Aperçus économiques
Quelles ont été les répercussions de la baisse des prix des produits de base sur le revenu réel au Canada entre le milieu de 2014 et le milieu de 2016?

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par Ryan Macdonald et Luke Rispoli
Division de l'analyse économique

Date de diffusion : le 22 décembre 2016

Début de l'encadré

Le présent article d'Aperçus économiques présente une évaluation de l'effet de la baisse des prix des produits de base sur le revenu réel au Canada et s'inscrit dans un projet de recherche visant à examiner les liens entre les ressources naturelles et la croissance économique.

Fin de l'encadré

Introduction

Les prix des produits de base à l'échelle mondiale ont commencé à diminuer rapidement au milieu de 2014 et ont continué à décliner tout au long de 2015 et au début de 2016. Comme l'indique l'indice des prix des produits de base (IPPB) de la Banque du Canada, les prix, sur les marchés internationaux, des produits de base importants pour le Canada ont diminué de 53,7 % du deuxième trimestre de 2014 au premier trimestre de 2016 (graphique 1). Malgré une certaine remontée au deuxième trimestre de 2016, les prix des produits de base sont demeurés bien en deçà des niveaux enregistrés deux années auparavant. Les prix de divers produits de base ont diminué au cours de cette période, mais les prix du pétrole, en particulier, ont affiché des variations remarquables. En effet, le prix du baril de West Texas Intermediate est passé de 105,79 $US à 30,32 $US de juin 2014 à février 2016Note 1. Parallèlement, le taux de change États-Unis–Canada a diminué, passant de 0,91 $US par dollar canadien en septembre 2014 à 0,72 $US en février 2016Note 2. Ensemble, ces fluctuations de prix ont été à l'origine d'un important choc des prix relatifs pour l'économie canadienne.

Graphique 1 Indice des prix des produits de base de la Banque du Canada et taux de change États-Unis–Canada

Description du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année et trimestre (titres de rangée) et Taux de change et Indice des prix des produits de base de la Banque du Canada, calculées selon dollar américain/dollar canadien et indice des prix des produits de base (trimestre 1 2001 égale 100) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année et trimestre Taux de change Indice des prix des produits de base de la Banque du Canada
$US/$CAN IPPB (T1 2001 = 100)
1981 T1 0,84 122,28
1981 T2 0,83 123,90
1981 T3 0,83 120,58
1981 T4 0,84 117,00
1982 T1 0,83 114,75
1982 T2 0,80 113,25
1982 T3 0,80 111,36
1982 T4 0,81 110,88
1983 T1 0,81 112,18
1983 T2 0,81 114,87
1983 T3 0,81 112,89
1983 T4 0,81 110,76
1984 T1 0,80 113,76
1984 T2 0,77 113,17
1984 T3 0,76 107,97
1984 T4 0,76 104,26
1985 T1 0,74 101,50
1985 T2 0,73 102,29
1985 T3 0,74 98,86
1985 T4 0,72 98,86
1986 T1 0,71 88,13
1986 T2 0,72 86,40
1986 T3 0,72 84,86
1986 T4 0,72 86,20
1987 T1 0,75 91,84
1987 T2 0,75 96,69
1987 T3 0,76 99,13
1987 T4 0,76 97,75
1988 T1 0,79 100,99
1988 T2 0,81 108,79
1988 T3 0,82 105,05
1988 T4 0,83 105,44
1989 T1 0,84 112,22
1989 T2 0,84 110,80
1989 T3 0,85 107,10
1989 T4 0,86 107,85
1990 T1 0,85 108,87
1990 T2 0,85 105,01
1990 T3 0,87 111,67
1990 T4 0,86 113,17
1991 T1 0,87 102,80
1991 T2 0,87 101,18
1991 T3 0,87 97,16
1991 T4 0,88 97,04
1992 T1 0,85 97,16
1992 T2 0,84 100,79
1992 T3 0,83 101,34
1992 T4 0,79 100,39
1993 T1 0,79 105,17
1993 T2 0,79 101,81
1993 T3 0,77 97,95
1993 T4 0,75 100,83
1994 T1 0,75 103,63
1994 T2 0,72 103,75
1994 T3 0,73 103,39
1994 T4 0,73 104,22
1995 T1 0,71 107,10
1995 T2 0,73 108,36
1995 T3 0,74 111,99
1995 T4 0,74 114,71
1996 T1 0,73 114,67
1996 T2 0,73 118,02
1996 T3 0,73 116,60
1996 T4 0,74 119,68
1997 T1 0,74 117,39
1997 T2 0,72 111,24
1997 T3 0,72 108,79
1997 T4 0,71 109,19
1998 T1 0,70 98,70
1998 T2 0,69 96,92
1998 T3 0,66 92,27
1998 T4 0,65 90,02
1999 T1 0,66 91,44
1999 T2 0,68 100,04
1999 T3 0,67 107,65
1999 T4 0,68 111,67
2000 T1 0,69 120,66
2000 T2 0,68 127,05
2000 T3 0,67 132,22
2000 T4 0,66 139,71
2001 T1 0,65 131,27
2001 T2 0,65 125,67
2001 T3 0,65 108,20
2001 T4 0,63 94,01
2002 T1 0,63 100,00
2002 T2 0,64 110,69
2002 T3 0,64 109,54
2002 T4 0,64 114,43
2003 T1 0,66 134,38
2003 T2 0,72 129,10
2003 T3 0,72 128,71
2003 T4 0,76 132,45
2004 T1 0,76 147,32
2004 T2 0,74 159,23
2004 T3 0,77 161,55
2004 T4 0,82 168,81
2005 T1 0,81 176,06
2005 T2 0,80 186,28
2005 T3 0,83 214,51
2005 T4 0,85 227,13
2006 T1 0,87 210,92
2006 T2 0,89 217,43
2006 T3 0,89 214,63
2006 T4 0,88 207,29
2007 T1 0,85 211,08
2007 T2 0,91 227,44
2007 T3 0,96 223,90
2007 T4 1,02 244,91
2008 T1 1,00 273,15
2008 T2 0,99 329,93
2008 T3 0,96 307,02
2008 T4 0,82 189,75
2009 T1 0,80 161,47
2009 T2 0,86 180,76
2009 T3 0,91 187,46
2009 T4 0,95 208,56
2010 T1 0,96 226,42
2010 T2 0,97 222,28
2010 T3 0,96 217,63
2010 T4 0,99 236,55
2011 T1 1,01 261,32
2011 T2 1,03 280,28
2011 T3 1,02 263,33
2011 T4 0,98 258,36
2012 T1 1,00 258,40
2012 T2 0,99 246,77
2012 T3 1,01 250,12
2012 T4 1,01 241,80
2013 T1 0,99 247,75
2013 T2 0,98 251,30
2013 T3 0,96 257,06
2013 T4 0,95 239,00
2014 T1 0,91 254,06
2014 T2 0,92 262,11
2014 T3 0,92 250,99
2014 T4 0,88 210,53
2015 T1 0,81 161,75
2015 T2 0,81 175,59
2015 T3 0,76 150,83
2015 T4 0,75 137,38
2016 T1 0,73 121,33
2016 T2 0,78 144,99
2016 T3 0,77 144,28

Quelle a été l'ampleur de l'effet de la baisse des prix des produits de base pour le Canada?

Il n'est pas simple de qualifier et d'examiner l'ampleur du choc des prix relatifs provenant des marchés mondiaux au cours de cette période. La croissance du produit intérieur brut réel (PIB réel) est généralement l'un des principaux paramètres utilisés pour évaluer l'ampleur et l'importance des chocs économiques. Le produit intérieur brut (PIB) indique qu'en 2015 et 2016, la croissance économique du Canada était à son plus faible niveau depuis la récession de 2008-2009. Après une forte croissance au cours des trois derniers trimestres de 2014, le PIB réel a connu un taux de croissance annualisé négatif au cours de la première moitié de 2015 (premier trimestre : −1,1 %; deuxième trimestre : −0,4 %), une croissance positive au troisième trimestre de 2015 (2,5 %), qui a ensuite ralenti au quatrième trimestre (0,4 %). La croissance du PIB réel a ensuite repris de la vigueur au premier trimestre de 2016 (2,9 %) avant de retomber puis de reprendre au cours du deuxième trimestre (−1,4 %) et du troisième trimestre (3,6 %), reflétant les interruptions de la production en raison des feux de forêt à Fort McMurray en AlbertaNote 3. Le PIB réel présente un choc agrégé négatif, mais qui semble plus estompé que l'ampleur des changements observés dans les produits de base et les marchés des devises à l'échelle mondiale.

