Comptes économiques canadiens

L'activité économique s'est accélérée au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) réel ayant progressé de 0,9 %, grâce à la vigueur continue de l'investissement et des dépenses personnelles. La production mensuelle a légèrement crû de 0,1 % par rapport à février.

Les industries productrices de services ont bondi grâce au progrès des commerces de détail et de gros, ainsi que de la finance, des assurances et des services immobiliers. La production des industries productrices de biens a légèrement augmenté, les fabricants ayant continué de subir le contrecoup de la hausse rapide du cours du dollar et de la compétition internationale croissante. Les exportations ont diminué légèrement, principalement celles des industries de l'automobile, de la foresterie et des biens industriels.

La production a fléchi dans les secteurs de l'exploitation minière, des services publics et de la fabrication de biens non durables. Dans l'ensemble, la production industrielle a reculé de 0,3 %. Aux États-Unis, l'indice de la production industrielle a progressé de 1,3 %, grâce au secteur de la fabrication et de l'extraction minière, tandis que les services publics ont connu un repli.

Un bond de la demande des ménages, particulièrement les dépenses de consommation en biens durables et en logement, a été à l'origine de la plus grande partie de la progression au premier trimestre. La croissance de la demande intérieure finale s'est poursuivie au même rythme qu'au quatrième trimestre et a continué d'être supérieure à la croissance globale du PIB.

Les prix pour l'ensemble de l'économie, mesurés par l'indice de prix en chaîne du PIB, ont baissé de 0,7 % durant le trimestre. Une part importante du recul a été attribuable à la chute des prix de l'énergie. Excluant l'énergie, les prix pour l'ensemble de l'économie se sont accrus de 0,7 %, soit un rythme légèrement supérieur à celui affiché au trimestre précédent.

Au premier trimestre, l'économie a progressé à un taux annualisé de 3,8 %, ce qui représente un redressement important par rapport à celui de 2,6 % enregistré durant le trimestre précédent. L'économie américaine s'est accrue à un taux annualisé de 5,3 %.

L'investissement en bâtiments résidentiels s'accélère après une croissance modérée en 2005

L'investissement en bâtiments résidentiels a rebondi au premier trimestre, après avoir stagné au quatrième trimestre. La progression de 3,4 % enregistrée au premier trimestre représente l'accroissement trimestriel le plus important en plus de deux ans. Un bond de la valeur de la construction résidentielle neuve, une vigueur soutenue des activités de rénovation et un marché de la revente dynamique ont tous contribué à la forte croissance.

L'investissement des entreprises en ouvrages non résidentiels, ainsi qu'en machines et matériel a continué de grimper au premier trimestre, quoique plus lentement qu'au cours de la deuxième moitié de 2005.

L'investissement en ouvrages non résidentiels a augmenté de 1,8 %. Toutefois, l'investissement en ouvrages de génie a ralenti après avoir connu deux trimestres de croissance vigoureuse. Au cours des dernières années, la plus grande partie de la progression a eu lieu dans le secteur en ébullition du pétrole et du gaz. Depuis 2002, la part de l'investissement total en ouvrages non résidentiels imputable aux ouvrages de génie est passée de 67 % à 71 %.

L'investissement en machines et matériel s'est accru moins rapidement, alors que les dépenses en autre matériel de transport ont ralenti et, les dépenses en télécommunications ont fléchi après avoir connu des hausses importantes durant la deuxième moitié de 2005.

Les dépenses de consommation s'accélèrent

Les consommateurs ont commencé l'année 2006 à peu près de la même façon qu'en 2005, soit en achetant des grandes quantités de biens durables et semi-durables. Les dépenses en vêtements et chaussures, en meubles et articles d'ameublement, en appareils ménagers et en matériel de loisirs, de sport et de camping ont toutes grimpé de plus de 3 %. L'ensemble de cette activité a fait s'accroître la production du secteur de la vente au détail (+2,0 %). Les dépenses personnelles des Canadiens à l'étranger sont demeurées vigoureuses, tandis que celles des étrangers au Canada ont régressé, donnant lieu à une hausse de 7 % des dépenses nettes à l'étranger.

Les dépenses en biens non durables ont essentiellement stagné durant le premier trimestre, la croissance modeste observée pour les aliments, les boissons et le tabac ayant été plus que compensée par le recul des achats de produits liés à l'énergie, tels que les carburants et les lubrifiants automobiles. Le temps plus chaud a fait baisser la consommation de gaz naturel et d'électricité, toutes deux enregistrant une diminution pour un deuxième trimestre d'affilée.

