint, 1990 et 2006Graphique 2  Les transitions des femmes à l'âge adulte se font plus tardivement, peu importe le niveau de scolarité atteint, 1990 et 2006

Cela étant dit, la scolarisation constitue quand même un facteur clé pour comprendre la progression de la proportion de femmes qui sont mères d’un jeune enfant à quarante ans.

Les mères immigrantes sont plus sujettes que les femmes nées au Canada d’être mères de jeunes enfants à un âge avancé

Étant donné que la scolarité est l’un des facteurs ayant la plus forte incidence sur la probabilité d’être mère d’un jeune enfant dans la quarantaine, on trouvera les proportions les plus fortes de mères de jeunes enfants chez les femmes de 40 à 44 ans ayant atteint les plus hauts niveaux de scolarité. Ceci est d’autant plus vrai pour les femmes immigrantes de ce groupe d’âge. En 2006, 1 d’entre elles sur 3 possédait un diplôme universitaire, comparativement à 1 femme sur 5 née au Canada. La proportion d’entre elles qui étaient mères d’un enfant d’âge préscolaire était aussi plus élevée : 12,9 % par rapport à 7,5 % chez celles nées au Canada (résultats non montrés).

La scolarité n’explique cependant pas tout : aux niveaux de scolarité moins élevés, les femmes immigrantes étaient sensiblement plus portées que les non immigrantes à être mères de jeunes enfants à un âge avancé (graphique 3). Par ailleurs, l’association entre la scolarité et la probabilité d’être mère dans la quarantaine était plus forte pour les femmes nées au Canada que pour les immigrantes.

Graphique 3 Chez les femmes de 40 à 44 ans ayant un diplôme d'études secondaires ou moins, les immigrantes étaient deux fois plus susceptibles que les femmes nées au Canada d'être mères d'un jeune enfant en 2006Graphique 3  Chez les femmes de 40 à 44 ans ayant un diplôme d'études secondaires ou moins, les immigrantes étaient deux fois plus susceptibles que les femmes nées au Canada d'être mères d'un jeune enfant en 2006

Des facteurs culturels, tels que l’appartenance religieuse10, peuvent entrer en ligne de compte et avoir une incidence sur le fait d’être mère de jeunes enfants dans la quarantaine. On peut en dire autant du lien entre le lieu de naissance des immigrantes et leur propension à être mères de jeunes enfants à cette période de leur vie. Par exemple, malgré que les femmes de 40 à 44 ans nées en Asie de l’Est aient été les plus scolarisées de toutes, elles n’étaient pas les plus susceptibles d’être mères d’un jeune enfant alors qu’elles étaient dans la quarantaine. À l’inverse, bien que les femmes de 40 à 44 ans nées en Amérique centrale, en Amérique du Sud, aux Antilles et aux Bermudes n’aient pas été beaucoup plus susceptibles de posséder un diplôme universitaire que celles nées au Canada, une plus grande proportion d’entres elles étaient mères de jeunes enfants (graphique 4).

Graphique 4 Malgré qu'elles étaient les plus susceptibles d'avoir un diplôme universitaire, les femmes de 40 à 44 ans nées en Asie de l'Est n'étaient pas les plus susceptibles d'être mères d'un enfant d'âge préscolaire en 2006Graphique 4  Malgré qu'elles étaient les plus susceptibles d'avoir un diplôme universitaire, les femmes de 40 à 44 ans nées en Asie de l'Est n'étaient pas les plus susceptibles d'être mères d'un enfant d'âge préscolaire en 2006

Les mères plus âgées ayant seulement des enfants de moins de 5 ans sont plus susceptibles de vivre dans des régions urbaines

De façon générale, la population des régions urbaines est plus fortement scolarisée et comprend une part d’immigrants plus élevée que celle des régions rurales. Par conséquent, les femmes de 40 à 44 ans dont tous les enfants étaient d’âge préscolaire étaient plus susceptibles de résider dans des régions urbaines (89,6 % d’entre elles) que les mères du même groupe d’âge dont les enfants étaient tous âgés de 5 ans ou plus (81,2 %) (résultats non montrés).