Cette situation se produit parce que la baisse des prix des produits de base constitue un choc des prix relatifs, l'un de ceux que le PIB réel n'est pas en mesure de bien saisir. Dans un tel cas, une mesure de rechange au revenu réel agrégé, appelé le revenu national brut réel (RNB réel) est préférable pour illustrer le moment et l'ampleur du choc qui a touché l'économie canadienne pendant la période et pour illustrer la réaction de variables particulières comme les importations réelles ou la formation brute de capital fixe réelle (FBCF réelle).

Le PIB réel est une mesure de la production. Il est conçu pour refléter les changements de la manière dont les facteurs de production réels se situent par rapport aux produits réels ou pour fournir une mesure agrégée de l'évolution de la consommation, de la FBCF réelle, des stocks réels, des exportations réelles et des importations réelles au fil du temps. À cette fin, les mesures du PIB réel suppriment nécessairement les effets des variations de prix, y compris celles des prix relatifs. Dans le contexte de la baisse des prix des produits de base, cela signifie donc que les mesures du produit intérieur brut réel ne se rajustent que lorsqu'il y a variation du volume de production. Si l'industrie de l'extraction des ressources continue de produire, mais qu'elle en retire moins de profits, il n'y aura que peu d'effet sur la croissance du PIB réel. Pour qu'un réel effet se fasse sentir, il faut que la baisse des prix touche la production.

Bien que la baisse des prix n'entraîne pas en soi une variation du PIB réel, il importe de souligner que l'effet de cette baisse est reflété par une variation du déflateur du PIB. Ce dernier est conçu de façon à illustrer les fluctuations des prix des différentes composantes du PIB (p. ex., entrants et extrants ou consommation, FBCF, stocks, exportations et importations) au fil du temps. Ces variations de prix sont le revers du PIB réel. Puisqu'un prix est associé à chaque composante, les variations des prix relatifs se manifestent directement dans le déflateur du PIB. Par conséquent, lorsqu'on se sert du PIB pour examiner le rendement économique alors que les prix des produits de base sont en baisse, l'effet de cette baisse apparaît principalement comme une pression déflationniste dans le déflateur du PIBNote 4.

En revanche, le RNB réel s'appuie sur le pouvoir d'achat du revenu gagné par les Canadiens. Il s'agit d'une mesure qui s'harmonise étroitement avec la demande agrégée et le bien-être matériel et qui englobe des variations du PIB réel, des prix relatifs (notamment les termes de l'échange) et du revenu international. Le RNB réel fournit ainsi davantage de renseignements sur l'importance du choc des prix relatifs, car il a une incidence sur la capacité des ménages, entreprises et gouvernements canadiens à consommer et à investir. Il est important de noter que le RNB réel fournit également des renseignements au sujet des mécanismes par lesquels le choc s'est transmis à l'économie du Canada.

Graphique 2 Croissance du produit intérieur brut et du revenu national brut réel

Description du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les données du graphique 2. Les données sont présentées selon Année et trimestre (titres de rangée) et Produit intérieur brut réel et Revenu national brut réel, calculées selon variation en pourcentage, d’un trimestre à l’autre, aux taux annualisés unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année et trimestre Produit intérieur brut réel Revenu national brut réel
variation en pourcentage, d’un trimestre à l’autre, aux taux annualisés
2014 T1 0,36 2,58
2014 T2 4,05 2,56
2014 T3 1,81 1,08
2014 T4 2,53 0,00
2015 T1 -1,06 -5,28
2015 T2 -0,36 -1,81
2015 T3 2,52 0,73
2015 T4 0,36 0,73
2016 T1 2,86 -1,09
2016 T2 -1,40 1,47
2016 T3 3,58 3,69

Pour illustrer la différence entre l'effet de la baisse des prix des produits de base sur la production réelle et son effet sur le revenu réel, le graphique 2 présente une comparaison du taux annuel de croissance trimestriel du PIB réel et du RNB réel. La croissance du RNB réel a ralenti au deuxième trimestre de 2014 lorsque les prix des produits de base et les termes de l'échange ont amorcé leur propre ralentissement. Par contre, la croissance du PIB réel a légèrement fléchi au troisième trimestre de 2014, mais s'est fixée à un taux annualisé de 2,5 % au quatrième trimestre de 2014. Les deux mesures ont ensuite affiché une croissance négative au cours des deux premiers trimestres de 2015. Le RNB réel a diminué de 5,3 % au premier trimestre de 2015 et de 1,8 % au deuxième trimestre, alors que le PIB réel a diminué de 1,1 % et 0,4 % respectivement aux premier et deuxième trimestres. Au cours de la deuxième moitié de 2015, la croissance du PIB réel a repris (particulièrement au troisième trimestre), tandis que la croissance du RNB réel a été plus faible. Tandis que les prix des produits de base continuaient leur déclin, la croissance du PIB réel s'est renforcée au premier trimestre de 2016 avant de retomber puis de reprendre lorsque les feux de forêt à Fort McMurray perturbaient la production. Le RNB réel a suivi une trajectoire contraire, commençant par diminuer au premier trimestre de 2016 alors que les prix des produits de base diminuaient, puis remontant au deuxième trimestre de 2016 en fonction de l'augmentation des prix des produits de base et présentant une croissance semblable à celle du PIB au troisième trimestre de 2016. À partir du premier trimestre de 2014, le revenu réel (RNB) a diminué dans une plus grande proportion que la production réelle (PIB), et sa croissance a été plus faible sur une plus longue période.

Une correction partielle

La différence entre le PIB réel et le RNB réel provient de deux sources non liées à la production. La première est le gain d'échange, qui rend compte des variations du pouvoir d'achat de la production attribuables aux variations des prix relatifs liés aux échanges commerciaux (principalement les termes de l'échange). Pour le Canada, les variations des termes de l'échange sont synonymes de variations des prix des ressources naturelles et constituent la source la plus importante de croissance du revenu réel non liée à la productionNote 5. La deuxième est l'effet du revenu international, qui rend compte des revenus gagnés par les Canadiens à l'extérieur du pays et des revenus gagnés au Canada par des étrangers.

Graphique 3 Croissance cumulative du produit intérieur brut et du revenu national brut réel

Description du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les données du graphique 3. Les données sont présentées selon Année et trimestre (titres de rangée) et Produit intérieur brut réel et Revenu national brut réel , calculées selon indice (troisième trimestre 2001 égale 100) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année et trimestre Produit intérieur brut réel Revenu national brut réel
indice (T3 2001 = 100)
1981 T1 59,06 59,60
1981 T2 59,77 60,22
1981 T3 59,18 59,23
1981 T4 58,95 59,35
1982 T1 58,25 58,23
1982 T2 57,54 57,23
1982 T3 57,08 56,73
1982 T4 56,49 56,61
1983 T1 57,43 57,86
1983 T2 58,60 58,73
1983 T3 59,30 59,48
1983 T4 60,00 60,22
1984 T1 61,05 61,10
1984 T2 62,22 62,22
1984 T3 62,46 62,47
1984 T4 63,51 63,22
1985 T1 64,44 64,09
1985 T2 64,68 64,71
1985 T3 65,50 65,21
1985 T4 66,43 66,08
1986 T1 66,43 65,21
1986 T2 66,90 65,96
1986 T3 66,90 66,33
1986 T4 66,43 65,09
1987 T1 67,95 67,46
1987 T2 68,89 68,58
1987 T3 69,94 69,70
1987 T4 70,88 70,57
1988 T1 71,81 71,82
1988 T2 72,51 72,07
1988 T3 72,51 72,94
1988 T4 72,98 72,82
1989 T1 73,80 73,69
1989 T2 74,15 74,44
1989 T3 74,39 74,81
1989 T4 74,27 74,44
1990 T1 74,97 74,81
1990 T2 74,62 74,06
1990 T3 74,15 73,94
1990 T4 73,45 73,07
1991 T1 72,40 72,07
1991 T2 72,75 72,32
1991 T3 72,75 72,19
1991 T4 72,98 72,57
1992 T1 72,98 72,32
1992 T2 73,10 72,32
1992 T3 73,45 72,82
1992 T4 73,92 72,44
1993 T1 74,39 73,69
1993 T2 74,97 74,19
1993 T3 75,79 74,44
1993 T4 76,02 74,56
1994 T1 77,19 75,94
1994 T2 78,36 76,31
1994 T3 79,30 78,05
1994 T4 79,88 78,68
1995 T1 80,58 79,55
1995 T2 80,70 79,80
1995 T3 80,70 80,67
1995 T4 81,05 80,92
1996 T1 81,17 80,92
1996 T2 81,75 81,55
1996 T3 82,46 82,29
1996 T4 83,04 83,54
1997 T1 84,21 84,29
1997 T2 85,15 85,04
1997 T3 86,08 85,79
1997 T4 86,90 86,78
1998 T1 88,19 87,16
1998 T2 88,19 87,03
1998 T3 89,01 86,66
1998 T4 90,29 87,91
1999 T1 91,81 89,90
1999 T2 92,63 91,52
1999 T3 94,04 93,27
1999 T4 95,44 94,14
2000 T1 96,96 97,38
2000 T2 98,13 98,75
2000 T3 99,06 100,50
2000 T4 99,30 101,25
2001 T1 99,77 102,12
2001 T2 100,00 101,37
2001 T3 100,00 100,00
2001 T4 100,58 98,88
2002 T1 102,11 101,12
2002 T2 102,69 102,87
2002 T3 103,51 103,49
2002 T4 104,09 103,99
2003 T1 104,68 106,61
2003 T2 104,56 105,24
2003 T3 104,91 106,73
2003 T4 105,61 107,86
2004 T1 106,43 109,73
2004 T2 107,72 111,22
2004 T3 109,01 113,09
2004 T4 109,71 113,59
2005 T1 110,18 114,34
2005 T2 110,88 115,46
2005 T3 112,28 118,20
2005 T4 113,33 119,83
2006 T1 114,27 120,20
2006 T2 114,39 120,95
2006 T3 114,62 121,32
2006 T4 115,09 121,20
2007 T1 115,79 122,32
2007 T2 116,96 124,31
2007 T3 117,43 125,19
2007 T4 117,66 126,93
2008 T1 117,66 128,68
2008 T2 118,13 130,05
2008 T3 119,06 129,68
2008 T4 117,66 122,69
2009 T1 114,97 119,08
2009 T2 113,68 118,08
2009 T3 114,27 119,58
2009 T4 115,56 122,32
2010 T1 116,96 123,94
2010 T2 117,54 124,31
2010 T3 118,36 124,56
2010 T4 119,77 127,56
2011 T1 120,58 128,93
2011 T2 120,82 129,80
2011 T3 122,57 131,05
2011 T4 123,51 131,67
2012 T1 123,51 132,17
2012 T2 123,98 131,92
2012 T3 124,21 132,04
2012 T4 124,33 132,54
2013 T1 125,61 135,16
2013 T2 126,43 135,16
2013 T3 127,49 136,03
2013 T4 128,77 136,78
2014 T1 128,89 137,66
2014 T2 130,18 138,53
2014 T3 130,76 138,90
2014 T4 131,58 138,90
2015 T1 131,23 137,03
2015 T2 131,11 136,41
2015 T3 131,93 136,66
2015 T4 132,05 136,91
2016 T1 132,98 136,53
2016 T2 132,51 137,03
2016 T3 133,68 138,28

