Migrations : interprovinciales, 2009-2010 et 2010-2011

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

par Nora Bohnert

[Article intégral en PDF]

Passer au texte

Début du texte

Cet article est consacré à un examen des tendances de la migration des résidents d’une province ou d’un territoire à l’autre au Canada au cours des périodes 2009-2010 et 2010-20111. Le nombre de migrants interprovinciaux y est décrit, tout comme le sont les flux et les soldes migratoires particuliers de chaque province et territoire. L’analyse est fondée sur les tendances observées depuis 1976-1977, soit la première année de l’actuel système de tenue de dossiers. Les données sont basées sur des données administratives, plus précisément les fichiers de l'impôt sur le revenu, qui sont considérées comme définitifs.

Nombre de migrants interprovinciaux au Canada

Le nombre de migrants interprovinciaux au Canada s’est établi à 259 200 en 2009-2010 et a diminué à 257 100 en 2010-2011. Ces niveaux sont les plus bas enregistrés depuis 1976-1977 (tableau 1)2. Le nombre de migrants interprovinciaux du Canada a connu quatre années consécutives de baisse depuis 2007-2008. Avant 2009-2010 et 2010-2011, le niveau le plus faible avait été atteint en 2003-2004 (261 400 migrants). Comme le montre la figure 1, tant le nombre que le taux de migrants interprovinciaux ont généralement baissé entre 1976-1977 et 2010-2011 et ce, en dépit de la croissance de la population canadienne.

La conjoncture économique influence souvent les courants migratoires, en ce sens que les régions qui connaissent une croissance économique « attirent » les migrants des autres régions du Canada, tandis que les régions qui éprouvent des difficultés économiques « poussent » les gens à migrer ailleurs au pays.

En plus de la conjoncture économique, d’autres facteurs peuvent influer sur les niveaux et les flux migratoires internes. La structure de la population par âge peut figurer parmi ces facteurs. À mesure que l’âge médian de la population du Canada augmente, un nombre proportionnellement plus élevé de personnes dépassent la fourchette d’âge où les probabilités de migrer sont les plus fortes (de 15 à 34 ans), ce qui pourrait pousser à la baisse le nombre de migrants au pays. L’âge médian des migrants interprovinciaux est passé de 23,6 ans en 1976-1977 à 29,5 ans en 2010-2011, en partie sous l’influence du vieillissement progressif de la population.

Le vieillissement de la population à lui seul n’explique cependant pas la baisse du nombre de migrants interprovinciaux. Comme l’illustre la figure 2, les taux de migration ont diminué au fil du temps chez les personnes de presque tous les âges et surtout chez les jeunes adultes, qui se trouvent dans la fourchette d’âge où les probabilités de migrer sont les plus fortes.

Entrants et sortants interprovinciaux

Comme à l’échelle nationale, le nombre d’entrants et de sortants interprovinciaux étaient généralement plus faibles pour les provinces et les territoires en 2009-2010 qu’en 2008-2009 (voir tableaux 2 et 3). En fait, neuf provinces et territoires sur treize ont vu baisser tant le nombre de sortants que le nombre d’entrants entre les deux périodes. Seuls l’Île-du-Prince-Édouard, le Québec, l’Ontario et les Territoires du Nord-Ouest ont vu augmenter leur nombre d’entrants.

Comparativement à 2009-2010, la période 2010-2011 a été caractérisée par des tendances plus variées en matière de migration interprovinciale, et seule l’Ontario a connu une diminution non seulement du nombre d’entrants, mais aussi de sortants. Comparativement à la période précédente, le nombre d’entrants a diminué dans huit des treize provinces et territoires, les exceptions étant le Nouveau-Brunswick, l’Alberta et les trois territoires.

Du point de vue des entrants, la plus forte baisse (17 200) a été observée en Alberta, où leur nombre a diminué de 75 200 en 2008-2009 à 58 000 en 2009-2010. De ce fait, l’Alberta a perdu son titre de région de destination la plus importante des migrants interprovinciaux au profit de l’Ontario, qui a reçu 59 700 entrants. L’Ontario a aussi connu la hausse la plus marquée du nombre annuel d’entrants entre les deux périodes, en accueillant 2 200 de plus qu’en 2008-2009 (57 500).

