Introduction

La santé des Canadiens ainsi que le progrès social et économique du pays, aujourd'hui ou demain, sont essentiellement liés à la qualité de l'environnement. Devant ce constat, le gouvernement du Canada annonçait, dans son discours du Trône de 2004, qu'il s'engageait à travailler en collaboration avec ses partenaires provinciaux et territoriaux pour intégrer systématiquement le développement durable¹ à son processus décisionnel. Pour y arriver, il est nécessaire de disposer d'informations plus fiables et davantage accessibles afin de guider les interventions des Canadiens et de leurs gouvernements.

Pour ce faire, les Canadiens doivent disposer d'indicateurs environnementaux clairement définis, c'est-à-dire de repères permettant de mesurer les résultats obtenus grâce aux interventions des gouvernements, de l'industrie et de la population en vue de protéger et d'améliorer l'environnement. Sur l'avis d'experts, trois indicateurs environnementaux ont été sélectionnés, lesquels permettront au gouvernement fédéral et à ses partenaires de suivre l'évolution des progrès accomplis et de rendre ceux-ci responsables des efforts menés pour assainir l'eau et l'air ainsi que pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les indicateurs présentés dans ce premier rapport annuel sont les suivants :

L'indicateur de la qualité de l'air, qui permet de mesurer le niveau d'exposition des Canadiens à l'ozone troposphérique, un composant clé du smog et l'un des polluants atmosphériques les plus répandus et les plus nocifs auxquels ils sont exposés. Les concentrations moyennes saisonnières d'ozone fournissent une indication de leurs effets possibles à long terme sur la santé.

L'indicateur des émissions de gaz à effet de serre, qui permet de mesurer les rejets annuels des six gaz à effet de serre contribuant le plus aux changements climatiques. L'indicateur est tiré directement de l'Inventaire canadien des gaz à effet de serre, un rapport préparé par Environnement Canada pour la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto. Les données sont utilisées largement pour rendre compte des progrès réalisés dans l'atteinte de l'objectif que le Canada s'est fixé conformément au Protocole de Kyoto.

L'indicateur de la qualité de l'eau douce, qui permet de mesurer la qualité des eaux de surface dans certains sites de surveillance au pays. Dans le cadre de ce premier rapport, l'indicateur met l'accent sur la protection des espèces aquatiques telles que les plantes, les invertébrés et les poissons. Ce nouvel indicateur utilise l'Indice de la qualité des eaux entériné par le Conseil canadien des ministres de l'environnement afin de résumer dans quelle mesure les recommandations sur la qualité de l'eau des lacs et des rivières du Canada ont été dépassées.

Ces indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement constituent un ajout aux mesures traditionnelles de la santé et de l'économie, par exemple le produit intérieur brut, de façon à ce que les Canadiens puissent mieux comprendre les liens qui existent entre l'économie, l'environnement, la santé et le bien-être des humains. Les indicateurs ont été conçus pour appuyer les gouvernements chargés d'élaborer les politiques et d'évaluer la performance, ainsi que d'offrir aux Canadiens plus d'informations sur les tendances de l'environnement. L'objectif du présent rapport n'est pas de résumer ou d'évaluer les politiques et les activités de gestion mises en place pour répondre aux questions mesurées par les indicateurs.

Ces indicateurs donnent suite aux recommandations de la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie de mai 2003, à l'effet que le gouvernement fédéral prépare un ensemble réduit d'indicateurs d'environnement et de développement durable faciles à comprendre, qui permettra de suivre l'évolution de facteurs importants pour les Canadiens (Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, 2003). Environnement Canada, Statistique Canada et Santé Canada travaillent en étroite collaboration, pour le compte du gouvernement du Canada, en vue d'élaborer et de diffuser ces indicateurs.

Les indicateurs en sont à différentes étapes de développement. C'est la première fois qu'un indicateur national de la qualité de l'eau est conçu à partir de divers programmes de surveillance fédéraux, provinciaux et conjoints mis en place dans tout le pays. L'indicateur de la qualité de l'air s'appuie sur un solide réseau national de stations de surveillance, mais il se distingue des indicateurs existants en pondérant les résultats de façon à rendre compte de l'exposition de la population aux polluants. L'indicateur des émissions de gaz à effet de serre est le plus élaboré; il est directement tiré de l'Inventaire canadien des gaz à effet de serre, qui est mis en place par Environnement Canada pour répondre aux exigences internationales en matière de changements climatiques. Ces indicateurs environnementaux de base sont, pour la première fois, regroupés dans un seul et même rapport.

Le présent rapport ainsi que les résultats des indicateurs ne constituent que la première étape. Au cours des prochaines années, on améliorera les indicateurs afin de les rendre plus précis, pertinents et utiles, tant pour le public que pour les décideurs. Dans le cadre de ces améliorations, il sera nécessaire de réaliser d'autres recherches scientifiques sur les liens entre la qualité de l'air et la santé humaine, de mener de nouvelles enquêtes sur les entreprises et les ménages, incluant leurs interventions par rapport à l'environnement, de même que de mettre sur pied des réseaux nationaux de surveillance plus intégrés et plus représentatifs. Les indicateurs constituent aussi un tremplin vers la création d'un système d'information publique, avec lequel il sera possible de lier les données sous-jacentes sur l'environnement à des données sociales et économiques, de façon à favoriser la prise de décisions fondée davantage sur les rapports entre ces données.

Pour chaque indicateur présenté dans ce rapport, on expose la situation la plus récente et, dans la mesure du possible, les tendances chronologiques, une interprétation de celles-ci ainsi que les améliorations prévues. Dans la conclusion du rapport, on aborde la façon dont les indicateurs sont liés entre eux.

Notes

1. La législation fédérale définit le développement durable comme le fait de « répondre aux besoins actuels sans compromettre la possibilité pour les générations futures de satisfaire leurs propres besoins ».