Du début des années 2000 à 2015, les sources de croissance du revenu réel non liées à la production ont contribué de façon notable au RNB réel, entraînant une croissance plus rapide que celle du PIB réel. Le graphique 3 présente l'effet des sources non liées à la production comme une différence entre le PIB réel (ligne noire pointillée) et le RNB réel (ligne bleue continue). Du début des années 1980 à la fin des années 1990, l'effet des sources de croissance du revenu réel non liées à la production était minime. Bien que cet effet existait, sa contribution était plutôt faible comparativement aux variations du PIB réel, et les deux séries évoluaient parallèlement. Cependant, l'effet des sources de revenus non liées à la production a été plus marqué entre 2000 et 2016. Cela couvre une période de fluctuations des prix des ressources, que l'on a qualifiée de supercycle des produits de baseNote 6. Les fluctuations des sources non liées à la production ayant eu lieu au cours de cette période ont eu pour effet de créer une divergence importante entre le PIB réel et le RNB réel, qui a perduré même lorsque les prix des ressources ont entrepris un cycle de baisses.

À partir du troisième trimestre de 2016, le prix des produits de base importants pour le Canada, mesuré par l'IPPB de la Banque du Canada, est revenu à un niveau semblable à celui que l'on avait observé à la fin de 2003 et au début de 2004. Cependant, bien que moins grand, l'écart entre le PIB réel et le RNB réel a persisté, et était néanmoins significatif au troisième trimestre de 2016. C'est ce que l'on peut observer au graphique 4, qui présente une comparaison entre la croissance cumulative de l'IPPB et la contribution cumulative des facteurs de croissance du revenu réel non liée à la production. Les deux séries se servent du premier trimestre de 2003 comme base de comparaison et peuvent être interprétées comme la croissance composée ayant eu lieu avant ou après cette période au fil du temps. Les séries sont présentées sur différents axes, étant donné les différences de l'ampleur des changements qui ont eu lieu.

Graphique 4 Indice des prix des produits de base de la Banque du Canada et sources de croissance du revenu réel non liées à la production (effet cumulatif)

Description du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les données du graphique 4. Les données sont présentées selon Année et trimestre (titres de rangée) et Sources de croissance du revenu réel non liées à la production et Indice des prix des produits de base de la Banque du Canada, calculées selon sources non liées à la production (troisième trimestre 2001 égale 100) et Indice des prix des produits de base de la Banque du Canada (troisième trimestre 2001 égale 100) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année et trimestre Sources de croissance du revenu réel non liées à la production Indice des prix des produits de base de la Banque du Canada
sources non liées à la production (T3 2001 = 100) IPPB (T3 2001 = 100)
1981 T1 100,91 113,01
1981 T2 100,77 114,50
1981 T3 100,08 111,44
1981 T4 100,69 108,13
1982 T1 99,97 106,05
1982 T2 99,46 104,66
1982 T3 99,40 102,92
1982 T4 100,21 102,48
1983 T1 100,75 103,68
1983 T2 100,22 106,16
1983 T3 100,30 104,34
1983 T4 100,37 102,37
1984 T1 100,07 105,14
1984 T2 100,00 104,59
1984 T3 100,02 99,78
1984 T4 99,54 96,36
1985 T1 99,45 93,80
1985 T2 100,05 94,53
1985 T3 99,56 91,36
1985 T4 99,48 91,36
1986 T1 98,16 81,45
1986 T2 98,59 79,85
1986 T3 99,15 78,43
1986 T4 97,97 79,66
1987 T1 99,27 84,88
1987 T2 99,55 89,36
1987 T3 99,66 91,62
1987 T4 99,57 90,34
1988 T1 100,01 93,33
1988 T2 99,39 100,55
1988 T3 100,59 97,08
1988 T4 99,77 97,45
1989 T1 99,85 103,72
1989 T2 100,39 102,41
1989 T3 100,57 98,98
1989 T4 100,23 99,67
1990 T1 99,79 100,62
1990 T2 99,26 97,05
1990 T3 99,71 103,21
1990 T4 99,48 104,59
1991 T1 99,55 95,01
1991 T2 99,41 93,51
1991 T3 99,24 89,80
1991 T4 99,43 89,69
1992 T1 99,09 89,80
1992 T2 98,93 93,15
1992 T3 99,14 93,66
1992 T4 98,01 92,78
1993 T1 99,07 97,19
1993 T2 98,96 94,10
1993 T3 98,22 90,52
1993 T4 98,08 93,19
1994 T1 98,37 95,77
1994 T2 97,38 95,88
1994 T3 98,43 95,55
1994 T4 98,49 96,32
1995 T1 98,72 98,98
1995 T2 98,88 100,15
1995 T3 99,96 103,50
1995 T4 99,84 106,01
1996 T1  99,70 105,98
1996 T2 99,75 109,07
1996 T3 99,80 107,76
1996 T4 100,60 110,60
1997 T1 100,09 108,49
1997 T2 99,87 102,81
1997 T3 99,66 100,55
1997 T4 99,86 100,91
1998 T1 98,83 91,22
1998 T2 98,69 89,58
1998 T3 97,36 85,28
1998 T4 97,36 83,20
1999 T1 97,92 84,51
1999 T2 98,80 92,46
1999 T3 99,18 99,49
1999 T4 98,64 103,21
2000 T1 100,44 111,52
2000 T2 100,64 117,42
2000 T3 101,45 122,19
2000 T4 101,96 129,12
2001 T1 102,36 121,32
2001 T2 101,37 116,14
2001 T3 100,00 100,00
2001 T4 98,30 86,88
2002 T1 99,04 92,42
2002 T2 100,17 102,30
2002 T3 99,98 101,24
2002 T4 99,90 105,76
2003 T1 101,84 124,20
2003 T2 100,65 119,31
2003 T3 101,74 118,95
2003 T4 102,12 122,41
2004 T1 103,09 136,15
2004 T2 103,25 147,16
2004 T3 103,75 149,31
2004 T4 103,54 156,01
2005 T1 103,78 162,72
2005 T2 104,13 172,16
2005 T3 105,28 198,25
2005 T4 105,73 209,91
2006 T1 105,19 194,93
2006 T2 105,74 200,95
2006 T3 105,85 198,36
2006 T4 105,31 191,58
2007 T1 105,64 195,08
2007 T2 106,29 210,20
2007 T3 106,61 206,92
2007 T4 107,88 226,35
2008 T1 109,36 252,44
2008 T2 110,09 304,92
2008 T3 108,91 283,75
2008 T4 104,28 175,36
2009 T1 103,57 149,23
2009 T2 103,87 167,06
2009 T3 104,64 173,25
2009 T4 105,85 192,75
2010 T1 105,97 209,26
2010 T2 105,76 205,43
2010 T3 105,24 201,13
2010 T4 106,50 218,62
2011 T1 106,92 241,51
2011 T2 107,43 259,04
2011 T3 106,91 243,37
2011 T4 106,61 238,78
2012 T1 107,01 238,81
2012 T2 106,41 228,06
2012 T3 106,31 231,16
2012 T4 106,61 223,47
2013 T1 107,60 228,97
2013 T2 106,90 232,25
2013 T3 106,71 237,57
2013 T4 106,22 220,88
2014 T1 106,80 234,80
2014 T2 106,42 242,24
2014 T3 106,23 231,96
2014 T4 105,57 194,57
2015 T1 104,42 149,49
2015 T2 104,04 162,28
2015 T3 103,58 139,40
2015 T4 103,68 126,97
2016 T1 102,67 112,14
2016 T2 103,41 134,00
2016 T3 103,44 133,35