En 2010-2011, l’Alberta est redevenue la première région de destination des migrants interprovinciaux, ayant accueilli 64 000 personnes en tout, soit une hausse de 6 000 personnes par rapport à 2009-2010. L’Ontario a été reléguée au deuxième rang à la suite d’une perte de 1 400 entrants entre 2009-2010 (59 700) et 2010-2011 (58 300).

Du point de vue des sortants, l’Ontario a connu la baisse la plus marquée de sortants interprovinciaux, puisqu’elle a perdu 8 700 personnes de moins au profit des autres provinces et territoires en 2009-2010 comparativement à la periode 2008-2009. Malgré cela, l’Ontario est demeurée la province ayant le plus grand nombre de sortants en 2009-2010 (64 400), suivi de l’Alberta (61 200).

En contraste avec 2009-2010, la plupart des provinces et territoires ont vu augmenter en 2010-2011 leur nombre de sortants, à l’exception de l’Ontario, l’Alberta, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. Une fois de plus, l’Ontario a enregistré la baisse la plus importante de sortants interprovinciaux, avec 2 100 personnes de moins qui ont quitté cette province pour d’autres provinces et territoires en 2010-2011 qu’en 2009-2010. L’Ontario est toutefois restée la province avec le plus grand nombre de sortants en 2010-2011 (62 300), suivi de l’Alberta (55 500). La plus forte hausse du nombre de sortants entre 2009-2010 et 2010-2011 est survenue en Colombie-Britannique, où le nombre de départs a augmenté de 3 600.

Soldes migratoires interprovinciaux

Si l’on mesure le nombre total de migrants pour le Canada dans son ensemble, chaque province et territoire connaît des échanges migratoires avec d’autres provinces et territoires, que ce soit des entrées ou des sorties. Le solde migratoire d’une province ou d’un territoire donné représente la différence entre les flux d’entrée et les flux de sortie de migrants. Si une province ou territoire donné présente un solde migratoire négatif, cela signifie que le nombre de personnes qui en sont parties pour s’établir ailleurs au Canada est supérieur au nombre de personnes qui y sont arrivées en provenance d’autres régions du pays; l’inverse est vrai dans le cas d’un solde migratoire positif. Il convient de souligner que, compte tenu des sources de données fiscales utilisées dans le présent article, il n’est pas possible de déterminer les antécédents migratoires d’un individu, c’est-à-dire si cet individu qui quitte une région pour une autre revient en fait dans sa province ou son territoire de naissance ou bien s’il quitte sa province ou son territoire d’origine pour la première fois.

Même si le solde migratoire d’une province ou d’un territoire particulier résume le sens des flux migratoires interprovinciaux, il ne nous renseigne pas sur le niveau global des arrivées et des départs pour cette province ou territoire, ni sur les origines des entrants et les destinations des sortants. À cette fin, il faut examiner les matrices origine - destination qui fournissent, pour chaque province et territoire, une ventilation du nombre d’entrants de chaque origine possible et du nombre de sortants vers chaque destination possible. Les différentes provinces et territoires du Canada tendent à échanger des migrants plus souvent avec un nombre limité de provinces et territoires en raison de leur proximité géographique, de liens économiques ou pour d’autres raisons. Le calcul d’un solde migratoire entre deux provinces ou territoires donnés permet de savoir laquelle affiche un solde migratoire positif ou négatif et comment les tendances peuvent évoluer au fil du temps.

Gains nets pour l’ensemble des provinces de l’Atlantique en 2009-2010

En 2009-2010, toutes les provinces de l’Atlantique ont affiché un gain net de migrants interprovinciaux; c’est la première fois qu’une telle situation se présente depuis 1982-1983. En 2010-2011, cependant, Terre-Neuve-et-Labrador était la seule province de l’Atlantique à conserver un solde positif, alors que la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont connus de nouveau des soldes négatifs.