Les régions métropolitaines diffèrent entre elles en ce qui a trait au niveau moyen de scolarité, au revenu de la population adulte et à la concentration de la population immigrée. Les régions métropolitaines de recensement (RMR) de Toronto et de Vancouver étaient, et de loin, celles comptant les plus fortes proportions d’immigrants et arrivaient en tête de liste en ce qui a trait à la proportion de la population adulte qui possède un diplôme universitaire (graphique 5). En 2006, elles détenaient les plus forts pourcentages de femmes au début de la quarantaine ayant un enfant d’âge préscolaire. La RMR de Guelph, qui arrive au troisième rang quant à sa proportion de mères de jeunes enfants dans la quarantaine, est une région universitaire qui comprend une très forte proportion de femmes possédant un diplôme de maîtrise ou de doctorat (Guelph arrivait, à cet égard, au troisième rang de toutes les RMR en 2006).

Graphique 5 Les dix régions métropolitaines ayant les plus fortes et les plus faibles proportions de femmes de 40 à 44 ans qui étaient mères d'enfants d'âge préscolaire variaient selon la taille de la région en 2006Graphique 5  Les dix régions métropolitaines ayant les plus fortes et les plus faibles proportions de femmes de 40 à 44 ans qui étaient mères d'enfants d'âge préscolaire variaient selon la taille de la région en 2006

Les femmes dans la quarantaine ayant seulement des enfants de moins de 5 ans occupent des emplois qui exigent un niveau de compétence élevé

Étant donné qu’elles sont en moyenne plus scolarisées que les autres femmes du même groupe d’âge, on pourrait s’attendre à ce que les femmes de 40 à 44 ans qui sont mères de jeunes enfants aient des professions qui requièrent un niveau de compétence plus élevé. C’est ce que confirment les données du recensement. Environ 29,7 % des femmes de 40 à 44 ans qui étaient mères de jeunes enfants occupaient une profession de catégorie « professionnelle », c’est-à-dire requérant un diplôme universitaire, soit un baccalauréat ou plus (tableau 1). La proportion correspondante était de 23,3 % chez celles dont l’enfant le plus jeune était âgé entre 5 et 11 ans et de 13,8 % chez celles qui étaient mères d’enfants de 12 ans ou plus.

Tableau 1 Répartition des mères âgées de 40 à 44 ans, selon l'âge de leurs enfants et le niveau de compétence qu'exige leur profession, 2006Tableau 1  Répartition des mères âgées de 40 à 44 ans, selon l'âge de leurs enfants et le niveau de compétence qu'exige leur profession, 2006

L’ensemble des professions requérant un niveau de compétence « professionnel » est très hétérogène, allant de la physicienne à l’enseignante au secondaire, en passant par l’optométriste ou la comptable. Par conséquent, il est intéressant de s’attarder aux professions qu’exercent les mères plus âgées ayant de jeunes enfants.

Les femmes médecins au début de leur quarantaine détiennent le taux le plus élevé de mères de jeunes enfants

Comme on le constate au tableau 2, les professionnelles de la santé étaient particulièrement susceptibles, chez les femmes de 40 à 44 ans, d’être mères de jeunes enfants. En 2006, c’était le cas de plus de 1 médecin, dentiste ou vétérinaire sur 5 (22,0 %). En fait, si on ne s’intéresse qu’aux médecins spécialistes, 1 sur 4 était mère d’un enfant d’âge préscolaire, soit la proportion la plus élevée de toutes les professions répertoriées au Canada (résultat non montré)11. Suivaient ensuite les juges, avocates et, au Québec, les notaires (19,5 %); les ingénieures (17,5 %); et les professeures et assistantes d'enseignement postsecondaire et universitaire (17,2 %). En général, les professions où se trouvaient les plus grandes proportions de mères plus âgées exigeaient un niveau élevé de spécialisation.