Entre 1981 et 2014, il existait une corrélation directe entre les prix des produits de base et les sources de croissance du revenu réel non liées à la production. Cette relation s'est maintenue tout au long de l'essor des produits de base, et pendant une grande partie du revirement qui a suivi. Cependant, l'effondrement des prix des produits de base du milieu de 2014 au premier trimestre de 2016 a mis fin à cette corrélation. Les sources de croissance non liées à la production n'ont pas diminué autant que l'on aurait pu s'y attendre, étant donné l'importance de l'effondrement des prix des produits de base et la relation historique qui existe entre ces sources de croissance et les prix des produits de base.

De la production réelle au revenu réel

Il faut deux étapes pour passer de la production réelle (PIB réel) au revenu réel (RNB réel). La première consiste à corriger le PIB réel en fonction du gain d'échange, qui reflète les variations du pouvoir d'achat de la production réelleNote 7. La deuxième consiste à effectuer des corrections en fonction des flux des revenus internationaux. De ces deux étapes, la première est la plus importante pour la croissance du revenu réel, et il s'agit de la source de croissance dont le comportement a changé considérablement au milieu des années 2000 (graphique 5).

Le gain d'échange lui-même consiste en deux effets : l'effet du taux de change réel et l'effet des termes de l'échange. Le taux de change réel utilisé dans le présent cas saisit l'effet d'une augmentation (ou d'une diminution) des gains en termes réels découlant des exportations nettes de produits intérieursNote 8. Le compromis entre le prix des produits échangés et le prix des produits intérieurs est établi par approximation comme le compromis entre une moyenne des prix des exportations et des importations et le niveau de prix des produits intérieurs. Ce n'est pas la même chose que le taux de change nominal du coût d'origine indexé relatif que l'on appelle couramment le « taux de change réel » en macroéconomie. De manière générale, l'effet du taux de change réel sur la croissance du revenu réel est plutôt minime pour le CanadaNote 9.

Graphique 5 Gains d'échange et revenu net reçu de l'étranger, écart de la croissance cumulative depuis le premier trimestre de 2002

Description du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les données du graphique 5. Les données sont présentées selon Année et trimestre (titres de rangée) et Gain d’échange et Revenu net reçu de l’étranger, calculées selon indice (premier trimestre 2002 égale 100) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année et trimestre Gain d’échange Revenu net reçu de l’étranger
indice (T1 2002 = 100)
1981 T1 101,18 101,37
1981 T2 101,26 101,01
1981 T3 100,97 100,60
1981 T4 101,06 101,30
1982 T1 100,52 101,23
1982 T2 100,39 100,79
1982 T3 100,30 100,98
1982 T4 100,54 101,35
1983 T1 100,54 101,90
1983 T2 100,63 101,35
1983 T3 100,64 101,40
1983 T4 100,41 101,62
1984 T1 100,30 101,31
1984 T2 100,47 100,88
1984 T3 100,04 101,35
1984 T4 99,78 101,30
1985 T1 99,87 100,92
1985 T2 100,11 101,37
1985 T3 99,81 101,11
1985 T4 99,72 101,00
1986 T1 98,98 100,41
1986 T2 98,96 100,95
1986 T3 98,98 101,41
1986 T4 99,08 100,22
1987 T1 99,34 101,08
1987 T2 99,74 101,04
1987 T3 99,94 100,95
1987 T4 100,12 100,58
1988 T1 100,08 100,97
1988 T2 100,11 100,37
1988 T3 100,65 100,91
1988 T4 100,62 100,12
1989 T1 100,96 99,80
1989 T2 100,93 100,42
1989 T3 100,91 100,50
1989 T4 100,75 100,34
1990 T1 100,40 100,37
1990 T2 100,34 99,81
1990 T3 100,51 100,20
1990 T4 100,28 100,11
1991 T1 100,19 100,42
1991 T2 99,97 100,50
1991 T3 99,76 100,47
1991 T4 99,87 100,66
1992 T1 99,80 100,23
1992 T2 99,67 100,30
1992 T3 99,62 100,50
1992 T4 99,22 99,82
1993 T1 99,48 100,55
1993 T2 99,41 100,38
1993 T3 98,82 100,29
1993 T4 98,82 100,13
1994 T1 99,11 100,17
1994 T2 98,61 99,66
1994 T3 98,98 100,08
1994 T4 99,19 100,02
1995 T1 99,41 99,91
1995 T2 99,81 99,76
1995 T3 100,21 100,26
1995 T4 100,32 100,05
1996 T1 100,41 99,91
1996 T2 100,31 100,09
1996 T3 100,41 99,95
1996 T4 100,89 100,23
1997 T1 100,74 99,89
1997 T2 100,01 100,41
1997 T3 100,02 99,99
1997 T4 99,82 100,30
1998 T1 99,14 100,11
1998 T2 99,01 99,93
1998 T3 98,16 99,51
1998 T4 98,05 99,67
1999 T1 98,20 99,87
1999 T2 98,95 100,04
1999 T3 99,47 99,76
1999 T4 99,85 98,81
2000 T1 100,46 100,00
2000 T2 100,64 100,04
2000 T3 101,14 100,25
2000 T4 101,49 100,37
2001 T1 102,20 100,05
2001 T2 101,18 100,11
2001 T3 100,00 100,00
2001 T4 98,75 99,58
2002 T1 98,77 100,21
2002 T2 99,62 100,51
2002 T3 99,46 100,33
2002 T4 99,97 99,75
2003 T1 101,26 100,43
2003 T2 100,72 99,79
2003 T3 101,35 100,22
2003 T4 101,59 100,31
2004 T1 102,33 100,49
2004 T2 102,58 100,48
2004 T3 102,95 100,54
2004 T4 103,03 100,13
2005 T1 103,09 100,38
2005 T2 103,10 100,70
2005 T3 104,24 100,69
2005 T4 105,30 99,96
2006 T1 104,28 100,45
2006 T2 104,26 101,05
2006 T3 104,23 101,11
2006 T4 104,17 100,71
2007 T1 104,74 100,38
2007 T2 105,04 100,77
2007 T3 104,86 101,18
2007 T4 106,11 101,26
2008 T1 107,49 101,29
2008 T2 108,37 101,12
2008 T3 107,45 100,82
2008 T4 103,54 100,32
2009 T1 102,29 100,93
2009 T2 102,84 100,74
2009 T3 103,72 100,68
2009 T4 104,82 100,66
2010 T1 105,40 100,17
2010 T2 104,90 100,41
2010 T3 104,55 100,24
2010 T4 105,31 100,74
2011 T1 106,11 100,30
2011 T2 106,32 100,57
2011 T3 105,86 100,58
2011 T4 105,97 100,17
2012 T1 105,84 100,65
2012 T2 105,08 100,81
2012 T3 105,45 100,40
2012 T4 105,94 100,13
2013 T1 105,95 101,06
2013 T2 105,58 100,78
2013 T3 105,51 100,63
2013 T4 105,29 100,41
2014 T1 105,88 100,42
2014 T2 105,11 100,70
2014 T3 105,10 100,50
2014 T4 104,28 100,64
2015 T1 103,29 100,54
2015 T2 103,07 100,43
2015 T3 102,38 100,69
2015 T4 102,01 101,12
2016 T1 101,33 100,81
2016 T2 101,82 101,06
2016 T3 102,03 100,88

Les termes de l'échange (rapport entre prix à l'exportation et à l'importation) ont plus d'importance. En effet, ils saisissent les fluctuations du volume des importations que l'on peut se procurer avec un volume donné d'exportations résultant des variations de leurs prix relatifs. Lorsqu'il y une dégradation des termes de l'échange, attribuable à une baisse du prix du pétrole, par exemple, le volume d'importations que représente chaque baril de pétrole diminue.

