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Un nouveau projet de recherche sur les zones habitées au Canada : premiers résultats géographiques

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Nancy Hofmann, Akmal Elgarawany, Hugo Larocque, Giuseppe Filoso et Tim Dennis, Division des comptes et de la statistique de l’environnement

Le besoin d’un nouvel ensemble de données
Premiers résultats de recherche
Géographie physique et préférences historiques
Orientations futures

Ce document présente un nouveau concept et un nouvel ensemble de données élaborés par Statistique Canada pour établir ou cartographier les limites des zones habitées au Canada. Aux fins de la présente étude, les zones habitées sont définies comme étant des étendues de terrain où l’homme a modifié l’environnement physique en construisant des installations ou bâtiments résidentiels, commerciaux, industriels, institutionnels et autres. Les zones habitées comprennent les cités, villes, villages et autres concentrations de populations humaines.

Les zones habitées sont les fondements de la société canadienne, car la plupart des Canadiens y vivent ou y travaillent. Les zones habitées (aussi nommées zones de peuplement) constituent des centres d'activité résidentielle, commerciale et industrielle importants, alors que leur taille, leur structure et leur forme peuvent avoir diverses répercussions sociales, économiques et environnementales au fil du temps. L’expansion des zones habitées, par exemple, entraîne des projets d’infrastructure comme la construction de routes, d’égouts et de lignes d’alimentation en eau qui peuvent empiéter sur des terres agricoles de grande qualité. Les répercussions éventuelles sur l’environnement comprennent la perte d’habitats de la faune, l’augmentation de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la contamination de rivières, lacs et aquifères. La forme que prend l’expansion d’une zone est également importante. L’expansion à faible densité consomme plus de terres agricoles et boisées et entraîne des coûts d’infrastructure par habitant plus élevés que l’expansion à forte densité.

Le projet de recherche sur les zones habitées produit des ensembles de données détaillés, harmonisés et comparables qui permettront une analyse nationale plus complète des zones de peuplement, y compris leur forme physique et leurs profils de croissance. Statistique Canada utilise les données notamment pour élaborer une série d’indicateurs qui aideront à faire le suivi de la modification de la couverture terrestre et de l’utilisation des terres.

Ce que vous devriez savoir au sujet de la présente étude

La méthodologie utilisée pour la délimitation des zones habitées au Canada a été élaborée grâce à l’analyse de données extraites d’images satellites et à l’utilisation de données de recensement.

L’analyse géostatistique de cette information a permis d’élaborer une série de règles et de seuils pour délimiter les zones habitées par « îlot de diffusion ». L’îlot de diffusion est la plus petite unité géographique de recensement disponible; de façon générale, il s’agit d’un territoire équivalant à un îlot ou pâté de maisons dont les côtés sont délimités par des rues transversales. On a utilisé les données de recensement sur la population, les logements et l’emploi. Les limites des zones habitées ont été produites pour 2001 et 2006, les dernières années de recensement, et brossent un tableau exact de la forme physique des zones habitées au Canada.

La création d’une base de données appelée Inventaire des zones de peuplement par l’observation de la Terre (IZPOT) a été une importante composante de ce projet de recherche. Cet inventaire fournit des renseignements résultant d’une superposition et d’une interprétation visuelle des îlots de diffusion par comparaison à l’imagerie satellitaire, généralement en haute résolution. Par exemple, outre les données de recensement pour chaque îlot, on peut maintenant savoir quelle part en pourcentage de la zone est habitée pour de nombreux îlots de diffusion. L’IZPOT a été créé aux fins suivantes : pour comprendre les caractéristiques des îlots peuplés et la structure spatiale des zones de peuplement, pour aider à élaborer des seuils et des règles subséquentes, et pour vérifier la qualité et l’exactitude des données.

Pour des renseignements plus détaillés, y compris les recherches méthodologiques et l’IZPOT, le traitement des données et les activités de vérification de l’exactitude des données, voir : Présentation d'un nouveau concept et d'une nouvelle méthodologie de délimitation des zones habitées : un projet de recherche sur les zones habitées au Canada.