Après une longue expérience de pertes nettes, la province de Terre-Neuve-et-Labrador a connu en 2010-2011 sa troisième période consécutive de gains nets, ayant vu arriver légèrement plus de personnes (30) qu’elle en a vu partir. Ce solde positif était inférieur à celui de 2009-2010 (1 600) et à celui de 2008-2009 (1 900), ce dernier représentant le gain net le plus élevé que la province a enregistré depuis 1976-1977.

En 2009-2010, le gain net de Terre-Neuve-et-Labrador a été le résultat de 9 000 arrivées et de 7 400 départs. Comme c’est le cas depuis de nombreuses années, l’Alberta et l’Ontario étaient les principaux partenaires d’échanges migratoires de Terre-Neuve-et-Labrador, suivis de la Nouvelle-Écosse. Au total, Terre-Neuve-et-Labrador a accueilli 1 000 migrants de plus en provenance de l’Ontario qu’elle en a perdu à cette province en 2009-2010. Ses échanges avec l’Alberta se sont également soldés par un léger gain net (400) en 2009-2010, par contraste avec la légère perte nette de 100 personnes observée en 2008-2009.

En 2010-2011, le faible gain net de migrants de Terre-Neuve-et-Labrador a été le résultat de 7 790 arrivées et de 7 760 départs. Bien que Terre-Neuve-et-Labrador ait conservé un solde migratoire positif avec l’Ontario (700) au cours de cette période, elle est retournée à un solde négatif avec l’Alberta (-800).

En raison de sa population relativement faible, le solde migratoire interprovincial de l’Île-du-Prince-Édouard fluctue davantage au fil du temps. Ces dernières années (de 2004-2005 à 2008-2009), la province avait connu de faibles pertes nettes de migrants interprovinciaux. En 2009-2010, cette tendance a été rompue par un léger gain net de 60 migrants pour la province, résultat de 2 650 départs et de 2 710 arrivées. Les principaux échanges migratoires de l’Île-du-Prince-Édouard se sont faits avec l’Ontario, la Nouvelle-Écosse et l’Alberta. Tout comme Terre-Neuve-et-Labrador, l’Île-du-Prince-Édouard est passée à un solde migratoire positif avec l’Alberta en 2009-2010, comparativement à une perte nette en 2008-2009.

En 2010-2011, le solde migratoire de l’Île-du-Prince-Édouard est redevenu négatif en raison d’une baisse du nombre d’entrants (-200) et d’une hausse du nombre de sortants (100) comparativement à 2009-2010. Contrairement à la période précédente, l’Île-du-Prince-Édouard a affiché un solde migratoire négatif avec l’Alberta en 2010-2011 (-100), de même qu’avec l’Ontario et la Nouvelle-Écosse, ses autres principaux partenaires d’échanges migratoires.

La Nouvelle-Écosse a accueilli 600 migrants de plus en provenance des autres régions du pays qu’elle en a vu partir en 2009-2010. Il s’agissait d’une rupture avec les récentes tendances observées dans la province, qui a subi des pertes nettes consécutives de migrants interprovinciaux entre 2003-2004 et 2008-2009. Le gain net de migrants interprovinciaux enregistré par la province en 2009-2010 a été à son niveau le plus élevé depuis 1984-1985. En 2009-2010, les soldes migratoires de la Nouvelle-Écosse avec ses deux principaux partenaires d’échanges, soit l’Ontario et l’Alberta, ont été positifs (300 personnes et 100 personnes, respectivement). Le solde positif avec l’Alberta représentait un revirement par rapport à la perte nette observée en 2008-2009.

La Nouvelle-Écosse est retournée à un solde migratoire légèrement négatif en 2010-2011 (-40), surtout parce qu’elle a compté 600 entrants de moins et 30 sortants de plus qu’en 2009-2010. Par contraste avec 2009-2010, la Nouvelle-Écosse est passée en 2010-2011 à un solde migratoire négatif avec l’Alberta (-800) tout en conservant un solde migratoire positif avec l’Ontario (600).