Pendant le boom des ressources naturelles, les améliorations des termes de l'échange axées sur le prix des produits de base ont entraîné des augmentations significatives du gain d'échange du Canada. Du troisième trimestre de 2001 au troisième trimestre de 2008, le gain d'échange a majoré de 1,1 point de pourcentage le taux de croissance trimestriel moyen annualisé du RNB réel (tableau 1). Une fois que les prix des produits de base ont commencé à baisser, la contribution du gain d'échange est devenue négative, faisant perdre 5,8 points de pourcentage à la croissance trimestrielle moyenne annualisée du RNB réel pendant la totalité de la récession et 0,9 point du deuxième trimestre de 2011 au deuxième trimestre de 2016.

L'effet est plus prononcé encore lorsqu'on examine l'effondrement des prix des produits de base séparément, à partir de la période de lente baisse des prix des produits de base qui a eu lieu à la suite de la reprise amorcée après la récession de 2008-2009. Pendant la période qui a suivi le deuxième trimestre de 2014, lorsque les prix des produits de base ont affiché une forte diminution, les termes de l'échange ont fait perdre en moyenne 1,3 point de pourcentage à la croissance du RNB réel. Cela correspond à environ 22 % de l'ampleur du choc du gain d'échange pendant la récession de 2008-2009.

Tableau 1
Sources de croissance du revenu national brut réel
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Sources de croissance du revenu national brut réel. Contribution au revenu national brut réel, Revenu national brut réel, Produit intérieur brut réel, Gain d’échange , Taux de change réel, Termes de l’échange et Revenu net reçu de l’étranger, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Contribution au revenu national brut réel Revenu national brut réel
Produit intérieur brut réel Gain d’échange Taux de change réel Termes de l’échange Revenu net reçu de l’étranger
pourcentageTableau 1 Note 1
T3 2001 à T3 2008 2,6 1,1 -0,1 1,1 0,1 3,8
T3 2008 à T2 2009 -6,1 -5,8 0,1 -5,9 -0,1 -11,7
T2 2009 à T2 2011 3,2 1,7 0,0 1,7 -0,1 4,9
T2 2011 à T3 2016 1,9 -0,9 0,0 -0,9 0,1 1,1
T2 2011 à T2 2014 2,6 -0,4 0,0 -0,4 0,0 2,2
T2 2014 à T3 2016 1,2 -1,3 0,0 -1,4 0,1 -0,1

Le deuxième facteur qui contribue aux différences entre la croissance du RNB réel et la croissance du PIB réel est le revenu net reçu de l'étranger (RNE). Ce RNE rend compte de l'effet de l'investissement à l'étranger et de celui des travailleurs étrangers. Lorsqu'une compagnie canadienne rapatrie des revenus provenant d'investissements étrangers, la somme disponible pour acheter des biens et services au Canada augmente, et le contraire se produit lorsque des compagnies étrangères rapatrient des revenus provenant de leurs investissements au Canada. De la même manière, lorsque des étrangers gagnent un revenu sur les marchés du travail canadiens, cet argent quitte ensuite le paysNote 10. Dans les deux cas, le niveau de revenu gagné par les Canadiens est différent du niveau de revenu gagné au Canada.

L'effet du RNE réel sur le RNB réel avait tendance à être positif, à partir du milieu des années 1990, jusqu'au milieu des années 2000. Cette décennie a connu d'importants changements de la capacité des Canadiens à investir à l'étranger, ce qui s'est traduit par une hausse des stocks d'investissements canadiens à l'étrangerNote 11. Ces investissements, à leur tour, ont contribué à hausser le niveau de revenu gagné à l'étranger par des Canadiens comparativement au revenu gagné au Canada par des étrangers. Par conséquent, pendant le boom des ressources, 0,1 de point de pourcentage de la croissance trimestrielle moyenne annualisée du RNB réel provenait du RNE réel. Au cours de la récession de 2008-2009, la contribution du RNE réel à la croissance a été négative, mais elle est redevenue positive après 2010.

La croissance du PIB réel et celle du RNB réel réagissent différemment aux sources de croissance du revenu réel non liées à la production au cours du cycle des ressources. Ainsi, durant la hausse, la croissance du RNB réel a pris une avance considérable sur celle du PIB réel, tandis que le contraire s'est produit pendant la baisse. Au cours de cette période, le RNB réel a affiché une variabilité et une gamme de taux de croissance plus importantes que ne l'a fait le PIB réel. De plus, comme nous le faisons remarquer ci-dessus, la baisse n'a pas renversé entièrement les effets de la hausse.

Dans la pratique, cela signifie que les gains du RNB réel (revenu réel), indépendamment des gains provenant des augmentations de la production réelle (PIB réel), ont persisté dans l'économie même après que les prix des ressources (la principale source de gains) étaient revenus à des niveaux semblables à ceux que l'on avait observés au début du cycle. Le fait que cet écart ne se soit pas refermé à mesure du déclin des prix des ressources est important pour deux raisons.

Tout d'abord, cela montre que les effets du boom des ressources naturelles n'étaient pas entièrement temporaires. Des études précédentes soutiennent la notion que les cycles des ressources représentent des périodes au cours desquelles la croissance du revenu réel peut surpasser la croissance de la production réelle et qu'une portion de la croissance qui a lieu pendant la hausse cyclique est permanenteNote 12. Cela laisse entendre que, pour le Canada, les cycles des termes de l'échange qui sont entraînés par les prix des ressources naturelles ont des effets positifs à long terme.

Deuxièmement, des études précédentes illustrent également que la croissance des agrégats économiques, tels que l'investissement réel ou la consommation réelle, peut grandement dépendre des sources de croissance du revenu réel non liées à la productionNote 13. Par conséquent, au cours de périodes où les variations des termes de l'échange deviennent d'importantes sources de croissance du revenu réel, il n'est pas possible de comprendre la progression de ces types d'agrégats en analysant uniquement le PIB réel.

La progression des sous-agrégats du produit intérieur brut

De manière générale, pendant le boom des ressources, lorsque les pays enregistraient une amélioration des termes de l'échange, la croissance de leur consommation et de leurs investissements surpassait la croissance de leur PIB réel. En revanche, lorsque les pays enregistraient une dégradation des termes de l'échange, leur consommation et leurs investissements accusaient un certain retard par rapport à la croissance du PIB réelNote 14. En effet, les termes de l'échange se comportaient plutôt comme la productivité multifactorielle et faisaient accélérer la croissance du niveau de vie lorsqu'ils s'amélioraient ou au contraire ralentissaient la progression du niveau de vie lorsqu'ils se dégradaientNote 15.

Pour le Canada, les variations des termes de l'échange suscitent ce genre de réactions des agrégats économiques, qui peuvent être difficiles à interpréter si l'on ne se sert que du PIB réel isolément. La progression de la consommation réelle, de la FBCF réelle et des importations réelles suit au fil du temps des voies qui se rapportent davantage au RNB réel qu'au PIB réel. Dans certains cas, comme celui de la consommation, l'incidence est plus grande sur la tendance du taux de croissance que sur les facteurs cycliques, alors que dans d'autres cas, comme la FBCF réelle, ce sont les facteurs cycliques qui sont amplifiés.

Pendant les périodes de ralentissement, les variations des prix relatifs constituent un important mécanisme de transmission des chocs qui secouent l'économie canadienne. Pendant la récession de 2008-2009 et le ralentissement des prix des ressources, les variations des composantes du PIB réel affichaient généralement des modèles de taux de croissance qui étaient alignés davantage sur le RNB réel que sur le PIB réel (tableau 2). Au cours de cette récession, les importations réelles et la FBCF réelle ont diminué à un taux trimestriel annualisé d'environ 20 %, tandis que la croissance de la consommation réelle s'est arrêtée. Le PIB réel a diminué de 6 % et le RNB réel a reculé de près du double. Le choc des prix relatifs découlant de la baisse des prix des produits de base a amplifié l'effet de la baisse de la demande agrégée extérieure. Un effet semblable a eu lieu au deuxième trimestre de 2011, lorsque la baisse des prix des produits de base a provoqué une fois de plus un choc des prix relatifs pour l'économie canadienne. Au cours de cette dernière période, la croissance du PIB réel a compensé certains des effets des prix relatifs, mais la baisse des prix des produits de base a néanmoins entraîné une faiblesse des composantes particulières du PIB réel.

Pour le Canada, l'effet de l'effondrement du prix des ressources sur la consommation finale réelle n'est pas bien représenté, mais la progression de la croissance de la consommation pendant le boom des ressources et la période de fléchissement des prix des ressources qui a suivi s'apparente davantage au RNB réel qu'au PIB réel (graphique 6)Note 16. Les dépenses de consommation finale réelles ont progressé plus rapidement que le PIB réel pendant la période de boom des ressources naturelles, et plus lentement pendant la période de fléchissement des prix des produits de base.