Le besoin d’un nouvel ensemble de données

Ce projet de recherche revêt beaucoup d’intérêt sur le plan stratégique ainsi que pour les chercheurs étant donné les limites significatives des ensembles de données actuels sur la structure des zones habitées. Par exemple, les ensembles de données existants n’ont pas été tous produits à intervalles réguliers et la plupart, en raison de la méthodologie sous-jacente, ont donné comme résultat des limites des zones habitées qui n’étaient pas comparables dans le temps ni dans l’espace. Un examen des ensembles de données concernant les limites des zones habitées a révélé qu’un grand nombre de ces ensembles de données ont été créés en utilisant des limites qui ne reflétaient pas nécessairement la véritable forme physique des zones de peuplement; cela a parfois entraîné l’inclusion de grandes quantités de terres consacrées à d’autres utilisations, comme les activités agricoles, dans des zones habitées. Ce projet de recherche sur les zones habitées au Canada a été conçu pour fournir des données actuelles et des limites numériques qui reflètent plus exactement la forme physique des zones de peuplement.

Ce projet de recherche a été financé par le Groupe de données pour la recherche sur les politiques du Projet de recherche sur les politiques, qui délimite les lacunes en matière de données et collabore à l’élaboration de nouveaux produits de données nécessaires à la recherche dans des domaines horizontaux prioritaires1.

Premiers résultats de recherche

Certains des premiers résultats de ce projet sont liés à l’analyse des caractéristiques générales des zones de peuplement, y compris la tendance à une plus forte concentration de zones habitées dans certaines régions du Canada. Des préférences typiques en matière de zone géographique ou d’emplacement sont également observées, comme la proximité de terres agricoles fertiles et l’accès aux transports.

Concentrations des zones habitées

Environ 20 000 kilomètres carrés des terres du Canada étaient classées comme habitées en 20062. La carte 1 montre les zones habitées au Canada repérées dans le cadre de ce projet de recherche. Il y a des zones habitées dans tout le pays, mais elles sont surtout concentrées dans certaines régions, particulièrement dans le sud de la Colombie-Britannique, dans le centre de l’Alberta et dans le sud de l’Ontario et du Québec.

Carte 1 Premiers résultats de recherche : zones habitées au Canada, 2006

Géographie physique et préférences historiques

Fort attrait des terres agricoles fertiles

En délimitant de manière plus exacte les zones habitées, l’étude montre que la géographie physique et les préférences historiques pour certains emplacements ont joué un rôle important dans la création et l’emplacement des zones de peuplement au Canada. Historiquement, lorsque les colons sont arrivés au Canada, ils se sont établis près de terres agricoles fertiles. De nombreuses zones de peuplement prospères et en expansion étaient à l’origine de petits centres d’échanges de produits agricoles. La carte 2 montre les terres agricoles de catégorie 1 à 3 dans le sud de l’Ontario et du Québec3. Ces « terres agricoles cultivables » sont des terres où la production de cultures n’est limitée par aucune contrainte importante. L’Ontario et le Québec regroupent 20 % de la superficie totale de terres agricoles cultivables au Canada. Plus de 56 % des terres agricoles de catégorie 1 au Canada, les plus fertiles, se trouvent en Ontario4.

Carte 2 Premiers résultats de recherche : zones habitées et terres agricoles cultivables dans le sud de l’Ontario et du Québec, 2006

Les terres agricoles fertiles qui ont aidé à attirer des habitants font désormais l’objet de mesures de préservation, ce qui limite l’expansion des zones peuplées. En Ontario, par exemple, le gouvernement provincial a prolongé un moratoire sur l’expansion dans la région étendue du Grand Toronto.