Avant 2009-2010, le Nouveau-Brunswick subissait des pertes interprovinciales nettes de façon continue depuis 1991-1992. Toutefois, depuis 2005-2006, le niveau de ses pertes nettes a diminué de façon constante. Cette tendance a évolué en un gain net de 600 migrants interprovinciaux en 2009-2010. En effet, au cours de cette période, le Nouveau-Brunswick a accueilli 10 900 entrants et perdu 10 300 sortants au profit d’autres régions du Canada. Comme pour la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard, les échanges migratoires de la province sont passés d’un solde négatif à un solde positif entre 2008-2009 et 2009-2010, surtout à la faveur d’une diminution du nombre de départs. Les principaux échanges migratoires du Nouveau-Brunswick se sont faits avec l’Ontario, l’Alberta et la Nouvelle-Écosse. Comme ce fut le cas de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard, le solde migratoire du Nouveau-Brunswick avec l’Alberta a évolué en faveur de ce premier en 2009-2010, puisque 200 personnes de plus ont déménagé de l’Alberta au Nouveau-Brunswick comparativement au flux inverse.

En 2010-2011, le solde migratoire du Nouveau-Brunswick est redevenu négatif puisqu’il a enregistré 200 départs de plus que d’arrivées. La transition du Nouveau-Brunswick vers un solde migratoire négatif en 2010-2011 s’explique surtout par le fait que 700 personnes de moins sont arrivées dans la province comparativement à la période précédente. Le Nouveau-Brunswick a vu 400 personnes de plus partir pour l’Alberta qu’il a accueilli de migrants provenant de cette province. Toutefois, le Nouveau-Brunswick a affiché un solde positif (400) avec son principal partenaire d’échanges migratoires, à savoir l’Ontario, en 2010-2011.

Le Québec conserve un solde migratoire interprovincial négatif

En 2009-2010, la province de Québec a perdu 3 300 personnes de plus au chapitre des migrations interprovinciales qu’elle en a gagné, prolongeant ainsi une longue série de pertes nettes depuis 1976-1977. Cela étant dit, la perte nette enregistrée en 2009-2010 était moins de la moitié de celle de 2008-2009 (-7 400), et cette tendance à la baisse des pertes nettes s'est poursuivi pour la troisième période consécutive.

Le solde migratoire négatif du Québec en 2009-2010 a été le résultat de 24 300 départs et de 21 000 arrivées. La baisse du solde négatif du Québec entre 2008-2009 et 2009-2010 est surtout attribuable à la diminution du nombre de personnes ayant quitté la province (3 400 personnes de moins entre les deux périodes), mais aussi à la légère augmentation du nombre de personnes qui sont arrivées dans la province (700 personnes de plus entre les deux périodes). Les principaux échanges migratoires du Québec se sont faits avec l’Ontario, la Colombie-Britannique et l’Alberta. Tant en 2008-2009 qu’en 2009-2010, le Québec a affiché des soldes migratoires négatifs avec chacune de ces provinces.

Comparativement à 2009-2010, le Québec a enregistré une baisse de 1 100 entrants (19 900) et une légère hausse de 300 sortants (24 600) en 2010-2011. Ainsi, le solde migratoire négatif du Québec s’est accentué en 2010-2011 (-4 800). C’est avec l’Ontario que le Québec a affiché le solde négatif le plus élevé : le Québec a vu 3 500 personnes de plus partir pour l’Ontario qu’il en a vu arriver de cette province en 2010-2011.