Graphique 6 Dépenses de consommation finale réelles, produit intérieur brut réel et revenu national brut réel

Description du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les données du graphique 6. Les données sont présentées selon Année et trimestre (titres de rangée) et Dépenses de consommation finale réelles, Produit intérieur brut réel et Revenu national brut réel, calculées selon indice (premier trimestre 2002 égale 100) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année et trimestre Dépenses de consommation finale réelles Produit intérieur brut réel Revenu national brut réel
indice (T1 2002 = 100)
1981 T1 61,75 57,84 58,94
1981 T2 61,66 58,53 59,55
1981 T3 61,62 57,96 58,57
1981 T4 61,76 57,73 58,69
1982 T1 60,92 57,05 57,59
1982 T2 60,76 56,35 56,60
1982 T3 60,76 55,90 56,10
1982 T4 60,66 55,32 55,98
1983 T1 60,93 56,24 57,22
1983 T2 61,78 57,39 58,08
1983 T3 62,49 58,07 58,82
1983 T4 62,98 58,76 59,55
1984 T1 63,40 59,79 60,42
1984 T2 63,87 60,93 61,53
1984 T3 64,14 61,17 61,78
1984 T4 65,18 62,20 62,52
1985 T1 66,07 63,11 63,38
1985 T2 66,67 63,34 63,99
1985 T3 67,42 64,15 64,49
1985 T4 68,41 65,06 65,35
1986 T1 68,37 65,06 64,49
1986 T2 68,80 65,52 65,23
1986 T3 69,69 65,52 65,60
1986 T4 69,61 65,06 64,37
1987 T1 70,25 66,55 66,71
1987 T2 71,22 67,47 67,82
1987 T3 71,51 68,49 68,93
1987 T4 72,38 69,42 69,79
1988 T1 72,97 70,33 71,02
1988 T2 73,91 71,01 71,27
1988 T3 74,34 71,01 72,13
1988 T4 75,05 71,47 72,01
1989 T1 75,52 72,27 72,87
1989 T2 76,53 72,62 73,62
1989 T3 76,64 72,85 73,98
1989 T4 76,97 72,74 73,62
1990 T1 78,27 73,42 73,98
1990 T2 77,38 73,08 73,24
1990 T3 77,90 72,62 73,12
1990 T4 77,99 71,93 72,26
1991 T1 76,76 70,90 71,27
1991 T2 78,10 71,25 71,52
1991 T3 77,90 71,25 71,39
1991 T4 78,40 71,47 71,77
1992 T1 78,46 71,47 71,52
1992 T2 78,55 71,59 71,52
1992 T3 78,84 71,93 72,01
1992 T4 79,42 72,39 71,64
1993 T1 79,48 72,85 72,87
1993 T2 79,79 73,42 73,37
1993 T3 79,88 74,22 73,62
1993 T4 80,00 74,45 73,73
1994 T1 80,58 75,59 75,10
1994 T2 80,96 76,74 75,46
1994 T3 81,24 77,66 77,19
1994 T4 81,79 78,23 77,81
1995 T1 81,74 78,91 78,67
1995 T2 82,12 79,03 78,92
1995 T3 82,58 79,03 79,78
1995 T4 82,39 79,38 80,02
1996 T1 83,22 79,49 80,02
1996 T2 83,33 80,06 80,65
1996 T3 83,23 80,76 81,38
1996 T4 84,30 81,32 82,61
1997 T1 85,55 82,47 83,36
1997 T2 85,92 83,39 84,10
1997 T3 86,80 84,30 84,84
1997 T4 87,23 85,10 85,82
1998 T1 87,88 86,37 86,19
1998 T2 88,43 86,37 86,07
1998 T3 88,90 87,17 85,70
1998 T4 89,03 88,42 86,94
1999 T1 90,25 89,91 88,90
1999 T2 91,07 90,72 90,51
1999 T3 92,28 92,10 92,24
1999 T4 92,96 93,47 93,10
2000 T1 93,97 94,96 96,30
2000 T2 94,84 96,10 97,66
2000 T3 95,86 97,01 99,39
2000 T4 96,18 97,25 100,13
2001 T1 97,08 97,71 100,99
2001 T2 97,52 97,93 100,25
2001 T3 97,79 97,93 98,89
2001 T4 98,71 98,50 97,78
2002 T1 100,00 100,00 100,00
2002 T2 101,04 100,57 101,73
2002 T3 101,45 101,37 102,34
2002 T4 102,42 101,94 102,84
2003 T1 103,06 102,52 105,43
2003 T2 103,78 102,40 104,07
2003 T3 104,52 102,74 105,55
2003 T4 104,83 103,43 106,67
2004 T1 105,98 104,23 108,51
2004 T2 106,27 105,49 109,99
2004 T3 107,24 106,76 111,84
2004 T4 108,06 107,44 112,33
2005 T1 109,04 107,90 113,07
2005 T2 109,84 108,59 114,18
2005 T3 110,56 109,96 116,89
2005 T4 111,67 110,99 118,50
2006 T1 112,93 111,91 118,87
2006 T2 113,98 112,03 119,61
2006 T3 114,96 112,25 119,98
2006 T4 116,00 112,71 119,86
2007 T1 116,80 113,40 120,97
2007 T2 118,22 114,54 122,93
2007 T3 119,44 115,00 123,80
2007 T4 121,07 115,23 125,52
2008 T1 122,11 115,23 127,25
2008 T2 122,99 115,69 128,61
2008 T3 123,05 116,60 128,24
2008 T4 122,47 115,23 121,33
2009 T1 122,16 112,59 117,76
2009 T2 123,08 111,33 116,77
2009 T3 124,10 111,91 118,26
2009 T4 124,94 113,17 120,97
2010 T1 126,26 114,54 122,57
2010 T2 126,99 115,11 122,93
2010 T3 127,86 115,91 123,18
2010 T4 128,99 117,30 126,15
2011 T1 129,23 118,09 127,50
2011 T2 129,80 118,32 128,36
2011 T3 130,37 120,04 129,60
2011 T4 131,03 120,96 130,21
2012 T1 131,57 120,96 130,71
2012 T2 131,64 121,42 130,46
2012 T3 132,47 121,64 130,58
2012 T4 132,97 121,76 131,07
2013 T1 133,25 123,01 133,66
2013 T2 133,91 123,82 133,66
2013 T3 134,76 124,86 134,52
2013 T4 135,59 126,11 135,27
2014 T1 136,01 126,23 136,14
2014 T2 137,12 127,49 137,00
2014 T3 137,74 128,06 137,36
2014 T4 138,25 128,86 137,36
2015 T1 138,79 128,52 135,51
2015 T2 139,39 128,40 134,90
2015 T3 140,20 129,20 135,15
2015 T4 140,64 129,32 135,39
2016 T1 141,57 130,23 135,02
2016 T2 142,50 129,77 135,51
2016 T3 143,07 130,92 136,75
Tableau 2
Croissance des composantes du produit intérieur brut réel
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Croissance des composantes du produit intérieur brut réel. Dépenses de consommation finale, Formation brute de capital fixe, Exportations de biens et de services, Importations de biens et de services, Produit intérieur brut réel et Revenu national brut réel, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Dépenses de consommation finale Formation brute de capital fixe Exportations de biens et de services Importations de biens et de services Produit intérieur brut réel Revenu national brut réel
pourcentageTableau 2 Note 1
T3 2001 à T3 2008 3,3 4,8 1,0 4,9 2,5 3,8
T3 2008 à T2 2009 0,0 -18,5 -21,2 -21,4 -6,0 -11,7
T2 2009 à T2 2011 2,7 9,4 5,4 11,8 3,1 4,8
T2 2011 à T3 2016 1,9 -0,1 3,6 1,5 1,9 1,2
T2 2011 à T2 2014 1,8 2,3 5,1 2,6 2,5 2,2
T2 2014 à T3 2016 1,9 -3,1 1,6 0,1 1,2 -0,1

La consommation finale réelle représente aussi celui des paramètres de la demande finale qui est le moins cyclique. Au cours des trois récessions précédentes, la consommation réelle n'a pas été rajustée à la baisse de manière aussi prononcée que le revenu agrégé réel, la production réelle ou d'autres composantes de la demande intérieure finale réelle.

La FBCF réelle et les importations réelles ont réagi plus fortement et, par conséquent, reflètent la contraction des prix des produits de base (graphique 7, graphique 8). C'est la FBCF réelle qui a le plus réagi pendant la période du deuxième trimestre de 2014 au troisième trimestre de 2016, diminuant de façon marquée à mesure que les prix des produits de base reculaient. C'est également le paramètre qui affichait la plus importante réaction cyclique à la récession de 2008-2009 ainsi que les augmentations les plus grandes lorsque les prix des ressources remontaient.