Tableau 2 Professions où se trouvent la plus grande proportion de mères plus âgées d'enfants d'âge préscolaire et professions les plus répandues pour l'ensemble des femmes de 40 à 44 ans, 2006Tableau 2  Professions où se trouvent la plus grande proportion de mères plus âgées d'enfants d'âge préscolaire et professions les plus répandues pour l'ensemble des femmes de 40 à 44 ans, 2006

Les professions au sein desquelles les femmes qui sont mères de jeunes enfants sont les plus représentées ne sont pas nécessairement les professions les plus répandues chez les femmes au début de la quarantaine. La section inférieure du tableau 2 présente les 10 professions les plus communes chez les femmes de ce groupe d’âge. Plusieurs de ces professions, telles que vendeuses dans le commerce de détail, secrétaires, préposées à l’entretien ménager et agentes d’administration, requièrent moins d’années de scolarité. Les femmes qui occupent ces professions sont moins susceptibles d’être mères de jeunes enfants alors qu’elles sont dans la quarantaine. Les professions d’infirmière et d’enseignante aux niveaux préscolaire et primaire, qui sont très répandues chez les 40 à 44 ans et qui requièrent toutes deux des études postsecondaires, ont des proportions de mères de jeunes enfants supérieures à la moyenne de l’ensemble des femmes soit 10,0 % et 11,5 %.

Des revenus plus élevés pour les mères au début de la quarantaine ayant seulement des enfants d’âge préscolaire

De façon générale, on constate que les mères au début de la quarantaine qui ont uniquement un ou des enfants d’âge préscolaire (et qui ont donc eu leur premier enfant à 35 ans ou plus) ont des revenus plus élevés que leurs homologues ayant des enfants plus vieux.

Par exemple, en 2005, le revenu médian personnel des mères de 40 à 44 ans ayant un ou des enfants d’âge préscolaire était de 27 500 $ après impôt, ce qui est plus élevé que celui des mères d’enfants d’âges préscolaire et scolaire (24 500 $) et que celui des mères ayant seulement des enfants âgés de 12 ans ou plus (25 600 $) (tableau 3).

Tableau 3 Quartiles de revenu après impôt des mères âgées de 40 à 44 ans, selon l'âge de leurs enfants, 2006Tableau 3  Quartiles de revenu après impôt des mères âgées de 40 à 44 ans, selon l'âge de leurs enfants, 2006

Si on limite la comparaison aux femmes qui avaient un travail rémunéré, on constate que le revenu médian des femmes de 40 à 44 ans qui étaient mères d’enfants de moins de 5 ans uniquement était de 5000 $ supérieur à celui des femmes du même groupe d’âge et dont tous les enfants étaient âgés de 12 ans ou plus. Par ailleurs, le montant à atteindre pour faire partie du 25 % ayant le revenu personnel le plus élevé était de 49 300 $ chez les femmes ayant seulement des enfants d’âge préscolaire, contre 39 400 $ chez les mères d’enfants âgés de 12 ans ou plus.

Ces résultats sont conformes à ceux d’une étude publiée à Statistique Canada qui démontrait que les femmes qui retardaient le moment de la maternité obtenaient des salaires plus élevés, même en tenant compte de plusieurs autres facteurs ayant une incidence sur le salaire12.

Du point de vue des revenus familiaux, les mêmes clivages existent : les femmes qui sont mères de jeunes enfants uniquement vivent au sein de familles dont les revenus moyen et médian sont plus élevés que celles qui sont mères d’enfants plus vieux. Leur revenu familial est aussi plus susceptible de s’approcher de 100 000 $ par année que celui des autres mères : en 2005, le quart d’entre elles vivaient dans des familles dont le revenu (après impôt) était supérieur à 96 600 $.

Plusieurs mères dans la quarantaine offrent de l’aide et du soutien à une personne âgée

La question de la conciliation travail-famille préoccupe la majorité des parents qui ont un travail rémunéré. Pour les femmes dans la quarantaine qui sont mères de jeunes enfants, cet enjeu peut prendre une dimension particulière. On sait que le temps consacré à s’occuper de jeunes enfants est, en moyenne, supérieur au temps requis pour s’occuper d’enfants plus vieux. Cela est vrai, peu importe l’âge de la mère. Cependant, les femmes dans la quarantaine sont plus nombreuses à avoir des parents vieillissants, qui peuvent avoir besoin de soins ou d’aide. Dans quelle mesure les mères de jeunes enfants fournissent-elles de l’aide et des soins à une personne âgée en plus du temps qu’elles consacrent à leur jeune famille?