Deux périodes consécutives de diminution du solde migratoire négatif de l’Ontario

L’Ontario, qui contribue grandement à la migration interprovinciale au Canada, a connu des périodes successives de gain net et de perte nette de migrants au cours des 40 dernières années. Depuis 2003-2004, l’Ontario subit des pertes nettes de migrants interprovinciaux, et cette tendance a persisté en 2009-2010, avec une perte nette de 4 700 personnes. Toutefois, comme au Québec, la perte nette que l’Ontario a enregistrée en 2009-2010 était bien inférieure à celle de 2008-2009 (-15 600). Ce changement s’explique surtout par le fait que le nombre de sortants a diminué de 8 600 et que le nombre d’entrants a augmenté de 2 200 entre les deux périodes. Les principaux échanges migratoires de l’Ontario se sont faits avec l’Alberta, la Colombie-Britannique et le Québec. Dans l’ensemble, le solde migratoire de l’Ontario avec ses principaux partenaires d’échanges s’est apprécié de 2008-2009 à 2009-2010 : son solde négatif avec l’Alberta et la Colombie-Britannique a diminué, alors que son solde positif avec le Québec a augmenté.

En 2010-2011, l’Ontario a vu baisser tant le nombre d’entrants (-1 400) que le nombre de sortants (-2 100) comparativement à 2009-2010. Le solde migratoire négatif de l’Ontario avec son principal partenaire d’échange, l’Alberta, a été plus élevé en 2010-2011 (-3 800) qu’au cours de la période précédente (-2 400).

Le solde migratoire négatif du Manitoba se poursuit

En 2009-2010, 2 400 personnes de plus ont quitté la province du Manitoba qu’il en est arrivé, poursuivant une longue expérience de pertes nettes de migrants interprovinciaux qui persiste depuis 1984-1985. Toutefois, comme la perte nette enregistrée par la province était la plus faible depuis 1998-1999 (-2 100), la tendance à la baisse des pertes nettes se poursuit depuis 2005-2006. Le solde migratoire négatif du Manitoba s’est cependant accru en 2010-2011, où il y a eu 3 500 sortants de plus que d’entrants.

Le solde migratoire négatif du Manitoba en 2009-2010, qui s’est élevé à 2 400 personnes, a été le résultat de 11 800 arrivées et de 14 200 départs. La légère amélioration du solde migratoire du Manitoba par rapport à 2008-2009 est surtout attribuable au fait que le nombre de sortants a diminué de 800 entre les deux périodes. En 2010-2011, le Manitoba a vu baisser de 700 le nombre d’entrants et augmenter de 400 le nombre de sortants comparativement à 2009-2010.

L’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont été les principaux partenaires d’échanges migratoires du Manitoba. Tant en 2009-2010 qu’en 2010-2011, le solde migratoire du Manitoba est demeuré négatif avec ces trois provinces.

La Saskatchewan conserve un solde migratoire positif pendant cinq périodes consécutives

En 2010-2011, la Saskatchewan a connu, pour une cinquième période consécutive, un gain net de migrants interprovinciaux, puisque 500 personnes de plus sont arrivées dans la province qu’il en est parti. Comme ce gain net était légèrement plus faible que celui de 2009-2010 (2 200) et celui de 2008-2009 (3 000), il s’agissait de la troisième période consécutive où les gains nets ont diminué par rapport à la période précédente.

La Saskatchewan a accueilli 17 200 entrants et a vu 15 100 personnes quitter la province pour s’installer ailleurs au Canada en 2009-2010. Il en a découlé une légère baisse du solde migratoire positif de la province par rapport à 2008-2009 (2 200 comparativement à 3 000), ce qui s’explique surtout par le fait que le nombre annuel d’entrants a régressé de 900 entre les deux périodes. En 2010-2011, la Saskatchewan a enregistré 16 600 arrivées et 16 100 départs. Comparativement à 2009-2010, le nombre d’entrants dans la province a reculé de 600, alors que le nombre de sortants a progressé de 1 000.

Les principaux échanges migratoires de la Saskatchewan se sont faits avec l’Alberta, qui intervenait dans près de la moitié des départs et des arrivées enregistrés par cette province tant en 2009-2010 qu’en 2010-2011. La Saskatchewan a affiché un solde migratoire positif avec l’Alberta entre 2005-2006 et 2009-2010, puisqu’elle a accueilli 900 migrants de plus en provenance de cette province qu’elle en a vu partir à destination de cette province au cours de la dernière période. Toutefois, en 2010-2011, la Saskatchewan a présenté un solde migratoire négatif de 1 000 personnes avec l’Alberta. C’est avec l’Ontario que la Saskatchewan a affiché le solde migratoire positif le plus élevé, puisqu’elle a vu 1 300 personnes de plus arriver de l’Ontario qu’elle en a perdu à cette province.

