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Le mercredi 8 octobre 2003 Gains des travailleurs immigrants et de ceux nés au Canada1980 à 2000Malgré une hausse importante de leur niveau de scolarité, les nouveaux immigrants qui travaillent à temps plein à longueur d'année ont vu leurs gains diminuer de 7 % en moyenne de 1980 à 2000, d'après une nouvelle étude basée sur les données du recensement. Durant la même période, toutefois, les gains réels des hommes nés au Canada ont crû de 7 %. Les gains des nouvelles immigrantes ont augmenté au cours de la période, mais pas aussi rapidement que ceux des femmes nées au Canada. L'étude a permis de déterminer qu'en 1980, les travailleurs immigrants qui étaient arrivés au Canada entre 1975 et 1979 et qui avaient travaillé à temps plein pendant au moins 40 semaines gagnaient 40 600 $. Vingt ans plus tard, leurs homologues, c'est-à-dire les immigrants qui étaient arrivés entre 1995 et 1999, gagnaient seulement 37 900 $. Cette baisse substantielle ne peut être attribuable aux changements dans les niveaux de scolarité des nouveaux immigrants, étant donné qu'elle s'est produite au cours d'une période où le niveau de scolarité de ces personnes a augmenté de façon substantielle. En 1980, 22 % des nouveaux immigrants travaillant à temps plein à longueur d'année avaient un diplôme universitaire. En 2000, cette proportion a doublé pour atteindre 44 %. Alors que les gains des nouveaux immigrants ont baissé au cours des deux dernières décennies, ceux des travailleurs nés au Canada se sont accrus. Cela a eu pour résultat que l'écart entre les taux de rémunération des nouveaux immigrants et ceux de leurs homologues nés au Canada s'est élargi considérablement. Cela laisse supposer qu'à moins qu'ils connaissent une amélioration marquée de leurs gains dans un proche avenir, les immigrants qui sont arrivés à la fin des années 1990 auront besoin de plus de temps que leurs prédécesseurs pour que leurs gains convergent avec ceux des travailleurs nés au Canada.
Les hommes qui ont immigré à la fin des années 1990 ne sont pas les seuls à avoir connu des baisses significatives de leurs gains au cours des deux dernières décennies. Les hommes nés au Canada et âgés de 25 à 29 ans ont aussi vu leurs gains reculer considérablement. En 1980, ils touchaient 39 800 $. Deux décennies plus tard, toutefois, leurs homologues ne gagnaient que 35 700 $, en baisse de 10 %. L'étude a en outre permis de déterminer que les gains des nouvelles immigrantes ont augmenté au cours de la période de 20 ans. Toutefois, les femmes nées au Canada ont connu une hausse beaucoup plus importante de leurs gains. Par conséquent, l'écart s'est creusé entre les gains des nouvelles immigrantes et ceux de leurs homologues canadiennes au cours des deux dernières décennies. Tant chez les hommes que chez les femmes, les moins bons résultats obtenus par les nouveaux immigrants ont été observés principalement chez les travailleurs d'âge moyen et d'âge mûr. En général, les jeunes travailleurs nés au Canada n'ont pas connu de croissance plus forte de leurs gains que leurs homologues immigrants arrivés récemment. La baisse des gains varie selon le groupe de nouveaux immigrantsLa baisse moyenne de 7 % qui a touché les gains annuels réels des nouveaux immigrants de 1980 à 2000 masque des tendances très divergentes entre les sous-groupes d'âges et de niveaux de scolarité différents. Par exemple, les nouveaux immigrants âgés de 25 à 29 ans sans diplôme universitaire ont vu leurs gains réels diminuer d'au moins 14 %. Par ailleurs, leurs homologues titulaires d'un diplôme universitaire ont obtenu de meilleurs résultats, soit une hausse de 3 % de leurs gains. Ces résultats nettement supérieurs des diplômés universitaires n'ont pas été observés chez les nouveaux immigrants un peu plus âgés. Les gains des nouveaux immigrants âgés de 30 à 54 ans sans diplôme universitaire ont diminué d'au moins 19 %, tandis que ceux de leurs homologues ayant un diplôme universitaire ont connu une baisse de 15 %. Cela laisse supposer que le rendement de l'expérience de travail acquise à l'étranger peut avoir diminué sur le marché du travail au Canada au cours des deux dernières décennies. Les hommes d'âge mûr nés au Canada ont obtenu de meilleurs résultatsLa hausse moyenne de 7 % enregistrée chez les travailleurs nés au Canada de 1980 à 2000 n'a pas touché tous les groupes de travailleurs. Par exemple, les diplômés universitaires de sexe masculin nés au Canada et âgés de 25 à 29 ans n'ont pas obtenu de meilleurs résultats que leurs homologues nés à l'étranger, leurs gains ayant diminué de 3 %. Seuls les jeunes hommes nés au Canada et ayant fait des études collégiales ont connu des pertes plus faibles que leurs homologues nés à l'étranger. Par contre, les hommes nés au Canada et âgés de 30 à 54 ans ont obtenu de meilleurs résultats que les nouveaux immigrants du même groupe d'âge. De 1980 à 2000, les gains réels des hommes nés au Canada dans ce groupe d'âge, qui n'avaient pas de diplôme universitaire, ont