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La revue canadienne de productivité
Productivité au Canada, 1961 à 2005

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Productivité au Canada, 1961 à 2005

  1. Introduction
  2. Principales conclusions de l’étude
  3. Pourquoi devrions-nous nous préoccuper de la productivité?
  4. Que montrent les statistiques sur la productivité?
  5. Croissance économique et productivité
  6. Contribution de la croissance de la productivité au niveau de vie
  7. Répartition des gains découlant de la croissance de la productivité
  8. D’où vient la croissance de la productivité?

1   Introduction

Prôner l’amélioration de la performance canadienne en termes de productivité est un sujet souvent abordé et discuté. Afin de contribuer à ce débat, cette étude explique le concept de productivité et présente, sous un angle historique, une rétrospective de la performance canadienne au titre de la productivité.

Dans la première section de cette étude, on définit ce qu’est la productivité et on explique pourquoi les Canadiennes et les Canadiens devraient se préoccuper de notre performance sur le plan de la productivité. On peut répondre simplement que la croissance de la productivité est un facteur clé pour favoriser une croissance économique durable et améliorer notre niveau de vie. L’influence de la croissance de la productivité sur le niveau de vie s’additionne lentement sur de longues périodes de temps et devient perceptible seulement après des décennies. Des améliorations légères à la croissance de la productivité, si elles sont soutenues, augmentent considérablement le niveau de vie à plus long terme; avec un taux de croissance composé de 2 % par an de la productivité, celle-ci doublerait en 35 ans.

Dans la seconde section de cette étude, on évalue la performance canadienne à long terme au titre de la productivité. La croissance de la productivité canadienne s’est améliorée durant les années 1990, bien qu’elle demeure en deçà de celle enregistrée au début des années 1960. Cette amélioration de notre performance sur le plan de la productivité devra être maintenue et même améliorée si nous voulons que l’économie canadienne réponde aux aspirations des Canadiennes et des Canadiens et que notre niveau de vie et celui des générations futures s’améliorent.

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2   Principales conclusions de l’étude

  1. La productivité du travail a progressé de 2,1 % par an au cours de la période de 1961 à 2005.
  2. La productivité est importante pour la croissance. Le produit intérieur brut (PIB) réel a augmenté de 3,9 % durant cette période. La croissance de la productivité a été à l’origine de plus de la moitié de l’augmentation de la production au Canada au cours de la période de 1961 à 2005.
  3. La productivité joue un rôle important dans la croissance du niveau de vie. Le PIB réel par habitant en 2005 était 2,7 fois supérieur à celui de 1961 et 82 % de cette hausse est attribuable à la croissance de la productivité.
  4. La croissance de la productivité joue aussi un rôle en ce qui a trait à la répartition du revenu. Au cours des quarante-cinq dernières années, la rémunération horaire réelle des travailleurs a généralement suivi de près les gains de productivité du travail.
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3   Pourquoi devrions-nous nous préoccuper de la productivité?

Lorsque l’on compare la situation du Canada d’aujourd’hui avec celle du passé, un fait ressort : les Canadiens vivent mieux.

Une grande part de cette amélioration est attribuable à la croissance de la productivité. Grâce à elle, les Canadiennes et Canadiens obtiennent davantage de biens et de services pour l’effort qu’ils consacrent au travail. Également grâce à elle, ils progressent au niveau économique et touchent des chèques de paie plus élevés. La puissance de la productivité a rendu le Canada plus prospère.

La productivité croît en augmentant l’efficacité avec laquelle le système productif transforme les ressources en capital et travail en biens et services. Le Canada a prospéré en perfectionnant l’efficacité de son système de production de différentes façons. Aujourd’hui, les travailleurs peuvent produire plus par heure travaillée grâce à de nombreux changements. Le Canada est devenu plus productif grâce à

  1. l’augmentation de son capital, c’est-à-dire avec plus de machines, plus d’usines, plus de bureaux et plus d’installations de recherche que les travailleurs peuvent utiliser lors du processus de production;
  2. l’amélioration des compétences de ses travailleurs, que ce soit grâce à des études scolaires, à leur expérience en milieu de travail ou à la formation continue;
  3. l’adoption de nouvelles technologies qui augmentent la production, améliorent l’efficacité et diminuent les coûts;
  4. l’amélioration de l’organisation des processus de production.