Graphique 7 Formation brute de capital fixe réelle, produit intérieur brut et revenu national brut réel

Description du graphique 7
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les données du graphique 7. Les données sont présentées selon Année et trimestre (titres de rangée) et Formation brute de capital fixe réelle, Produit intérieur brut réel et Revenu national brut réel, calculées selon Formation brute de capital fixe réelle (T1 2002 égale 100) et Revenu national brut ou Produit intérieur brut réel (premier trimestre 2002 égale 100) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année et trimestre Formation brute de capital fixe réelle Produit intérieur brut réel Revenu national brut réel
FBCF réelle (T1 2002 = 100) RNB ou PIB réel (T1 2002 = 100)
1981 T1 59,55 57,84 58,94
1981 T2 61,15 58,53 59,55
1981 T3 59,73 57,96 58,57
1981 T4 59,11 57,73 58,69
1982 T1 57,20 57,05 57,59
1982 T2 53,33 56,35 56,60
1982 T3 50,96 55,90 56,10
1982 T4 52,15 55,32 55,98
1983 T1 51,86 56,24 57,22
1983 T2 52,96 57,39 58,08
1983 T3 53,51 58,07 58,82
1983 T4 53,90 58,76 59,55
1984 T1 54,02 59,79 60,42
1984 T2 53,96 60,93 61,53
1984 T3 54,43 61,17 61,78
1984 T4 54,48 62,20 62,52
1985 T1 55,78 63,11 63,38
1985 T2 58,43 63,34 63,99
1985 T3 60,25 64,15 64,49
1985 T4 60,80 65,06 65,35
1986 T1 61,44 65,06 64,49
1986 T2 61,27 65,52 65,23
1986 T3 60,85 65,52 65,60
1986 T4 61,05 65,06 64,37
1987 T1 62,61 66,55 66,71
1987 T2 65,44 67,47 67,82
1987 T3 68,83 68,49 68,93
1987 T4 69,92 69,42 69,79
1988 T1 71,29 70,33 71,02
1988 T2 72,03 71,01 71,27
1988 T3 74,43 71,01 72,13
1988 T4 73,44 71,47 72,01
1989 T1 76,54 72,27 72,87
1989 T2 75,93 72,62 73,62
1989 T3 75,59 72,85 73,98
1989 T4 78,13 72,74 73,62
1990 T1 76,96 73,42 73,98
1990 T2 75,10 73,08 73,24
1990 T3 73,04 72,62 73,12
1990 T4 70,43 71,93 72,26
1991 T1 71,01 70,90 71,27
1991 T2 70,20 71,25 71,52
1991 T3 70,43 71,25 71,39
1991 T4 71,41 71,47 71,77
1992 T1 70,90 71,47 71,52
1992 T2 67,98 71,59 71,52
1992 T3 69,35 71,93 72,01
1992 T4 66,48 72,39 71,64
1993 T1 65,74 72,85 72,87
1993 T2 67,31 73,42 73,37
1993 T3 68,76 74,22 73,62
1993 T4 69,72 74,45 73,73
1994 T1 70,61 75,59 75,10
1994 T2 72,83 76,74 75,46
1994 T3 72,88 77,66 77,19
1994 T4 73,39 78,23 77,81
1995 T1 71,57 78,91 78,67
1995 T2 71,40 79,03 78,92
1995 T3 71,23 79,03 79,78
1995 T4 71,57 79,38 80,02
1996 T1 73,15 79,49 80,02
1996 T2 73,17 80,06 80,65
1996 T3 76,16 80,76 81,38
1996 T4 79,79 81,32 82,61
1997 T1 81,27 82,47 83,36
1997 T2 83,47 83,39 84,10
1997 T3 85,99 84,30 84,84
1997 T4 86,83 85,10 85,82
1998 T1 86,65 86,37 86,19
1998 T2 86,84 86,37 86,07
1998 T3 87,01 87,17 85,70
1998 T4 87,98 88,42 86,94
1999 T1 88,96 89,91 88,90
1999 T2 91,23 90,72 90,51
1999 T3 91,97 92,10 92,24
1999 T4 94,21 93,47 93,10
2000 T1 95,06 94,96 96,30
2000 T2 95,71 96,10 97,66
2000 T3 96,86 97,01 99,39
2000 T4 97,30 97,25 100,13
2001 T1 99,95 97,71 100,99
2001 T2 101,27 97,93 100,25
2001 T3 102,52 97,93 98,89
2001 T4 99,75 98,50 97,78
2002 T1 100,00 100,00 100,00
2002 T2 101,35 100,57 101,73
2002 T3 102,94 101,37 102,34
2002 T4 103,21 101,94 102,84
2003 T1 104,14 102,52 105,43
2003 T2 105,18 102,40 104,07
2003 T3 108,49 102,74 105,55
2003 T4 110,95 103,43 106,67
2004 T1 113,55 104,23 108,51
2004 T2 115,34 105,49 109,99
2004 T3 117,02 106,76 111,84
2004 T4 119,02 107,44 112,33
2005 T1 122,25 107,90 113,07
2005 T2 125,20 108,59 114,18
2005 T3 128,58 109,96 116,89
2005 T4 131,32 110,99 118,50
2006 T1 133,74 111,91 118,87
2006 T2 134,93 112,03 119,61
2006 T3 134,90 112,25 119,98
2006 T4 135,65 112,71 119,86
2007 T1 137,61 113,40 120,97
2007 T2 138,62 114,54 122,93
2007 T3 139,20 115,00 123,80
2007 T4 140,86 115,23 125,52
2008 T1 144,09 115,23 127,25
2008 T2 143,19 115,69 128,61
2008 T3 141,96 116,60 128,24
2008 T4 136,10 115,23 121,33
2009 T1 122,39 112,59 117,76
2009 T2 121,81 111,33 116,77
2009 T3 125,63 111,91 118,26
2009 T4 131,55 113,17 120,97
2010 T1 136,19 114,54 122,57
2010 T2 139,09 115,11 122,93
2010 T3 140,67 115,91 123,18
2010 T4 143,15 117,30 126,15
2011 T1 144,67 118,09 127,50
2011 T2 145,92 118,32 128,36
2011 T3 146,50 120,04 129,60
2011 T4 147,93 120,96 130,21
2012 T1 152,08 120,96 130,71
2012 T2 153,64 121,42 130,46
2012 T3 153,39 121,64 130,58
2012 T4 154,51 121,76 131,07
2013 T1 155,09 123,01 133,66
2013 T2 155,06 123,82 133,66
2013 T3 155,35 124,86 134,52
2013 T4 155,99 126,11 135,27
2014 T1 154,26 126,23 136,14
2014 T2 156,07 127,49 137,00
2014 T3 158,39 128,06 137,36
2014 T4 158,18 128,86 137,36
2015 T1 153,25 128,52 135,51
2015 T2 150,03 128,40 134,90
2015 T3 148,67 129,20 135,15
2015 T4 146,37 129,32 135,39
2016 T1 145,97 130,23 135,02
2016 T2 145,83 129,77 135,51
2016 T3 145,37 130,92 136,75

 

Graphique 8 Importations réelles, produit intérieur brut réel et revenu national brut réel