L'accumulation des stocks ralentit

L'accroissement des stocks a été légèrement supérieur à 10 milliards de dollars au premier trimestre, en baisse par rapport à l'accumulation de 15 milliards de dollars enregistrée au quatrième trimestre. Le gros de cette croissance a été attribuable aux stocks des détaillants, qui ont affiché un deuxième trimestre de forte accumulation. Celle-ci a été compensée par un épuisement important des autres stocks non agricoles, en particulier ceux de produits de l'énergie. Au quatrième trimestre, les importations de produits de l'énergie avaient fait un bond de plus de 7 %, la production de pétrole et de gaz avait grimpé de 3,5 %, tandis que les exportations avaient diminué, de sorte que l'on avait assisté à un accroissement massif des stocks durant ce trimestre. La situation s'est renversée au premier trimestre, durant lequel les importations ont baissé, la croissance de la production a ralenti et les exportations ont augmenté, ce qui a causé un épuisement important des stocks.

Les exportations piétinent

La croissance de la production manufacturière a ralenti pour s'établir à 0,1 % au premier trimestre, en raison de reculs dans les secteurs de la fabrication de biens non durables et de matériel de transport. Ces déclins ont été causés en partie par la demande étrangère plus faible, les exportations ayant ralenti. La plupart des groupes de biens ont enregistré soit une faible croissance, soit un repli. Les exportations de produits automobiles, qui s'étaient accrues de plus de 15 % au cours de la deuxième moitié de 2005, ont baissé au premier trimestre, tandis que celles de produits de la forêt ont perdu la plupart du terrain gagné au quatrième trimestre.

Après avoir connu deux trimestres de croissance vigoureuse, les importations ont fléchi. Les importations de produits de l'énergie ainsi que de machines et matériel ont diminué. Il s'agit de la première baisse trimestrielle des importations de machines et matériel en trois ans. Les importations de biens de consommation ont progressé de nouveau (+2,2 %) dans la foulée d'accroissements comparables observés lors des deux derniers trimestres de 2005.

Le revenu du travail progresse, et la baisse des prix de l'énergie fait chanceler les bénéfices des sociétés

Le revenu du travail a progressé de 1,2 %, soit un peu moins que l'accroissement trimestriel moyen de 1,5 % enregistré en 2005. Bien que les industries productrices de services aient été à l'origine de la croissance pendant la plus grande partie de 2005, les industries productrices de biens ont été celles qui l'ont sous-tendue au premier trimestre. Les salaires et traitements versés par les administrations publiques ont stagné, contribuant à la faiblesse dans le secteur de la production de services, tandis qu'un accroissement a été enregistré au premier trimestre dans le secteur des services d'enseignement et dans celui des soins de santé et de l'assistance sociale. La croissance dans les secteurs de l'extraction minière, de la construction et de la fabrication a contribué au progrès observé dans le secteur de la production de biens.

Les bénéfices des sociétés ont diminué de 4,1 %, soit le premier recul trimestriel significatif depuis 2003, l'affaiblissement des prix à l'exportation des produits de l'énergie ayant étouffé la croissance des bénéfices du secteur du pétrole et du gaz. Si l'on exclut l'extraction de pétrole et de gaz ainsi que les raffineries, les bénéfices se sont accrus modestement. Des progressions importantes ont été enregistrées dans les secteurs des services immobiliers, de la location et de la location à bail, de l'information et de la culture, de l'éducation et de la santé.

PIB par industrie : faits saillants pour mars 2006

L'économie canadienne a progressé légèrement de 0,1 % en mars, alors qu'elle s'était accrue de 0,2 % en janvier et de 0,3 % en février. En mars, une hausse de la production de services (+0,3 %) a plus que compensé le recul observé dans les industries de biens (-0,2 %).

Le commerce de détail a profité d'un regain d'activité chez la plupart des détaillants en mars. Les concessionnaires de véhicules neufs ont particulièrement contribué à la hausse de 1,2 % du secteur. Excluant les détaillants de véhicules automobiles neufs, le commerce de détail a progressé de 0,4 %. L'activité des grossistes, quant à elle, est demeurée inchangée, retenue par une baisse des exportations de véhicules automobiles.

La production manufacturière s'est contractée de 0,4 % en mars. Parmi les 21 groupes majeurs, 11 ont réduit leur production, représentant 54 % de la production manufacturière totale. La baisse de la demande américaine de véhicules automobiles s'est traduite par un recul marqué de la fabrication de voitures au Canada.