Tel qu’indiqué au tableau 4, les mères plus âgées d’enfants d’âge préscolaire ont passé plus d’heures aux soins de leurs enfants que les femmes ayant des enfants de 12 ans ou plus. En contrepartie, elles étaient moins susceptibles d’offrir des soins à une personne âgée. Malgré tout, la différence n’était pas tellement prononcée entre les mères d’enfants d’âge préscolaire et celles d’enfants d’âge scolaire. En effet, 23,7 % des mères dont tous les enfants étaient d’âge préscolaire avaient offert de l’aide ou du soutien à une personne âgée, comparativement à 28,9 % des mères dont tous les enfants étaient âgés de 12 ans ou plus. De plus, les mères de jeunes enfants étaient pratiquement aussi susceptibles que les mères d’enfants de 12 ans ou plus d’accorder 5 heures ou plus de soins à une personne âgée par semaine, soit 9,8 % comparativement à 10,9 %.

Tableau 4 Nombre d’heures accordées aux soins des enfants et des personnes âgées chez les mères âgées de 40 à 44 ans, selon l’âge de leurs enfants, 2006Tableau 4  Nombre d’heures accordées aux soins des enfants et des personnes âgées chez les mères âgées de 40 à 44 ans, selon l’âge de leurs enfants, 2006

Il est possible que certaines mères ressentent les pressions de cette double tâche13. En 2006, 7,9 % des femmes de 40 à 44 ans qui étaient mères de jeunes enfants avaient consacré 30 heures ou plus par semaine à leurs enfants et 5 heures ou plus à offrir des soins à une personne âgée. Cette proportion était de 3,6 % chez les mères dont tous les enfants étaient âgés de 12 ans ou plus (résultats non montrés).

 

Les conséquences de la maternité tardive pour les femmes, les enfants et la société

Le fait que les femmes aient en moyenne leur premier enfant plus tardivement a un certain nombre de conséquences pour elles, de même que pour la société. En ce qui a trait aux incidences sur la santé des femmes, on reconnaît certains risques aux grossesses plus tardives, par exemple, une plus grande prévalence de l’insuffisance du poids de l’enfant à la naissance et d’accouchements prématurés (ou de fausses couches)1, ainsi que des risques plus élevés d’hypertension gestationnelle et de diabète de grossesse2. Bien que les progrès en médecine aient de beaucoup amélioré les taux de survie des enfants prématurés, les chercheurs ont entre autres montré que la prématurité pouvait imposer, à la société comme aux familles, des coûts financiers et une surcharge considérable en ce qui a trait aux soins supplémentaires à apporter3. Les nouveaux-nés dont la mère est plus âgée (en particulier si elle a 45 ans ou plus), sont par ailleurs plus susceptibles de présenter des anomalies chromosomiques4.

En plus des conséquences sur la santé, le fait que les femmes soient plus âgées lorsqu’elles donnent naissance pour la première fois peut avoir des conséquences sur le renouvellement de la population par les naissances. De fait, les chances de devenir enceinte et de donner naissance diminuent au fur et à mesure que la femme vieillit : 91 % des femmes âgées de 30 ans réussissent à devenir enceintes alors que cette proportion est de 77 % à 35 ans et de 53 % à 40 ans5. En somme, plus l’âge à la première naissance est élevé, moins le nombre total d’enfants qu’aura une femme est susceptible d’être grand6.

Finalement, la maternité à des âges plus avancés peut avoir un impact pour les employeurs et les milieux de travail. Les femmes qui deviennent mères plus tardivement sont plus susceptibles d’avoir des emplois qui requièrent un niveau de compétence élevé; elles ont aussi plus de chances d’avoir atteint, dans leurs milieux de travail respectifs, des postes de supervision et de gestion. Certaines d’entre elles peuvent notamment être plus difficiles à remplacer lorsqu’elles prennent des congés de maternité, en raison de leur plus grande expérience sur le marché du travail.

Cependant, il y aussi des conséquences positives à élever des enfants plus tardivement. Par exemple, les longues années d’études et la poursuite d’objectifs professionnels ou personnels sont les raisons pour lesquelles les femmes ont des enfants plus tard dans plusieurs cas. Ces années d’études et de travail sont importantes puisqu’elles leur permettent d’acquérir toutes sortes de ressources, financières ou autres, qui peuvent leur être utiles lorsqu’elles deviennent parents.

