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La syndicalisation

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Les taux de syndicalisation durant les premiers semestres de 2008 et de 2009

Le nombre moyen d'employés rémunérés au cours du premier semestre de 2009 s'est établi à 14,1 millions, ce qui représente une baisse de 317 000 par rapport à la même période un an plus tôt (tableau 1). Par ailleurs, le nombre d'employés syndiqués a chuté de 72 000, pour s'établir à 4,2 millions. Toutefois, étant donné que l'affiliation syndicale a diminué un peu moins vite que l'emploi, le taux de syndicalisation a légèrement monté, passant de 29,4 % en 2008 à 29,5 % en 2009.

Les hommes ont essuyé des pertes disproportionnées d'emplois syndiqués, et leur taux de syndicalisation est tombé à 28,2 %. En revanche, le nombre de femmes syndiquées a augmenté, portant leur taux à 30,8 % en 2009. Par conséquent, l'écart entre le taux des hommes et celui des femmes s'est élargi en 2009.

Les employés du secteur privé ont perdu un grand nombre d'emplois syndiqués de 2008 à 2009. En conséquence, le taux de syndicalisation s'est replié, passant de 16,3 % à 16,1 % dans le secteur privé, tandis que le taux a progressé de 71,0 % à 71,3 % dans le secteur public.

À l'instar de l'ensemble des pertes d'emplois, les pertes d'emplois syndiqués étaient concentrées dans les emplois à temps plein. Cependant, la syndicalisation est demeurée relativement stable chez les travailleurs à temps plein (31,0 %). Le taux de syndicalisation des travailleurs à temps partiel a monté à 23,3 % en 2009.

Le taux de syndicalisation des employés permanents est demeuré relativement stable (29,8 %), mais il a augmenté pour atteindre 27,7 % chez les personnes n'ayant pas un emploi permanent. De 2008 à 2009, le taux de syndicalisation a aussi augmenté dans les entreprises de toutes tailles, sauf celles de 20 à 99 employés, où le taux est demeuré stable.

Le tableau provincial était plus mitigé (graphique A). Sept provinces ont enregistré une hausse de leur taux de syndicalisation, y compris celles qui avaient déjà un taux relativement élevé. En revanche, les taux de syndicalisation ont diminué en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick et dans la province la plus peuplée du Canada, soit l'Ontario.

L'évolution des taux de syndicalisation variait d'une industrie à l'autre. Des replis considérables ont été observés dans l'industrie des services publics, l'industrie de l'extraction minière, de pétrole et de gaz, et l'industrie de la fabrication. Des augmentations importantes sont survenues dans les industries suivantes : les soins de santé et l'assistance sociale; l'information et la culture; la gestion de sociétés, des services administratifs et soutien; le commerce et l'agriculture (graphique B).

L'évolution des taux de syndicalisation variait aussi dans 10 grands groupes de professions (graphique C). Suivant le tableau pour les industries, le taux de syndicalisation a diminué le plus dans les professions propres au secteur primaire et aux industries de la transformation, de la fabrication et des services d'utilité publique. Le taux de syndicalisation a également fléchi dans les professions des sciences sociales, de l'enseignement et de l'administration publique. À l'inverse, le taux a monté dans les professions de la santé et des arts, de la culture, des sports et des loisirs. La variation du taux de syndicalisation était plus modeste dans les autres grandes catégories de professions.

Enfin, le nombre d'employés qui n'étaient pas syndiqués, mais qui étaient protégés par une convention collective s'élevait à 300 000 en moyenne pendant la première moitié de 2009, ce qui représente une faible variation par rapport au total de 301 000 l'an dernier.

Moyennes annuelles de 2008

Près de 4,2 millions d'employés, soit 29,1 % étaient membres d'un syndicat en 2008 et quelque 304 000 autres, ce qui représente 2,1 %, étaient assujettis à une convention collective (tableau 2).

Chez les employés du secteur public, à savoir ceux des administrations publiques, des sociétés d'État ainsi que des établissements d'enseignement et des hôpitaux publics, on retrouvait 70,6 % des membres qui étaient syndiqués alors qu'ils étaient plus de quatre fois plus susceptibles d'appartenir à un syndicat que leurs homologues du secteur privé, soit 16,3 %.

Près du tiers des employés à temps plein étaient syndiqués, contre environ un quart des travailleurs à temps partiel. En outre, près de 30 % des employés permanents appartenaient à un syndicat, contre un quart des travailleurs non permanents.

Les taux de syndicalisation ont également variés selon les groupes d'âge car les travailleurs de 45 à 54 ans présentaient un taux de 37,4 %, comparativement à un taux de 14,0 % chez ceux âgés de 15 à 24 ans. Des taux de syndicalisation élevés ont été notés chez les titulaires d'un grade universitaire (33,6 %) ou d'un certificat ou diplôme d'études postsecondaires (33,0 %), chez les travailleurs de Terre-Neuve-et-Labrador (36,6 %) et du Québec (35,8 %), ainsi que chez ceux des services d'enseignement (67,4 %), des administrations publiques (67,0 %), des services publics (66,6 %) et chez les membres de professions liées à la santé (61,1 %). De faibles taux de syndicalisation ont été notés chez les travailleurs de l'Alberta (21,9 %), chez ceux du secteur agricole (4,2 %) et des services professionnels, scientifiques et techniques (4,0 %) ainsi que chez les titulaires de postes de gestion (8,4 %).

Les différences entre hommes et femmes

En 2008, le taux de syndicalisation des femmes (29,8 %) a, pour la cinquième année consécutive, surpassé celui des hommes (28,5 %). L'écart s'est légèrement accentué de 0,3 % si l'on compare à 2007.