diminué d'au plus 5 %, tandis que ceux des diplômés universitaires ont augmenté de 6 %. Cela a eu pour effet de créer un écart croissant entre les taux de rémunération des nouveaux immigrants et ceux des travailleurs nés au Canada de 1980 à 2000. Une fois prises en compte les différences quant au niveau de scolarité, à l'âge et à de nombreux autres facteurs, les nouveaux immigrants ont eu en moyenne des gains inférieurs de 17 % à ceux de leurs homologues nés au Canada en 1980. En 2000, cet écart avait plus que doublé, atteignant 40 %. L'écart se creuse aussi entre les immigrantes et les femmes nées au CanadaL'écart se creuse aussi entre les gains des nouvelles immigrantes et ceux de leurs homologues nées au Canada. De 1980 à 2000, les gains réels des femmes nées au Canada ont connu une hausse de 19 %, tandis que ceux des nouvelles immigrantes n'ont augmenté que de 13 %. L'écart s'est élargi même si le niveau de scolarité des nouvelles immigrantes travaillant à temps plein à longueur d'année a augmenté plus rapidement que celui de leurs homologues nées au Canada. Par exemple, 15 % des nouvelles immigrantes travaillant à temps plein à longueur d'année avaient un diplôme universitaire en 1980, comparativement à 38 % en 2000. Parallèlement, la proportion de femmes nées au Canada et titulaires d'un diplôme a plus que doublé, passant de 10 % à 22 %. Les moins bons résultats des nouvelles immigrantes ont touché uniquement les femmes âgées de 30 à 54 ans. Cela a eu des conséquences évidentes. En 1980, les nouvelles immigrantes recevaient une rémunération inférieure de 23 % à celle des femmes nées au Canada ayant le même âge et le même niveau de scolarité. En 1980, cet écart avait presque doublé, pour atteindre 45 %. Facteurs qui sous-tendent l'écart croissantMême si les facteurs qui sous-tendent l'écart croissant entre les gains des nouveaux immigrants et ceux de leurs homologues nés au Canada ne sont pas encore bien définis et nécessitent par conséquent une étude plus poussée, certaines explications peuvent être avancées. Tout d'abord, les moins bons résultats des nouveaux immigrants ne peuvent être attribuables aux divergences quant au niveau de scolarité, celui-ci ayant augmenté plus rapidement chez les nouveaux immigrants et immigrantes travaillant à temps plein à longueur d'année que chez leurs homologues nés au Canada au cours des deux dernières décennies. Le rendement du marché du travail au Canada en 1980 et 2000 ne peut, non plus, expliquer cet écart croissant entre les gains. En effet, le taux de chômage des travailleurs âgés de 25 à 54 ans était exactement le même les deux années, soit 5,7 %. De plus, les changements dans la structure d'âge des immigrants récents ne constituent pas une explication puisque ces changements ont été pris en compte dans l'étude. Les gains réels des jeunes hommes nés au Canada ont aussi diminué substantiellement au cours de cette période. Cela laisse supposer que les problèmes auxquels font face les nouveaux immigrants ne leur sont peut-être pas propres. Il se peut plutôt qu'ils aient des répercussions sur tous les nouveaux venus sur le marché du travail au Canada, qu'ils soient nés ou non au Canada. Étant donné que les moins bons résultats des nouveaux immigrants ont été observés principalement chez les travailleurs d'âge moyen et d'âge mûr, les problèmes auxquels ont fait face les nouveaux immigrants semblent avoir touché principalement les personnes ayant une expérience substantielle de travail à l'étranger. Même si elle a été documentée dans plusieurs études au cours de la dernière décennie, la baisse des salaires des nouveaux venus de sexe masculin sur le marché du travail au Canada n'est pas encore très bien comprise. Parmi les facteurs possibles figure l'intensification de la concurrence à l'intérieur des industries ou de l'étranger. Par suite de la mondialisation et des changements technologiques, cette intensification peut avoir amené les entreprises à diminuer leurs coûts de main-d'oeuvre en baissant les salaires, et principalement ceux des postes de débutants. Cela pourrait avoir eu des répercussions sur les taux de rémunération des nouveaux venus sur le marché du travail. La baisse de la syndicalisation observée chez les jeunes travailleurs peut aussi avoir joué un rôle. Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3901. Le document de recherche Convergeront-ils un jour? Les gains des travailleurs immigrants et de ceux nés au Canada au cours des deux dernières décennies (11F0019MIF2003215, gratuit) est maintenant accessible dans le site Web de Statistique Canada. À partir de la page d'accueil sélectionnez Études, sous Parcourir les périodiques et les séries analytiques, choisissez Gratuits et payants, puis, sous Séries, sélectionnez Études analytiques. Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Marc Frenette au (613) 951-4228 ou avec René Morissette au (613) 951-3608, Division de l'analyse des entreprises et du marché du travail.
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