L’Alberta connaît en 2009-2010 sa première perte nette de migrants en plus d’une décennie

Après 14 périodes consécutives de gains nets, l’Alberta a subi une perte nette de 3 300 migrants interprovinciaux en 2009-2010. Ce revirement important par rapport au gain net de 13 200 personnes en 2008-2009 tranchait encore plus avec le gain net de 45 800 personnes en 2005-2006, qui représentait le niveau le plus élevé enregistré par une même province ou territoire au cours des quatre dernières décennies. La perte nette subie par la province en 2009-2010 était sa plus importante depuis 1987-1988, année où on observait une perte nette de 23 200 migrants interprovinciaux.

La perte nette enregistrée par l’Alberta en 2009-2010 a été le résultat de 58 000 arrivées et de 61 200 départs. Par comparaison, la province a accueilli 75 200 entrants et a vu 62 100 personnes partir en 2008-2009. Ainsi, le changement de sens du solde migratoire est surtout attribuable au fait que le nombre annuel d’entrants a baissé de 17 200 entre les deux périodes. En 2008-2009, tous les provinces et territoires à l’exception de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique ont affiché des soldes migratoires négatifs avec l’Alberta. La situation a nettement changé en 2009-2010, où les quatre provinces de l’Atlantique et le Yukon ont présenté un solde migratoire positif avec l’Alberta. Par ailleurs, les provinces qui avaient déjà des soldes migratoires positifs avec l’Alberta les ont vus s’accentuer en 2009-2010, tandis que les provinces et territoires qui présentaient des soldes négatifs les ont vus diminuer.

Contrairement aux tendances observées en 2009-2010, le solde migratoire de l’Alberta est redevenu positif (8 400 personnes) en 2010-2011 du fait qu’il y a eu 6 000 entrants de plus et 5 700 sortants de moins par rapport à 2009-2010; ces variations étaient les plus importantes parmi toutes les provinces et les territoires. En 2010-2011, l’Alberta a affiché un solde migratoire positif avec toutes les provinces et territoires, à l’exception de la Colombie-Britannique, le Yukon et le Nunavut. C’est avec la Colombie-Britannique que l’Alberta a enregistré le solde négatif le plus important en 2010-2011 (-900), même s’il était considérablement plus faible qu’au cours de la période précédente (-5 100). Les principaux partenaires d’échanges migratoires de l’Alberta ont peu changé de 2009-2010 à 2010-2011 : venait au premier rang la Colombie-Britannique, suivie de l’Ontario et de la Saskatchewan.

La Colombie-Britannique maintient un solde migratoire positif

La Colombie-Britannique a poursuivi sa récente série de gains nets de migrants interprovinciaux, en accueillant 8 700 personnes de plus qu’elle en a perdu en 2009-2010 et 3 400 personnes de plus qu’elle en a vu partir en 2010-2011. Par rapport à 2009-2010, le gain net était deux fois moins élevé en 2010-2011 et la quatrième période consécutive où les gains nets ont diminué par rapport à la période précédente. La Colombie-Britannique n’a pas subi de perte nette de migrants interprovinciaux depuis 2002-2003 (-1 000).

La baisse du solde migratoire positif de la Colombie-Britannique entre 2008-2009 (10 000) et 2009-2010 (8 700) s’explique surtout par le fait que le nombre annuel d’entrants a diminué de 1 600 entre les deux périodes; le nombre annuel de sortants a également légèrement diminué, de 41 100 à 40 700. En 2010-2011, la Colombie-Britannique a enregistré une diminution de 1 600 entrants et une augmentation de 3 700 sortants comparativement à 2009-2010, ce qui a fait baisser le solde migratoire total de la province (3 400) pour la quatrième période consécutive.