C’est d’ailleurs l’argument principal d’une étude récente dont la conclusion est que les femmes qui donnent naissance après l’âge de 35 ans ont de meilleures ressources financières, une plus grande expérience de vie, et sont plus satisfaites par rapport à leur carrière et à leur situation conjugale que celles qui deviennent mères plus tôt7. Les données du recensement soutiennent plusieurs de ces idées. De façon générale, les femmes qui donnaient naissance à leur premier enfant à un âge plus avancé avaient une situation socioéconomique plus favorable lorsque celui-ci venait au monde. Elles étaient notamment plus scolarisées, plus susceptibles de vivre dans une famille dont les revenus étaient supérieurs à 50 000 $, plus portées à être titulaires d’un diplôme universitaire et plus susceptibles d’être propriétaires de leur logement (voir le graphique ci-dessous). Elles étaient aussi beaucoup plus susceptibles d’occuper un poste de gestionnaire dans leur milieu de travail.

Par ailleurs, et malgré qu’on ne puisse nier leur existence, les risques des grossesses menées à terme après l’âge de 35 ans peuvent être relativisés. En effet, l’écart entre les femmes plus jeunes (20 à 34 ans) et plus âgées (35 à 49 ans) ayant donné naissance à un enfant ayant un faible poids ou à un enfant prématuré est peu élevé. En 2006, les proportions de nouveau-nés ayant un faible poids étaient de 8,3 % chez les femmes âgées entre 35 et 49 ans, comparativement à 6,7 % chez les femmes de 20 à 34 ans8. Par ailleurs, en 2006-2007, tandis que 8 % des naissances étaient prématurées lorsque la mère était âgée entre 20 et 34 ans, cette proportion n’était que légèrement plus élevée chez les mères de 35 ans ou plus, soit de 10 %9. Finalement, on sait que les effets sur la santé et le développement dans la petite enfance des enfants nés d’une mère ayant plus de 35 ans semblent relativement limités. En effet, selon une étude publiée à Statistique Canada, l’âge de la mère a peu d’effets sur le développement physique, comportemental et cognitif des enfants âgés de 0 à 5 ans10.

Graphique Les femmes qui ont leur premier enfant à un âge plus avancé ont une situation socioéconomique plus favorable lorsque celui-ci vient au monde, 2006Graphique  Les femmes qui ont leur premier enfant à un âge plus avancé ont une situation socioéconomique plus favorable lorsque celui-ci vient au monde, 2006

  1. Institut canadien d’information sur la santé. (2009). Nés trop vite et trop petits : étude sur les bébés de faible poids au Canada. Ottawa: Institut canadien d’information sur la santé.
  2. Joseph, K. S., Allen, A. C., Dodds, L., Turner, L. A., Scott, H., et Liston, R. (2005). The perinatal effects of delayed childbearing. Obstetrics and Gynecology, 105(6), 1410-1418.
  3. Agence de la santé publique du Canada. (2005). Donnons sa chance à chaque mère et à chaque enfant — Rapport sur la santé de la mère et de l’enfant au Canada. No au catalogue : H124-13/2005. Ottawa : Agence de la santé publique du Canada.
    Petrou, S., Sach, T., et Davidson, L. (2001). The long-term costs of preterm birth and low birth weight: Results of a systematic review. Child: Care, Health and Development, 27(2)(mars), 97–115.
    Institut canadien d’information sur la santé. (2009).
  4. Santé Canada. (2002). Les anomalies congénitales au Canada : Rapport sur la santé périnatale 2002. Ottawa : ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux Canada.
  5. Senzilet, L., McCall, D., et Theriault, J. (2004). La procréation à un âge plus avancé : Incidences sur la santé. Santé Canada, Bulletin de recherche sur les politiques de santé, 10, 15-20.
  6. Kohler, H.-P., Billari, F. C., et Ortega, J. A. (2002). The emergence of lowest-low fertility in Europe during the 1990s. Population and Development Review, 28, 641-680.
  7. Gregory, E. (2007). Ready: Why Women Are Embracing the New Later Motherhood. Philadelphia, PA: Basic Books.
  8. Statistique Canada. Naissances vivantes, indicateurs de poids à la naissance, selon les caractéristiques de la mère et de l'enfant, Canada, annuel (pourcentage sauf indication contraire). Tableau CANSIM no 102-4511.
  9. Institut canadien d’information sur la santé. (2009).
  10. Bushnik, T., et Garner, R. (2008). Les enfants des femmes plus âgées qui sont mères pour la première fois au Canada : leur santé et leur développement. Série de documents de recherche sur les enfants et les jeunes, 005. No 89-599-M au catalogue de Statistique Canada.