Dans le même ordre d’idées, la Colombie-Britannique a créé une réserve de terres agricoles en vue de restreindre l’empiétement sur les terres agricoles. En même temps, le district régional du Grand Vancouver a approuvé un plan stratégique pour une région où il fait bon vivre (le « Liveable Region Strategic Plan ») destiné à contrôler l’expansion. Toutefois, contrairement à la situation dans d’autres régions du pays, la croissance dans la région du Grand Vancouver est limitée par l’environnement physique, l’expansion de la zone habitée étant restreinte par les montagnes Rocheuses (carte 3). Les résultats portant sur les zones de peuplement montrent clairement cette limite.

Carte 3 Premiers résultats de recherche : région de Vancouver, 2006

Les chemins de fer ont exercé une influence déterminante sur les zones habitées dans les Prairies

Dans la région des Prairies, les zones habitées sont situées le long des voies ferrées (carte 4). Pour encourager les immigrants à s’établir dans l’Ouest, le gouvernement du Canada a fait don de parcelles de terrain aux colons. Le Chemin de fer Canadien Pacifique était la seule ligne ferroviaire transcontinentale au pays. De nombreuses cités et villes au Canada doivent leur naissance au chemin de fer5.

Carte 4 Premiers résultats de recherche : provinces des Prairies, 2006

L’importance du transport

Le transport a également joué un rôle important dans le développement d’autres zones habitées. Les zones habitées sont généralement situées près de rivières et d’étendues d’eau. Cet emplacement présente de nombreux avantages, notamment en matière de transport, mais il permet également l’accès à de l’eau potable et aux ressources de la mer. Dans les provinces Maritimes, de nombreuses zones habitées sont situées près des régions côtières (carte 1). Par exemple, en 2006, près de 70 % des zones habitées des provinces de l’Atlantique étaient situées à 10 kilomètres ou moins de la côte.

Orientations futures

Il est prévu d’élaborer à partir du nouvel ensemble de données présenté dans cette étude une série d’indicateurs qui éclaireront les enjeux liés aux zones habitées au Canada. Plusieurs thèmes clés ont été proposés en vue de recherches futures. Bien que certaines données nationales et provinciales seront disponibles, il est suggéré que les indicateurs soient fondés sur deux grandes catégories : les zones habitées classées selon leur taille, et les plus grandes zones peuplées au Canada. Les premiers indicateurs porteraient sur les thèmes suivants : terres transformées en zones habitées (2001 à 2006); densité des régions habitées; densité ou distribution des zones habitées.

L’équipe du projet des zones habitées regroupait les personnes suivantes :

Nancy Hofmann, chargée de projet
Akmal Elgarawany, chef technique (Recherche et méthodologie)
Hugo Larocque
Giuseppe Filoso
Tim Dennis


Notes

  1. Pour plus de renseignements, veuillez consulter : Gouvernement du Canada, Projet de recherche sur les politiques, 2009, Groupe de données pour la recherche sur les politiques (site consulté le 19 février 2010).
  2. Ce chiffre comprend les rajustements apportés à la superficie totale des îlots classés comme habités d’après l’IZPOT. Pour plus de renseignements au sujet de l’IZPOT, veuillez consulter : Statistique Canada, 2010, « Présentation d'un nouveau concept et d'une nouvelle méthodologie de délimitation des zones habitées : un projet de recherche sur les zones habitées au Canada », Série de documents analytiques et techniques sur les comptes et la statistique de l'environnement,  16-001-M2010011 au catalogue.
  3. Tel que défini dans l’Inventaire des terres du Canada (ITC). Pour plus de renseignements sur l’ITC, veuillez consulter : L'Inventaire des terres du Canada, 2000, L'Inventaire des terres du Canada (site consulté le 19 février 2010).
  4. N. Hofmann, G. Filoso et M. Schofield, 2005, « La perte de terres agricoles cultivables au Canada », Bulletin d'analyse : régions rurales et petites villes du Canada, 21-006-X2005001 au catalogue de Statistique Canada, vol. 6, 1.
  5. Bibliothèque et Archives Canada, 2003, Croissance urbaine (site consulté le 24 novembre 2009).