Le Canada est aussi devenu plus productif grâce à ses échanges internationaux : les entreprises peuvent avoir accès à des intrants moins coûteux et à un bassin plus grand de fonds d’investissement et de technologies, partout dans le monde. Le commerce international élargit les marchés permettant par là même aux entreprises de prendre de l’expansion et d’exploiter ainsi des économies d’échelle qui contribuent à améliorer leur efficacité.

L’histoire nous montre l’impact de la croissance de la productivité. Au moment de sa fondation en 1867, le Canada était principalement une nation agraire, et plus de 90 % de sa population travaillait dans des fermes. Au fur et à mesure de l’augmentation de la productivité individuelle des agriculteurs au siècle dernier, grâce aux tracteurs, aux batteuses, à l’irrigation et aux semences à rendement accru, le Canada a pu réussir à nourrir sa population et à élargir ses marchés d’exportation, tout en réduisant sa main-d’oeuvre agricole.

Cette main-d’oeuvre agricole s’est déplacée vers les villes, où elle a été recrutée pour assembler des voitures, construire des habitations et produire de l’électricité et une abondance de biens de consommation. Au fil du temps, les usines se sont automatisées davantage et ont connu des gains importants de productivité. Les travailleurs ont abandonné les chaînes de montage pour le commerce de détail, les soins médicaux, les finances, la gestion et les services.

Depuis la confédération, les effets cumulatifs de la productivité sur le niveau de vie ont été spectaculaires. La production par habitant est 25 fois plus élevée aujourd’hui qu’en 1870. Au cours des deux dernières générations seulement, le revenu réel moyen au Canada a plus que doublé grâce, pour une large part, à l’augmentation de la productivité.

À mesure que les sociétés s’enrichissent, elles accroissent le type de biens consommés. Il y a 100 ans, la plupart du revenu était consacrée aux besoins de base comme l’alimentation, l’habillement et le logement. Étant donné que la production par heure travaillée a augmenté de façon constante au fil des ans, les Canadiennes et Canadiens ont profité des gains de productivité sous la forme d’un plus grand nombre de voitures, de maisons plus grandes et mieux équipées ou d’une abondance de biens et de services incluant les services publics de santé.

Finalement, une des conséquences de la hausse de la productivité a permis aux Canadiennes et aux Canadiens non seulement d’augmenter leur consommation de biens matériels, mais aussi d’accroître leur temps de loisir. En effet, les gains de productivité ont permis aux Canadiennes et Canadiens de réduire le nombre moyen annuel d’heures travaillées par emploi de 2 364 en 1947 à 1 986 en 1970 et à seulement 1 738 aujourd’hui.

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4   Que montrent les statistiques sur la productivité?

Statistique Canada mesure la croissance de la productivité au cours du temps. Les statistiques sur la productivité fournissent un profil instantané de l’amélioration de l’efficacité de l’économie canadienne. Les changements dans la productivité capturent l’amélioration de notre capacité à produire lorsque les intrants augmentent. Ainsi, la croissance de la productivité capture l’augmentation de notre efficacité de production. Les hausses de la productivité proviennent des améliorations des connaissances et des techniques de production. Ces hausses peuvent se réaliser lorsque les compagnies deviennent plus grandes et exploitent des économies d’échelle, lorsqu’elles utilisent une main-d’oeuvre de meilleure qualité, ou lorsqu’elles introduisent des produits de meilleure qualité. Des gains de productivité peuvent aussi être réalisés grâce aux changements organisationnels de gestion ou à la façon dont la production est organisée dans l’atelier.

Dans une économie aussi importante et diversifiée que celle du Canada, le calcul de statistiques qui résument la productivité en 2005 est une tâche herculéenne. Elle consiste à additionner les efforts de 16,2 millions de travailleurs dans des millions d’établissements, dont la production s’élève aux environs de 1,4 billion de dollars. Statistique Canada le fait avec son programme sur la productivité en utilisant un ensemble intégré de sources de données provenant du Système de comptabilité nationale.

La présente section donne des estimations empiriques quant à l’importance de la contribution de la croissance de la productivité à la croissance économique et à l’amélioration du revenu réel. L’évaluation de la productivité au Canada commence par un examen des données historiques. On examine la croissance passée de la productivité afin de disposer d’un repère historique.