Ce taux a été beaucoup plus bas chez les hommes travaillant à temps partiel que chez leurs homologues travaillant à temps plein (18,1 % contre 29,7 % respectivement) tandis que l'écart était moins important chez les femmes (24,5 % contre 31,6 %) (données non présentées). Dans le secteur public, le taux de syndicalisation des femmes (71,9 %) a été supérieur à celui des hommes (68,5 %). Cette différence s'explique par la présence des femmes dans les administrations publiques ainsi que dans les secteurs de l'enseignement et de la santé. Toutefois, dans le secteur privé, seulement 12,2 % des femmes étaient syndiquées, contre 19,8 % des hommes. Ce taux plus faible reflète la prédominance des femmes dans les professions liées à la vente et à plusieurs catégories de services.

Un taux de syndicalisation supérieur à la moyenne a été enregistré chez les hommes titulaires d'un certificat ou d'un diplôme d'études postsecondaires (33,0 %). Dans le cas des femmes, le taux le plus élevé a été observé chez les titulaires de diplômes universitaires (39,8 %), ce qui correspond au niveau de syndicalisation des professions de la santé et de l'enseignement, par exemple.

Parmi les travailleurs permanents, les hommes (29,2 %) affichaient un taux de syndicalisation similaire à celui des femmes (30,2 %). Chez les employés non permanents, les femmes étaient plus syndiquées que les hommes (27,2 % contre 23,3 % respectivement).

Moyennes de la rémunération et des heures habituelles

Les postes d'emploi syndiqués sont généralement mieux rémunérés que les postes non syndiqués. Cependant, des facteurs autres que les dispositions de la négociation collective jouent également un rôle. Parmi ces facteurs, citons les divergences de répartition des employés syndiqués par âge, sexe, durée d'emploi, branche d'activité, profession, taille de l'entreprise et lieu de travail. L'effet de ces facteurs n'est pas abordé ici, mais il est clair qu'il existe certaines caractéristiques liées aux travailleurs syndiqués et à leurs emplois que l'on associe à des salaires plus élevés. Par exemple, le taux de syndicalisation est plus élevé chez les travailleurs plus âgés, les personnes au niveau de scolarité élevé, les travailleurs ayant longtemps occupé leur emploi et chez ceux travaillant dans de grands établissements. Après rectification en fonction des caractéristiques de l'employé et du lieu de travail, il existe encore un avantage salarial estimé à 7,7 %, (Fang et Verma, 2002).

En 2008, la rémunération horaire moyenne des travailleurs syndiqués était plus élevée que celle des travailleurs non syndiqués, (tableau 3) et il en va de même tant chez les travailleurs à temps plein (25,06 $ contre 21,54 $) que chez les travailleurs à temps partiel (20,79 $ contre 13,16 $).

En plus d'avoir touché une rémunération horaire plus élevée, les travailleurs à temps partiel syndiqués ont généralement travaillé plus d'heures par semaine que les travailleurs à temps partiel non syndiqués (19,2 heures contre 16,8 heures). De ce fait, la rémunération hebdomadaire moyenne des premiers était largement supérieure à celle des seconds (405,97 $ contre 225,94 $).

En moyenne, la rémunération horaire des travailleuses à temps plein syndiquées atteignait jusqu'à 94 % de celle de leurs collègues masculins. Par contre, les travailleuses à temps partiel ont touché 16 % de plus que leurs homologues masculins.

Ententes salariales, inflation et conflits de travail

En 2008, les gains salariaux sont restés les mêmes qu'au cours de l'année précédente à 3,3 % (tableau 4). Il s'agissait d'une quatrième année consécutive où les gains salariaux étaient supérieurs au taux d'inflation. Pour la troisième année de suite, les gains salariaux dans le secteur public (3,5 %) ont dépassé ceux du secteur privé (2,7 %). Cependant, la tendance s'est inversée au cours des quatre premiers mois de 2009 alors que la moyenne des gains salariaux était établie à 2,8 % dans le secteur privé et à 2,4 % dans le secteur public.

Plusieurs facteurs influent sur les statistiques annuelles portant sur les grèves, les lock-out et les jours-personnes perdus, à savoir les calendriers de négociations collectives, la taille des syndicats concernés, la durée des grèves ou des lock-out et la conjoncture économique. Le nombre de conventions collectives devant être renouvelées au cours d'une année donnée détermine les possibilités de conflits de travail. La taille des syndicats et la durée des grèves ou des lock-out influent sur le nombre de jours-personnes perdus, alors que la conjoncture économique influe sur la probabilité de conflits de travail, lorsque ceux-ci sont légalement possibles. En 2008, tout comme en 2006, la proportion de temps ouvrable estimatif perdu en raison de grèves et de lock-out a été établie à 0,02 %.

Sources des données

Les données sur les effectifs syndicaux ainsi que les taux de syndicalisation et d'assujettissement selon diverses caractéristiques sociodémographiques, y compris les salaires, sont tirées de l'Enquête sur la population active. On peut obtenir des renseignements plus détaillés auprès de Marc Lévesque, Division de la statistique du travail, Statistique Canada, au 613-951-4090.

Les données sur les grèves, les lock-out et les jours de travail perdus ainsi que celles concernant les principales ententes salariales ont été fournies par Ressources humaines et Développement des competences Canada (RHDCC). On peut obtenir plus de renseignements au sujet de ces statistiques auprès des services à la clientèle, Direction de l'information sur les milieux de travail, RHDCC, au 1 800 567-6866.

Documents consultés

FANG, Tony, et Anil VERMA. 2002. «L'avantage salarial des travailleurs syndiqus», L'emploi et le revenu en perspective, Vol. 3, no 9, septembre, no 75-001-XIF au catalogue de Statistique Canada, p. 14 à 21, (consulté le 21 juillet 2009).