Les principaux échanges migratoires de la Colombie-Britannique se font avec l’Alberta, l’Ontario et le Québec depuis bien des années. Tant en 2009-2010 qu’en 2010-2011, la Colombie-Britannique a affiché des soldes migratoires positifs avec ses trois principaux partenaires d’échanges.

Soldes migratoires variés pour les territoires

En raison de leurs faibles populations, les territoires connaissent de faibles niveaux de migration interprovinciale. Par conséquent, le sens de leurs soldes migratoires peut fluctuer grandement d’une année à l’autre. Le Yukon a enregistré un gain net de 300 migrants interprovinciaux en 2009-2010 et de 400 en 2010-2011, en lien avec une tendance à la hausse des gains nets depuis 2006-2007. Les Territoires du Nord-Ouest ont subi des pertes nettes de 400 migrants interprovinciaux en 2009-2010 et de 200 en 2010-2011, ce qui représente deux périodes consécutives où les soldes négatifs ont diminué depuis la perte nette de 600 personnes enregistrée en 2008-2009. Le Nunavut a subi une légère perte nette de 50 migrants interprovinciaux en 2009-2010, alors qu’il a affiché un faible gain net (70) en 2010-2011.

Les différents territoires ont eu des échanges migratoires relativement limités avec les autres provinces et territoires en 2009-2010 en raison de leur population de faible taille. Les principaux échanges migratoires du Yukon se sont faits avec la Colombie-Britannique, l’Ontario et l’Alberta tant en 2009-2010 qu’en 2010-2011, et le territoire a affiché un léger solde migratoire positif avec chacune de ces provinces au cours des deux périodes.

L’Alberta, l’Ontario et la Colombie-Britannique ont eu les échanges migratoires les plus importants avec les Territoires du Nord-Ouest en 2009-2010 et en 2010-2011. Ce territoire a affiché un léger solde migratoire positif avec l’Ontario au cours des deux périodes, tandis que ses soldes migratoires avec l’Alberta et la Colombie-Britannique ont été légèrement négatifs.

Les échanges migratoires du Nunavut sont plus diversifiés que ceux de la plupart des autres provinces et territoires, mais l’Ontario, Terre-Neuve-et-Labrador et les Territoires du Nord-Ouest étaient les partenaires d’échanges migratoires les plus importants tant en 2009-2010 qu’en 2010-2011. Le Nunavut a affiché de légers soldes négatifs avec chacune de ces provinces et territoires en 2009-2010, mais a présenté de faibles soldes positifs avec chacune d’entre elles en 2010-2011.

Sommaire

En somme, en 2009-2010, l’Alberta a subi une perte nette de migrants interprovinciaux après 14 années consécutives où elle a connu des gains nets significatifs. De plus, toutes les provinces de l’Atlantique ont enregistré des gains nets de migrants interprovinciaux, ce qui ne s’était pas produit depuis 1982-1983. En 2010-2011, le solde migratoire interprovincial de l’Alberta est redevenu positif, alors que, parmi les provinces de l’Atlantique, seule Terre-Neuve-et-Labrador a conservé un solde migratoire positif. Pour la plupart des autres provinces et territoires, les récentes tendances quant au solde migratoire interprovincial se sont poursuivies : au cours des deux périodes, le Québec, l’Ontario, le Manitoba et les Territoires du Nord-Ouest ont subi des pertes nettes, alors que la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et le Yukon ont affiché des gains nets.

Notes

  1. Chaque période commence le 1er juillet d’une année et se termine le 30 juin de l’année suivante.
  2. Tous les chiffres mentionnés dans le texte sont arrondis à la centaine près pour que la lecture soit plus aisée. Les chiffres inférieurs à 100 et les chiffres pour lesquels une distinction plus précise est nécessaire à des fins de comparaison font exception; ils sont arrondis à la dizaine près. Les chiffres exacts figurent dans les tableaux qui accompagnent le texte.
Date de modification :