La première étape de l’évaluation de la performance au titre de la productivité consiste à faire le point sur ce que les mesures de la productivité couvrent et ce qu’elles signifient.

La croissance de la production peut venir de l’augmentation des intrants et/ou de la croissance de la productivité. En fait, il s’agit du principe qui sous-tend la méthode de base d’estimation de la croissance de la productivité (voir l’encadré). La croissance de la productivité est la croissance de la production qui excède celle des intrants, tel que le travail.

Éléments de base de l’estimation de la croissance de la productivité

La croissance de la productivité ne peut être observée et mesurée directement. Elle est calculée comme la croissance de production par rapport aux ressources utilisées pour produire cette production.

La productivité partielle est une mesure de la croissance d’un intrant. La croissance de la productivité du travail correspond à la croissance de la production par unité de travail. De même, la croissance de la productivité du capital correspond à la croissance de la production par unité d’intrants capital.

La mesure de croissance de la productivité partielle la plus utilisée est celle de la productivité du travail. Elle peut être influencée par le capital qui est fourni aux travailleurs. Le capital est simplement l’investissement fait en machinerie, équipement, et édifices. Les compagnies qui ont le plus de capital tendent à avoir la production par heure travaillée la plus élevée.

Puisqu’il est important de savoir si la production par heure travaillée est élevée ou faible, or si elle change simplement à cause de la somme du capital fourni aux travailleurs ou à cause d’autres facteurs comme le changement technique, Statistique Canada produit aussi ce qui est connu comme la mesure de la productivité multifactorielle. Elle rassemble le travail et le capital dans une mesure d’intrant et mesure la somme de production produite par un ensemble d’intrants standard qui est composé du travail et du capital.

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5   Croissance économique et productivité

Les taux de croissance du PIB calculés sur de courtes périodes fluctuent considérablement en raison des cycles commerciaux. Lorsque nous analysons la croissance économique d’un pays à long terme, nous voulons mesurer la croissance économique tendancielle. C’est donc dire que nous souhaitons mesurer la croissance économique sans les effets du cycle commercial. Il existe plusieurs approches pour ce faire. Une approche courante consiste à mesurer la croissance du PIB pendant un cycle économique. À cette fin, on calcule le taux de croissance moyen entre deux sommets consécutifs du cycle.

Toutefois, il faut reconnaître qu’il n’existe pas de période idéale sur laquelle on peut calculer un taux de croissance économique moyen. Si le taux de croissance moyen est calculé sur une période courte, il est probable que les taux de croissance économique moyens fluctueront considérablement, en raison des effets du cycle commercial. Si le taux de croissance moyen est calculé sur une période plus longue, il se peut que des changements importants du point de vue de la croissance économique ne soient pas perceptibles pendant un certain temps. Par exemple, si l’économie canadienne a connu une augmentation de sa croissance tendancielle du PIB très récemment, cette amélioration ne sera pas perceptible pendant un certain temps si l’on utilise un taux de croissance moyen sur une plus longue période.

Le graphique 1  décrit la croissance annuelle moyenne du PIB réel du secteur des entreprises 1  au cours de la période de 1961 à 2005, ainsi que de diverses sous-périodes, ce qui rend compte de cycles économiques différents. Pour l’ensemble de la période, la croissance économique a augmenté en moyenne d’environ 3,9 % par an. Elle a été assez considérable au cours des années 1960, se situant en moyenne à presque 5,6 % par année. À partir des années 1970, la croissance économique a connu un ralentissement constant, passant de 4,1 % au cours de cette période à 3,3 % dans les années 1980 et à 3,0 % dans les années 1990.

La croissance de la production peut découler d’une augmentation des ressources utilisées ou de l’efficacité avec laquelle ces ressources sont utilisées. Si nous considérons le cas de l’intrant travail, la production augmentera s’il y a plus d’heures travaillées ou si les travailleurs produisent plus par heure travaillée (c’est-à-dire si la productivité du travail augmente) : 

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Heures est le nombre total d’heures-travailleur.