Le secteur de la construction a diminué de 0,6 % en mars, marquant ainsi une pause après 20 mois de croissance ininterrompue. La construction résidentielle s'est repliée de 2,2 %, soit l'équivalent de sa progression du mois précédent. La construction non résidentielle a avancé de 0,6 %.

L'effervescence des marchés boursiers a continué de contribuer à l'essor du secteur financier (+0,3 %). Par contre, les courtiers en immeubles ont connu un recul de 1,6 %, reflétant ainsi un fléchissement dans le marché de la revente de maisons.

Poursuivant sa lancée du mois précédent, le secteur énergétique a progressé de 1,1 % en mars. Cette croissance a été largement attribuable à la hausse marquée de l'exploration pétrolière (+13 %) et à la progression de la production de pétrole et de gaz naturel (+0,2 %). La production et la transmission d'électricité a, pour sa part, fléchi de 0,7 %. L'extraction minière s'est nettement repliée (-4,6 %), en grande partie en raison d'une baisse marquée de la production de potasse.

Analyse et tableaux détaillés

Le nouveau module du Système des comptes économiques nationaux, accessible à partir de la page d'accueil de notre site Web, offre un portrait à jour des économies nationale et provinciales et de leur structure.

Pour obtenir une analyse plus détaillée de la diffusion d'aujourd'hui de la comptabilité nationale, y compris des graphiques et des tableaux additionnels, consultez le numéro du premier trimestre de 2006 de La revue trimestrielle des comptes économiques canadiens, vol. 5, n^o 1 (13-010-XIF, gratuit), maintenant accessible sur notre site Web à partir de la page Nos produits et services.

Produit intérieur brut par industrie

Données stockées dans CANSIM : tableaux 379-0017 à 379-0022.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 1301.

Le numéro de mars 2006 de Produit intérieur brut par industrie, vol. 20, n^o 3 (15-001-XIF, gratuit) est maintenant accessible sur notre site Web à partir de la page Nos produits et services.

Nous continuons d'appliquer un prix aux produits électroniques qui nécessitent une intervention manuelle de la part du personnel de Statistique Canada (tels que les fichiers de CD-ROM qui doivent être envoyés aux clients par la poste, par courriel ou par télécopieur), aux services de bases de données (CANSIM), ainsi qu'aux autres ensembles de données tarifés qui sont déjà sur le site Internet.

Les données d'avril sur le produit intérieur brut par industrie seront diffusées le 29 juin.

Pour commander des données, communiquez avec Yolande Chantigny en composant sans frais le 1 800 887-IMAD (imad@statcan.gc.ca). Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Guy Fortin au (613) 951-3645 (guy.fortin@statcan.gc.ca), Division des comptes des industries.

Comptes économiques et financiers nationaux

Données stockées dans CANSIM : tableaux 378-0001, 378-0002, 380-0001 à 380-0017, 380-0019 à 380-0035, 380-0056, 380-0059, 380-0060 et 382-0006.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 1804, 1901 et 2602.

Le numéro du premier trimestre de 2006 de Comptes nationaux des revenus et dépenses, estimations trimestrielles (13-001-XIB, gratuit) paraîtra sous peu.

Des tableaux détaillés de données trimestrielles non désaisonnalisées et désaisonnalisées sur les Comptes nationaux des revenus et dépenses (13-001-PPB, 54 $ / 193 $), les Comptes des flux financiers (13-014-PPB, 54 $ / 193 $), les Estimations du revenu du travail (13F0016XPB, 22 $ / 70 $) ainsi que des tableaux analytiques et des graphiques supplémentaires sont maintenant en vente.

On peut aussi se procurer l'ensemble de données désaisonnalisées complet des comptes des revenus et dépenses, des comptes des flux financiers et des estimations du revenu du travail sur disquette dès 8 h 30 le jour de la diffusion. Les disquettes (13-001-DDB, 134 $ / 535 $; 13-014-DDB, 321 $ / 1 284 $ ; 13F0016DDB, 134 $ / 535 $) sont aussi en vente, à un coût moindre (13-001-XDB, 27 $ / 107 $; 13-014-XDB, 65 $ / 257 $; 13F0016XDB, 27 $ / 107 $) sept jours ouvrables après la parution officielle. Pour acheter ces produits, communiquez avec le Service à la clientèle au (613) 951-3810 (iead-info-dcrd@statcan.gc.ca), Division des comptes des revenus et dépenses.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec l'agent d'information au (613) 951-3640 (iead-info-dcrd@statcan.gc.ca), Division des comptes des revenus et dépenses.