Résumé

Être mère d’un enfant d’âge préscolaire lorsqu’on est dans la quarantaine demeure le fait d’une minorité, mais ce phénomène n’est plus aussi marginal qu’il y a 20 ans. Depuis 1986, la proportion a plus que doublée. En 2006, près de 1 femme sur 10 (8,9 %) âgée de 40 à 44 ans était mère d’un enfant d’âge préscolaire, soit plus du double de la proportion enregistrée en 1986 (4,3 %).

La durée de la scolarité constitue un facteur explicatif important pour comprendre cette progression. Les femmes immigrantes, qui sont plus susceptibles d’avoir un diplôme universitaire, sont aussi plus susceptibles d’être mères d’un jeune enfant dans la quarantaine. Étant donné que la proportion de femmes qui complètent des études universitaires, incluant des études de maîtrise et de doctorat, ne cesse d’augmenter, on peut croire que la proportion de femmes mères de jeunes enfants alors qu’elles sont dans la quarantaine progressera elle aussi.

La situation professionnelle et économique des femmes dans la quarantaine ayant des enfants d’âge préscolaire diffère sensiblement de celles des femmes du même groupe d’âge, mais qui ont eu leurs enfants plus tôt. En effet, l’étude a révélé que les professions au sein desquelles on observait les plus fortes concentrations de ces mères étaient celles requérant un niveau de compétence professionnel et exigeaient des études plus longues, telles la médecine, le droit, l'ingénierie, ainsi que l’enseignement postsecondaire et universitaire. On les retrouvaient dans une plus forte proportion dans les grands centres urbains, tels que Toronto et Vancouver, lesquels constituent d’importants foyers d’emplois exigeant de grandes compétences. Elles appartenaient aussi aux tranches de la population ayant des revenus plus élevés.

Mireille Vézina et Martin Turcotte sont analystes à la Division de la statistique sociale et autochtone de Statistique Canada.

Notes

  1. Bushnik, T., et Garner, R. (2008). Les enfants des femmes plus âgées qui sont mères pour la première fois au Canada : leur santé et leur développement. Série de documents de recherche sur les enfants et les jeunes, 005. No 89-599 au catalogue de Statistique Canada.
  2. Statistique Canada, Division de la statistique de la santé et Division de la démographie.
  3. United Nations. (2004). World Population Monitoring 2003: Population, Education and Development. New York: Department of Economic and Social Affairs, Population Division.
  4. United Nations. (2004).
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  6. United Nations. (2004).
  7. Rindfuss, R. R., Morgan, S. P., et Orfutt, K. (1996). Education and the changing age pattern of American fertility: 1963-1989. Demography, 33(3), 277-290.
  8. Clark, W. (2007). Transitions différées des jeunes adultes. Tendances sociales canadiennes, 84, 14-23. No 11-008 au catalogue de Statistique Canada.
  9. Kravdal, Ø., et Rindfuss, R. R. (2008). Changing relationship between education and fertility: A study of women and men born 1940 to 1964. American Sociological Review, 73(5), 854-873.
  10. Caron-Malenfant, É., et Bélanger, A. P. (2006). La fécondité des femmes de minorités visibles au Canada. Publié sous la direction d’A. P. Bélanger dans Rapport sur l’état de la population au Canada 2003-2004 (pp. 79-96). No 91-209-XPF au catalogue de Statistique Canada. Ottawa : ministre de l’Industrie.
  11. Professions telles que définies dans la Classification nationale des professions  (CNP‑S) de 2006. Consultée le 21 juillet 2009 à /subjects-sujets/standard-norme/soc-cnp/2006/noc2006-cnp2006-menu-fra.htm
  12. Drolet, M. (2002). Mariage, maternité et rémunération : le choix du moment importe-t-il? Direction des études analytiques : documents de recherche, 186. No 11F0019M au catalogue de Statistique Canada.
  13. Williams, C. (2005). La génération sandwich. Tendances sociales canadiennes, 77, 18-24. No 11-008 au catalogue de Statistique Canada.