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Étude de cas : L'appauvrissement de la couche d'ozone et le Protocole de Montréal

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La couche d'ozone est une partie importante de l'atmosphère du globe et du système climatique mondial. Elle limite le rayonnement ultraviolet du soleil aux niveaux nécessaires à la vie sur terre. Une couche d'ozone appauvrie peut avoir des conséquences graves, y compris accroître l'incidence des coups de soleil, du cancer de la peau, des affections oculaires et d'autres maladies, en plus de réduire la croissance des plantes.

Certains composés chimiques fabriqués par l'homme sont les principaux responsables de l'appauvrissement de la couche d'ozone. Il s'agit de composés tels que les chlorofluorocarbures (CFC) et les halons, qui, auparavant, étaient couramment utilisés dans les réfrigérateurs, les climatiseurs et les substances ignifugeantes. De façon générale, une diminution de 1 % de l'ozone atmosphérique équivaut à une augmentation de 1 % à 2 % du rayonnement ultraviolet au niveau du sol.

État de la couche d'ozone

Depuis 1979, la couche d'ozone stratosphérique s'est amincie au-dessus de toute la surface du globe, de 4 % à 6 % par décennie aux latitudes moyennes et de 10 % à 12 % par décennie aux hautes latitudes méridionales. Les niveaux sont tombés à des planchers records à la suite de l'éruption du Mont Pinatubo, aux Philippines, en juin 1991. Toutefois, les répercussions de ce phénomène exceptionnel se sont atténuées et les niveaux ont retrouvé des valeurs plus proches de la tendance baissière à long terme.

Répercussions éventuelles de l'appauvrissement de la couche d'ozone

L'appauvrissement de l'ozone stratosphérique entraîne l'augmentation des rayons ultraviolets qui atteignent la surface de la terre. On sait qu'un niveau élevé de rayons UV ralentit la croissance des plantes et peut causer le cancer de la peau, des cataractes et des dommages au système immunitaire de l'homme et de certains animaux. Aux latitudes moyennes - par exemple celles de Toronto - et par temps clair, une réduction de 1 % de l'épaisseur de la couche d'ozone stratosphérique entraîne une augmentation d'environ 1,1 % à 1,4 % des rayons UV-B au niveau du sol. Cela varie selon la saison. Au Canada, environ 200 espèces de cultures et d'arbres sont sensibles, dans une certaine mesure, à l'accroissement des niveaux des rayons UV-B.

Mesures prises

Le Canada, l'un des premiers pays signataires du Protocole de Montréal de 1987, a joué un rôle de premier plan en étudiant les aspects scientifiques de l'appauvrissement de la couche d'ozone tout en prenant des mesures pour en éliminer les causes. La production de substances destructrices de l'ozone (SDO) au Canada est passée d'un sommet de 27,8 kilotonnes en 1987 à 1,0 kilotonne en 1996. À l'échelle mondiale, la production de CFC en 1995 était de 77 % inférieure au sommet atteint en 1988. Le Canada contribuait à moins de 1 % de la production globale en 1995.

Malgré les progrès accomplis, certaines préoccupations demeurent. En premier lieu, les chercheurs scientifiques ne peuvent encore confirmer avec certitude que, même si l'on atteint les objectifs d'élimination des SDO, la couche d'ozone retrouvera sa densité initiale. La concentration des SDO connues dans la stratosphère diminue, mais il peut y avoir d'autres substances qui contribuent à l'appauvrissement de la couche d'ozone. En deuxième lieu, les pays en voie de développement représentent maintenant une plus grande menace pour le rétablissement de la couche d'ozone, car leur production et leur utilisation des CFC ont augmenté au cours des dernières années. En troisième lieu, les efforts sont en perte de vitesse dans les pays développés, dont le Canada, car on a l'impression que le problème est maintenant réglé. Selon le rapport de 1997 du Vérificateur général du Canada, les stocks actuels de SDO qui se trouvent dans le matériel existant et les quantités entreposées pour utilisation ultérieure risquent d'être libérées dans l'atmosphère à moins qu'on ne mette en oeuvre des inspections et des mesures de protection plus rigoureuses et que ces mesures n'améliorent de plus de 10 % le rétablissement de la couche d'ozone.

Le problème de l'appauvrissement de la couche d'ozone est devenu évident dans les années 1980, quand des mesures scientifiques ont commencé à indiquer des baisses sensibles de la quantité d'ozone dans la stratosphère à l'échelle mondiale. On trouvera ci-dessous certains des résultats généraux.

  • Aux latitudes moyennes, soit en Europe et en Amérique du Nord, on a enregistré des baisses annuelles moyennes de la quantité d'ozone allant de 2 % à 4 % au cours des années 1980.
  • Pour l'Australie, les baisses enregistrées durant les années 1980 allaient de 0,5 % à 5 %.
  • Pour ce qui est de l'Antarctique, le trou d'ozone au-dessus de l'hémisphère sud se forme chaque printemps et les pertes totales d'ozones enregistrées depuis 1985 atteignent entre 60 % et 70 %.

La gravité du problème a mené à une entente globale visant à réduire et à contrôler les émissions de SDO. En 1987, les représentants de 149 pays se sont réunis à Montréal et ont signé une entente visant à réduire l'utilisation de SDO. Voici les décisions qui ont été prises :

  • Geler la consommation de CFC-11 aux niveaux de 1986 d'ici à 1989.
  • Réduire la consommation de CFC-12 de 20 % d'ici le 1er juillet 1993.
  • Mettre tout en oeuvre pour respecter les objectifs fixés à Montréal, exposés ci-dessous.
Tableau 1.  Substances destructrices de l'ozone
  Potentiel de destruction de l'ozone1 Date d'élimination au Canada Durée de vie dans l'atmosphère
Halons 3,0 à 10,0 1er janvier 1994 jusqu'à 65 ans
Tétrachlorure de carbone 1,1 1er janvier 1995 jusqu'à 42 ans
CFC 0,6 à 1,0 1er janvier 1996 de 50 à 1 700 ans
Méthylchloro-forme 0,1 1er janvier 1996 6 ans
Bromure de méthyle 0,6 1er janvier 20052 jusqu'à 2 ans
HCFC3 0,001 à 0,52 1er janvier 2020 jusqu'à 19 ans