Graphique 1 Tendance du produit intérieur brut réel, de la productivité du travail et des heures travaillées, secteur des entreprises
Source(s) :  Statistique Canada, Comptes canadiens de productivité.

Le graphique 1  illustre ces changements au cours du temps pour chacun de ces facteurs de la croissance économique. Pour l’ensemble de la période de 1961 à 2005, la productivité du travail a augmenté de 2,1 % par année en moyenne, soit un peu plus de la moitié de l’augmentation de la croissance du PIB. Le reste de la croissance du PIB est attribuable au nombre d’heures, qui a augmenté de 1,7 % en moyenne par année.

Une part importante de la baisse de la croissance économique qui s’est produite des années 1960 aux années 1970 est attribuable à un ralentissement de la croissance de la productivité du travail, celle-ci étant passée de 3,6 % à 2,0 %. Au contraire, le ralentissement de la croissance économique dans les périodes subséquentes est attribuable à la tendance à la baisse du nombre d’heures de travail. Enfin, la croissance de la productivité au cours des années 1990 a été légèrement supérieure à celle enregistrée au cours des années 1980.

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6   Contribution de la croissance de la productivité au niveau de vie

La croissance de la productivité peut être aussi reliée aux changements du niveau de vie agrégé, ce dernier étant mesuré comme le PIB par habitant.

Le PIB par habitant est égal au PIB par heures travaillées multiplié par le ratio d’heures travaillées à la population totale, soit : 

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L représente le nombre total d’heures travaillées et Pop représente la population.

La croissance du PIB par habitant dans l’économie totale peut provenir soit de l’augmentation de la productivité du travail soit de la hausse de l’effort des travailleurs dans la population — le nombre d’heures travaillées par personne. Ce dernier est le produit de la moyenne des heures travaillées par les personnes ayant un emploi et le ratio du nombre d’employés à la population.

Le graphique 2  illustre dans quelle mesure la productivité du travail contribue à la croissance totale du PIB réel par habitant. À chaque période, la productivité du travail a été responsable de la majorité de la croissance du PIB réel.

Graphique 2 Sources de la croissance en produit intérieur brut réel par personne
Source(s) :  Statistique Canada, Comptes canadiens de productivité.
Graphique 3 Gains de la productivité du travail et rémunération réelle horaire du travail
Source(s) :  Statistique Canada, Comptes canadiens de productivité.

Toutefois, pendant les années 1970 et les années 1980, il y a eu une augmentation importante du pourcentage de la population ayant un emploi en raison du taux de participation plus élevé des femmes, ce qui a contribué substantiellement à la hausse du niveau de vie durant ces années.

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7   Répartition des gains découlant de la croissance de la productivité

Le PIB agrégé mesure les rendements à la fois du travail et du capital. Les questions reliées à la répartition amènent à se demander si, oui ou non, la part allant au travail augmente au cours du temps et, en particulier, comment la croissance de la productivité est reliée au revenu réel.

À la section précédente, on a démontré que la croissance de la productivité fait augmenter le niveau de vie. Mais, comment, en réalité, ceci se produit-il? La manière la plus directe par laquelle les améliorations de la productivité avantagent les personnes est par l’augmentation de leur revenu réel. Si une productivité plus élevée signifie des coûts plus faibles et que ces baisses de coût se traduisent par des prix plus faibles, les consommateurs pourront acheter des biens et services à bon marché. L’accroissement des dépenses engendrées par ces revenus réels plus élevés engendrera alors des effets d’entraînement dans l’économie entière.

Pour illustrer ce dernier point, au graphique 3  on compare les tendances de la productivité du travail et de la rémunération réelle horaire du travail 2 . Le tableau général qui se dégage de cette figure est que la rémunération réelle horaire du travail et la productivité du travail sont étroitement liées à long terme. La majorité des gains de productivité se sont manifestés par une hausse de la rémunération réelle horaire du travail au cours des années 1960, 1970, 1980 et 1990. La détérioration de la productivité du travail au fil du temps a entraîné une augmentation moins rapide de la rémunération réelle horaire du travail.

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8   D’où vient la croissance de la productivité?

Puisque la croissance de la productivité du travail sont associées à une croissance économique plus élevée, à un niveau de vie plus élevé ainsi qu’à des revenus réels plus élevés, les analystes ont examiné les sources d’amélioration de la productivité du travail.