Description du graphique 8
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les données du graphique 8. Les données sont présentées selon Année et trimestre (titres de rangée) et Importations réelles de biens et de services, Produit intérieur brut réel et Revenu national brut réel, calculées selon importations réelles (premier trimestre 2002 égale 100) et Revenu national brut ou Produit intérieur brut réel (premier trimestre 2002 égale 100) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année et trimestre Importations réelles de biens et de services Produit intérieur brut réel Revenu national brut réel
importations réelles (T1 2002 = 100) RNB ou PIB réel (T1 2002 = 100)
1981 T1 33,16 57,84 58,94
1981 T2 35,24 58,53 59,55
1981 T3 33,64 57,96 58,57
1981 T4 32,35 57,73 58,69
1982 T1 29,85 57,05 57,59
1982 T2 28,24 56,35 56,60
1982 T3 28,13 55,90 56,10
1982 T4 26,71 55,32 55,98
1983 T1 28,23 56,24 57,22
1983 T2 29,54 57,39 58,08
1983 T3 31,99 58,07 58,82
1983 T4 34,65 58,76 59,55
1984 T1 36,00 59,79 60,42
1984 T2 36,43 60,93 61,53
1984 T3 37,64 61,17 61,78
1984 T4 36,09 62,20 62,52
1985 T1 37,64 63,11 63,38
1985 T2 39,54 63,34 63,99
1985 T3 40,51 64,15 64,49
1985 T4 40,74 65,06 65,35
1986 T1 41,57 65,06 64,49
1986 T2 41,29 65,52 65,23
1986 T3 43,03 65,52 65,60
1986 T4 42,99 65,06 64,37
1987 T1 42,57 66,55 66,71
1987 T2 43,19 67,47 67,82
1987 T3 44,35 68,49 68,93
1987 T4 47,94 69,42 69,79
1988 T1 49,81 70,33 71,02
1988 T2 49,82 71,01 71,27
1988 T3 51,05 71,01 72,13
1988 T4 51,60 71,47 72,01
1989 T1 52,97 72,27 72,87
1989 T2 53,32 72,62 73,62
1989 T3 52,98 72,85 73,98
1989 T4 54,81 72,74 73,62
1990 T1 55,16 73,42 73,98
1990 T2 55,31 73,08 73,24
1990 T3 54,25 72,62 73,12
1990 T4 53,54 71,93 72,26
1991 T1 53,63 70,90 71,27
1991 T2 54,71 71,25 71,52
1991 T3 57,24 71,25 71,39
1991 T4 58,33 71,47 71,77
1992 T1 58,22 71,47 71,52
1992 T2 58,83 71,59 71,52
1992 T3 59,81 71,93 72,01
1992 T4 58,56 72,39 71,64
1993 T1 61,22 72,85 72,87
1993 T2 63,15 73,42 73,37
1993 T3 63,51 74,22 73,62
1993 T4 65,17 74,45 73,73
1994 T1 65,14 75,59 75,10
1994 T2 68,14 76,74 75,46
1994 T3 68,76 77,66 77,19
1994 T4 72,04 78,23 77,81
1995 T1 72,06 78,91 78,67
1995 T2 72,65 79,03 78,92
1995 T3 72,28 79,03 79,78
1995 T4 73,07 79,38 80,02
1996 T1 74,64 79,49 80,02
1996 T2 74,55 80,06 80,65
1996 T3 77,37 80,76 81,38
1996 T4 79,05 81,32 82,61
1997 T1 83,86 82,47 83,36
1997 T2 85,74 83,39 84,10
1997 T3 89,31 84,30 84,84
1997 T4 90,65 85,10 85,82
1998 T1 91,83 86,37 86,19
1998 T2 92,34 86,37 86,07
1998 T3 90,18 87,17 85,70
1998 T4 93,88 88,42 86,94
1999 T1 95,69 89,91 88,90
1999 T2 97,45 90,72 90,51
1999 T3 99,86 92,10 92,24
1999 T4 104,92 93,47 93,10
2000 T1 107,21 94,96 96,30
2000 T2 107,81 96,10 97,66
2000 T3 108,85 97,01 99,39
2000 T4 107,86 97,25 100,13
2001 T1 104,94 97,71 100,99
2001 T2 104,26 97,93 100,25
2001 T3 101,92 97,93 98,89
2001 T4 99,42 98,50 97,78
2002 T1 100,00 100,00 100,00
2002 T2 104,79 100,57 101,73
2002 T3 106,74 101,37 102,34
2002 T4 106,49 101,94 102,84
2003 T1 107,45 102,52 105,43
2003 T2 107,64 102,40 104,07
2003 T3 107,75 102,74 105,55
2003 T4 112,85 103,43 106,67
2004 T1 113,84 104,23 108,51
2004 T2 116,96 105,49 109,99
2004 T3 120,26 106,76 111,84
2004 T4 121,59 107,44 112,33
2005 T1 125,71 107,90 113,07
2005 T2 124,78 108,59 114,18
2005 T3 126,91 109,96 116,89
2005 T4 129,82 110,99 118,50
2006 T1 131,01 111,91 118,87
2006 T2 134,52 112,03 119,61
2006 T3 134,26 112,25 119,98
2006 T4 134,33 112,71 119,86
2007 T1 137,22 113,40 120,97
2007 T2 139,44 114,54 122,93
2007 T3 142,78 115,00 123,80
2007 T4 145,41 115,23 125,52
2008 T1 145,85 115,23 127,25
2008 T2 146,94 115,69 128,61
2008 T3 142,88 116,60 128,24
2008 T4 134,01 115,23 121,33
2009 T1 121,12 112,59 117,76
2009 T2 119,27 111,33 116,77
2009 T3 126,76 111,91 118,26
2009 T4 131,62 113,17 120,97
2010 T1 137,55 114,54 122,57
2010 T2 141,41 115,11 122,93
2010 T3 144,00 115,91 123,18
2010 T4 144,50 117,30 126,15
2011 T1 147,81 118,09 127,50
2011 T2 149,19 118,32 128,36
2011 T3 150,32 120,04 129,60
2011 T4 151,78 120,96 130,21
2012 T1 154,64 120,96 130,71
2012 T2 154,44 121,42 130,46
2012 T3 156,18 121,64 130,58
2012 T4 155,37 121,76 131,07
2013 T1 157,38 123,01 133,66
2013 T2 157,48 123,82 133,66
2013 T3 157,67 124,86 134,52
2013 T4 158,34 126,11 135,27
2014 T1 156,62 126,23 136,14
2014 T2 161,31 127,49 137,00
2014 T3 162,95 128,06 137,36
2014 T4 163,55 128,86 137,36
2015 T1 163,30 128,52 135,51
2015 T2 163,16 128,40 134,90
2015 T3 161,37 129,20 135,15
2015 T4 158,77 129,32 135,39
2016 T1 159,67 130,23 135,02
2016 T2 160,25 129,77 135,51
2016 T3 161,57 130,92 136,75

Les importations réelles ont aussi réagi, mais dans une moindre mesure. Lorsqu'il survient des variations des termes de l'échange, l'adaptation peut se manifester par des variations des importations réelles, des variations de l'épargne ou par une combinaison des deux. La relation entre les importations et le RNB réel, à partir du troisième trimestre de 2001, plutôt que la relation entre les importations et le PIB réel au cours de cette même période, illustre que les variations des termes de l'échange constituent une importante variable explicative de la croissance des importations réelles et que les Canadiens s'adaptent aux chocs des termes de l'échange en modifiant leurs habitudes de consommation et d'investissement.

Conclusion

Le Canada est un pays commerçant qui dépend grandement de l'exportation de ses ressources naturelles pour se procurer des intrants, des biens d'investissement et des biens de consommation. Par conséquent, les fluctuations des prix des ressources mondiales, particulièrement le prix du pétrole, ont des répercussions sur la capacité du Canada à transformer ses intrants économiques (main-d'œuvre, capital, connaissances, terres, ressources naturelles) en biens et services de consommation et d'investissement que les ménages, les entreprises et les gouvernements du Canada désirent se procurer. Le produit intérieur brut réel (PIB réel) ne se prête guère à ce genre d'effet des prix relatifs.

Bien que la croissance du PIB se soit affaiblie en 2015, il n'illustre pas totalement l'ampleur du choc que l'effondrement des prix des produits de base a fait subir à l'économie canadienne ni ne permet de comprendre la récente progression des agrégats, tels que la formation brute de capital fixe réelle (FBCF) ou les importations réelles. Pour comprendre comment la capacité des Canadiens à consommer et à investir change, il faut regarder ce que la production permet de se procurer sur les marchés mondiaux lorsque les prix relatifs varient (surtout les termes de l'échange) ainsi que l'évolution du revenu net reçu de l'étranger. Lorsque ces effets sont compris dans le PIB réel, il est possible d'obtenir une mesure du revenu réel, que l'on appelle le revenu national brut réel (RNB réel).

Le RNB réel affiche un choc de la baisse des prix des produits de base beaucoup plus important que le PIB réel au premier trimestre de 2015, choc qui commence plus tôt et dure plus longtemps. Les sources de croissance du RNB réel indiquent que les sources de revenus non liées à la production, plutôt que les variations de production, avaient tendance à être la cause principale des fluctuations observées du troisième trimestre de 2014 au troisième trimestre de 2016. Les termes de l'échange représentaient le facteur le plus important de tous ces facteurs.

Une comparaison entre la croissance du RNB réel et celle du PIB réel sur l'ensemble du cycle des ressources illustre que, tandis que les prix des produits de base reculaient à des niveaux semblables à ceux que l'on avait observés au milieu des années 2000, l'effet positif des prix des produits de base des années de prospérité n'était pas complètement effacé au milieu de 2016, ce qui donne à penser qu'une partie de la hausse semble permanente.

Enfin, les gains non liés à la production qui constituent la différence entre le PIB réel et le RNB réel sont importants pour comprendre la progression de la consommation finale réelle, de la FBCF réelle et des importations réelles. Les variations de prix relatifs attribuables à la hausse, puis à la baisse, des prix des produits de base ont eu une grande incidence sur l'évolution de ces variables. Comme le donne à penser la théorie économique, les Canadiens ont adapté leur consommation et leurs investissements en fonction des variations des prix relatifs. Le PIB réel n'a pas subi de changements majeurs par suite de cette correction, mais l'importance relative de chaque composante du PIB réel, comme la consommation réelle et la FBCF réelle, a changé.

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Notes

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