Il existe plusieurs raisons sous-jacentes à la croissance de la productivité du travail : un capital plus important disponible pour les travailleurs, une proportion plus élevée de travailleurs qualifiés, l’agrandissement des usines, des changements de structure organisationnelle, ou des progrès technologiques.

Les Comptes canadiens de productivité peuvent être utilisés afin de répartir la croissance de la productivité du travail entre l’augmentation de l’intensité du capital, l’augmentation des niveaux de qualification des travailleurs (ou changement dans la composition de la main-d'oeuvre) 3 , et celle provenant de toutes les autres sources mises ensemble — ce que l’on appelle la croissance de la productivité multifactorielle.

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est la croissance de la productivité du travail,
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est la croissance de la productivité multifactorielle,
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est la part du PIB attribuée au capital,
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est la croissance dans la somme du capital disponible par heure travaillée,
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est la part du PIB attribuée au travail, et
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est la croissance de la composition de la main-d’oeuvre 4 .

La productivité du travail peut augmenter par suite d’une utilisation plus grande du capital par travailleur. À titre d’exemple, des investissements plus importants dans les technologies de l’information peuvent faire augmenter l’intensité du capital. Du fait que les technologies de l’information sont devenues moins coûteuses, les entreprises les ont utilisées en remplacement du travail et d’autres formes de capital.

La productivité du travail peut augmenter aussi par suite d’une proportion plus élevée de la croissance attribuable aux travailleurs plus qualifiés. L’amélioration des compétences de ses travailleurs peut augmenter la productivité du travail. Les compagnies canadiennes peuvent améliorer les compétences de leurs travailleurs, grâce à des études scolaires, à l’expérience acquise en milieu de travail ou à la formation continue.

La productivité multifactorielle rend compte de tous les autres effets. En fait, la productivité multifactorielle représente un facteur résiduel reflétant une multitude d’influences — notamment les changements technologiques.

Au graphique 4 , nous avons décomposé la croissance de la productivité du travail selon la croissance provenant de l’augmentation de l’intensité du capital, de l’amélioration de la composition de la main-d’oeuvre, et de l’augmentation de la productivité multifactorielle. Au cours de la période allant de 1961 à 2005, la croissance de 2,1 % de la productivité du travail peut être décomposée en une augmentation de 1,1 % due à une croissance de l’intensité du capital, une augmentation de 0,4 % qui résulte d’un accroissement des compétences de la main-d'oeuvre, et une augmentation de 0,5 % due à une croissance de la productivité multifactorielle.

La baisse de la croissance de la productivité du travail des années 1960 aux années 1970 est attribuable principalement au ralentissement de la productivité multifactorielle, celle-ci étant passée de 1,5 % à 0,2 %, et à un moindre degré au ralentissement de la croissance de la composition de la main-d'oeuvre en raison d’une augmentation moins importante de la main-d’oeuvre qualifiée (de 0,7 % à 0,2 %). Par contre, la contribution de l’intensité du capital a augmenté, passant de 1,4 % à 1,6 %.

Graphique 4 Sources de croissance de la productivité du travail, secteur des entreprises
Source(s) :  Statistique Canada, Comptes canadiens de productivité.

Le ralentissement de la productivité du travail des années 1970 aux années 1980, de 2,0 % à 1,4 %, a été dû principalement à une baisse de l’intensité du capital et, dans une moindre mesure, à une diminution de la productivité multifactorielle.

Au cours des années 1990, la performance au chapitre de la productivité du travail est le reflet d’un revirement majeur dans la croissance de la productivité multifactorielle. Les contributions de l’intensité du capital et de la composition de la main-d'oeuvre sont demeurées virtuellement les mêmes.

La période postérieure à l’an 2000 a connu une baisse additionnelle de la croissance de la productivité du travail. Cette baisse est attribuée à une baisse de l’intensité du capital et à une diminution beaucoup plus importante de la croissance de la productivité multifactorielle 5 . La croissance plus faible de la productivité du travail de la période de 1988 à 2000 à la période de 2000 à 2005 est attribuable dans une proportion de 65 % à la baisse de la croissance de la productivité multifactorielle. La réduction de l’intensité du capital est responsable de 27 % de la diminution.